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1830 —
1930
^ '3
[LECTION DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE
GÉOGRAPHIE
ORA¥
d'Histoire urbaines
ide de Géographie et
PAR
René LESPÈS
k) DOCTEUR ES LETTRES
PARIS
FÉLIX ALCAN
LIBRAIRIE
VIe
BOULEVARD SAINT-GERMAIN,
lo8,
M.CM.XXXVI1I
61414
1830 —
1930 -tfU
3
COLLECTION DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE
GEOGRAPHIE
ORAN
Etude de Géographie et d'Histoire urbaines
PAR
René LESPES
DOCTEUR ES LETTRES
PARIS
L'ouvrage que nous présentons sur Oran est, comme celui publié
peut-on définir dans des limites plus précises la part qui lui revient
R. L.
LIVRE I
35° 42'
1. Position géographique: Oran -
Santa-Cruz (Marabout). Lat. N.: 25";
3° 0' 21"
Long. O. : (Mér. de Paris) .
—
(Annuaire du Bureau des Longitudes.)
14 LES CONDITIONS NATURELLES
La situation d'Oran —
ou plus exactement de la baie d'Oran,
avec le mouillage de Mers-el-Kebir —
nage des voies maritimes, même des plus fréquentées, varie d'ail
leurs, comme on le sait, en raison des circonstances les plus diverses,
avec la situation politique, avec les changements introduits dans
la construction navale, avec l'utilisation de nouveaux combusti
1. A. Lieussou, o. c, p. 57.
2. Baron Baude. L'Algérie. Paris, 1841, tome II, p. 15-17.
3. Voir plus loin, p. 352.
4. Voir plus loin, p. 383.
1/500.000*
5. Voir la carte au du Service Géographique de l'Armée. Afrique
du Nord. Feuille Oran.
16 LES CONDITIONS NATURELLES
forcé pour gagner la mer. Sur la côte s'ouvrent deux baies également
bien abritées, celles d'Oran-Mers-el-Kebir et celle d'Arzeu qui, de
prime abord, sont aussi bien désignées par la nature l'une que
l'autre pour être les débouchés maritimes de cet important car
1. Oran -
La Sénia est devenu la tête d'une des lignes Algérie-Congo exploi
tée en pool avec la ligne belge de la S.A.B.E.N.A. Voir plus loin, p. 424.
CHAPITRE II
SITE1
LE
témoigne par sa forme et son aspect des effondrements qui lui ont
153, Oran. —
Plan d'Oran au
1/10.000°
du Service Géographique de l'Armée publié en 1928.
2. Suess. La face de la Terre, trad. de Margerie, tome I, p. 289. Paris, 1897.
3. Le point culminant est, en réalité, plusau Sud-Ouest, à 591, à 8 k. 700
2°
de Mers-el-Kebir ; Le plateau, qui du pied des premiers escar
ments actuels.
citadelle —
espace perdu pour l'urbanisme. Un peu plus à l'Est, de
150 m., une autre échancrure de la falaise s'ouvre par le ravin de la
Mina, qui ne s'enfonce dans les terres que de 150 m. environ ; puis
sûr par tous les temps : celui que constitue la pointe la plus méri
3479. Dépôt
des Cartes et Plans de la Marine.
2. Service hydrographique de la Marine. Instructions nautiques. Mer Médi
terranée. Côte Nord du Maroc, Algérie, Tunisie. Paris, 1919. Tirage de 1922,
p. 148-149.
3. C'est ainsi définissait la position d'Oran M. -A. Bérard dans sa Des
que
dû sans doute s'avancer jadis beaucoup plus loin vers l'Est, jusqu'à
près de 3 kilomètres, ainsi que l'atteste l'allure des courbes bathy-
marins 2.
Il n'en était pas ainsi pour l'autre mouillage, celui qui a été l'ori
gine bien modeste du port d'Oran. La pointe rocheuse de Lamoune,
qui termine la montagne de Santa-Cruz ne pouvait offrir qu'un abri
3. A. Lieussou, o. c, p. 54.
4. Idem.
d'eau, fond de sable, mais qu'avec les vents du Nord-Est, « ils étaient
fort incommodés par la mer. »
moins de mal à couvrir le fond de la baie d'Oran que ceux qui ont
1. Les observations qui ont servi de base à cette étude sont consignées dans
les Annales du Bureau central météorologique de France -
Observations mé
dans les études de Angot : Etude sur le climat de l'Algérie (Ann. du Bur. cent.
Met, 1881, tome I, p. B, 736, Paris, 1883), dont les conclusions portent sur la
période 1860-1879, et A. Thévenet : Essai de Climatologie algérienne (Alger, 1896) .
connaître les données essentielles qui lui confèrent, ainsi qu'à l'Ora
nie, une physionomie nettement distincte de celles des stations litto
rales du Centre ou de l'Est algérien.
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sep. Oct. Nov. Dec.
Oran... 11°1 11,6 13,4 15,4 18,2 21,4 23,5 24,4 22,4 18,2 14,7 11,7
Alger... 12°3 12,6 14,1 15,8 18,4 21,6 24,4 24,8 23,2 19,7 15,4 13
Le mois le plus froid est celui de janvier ; celui d'août est le plus
plus élevée à Oran qu'à Alger (13,3 contre 12,5) cela tient à ce
que les trois mois de l'hiver y sont plus frais, sans doute sous l'in
fluence des vents du Nord-Ouest qui ont traversé la masse conti
nentale froide de l'Espagne et n'ont pas eu le temps de se réchauffer
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juill Juil. Août Sep. Oct. Nov. Dec.
Oran... 7°8 8,1 9,7 11,9 14,6 17,7 20,4 21,1 19,2 15,3 11,4 7,9
Alger... 9°1 9,7 10,4 11,9 15,1 18,2 20,7 21,7 20,1 16 13,1 10,2
souvent —
et cette observation n'est pas particulière à Oran —
la
1. Nous donnons ici les résultats de Thévenet, rectifiés par ceux des années
1896-1914 (Ann. du Bur. cent. Met.). Il n'a pas été nécessaire d'opérer la réduc
9°,2. En tous cas, la neige et les gelées sont tout aussi rares à Oran
qu'à Alger.
On est un peu surpris, quand on connaît le paysage oranais,
d'aspect certainement plus africain, et dont la végétation témoigne
d'influences steppiennes, de constater que les maximas de la saison
chaude, de juin à septembre, ne sont pas plus élevés dans la station
de l'Ouest que dans l'autre ; ils seraient plutôt inférieurs. Mais les
écarts observés dans la pluviométrie générale suffisent à expliquer
cette différence d'aspect, et par ailleurs la situation de la ville2
lui
confère sur la majeure partie d'Alger, l'ancien Alger et Mustapha,
l'avantage d'être mieux exposée aux brises rafraîchissantes du
large. Est-ce la raison pour laquelle les extrêmes accusent la même
nuance ? Entre 1896 et 1914, on n'y a noté que deux fois une tem
dent, quelles que soient les dates et le nombre des années envisa
1924:
12mm
25 63 53 51 33 36 31 25 11 0 0 340
22™ m
80 122 106 104 63 71 45 25 24 2 1 665
nent africain, ont déjà déposé une grande partie de leur humidité
sur les reliefs de l'Espagne et n'ont le temps, dans leur
pas eu
1. Nous les avons rangées dans l'ordre de succession des mois de l'année
agricole. Nous avons déjà noté (p. 26, note 1) que l'altitude des deux stations
Oran 21 59 67 87 75 67 72 65 30 8 12 554
Alger 26 72 92 111 76 67 77 49 25 17 1 8 621
QUELQUES DONNEES CLIMATIQUES 29
57 % à Oran, 59 % à Alger 1.
1. Si l'on se reporte, pour le calculer, aux deux autres tableaux que nous
d'
avons donnés, on trouve respectivement : dans celui Angot, 53 et 55,1 %,
dans celui de M. Lasserre, 58 et 59 %.
2. O.c, p. 23.
3. Nous relevons ici les résultats comparés d'Oran et d'Alger de 1926-27 à
1932-33 :
Oran Alger
Total annuel Total annuel
fr
30 LES CONDITIONS NATURELLES
0,55 *. Elle dénote une différence assez sensible entre les deux sta
tions.
I
CHAPITRE IV
sionné par une conduite venue d'Oran 2. Peut-être aussi, sans qu'on
1. Rozet, o. c. L'auteur notait, en 1833, que, pour cette raison majeure, les
conditions naturelles y étaient très défavorables à un établissement de coloni
sation. Bérard (o. c, p. 173) signale aussi le fait. « Il existait, dit-il, autrefois,
sur la Ouest,
côte une grande citerne destinée à fournir l'eau aux bâtiments.
Aujourd'hui, il n'y a plus que la ressource de la citerne du fort, qui est à
peine suffisante pour la garnison. On est donc obligé de la faire venir d'Oran,
ce qui n'est pas toujours aisé. » Les navires allaient aussi se réapprovisionner,
quand l'état de la le permettait, près du Cap Falcon, dans la petite anse
mer
de « Las Aguadas », dont le nom est significatif ; ils n'y disposaient guère,
d'ailleurs, que d'une citerne « généralement à sec en été ». (Instructions nau
tiques, o. c, p. 145) . L'auteur de la bonne notice sur les points occupés que
l'on trouve dans le Tableau des Etablissements français dans l'Afrique du Nord,
publié en 1838 (p. 52), après avoir décrit l'Oued-er-Rehi, ajoutait: «Ce cours
d'eau si précieux et l'heureux site du ravin ont, sans contredit, déterminé l'éta
blissement de la ville dans cette position, quoi qu'il n'y ait qu'une petite rade,
de préférence à Mers-el-Kebir, où est le port. »
jusqu'à la mer dans le ravin dont les bords ont été le site du vieil
Cette source, qui pendant des siècles et même après notre installa
intermittent
5. Rozet (o. c, p. 19) : «A un quart d'heure de la Medersa (de Karguentah),
à l'extrémité de l'anse qui se trouve devant le bâtiment, il existe un ruisseau
abondant qui coule dans le fond d'une vallée profonde... l'eau suit maintenant
son cours naturel pour se rendre à la mer. Après avoir tra^jersé ce ruisseau
Vue perspective d'Oran, d'après une gravure espagnole de 1732.
(Iconographie historique de l'Algérie, tome II, Gabriel Esquer).
1. Castillo de San Phelipe. Convento de S. Domingo.
11. 21. Atalaya.
2. Castillo de San-Andrès Convento de S. Francisco.
12. 22. Montana del Santo.
3. Torre de Madrigal. Huertas de Oran.
13. 23. Puerta de Mallorca.
4. Castillo de Rosalcazar. 1>N. Molinos Harineros.
14. 24. La Alcazaba.
5. Puerta de Canastel. J<3^L5. Los Baranes. 25. Puerta de Trémecen.
6. Ifre, Lugar de Moros. Corrales de las Barcas. 26. Arroyo, o Rio.
7. La Montana de la Meseta. Ermita de Nuestra Sefiora del 27. Camino pora el Castillo de San
8. Castillo de Santa-Cruz. Carmen. ta Cruz.
9. Iglesia de Santa Maria. 18. Castillo de S. Gregorio.
10. Convento de Nuestra Sefiora de 19. Bahia, o Puerto de Mazarquivir.
la Merced. 20. Castillo de Mazarquivir.
LES RESSOURCES EN EAU 33
des calcaires fissurés, avec des crevasses parfois béantes, des grottes,
des ravins à sec, de véritables « avens », des bétoires où les eaux
géologique d'Oran, au
nous communiquer et que nous avons utilisé ici et plus loin. (Ville d'Oran.
Sources de Brédéah. Rapport d'étude hydrogéologique, 31 mars 1928). Les for
mations perméables sont celles qui sont désignées sur la carte géologique par
3 4 4 4
les lettres m4
les lits parallèles (N.-N.-O. S.-S.-E.), tracés par des torrents inter
mittents, qui s'effacent avant d'arriver à la plaine.
toute une série de nappes, dont les plus profondes forment, au-des
sous des « eaux libres » et même du niveau des sources, l'ultime
réservoir des eaux dites « captives » ou « fossiles ». La carapace
calcaire s'enfonce d'autre part sous les dépôts pliocènes et les allu-
liens 3. A
Si la disposition structurale semble devoir au premier abord
fique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1942 [Paris, 1848]. Sciences
LES RESSOURCES EN EAU 35
a montré qu'il n'en était pas et qu'il ne pouvait pas en être ainsi,
notamment pour les sources de Brédéah, les plus abondantes, et
ritent à peine une mention : telles les eaux issues à la base des
calcaires dolomitiques du Lias, au contact des schistes sous-jacents,
sourcesde l'Oued Bachir, de Bou-Sfer par exemple2. Il en est une
contentait pas de puiser dans les cavités occupées par les « eaux
l'adduction à Oran de ces eaux leur confèrent une origine artésienne, par
à Oran les sources de Brédéah [Oran, août 1876]. Arch. Munie. Eaux). On
Dr
retrouve cette erreur dans l'ouvrage du Imbeaux (Annuaire statistique et
par M. Savornin).
1 Rapport de M. Bouty, o. c.
laisse pas espérer qu'il soit possible de trouver pour cette ville un
le pompage, rompu depuis 1911, a été rétabli à peu près en 1918 par des excé
dents pluviométriques, pour être de nouveau détruit à la suite de l'hiver sec
de 1919.
CHAPITRE V
MATÉRIAUX1
LES ET LE RAVITAILLEMENT
Lias. S'ils ont été peu employés pour la construction des maisons,
ils devaient l'être en revanche comme matériaux d'enrochement
des jetées des môles, ainsi que les
et schistes durs et les bancs
épais de quartzites du Néocomien qui constituent les falaises du
port. On retrouve ces derniers dans les grandes carrières ouvertes
qui l'accompagne.
3. Nous laissons, en effet, de côté pour le moment les affleurements spora-
diques du trias.
38 LES CONDITIONS NATURELLES
1. H existe notamment une Société des Chaux et Ciments oranais qui les
exploite.
faisaient aussi, depuis le siècle, le trafic du thuya dont les rondins étaient
XVIe
très employés dans les constructions mauresques (Derrien, o. c. plus loin p. 26) .
40 LES CONDITIONS NATURELLES
trent qu'il pouvait être facile, toutes les fois que l'hostilité des
tribus d'alentour n'interceptait pas les communications et n'abou
communications.
l
ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
1. Les Sources de l'histoire d'Oran ont été réunies sous ce titre même dans
un Essai bibliographique publié par M. Jean Cazenave (Bull, de la Société de
Géographie et d'Archéologie de la Province d'Oran. Année 1933, p. 303-379).
Pour toute l'histoire politique et militaire d'Oran, qui ne fait pas l'objet prin
tentrionale, 3 vol., Paris, 1888-91 ; Henri-Léon Fey, Histoire d'Oran, Oran, 1858,
plus abondamment et plus sûrement documentée sur la période espagnole que
LES ORIGINES
XVIe
A la différence d'Alger, qui fut dès le siècle une capitale
XVIIe
et qui compta dans ses murs au plus de 100.000 habitants l,
Oran n'a jamais été, avant notre arrivée, qu'une petite ville dont
la population ne dépassa guère 20.000 âmes, aux plus beaux jours
d'une prospérité fragile. Son avènement comme grande cité est un
3. En arabe
ft_y Les premiers documents cartographiques qui le
ç)<j
mentionnent, les portulans du xrv°
et du
XV*
Tammar
de Angelino Dulcert, 1339, de Guglielmo Soleri, 1385, mappemonde des frères
Pizzigani, 1367, port, de Andréa Bianco, 1436, carte Catalane de 1375 ; c'est la
forme qui domine jusqu'au xvf siècle chez les cartographes, qu'ils soient major-
fois dans un portulan génois de 1384, mais elle ne se généralise guère que
vers la fin du
XVIe
contre Ouram
(Diego Homan, carte portugaise de 1569 et mapp. de Pierre
Descelliers (1546), Orano et même Orani. Voir M. Jomard, Les Monuments de
la Géographie, Paris, s. d. ; Charles de la Roncière, La découverts de l'Afrique
VILLE ET PORT AVANT 1831
44 ORAN,
Maghreb central2.
revanche, Arbal, au Sud, a été, sous le nom de Regiae, une ville importante
et une clef de routes. Voir St. Gsell, Atlas archéologique de l'Algérie, Oran
(feuille 20).
n°
Abou'
1. El Bekri, o. c, p. 181. «Archgoul, écrit-il, est le port de Tlemcen».
lfeda (Description des pays du Maghreb, trad. Ch. Solvet, Alger, 1839, p. 71),
parlant du royaume de Tlemcen, dans la deuxième moitié du
xrv"
siècle, cite
comme étant les ports les plus célèbres Ouahrân et Honeïn. One, forme sous
laquelle ce dernier lieu figure dans les cartes et dans les chroniques espagnoles,
Ils se trouvaient ainsi attirés par le site voisin, où ils trouvaient des
voies de pénétration largement ouvertes, des moyens naturels de
défense suffisants, un oued, et, à défaut d'un bon mouillage, un
d'Oran, « tellement sûr et si bien abrité contre tous les vents, écrit-il,
que je ne pense pas qu'il y ait son pareil dans tous les pays des
Berbères », il ne peut s'agir trop évidemment que de Mers-el-Kebir.
Et c'est à lui de même que pense El Bekri 2, quand il cite la rade
La d'Oran 4 offrir
« ville est un port trop peu considérable pour
Il n'en est pas de meilleur ni de plus vaste sur toute la côte du pays
Moumen.
les eaux de l'oued qui arrosait les jardins et l'on aurait donné à ce
vives. »
XIe
2. R. Basset, o. c, p. 14. Il déclarait, en effet (à la fin du siècle) que dans
le Maghreb central, deux villes lui avaient plu particulièrement, Oran de
Khazer, qu'il appelait ainsi par suite d'une erreur sur son origine, et Alger
de Bologguin.
VIII, 1906). Cet ancêtre des sourciers inspirait aux Oranais une telle confiance
qu'au cours d'un entretien sur l'eau, un des interlocuteurs disait à son petit-
fils : « Si ton grand-père voulait faire venir l'eau du Tessala à Oran, assu
rément il pourrait le faire. » Ce propos semblerait indiquer que les habitants
n'étaient pas très satisfaits de l'eau d'Oran soit pour la quantité, soit plutôt
pour la qualité.
48 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
du Judaïsme, que les nouveaux venus eurent fort à faire tirer pour-
de Grenade, en 1492 3.
rovas Ephrati établi à Oran même. AilleuA(p. 58), il est signalé qu'il a dû
combattre certaines coutumes empruntées aux Musulmans par les Juifs indi
gènes et contraires à la loi Mosaïque, telles que les sept jours de lamentations
dans les cimetières. Ce rabbin était apparenté à une famille Susan, qui com
merçait à Oran (p. 97).
2. Isidore Epstein, o. c. C'est ainsi qu'ils réduisirent en leur faveur de moitié
times auxquelles les nouveaux venus se livraient avec l'Espagne et les Etats
Italiens. Les Juifs indigènes se plaignaient de la concurrence de ces industrieux
Plus nombreux que les Juifs durent être les Maures que la
« reconquista » progressive des rivages méditerranéens de l'Espa
gne, suivie des persécutions et des conversions forcées, décida à
rejoindre leurs frères Musulmans d'Afrique. Cet exode se place
XVe
dans la deuxième moitié du siècle. La chute de Malaga date
de 1486, six ans avant celle de Grenade. Les précisions manquent
XIVe
3. Cette piraterie s'exerçait d'ailleurs bien auparavant. Au siècle, il y
eut même un redoublement. « Oran et la côte du Maroc, est-il écrit dans le
Roudh el qartas, avaient leurs marins et leurs pirates qui devinrent plus en
vaient de leurs revenus, combien cfc'il fût petit : car à vouloir s'y
tenir sans s'adonner à quelque art, il se fallait contenter avec du
pain d'orge. » Cette déclaration est peu rassurante sur la prétendue
avec les Catalans et les Génois. Les Oranais, dont Edrisi notait
1. R. Basset, o. c, p. 13.
2. Edrisi, o. c, p. 96-97.
3. Léon l'Africain, o. c, p. 40-41. Marmol (L'Afrique, trad. Perrot d'Ablan-
court, Paris, 1667, tome II, p. 362) , parle aussi des « fermiers de la douane ».
LES ORIGINES 51
XVe
siècle, lorsqu'ils furent « ennemis des rois de Telemsin (Tlem
cen) qui en avaient cependant besoin —
une espèce de petite Ré
publique marchande où, en dehors du « Trésorier » et du « Fac
teur » percevant les droits de douane du royaume et choisis par
eux —
il faut dire sans doute « agréés par eux » —
le chef, le
« conseiller pour les choses civiles et criminelles » était élu par
« le peuple ».
la mer était trop agitée. Les communications par terre eussent été
2. Marmol, o. c, p. 362.
3. Edrisi, l. c, parle des ports d'Oran. Léon l'Africain (l. c.) nous dit que
« les Vénitiens y souloyent retirer leurs galères (à Mers-el-Kebir), quand
survenait la fureur marine, envoyant leurs marchandises sur des barques à
Oran, à la plage de laquelle elles s'en allaient tout droit surgir en temps
calme. »
52 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
Il est fort à croire que les relations maritimes les plus suivies,
Xe XIe
sinon les seules, furent au début, au cours du et même du
siècle, avec l'Espagne musulmane : la proximité des deux côtes,
la parenté des populations, la communauté de religion et de langue
firent du couloir de la Méditerranée occidentale si bien dessiné,
entre le cap de la Nao et le cap Ténès, d'une part, et Gibraltar,
de l'autre, un véritable « channel », une Manche Ibéro-Africaine
parle d'Oran comme d'un «port fortifié d'où l'on s'embarque nuit
principaux de l'exportation4.
