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UNIVERSITE M’HAMED BOUGARA

BOUMERDES
FACULTE DES HYDROCARBURES ET DE LA CHIMIE

TP MECANIQUE DES FLUIDES

THEME :

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Un fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre de
particules matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux
autres. Un fluide est donc un milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et qui
peut s'écouler. Parmi les fluides, on fait souvent la distinction entre liquides et gaz.
Donc cette partie de TP on va étudier le comportement d’un fluide (liquide) lorsque on
jatte une bille.

Une bille (de densité supérieure à celle du liquide) tombe verticalement, sans
vitesse initiale, dans un tube rempli d'un liquide.

Les phénomènes dus à la viscosité des fluides ne se produisent que lorsque ces
fluides sont en mouvement.
▪ Viscosité dynamique - Viscosité cinématique :
- Profil des vitesses
Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et des forces
d'interaction entre les molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de
fluide ne s'écoule pas à la même vitesse. On dit qu'il existe un profil de vitesse.

Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une


section droite perpendiculaire à l'écoulement d'ensemble, la courbe lieu des
extrémités de ces vecteurs représente le profil de vitesse.
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des
couches de fluide les unes sur les autres.
La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe au
plan fixe : v = v(z).
- Viscosité dynamique

Considérons deux couches de fluide contiguës distantes de Δz. La force de frottement


F qui s'exerce à la surface de séparation de ces deux couches s'oppose au glissement
d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse des couches
soit v, à leur surface S et inversement proportionnelle à Δz :

Le facteur de proportionnalité est le coefficient de viscosité dynamique du fluide.

 Dimension : [] = M·L-1·T-1.

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Unité : Dans le système international (SI), l'unité de viscosité dynamique est
le Pascal seconde (Pa s) ou Poiseuille (Pl) : 1 Pa·s = 1 Pl = 1 kg/m·s
 Autres unités (non légales) :
On trouve encore les tables de valeurs numériques le coefficient de viscosité dans un
ancien système d'unités (CGS) : l'unité est le Poise (Po) ; 1 Pl = 10 Po = 1 daPo = 103 cPo.

▪ La viscosité de produits industriels (huiles en particulier) est exprimée au moyen


d'unités empiriques : degré ENGLER en Europe, degré Redwood en Angleterre,
degré Saybolt aux USA.
- Viscosité cinématique

Dans de nombreuses formules apparaît le rapport de la viscosité dynamique et de


la masse volumique.

Ce rapport est appelé viscosité cinématique :


▪ Dimension : [] = L2·T-1.
▪ Unité : Dans le système international (SI), l'unité de viscosité n'a pas de nom
particulier : (m2/s).
Dans le système CGS (non légal), l'unité est le Stokes (St) : 1 m2/s = 104 St

- Viscosimètre d'Ostwald :
On mesure la durée d'écoulement t d'un volume V de liquide à travers un tube
capillaire. On montre que la viscosité cinématique  est proportionnelle à la durée t.
Si on connaît la constante de l'appareil (K) fournie par le constructeur :  = K·t
Si on ne connaît pas cette constante, on la détermine préalablement à l'aide de
l'eau.
- Viscosimètre à chute de bille ou viscosimètre d'Hoepler

Une bille sphérique tombe lentement dans un tube bien calibré


renfermant le liquide visqueux. On mesure la durée t que met la bille pour parcourir
une certaine distance. On montre que la viscosité dynamique  est proportionnelle à
la durée t :  = K·t

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- Viscosimètre rotatif ou viscosimètre de Couette :

Un cylindre plein (A) tourne à vitesse constante dans un


liquide contenu dans un récipient cylindrique (B) ; celui-ci,
mobile autour de son axe de révolution, est entraîné par le
liquide. Un ressort, exerçant un couple de torsion après avoir
tourné d'un angle , retient (B) en équilibre.
On montre que la viscosité dynamique  est proportionnelle
à l'angle  :  = K·

– Applications ; conséquences :

La propulsion par hélice d’un avion ou d’un bateau est possible grâce à la viscosité
de l’air ou de l’eau.

A cause de sa viscosité, la pression d’un fluide réel diminue en s’écoulant dans une
canalisation ; cela nécessite parfois d’introduire des pompes à distance régulière
tout au long de la canalisation.

Direction verticale et sens


descendant P
Localisable en G, centre d'inertie
de la bille
de valeur P = Mbille g = µbilleVbille g

Direction verticale et sens ascendant


Localisable en G, centre d'inertie de la
bille homogène
de valeur FArchi = Mliquide g = µliquideVbille g

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(force de Stokes), force répartie sur tout l'hémisphère sud de la bille,
localisable au pôle sud. Sa valeur augmente avec la vitesse, selon
différentes lois

- faibles vitesses : F = kv

- vitesses moyennes ou élevées : F = k'V2

FStokes localisable en A, pôle


sud de la bille

de valeur FStokes = kv =
6Rv

où  : est le coefficient de viscosité du liquide

R :est le rayon de la bille et v la vitesse instantanée du centre d'inertie G.

