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Devoir de Plasticité 2020 - Enoncé+Corrigé
Devoir de Plasticité 2020 - Enoncé+Corrigé
Département GCC
Devoir de Plasticité
Problème n°1
l l
+ +
q
N B
O Q
l 2
Y 0
La figure ci-dessus représente une structure OAB formée de deux poutres en flexion de
longueur l, perpendiculaires entre elles au point A. L’appui O est une articulation fixe sans
frottement (M=0), tandis que l’appui B est une articulation sans frottement, libre de se déplacer
horizontalement. Ces deux extrémités sont reliées entre elles par un câble horizontal OB.
M N
M0 N0
poutre ˆ
cable
( EI ) p ( ES )c
Partant d’un état initial naturel, la structure est soumise à un effort horizontal Q que l’on fait
croître progressivement à partir de zéro.
1. Statique. Expliquer pourquoi la réaction d’appui en B, notée Y, est nulle et en déduire les
diagrammes de moments fléchissants statiquement admissibles le long des poutres OA et AB en
fonction du chargement Q et l’effort de traction N dans le câble.
1 1
W * (Q, N )
2( EI )p OAB
M 2 (Q, N ; s)ds
2( ES )c OB
N 2ds
CORRIGE
Repérant un point courant de la poutre AB par son abscisse x le long de l’axe Ax, le moment
fléchissant est égal au moment en ce point de l’effort Q et de la tension N du câble :
lx
0 x l : M ( x) (Q N )
2
A
M A (Q N )l / 2
l l
x
y
N B Q
O
l 2
0
De même pour la poutre OA repérée par l’axe Oy :
y
0 y l : M ( x) (Q N )
2
Les distributions de moments fléchissants statiquement admissibles, de forme triangulaire
(voir figure), dépendent de la tension N du câble prise comme inconnue hyperstatique. Le
moment extrémal est atteint au point A :
l
M A (Q N )
2
2. Phase élastique
1
l l
l 2
Q N (l x) / 2 dx
2 2
W * (Q, N )
2 2
Q N y / 2 dy N2
2( EI ) p 0 0 2( ES )c
l3 l 2
W (Q, N )
*
(Q N ) 2 N2
6( EI ) p 2( ES )c
W * 2 l2
0 N ( N Q) 0
N ( ES )c 3( EI ) p
soit :
Q ( EI ) p
N avec =3 2
1 ( ES )c l 2
dW *
W *
W * dN l3 l3
q Q, N (Q) (Q N (Q)) Q
dQ Q N dQ 3( EI ) p 3( EI ) p 1
soit, de manière équivalente, en observant que q n’est autre que l’allongement élastique du
câble :
N (Q) l 2 Q
ql 2
( ES )c ( ES )c 1
3. Phase élastoplastique
Qp Qc M 0 N0l / 2
(1 ) 2 M 0
Q e Qp
l
N Q Q
O
l 2
B
q
Il reste à vérifier que la règle d’écoulement plastique au point A où apparaît une rotule
plastique. La discontinuité de rotation plastique en ce point est égale à :
q Q
p 2 2
l ( ES )c
de sorte que :
Q
M A M 0 , M A 0 p 2 0
( ES )c
3.3. La charge limite Ql de la structure est atteinte lorsque l’effort de traction N dans le câble
atteint à son tour sa limite N0. D’où en écrivant la relation d’équilibre entre Q, N et M A :
M 0 N0
2M 0
M A (Q N )l / 2 Q l N 0
l
Il lui est associé le mécanisme d’écoulement plastique libre représenté sur la figure ci-
dessous. Désignant par p 0 la discontinuité du taux de rotation plastique au point A, la
poutre OA est animée d’un mouvement de rotation de vitesse égale à p / 2 0 , la poutre AB
d’un mouvement de rotation de vitesse p / 2 0 tandis que le câble subit un taux
d’allongement plastique égal à q l p / 2 0 .
M A M 0
p 0
A
/ 2 0
p
/ 2 0
p
N0 Ql
O
B q0
L’ensemble des résultats ci-dessus est récapitulé sous la forme d’un diagramme donnant
l’évolution de l’effort Q en fonction de q.