XIe
Avec la fin du siècle et le XIIe, une ère nouvelle s'ouvrit.
les points des deux côtes situés « vis-à-vis », donne comme durée moyenne
de la traversée deux journées et demie, ce qui paraît exagéré. Il place en face
d'Oran Echekoubères, que l'on hésite à identifier avec
Escombrera, cap et île
placés à l'entrée de la rade de
Carthagène, trop à l'Est par conséquent. C'est
bien cependant la direction méridienne, mais les données transcrites par El
Bekri sont celles des navigateurs qui traçaient leurs routes de côte à côte la
plus directement possible, et par conséquent dans ce cas selon l'orientation
N.-O. Edrisi serait plus exact et mieux renseigné quand il note que « Oran
est situé vis-à-vis d'Almeria sur la côte d'Espagne ».
3. Cité par R. Basset, o. c, p. 14.
4. Ibn Haouqâl et Edrisi (l. c).
LES ORIGINES 53
1. G. Marcais, o. c, p. 139.
2. P. Boissonnade, o. c,
soubstituèrent aux Pisans 5. Mais ils furent vite éclipsés par les
Vénitiens. Tous ces traités commerciaux reposaient sur les mêmes
1. Idem, p. 70.
2. De Mas Latrie, u.c., p. 74.
3. E. de la Primaudaie, o. u., p. 271. Lorsque, plus tard, Abou Hammou ïï
voulut se rendre à Alexandrie, c'est sur un navire catalan mouillé à Mers-el-
XIIe
d'égalité3, ils eurent à Oran dès la fin du siècle leur fondouk
particulier, avec un directeur nommé par les Consuls de Marseille ;
c'était un véritable petit quartier, ayant jusqu'à son four commun
demi. Les statuts de 1233 prouvent que ses marchands se rendaient à Oran
avec les Catalans.
56 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
tations, elles portaient presque uniqi^ment sur les laines, les cuirs
associé avec Bernard de Conques, de Figeac, est en relation avec Oran. Son
fils Jean y convoie lui-même des marchandises. En 1233 Bernard Manduel
reçoit en commande six charges de coton pour 60 livres, qu'il s'engage à
porter à Oran Tlemcen ; on le
et voit emprunter à Oran à des changeurs une
somme de 50 livres. Etienne, en
1227, commandite le Juif Bonus Judas pour
un voyage aux lieux. On trouve à Oran des bateaux nolisés par
mêmes
eux,
le « Saint-Michel », le « Saint-Bonaventure », le « Saint-Sauveur ».
LES ORIGINES 57
et les peaux, les grains, et parfois sur les esclaves 1. Le XVe siècle
vit la décadence de ce commerce, malgré les efforts du roi René
masculins » vendus d'ordinaire 10 livres par tête, soit un peu plus de 200
francs. Le commerce de l'or et de l'argent monnayés a été également pra
tiqué.
2. De Mas Latrie, o. c, p. 333. Il est à remarquer que le séjour à Alger et
leur commerce étaient à peu près les mêmes que ceux dont tra
fiquaient les Génois et les Catalans. Les Génois achetaient parti
avouable.
1. E. de la Primaudaie, o. c, p. 275.
2. De Mas Latrie, o.c, p. 276-77. Un document vénitien, émanant d'un
certain M. Bartholoméo di Pasi da Vinetia (Venise, 1540), donne le catalogue
de toutes les denrées importées et exportées, ainsi que quelques mesures et
quelques prix.
de ses ports. Il dut être en tous cas singulièrement troublé par les
guerres, les sièges, les pillages, les changements de souverains, qui
trouvons chez les uns et les autres. On est ainsi amené à se défendre
de beaucoup de scepticisme et d'un autre genre d'exagération. Au
fond, il nous faut mesurer toutes ces choses à une autre échelle
que celles de nos temps modernes. Une ville de 25.000 habitants
XVe
pouvait passer au siècle pour « une grande cité », et la fréquence
des arrivages de petits bateaux dans un port faisait oublier cette
d'objets de luxe destinés aux habitants d'une capitale qui elle con
nut sûrement quelque splendeur. Ses monuments en témoignent ;
on en chercherait en vain quelque digne réplique à Oran. Il est
XIIIe XVe
le et la fin du siècle ; elle avait certainement franchi les
murs de l'enceinte et il existait déjà sur le plateau de Karguentah
un véritable faubourg. Mais il est permis de conjecturer qu'ici
pour croire que les Espagnols, quand ils se rendirent maîtres d'Oran,
le 17 mai 1509, ne recueillirent qu'un médiocre héritage.
CHAPITRE II
tains historiens l'ont imaginé K Quelque opinion que l'on ait sur
F. Braudel, dans les articles cités plus haut ; on ne peut que s'y reporter.
2. J. Cazenave, Oran, cité berbère, p. 77. En 1500, ils avaient enlevé 60
personnes sur une plage voisine de Carthagène ; en 1505, ils incendiaient
de nuit des navires mouillés dans le port même de Malaga, et la même année
ils saccageaient les faubourgs d'Elche et d'Alicante. Les corsaires espagnols
Cette date de 1558 est capitale dans l'histoire d'Oran. Les Turcs
maîtres de Mostaganem installaient leur garnison dans le Méchouar
de Tlemcen : à partir de ce moment Oran ne cessa d'être bloqué.
La politique de Philippe II se concentra sur la Méditerranée orien
plus aux Espagnols, sur les côtes de l'Afrique du Nord, que les
places d'Oran, de Melilla, seuls points d'appui
de Mers-el-Kebir et
1675, coup de main tenté sur Oran par Moulay Ismaïl, sultan du Maroc en
1673, enfin blocus des deux places par 1* bey de Mascara et les Turcs d'Alger
depuis 1705, chute d'Oran en 1707 et capitulation de Mers-el-Kebir en 1708.
2. Mémoire sur l'état et la valeur des Places d'Oran et de Mers-el-Kebir,
écrit dans les jours de l'année 1734, après son inspection générale,
premiers
par Son Exe. Don Joseph Vallejo, Commandant général, traduit et annoté —
par Jean Cazenave. (Reuue Africaine, 2e et 3" trim. 1925.) L'auteur concluait
« Cette ville sera toujours, quoi qu'on
ainsi :
dise, un poids mort pour notre
royaume » (p. 33) et il ajoutait plus loin : « La baie et le port de Mers-el-
bien établi que les nouveaux maîtres d'Oran ne firent rien pour
Les Juifs restés après leur arrivée et retenus par leurs affaires,
et peut-être aussi ceux qui, après avoir fui, revinrent vite reprendre
1. Les Arabes de la campagne ne pouvaient entrer dans la ville que par une
que l'on distribuait ou que l'on vendait. Les conversions qui auraient
l'âge de sept ans. » Les enfants en bas âge capturés dans les razzias étaient
d'ailleurs baptisés d'office (Mémoire déjà cité, p. 48, note de M. Cazenave). En
1535, le comte d'Alcaudete annonçait comme une deuxième victoire : « Cin
quante (Arabes) de ceux qui ont été pris dans les razzias ont été baptisés. »
ressembler aux Infidèles, dont ils ne se différenciaient plus que par le nom »
(p. 47).
ORAN ESPAGNOL ET TURC DE 1509 A 1791 67
—
et bien faible en nombre, comme nous venons de le voir.
vant : 330 maisons, dont 120 occupées par les officiers et les ser
1. Mémoire, o. c, p. 13.
2. Cité Meunier, Notice sur le port d'Oran. (Min. des Trav. Publics.
par M.
lre
Ports maritimes de la France, tome VHI partie. Paris, 1890, p. 247.)
1930, p. 18-19.
4. On ne peut fixer la date à laquelle on commença à peupler les bagnes
d'Oran. Il apparaît bien que ce fut dès l'origine de l'occupation espagnole ; la
mémoire de Vallejo y fait une allusion rétrospective. Il faut distinguer entre
les condamnés et les exilés, parmi lesquels se sont trouvés des personnages
de rang.
civile de la ville. *
1. H. Fey, o. c, p. 217-220.
2. Idem, p. 36. Outre
ce casernement, on comptait, à cette
date, six quartiers
dans la place, dont un pour les « exilés à la chaîne et les plus mutins », et un
pour les « exilés inhabiles aux travaux et employés au nettoyage »
; un sep
tième se trouvait au « château de Rosalcazar ».
du Commerce des Européens dans l'Afrique septentrionale, Paris, 1826, tome II,
p. 133. En 1785, la Cour de Versailles rachète pour 644.200 livres 315 esclaves
chiffres sur ce que put être Oran privé de l'élément indigène, anda-
lou et juif qui aurait certainement vivifié cette pauvre cité déchue
1. H.
Fey, o. c, p. 217-220.
2. I.
Cazenave, Les gouverneurs d'Oran, o. c, p. 42.
3. J.-Ad. Fhrn von Rehbinder, Nachrichten und Bemerkungen ùber den
Algierschen Staat. Erster Theil. Altona, 1798, p. 34.
4. On les trouvera rassemblés et longuement exposés dans le livre de H.
Fey. Le de Hontabat, colonel commandant les Ingénieurs (le Génie)
rapport
est le document de première main que l'on doit consulter pour une étude sur
ce sujet. Voir aussi le mémoire de Don Sancho Martinez de Leiva « sur les
avantages que retirerait Sa Majesté, pour la conservation de Mers-el-Kebir
et de son port, de fortifier Oran et sur divers moyens proposés à cet effet »,
1831 —
ont constitué le principal du domaine militaire, dont l'exis
tence a pesé et pèse encore sur les destinées de la ville.
forte. Edrisi ajoute même qu'elle est « entourée d'un mur de terre
construit avec art », muni de tours espacées 1. L'enceinte était donc
en pisé, tout comme celle d'Alger à la même époque. Il dut y avoir de
bonne heure, sinon dès les premières années, une Casbah, au point
massif de trois hautes tours reliées par des courtines, que l'on
voit encore fort bien du côté Ouest enclavé dans les constructions
des Français, pour battre la petite anse qui avait toujours servi de
débarcadère, et le « Castillo de los Santos », au point culminant
souvenir de la trahison d'un Juif qui aurait, en 1509, livré une porte de la ville
Quant au fortin, H. Fey (p. 105) signale qu'on en voyait encore les vestiges
ruiné.
72 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
fournie par la tribu alliée des Hamian3 le fort de Santa Cruz qui
XVIe
siècle, la ville fut munie du côté du Nord, de la Marine, par
conséquent, d'une épaisse muraille destinée à la fois à servir de
courtine et à soutenir les terres du plateau tranché à pic4. Elle
forma dès lors une ligne de séparation très nette entre la ville et
Mers-
de Madrid était-il trop occupé ailleurs. Les. fortifications de
el-Kebir, mal entretenues, tombaient en ruines 5. A Oran on travailla
pendant tout le cours du siècle à agrandir le Château Neuf ; on
construisit le fort Saint André entre le Rozalcazar et le fort de
Saint Philippe qui fut refait et fort mal6.
1. H.
Fey, o. c, p. 61, et J. Cazenave, Mémoire de Vallejo, p. 41, note I.
2. H.
Fey, o. c, p. 103-107. Il est question, à cette occasion, d'un petit fortin,
dit de San-Miguel, élevé sur le point culminant de la Montagne de Mers-el-
Kebir.
3. M.Bodin, o. c, p. 211.
4. H.Fey signale qu'on la voyait encore très bien en 1856, au-dessus de
l'église Saint-Louis, du côté de la mer.
5. J. Cazenave, Les gouverneurs d'Oran, o. c, p. 37. Il en était ainsi dès
1675, lors de l'attaque dirigée contre cette place par les Turcs et les Maures.
Le mémoire de Vallejo montre qu'il en était encore ainsi en 1734 (p. 11).
6. Mémoire de Vallejo, o. c, p. 17. Dans le de
« mortier ses murailles, il y a
plus de terre que de chaux : ainsi, un seul coup de canon causerait d'assez
y
grands préjudices. »
PLANCHE Ul
cinq châteaux fort, Santa Cruz, Saint Grégoire, Saint Philippe, Saint
André et Rozalcazar. Le nouveau gouverneur déclarait que « la perte
1 Voir le même mémoire sur l'état de tous ces ouvrages en 1934. On trou
vera aussi des renseignements sur les travaux exécutés de 1732 à 1832 dans
l'Histoire d'Oran, du Marquis de Tabalosos, o. c.
74, ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
plus loin que la place forte d'Oran avait cessé d'être considérée par
pour l'avenir.
« La ville d'Oran n'a que deux portes », écrivait le Docteur
Shaw 3 qui la visita en 1730 ; « elles sont toutes deux du côté de
la campagne. Celle qui est appelée la « porte de la mer », parce
tour carrée que l'on pourrait armer en cas de besoin. Près de l'autre
appelée la « porte de Tlemsen » on a élevé une batterie ». La porte
portes d'une cave plutôt qu'aux portes d'une ville », fut recons
3. Le magnifique palais maure de la Casbah dont parle Vallejo (p. 13) paraît
bien avoir été construit par les Turcs lorsqu'ils agrandirent la citadelle après
1708.
76 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
XVIe XVIIe
bien que les préoccupations militaires ont dû, au et au
du couventdes Bernardins ; c'est sur son emplacement que fut construite, par
1. H. Fey, o. c, p. 167.
2. Le premier dont l'entrée est encore visible est utilisé de nos jours. Le
départ du deuxième a été bouché. La clef de voûte de ce bel ouvrage est à
2 m. 80 du soL
78 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
ardeurs du climat » K
Le problème le plus grave, le plus difficile à résoudre, fut assu
opposé à celui que nous avons donné plus haut, la deuxième ayant
Sans doute les jardins du ravin, soit dans la ville, soit en dehors
en remontant vers les sources de l'oued, pouvaient fournir des
compter que sur les « Maures de paix », c'est-à-dire sur les tribus
du voisinage immédiat d'Oran qui venaient camper dans la plaine,
1. Hontabat, o. c, p. 13-14.
Dr
2, Shaw, o. c, p. 224-229.
3. Mémoire, o. c, p. 25.
4. M. Bodin, o. c, p. 226.
5. Cette place existait encore en 1858, sur le trajet de la rue Pontéba (H.
Fey, o.c, p. 184).
6. Hontabat, o. c, p. 10. L'auteur du rapport regrette que les règlements sur
les servitudes de la place aient tari inutilement cette source de profits.
ORAN ESPAGNOL ET TURC DE 1509 A 1791 79
avant 1708 —
« les
Maures approvisionnaient la place de viande, de volailles, de bois
et de toute sorte de comestibles qu'ils cédaient à un prix très mo
Carthagène ; chaque semaine cet office était rempli par deux « che-
les dissentiments qui éclataient entre les fonctionnaires civils et militaires, pour
le plus grand détriment de l'administration de la ville.
le surnom de
Corte Chica », la « petite Cour ». Son prédécesseur,
«
informé, nous rapporte que quelques années avant son passage dans
1. H. Fey (o. c.) mentionne quelques-unes des rues où il en est resté des
traces jusque dans ces derniers temps, par exemple celle du Vieux-Château.
2. J. Cazenave, Les gouverneurs d'Oran, o. c, p. 41-42.
3. Marquis de Tabalosos, o. c, p. 59, et note du traducteur.
4. H. Fey, o. c, p. 184.
5. Marquis de Tabalosos, o. c, p. 76.
6. Idem, p. 41-42. Le marquis de la Real Corona (1749-1758).
7. Vallejo va jusqu'à accuser les gouverneurs d'avoir « laissé vivre les
Espagnols arabisés à la façon des Arabes eux-mêmes (o. c, p. 47-48).
»
d'entrepôts des
venu^ d'outre-mer.
marchandises
Il est tout d'abord étonnant qu'ils n'aient rien fait dans ce sens
du bey de Mascara qui expédia les prisonniers à Alger où ils seraient demeurés
captifs assez longtemps, le Dey ayant demandé une rançon énorme. Ils n'au
être pour eux de quelque intérêt. » A Oran, ils n'ont travaillé que
sément la place que pour des vues plus étendues. Ce n'est, en effet,
qu'en 1736, qu'ils s'avisèrent d'entreprendre la construction d'une
jetée enracinée à la pointe méridionale de la petite presqu'île de
La Mona, un peu au Sud du fort !. Il s'agissait simplement de créer
fait tant bien que mal, et, mal entretenu par les Turcs, après leur
occupation de 1791, il s'affaissa. En 1833, il ne dépassait pas le ni
De Missiessy (1833). Les détails qui suivent sont également empruntés à cette
excellente notice.
mentale mentionnée plus haut. Sur la plage les vastes magasins des
vivres, du sel et des fourrages, bien bâtis, ont pu être occupés et
Dans son mémoire, qui est un réquisitoire aussi sévère que fondé
sur la politique l'administration espagnoles, Don José Vallejo1
et
n'a pas craint d'écrire : « Nous autres, Espagnols, nous sommes tou
jours signalés par une négligence extrême quand il s'est agi de dé
velopper notre commerce. Il montre, d'autre part,
» qu'il y a eu
rager les relations des marchands avec les tribus. Si elles ont pu
1. Mémoire, o. c, p. 29.
ORAN ESPAGNOL ET TURC DE 1509 A 1791 85
Le Corregidor dit que ces gens-là sont très utiles pour le commerce
vices ; le Juif
Cetora, qui passait pour avoir livré une des portes
de la ville en 1509, était un employé des douanes du roi de Tlemcen
à Oran 4. En 1669, on les expulsa en masse ; on en embarqua ainsi
près de 500 5. Or, les Juifs avaient toujours été les intermédiaires
3. J. Cazenave, o. c, p. 18-19.
5. J. Cazenave, o. c, p. 37.
86 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
sur ce point. En tous cas, elle fut supprimée en 1749, sauf pour les
comestibles —
ce qui est significatif. On établit une Administration
des impôts généraux ; on afferma la fourniture des vivres pour dix
ans au Marquis de Murillo 2. « De toutes parts, s'élevèrent alors
des protestations énergiques : car beaucoup de familles établies dans
cette Place se virent fermer complètement le commerce des denrées
alimentaires. » Sur le sens de ce terme de « port franc », il est
dant, ils s'intéressaient encore à cette escale plus qu'à celles d'Alger
et de Bougie, et il en fut ainsi au moins pendant une bonne partie
XVIe
du siècle4.
1. Hontabat, o. c, p. 19.
serià molto a proposito e più benefitio, de dicte galie che le tochassero la scala
1708 —
devaient être prélevés sur les revenus de la Douane et le quint des razzias
et des prises. « Or, le montant des deux produits suffisait à peine et très
souvent même ne suffisait pas à parfaire cette somme. »
La Porte d'Espagne, porte monumentale décorée des La Grande Mosquée dite du Pacha.
armes d'Espagne.
Au second de G. à D. la mosquée du Cam
plan,
Photo A. Lùck.
pement et l'Hôpital militaire ; en arrière les casernes
de la Casbah, la promenade des Planteurs, le fort
et la chapelle de Santa Cruz.
Photo A. Lûck.
ORAN ESPAGNOL ET TURC DE 1509 A 1791 89
dre leur influence sur 140 douars l, il n'en fut plus de même au
XVIIIe
siècle.
sité. »
A défaut de trafic pacifique, tel que celui qui avait uni jadis
Tlemcen et Oran dans une communauté d'intérêts et de profits, les
Espagnols recoururent à la razzia et y entraînèrent les douars voi
sins, se faisant complices du désordre et du pillage dont ceux-ci
dans le seul but de ramasser du butin3, dont une partie était dis
tribuée à la garnison et aux fonctionnaires et le reste vendu publi
quement. Les produits les plus intéressants de la razzia étaient les
grains dans les silos, le bétail capturé
enlevés et les esclaves, —
vait aussi parfois que les Maures venaient vendre des esclaves des
2. Hontabat, o. c, p. 19.
3. Mémoire de Vallejo, o. c, p. 45-47. L'auteur, très sévère pour cette pra
tique désastreuse, n'hésite pas à dire que ces « jornadas » ressemblaient étran
par des trahisons d'espions. Il déclare que « la cupidité poussa quelquefois les
Espagnols à organiser des incursions sans aucun motif raisonnable ».
90 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
H. Fey, o. c, p. 261-268.
ORAN ESPAGNOL ET TURC DE 1509 A 1791 91
el-Kebir. Cette solution de l'abandon d'Oran avait été déjà envisagée soit dans
le presidio même, soit dans les conseils de Madrid, quelque pénible qu'elle fût
pour l'amour-propre et pour l'esprit religieux des Espagnols. Don José de
Vallejo la préconisait en 1734, mais sans succès. Philippe V, dans un véritable
appel à son peuple, le 6 juin 1732, au moment où allait partir l'expédition de
férerait aux « Barbares Africains », une fois instruits dans l'art de la guerre,
la possession de cette place si proche de son royaume : « porte fermée à l'ex
tension de ma religion sacrée, porte ouverte à l'esclavage des gens qui vivent sur
après 1732, les églises et les hôpitaux avaient été démolis. Il restait
1. H. Fey, o. c, p. 268.
2. Idem. Un seul, Français, resta : Dominique Gaillard, né en 1754 ; converti
à l'Islam, il devint joaillier du Bey. Son fils fut trouvé à Oran en 1831.
3. Isaac Bloch, Les Israélites d'Oran, de 1792 à 1815. Paris-Alger, 1886.
ORAN DE 1791 A 1831 93
tions de cette place avec les pays méditerranéens. Les Juifs d'Oran
surent aussi à l'occasion collaborer à la défense des murs contre
les tribus, et ils firent preuve même d'un certain courage dont le
souvenir était encore vivant lors de notre arrivée 2.
XIXe
années du siècle, 5 à 6.000 habitants 3, si l'on n'y comprend
pas celle des deux grands faubourgs situés hors de ses murs, Kar
portée par des pèlerins, elle sévissait de nouveau ; selon les rap-
quement précipité pour Alger, à l'approche d'un marabout rebelle qui avait
persécuté les Juifs de Mascara. En 1813, quelques Israélites compromis dans les
intrigues d'une coreligionnaire nommée Hanina, favorite du Dey, furent sup
pliciés et quelques familles exilées à Médéah.