On supposera :

que la vitesse de G par rapport au tube se confond avec la vitesse de



G par rapport au fluide (pas de mouvement du fluide dans le tube, qu'il
faut prévoir assez large pour minimiser les effets de bord).
▪ que la rotation de la bille autour de G est négligeable (pas d'effet
Magnus).
La deuxième loi de Newton, permet d'écrire, dans le référentiel du laboratoire
quasi-galiléen pour la durée de la chute :

∑ 𝐹𝑒𝑥𝑡 =𝑃+𝐹𝑎𝑟𝑐ℎ + 𝐹𝑠𝑡𝑜𝑐𝑘𝑒𝑠

En choisissant le repère schématisé ci-contre, on en déduit :

▪ P=M bille .g=bille. V.g=4R 3.bille .g/ 3


▪ F archi=-M liquide .g = liquide .V.g=4R 3. liquide .g/ 3
▪ F stockes=-6R.V

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selon l'axe vertical :

 µ liquide  9
M bille y = M bille g − M liquide g − 6Ry  y = g 1 − − 2
y
 µ bille  2µ bille R

9  µ liquide 
y+ 2
y = g 1 − 
2µ bille R  µ bille 

Posons :

2µ bille R 2 µ liquide
= et =
9 µ bille

On peut vérifier aisément que est homogène à une

durée.

L'équation différentielle s'écrit alors :

y
y+ = g (1 −  )

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Résolvons l'équation homogène :

y y 1 y 1 t
y+

=0 =− 
y  y  
dt = − dt  Ln(y) = − + K
 
t
y t −
Ln = −  y = Ce 
C 
y
La solution particulière constante est donnée par = g ( 1 −  )  y = g ( 1 −  )

La solution globale est alors :
t

y = Ce  + g (1 −  )
A la date t = 0 v = 0 donc :
0 = C + g (1 −  )  C = − g (1 −  )
On obtient alors :
 − 
t
y =  g (1 −  )  1 − e  
 
 

Quand t →∞ ; V tend vers une vitesse limite Vlim = g (1-α) :


le mouvement devient uniforme ; le système (bille) devient pseudo-isolé dès que
la force de Stokes (alliée à la poussée d'Archimède) devient assez intense pour
compenser le poids de la bille.

→ Une nouvelle étape d'intégration permet d'accéder à la fonction horaire :

 − 
t

t
 
 
ydt =  g (1 −  ) 1 − e e dt  y =  g (1 −  ) t + g (1 −  ) e + K
 2 
 
 
Comme à t = 0 le choix fait sur le repère impose y = 0, on en déduit :
0 = g2 (1 −  ) + K  K = - g2 (1 −  )
Soit :
t

y =  g (1 −  ) t + g (1 −  ) e
2  - g2 (1 −  ) 

  −t 
y =  g (1 −  ) t +   e  − 1  

  
   

On vérifie à nouveau que le mouvement tend à devenir uniforme quand t →0


puisque ce qui subsiste dans l'équation ci-dessus est une fonction affine de la date t.
On peut vérifier dans l'équation ci-dessus que la phase uniforme (y = at+b) suit une
phase accélérée, et ce d'autant plus tardivement que  est grand.
On peut considérer ( à moins de 1% près) que le régime permanent uniforme est
atteint à la date t = 5 puisque

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e-5 < 0,01. (et à la date t = 3 à moins de 5% près...)

On cherche à résoudre une équation différentielle du type de celle obtenue


précédemment :
dv/dt + v / τ = k1 (les données sont les mêmes que précédemment)

La méthode d'Euler consiste à assimiler a = dv/dt à Δv/ Δt , où Δv = vi+1 – vi et Δt = ti+1 – ti .


Ce qui revient à considérer que sur Δt très petit, l'accélération a est constante , on a
alors la courbe de la vitesse qui est une droite et égale au coefficient directeur de cette
droite : a = (vi+1 -vi)/(ti+1-ti)
vi+1 – vi = ai . Δt ; vi+1 – vi = ai . Δt
Si on choisit un pas suffisamment petit, cette hypothèse est tout à fait valable.
On utilise les conditions initiales (a0 et v0), puis successivement la relation vi+1 – vi = ai .
Δt et l'équation différentielle pour déterminer vi+1 et ai+1 .

La méthode de mesure de la vitesse de chute de bille est considérée


parmi les méthodes efficaces pour la détermination de la viscosité des
fluides au niveau des laboratoires.

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