Q
2M 0
Ql N0 ( ES )c
l
l 2
(1 ) 2 M 0
Qe
l
N 0 l / 2 M 0 N 0l / 2
2
( ES )c
(1 )
l 2 q
q r ( N 0l 2 2 M 0 ) / (1 )( ES ) c
3.4. La décharge totale étant supposée élastique les efforts résiduels valent :
N r N (Q Q l ) N el (Q Q l )
M Ar M A (Q Q l ) M Ael (Q Q l )
N0 2M 0 / l
N r N 0 Ql / (1 )
1
M 0 N 0l / 2
M Ar M 0 Ql (l / 2) / (1 )
1
N0 2M 0 / l
Nr 0
1
tandis que le moment fléchissant en A reste bien dans le domaine d’élasticité sous réserve que :
M 0 N 0l / 2
M Ar M 0 ( 2) M 0 N 0l / 2
1
de sorte que l’ensemble du cycle charge-décharge se déroule bien comme indiqué sur la figure
ci-dessus si la double inégalité suivante est satisfaite :
N 0 l / 2 M 0 N 0l / 2
2
Enfin la valeur résiduelle du déplacement du point B peut être calculée en remarquant que
qu’elle est égale à celle de l’allongement du câble, demeuré élastique tout au long du cycle de
charge-décharge. Soit :
Nr N 0l 2 2 M 0
qr l 2
( ES )c (1 )( ES )c
Problème n°2
Flexion isotrope d’une plaque circulaire
z S
z h M
R
2h O r
Sl
z h
S
Une plaque ayant la forme d’un disque circulaire de rayon R et d’épaisseur 2h est soumise
à un chargement défini par l’ensemble des conditions suivantes exprimées en utilisant les
coordonnées cylindriques (figure):
Faces supérieure ( S ) et inférieure ( S ) de la plaque libres de contrainte :
T ( z h ; n e z ) 0 .
d
Bord latéral ( Sl ) :
Pe (U ) M avec M z rr
(r R, , z ) Rd dz (1)
0 h
2. Solution élastique.
Le matériau constituant la plaque est supposé obéir à une loi de comportement élastique
linéaire isotrope que l’on écrira sous la forme (contrainte initiale nulle) :
E
(tr )1 (2)
1 1 2
où E et désignent respectivement le module d’Young et le coefficient de Poisson.
L’état initial de la plaque étant naturel, on fait croître la rotation à partir de zéro et on
recherche la solution en déplacement sous la forme :
r zr , 0, z (r 2 z 2 ) (3)
R 2R
où est une constante à déterminer.
Vérifier que le champ (3) est C.A. et calculer le champ de déformation correspondant.
2.2 Donner l’expression du champ de contrainte associé à ce champ de déformation par la loi
de comportement (2). Calculer la valeur du paramètre pour laquelle ce champ de contrainte
est statiquement admissible (S.A.) avec les données en efforts du problème. En déduire que le
champ de contrainte solution est de la forme :
où l’on donnera l’expression en tout point des contraintes radiale et orthoradiale non nulles.
3. Comportement élastoplastique.
Le matériau constitutif de cette plaque obéit à un comportement élastique parfaitement
plastique standard (normalité de la règle d’écoulement plastique) associé au critère de plasticité
de von Mises :
f ( ) 1/ 2s : s k 0, s 1/ 3(tr )1
1/2
(5)
3.2.1. Le champ de contrainte solution, représenté sur la figure ci-dessous, est recherché sous
la forme :
k 3 si e z h
z
rr k 3 si e z e autres ij 0 (6)
e
k 3
si h z e
z
k 3 h
e
zone rr
zones
plastiques élastique
e
h k 3
3.2.3. Champ de vitesse en zones plastiques. Ce champ de vitesse est recherché sous la forme :
e z h : r zr , 0, z r2 z2 C (7)
R 2R R
Déterminer la valeur de C permettant d’assurer la continuité avec le champ de vitesse en
zone élastique ( z e) , et montrer que la loi de comportement élastoplastique est bien vérifiée
en tout point des zones plastiques.
Conclure.
Ayant fait croître le paramètre de chargement jusqu’à une valeur (M / 2 R)* pratiquement
égale à la charge limite, on le fait décroître jusqu’à la valeur nulle (décharge totale). Donner
l’évolution en déplacement et en contrainte de la plaque dans cette phase de décharge et
déterminer l’état résiduel de la plaque.