2. Rozet, Voyage dans la Régence d'Alger. Paris, 1833, tome II, p. 237-238
et p. 270.
3. Idem, p. 269. William Shaler, dans son Esquisse de l'Etat d'Alger, trad.
avec toute sa famille pour aller camper dans la plaine de la Mléta. Cette
peste fut appelée « peste d'Osman », en souvenir du fils du bey qui fut une
consulaire de France.
4. Isaac Bloch, o. c, signale notamment Joseph Melul, de la famille des
Cabeza.
ORAN DE 1791 A 1831 95
celui des armes, des agrès et des apparaux pour la marine. Livourne
où les Israélites détenaient le commerce, a sans doute eu des rela
sentants à Oran. Les bateaux nolisés étaient souvent des tartanes marocaines,
ce qui semble indiquer qu'il eut pas de marine locale à Oran ni à Mers-
n'y
el-Kebir.
3. On ne doit pas oublier en effet que Livourne était pour les exportations
du rachat des esclaves chrétiens (1796). Le Bey fit élever hors des
murs, à Karguentah, une petite mosquée destinée à contenir son
maisons en assez bon état. « Au milieu des ruines des maisons, des
églises et des palais espagnols, s'élèvent quelques maisons maures
1. Isaac Bloch, o. c, cite le cas d'un de ces corsaires qui put récupérer une
faire leur cuisine. Près des ruines d'une église espagnole, on voit
approche —
il y avait en 1831 un assez grand nombre d'artisans,
cordonniers, tailleurs, tisserands en toile, en laine, menuisiers, ser
des Juifs.
98 ORAN, VILLE ET PORT AVANT 1831
que
s'installèrent, en 1831, les Français. Quelques traces des édifices
espagnols, quelques mosquées récentes et les « beaux remparts de
la Casbah », le Fort Neuf, en étaient les seuls ornements.
nouvelle
LA POPULATION D'ORAN
DE 1831 A NOS JOURS i
1. Les chiffres que l'on trouvera dans ce chapitre sont, pour les résultats
permis d'asseoir nos conclusions sur des bases solides. On doit se persuader
d'ailleurs qu'il n'y a pas d'autre moyen de connaître l'inventaire d'une popu
pénible ne doit pas rebuter ceux qui recherchent la vérité. (Voir à ce propos
éparses que nous avons utilisées. Nous citerons cependant les articles parus
LE MOUVEMENT DE LA POPULATION
suivre, en dépit des événements et des crises qui ont atteint l'Algé
rie. Le tableau suivant en fournit la preuve.
102 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
ACCROISSEMENT ACCROISSEMENT
DATES POPULATION
impressionnant de
50.370 unités.
Nous donnons plus loin quelques résultats choisis ; bien que l'on
ne puisse en garantir l'exactitude absolue, du moins les erreurs, si
l'on pouvait en établir l'amplitude avec quelque précision, ne
sauraient altérer sérieusement les conclusions que l'on est en droit
de tirer des faits d'ensemble. On peut admettre en effet qu'elles
signification.
104 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
forte ; elle s'explique avant tout par cette circonstance militaire, que
1870.
200.000
175.000
150.000
125.000
n.300
100.000
/
/
$.273
75.000
50.000
25.000
21 26 31 1936
LE MOUVEMENT DE LA POPULATION 105
civil, et par dessus tout les progrès de la viticulture, ont fait d'Oran
comme des principaux ports algériens un centre d'affaires de plus
bonds.
La décade de 1921-1931 a été marquée par un fléchissement, très
106 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
R. de Flotte de Roquevaire.
CHAPITRE II
mière importance que cette ruée vers les grandes villes, dont la phy
sionomie ethnique tend de ce fait à être sensiblement transformée.
On peut en tous cas affirmer, sans crainte d'être démenti, que l'Oran
des Français renferme plus de Musulmans que n'en a jamais groupé
vant comme dans la suite, il est certain qu'ils ont été englobés long
temps sous la rubrique « Kabaïles » ou « Kabyles » qui désignait
C'est ainsi que nous avons pu, dans le recensement de 1886, distin
guer 1.516 Juifs de cette provenance sur un total de 4.026. Seuls
les derniers chiffres peuvent être acceptés (1921, 1.142 ; 1926, 2.678 ;
1931, 3.278 ;
1936, 4.395). C'est un fait constant que la mobilité de cet
Oran subi le sort qu'ils ont eu en général dans le Tell : cette popu
que 321.
merçants.
due au retour à Tlemcen des familles qui avaient fui cette ville
le de Saint-
vieille ville avec quartier israélite et le quartier contigu
est leur gîte principal, nous en avons compté 2.621 nés hors d'Oran,
dont les trois quarts environ étaient des chefs de famille. On peut
dire que tous les centres urbains de l'^anie étaient représentés dans
ce chiffre, mais principalement Tlemcen
(381), Sidi-bel-Abbès (198),
Mascara (130), Saint-Denis du Sig (126), Mostaganem (89).
Une autre immigration, particulièrement accrue dans les der
nières années, a amené à Oran un contingent important originaire
toutes les fois que des opérations militaires ont été entreprises au
explique certainement —
concurremment avec l'ouverture du pays
du côté de l'Est —
l'afflux qui s'est produit, notamment à Oran,
depuis notre intervention militaire dans l'Empire chérifien. Il est
1805 à Alger.
tale de l'Ouest, une place importante. Oran n'est cependant pas celui
plusde 6.000, Mascara plus de 4.000 ; ce sont les réserves qui ali
de la natalité —
baisse que l'on observe entre 1926 et 1931. On sait
—
1835 ... 709 1.503 2.212 »
—
1837 ... 1.183 2.622 3.805 »
—
1838 ... 1.324 3.186 4.510 40,6 %
—
1839 ... 1.342 3.495 4.837 »
—
1840 ... 1.492 2.887 4.379 »
—
1842 ... 1.881 5.259 7.140 »
—
1843 ... 1.741 5.230 6.971 52,7 %
—
1845 ... 3.699 7.634 11.333 »
—
1848 ... 4.640 10.684 15.324 »
—
1849 ... 4.618 12.663 17.281 »
—
1854 ... 5.021 12.170 17.191 »
—
1855 ... 6.695 12.073 18.768 »
—
1861 . . 7.554 12.090 19.644 87 %
—
1866 ... 8.789 14.342 23.131 72,5 %
—
1872 . . 12.365 18.169 30.534 74 %
(sans les Israélites)
—
1876 ... 14.435 21.558 35.993 72,9 %
1881 . . 18.247 24.793 43.040 72,4 %
116 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
moins de 30.
De tous les éléments du peuplement oranais, il est incontestable
que l'élément espagnol est celui qui a le plus influé sur ses progrès
*
1837 1.555 1866*
Les chiffres détaillés
1838 2.073 1872* ._
des diverses populations
tendre. On peut affirmer, en tous cas, que c'est grâce à cet appoint
été moins affecté que les autres par les crises diverses dont a souffert
genres, employés et gens d'affaires plus aisés dans les rues du centre,
d'
au voisinage du boulevard Seguin et de la rue Arzeu. Les femmes
fournissent des ouvrières d'ateliers et d'usines, des vendeuses de
magasins, des domestiques, des laveuses, des concierges. A parcourir
les listes nominatives d'un dénombrement quelconque, on emporte
l'impression d'une population travailleuse et l'on reste convaincu
atteint son maximum entre les années 1881 et 1896 ; il est inutile
d'en redire les causes. Il oscille depuis la guerre avec une tendance
127S69
125.000
,18.995
'
09.555
'T02.270
100.000
SS 734
80.129
75.000
•^1.274
A*
Ï7.SS3
50.000
39163
f-
a"-'
\rion i rp
1.241
•$0,936 \, 29.435
25.000
16 21 26 31 1936
CHAPITRE III
trois parties :
1°
La vieille ville, celle qui fut enfermée dans l'enceinte espa
1856 .. 20.713 — —
—
1891 ..
25.812 35,7 39.104 54,2 7.321 10,1
1896 .. 25.906 32,2 45.109 56,2 9.329 11,6
trueuses 1.
Les progrès de la Ville Nouvelle intra muros ont été au contraire
faite certainement —
les témoignages en sont nombreux et irré-
cusables —
au détriment de l'ancienne. La population bourgeoise
aisée et le monde des affaires basse sursont montés de la ville
négligeables.
1. Rozet, o. c. I
, p. 269.
REPARTITION SUR LE SITE 125
péenne n'a donc pas été suivi, comme à Alger, d'une réoccupation
massive par les Indigènes Musulmans. Ils n'ont été, jusqu'aux toutes
dernières années, dans les variations de sa population, qu'un facteur
à peu près insignifiant ; il semble qu'il y ait depuis quelque chose
de changé. Indépendamment des places laissées par la population
espagnole flottante, le voisinage des quais du port attire évidem
ment les Indigènes en quête de travail, et par ailleurs cet élément
pauvre ne recule pas devant toutes les conséquences de l'entas
sement et du surpeuplement.
Nous avons signalé plus haut ce « rush » des Indigènes vers Oran.
Or cette population pauvre d'ouvriers et de journaliers tend à s'établir
de 1931:
1931 1936 1931 1936
Montplaisant 81 93 Pouyet 4 8
Abattoirs —
68 Arbèsville . . . 36 6
St-Eugène ... 32 68
56,6
54,2
30,2
■y.
67% W/'SM'M'MW/,
33'/. 26.387 g
pMMjlfe
V11.045 ■W//////A 11.535
54,9
B ■
31,7
22,1
26,9 Z 65.282V
^65.876^
|§|§§§ llÉP
^VX^ 18,2 45.269
|30.634f
HII
21.462
l
§31.535j
MS
911 1926 1931 1936
GRAPHIQUE IV
1876 1896
Français
etnaturalisés européens
Etrangers Musulmans.
1936
GRAPHIQUE V
PLANCHE V
est même plus le noyau principal, encore que les Israélites aient
(carte 9), où la distribution par quartiers et par rues est ingénieusement figu-
130 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
FAU-
TOTAL DE LA VIEILLE VILLE
générale ; mais elle affecte avant tout la Vieille Ville et les fau
bourgs, plus recherchés par cette population pauvre que les autres
n'a pas été prise, comme à Alger, par les Indigènes Musulmans,
mais par d'autres Européens moins fortunés. Après cette dernière
date, il y a stagnation pour la ville basse, dont le pourcentage tend
plutôt à baisser, tandis que les autres régions se peuplent de plus
.
en plus. Enfin dans les dernières années, ce sont les faubourgs qui
peuplement oranais.
rables ne les rebute pas, tant sont grandes leur endurance, leur
résignation et leur ténacité. Il faut admirer ici leur capacité d'ex-
132 LA POPULATION DE 1831 A NOS JOURS
pansion qui n'a d'égales que celle des Siciliens en Tunisie, des
Chinois et des Japonais en Extrême-Orient. Il faut ajouter d'ailleurs
aussi qu'ils trouvent des facilités toutes particulières pour leur
établissement dans un pays et dans une ville où ils ne se sentent
tiers de la Marine et de la
Calère, où, en 1886, on trouvait plus
d'attention pour que son oreille perçût souvent sur son chemin le
parler espagnol.
cité, mais ils ont en revanche débordé sur les faubourgs du Sud
où aboutissent les routes de Mascara et de Tlemcen. De toutes
manières, cet afflux particulièrement précipité dans les toutes der
nières années menace de changer la physionomie ethnique de la
capitale de l'Ouest. Et ainsi les Musulmans sont aujourd'hui, dans
la grande cité moderne, plus nombreux certainement qu'ils ne l'ont
jamais été dans la vieille ville du royaume de Tlemcen.
Pour terminer, on ne peut se défendre d'une réflexion que
là mêmes qui jadis avaient été confinés dans les murs d'Oran par
L'AMÉNAGEMENT DU SITE
CHAPITRE I
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE
entre les tribus qui bloquaient la ville et les habitants effrayés qui
l'avaient forcé à rester dans ses murs. C'est à peu près sans coup
férir que Damrémont avait pu faire son entrée le 4 janvier 1831
et installer le Khalifa du prince tunisien Ahmed désigné comme
renseignements précis sur l'œuvre municipale et la vie urbaine que nous avons
mis à profit.
138 L'AMENAGEMENT DU SITE
présent, celui de la ville au port, était infesté par les rôdeurs ; les
attaques des cavaliers arabes poussées jusqu'aux remparts obli
3. Indépendamment de la de
mosquée Karguentah, organisée défensivement,
le premier de ces blockhaus exécuté par le Génie, en plein combat, fut celui
« d'Orléans », au Sud-Est de la ville, à la la de Dar-Beïda.
cote 123, sur route
avec l'arrière-pays.
Maîtres de la de la Mléta, les Gharabas attaquaient les
plaine
1"
tion municipale ; c'est en vertu de l'article qu'une seconde or
dont cinq Français 4 ; mais si la Ville voyait fixer ses recettes spé
ciales, l'Administration restait dans la réalité au Sous-Intendant
civil, maître des dépenses. Ce régime ne subsista pas longtemps ;
un arrêté du 2 août 1836 réduisit de nouveau les attributions du
Maire à celles d'officier de l'état civil ; les autres passèrent à l'Ad
ministration provinciale. Les Conseils Municipaux tombèrent dans
l'inaction et l'impuissance complètes, les dépenses et les recettes
furent fondues dans le budget colonial, la commune cessa réel
lement d'exister. Cette centralisation fâcheuse rendait particuliè
rement difficile la connaissance des besoins de la
Ville, retardait
l'heure de les satisfaire et se traduisît généralement par l'insuffi
sance des crédits.
à moitié ruinée ; elle n'y a pas manqué, et son emprise, dont il serait
difficile de contester l'utilité à l'époque où elle a été opérée, devait
moderne.
4. C'est sans doute à ce quartier que fait allusion la Notice quand elle parle
de Tlemcen, dont on peut voir encore les traces dans le mur au pied
1. Voir plus haut, p. 74 et 97. Ces arbres ont été abattus en 1868, parce
ment intéressant à consulter, ne fût-ce que pbur la raison indiquée dans le texte
ci-dessus. Les voies existantes sont très faciles à reconnaître et à identifier avec
celles du plan espagnol.
sable.
tions avec la ville que par la rampe plus ou moins raide remontant
Telle était la ville qui nous avait été léguée. « De tous les points
occupés par les Français en Afrique, Oran est celui où les travaux
d'installation définitive et permanente des divers services militaires
sont le plus avancés. La raison en est bien simple. Oran n'était point,
comme les autres places de l'Algérie, une ville toute africaine ; les
Espagnols y avaient entrepris et terminé beaucoup de constructions
I
1. Rues de
Naples, de Fleurus, de Milan, de Ratisbonne, de Zurich, de Wa-
gram, de Suez, de Leoben. Toutes ces dénominations, comme beaucoup d'autres
de la vieille ville, évoquaient les souvenirs encore vivants chez les militaires
des guerres de la Révolution et de l'Empire.
l'hôpital installé à Alger dans les jardins du Dey. Il ne faut pas confondre
d'ailleurs cet hôpital dit « Hôpital de la Mosquée » avec le grand hôpital mili
plus ou moins réparées ou dans des immeubles loués, dont les baux
constituèrent d'ailleurs une charge de plus en plus lourde 5. La Mai-
1.
'
Idem, p. 29.
2. Idem, p. 167. On commença de nouvelles constructions à cet effet en 1843.
3. Ce fut l'église Saint-André, consacrée par Mgr Dupuch le 25 décembre 1844
(Derrien, p. 181).
4. Dans les premières années, les généraux commandant la subdivision furent
logée dans un immeuble domanial de la rue de Bassano ; en 1843, on expropria
qu'en 1843 que l'on organisa pour la première fois à Oran un service
provisoirement 3. »
geaient des réparations continuelles. Voir Arch. dép. le dossier des Baux à loyer,
série B1.
1. Derrien, o. c, p. 74-76.
2. Derrien, o. c, p. 200.
3. Tableau de la situation, o. c, 1843-1844, p. 178.
4. Quelques à l'établir. En 1835, le budget des dépenses
chiffres suffisent
Idem, 105). En 1844, on ne pouvait affecter que 130.000 francs aux travaux du
p.
futur boulevard Malakoff (p. 181) et 95.000 à ceux de la rue des Jardins. La rue
de Turin coûta 16.999 francs (p. 182).
1. Il fut créé dès le début, en avril 1832 (Derrien, p. 40). Le premier titulaire
de la Direction fut M. Pézerat, ingénieur civil, assisté d'un agent-voyer.
2. Tableau de la situation, o. c, 1843-1844, p. 177.
3. Idem, p. 178.
4. Tableau de la situation, o. c, 1841, p. 119; idem, 1842-1843, p. 125. On a
empierré à cette date les rues Philippe, Napoléon, d'Orléans, de la Marine. Idem,
1843-1844, p. 17).
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 149
1. Idem, 1843-1844, p. 177 et Derrien, p. 182. C'est seulement en 1844 que l'on
de Madrid, la rue de Turin (p. 194). En avril 1842, des pluies diluviennes pro
voquèrent l'écroulement du mur de soutènement de la rue d'Orléans et de quel
avait été donnée, dès son arrivée en 1840, par cet entraîneur —
on
paroles que prononçait, en 1847, cet illustre général devant les chefs
gligez pas ceux qui peuvent donner de l'agrément à votre ville. Des
esprits qui ont la prétention de se croire pratiques exaltent seu
juif, ils s'étaient portés vers la rue Philippe, la rue de Turin, la rue
liers ont trouvé de grandes ressources dans ce qui restait du long séjour des
Espagnols ».
époque (3.047.650 francs) (Tab. de la sit., 1842-43, p. 135). En 1841 (idem. 1841)
ils n'avaient atteint que 200.850 francs pour 18 maisons. Voir pour 1843, Derrien,
152 L'AMENAGEMENT DU SITE
fait sortir de terre une trentaine. L'importance prise par Oran, comme
vent nous paraître bien faibles, même en tenant compte de la valeur actuelle
correspondante, étaient assez considérables pour l'époque, surtout dans une colo
nie nouvelle. È
1. Derrien, o. c, p. 182.
2. Voir les Tableaux de la situation de 1842 à 1846. Indépendamment d'éta
blissements particuliers comme la ferme de M. Dandrieu qui, dès 1837, avait eu
le courage d'inaugurer cette exploitation agricole sous le feu de l'ennemi (Der
rien, p. 124 et 175) et de quelques autres autour de Dar Beida, les premiers
6 kil. de la ville, inauguré en août 1844, puis Misserghin (arr. du 25 nov. 1844),
et Sidi Chami.
3. Derrien, o. c, p. 183.
4. Idem, 196. Bugeaud, lors de son voyage en juin, fut frappé du grand
p.
nombre des constructions élevées à Oran depuis son dernier passage et surtout
des progrès de la culture autour de la ville (p. 203).
5. Idem, p. 196.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 153
porain2
nous la décrit comme un assemblage de rues fort étroites,
peu nombreuses 3, « où il faut toujours grimper ou descendre à
pic » ; seuls les rampes et les boulevards nouvellement percés se
4. Derrien, o. c, p. 79.
5. Idem, p. 115.
6. Derrien, o. c, p. 71-72.
154 L'AMENAGEMENT DU SITE
de faire des cultures maraîchères dans la plaine des Andalouses, où dès 1835,
Ismaïl Oul'd Kadi avait encouragé la tentative de deux colons français, Landsman
et Michel (Derrien, p. 88) ; mais les hostilités avec Abd el Kader ruinèrent l'en
treprise. On songeait en 1843 à la colonisation de cette riche plaine (Tab. de la
sit, 1843-44, p. 239).
6. A la fin de 1846, on comptait à Oran 185 bateaux de pêche montés par
1. Derrien, o. c, p. 189.
2. Tab. de la sit., 1843-44, p. 374, et Derrien, p. 124. Le marché aux bestiaux
se tenait en dehors de la porte du Marché ou grains, à la
d'Alger, celui aux
volaille, aux œufs, au beurre dans les fossés Est du Château Neuf. Une halle
aux grains fonctionnait sur le boulevard d'Orléans. Le charbon de bois était
apporté dans les fossés Ouest du Château Neuf et depuis 1839 aussi place de
l'Hôpital.
3. Tab. de la sit. 1844-45, p. 130. Ce dut être une construction légère, dont
il ne reste aucune trace.
4. Cet abattoir qui se trouvait à la Marine, près du débouché de l'oued, fut
en effet agrandi en 1842 (Derrien, o. c, p. 161).
5. Tableau de la situation, 1844-1845.
6. Idem, 1843-44 et Derrien, p. 167.
7. Marcotte de Quivières, o. c, p. 176-182. L'auteur fait le récit d'un bal chez
Lamoricière, suivi d'une tombola où parmi les lots figuraient un chacal, une
8. Derrien, o. c, donne des détails sur la vie à Oran en 1846. Les officiers
fréquentaient le Café de Paris, au premier étage d'une maison de la rue Phi
lippe ; les civils, les cafés du Commerce et de la Régence dans la même rue.
Des cafés abondants s'ouvrirent de 1839 à 1846 Place d'Armes, rue Napoléon, rue
1. Idem, p. 162.
2. Idem, p. 229.
3. Idem, p. 234. Projet Chéronnet et Lasry, moyennant concession gratuite du
terrain pendant 99 ans.
4. Idem, p. 197-198.
5. Idem, p. 170.
6. Rozet, o. c, III, p. 227,
parle de deux grandes voies traversant d'un bout
à l'autre le village, de 700 mètres de long chacune. Il faut sans doute comprendre
par là deux chemins bordés de médiocres
constructions, de murs et de jardins.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 157
celui du Sud.
