Exercice : calcul du coefficient de pertes de charge

La formule de Colebrook donne une relation où λ est le coefficient de pertes de charge :

1 ⎛ ε 2,51 ⎞
= − 2 log ⎜⎜ + ⎟ ; Re est le nombre de Reynolds de l’écoulement, ε la rugosité absolue de la
λ ⎝ 3,71 D R e λ ⎠⎟
conduite et D le diamètre intérieur de la conduite.
Un réseau de distribution d’eau est assuré par une conduite en acier inoxydable de diamètre 60,3 × 3,2
(diamètre extérieur, épaisseur en mm). Le débit imposé est de 15 m3.h−1 et la température θ de l’eau est égale à
85 °C.
1) La conduite est lisse ; comment se simplifie la formule de Colebrook ?
2) Déterminer :
2.1) la viscosité dynamique de l’eau et la masse volumique de l’eau à l’aide de la table fournie
2.2) la pression dynamique de l’écoulement.
2.3) La perte de charge régulière linéique. Le calcul sera réalisé par itérations successives à partir de la valeur
de λ0 = 0,010 et de la méthode proposée ci-dessous.

Pa.s

Méthode de détermination de λ :
Afin de déterminer la valeur de λ, on propose d’appliquer la démarche suivante : à partir de la valeur de λ0
fournie, on calcule λ1 puis on calcule λ2 à partir de λ1 etc…jusqu’à ce que l’on observe plus de variation sur 3
chiffres significatifs.

Correction :
ε
1) Dans le cas d’une conduite lisse, la rugosité relative de la conduite est faible ; Nous allons faire
D
ε 2,51
l’hypothèse suivante : est négligeable devant si le premier terme est au moins dix fois plus petit
3,71 D Re λ
que le second.
 1 2,51
La formule de Colebrook s’écrit alors : = − 2 log ou :
λ Re λ
1 ⎛ Re λ ⎞
= 2 log ⎜⎜ ⎟⎟
λ ⎝ 2,51 ⎠

2.1) A la température de θ = 85 °C, la viscosité dynamique de l’eau, notée µ dans l’énoncé, se déduit de la table
de données en considérant que la variation de la viscosité est linéaire sur l’intervalle de température [80 °C ; 90
°C]. Il en sera de même pour la masse volumique ρ de l’eau (extrait de la table ci-dessous)

On obtient alors :
µ = 335,5.10−6 Pa.s
ρ = 968,55 kg.m−3

1
2.2) La pression dynamique de l’écoulement est : pdyn = ρ v 2moy ; Il s’agit de déterminer la vitesse moyenne de
2
l’eau dans la conduite ; Le régime d’écoulement est supposé permanent donc le débit massique Qm est
constant ; de plus, la masse volumique ρ est constante, donc le débit volumique QV est constant or :
QV = vmoy S
D2
où S est la section droite de la conduite : S = π ; Le diamètre intérieur D de la conduite est D = Dext − 2e (en
4
notant e l’ épaisseur de la conduite) :

e e
Dext

D = 60,3 − (2 × 3,2) = 53,9 mm

On en déduit la vitesse moyenne d’écoulement de l’eau :
4 QV
vmoy =
π D2
Application numérique :
15
4 ×
vmoy = 3600 = 1,83 m.s−1
(
π 53,9.10 )
−3 2

La pression dynamique de l’eau est donc :

1
pdyn = × 968,55 × (1,83)2 = 1,61.103 Pa
2
2.3) La perte de charge régulière exprimée en pascal est :
L 1
∆p = λ . ρ v 2moy
D 2
Il est donc nécessaire de calculer le coefficient de perte de charge λ par la méthode exposée qui nécessite le
calcul du nombre de Reynolds de l’écoulement :
ρ v moy D
Re =
µ
Application numérique :
968,55 × 1,83 × 53,9.10−3
Re = = 2,8.105
335,5.10−6
La valeur de Re est constante et supérieure à la valeur critique du nombre de Reynolds (2000) :L’écoulement
est turbulent.
1 R e λ0
Itération n°1 : = 2 log ; Le calcul donne : λ1 = 1,521.10−2 (2 chiffres significatifs d’écart entre λ0
λ1 2,51
et λ1 : on continue).
1 R λ
Itération n°2 : = 2 log e 1 ; Le calcul donne : λ2 = 1,455.10−2 (2 chiffres significatifs d’écart entre λ1
λ2 2,51
et λ2 : on continue).
1 R λ
Itération n°3 : = 2 log e 2 ; Le calcul donne : λ3 = 1,462.10−2 (1 chiffre significatif d’écart entre λ2 et
λ3 2,51
λ3 : on continue).
1 R e λ3
Itération n°4 : = 2 log ; Le calcul donne : λ4 = 1,461.10−2 (plus de variation sur 3 chiffres
λ4 2,51
significatifs entre λ3 et λ4 : on arrête).
La valeur recherchée de λ est :
λ = 1,46.10−2
La perte de charge régulière linéique dans la conduite est donc :
∆p 1 1
= λ × × ρ v 2moy
L D 2
Application numérique :
∆p 1
= 1,46.10−2 × × 1,61.103 = 4,4.102 Pa.m−1
L 53,9.10−3
Remarque :
Tous ces calculs ont été menés à partir de l’hypothèse d’une conduite lisse avec l’inégalité suivante :
ε 1 2,51
≤ ×
3,71 D 10 R e λ
Soit :
ε
≤ 2,7.10−5
D
Un examen de l’abaque de Colebrook montre que pour la limite supérieure de l’inégalité précédente, à savoir
ε
= 2,57.10−5, le coefficient de pertes de charge lu est λ = 1,5.10−2 : l’hypothèse est vérifiée et valide les
D
calculs menés.