CORRIGE
1. La puissance des efforts extérieurs dans un champ de vitesse C.A. avec s’écrit :
0 0
Pe ( ) F . d T . dS T . dS T . dS
S S Sl
soit :
0 0 z
Pe ( ) Tr r T Tz z dS Tr r dS z rr dS
S
l S l S l
c’est-à-dire :
2 h
Pe ( ) z rr ( R, , z ) Rd dz M
0 h
2. Solution élastique
2.1. Le champ de déplacement (3) est bien cinématiquement admissible puisqu’il vérifie la
condition aux limites en déplacement prescrite sur le bord S l de la plaque :
r (r R) z zd (r R)
E z
rr 1 ( 2)
1 R 1 2
E z
zz ( 2) , autres ij 0
1 R 1 2
d zz 2
0 ( 2) 0
dz 1 2 1
E z
rr , autres ij 0
1 R
qui satisfaisant bien toutes les conditions aux limites en contrainte du problème, constitue le
champ de contrainte solution, le champ de déplacement solution étant :
2
r zr , 0, z r2 z
R 2R 1 R
2.3. Le champ de contrainte solution est en équilibre avec la valeur suivante du paramètre de
chargement :
E 2
2 h h
M z rr ( z ) Rd dz 2 R z dz
0 h h 1 R
soit :
M 2 Eh 3
2 R 3(1 ) R
Dans cette dernière relation, M / 2 R peut s’interpréter comme un moment de flexion par
unité de longueur du bord de la plaque, / R comme la déformation de courbure radiale de la
plaque et le coefficient de proportionnalité comme le module de rigidité en flexion de la plaque.
3. Comportement élastoplastique.
3.1. Le déviateur de contrainte vaut en tout point de la plaque :
1 0 0 1/ 3 0 0
E z E z
0 1 0 s ( r , , z ) 0 1/ 3 0
( r , , z )
1 R 1 R
0 0 0 0 0 2 / 3
1/ 3
E z
f ( ) 1/ 2 1/ 9 1/ 9 4 / 9 k 0
1/2
1 R
c’est-à-dire :
k 3(1 )
/R
zE
k 3(1 )
( / R ) e
hE
et la limite d’élasticité :
2 Eh3 2k 3h 2
( M / 2 R) e
e
/ R
3(1 ) 3
3.2. Phase élastoplastique.
Par ailleurs ce même champ vérifie l’équation d’équilibre et les conditions aux limites en
contrainte. Il est statiquement admissible avec la valeur suivante du paramètre de chargement :
h
e z2
h
2 e2
( M / 2 R) z rr (z )dz 2 k 3 dz k 3 zdz k 3 h
h 0 e e 3
et comparant cette dernière expression du champ de contrainte à celle donnée par (6) dans cette
même zone élastique, il vient immédiatement :
E z z
e z e : rr k 3
1 R e
ce qui permet de déterminer la demi-épaisseur de la zone élastique en fonction de la courbure :
k 3 ( / R)e
e (1 ) ( / R) 1 h
E ( / R)
(e / h ) 2 ( / R)e
2
/ R ( / R) : ( M / 2 R) k 3h 1
e 2
( M / 2 R) 1 1/ 3
l
3 / R
1.2
11
0.8
M / 2 R 2/3 phase élasto-plastique
( M / 2 R)l 0.6
0.4
phase élastique
0.2
0
0 1 2 3 4 5
/R
( / R)e
La relation moment-courbure ainsi déterminée est tracée sur la figure ci-dessus dans les
phases élastique (partie linéaire), puis élastoplastique : courbe tendant asymptotiquement vers
la charge limite (M / 2 R)l k 3h2 3 / 2(M / 2 R)e qui correspond à la plastification totale
de la plaque ( e 0 ) en compression biaxiale en partie supérieure et traction biaxiale en partie
inférieure. Le diagramme ainsi obtenu est analogue à celui obtenu pour une poutre en flexion.
ou une plaque fléchie en déformations planes.
et par conséquent:
3 z
d s avec = 0.
p
k R
Il en résulte que le champ de contrainte (6) avec e h( / R) / ( / R) et les champs de
e
et
2 2
r zr , 0, z r z
R 2R R
3.3. Décharge et état résiduel
z
h k 3 / 2
k 3
rr
k 3
k 3 / 2 h
soit après calculs, en utilisant les résultats de la phase élastique pour M=Ml :
k 3(1-3z / 2h) si 0 z h
rrr r
k 3(1-3z / 2h) si h z 0
M / 2 R z rrr ( z )dz 0
r
h
et il vérifie bien le critère de plasticité en tout point de la plaque, justifiant ainsi l’hypothèse de
décharge élastique. Par ailleurs, la courbure résiduelle de la plaque vaut :
______________________