Philippe4. On fit de même dans la suite pour tous les gourbis qui,
du de Ras-el-Aïn, pouvaient servir d'embuscades et permettre
côté
2. Idem, p. 215.
3. Idem, 221. Le de
p. « village »
Karguentah, formé par des colons libres, ne
fut remis à l'Administration civile qu'en 1844. On le traita d'abord comme un
régulier d'alignement et de
nivellement, de prévoir les emplacements pour les
fontaines, le lavoir et pour des bâtiments publics, une église, une école, un près-
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 159
geraient sur Arzeu, sur Dar Beïda et sur Karguentah. On mit à la disposition
de l'Autorité civile la main-d'œuvre militaire. Ainsi naquit officiellement le
6e
village devenu bien vite faubourg. (Arch. dép. Colonisation, dossier 1 M'q.)
1. Voir plus haut, p. 22.
2. Idem, p. 19 et 75.
3. Comte de Castellane. Souvenirs de la vie militaire en Afrique, Paris, 1879,
p. 331-332. On y trouvera aussi une description d'Oran, tel qu'il apparaissait
vu de la mer, en 1846, et du Château Neuf (Bordj-el-Hameur) où résidait
Lamoricière.
160 L'AMENAGEMENT DU SITE
Vers l'Est et le Sud, les travaux furent orientés sur les trois di
rections que la nature distinguait et que l'histoire avait consacrées
comme devant être celles des voies de communication principales,
sur Mostaganem avec une dérivation vers Arzeu, route qui devait
être dans la suite celle d'Alger, sur Mascara et sur Tlemcen. Ces
liaisons furent amorcées par l'ouverture des chemins carrossables
4. Idem, 1841, p. 119 ; 1843-44. Ouverte par le Génie en 1836 jusqu'à Brédéah,
elle avait été remise aux Ponts et Chaussées en 1840 jusqu'à Misserghin. En
1842 la main-d'œuvre militaire permettait de terminer la route de Tlemcen,
qui fut améliorée en 1843. En 1844, La Senia qui venait d'être créé était relié à
Oran et l'on commençait les travaux de la route de Mascara.
:ii,/ry*]SI »-^1éÊU*
dwe' 4».«
Vue générale d'Oran en 1850, prise des pentes du fort Saint Grégoire.
Oran vers la même époque, vue prise du fort Sainte Thérèse. Photo Lûck.
DE 1848 A 1880
Et, de fait, son activité, bien que restreinte par les ressources
de 1864, à 512.272 francs ; en 1867 il montait à 530.230 francs plus le budget sup
plémentaire, de 137.836 francs ; en 1870, à 624.217 francs ; en 1871, à 714.795 francs.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 163
hardi-
ples de la ville « trop étroite pour sa population croissante... chevauchant
164 L'AMENAGEMENT DU SITE
tier de Cavalerie.
A l'exception de la Préfecture, achevée en 1852 7, les Services
civils restaient bien médiocrement dotés. La pauvre Mairie avait
été commencés en 1845 (voir plus haut, 150, note 1 ; mais interrompu, faute
p.
d'argent, on les reprit en 1861 (Tab. de la sit., 1859-61, p. 201) pour les terminer
en 1862 (Tab. de la sit., 1862, p. 275).
4. A. M. S. du 15 février 1853 et du 13 décembre 1858.
o. c, 1850-52, p. 416.
5. Tableau de la situation,
vansérail 2.
salutaires effets pour l'assainissement de la ville d'Oran, que les massifs, dit la
notice, protégeront contre l'envahissement des brouillards amenés par les vents
d'Ouest ».
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 167
cipalité, déclarait dans son discours que la ville était trop étroite
pour sa population toujours croissante. « Aussi, ajoutait-il, elle che
vauche hardiment de mamelon en mamelon jusque sur le plateau
jadis désert de Karguentah 3. » Un plan de 1856 nous montre qu'une
3. A. M. S. du 31 octobre 1851.
4. Idem.
5. Idem S. du 24 juillet 1854.
6. Idem S. du 27 mars 1858.
7. Idem S. du 4 décembre 1858. Mais la question traîna en longueur quand il
1861. L'enquête de commodo suscita des oppositions sur l'emplacement que cer
d'Espagne.
168 L'AMENAGEMENT DU SITE
*j£t£Ë&mÊ
Oran vers 1875 ; vue prise des pentes de Santa Cruz. Photo Lûck.
Le bassin Aucour n'est pas encore terminé. Dans la ville basse on remar
que l'emplacement et les premières plantations de la place de la République ;
au milieu de la photographie, le Parc à fourrages et le quartier des Chasseurs ;
qu'en 1866, par une décision ministérielle du 4 mai, que fut ordon
1. Idem, p. 315. Dès 1855 les navires à vapeur de la Cie Touache y venaient
régulièrement.
prescrit de fixer les limites des zones de servitude « aussi réduites que pos
sible ».
Saint-
6.035 habitants; Antoine, 630; Saint-Michel, 1.303; Village Nègre, 3.077.
Total: 11.045, contre 22.689 intra muros.
2. A. M. S. du 28 septembre 1867.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 171
1. A. M. S. du 13 mars 1856.
2. Idem S. du 20 novembre 1861 où fut présenté un historique de la ques
tion. On y apprend que le terrain malgré les difficultés d'établir des fonda
tions solides, coûtait à Bastrana 80 francs le et 45 à Ras-el-
mètre, seulement
Aïn. Le Génie faisait d'ailleurs de l'opposition à la construction de l'Hôtel de
Ville sur la place Napoléon, domaine militaire.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 173
de la place Napoléon1.
de Karguentah —
contre des faits les plus patents, et les plus naturels, dans le sens
tait, cherchait à se défendre par tous les moyens. C'est ainsi qu'en
1. A. M. S. du 25 février 1854.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 175
l'avenir, avec les pires déconvenues, les dépenses les plus lourdes,
le jour où il devenait inévitable de réparer des méfaits d'urbanisme
presque irréparables.
environ, était réservé pour une place, sensiblement plus vaste que
rait un véritable balcon et une vue des plus attrayantes sur la mer,
les quais, le port. Le cadre de cette place, qui a porté successivement
les noms de place Impériale3 et de place de la République, est un
heureuse de toutes.
quartiers ; mais, depuis que l'air avait été bouché par les cons
1867 1868 y avaient été vraiment terribles. Dans cette dernière épidémie, la
et
proportion du décès par rapport aux malades avait été de 90 %, alors que dans
juge par les réclamations des habitants. Il semble qu'elle ait ren
1. A. M. S. du 19 février 1870.
2. Idem. S. du 7 août 1879, du 7 novembre, du 20 et du 24 décembre. Il
s'agissait du «Plan d'alignement et de nivellement des quartiers de la ville
jour » 4.
Une autre question mit en opposition les deux Commissions
d'alignements, celle de la Ville et celle du Département. La Ville
avait demandé au Préfet, en 1868, d'approuver la régularisation
ceux de l'Etat à 5 %.
3. Idem S. du 15 février 1869.
4. Idem S. du 26 juillet 1869.
180 L'AMENAGEMENT DU SITE
des espaces libres, elle exprima des regrets sur les réductions opé
le privilège de traverser —
en tunnel —
la zone militaire. La pro
ce qui expliquait déjà qu'elle ne fût pas pour les habitants le lieu
DE 1880 A 1900
ment depuis 1877 ; dans les quatre années qui suivirent, on éleva
plus de maisons que dans les onze années précédentes 3. Les recettes
I
1. En 1876, 49.368 habitants et en 1881, 59.377, soit en plus 10.009. De 1872
à 1881, la population européenne avait augmenté de 12.506 habitants.
2. M. Meunier, o. c, p. 315.
3. Soit 250 environ contre 150 dans la période 1866 à 1877.
4. Elles passaient de 870.000 environ à 1.080.000 francs.
5. A. M. S. du 7 décembre 1870. Le Conseil Municipal décida de changer les
noms de certaines rues et de certaines places pour chasser les souvenirs de
l'Empire. Ainsi la Impériale, la place Napoléon, la place Saint-Arnaud,
place
7*
gptttna
,»«
L'UNIS
Photo de l'Ofalac.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 185
La ville haute —
c'est ainsi que l'on appelait alors toute la
région comprise entre les vieux et les nouveaux murs —
prenait
3. Voir plus haut, p. 170 et A.M. S. du 7 août 1879. Les voies nouvelles
Prison civile, Halle aux grains. C'était là un fait décisif, qui consa
celles d'aujourd'hui1.
Le Saint- de Tlemcen le bou
quartier Antoine, entrera rue et
Michel, outre les percées prévues, les particuliers qui avaient tra
vaillé avant la ville, en avaient ouvert d'autres2, de part et d'autre
de la rue Saint-Michel, mal tracées, aussi mal que la plupart de
celles de la partie de Karguentah qui y touchait au Nord, et dont
la place Hoche était le centre. On pouvait s'apercevoir ainsi de
l'erreur insigne qui avait favorisé le désordre, sous prétexte de
réaliser des économies et de ne porter aucune atteinte à la liberté
et aux intérêts des propriétaires. En examinant de près le plan de
1880, l'impression, du
on a moins pour les de la périphérie,
quartiers
réserve ; le plan d'alignement de 1880 arrivait trop tard pour mettre de l'or
dre. Il y eut cependant des particuliers qui offrirent leur concours pour l'ou
verture de quelques voies, par exemple pour l'ouverture du boulevard Fulton
(A. M. S. du 13 janvier 1888). Le plan de nivellement du quartier Saint-Michel
et de l'ancien cimetière musulman avait été approuvé par le Préfet le 16 mars
1880, sous la réserve que certains îlots feraient l'objet de plans spéciaux ulté
s'étaient implantées sur le tracé des voies, sans tenir compte des décisions
antérieures.
3. C'était une simple indication pour l'avenir ; car il n'était pas encore ques
56,4 % —
alors qu'en 1866, la proportion, pour ce qu'on appelait
nouveau gîte, qui avait tout naturellement suivi celle des construc
3.019.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 189
la Maison Lasry, que l'on citait alors comme un des plus beaux
immeubles de la ville ; au Sud par l'Hôtel de Ville en construction,
elle commençait à se garnir de maisons neuves sur l'emplacement
là, entre les rues de Wagram et des Jardins, en dépit des aligne
ments qui en avaient fait tomber beaucoup, « les maisons indigènes
petites et carrées, n'ayant généralement qu'un
rez-de-chaussée, et
dont la cour est abritée du soleil par une vigne», maisons badi
geonnées de blanc, de bleu ou de rouge \
le cadre et les
de ce site tourmenté, l'étagement et par
accidents
1. Idem, p. 184.
2. Idem, p. 183.
3. Ch. Desprez. Voyage à Oran, Alger, 1872, p. 165. On trouvera dans ce livre
une description généralement précise et vivante de la ville, telle que l'a vue
l'auteur en 1872. Voir notamment sur la vieille ville, p. 165-193 ; sur le Village
livrant à « l'industrie du caboulot », sur ses fontaines et sur les porteurs d'eau,
p. 199 ; sur le quartier Napoléon,, p. 177-182.
etc,
4. Louis Piesse, o. u., p. 182.
192 L'AMENAGEMENT DU SITE
quantité des fleurs, des légumes et des fruits ; c'était en outre, avec
1. Exactement 3.019.
qu'un petit hameau, une halte du chemin de fer, Valmy, sur l'em
placement du « camp du Figuier », était déjà peuplé de 752 habi
tants. Vers l'Est, aux alentours de la route d'Arzeu, la colonisa
1. Idem, p. 191.
2. Idem, p. 193-198. La ville d'Oran n'avait fait aucune opposition à la sépa
et n'aurait pas les ressources nécessaires pour faire les travaux d'édilité. (A. M.
S. du 11 octobre 1861).
3. A. M. S. du 4 avril 1860.
4. Louis Piesse, o. c, p. 195.
5. On l'appelait ainsi à cette époque ; nous ignorons à quelle date et pour
quoi ce nom a été mis au féminin ; c'est avec ce genre qu'il figure au Tableau
des Communes.
6. Voir sur toute cette banlieue le guide de Joanne (éd. de 1879).
194 L'AMENAGEMENT DU SITE
1. Idem, p. 157.
2. A. M. S. du 23 déc. 1885.
3. Idem S. du 6 juillet 1886.
196 L'AMENAGEMENT DU SITE
1. A. M. du 4 oct. 1867.
2. Idem, S. du 17 oct. 1879. Rapport de MM. Grégoire et Lasry. Dans la ses
sion de cette même année, le Conseil Général émettait un vœu sur la suppression
Théâtre, des Ecoles, et rien ou à peu près rien pour Oran. Dans
ce réquisitoire fois, mais particulièrement déve
réitéré plusieurs
fortement augmenté, alors que, dans ses anciennes limites, elle avait
pu en assurer l'équilibre. Aussi, devant la situation qui lui était
—
un peu partout pourrait-on dire —
du domaine militaire, étaient
déjà chose ancienne ; elles avaient surgi en de nombreuses occa
lement, totalité,
soit en ont-ils
réitérés, été sans cesse soit au Con
seil Municipal, soit au Conseil Général. La décision, prise en 1867,
de construire une nouvelle enceinte, donna le signal, et, à la
en
dette ; avec ses 420 hectares, elle encontracté pour 8.200.000 francs, et
avait
de 800.000 francs. Les cimetières dont il s'agit étaient les anciens cimetières
mait encore six lots situés sur le plateau du Village Nègre, qui
ron, Ministre de la Guerre, très bien disposé pour les Villes, faisait,
en 1887 5, une promesse formelle que la chute du Cabinet empêcha
géré.
1. A. M. S. du 17 et du 24 avril 1891.
2. Idem. S. du 15 mai 1891.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 203
jamais été élaboré, les propriétaires ont bâti suivant les accidents
entre elles les parties du tout. Le plan était donc présenté comme
Mais le projet visait aussi une autre région du site urbain, celle
prétexte qu'elle avait déjà été modifiée par le Génie avant d'avoir
reçu l'approbation de l'Autorité supérieure. Les considérants étaient
de deux ordres, les premiers devant préparer la voie aux seconds,
les plus importants assurément dans la pensée des opposants. Le
projet n'apportait, disait-on, aucun travail d'amélioration de la voi
nais ; l'humanité exige qu'à défaut d'espace dans les rues Phi
lippe des Jardins qui, seules, relient la basse
ou ville aux nouveaux
censements de la population1 —
que l'on n'arrêterait pas le dépla
cement du centre de
de la ville, et non moins certain que
gravité
1. De 1881 à 1891, la vieille ville, c'est-à-dire celle qui était comprise dans
les limites de l'ancienne enceinte, ne s'était accrue que de 2.883 habitants,
tandis que la nouvelle, celle du Plateau, en avait reçu 5.675, et les faubourgs
extra muros, 4.302.
208 L'AMENAGEMENT DU SITE
d'Aïn-Rouina.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 209
séance, mission au Maire de faire aboutir les vœux émis par une réunion de
210 L'AMENAGEMENT DU SITE
nationale
n°
2 d'Oran à Tlemcen pour lui faire suivre le ravin de
Ras-el-Aïn temps le d'Eck-
et relier en même faubourg grandissant
ranimerait en tous cas une des plus grandes et des plus belles ar
tères de la ville.
...
Mais, tandis que le tracé des Ponts et Chaussées ne prévoyait
jusqu'au Château d'Eau, soit sur 1.100 mètres, pour y installer une
seraient percées sur les deux versants, pour constituer « les amor
Amérique. »
à faire d'Oran, et des versants du Ras el Aïn, « une station hivernale pleine
d'avenir qui apporterait son puissant contingent à la vieille ville et lui rendrait
en peu de temps sa valeur incontestable et sa vitalité momentanément en
rayée ».
avec les charges des contribuables, qui veulent bien souscrire aux
enfin transmis à Paris. S. du 10 nov. 1896. On se plaint des retards qui gênent
les transaction immobilières et paralysent la construction.
2. Idem S. du 26 mai 1896.
3. Idem S. du 6 mai et du 23 déc. 1897.
4. Idem S. du 23 nov. 1897.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 213
total pour les autres était de 3.894. Or en 1901, il était de 11.289 ; soit un gain
de 7.395 unités.
4. Pour 1086 exactement.
5. En 1881, 5.154 et en 1901, 8.656, soit en plus 3.502 habitants.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 215
ville —
qui donnait, en dépit ou peut-être à cause du tracé des
voies principaleslargement ouvertes, l'impression d'un vaste chan
tier de construction, avec beaucoup d'incohérence, de vides, de
décision a privé par avance Oran de l'un des avantages de son site.
1878 6 les
partiel adopté en pour rues Schneider, de la Paix,
Paixhans, le futur boulevard du Lycée et leurs raccords avec le
boulevard Seguin. C'est à cette occasion que M. Estibot insista sur
dès le de 1875,
mois un alignement avait été délivré le boulevard Séguin,
sur
anciennes cubiques età patios qui ont subsisté d?.ns le quartier israélite,
XIX"
avec les grands immeubles de la fin du siècle.
ne la voit pas.
1"
1. A. M. S. du sept. 1860. Il s'agit de M. Marion, dans la séance du 14
nov. 1857.
2. Idem. S. du 17 mai 1862.
3. Idem. S. du 10 sept. 1872 et du 7 juillet 1873. Il s'agit de la proposition de
M. Boulpiquant.
4. Idem. S. du 21 juin 1887.
5. Idem. S. du 2 sept. 1892.
6. Voir plus haut, p. 208.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 219
été mis au concours dès 1873 6, ne fut posée qu'en 1882 ; il n'était
1. A. M. S. du 12 mars 1894.
2. Idem S. du 15 sept. 1896.
3. Idem S. du 16 oct. 1905.
4. Louis Piesse. Algérie et Tunisie (Coll. des Guides. Joanne). Paris, 1887,
p. 158. Voir le plan d'Oran et de ses faubourgs p. 148.
5. Voir plus haut, p. 173.
6. A. M. S. du 6 janv., du 27 fév. et du 2 sept. 1873.
7. Idem S. du 22 juin 1886. Mais on travaillait encore à la décoration et à
l'ameublement en 1889 (S. du 31 mai 1889).
220 L'AMENAGEMENT DU SITE
pens, fut enfin réglée. Celui qui s'élevait sur la place Bastrana avait
en octobre 1907 5.
1. A. M. S. du 15 mai 1885.
2. Idem. S. du 6 juillet 1886.
3. Idem. S. du 19 déc. 1890.
4. Idem. S. du 18 oct. 1905 et du 25 janv. 1906. Il s'agissait du projet Hainez.
5. Idem. S. du 13 déc. 1906.
222 L'AMENAGEMENT DU SITE
la dernière clause relative aux travaux 3 ; dès 1867 une voie pro
vers l'Est, un boucle décrite hors les murs et un tunnel percé sous
le fort Sainte-Thérèse, arrivaient sur les terre-pleins ; les voyageurs
2° 2e
Douane. Place d'Armes-Eckmûhl par le boulevard Seguin, celui du
Zouaves, le boulevard National, la route de Tlemcen jusqu'à l'Ecole Normale.
3°
Place d'Armes à la porte de Valmy et au Cimetière par les boulevards Natio
4°
nal, Sébastopol et d'Iéna. Place d'Armes à la gare de Karguentah par le
boulevard Seguin, la rue de Mostaganem et le boulevard Marceau. 5° Place
6°
d'Armes-St-Eugène par le boulevard Seguin et la rue de Mostaganem..
Place d'Armes -Gambetta par le boulevard Seguin et la rue d'Arzeu.
1. Idem S. du 23 nov. 1896.
2. Idem S. du 22 janv. et du 23 nov. 1897.
3. Idem S. du 8 mai, du 18 et du 29 sept. 1885,. du 12 fév. 1886, du 15 janv.
et du 11 fév. 1888.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 227
6. Il faut reconnaître que, si les propositions de cet ordre sont restées sans
suite, à Oran comme à Alger, c'est que l'entreprise ne pouvait être lucrative
qu'à la condition d'être liée à une spéculation sur des terrains qui acquer
dans toutes les grandes cités modernes. Les statistiques des recen
1881, des fermes dont les propriétaires lotisseurs ont donné généra
liorée.
2. Le premier recensement qui lui consacre une mention spéciale est celui
celui de l'Est.
6. En 1881 en effet, les chiffres respectifs étaient de 1.319 et de 304.
230 L'AMENAGEMENT DU SITE
en formation3.
DE 1900 A 1930
XXe
La période contemporaine de l'histoire d'Oran, celle du
siècle, de 1901 à nos jours, a été marquée par un accroissement
queront pas de signaler comme un des faits sociaux les plus sail
de 16.569 habitants.
232 L'AMENAGEMENT DU SITE
de 1899 6 7
Michel5, plans et de 1903 réglant l'aménagement du
nouveau quartier des Casernes et de la Grande Poste, plan de
classement des rues du quartier Saint-Charles en 1910. Mais, outre
le défaut de coordination que l'on pouvait reprocher à ces tra
vaux, on devait déplorer l'absence trop fréquente de cotes de
nivellement. «Les rues seules dont la création est postérieure à
2. A. M. S. du 14 juin 1912. 1
3. Voir plus haut, p. 158.
4. Idem, p. 170.
5. Idem, p. 185.
6. Idem, p. 214 et A.M. S. du 28 juillet et du 29 octobre 1903.
7. A. M. S. du 28 juillet et du 29 octobre 1903. On dénomma 8
alors rues
nouvelles: El-Moungar, de Marseille, de Lyon, de Bordeaux, de Strasbourg,
de Colmar, d'Igli, rue Ampère. La rue des Casernes devint la rue Alsace-Lor
raine. Le Conseil Général, dans sa séance du 20 avril 1911, demanda la refonte
du plan d'alignement des nouveaux quartiers qui, selon lui, ne réservait pas
assez d'espaces libres, si nécessaires aux grandes villes. Le Conseil Municipal
déclara pouvoir lui donner
ne
satisfaction, faute de ressources. L'effort de la
Ville de la Société Immobilière avait déjà doté ces quartiers de voies
et
de 10,
12, 15, 20 et 25 mètres (A. M. S. du 27 février 1912).
PLANCHE XI
Photo Liick.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 233
en effet (art. 52) la confection de plans officiels, dans le délai d'un an, pour
toutes les communes de plus de 10.000 habitants. Celle de 1884 (art. 68) rap
pelait aux municipalités qu'elles devaient posséder un plan d'ensemble au
1/10.000 et des plans divisionnaires au 1/5.000.
2. En 1906 (A. M. S. du 22 juin), sous la municipalité Giraud, le conseil
dans le délai d'un an, et réalisés, en tant qu'ils modifieraient les alignements
et au fur et à mesure des moyens. « Œuvre durable, utile, nécessaire, récla
1905, le Conseil était saisi d'un projet Jourdan qui faisait partir le boulevard à
l'étude de l'angle Nord-Est de la place de la République ; la voie enjambait
8
234 L'AMENAGEMENT DU SITE
par un pont la rue Charles- Quint, longeait en rampe le talus Nord de la pro
fait une démarche auprès du Ministre qui était alors le député d'Oran Etienne.
Il avait proposé comme terrains la Lunette Saint-André et le camp Saint-
Philippe ; les ateliers de l'Arsenal seraient relégués au Polygone d'Eckmuhl.
Il avait aussi négocié le rachat de parcelles, rue d'Orléans, pour la construction
d'une école. Mais quand il s'agit de supprimer les murs de l'enceinte de 1867,
le Génie se déclara hostile au déclassement. « En raison de l'importance crois
sante que prend la place d'Oran dans notre système défensif de l'Algérie, la
conservation de son enceinte s'impose au point de vue militaire. Quelle que
puisse être en effet son insuffisance relative en présence des engins puissants
d'une chemise de sûreté, dont l'utilité autour de nos grandes places de guerre
a été maintes fois affirmée par les plus hautes autorités militaires ; car elle met
gratuite des terrains, soit 8.220 mq estimés par le Domaine à 328.800 francs, pour
en faire un jardin, dans ce quartier « qui serait le plus beau de la ville », et
que déparait fâcheusement l'Arsenal actuel.
236 L'AMENAGEMENT DU SITE
encore une échappée sur la rade. Ainsi seraient dégagées les plus
1. A. M. S. du 29 octobre 1912.
238 L'AMENAGEMENT DU SITE
pas d'élégance.
une grande part l'effet d'un exode des éléments pauvres du peu
de rues, pour ne pas dire le plus grand nombre, n'étaient pas clas
aux voies privées, notamment pour l'écoulement des eaux usées, les vidanges
240 L'AMENAGEMENT DU SITE
En attendant, on signalait2
le mauvais état des villages Lamur
et Lyautey, « véritables foyers d'infection » habités principalement
1. Dans les faubourgs extra muros. Car depuis longtemps, dans l'enceinte,
les terrains encore libres avaient pris une telle valeur (de 30 à 70 francs le
mètre carré)
—
sur la périphérie bien entendu —
que l'on ne pouvait songer
d'utilisation la Ville 4
plan bien arrêté par ; il manifestait, en effet,
paux voeux émis successivement par les Corps élus et les groupements divers :
1911, par le Syndicat des zoniers le 12 avril 1919. On citait les précédents des
villes d'Alger, de Philippeville, de Bône, de Mostaganem et de Sidi-bel-Abbès,
qui avaient obtenu satisfaction.
tion des Infirmiers, une caserne pour 800 hommes et 42 chevaux seraient dé
placés, mais intra muros. On ne refoulait à Eckmuhl que quelques bureaux
tels que ceux de l'Artillerie, deux ou trois magasins et une écurie de 25 chevaux.
1er
3. Idem. S. du décembre 1921, du 23 décembre 1922 et du 21 mars 1924.
1er
4. Idem. S. du décembre 1921.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 243
1. A. M. S. du 8 mars 1905.
2. Idem. S. du 31 janvier 1923.
3. Voir plus haut, p. 74.
4. A. M. S. du 31 janvier et du 25 juin 1923. La Ville demandait d'ailleurs
que le déclassement ne fût pas prononcé avant l'homologation du plan d'auto
risation, afin d'enrayer la spéculation et d'éviter des expropriations coûteuses,
au cas où l'on construirait d'ici là.
244 L'AMENAGEMENT DU SITE
avant-
Pendant que les pourparlers traînaient en longueur, un
des autres : création d'un réseau régulier d'égouts pour les faubourgs
extra muros 6, usine pour l'incinération et le traitement des déchets
de la ville, réfection des chaussées et des trottoirs, construction de
Halles Centrales et de marchés couverts ; tout cela jusqu'à concur
rence d'environ 48 millions. Il n'y en avait pas moins de 30 réservés
une rampe de 236 m. et du côté des Planteurs, il se prolongeait par une rampe
de 119 m. suivie d'une patte d'oie, dont deux branches rejoignaient le chemin
2 des Planteurs, face faubourg Etienne. L'exécution
n"
concours.
40 mètres.
reçu à eux seuls 15.451, tandis que le vieil Oran en perdait 2.225
et que le reste de la ville intra muros n'en gagnait que 2.075, ce qui
la Ruche des P.T.T. (154), Brunie (1.177), Sanchidrian (480), Choupot (1.507),
Boulanger (2.111), Medioni (2.887), Sananès (2.011), Lamur (9.864), Lyautey
(2.559).
3. La population musulmane seule s'était accrue de près de 5.000 unités en
Miramar,
le lotissement Fouque et Duret, entre les rues d'Arzeu et de Coulmiers (A. M. S.
du 14 mai, 28 juin, 26 juillet 1926, du 28 octobre 1927 du 29 juillet 1925).
—
DE 1930 A 1937
Et d'abord les vœux réitérés à toute occasion par les Corps élus
et les divers groupements intéressés, les démarches poursuivies par
la Municipalité auprès de l'Autorité militaire depuis si longtemps 1
aboutirent à un succès, partiel assurément, mais néanmoins d'une
importance majeure pour le réaménagement de la Ville. Un décret
du 6 septembre 1933 2 autorisait le déclassement des remparts de
l'enceinte construite en 1866 entre la porte de Tlemcen et le Ravin
Blanc. Elle avait perdu toute valeur défensive et ne constituait plus
mier rang, ceux du Château Neuf occupés dès notre arrivée, et ceux
Les pentes du Murdjadjo, le littoral, Sainte Clotilde, Roseville, Saint André et la pointe de Mers-el-Kebir
dominée par le Santon.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 249
36.765 habitants de plus qu'en 1931 4, dont 738 pour la Vieille Ville,
10.556 pour la Ville Nouvelle et 25.471 pour les faubourgs.
On imagine bien que cette poussée du peuplement et des cons
1934, 254 en 1935 et 304 en 1936. On estime la surface bâtie dans cette
140 dans la ville proprement dite, contre 320 dans les faubourgs. Par contre,
et on pouvait s'y attendre, le nombre des surélévations dépassait dans la ville
celui des faubourgs (93 contre 60). Malheureusement la reprise de 1936 n'a
comptée à part. Le gain le plus élevé constaté jusque-là, pour une période
quinquennale, avait été dans celle de 1906-1911, de 16.569. Voir les tableaux
du chômage.
mal contrôlés.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 251
prendre l'économie.
traduit simplement les constatations que l'on peut faire dans le pré
été, par la force des choses, la limite imposée aux immeubles à usage
1. Voir p. 240.
252 L'AMENAGEMENT DU SITE
de la ville basse ont été délaisssées, sauf par les petits boutiquiers
et les artisans, bien qu'elles aient conservé encore aujourd'hui de la
vie et de l'animation, comme la rue Philippe par exemple, qui res
d'hui la Place Maréchal-Foch. Elles ont été ouvertes pour être les
routes de l'intérieur, et nous avons vu que les plans successifs d'ali
gnement des divers quartiers, au fur et à mesure de leur création,
ont été dressés en respectant ce canevas naturel. Mais, plus la ville
2, de
le de 75, d'Oran
n"
1. L'atlas joint au plan donne une carte de la distribution sur le site des
régions des zones « très bien exposées », d'ensoleillement « moyen », d'enso
leillement « total », des zones « d'ombre » et de celles qui sont reconnues
« insalubres ».
254 L'AMENAGEMENT DU SITE
cipales.
(R.N. n°
n°
75). Les comptages de véhicules effectués sur le trajet de ces
voies 2 ont montré que, par ordre d'importance, les plus fréquentées
n°
nat.
dans les faubourgs. Les ouvertures en sont portées sur le plan res
Halles Centrales.
urbain.
l'aménagement du Châ-
difficultés. Au premier rang, il faut placer
258 L'AMENAGEMENT DU SITE
porte deux autres innovations, dont une est, comme nous le ver
diose, qui serait sans nul doute une des curiosités les plus remar
à la Ville offrait une trop belle occasion pour que l'on négligeât sa
vers le Sud. Les autres portions libres de l'ancienne zone des servi
in-
pact. Ici, le processus a été le même ; ainsi subsistent de vastes
1. Voir par exemple les plans d'Oran en 1881, 1890 et 1934 (du Service Géo
graphique de l'Armée).
262 L'AMENAGEMENT DU SITE
quartiers suburbains qui combleront ces vides a été mis autant que
les squares, les jardins et les parcs publics, les terrains de sports.
Dans les quartiers de la ville proprement dite, il était difficile, sans
multiplier les expropriations, de créer des places nouvelles. On en
de la Victoire. Mais de
le front de mer,
surtout on a garni verdure
On n'a pas oublié non plus de créer des centres sociaux tels
que les urbanistes modernes les conçoivent, c'est-à-dire groupant
des édifices d'utilité publique tels que les écoles, les groupes sco
fOrgi
F* *Chl"
Santa Ouz /,
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ARTEAUX^^
^u^Wlojt
Jïï?5viPOUYET\
ETIENNE1
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Gare de l'Etat
—"Marchand"5
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BOULANGE i
CUVELLIER
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CULATION INTERIEURE ET EXTÉRIEURE
D'ORAN qu IWI non-
Lan. ^ui\ o i rt u v_ i iui\ un. IjA viiji-iiii zoo
vite des disponibilités que laissait encore libres une zone de servi-
plan présenté par MM. Danger et Wolff indique une vaste réserve sur les ter
rains du camp tout entier.
266 L'AMENAGEMENT DU SITE
d'extension.
268 L'AMENAGEMENT DU SITE
longtemps les Oranais, sans lui donner cependant encore toute l'ex
directe les quartiers neufs avec cette route 2. Les points de vue
offerts par cette belle promenade, sur le port entier, sur la vieille
un aspect plus élégant et plus riant que les décombres et les dépo
toirs qui en attristent aujourd'hui la vue.
par une grande voie périphérique, depuis la Cité Petit jusqu'à Gam
betta 3. Le tracé est déjà emprunté par l'égout collecteur circulaire
en cours d'exécution.
des embellissements —
la mise au concours du grand projet de
construction du Pont des Planteurs1, dont l'utilité comme le carac
1. Voir p. 244.
2. Exactement 36.200 mètres.
de la circulation1.
sité à laquelle toutes les grandes cités modernes ont été obligées de
pourvoir, assurer et multiplier les liaisons rapides entre la ville et
1936, de 12 à 20 millions.
regretter de n'avoir pas donné aux artères que l'on pouvait prévoir
encore que les plans partiels, du moins depuis 1880, aient témoigné
1. Voir plus haut, p. 180. Les comptages exécutés sur divers points de la
ville ont montré que, dans certaines artères, il passe plus de 8.000 véhicules par
jour, en réalité en 18 heures. Plus instnilif est d'ailleurs le calcul établi par
2. Nous ne parlons pas ici d'un progrès appréciable réalisé récemment dans
l'éclairage des voies publiques. En 1926, il n'était assuré que par un millier de
becs de gaz et certaines rues n'étaient encore éclairées que par des lampes à
pétrole. En 1936, on comptait 2.010 lampes électriques de puissance variant entre
200 et 600 watts et 710 becs de gaz. On a d'autre part entrepris une installation
moderne permettant l'allumage et l'extinction instantanés à partir de l'usine
génératrice de toutes les lampes d'éclairage En
1930, les consommations
public.
en 1936 à 13 et 10 millions.
3. Voir p. 151.
4. Voir p. 239.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 273
2. A. M. S. du 22 février 1937.
'
274 L'AMENAGEMENT DU SITE
d'Oran.
XIXe
dernière période du siècle, la population s'était accrue de
plus de 50 % ; elle avait commencé à franchir les murs de l'en
ceinte de 1866. Eckmuhl et Gambetta se peuplaient progressive
lièrement cette dernière période, faits qui ont pris une significa
Depuis les toutes dernières années, Oran est entré dans une
compli. Un peu partout, sauf près du centre, son aspect était plutôt
celui d'un vaste faubourg inachevé, coupé de terrains vagues, dis
parate, sans élégance, sans agrément. Elle travaille aujourd'hui à
se donner un air nouveau de grande ville plus harmo
moderne,
nique, plus confortable et plus plaisante. Aux préoccupations, légi
times assurément dans un pays d'affaires, mais quelque peu pro
saïques, du négoce et de ses bénéfices, elle en ajoute d'autres, telles
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE 277
TRAVAUX D'ÉDILITÉ
d'urbanisme.
La présence d'un oued permanent, d'eau douce et potable, avait
été une des raisons primordiales qui avaient fixé le choix du site
que l'on pouvait en attendre. La ville était alors desservie par deux
aqueducs. A l'origine du plus grand, l'auteur estimait le débit de
la source à 11 ou 12 me. à la minute, « jamais moins de 10 », soit
pour 24 heures à 14.400, chiffre manifestement exagéré, ainsi que
par jour. On comptait que sur le total, 1.080 environ étaient con-
2. Voir plus haut, p. 47. Elle débouchait sur la rive gauche du ravin, à
200 des remparts, à 6 m. au-dessous du
m. sol dans un jardin, d'une galerie
3. Idem, p. 77.
4. Idem, p. 77.
5. Idem, p. 77.
6. Archives Municipales (Dossier des Eaux). Le rapport est daté du 5 fé
vrier 1834 ; les conclusions furent prises en considération par le Conseil le
17 juin 1835 (Derrien, o. c, p. 89).
280 L'AMENAGEMENT DU SITE
optimiste.
les jardins et les chaussées tracées sur les bords offriraient la pro
population qui n'excédait pas à cette date 7.000 habitants, même en tenant
compte de la consommation des abreuvoirs et des arrosages.
membres dont l'Intendant civil Sol. Le rapport est daté du 12 décembre 1838.
Il est analysé dans une note de Aucour, du 4 mars 1868.
2. Les jaugeages ont fourni des chiffres très variés. En 1847, on trouvait
un débit de 18.052 me, ce qui ne pouvait provenir que d'une erreur, inex
plicable d'ailleurs; en 1864, 4.500, en 1866, 5.800, en 1886, 6.000 (Derrien, o. c,
p. 96). D'autre part, des difficultés surgissaient sans cesse au sujet des jardins
et des moulins. Une Commission des fontaines, instituée par arrêté provincial
1"
du juillet 1836 dut procéder à la vérification des titres des concessionnaires.
muros, plus 10 arrosés par le courant de fond sans prise d'eau. Les usagers ne
voirs près la porte du Ravin et sur le quai Lamoune, un bassin de 25.000 litres
pour l'aiguade à la Marine, dans la grotte du Refuge, qui fut d'ailleurs ense
velie sous un éboulement l'année suivante.
282 L'AMENAGEMENT DU SITE
rains. Le rapport signale que, jusqu'alors, les eaux étaient toujours bourbeu
ses et désagréables à boire. Le canal n'était recouvert de rondins pourris que
sur 175 m. ; le reste, soit 1575 m., recevait toutes les pollutions provenant du
versant droit du ravin. Les fuites les détournements, l'évaporation et les
et
débit dont jouissait la Ville à 1.500 l'Etat se chargeant de gérer les eaux
par jour, quantité jugée insuffisante. On la sous-estimait ; car elle débita dans
la suite plus de 400 me —
à l'étiage du 6 août 1896, 458. Il est vrai que des
travaux d'agrandissement de la conduite avaient été faits en 1885. Le débit
284 L'AMENAGEMENT DU SITE
variait d'ailleurs : en 1883 et 1884, il éteit tombé à 200 me pour monter ensuite
de largeur, et de chaque côté, dans les parties les plus basses, elles
1. L'analyse faite au laboratoire des Mines, à Oran, donnait les résultats sui
parfaitement claire.
mait les cinq sources alors utilisées1. Or, pour trois de ces sour
« l'Etat était seul propriétaire des eaux, comme ayant hérité des
droits du Beylik, et qu'il ne les avait jamais cédées ». La conclu
sion du rapport de 1902 sur ce point particulier était que le con
tiples contestations de la part aMs fermiers, sans que les plus inté
ressés dans la question, les habitants consommateurs, fussent le
moins du monde satisfaits.
1. AM. Dossier des Eaux. Société Générale des Eaux. Mémoire au Conseil
de Préfecture en réponse à celui présenté par la Ville et à l'appui des demandes
reconventionnelles de la Société Générale des Eaux, Oran 1900.
cipal du 29 avril 1854 faisant verser ces taxes à la Caisse municipale. Approba
tion du Préfet, le 16 mai 1854.
10
290 L'AMENAGEMENT DU SITE
à 2 millions et demi. »
déclarait que « dans l'intérêt général, il était dangereux de livrer des Services
municipaux à des Compagnies. » Elles
y auraient trop à gagner, le plus gros
des mises de fonds ayant été déjà fait par la Commune. Les rapports de l'In
génieur en chef Genty, du 10 et du 19 nov. 1888, recommandaient l'exploita
tion en régie directe. C'est ainsi qu'avait été rejeté le projet Bruniquel.
4. AM. S. du 18 août 1893. Les charges du concessionnaire avaient été aggra
vées, depuis la présentation du premier projet, en août 1892. Le projet fut encore
modifié le 22 mai 1895, puis par la Commission
préfectorale, retiré par M. Prestat,
puis représenté le 25 fév. 1896.
TRAVAUX D'EDILITE 291
458 —
300 —
étant de
Bell Eli (Bîlel) 240 —
2C0 —
Abreuvoir de Brédéah 50 —
Abreuvoir Noizeux 14 —
Total 5.184mc
292 L'AMENAGEMENT DU SITE
maximum, que 56 litres par jour et par tête, chiffre considéré par
el-Aïn.
des aqueducs, des bassins, des conduites, des réservoirs, des fon
taines, des bouches, des maisons de fontainiers. Elle devrait se
mettre en état de desservir Oran et tous ses faubourgs, même toutes
1. AM. Dossier des Eaux. Mémoire du Secrétaire général au sujet des procès
caduc. La Société des Eaux réclama, en outre, une indemnité pour le préjudice
qu'il ne prévoyait que l'amenée des eaux de Brédéah, mais aucune canalisation
pour leur distribution. La Société n'en commença pas moins les travaux ; la
294 L'AMENAGEMENT DU SITE
d'adduction des eaux de Brédéah, parce qu'ils étaient incomplets. Elle se plai
passée —
et on le comprend —
la première à l'ordre du jour, la
plus inquiétante, celle qui réclamait la solution la plus urgente.
chette. Elle avait enfin réussi à faire recevoir ses travaux 5. Mais,
si les interminables discussions au sujet des litiges soumis aux juri
dictions administratives paraissaient devoir prendre fin, la Munici
palité et le Conseil de ville devaient se préoccuper de plus en plus
de plus en plus impatiente. C'est sur cette question que se firent les
élections municipales de mai 1934. Depuis 1913, date de l'affermage
1. A.M.S. du 8 oct. 1928. On rappela dans cette séance que « l'affaire des
eaux » était au programme, et en tête de ce programme, lors des élections de
1921. Le 10 novembre, le Conseil décidait d'enlever au plus tôt l'exploitation
à la Société, son pourvoi en Conseil d'Etat n'ayant aucun effet suspensif.
2. Le 28 juillet 1928. (A.M.S. du 8 oct. 1928).
3. A.M.S. du 10 nov. 1928.
4. Idem. S. du 13 nov. 1929. Quatre Sociétés se présentèrent : Eaux et Assai
nissement, Cie Générale des Eaux, Cie Générale de l'Ozone et Cie Lebon. Le
rapporteur concluait au choix de la Cie Lebon. Il prévoyait une consommation
nécessaires par la Ville pour assurer 200 litres par habitant et par
et, après les enquêtes et les rapports du Service des Ponts et Chaus
sées, l'arrêté du 25 février 1878 qui donnait satisfaction à la Com
mune. Or, il apparut, lors de la remise, que le débit des sources
10*
298 L'AMENAGEMENT DU SITE
1. Travail exécuté par l'Armée en 1863 pour assurer l'écoulement des eaux.
TRAVAUX D'EDILITE 299
160 litres par jour et par tête ; pour 150.000, en 1924, la moyenne
2. Rapport Savornin.
de Noizeux à un volume plus élevé que celui de la réalité. Les experts, MM.
Bourlier et Magne, ingénieurs hydrologues, estimaient les pertes et les dimi
cutés par MM. Berton, Théus et Gay. Elle engagea même une procédure contre
ce dernier, en 1927.
3. AM. S. du 18 mai 1928.
4. Idem S. du 10 nov. 1928.
5. Idem S. du 18 juillet 1928. On décida de faire appel à des Sociétés ou à
des personnes spécialisées dans la recherche des eaux potables. Le 26 août de
la même année, on signalait que la Société des Eaux avait été mise en demeure
de louer ou d'acheter les puits voisins de la conduite de Brédéah. Le Maire
avait reçu des offres représentant un volume total de 6.000 me d'eau titrant
seulement 0 gr. 30 de sels : de MM.
propositions Robles, Perrier, Pouyel, Ribes,
La Palmeraie, Graber, Turr et Cuvellier. Il envisageait leur utilisation pour
trop dures à percer, déclarait ne pouvoir engager trop de frais dans une simple
volume considérable d'eau pure, solution meilleure que l'adduction « d'une eau
boueuse et polluée, à 120 kilomètres de distance », qui coûterait pour le moins
60 millions. L'allusion visait les eaux de l'Atlas, de Bou-Hanifia en particulier.
3. L'histoire de ses recherches et des démêlés avec la Municipalité se trouve
dans les procès-verbaux du Conseil, notamment des séances du 26 mai, du 19
septembre, du 4 octobre 1933. Sur les autres propositions, voir AM. S. du 13
juin 1933 : Offres de MM. Pradel, Cyrille, Camallonga, Berton et Gay.
302 L'AMENAGEMENT DU SITE
que « les eaux des fontaines sont toujours bourbeuses désagréables à boire ;
et
en temps de pluie, elles contiennent même tant de limon qu'il faut les laisser
dans la conduite à ciel ouvert, simple rigole qui recueillait ainsi des impuretés
de toutes sortes.
304 L'AMENAGEMENT DU SITE
tution des eaux de Ras-el-Aïn à celles de Brédéah avait eu des effets certains
1. Rapport Savornin, o. c.
2. Idem et Mémoire du Service Général, o. c. Une analyse du 15 nov. 1926
avait révélé la présence d'au moins 100 colibacilles par litre ; la conclusion était :
3. Voir le rapport cité plus haut, p. 302, note 1. « Le seul remède, disait-il
en conclusion, est de ne prendre à l'usine de Brédéah que la quantité (7.000
me en moyenne) que les « Sources » captées peuvent naturellement don
ner... Le problème de l'alimentation d'Oran semble relativement aisé à solu
A cet égard, on ne peut mettre en doute la valeur des analyses qui ont
depuis Bou-Tlélis jusqu'à Ras-el-Aïn, en passant par les puits Gay, les
sources de Misserghin, les forages de Pont-Albin, etc. »
306 L'AMENAGEMENT DU SITE
cord avec celles de l'Institut Pasteur, du 23 juin 1933, qui n'y trou
vaient plus ni bacteriums coli, ni bacilles fécaloïdes, ni bacilles ty-
phiques, ni vibriums cholériques3. L'opinion publique était rassu
rée. Il n'en restait pas moins que la salure était un grave inconvé
périences du passé.
les besoins d'une grande ville de 300.000 habitants, chiffre que l'on
doit envisager dès maintenant, si l'on veut éviter les surprises. Il
faut compter avec le coefficient de variabilité du
chmat, des préci
pitations atmosphériques, dont l'influence sur l'alimentation des
nappes souterraines du Murdjadjo est établie d'une manière incon
testable, et sur les effets de la saison chaude tout aussi bien recon
sions qui ont été, dans les dernières années, celles des Services
tain.
308 L'AMENAGEMENT DU SITE
liff, de la
Tafna, de la Macta et de l'Aïn-Skhouna, aucun point d'eau
ne pouvait fournir le volume nécessaire. La Société des Eaux en
avait pris acte ; elle proposa même, en 1933, d'amener les eaux de
Bou Hanifia 2. Les conditions furent jugées inacceptables par le
Conseil Municipal. Est-ce là cependant la solution à laquelle, tôt
ou tard, il faudra arriver, si l'on veut assurer à jamais l'avenir ?
Puiser dans le réservoir inépuisable offert par l'Atlas, et ne pas
l'heure actuelle.
II
exposée à des accidents comme celui qui, en avril 1842, après des
pluies diluviennes, détermina l'écroulement du mur de soutènement
vité jusqu'à la mer les eaux de pluie et les eaux usées de la ville
Marie.
M. Verny, dont il a été déjà question. Il est à noter que le bassin du vieux
de l'égout intermédiaire.
TRAVAUX D'EDILITE 313
cette somme. Œuvre en tous cas de premier ordre, et par son uti
des ordures ménagères ont été aussi envisagés. Voir A.M., S. du 12 avril
conclure que « les îlots insalubres sont d'abord les quartiers d'ha
bitation les plus anciens, c'est-à-dire le quartier espagnol situé au
I
III
sant, furent dégagés de l'étreinte des tribus voisines par les progrès
n'existait aucun marché couvert, pas plus que dans aucune cité
vendus dans les autres, sur la nouvelle Place d'Armes (place Napo
léon), sur la Place Kléber, sur la Place Blanche, dans le quartier
israélite et sur le Boulevard d'Orléans, où se trouvait aussi une
halle pour le mesurage des grains et des huiles 3. Le marché au
poisson se tenait au Nord de la Place Kléber, dans le quartier de
la Marine. Le bois, le charbon, la paille, le foin étaient cantonnés
vante.
^
1. Derrien, o. c, p. 27.
2. Voir plus haut, p. 78.
37<"
3. Tableau de la Situation, o. c. 1844-45, p.
4. Derrien, o. c, p. 123-125.
5. Derrien, o. c, p. 182.
6. Voir plus haut, p. 158.
7. AM. S. du 4 décembre 1858.
TRAVAUX D'EDILITE 317
7. Il s'agissait d'en porter la superficie de 108 à 455 mq. Voir les consi
place Blanche).
8. AM. S. du 13 et 17 octobre 1879, où l'on discuta le rapport à présenter
réserver la question.
années,
—
on peut dire jusqu'à 1935 —
aux besoins les plus urgents,
par des marchés volants, par quelques installations provisoires,
comme les baraques du quartier neuf ; on dota cependant le Village
Nègre, le Plateau Saint-Michel, les faubourgs d'Eckmûhl, de Bou
langer, de Saint et de Gambetta de marchés couverts 6. Il
-Eugène
étaient englobés par les constructions intra, puis extra muros. Avant
des maquettes.
XXe
vers l'Est rendaient nécessaire, au début du siècle, le transfert
de cet établissement au delà des murs. En 1911 3, le programme
de Karguentah.
2. Idem, p. 76 et 82.
3. Idem, p. 105.
4. Victor Bérard, o. c, p: 511. «L'abattoir civil est placé sur le quai au
juillet, 20 22 1852.
7. Idem, S. des 7 septembre, octobre
11
322 L'AMENAGEMENT DU SITE
On a depuis —
la question ayant été reprise après la guerre
saire.
rieur de Gambetta.
3. Note sur l'urbanisme d'Oran, o. c, p. 16-17. Projet de M. Mendelssohn,
architecte à Paris. La construction s'élèverait sur un terrain de 9 hectares.
II prévoit un bâtiment principal poi» l'abatage et de nombreux pavillons
pour la Section Sanitaire, les bureaux, les habitations, etc., séparés les uns
des autres par des cours, rues, terre-pleins ; des appareils de manutention
mécanique sont également mis en service. Le marché aux bestiaux est tout
voisin, mais séparé de l'abattoir proprement dit. Il est à noter que l'abatage
actuel atteint certains jours 200 bovins, 1.000 ovins et 100 porcs. La réalisa
LA VIE ÉCONOMIQUE
CHAPITRE I
D'ORAN1
LE PORT
1936) permettent de les compléter pour la période plus récente. Depuis 1901,
le Service des Ponts et Chaussées publie chaque année une Statistique des
Ports maritimes et du commerce où une notice spéciale très substantielle, ac
sions relatives au port, sont rassemblés depuis 1935 dans une brochure à part
partie (Corse, Algérie : de Nemours à Tipaza) Paris, Imp. Nat. 1890, p. 212-332,
,
et l'ouvrage de M. Ed. Déchaud, Oran, son port, son commerce, publié sous les
les mêmes hésitations, les mêmes timidités que celle du port d'Alger,
et pour mieux dire, que toutes les entreprises algériennes, auxquelles
dant déjà2.
Le déblaiement de la grotte de refuge, devant laquelle avaient
sombré en dix mois trois allèges de l'Etat, la construction d'un
quai de 120 m. sur 16, n'étaient que des mesures transitoires ; le
29 décembre 1834, la grotte trop largement voûtée s'effondrait, et
1. On évaluait à 5 fr. par tonneau les charges qui pesaient de ce fait sur
la marchandise. Le Baron Baude (L'Algérie, tome II, Paris, 1841), qui croyait
en l'avenir d'Oran, aurait voulu un port de 35 hectares. Il estimait à 6 ou
7 fr. par tonneau les frais de surestaries, à peu près ce qu'il en coûterait
pour un aller et retour de Marseille à Oran (p. 27). On mettait selon lui,
avec la navette forcée entre Mers-el-Kebir et Lamoune, 15 jours à embarquer
Wisocq Cazeaux
et ; ce dernier parut trop coûteux. Il s'agissait
de 7 hectares à couvrir ! Enfin, le 17 juillet 1848, une décision
définitive intervenait: une jetée de 300 m., enracinée sur le môle
espagnol, reportée autant que possible vers le Nord, de manière
LE PORT D'ORAN 329
1. Lieussou (voir plus loin, p. 331, note 1) en donne les raisons. « Les
travaux poursuivis depuis 1847 avec des crédits annuels qui n'ont pas dépassé
en moyenne 150.000 francs ont marché avec une extrême lenteur. Ces crédits,
insuffisants des travaux à la mer, ont été absorbés en partie par le
pour
U*
330 LA VIE ECONOMIQUE
1875 1.806 — —
223.450 —
1885 2.063 — —
690.260 —
Dans sa notice (o. c.) l'Ingénieur en chef Meunier (p. 315) donne encore
ouvrages du petit port étaient loin d'être terminés, il y entra 937 navires, et
entrés et sortis) sont un des faits les plus notables. Il s'explique jusqu'à
1850 par l'instabilité des besoins de l'armée qui nécessitent suivant les expé
1840 1.798 — —
122.415 —
1841 2.424 — —
184.303 —
1845 2.447 — —
272.629 —
1846 3.154 — —
228.249 —
1850 2.331 — —
169.437 —
ENTREES ET SORTIES
Mers-el-Kebir Oran
1855 . 2.202 nav. jaugeant 151.603 ton. 1.068 nav. jaugeant 26.844 ton
1856 . . 1.310 —
130.626 — 1.068 —
41.140 —
1857 . 825 —
107.902 —
1.477 —
64.037 —
1858 . 573 —
90.924 —
1.584 —
64.723 —
1863 . 210 —
60.411 —
1.930 —
108.695 —
(2e
1. A. Lieussou. Etudes sur les ports de l'Algérie édition, Paris, 1857). « La
nature des lieux paraît se refuser à la création à Oran d'un port de commerce
pas. Son rôle de capitale et les routes qui la relient à Mascara, à Sidi-bel-Abbès
et à Tlemcen, lui ont donné provisoirement le monopole du commerce de la
province, mais ce commerce reprendra tôt ou tard sa pente naturelle vers Arzeu
pendant une période de transition ne doit pas faire perdre de vue que son avenir
332 LA VIE ECONOMIQUE
commercial est très modeste. La plus grande partie du territoire qu'il dessert
aujourd'hui devant échapper à sa sphère d'action par le développement naturel
des ports d'Arzeu et de la Tafna, un port qui satisferait largement à son mou
battant cette tendance, nous avons peut-être tenu trop compte de la valeur in
trinsèque d'Arzeu et pas assez de la fortune acquise d'Oran. » Il reconnaissait
créer « un grand port dans l'anse Lamoune tk ou faire sortir Arzeu de son iso
lement. En conclusion, Mers-el-Kebir devait être le grand port militaire, Arzeu
le grand port de commerce, d'autant, écrivait-il, « qu'on y trouve, chose unique
dans toutes les autres rades de l'Algérie, un très bel emplacement de ville, sur
un terrain plan qu'aucun obstacle naturel ne sépare de l'intérieur du pays. » La
difficulté d'approvisionnement en eau potable, et non saumâtre, pouvait être
vaincue quand on le voudrait.
nés en 1876. Ils avaient été retardés par une tempête qui, le 2
novembre 1869, endommagea gravement la jetée du large déjà
construite sur 550 m. 2, par la nécessité de procéder à des répara-
1. Les profils proposés par Aucour et modifiés par l'Inspecteur général des
Ponts et Chaussées Reibell, ainsi que celui qui fut adopté après la tempête de
1869 ont été reproduits dans la notice de l'Ingénieur en chef Meunier (o. c.) .
vembre. Un souffleur ouvert dès le début permit aux lames de chasser le béton
des fondations, le mur de garde finit par s'effondrer, des brèches de 60 à 80 m.
furent alors béantes et trois heures après, il ne resta plus debout, sur 550 m.,
que 150 m. de jetée coupée en 5 ou 6 tronçons. On trouvera d'autres détails
précis dans la notice mentionnée plus haut sur les effets des tempêtes de 1876 et
de 1886 et sur les mesures prises pour la réparation des ouvrages. Il semble bien
que chaque fois les blocs artificiels aient été en nombre insuffisant pour pro-
334 LA VIE ECONOMIQUE
téger la masse de biocaille constituée par des petits matériaux naturels. On dut
les multiplier pour renforcer cette protection. L'histoire des tempêtes de 1930
et de 1931 et de leurs effets à Alger a montré combien peuvent être dépassées
les prévisions les plus pessimistes ; on ne saurait en faire un grief aux ingé
nieurs.
tonne d'affrètement.
2. Exactement 17.299.347 fr. 36.
LE PORT D'ORAN 335
voir que des bateaux de 250 à 300 tonneaux et elle suffisait à peine
1. M. Meunier (o. c.) donne les dimensions suivantes des jetées : jetée du
3. Déchaud, o. c, p. 79.
336 LA VIE ECONOMIQUE
kha (7), au pied des montagnes Telliennes (7), dans les Hautes
Plaines de Tlemcen, de Sidi-bel-Abbès et de Mascara (12), il s'en
était ajouté depuis 1862, principalement après 1870, 50 ; ceux de
ces dernières régions s'étaient révélés dès le début comme devant
être des centres de production remarquables pour les céréales et
1. Meunier, o. c, p. 321.
2. Henri Busson, o. c, p. 43.
3. P. Delorme. Le commerce algérien, Alger, 1906, tome I, p. 8-9 et p. 51.
338 LA VIE ECONOMIQUE
Ed.Déchaud, o. c, p. 65.
3. Ed. Déchaud, o. c, p. 62.
340 LA VIE ECONOMIQUE
1. R. Lespès, o. c, p. 171.
2. Ponts et Chaussées. Les ports d'Oran de 1936.
et
Mers-el-Kebir, Oran,
LE PORT D'ORAN 341
donne accès dans l'avant-port, est ouverte sur 150 mètres de lar
geur entre un petit l'épi du large », et la
éperon de 100 mètres, «
Blanche.
A l'Ouest et à l'intérieur, entre la grande jetée et les quais de
rive, se développent successivement cinq bassins : l'avant-port de
40 hectares environ 1, le bassin Poincaré (ancien avant-port) de 30
hectares, le bassin du Maroc de 16, le bassin Aucour de 25, et le
Vieux-Port de 4, soit au total une nappe d'eau de plus de 115 hec
'
tares. Tous ces bassins communiquent entre eux par des passes 2,
larges successivement d'Est en Ouest, de 150, de 120 et de 90 m. ;
définies du côté du Nord par des épis détachés de la grande jetée
et du côté du Sud par des traverses qui devenues des môles,
sont
sont'
Maroc, 14 m., la troisième, à l'entrée du bassin Aucour, 10 m., enfin celle qui
1. Elle est située dans la partie Est de l'amorce du môle oblique. Sur les
75 m., il y en a 40 pour la cale sèche et 35 au-dessous de l'eau pour l'avant-
Ils sont ainsi répartis : un de 1.760 mq sur le quai de la Douane, trois sur le
quai Charlemagne, dont deux de 2.086 mq et un de 1.086, soit au total 5.258
II existe, en outre, un entrepôt réel, celui de San Benito, situé sur le quai
fréquent —
leur ensilage, à la cadence horaire de 200 tonnes par fosse, soit
et
au total 800 t. ; la même opération pour les navires transporteurs en vrac, avec
un débit horaire maximum de 100 t. ; ^
reprise au silo et le chargement en
pour mettre en marche tous les appareils de l'itinéraire suivi selon le genre et
les phases de la manutention.
342-357.
LE PORT D'ORAN 347
1°
quences : la démolition des bâtiments de la Santé Maritime, de
ceux du Service des Phares, du Pilotage et des magasins des travaux
2°
neufs du port ; le prolongement de 90 mètres vers le Sud du
quai Ouest, de manière à lui donner la même longueur que celui
de l'Est, c'est-à-dire 260 mètres ; 3° la suppression de l'ancienne cale
de halage et le raccordement du môle Jules Giraud, celui de la
Santé disparaissant, avec le quai du Sénégal, de direction perpen
diculaire, au moyen d'un quai de 30 mètres ayant son origine à
l'extrémité Ouest du pan coupé qui le reliait auparavant au môle
de la Santé.
La cale de halage agrandie et perfectionnée a été, comme nous
tion a été jugée moins coûteuse que l'approfondissement au moyen des dra
gages.
actuels sont peu disposés à faire les frais d'un transfert coûteux alors que ceux
673.443 francs pour des travaux dont elle a assumé seule le finan
cement, et 65.215.102 francs pour ceux faits à frais communs avec
levait à 63.435.291 francs. Par là s'explique que l'on n'ait pas cru
Transformations :
Travaux complémentaires :
168.400.000
Il ne s'agit ici que des dépenses effectuées par moitié avec la Colonie.
LE PORT D'ORAN 351
et de l'Administration.
clair que son développement vers l'Est, la seule direction qu'il ait
tuelle, des besoins et des perspectives d'avenir du port d'Oran. Oran, 1932,
p. 21-22.
352 LA VIE ECONOMIQUE
de la baie est en outre trop exposée aux vents les plus redoutables.
prévu-
Dans toute son ampleur, qui l'a fait qualifier à juste titre de
« grandiose », il prévoit la construction, en quatre étapes succes
sives, d'une suite de bassins qui, protégés au Nord et à l'Est par une
a été publié dans la statistique des Ponts et Chaussées de l'année 1936, datée
de 1937.
PROJET D'EXTENSION
DU PORT D'ORAN
vers MERS-EL-KEBIR
d'après la Statistique
des Ponts et Chaussées -
1936
Plan du Nouveau Port
de MERS-EL-KEBIR
Première tranche des travaux)
au I / 1 0.000 ème
d'après la Statistique
des Ponts et Chaussées 1936
^
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PLANCHE XIII
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^
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1
Vue générale du port d'Oran. Photo Lùck.
Le premier bassin est déjà utilisé par la navigation ; mais le môle Sainte
Marie n'est pas encore construit. On travaille au bassin Aucour déjà
couvert par la jetée du large où des bateaux de guerre sont amarrés.
LE PORT D'ORAN 353
l'autre au Sud, trois fois coudée, rejoignant par une ligne brisée
le point d'enracinement de la jetée du large d'Oran.
12
354 LA VIE ECONOMIQUE
A. —
portance prise par la grande cité de l'Ouest en tant que ville euro
terre, par les lignes maritimes et les voies ferrées, ont elles con
1. Ch. de Com. Doc. stat., année 1936. 1937, p. 86. Mouvement des voyageurs
1920. 129.042 1930. 135.175 1932. 139.213 1934. 141.509 1936. 128.629
1925. 103.346 1931. 154.819 1933. 137.687 1935. 129.709
trois fois par mois 1 ; en 1848 elle fut chargée du service postal, qui
Oran que les passagers sont le plus nombreux ; ce sont aussi les
lignes qui sont sujettes aux moindres variations et sur lesquelles
on observe depuis le début du siècle la plus forte progression. De
1900 à 1935, le nombre des voyageurs embarqués et débarqués est
Alger- Oran.
358 LA VIE ECONOMIQUE
par le taux des salaires. Il est plus difficile de tirer quelque conclu
1910 20.516
1900 12.457 1911 §.. 20.222 1913 25.594
1905 21.172 1912 ".. 22.777
B. —
LE TRAFIC DES MARCHANDISES
EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS
2. Idem, p. 700. Le tonnage des minerais exportés par Alger qui. en 1904,
était de 34.949 t., avait atteint, en 1913, 412.078 t.
1888 467.870 1 1905 886.848 1 1926 2.214.860 1 1930 3.433.655 1 1934 2.746.337 t
1890 563.316 1906 1.017.117 1927 2.733.668 1931 3.641.810 1935 2.864.095
1899 759.032 1913 1.869.469 1928 3.601.771 1932 2.977.983 1936 2.520.208
1901 772.805 1920 1.045.890 1929 3.805.248 1933 2.683.619 1937 2.616.540
du port d'Oran, est certes très étendue, plus vaste même que celle
d'Alger. Car, si, du côté de l'Est, elle ne dépasse pas les limites
mêmes du département, si, vers le Sud, elle se réduit et se réduira
lui, il n'a pas le monopole de cette fonction. Alger, pour s'en tenir
que des satelhtes, des ports fort modestes, comme Cherchel, Tipaza,
Dellys 2, qui sont sous sa dépendance et ne peuvent nouer des
relations d'outre-mer que par son intermédiaire.
ayant leurs fonctions et leur vie propres, leur aire d'influence com
vivants, qui, en 1936, ont reçu ou expédié 4.097 navires, d'un ton
nage de jauge de 5.431.047 tonneaux et d'un tonnage métrique de
1.223.165 tonnes, cerespectivement, dans l'ensemble
qui représente
nes, quand aura produit ses effets attendus l'utilisation des nouveaux
à 1872, les chiffres respectifs sont : 87.120 t. et 72.880 t. ; de 1883 à 1885 : 249.970 t.
et 190.030 t.
d'Oran, d'après les statistiques des Ponts et Chaussées (sans le cabotage algérien) :
les denrées agricoles. C'est une chose bien connue dans la colonie,
que les années de bonnes récoltes sont aussi les plus fructueuses
pour le commerce d'importation de la Métropole, non seulement
par la vente des objets de luxe, qui sont souvent de faible poids,
mais aussi des matières plus pondéreuses, telles que les automo
biles, les machines et les matériaux de construction.
Dunkerque 4.600.088 —
Oran 2.661.606 —
Bordeaux 4.302.201 —
ces vicissitudes un fait commun aux ports dont le trafic est avant
l'avons vu, les importations, figurent les vins et les céréales. Ils ont
compté, dans les quinze dernières années, pour une moyenne
annuelle de 66 % du total, et en 1935, pour plus de 76 %, si l'on
en retranche du moins la houille que l'on doit considérer évidem
ment comme un produit de réexportation, à mettre à part dans une
revue de ce genre1.
reuse, elle occupe le premier rang parmi les produits exportés d'Oran depuis 1909;
elle n'a pas cessé de le conserver dans la suite. Les chiffres des céréales et des
vins réunis ont été les suivants :
1920 136.460 —
327.858 —
1925 423.210 —
562.912 —
1930 640.886 —
960.597 —
1931 580.039 —
848.855 —
1932 664.515 —
869.600 —
1933 684.798 —
844.186 —
1934 645.364 —
873.192 —
1935 752.626 —
987.671 —
1936 616.639 —
927.827 —
368 LA VIE ECONOMIQUE
Oran est le
d'expédition principal, sinon toujours exclusif,
port
du milieu d'août précieux pour rafraîchir les vins stockés des récol
trouve ainsi que, pour le premier des produits qui alimentent ses
Les céréales, blé tendre, blé dur, orge, avoine et les farines,
ont toujours apporté au trafic d'exportation du port d'Oran une
1. En 1913, elles ont été de 18.409 pour tous les ports du département (Ch. de
Comm. Situation, 1914).
2. Annuaire Statistique de l'Algérie, 1935. Production comparée des trois
départements :
leurs pouvoir lui nuire. Il l'a même dépassé plusieurs fois dans les
toutes dernières années. En 1935, il y a été expédié 115.368 tonnes
de grains, dont 94.702 de blé, alors que dans le port de l'Ouest le
total était de 106.000 tonnes seulement. Du moins, Oran travaille
à maintenir sa suprématie en facilitant l'arrivée sur ses quais, l'en-
magasinage et les manipulations des grains. Son silo à céréales 2 va
département est aussi celui qui renferme les surfaces les plus vastes
rer toutes ici, il en est qui méritent une mention spéciale ; considé
rées en bloc, elles ont compté, en 1936, pour plus de 660.000 quin
1. Ch. de Corn. Doc. Stat. 1937, p. 28 et 57. Pour les années 1934-36, les expé
1934 198.706 qx -
43.680 qx 244 qx
1934 113.156 qx » »
1935 56.509 29.627 qx 2.051 qx
1936 45.882 37.589 22.674
2. Doc. Stat. 1937, p. 55-57. Exactement 660.615 qx dont 178.926 pour les semou
les, 94.797 pour les légumes secs, les pois principalement, 133.129 pour les fruits
frais, les agrumes surtout (pour 128.000), 63.835 pour les olives confites (57.665)
et fraîches (4.020).
3. Exportations des agrumes : 1926, 55.993 ; 1927, 28.128 ; 1930, 36.827 ; 1931,
37.600 ; 1932, 33.811 ; 1935, 140.196 ; 1936, 128.001 quintaux.
LE PORT D'ORAN 373
portations du port d'Oran pour une part que l'on peut évaluer à
12.000 tonnes métriques en moyenne, dans les dernières années 3,
mais que l'on doit décomposer et soumettre à un autre mode d'ap
préciation, si l'on veut en donner une idée plus juste et plus pré-
de 7.887 tonnes à cette date, elles sont tombées à 4.845 en 1910, à 1.253 en 1920,
à 726 en 1925, à 211 en 1930, à 170 en 1935, à 264 en 1936. Ce sont principalement
les écorces à tan qui ont un peu soutenu ces chiffres ; la production du liège
est très faible dans le département d'Oran. Quelques exportations ont été faites
dans les premières années du siècle. En 1936, les Documents statistiques du port
d'Oran ne mentionnent que 140 quintaux. Oran expédie des tabacs en feuille
(39 qx en 1936) et surtout des cigares et des cigarettes (86 qx). Les huiles
d'olive représentent environ 14.000 qx, les fourrages et la paille 7.000, le son plus
de 170.000.
3. Les statistiques des Ponts et Chaussées donnent des évaluations approxi
10.000 tonnes, en chiffres ronds, en 1900, 27.000 en 1910, 19.000 en 1920, 12.000 en
Si, parmi les trois départements, celui d'Oran n'est pas le pre
mier pour le nombre des ovins, et s'il est dépassé, légèrement d'ail
leurs, par celui de Constantine 2, 1 n'en occupe pas moins ce rang
comme exportateur et cela depuis longtemps. Il faut dire que
—
alors que les exportations sur Marseille n'ont été que de 768, 4.761, 2.932, 5.237.
été :
Ch. Stat.) :
intéressant par sa valeur que par son poids. Celui-ci a subi, depuis
1900, de fortes oscillations, de moins de 20.000 quintaux à plus de
60.000 2.
2. Les statistiques des Ponts et Chaussées, qui groupent ces deux sortes de
produits donnent les chiffres suivants, en tonnes :
Des variations analogues pouvaient être observées dans les années antérieu
res et dans la période d'avant-guerre :
fÊÊ^^u*''rt4!yiS
Le port a la veille de la guerre. Cliché de l'Ofalac.
Au premierplan, le môle de la Cie Transatlantique et à D., le vieux
port; en arrière, le bassin Aucour et les docks de la Chambre de Com
merce; plus loin, le môle Jules Giraud, la cale de halage, le fort Sainte
Thérèse, puis le bassin du Maroc avec le môle des Hauts Fonds, la baie
Sainte Thérèse et les falaises de Gambetta.
nettement :
1926 ... 9.766 qx 1930 ... 37.554 qx 1932 ... 11.666 qx 1935 ... 14.811
1927 ... 40.905 1931 ... 19.758 1934 ... 12.602 qx 1936 ... 30.106
1932, 75.791 ; en 1935, 97.041 ; en 1936, 102.648 (Ch. de Com., Exposé des Travaux
et Doc. Stat).
câble aérien de 1 kil. 500 ; puis en 1905 la Société Minière Franco -Africaine relia
la carrière à la Station de Saint-Cloud d'où le minerai était acheminé sur Arzeu.
De 1905 à 1914, date où cessa toute exploitation, on extraya 555.049 tonnes.
aussi bien que des sorties, la houille et les huiles minérales figurent
au premier rang.
pondéreuses de l'importation
les matériaux de construction,
sont
tion. Elle était passée dans les dernières années du siècle précédent
1. Les statistiques des Ponts et Chlussées distinguent les « bois » qui sont
presque exclusivement destinés à la construction et les «matériaux de cons
truction ». On peut les réunir ici.
29.493 —
56.071 —
1905 29.571 -
40.832 -
70.403 —
WW 17.562 -
51.589 _
69.151 —
1913 16.004 -
91.873 —
107.877 —
LE PORT D'ORAN 379
res, dont le tonnage métrique global se place après celui des maté
1925 32.569 —
41.494 —
74.063 —
1930 44.841 —
103.565 —
148.406 —
1933 97.724 —
134.892 —
232.616 —
1934 43.565 —
139.488 —
183.053 —
1935 31.070 —
86.902 —
117.972 —
chocolat, 7.428 quintaux de thé. On pourrait y ajouter le riz qui figure à cette
tions.
1. Ch. de Com., Doc. Stat., 1937, p. 23. On s'en aperçut notamment aux expor
tives qu'elles puissent être. Il en est ainsi par exemple pour les
engrais et des produits chimiques utilisés par les colons ; le mou
8.224 quintaux.
tations d'engrais 1926, 11.216 t. ; 1927, 16.430 t. ; 1931, 28.070 t. ; 1932, 25.592 t. ;
:
montrent que les quantités importées ont augmenté dans les dernières années :
1920-1925, moyenne annuelle de 10.594 tonnes; 1925-1930, 13.035; 1930-1935,
15.453.
LE PORT D'ORAN 383
C. —
Si, depuis 1898, la houille avait définitivement dépassé par son ton
nage les autreséléments du trafic d'importation, en raison des be
soins croissants de la consommation locale et régionale, il n'en
était pas de même à l'exportation, où les vins, les céréales, l'alfa
même conservaient le premier rang. On notait cependant, dès 1896,
quelques fournitures qui, depuis 1900, allaient en pro
aux navires
gressant jusqu'à être doublées entre cette date et 1904, plus que
comme aux entrées, tous les autres articles du trafic, y compris les
1. A lui seul cet article représentait, en 1936, 84.700 qx, alors que les quan
2. Les « articles en métaux » qui étaient évalués en 1900 à environ 11.000 t.,
.
figuraient pour 15.500 en 1936 ; une foule d'autres articles réunis sous la rubrique
« divers » étaient passés de 75.000 t. environ à 194.400 t.
3. Ch. de Com. Situation, o. c, 1906, p. 16.
384 LA VIE ECONOMIQUE
49.481 1.
1 1911
1912
.... ... 430.917 t. 343.126 1.
.... . . . 378.617 1. 291.187 1.
1903 65.392 1. » 1913 .... . . . 460.303 1. 321.668 t.
1904 126.946 t. 55.120 t.
3. Idem, 1913, p. 10-17. Il avait été fourni aux relâchsurs environ 120.000 t de
charbon de plus que l'année précédente ; il fallut le mouvement, ainsi
ralentir
que le montrent les chiffres des exportations de l'année 1912. La Chambre de
Commerce portait d'ailleurs un intérêt particulier au développement de ces opé
rations, qui offraient «l'avantage d'utiliser une main-d'œuvre importante et de
conserver une certaine activité au
port, lorsque, par suite de circonstances for
tuites, le fret que donnent les produits de l'agriculture et de la viticulture fait
défaut. » Elles occupaient un minimum de place : en 1912, 600.000 t. de charbon
PLANCHE XVI
pleins pouvaient avoir dans la lutte future entre les ports char
de charbon délivrées :
1. Le nombre des relâcheurs entrés et sortis, en 1913, était de 4.356 ; leur ton
nage de jauge, de 10.439.453 tx ; les quantités de charbon embarqué de 818.010 t.
(R. Lespès, Alger, o. c, graphiques VII et VIII), alors que les chiffres respectifs
13
386 LA VIE ECONOMIQUE
relâcheurs.
mécaniques. On avait, d'autre part, laissé occuper les terre-pleins par une
2. Idem. Sur 906 relâcheurs entrés à Oran, d'un tonnage total de 2.082.801 tx,
les navires anglais figuraient pour 514 unités et un tonnage de 1.866.520 tx.
depuis 1904.
388 LA VIE ECONOMIQUE
Oran Alger
2.474.057 tx
1926.. 1.402 —
3.308.617 tx 1.085 —
2.562.241 tx
1927.. 1.976 —
4.897.361 tx 1.207 —
2.980.684 tx
Les expéditions de charbon d'Oran étaient supérieures à celles d'Alger depuis
1925: 541.399 t. contre 452.875.
LE PORT D'ORAN 389
et une grue à vapeur sur rails. Des chalands occupant des postes
Joseph Lasry.
2. Voici les quantités de mazout fournies aux navires à Oran, de 1922 à 1926 :
tions commerciales.
n'étant pas appelé à disparaître de si tôt, pas plus que les mines
anglaises, celles des principaux fournisseurs ne sont près de renon
ton-
en 1935 que pour 57 % du total1. Pour un navire de 2.000
naux ayant débarqué 5.000 tonnes de charbon et livré 280 tonnes
à un relâcheur du même tonnage, on calculait que les charges
sion spéciale fut chargée d'étudier les mesures à prendre pour remédier à la
concurrence faite aux ports d'escale de la colonie. Les enquêtes diverses qui
ont suivi ont permis d'établir le tableau comparatif que nous reproduisons.
2. Voici la décomposition des diverses taxes acquittées pour une tonne entrée
et réexportée :
3 63
PLANCHE XVII
1. En 1912, pour moins de 300.000 t. livrées aux navires ayant relâché à Oran,
on estimait que le payement de vivres, des dépenses diverses et des
des achats
13*
D. —
au dernier.
2. Annuaire Statistique de l'Algérie. Année 1934-1935. A Oran, il a été péché
d'influer suivant les années sur l'effectif des bateaux armés, comme
sur le nombre des ateliers de salaison et des usines de conserves en
activité.
et même destructive.
moyens d'un pêcheur à Mers-el-Kebir, à 378 francs. Dans la suite, il y eut une
amélioration qui les porta à 400 francs en 1907, à 430 francs en 1909. En 1915
(Ch. de Com. Sit. 1916, p. 92), on signalait que le gain des pêcheurs chefs de
famille ne dépassait pas annuellement 1.000 francs. Les ateliers de salaison et
gé. Aujourd'hui, la moyenne des salaires du pêcheur est de 1.000 francs par
mois, de 1.400 pour le patron de barque. Les lois sociales protègent en outre
la pêche au feu.
vaillé en 1936. Les autres ont traité 458.550 kilos. Deux ateliers
que 42.300 kgs de poissons frais, dont 41.600 expédiés sur la France.
2. A eux seuls, les sardines, les anchois et les allaches ont représenté dans
le produit total de la pêche à Oran et Mers-el-Kebir, en 1927, 55 %, en 1930
52 %, en 1935 58 %, en 1936, 63 % capturés principalement aux filets traînants,
lamparo et sardinal.
3. Ch. de Com. Doc stat. 1937, p. 122. Il existe aussi des madragues, dont une,
à la pointe de l'Aiguille, a fonctionné en 1935 et celle du Cap
1936, l'autre,
Ferrât, en 1936 seulement.
4. Ch. de Com. Doc. stat., o. c. année 1934-1935, p. 119-130. Extrait du Rap
port de M. l'Administrateur principal Vilarem, chef du quartier d'Oran. L'au
sance à la voile, l'émulation des Sociétés nautiques qui groupent à Oran 1009
adhérents et diverses institutions maritimes telles que la Société d'assurances
LE MOUVEMENT DE LA NAVIGATION 1
pour celui-ci. La baisse que l'on enregistrait dès 1930 dans les
quantités de marchandises embarquées et débarquées à Oran s'est
sorties) :
1. Les résultats de l'année 1937, qui viennent d'être publiés, sont les suivants
dres et Sète, ainsi que par les lignes commerciales desservant les
ports français du Sud, de l'Ouest et du Nord, suffit à exphquer
cette supériorité. Très variable dans ses proportions, suivant les
On n'est pas étonné non plus de voir le second rang occupé par
1. Ch. de Com. Doc. stat. En 1936, les proportions ont été respectivement de
55 et de 57 %.
2. Voici les chiffres concernant les pavillons étrangers les plus représentés,
en 1936 : Anglais : 532 navires et tonneaux ; Allemand 661 1.349.963
1.460.2^ : et
reprise par les Allemands et les Italiens l, et occupée par les Grecs
etles Yougoslaves, héritiers partiels de la marine Austro-Hongroise.
Les navires français en revanche n'ont jamais pris qu'une part
restreinte à ce mouvement, dans lequel ils n'ont pu conserver que
reculé peu à peu en face des autres marines étrangères depuis les
premières années de l'occupation. On se rend compte ainsi de l'at
traction exercée par certains commerces, soit à l'importation soit
—
Grecs : en 1927, 481 de 1.111.136 tonneaux ; en 1930, 692 de 1.614.422 tonneaux ;
en 1931, 632 de 1.560.766 tonneaux; en 1932, 378 de 921.843 tonneaux; en 1935,
1927, 116 de 266.982 tonneaux ; en 1930, 264 de 576.495 tonneaux ; en 1931, 300
de 594.336 tonneaux ; en 1932, 288 de 578.844 tonneaux ; en 1935, 312 de 688.529
tonneaux ; en 1936, 265 de 463.913 tonneaux.
(6e (10°
2. Relâcheurs français : en 1927, 181 rang) ; en 1930, 97 rang) ; en 1931,
(9e (8e (8e (5e
131 rang) ; en 1932, 116 rang) ; en 1935, 121 rang) ; en 1936, 192 rang).
3. Classement des diverses marines, par pavillons, selon le tonnage total des
404 LA VIE ECONOMIQUE
françaises, dont les navires fréquentent même les ports des Amé
riques (Transports Maritimes à vapeur) et l'Extrême-Orient (Mes
sageries Maritimes) ; tandis que 25 compagnies étrangères établis
sent des relations généralement régulières avec tous les pays mari
navires, le tonnage des relâcheurs seuls, des navires non relâcheurs, en 1936
(entrées et sorties) :
nage métrique, qui avait atteint, en 1926, 477.696 tonnes, était tombé
en 1936, à 298.549 tonnes. On en découvre facilement les raisons.
Les petits ports secondaires, qui n'étaient que des satellites des
principaux seuls ouverts au grand cabotage, ont perdu la clientèle
torales ont été créées et que les transports automobiles les ont
ciales, par le fait que ses cinq ports étaient en état de se livrer
au grand cabotage et ne faisaient pas seulement figure de satellites
3. Une partie de ce cabotage est, en effet, effectué par des services qui ne
Beni-Saf et de Marnia-Nemours.
En ce qui concerne le grand cabotage et les relations d'Oran
avec les ports de la Métropole, on peut faire quelques remarques
est pas de même pour les tonnages de jauge qui diffèrent de peu
4. Cabotage côtier avec Nemours : en 1926, 14.164 tonnes ; en 1936, 6.625 ton
nes ; avec Beni-Saf, 10.862 tonnes ; en 1926, 2.351 tonnes.
5. A défaut de chiffres plus récents, nous donnons ici ceux qui sont publiés
LE PORT D'ORAN 407
des voyages est plus ralenti, en revanche les cargos, qui sont d'ail
leurs seuls à les effectuer vers l'Océan et les mers du Nord, ont
une capacité supérieure.
Océan et Mers
du Nord .... 436 871.040 414 828.373 850 1.699.413
,
liip
s
V*'
, mm «i teass^ ^B&ti'
'2 ^V ■
Cliché Rodio.
rv
1. Idem, p. 174.
2. Idem, p. 180 et 181.
3. Idem, p. 181. Il s'agit du second programme et du bassin Aucour actuel.
LE PORT D'ORAN 411
200-205. —
Année 1922, p. 180-191. —
Année 1923, p. 279. —
Année 1924, p.
366-372.
412 LA VIE ECONOMIQUE
Sainte-
guentah. Son établissement a nécessité le dérasement du fort
Thérèse, réclamé depuis 1913 \ dont l'éperon aurait presque barré
les communications entre les terre-pleins de l'Ouest et ceux de
l'Est, la suppression du tunnel qui le traversait, le déplacement
vers le Nord des voies ferrées, leur franchissement par un large
1°
Les lignes qui veinnent y aboutir sont : celle d'Alger à Oran ;
2°
de La Sénia à Aïn-Témouchent, embranchée sur la précédente ;
3°
de Sainte-Barbe-du-Tlélat à Sidi-bel-Abbès, Tlemcen, Marnia et
au delà vers le Maroc ; 4° de Perrégaux à Colomb-Béchar par
Saïda-Aïn-Sefra, à voie étroite, primitivement tracée pour desservir
le port d'Arzeu. Celui-ci même et Mostaganem par La Macta, Tiaret
par Relizane, Mascara par Tizi, Ras-el-Ma par Tabia, peuvent éga
lement amener du trafic par la voie ferrée ou en recevoir. Ainsi
sont assurés l'écoulement vers le principal débouché maritime, tout
comme la distribution à travers l'Oranie entièredes marchandises
débarquées. On peut ajouter le tramway à vapeur d'Oran à Ham-
y
mam-bou-Hadjar, à voie étroite, qui collecte les produits de La
Mléta, mais s'arrête à l'intérieur de la ville, sans les amener jus
qu'aux quais.
Aïn-Témouchent, par et
« Chacun d'eux, Nemours, Beni-Saf, Oran doit avoir son rôle. Beni-Saf a déjà
son trafic. Nemours pourra servir pour les minerais de gros tonnage, Oran pour
les marchandises diverses, grâce à son organisation complète. » (23 mai 1927).
On trouvera aussi les intéressants rapports de MM. les Contrôleurs de l'Exploi
tation commerciale sur les possibilités offertes par le Maroc oriental, sur le dé
tournement inévitable qui se produira sur le port de Nemours, à la construc
tion duquel ils sont comme à sa liaison avec Zoudj el Beghal, enfin
favorables,
l'avis final qu'il lieu, du moins pour l'instant, d'envisager le prolon
n'y a pas
n°
ou
Marnia, et et
ou les réunissent, n°
33 de La Sénia à Misserghin,
n°
par Sidi-Chami,
la plus rapide, toutes ces voies sont sillonnées par un roulage dont
l'intensité traduit au voyageur parcourant ce réseau celle même
1/400.000*
1. Voir la Carte des Voies de Communication au publiée par le
Service cartographique du Gouvernement Général de l'Algérie, département
d'Oran, 1930.
2. Voir plus haut, p. 255 les comptages effectués sur les principales rou
les années 1935 et 1936, par l'effet des crises agricoles, avaient accusé
d'Oran-Marine !.
14
418 LA VIE ECONOMIQUE
Pour les transports à toutes distances : 408 camions de 2.623 1. 8 et 256 remor
ques de 1.90516.
Pour le camionnage à toutes distances : 34 camions de 121 1. 5 et 9 remor
ques de 88 t.
Soit au total : 442 camions de 2.745 1. 3 et 265 remorques de 1.993 1. 8.
et 707 véhicules de 4.739 t. 1. (Renseignements fournis par la Direction des
Chemins de fer Algériens).
A titre de renseignements et pour montrer l'importance des entreprises de
transports « voyageurs » partant d'Oran ou y aboutissant, on doit signaler qu'il
L'AÉROPORT D'ORAN
1
L'AEROPORT D'ORAN-LA SENIA
2. Voir p. 16.
420 LA VIE ECONOMIQUE
Niger ou Congo.
Le choix d'un terrain pour l'établissement d'un aérodrome était
facile à déterminer 2. Au S. -Sud-Est de la ville, à environ 8 kilo
mètres à vol d'oiseau de son centre, entre La Sénia et Valmy, la
route nationale de Mascara (route n°
Est sur plus de 10 kilomètres ; elle était connue dès les premiers
la ligne des fermes et des vignes qui longent du côté Nord la voie
le nom de « longitudinale ».
2. Voir la carte du Service Géographique de l'Armée au
1/50.000* (F8 n"
153, Oran).
3. On y avait installé le «Camp du Figuier» et un des blockhaus gardant
les abords de la place d'Oran (voir plus haut, p. 157 et 160).
L'AEROPORT D'ORAN 421
2e
y installer le Groupe 3, dans l'angle formé la 6
n°
pour par route
d'
et la voie ferrée Aïn-Témouchent. C'est précisément l'origine de
l'aérodrome actuel.
1. Ils furent exécutés par les frères Servies, précurseurs de la brillante pléiade
oranaise.
fut créée.
sommairement pour deux passagers seulement. Les escales forcées étaient fré
les passagers, est devenu une des escales les plus confortables et
et puissant de Savoia 73. Elle assure deux services par mois dans
les deux sens. Désormais par Colomb-Béchar, Reggan
Gao, les et
lement !.
considérable.
son rôle est surtout un rôle de liaison entre le Maroc et la Tunisie par Oran
et Alger.
1. Cette histoire serait trop longue à faire ici. Dès 1931, la « Swissair »
avait organisé des croisières aériennes que Mittelholzer avait poussées jusqu'au
monde de 8.822 puis de 10.600 km. C'est là que, le 10 septembre 1933, Assolant
et Lefêvre sur le Bernard 80, ont pris leur départ en direction de l'Indochine
Perrégaux et Saïda.
zane, Lourmel, Aïn-Témouchent,
14*
CHAPITRE III
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE
vitalité n'ont pas besoin d'être démontrées par des chiffres et des
statistiques. Elle éclate, dès le premier abord, aux yeux du moins
partement d'Oran, de 363.599 habitants répartis entre 114 communes, pour celui
nous arrêter aux réserves que l'on pourrait faire sur la précision
comme le premier consommateur, lui assure une emprise plus forte et contri
bue à accroître la diversité et le volume des échanges. Il représente d'ailleurs
dans l'Oranie 24 % de la population totale, contre 15,8 % et 7,5 % dans les
deux autres départements.
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 429
étroite des intérêts, on peut regretter que les débouchés vers nos
années précédentes :
de la colonie.
spéciales 2.
Au premier rang on doit certainement placer celui des vins, dont
l'extension devait nécessairement suivre celle de la plantation et
qui n'ont pas été sans apporter quelque trouble dans les transac-
servi à écrire ces pages nous ont été fournis par une enquête personnelle faite
auprès de personnalités des plus qualifiées du gros commerce oranais. Nous
tenons à les remercier, ici, de l'accueil aimable qu'ils nous ont réservé et de
la complaisance avec laquelle ils se sont mis à notre disposition pour nous
Les vins demandés et expédiés sont avant tout des vins rouges
une faible acidité, un bouquet que l'on demande par exemple aux
4. Idem. Importations :
indigènes, peut rivaliser avec elle ; mais le blé tendre et l'avoine, dont
elle reste le premier fournisseur, compensent cette supériorité 1. Ce
sont précisément les objets principaux de son commerce d'expor
tation, qui n'exclut pas d'ailleurs des importations.
fait à dépasser ses limites vers l'Est, jusque vers Orléansville ; mais
La majeure partie des fruits frais, qui sont expédiés à peu près
1. Dir. des Douanes, o.c, p. xxvm-xxrx. En 1936, les ports français médi
des mers du Nord, 123.863. Marseille figure pur 362.264 quintaux, Sète pour
140.684.
3. Ch. de Com. Doc. stat. 1937, p. 56-57. Voici les chiffres. Oranges : 84.684
quintaux. Mandarines : 26.645. Clémentines : 13.826. Citrons : 2.846.
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 435
tout de Paris 2.
Oran ne peut rivaliser avec Alger pour l'exportation des lé
gumes primeurs. Elle se restreint à peu près aux artichauts et aux
petits pois 3 ; non que les sols et le climat oranais s'opposent à d'au
tres productions, mais pour des raisons d'ordre commercial. Tel est
élever un monument ; car il lui a donné une véritable richesse. Les clémen
Algérie qu'au Maroc la presque totalité des lots mis en vente par
L'alfa récolté est acheté en vrac et emballé par les soins des
exportateurs ; il est transporté de l'intérieur de plus en plus par
L'Angleterre —
ou plus exactement la Grande-Bretagne, et
ont subi une forte hausse, a été contrainte de s'adresser aux four
nisseurs algériens d'alfa, qui s'étaient, comme nous l'avons vu, ren
moutons, qui, lui, plus facilement que les autres, trouve à se ravi
1. Elle a été, en 1936, de 45.882 quintaux à Oran, dont 34.521 dirigés sur
moins lointains les viandes abattues en cadres, que l'on avait faites
en Oranie comme dans le département d'Alger, n'ont pas donné
d'heureux résultats. On leur préfère aujourd'hui, lorsque les ani
maux ne sont pas embarqués sur pied, ce qui est le cas le plus
des produits, la plus grande partie des laines en masses est dirigée
sur Dunkerque, pour le marché de Roubaix, qui en absorbe au
détériorés par le varon, il n'en est expédié que des quantités très
réduites vers le centre de la France ; la « vachette » de 12 à 18
kilos est demandée par l'industrie algérienne de la sandalette.
des denrées coloniales, des tissus, des bois, des charbons et des car
burants.
Le commerce des denrées coloniales est partagé entre une
tapis.
440 LA VIE ECONOMIQUE
Nemours.
L'importance de ce commerce a toujours été considérable 1,
d'abord par suite du nombre et de la variété des produits qui en
sont l'objet, sucres, cafés, thés, épices, huiles végétales, rix, légumes
coton, de près des trois quarts i. Ils peuvent d'ailleurs aussi péné
trer dans les Territoires du Sud, où la réglementation douanière
permet d'introduire une certaine quantité de marchandises en
pression sont commandées par les grossistes oranais, selon les goûts
tions spéciales telles que celle des chalands, les « mahonnes » des
tinées à l'acconage du port ; mais ils sont devenus les principaux
dehors bien entendu du calcul des frets qui peuvent différer. Mais,
comme nous l'avons vu, d'autres charges pèsent sur ce trafic, au
port d'Oran comme dans les ports algériens en général, qui en ont
2. Idem, p. 383.
3. On le désigne par les cinq initiales des ports de Gibraltar, Oran, Bône,
Alger et Ceuta, et sous le nom de G.O.BA.C.
444 LA VIE ECONOMIQUE
1. Usine Gardet.
2. Il en a été embarqué tout récemment à Nemours 6.000 tonnes à destina
tion de Montréal (Canada).
3. On utilise de plus en plus le gas-oil pour cet usage.
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 445
au mazout que pour les moteurs du type Diesel ; elle est d'ailleurs
seule à pratiquer ravitaillement des relâcheurs. A cet effet, elle
Parmi les autres firmes, les deux plus importantes, dont les
dépôts sont répandus dans toute l'Algérie, la Cie Algérienne des
Pétroles Standard2 et la Société Anonyme des Pétroles Shell des
servent toute l'Oranie ; la première a pénétré dans le Sahara jus
qu'au Niger, et a installé un réseau de postes d'essence pour tou
risme ou aviation qui jalonne déjà les routes du désert ; elle appro
La Shell possède sur les quais une station de refoulement par pipe Une sur
les raffineries françaises3, tandis que les produits noirs sont plutôt
importés directement, par mesure d'économie. A l'intérieur et à
destination de tous les desservis
le rail, ils circulent en
points par
1930, p. 97-100.
448 LA VIE ECONOMIQUE
exigeaient2. Elle n'a pas pris une part moins active aux discussions
qui intéressaient l'urbanisme et le sort de la cité en voie de crois
commerciale ou Maroc.
4. Le Livre d'Or de l'Oranie, o. c, p. 101.
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 449
15
450 LA VIE ECONOMIQUE
l'industrie en général ait pris dans les villes, les ports surtout, et
par suite à Oran, un essor remarquable depuis la guerre, ni que
le progrès. D'autre part, une p^-tie des produits réclamés par une
sur place, grâce à ces industries qui sont liées directement au sol
compte
les environs immédiats, à Saint-Cloud notamment, on en
L'industrie des tabacs, qui est une des plus anciennes, est aussi
une des plus prospères. Elle ne trouvait pas précisément en Oranie
de la matière première, la production y étant en effet très faible
et se réduisant à 200 ou 300 quintaux de tabac à priser, le « zlag »
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 453
la 2
est manufacture J. Bastos, dont l'origine remonte à 1838 ; elle
les cigarettes, les cigares et une espèce de tabac granulé et pressé « la pica
les bourses vertes et jaunes (à 0 fr. 10). On n'exportait pas encore; le déve
loppement de l'exportation date vraiment de la guerre de 1914-1918. Il y eut
Protectorat —
l'acide sulfurique et ses dérivés employés dans l'a
griculture. Les pyrites sont ordinairement importées d'Espagne ;
que l'on peut estimer à plus de 2.000 ouvriers, si l'on fait entrer
mécaniciens.
15*
458 LA VIE ECONOMIQUE
indus
ges, la vinification, le pompage, la motoculture, et moteurs
triels de tous genres. Ce matériel provient de France (moisson
garages —
on en comptait 66 en 1937 —
et d'ateliers de tous genres
carrosserie.
1. Elle fait travailler près de 500 employés, dessert plus de 100 lignes et
réalise le transport des voyageurs sur 15.000 kilomètres par jour ; le chiffre des
voyageurs utilisant ces lignes oscille entre 7 et 8 millions par an.
tuaient pour elle les premiers essais des bateaux-citernes, des pro
D'après les renseignements les plus sûrs que l'on puisse recueil
plois publics et les professions libérales qui leur sont trop évidem
ment plus largement ouverts qu'aux autres. La plus grande partie
83,7 %4.
|
Qu'elle soit particulièrement inutilisée dans la population indi
1. Cette documentation nous a été obligeamment fournie par MM. les Ins
pecteurs du Travail Choain et Poirot que nous tenons à remercier ici.
2. Les chiffres calculés par nous sont : sur 24.256, 16.369 Français, 4.390 In
digènes, 3.497 Etrangers.
3. Population totale : 200.671 au dénombrement de 1936, dont 121.400 Fran
çais (60 %), 48.068 Indigènes (23 %) et 31.203 Etrangers (17 %).
4. Soit 3.666 sur 4.376.
5. Elle se réduit en effet à 291, chiffre infime.
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE 461
limité 3 dans les ateliers et les magasins, mais en ce cas c'est par
2. Elles ne figurent pour ainsi dire pas dans l'industrie du vêtement qui
entreprises, des usines, des ateliers, des entrepôts qui leur étaient
ouverts. Les naturalisés, pour la plupart d'origine espagnole, et les
riaux lourds, comme dockers sur les quais, sur les chalands et dans
les magasins du port !, où ils ont pris peu à peu la place des Maro
cains, dans les chantiers publics et dans la construction comme ter
rassiers ou comme manœuvres, dans les entreprises importantes 2,
dans les dépôts de charbons, de carburants liquides 3, dans les chais
et les entrepôts d'alcool4, dans la manutention de l'alfa et du crin
mal dans les ateliers des ouvriers qualifiés ; il en est d'autres que
l'on utilise dans les hôtels, les restaurants et les cafés, dans les
magasins comme hommes de peine, dans les commerces de gros
sanat, à Oran, reste entre les mains des Européens, dans lesquels
on compte les Israélites, en tant qu'ils sont de nationalité, sinon
d'origine française. On mesure par là toute l'étendue de la tâche
qu'il nous faut accomplir pour élever progressivement au même
niveau ceux des Indigènes qui peuvent être appelés par leurs apti
CONCLUSION
L'ŒUVRE SOCIALE FRANÇAISE
CONCLUSION
lisation latine, par les liens étroits qui rattachent sa vie économique
à celle de la Métropole. On ne saurait prononcer les mots de
« renaissance », de « restauration du passé » quand on parle de
l'Oran qui a succédé à celui du royaume de Tlemcen, de la domi
nation turque ou espagnole ; car il apparaît dans la réalité comme
une chose vraiment nouvelle, avec laquelle on ne peut trouver dans
l'histoire antérieure que des analogies lointaines et plutôt super
ficielles.
C'est tout d'abord à notre occupation et à la colonisation euro
Nous en avons largement ouvert les accès par mer et par terre,
nous lui avons littéralement conquis un territoire qu'elle commande
taire que les reliefs où elle trouve des défenses naturelles et des
refuges moins exposés ; des espaces libres de toute occupation,
essentiellement propices aux deux cultures principales qui ont fait
la richesse de l'Oranie, les céréales et la vigne, des steppes vastes
les efforts les plus efficaces et les plus soutenus dans cette œuvre
rité, les classes ont été réunies en groupes scolaires (dans 36 écoles
sur47) Mais dans les quartiers urbains
. ou suburbains où prédomine
1. Voici les chiffres : En 1920, pour les Européens 130 classes de garçons
n'en compte que 2.700 environ fréquentant nos écoles 1. Les quar
sionnelle est nécessaire dans une ville telle que celle-ci, où des
industries se sont installées et s'installeront certainement, si elles
une au Village Nègre et une à Lamur, quartiers où sur 1.830 élèves de cette
par les corps élus et les particuliers, poursuit une autre œuvre,
inspirée par cet esprit de bonté et de charité qui, selon notre con
ception coloniale, doit être la marque distinctive de nos institu
tions sociales. Oran est à cet égard pourvu de toutes les organisa
1. Le Département d'Oran et son Conseil Général, o.c, chap. III (p. 169-198).
L'Assistance et l'Hygiène publique, par M. Gelly, et l'organisation de la Santé
publique par M. le Docteur Brégeat. M. Gelly a bien voulu y joindre quelques
renseignements complémentaires, dont nous le remercions.
474 CONCLUSION
gère une
Deux Bureaux de bienfaisance, dont un musulman,
Polyclinique munici
Infirmerie indigène, deux Dispensaires, une
Service
Bureau Municipal d'Hygiène doublé d'un Laboratoire, un
française, pour lequel une mission spéciale est réservée aux agglo
Aiguille (cap de F), 23, 399. 364, 366, 367, 380, 384, 385, 386,
Aïn Beïda, 34, 192. 388, 391, 392, 394, 400, 401, 406,
Aïn el Arba, 415, 438. 429, 435,, 436, 443, 468 dépar
—
Aïn el Turk, 39, 161, 192, 373, 415, tement d', 369, 372, 374, 379, 427,
435. 432, 433, 438, 454 porte d', 97,
—
Alicante, 61, 87, 356, 357, 422, 423. 332, 336, 364, 368, 370, 371, 373,
Alkmaer (rue), 142, 176. 375, 377, 394, 413, 414, 422, 433,
Allemagne (commerce), 371, 387, 402, 436 —
rue d', 119, 129, 167, 171,
403, 404, 437, 439, 444. 172, 187, 188, 189, 209, 226, 234,
Almeria, 13, 52, 54, 80, 95, 356. 246, 251, 254, 256, 257, 261, 269,
314, 317 porte d', 202.
Almohades, 45, 53.
—
Ammi
Ampère (rue), 232. Aucour (Ingr), 150, 159, 182, 222,
151, 152, 153, 163, 168, 175, 176, Brest, 331, 407, 408, 431
—
quai de,
191, 205, 220, 258, 273, 279, 309, 343.
316. Brunie (faubourg), 123, 127, 228, 245,
Blanche (place), 154, 155, 177, 178, 262, 275.
184, 316, 317. Bruxelles, 424.
Blandan (place), 262, 317. Bugeaud (Maréchal), 139, 152, 447.
Blockhaus, 138, 139, 157, 159, 160,
161, 199.
Bolivie, 453.
Bolognino (Cte de), 81.
Bon Accueil (faubourg), 123, 127, Cadix, 57, 95, 356, 357.
262. Calère (quartier ), 20, 125,
de la
Bône, 39, 120, 144, 242, 363, 394, 132, 133, 164, 167, 168, 176, 311.
Campana (lunette de la), 174, 243.
406, 443, 455.
480 INDEX
Carthagène, 13, 49, 52, 61, 80, 95, 344, 345, 410.
117, 357. Charles II, 80.
Casablanca, 321, 357, 420, 421, 422, Charles III, 90.
423, 424, 436. Charles Quint, 62 —
Corporations, 109, 110. la, 226, 271, 311, 334, 335, 338,
Courbet (faubourg), 123, 127, 230, 344.
246, 252, 262, 270. Douane, 83, 87, 200, 345, 347, 428.
D
E
Dahra, 15.
Dalloni (rapport), 302, 305, 307. Echkouberes, 52.
Damrémont (Général), 137. Echo d'Oran, 156.
152. Eckmuhl (faubourg), 38, 123, 127,
Dandrieu,
Danger Frères (Plans), 244, 250. 130, 192, 210, 213, 226, 228, 229,
16
482 INDEX
235, 242, 245, 246, 253, 256, 257, Fez, 58, 92, 113, 421, 423.
261, 262, 275, 285, 291, 318. 471, Figuier (camp du), 139, 160, 192,
473. 199, 420 —
rue du, 186.
—
de filles, 210, 470. de, 144.
Ecosse, 436. Florentins, 53, 54, 57.
Edrisi, 46, 50, 52, 70, 75. Fort Neuf (voir Château Neuf).
Eglises, 76, 143, 166, 167, 186, 187. Fouque (Laurent), 208.
Egypte, 58 —
Gendarmerie, 147, 171, 186, 188, 220. Hassi bou Nif, 193, 435.
Gênes, 386 —
rue de, 147. Herbes (place aux), 78, 143, 316.
Génie, 19, 138, 144, 145, 159, 160, Herbillon, 39.
166, 168, 172, 179, 180, 181, 182, Hippodrome (lotissement), 123, 127,
185, 199, 201, 202, 203, 204, 205, 246, 262.
210, 211, 212, 216, 227, 232, 235, Hoche (place), 184, 187, 257, 262,
239, 242, 243, 274, 275, 280, 282, 270.
330, 333, 410. Hollandais, 404.
Génois, 50, 53, 55, 56, 57, 58, 466. Honeïn ou Hone, 45, 46, 57.
C10
Germain, Manent et (société), Honscoot ou Honschoot (rue de), 142,
Projet d'embellissement, 237, 238, 176.
264 —
Eaux, 292, 293, 294, 295, Hontabat (don Harnaldo), 64, 67,
300. 68, 69, 73, 77, 78, 89.
Géryville, 435, 436, 438. Hôpital Civil, 21, 166, 214, 220, 473
Gharabas, 92, 125, 138, 139, 158. Militaire, 20, 26, 145, 165, 172,
—
Gibraltar, 13, 14, 52, 87, 89, 93, 94, 173, 196, 236, 248 place de 1',
—
95, 96, 154, 331, 357, 387, 391, 76, 142, 155, 165 quartier de 1',
—
môle, 341, 344, Hôtel de Ville, 123, 165, 166, 172, 190,
346, 347, 348, 349, 422. 205, 214, 215, 219, 258, 274.
Grande-Bretagne (voir Angleterre).
Graulhet, 439.
Grèce (commerce), 387, 402, 403, 404,
437.
Grenade, 45, 48, 49, 59. Ibica, 49.
Ibn Haouqâl, 46, 47, 50, 52.
Ibn Khemis, 47.
Iena (boulevard d'), 130, 185, 189,
H
202, 226, 257, 472.
Ifrénides (voir Béni Ifren).
Habibas (îles), 124. Iglesia Major, 143.
Hacho (Fanal ou Vigie), 71. Igli (rue d'), 232.
Halage (cale de), 335, 349. Impériale (place), 176, 184.
Halles, 155, 186, 244, 256, 264, 268, Indes Néerlandaises, 440, 446.
317, 318, 319, 320. Indo-Chine, 440, 454.
Hambourg, 386, 437. In Guezzan, 445.
Hammam bou Hadjar, 413. Inkermann, 433.
Hamyans, 39, 72. Innocent III, 54.
Hassan (bey), 137. Inquisition, 65.
Hassan Corso, 63. In Salah, 445.
Hassan Pacha, 63, 72. Isabelle la Catholique, 62.
Hassi Ameur, 193. Isser, 62.
484 INDEX
Joinville (rue de), 143. Lamoune (pointe et fort), 18, 23, 37,
Jornadas, 79, 89. 46, 71, 83, 159, 168, 199, 200, 248.
Junta de Abastos, 80, 85. 281, 311, 313, 325, 327, 328, 332,
Jura, 442. 333 —
faubourg, 32, 59, 75, 223, 231, 241, 252, 255, 286, 304,
93, 96, 126, 156, 157, 158, 159, 160, 413, 415, 455, 456, 457 —
aéro
139, 145, 155, 167, 180, 186, 187, Laugier de Tassy, 90.
188, 189, 192, 209, 215, 232, 264, Laval, 88.
273, 274, 279, 280, 281, 283, 316, Le Havre, 366, 408, 443, 446.
321, 453 —
casernes de, 146, 15^ Le Kouif, 455.
165, 168, 186, 195, 197, 201, 202f Le Kreider, 336.
203, 236, 282 —
station et gare Léoben (rue de), 144, 227, 238.
de, 185, 186, 222, 223, 224, 225, Léon l'Africain, 49, 50, 51, 55, 64, 75.
226, 410, 411 —
Karsenty (boulevard), 264, 268. 198, 200, 207, 218, 234, 236, 237,
Kelaia, 157. 238, 239, 243, 254, 258, 272, 321,
Kléber (place), 74, 149, 155, 165, 176,
332, 410.
185, 191, 316. L'Hillil, 125.
Koenigsberg, 437. Lieussou (Ing.) 328, 330, 331, 332.
Koulouglis, 93. Lisbonne (rue de), 142.
Krichtel, ou Kristel, (ou Canastel), Livourne, 54, 95.
78, 253, 255, 277. Lodi (rue de), 143, 146.
INDEX 485
Lois (rue des), 188. Maréchal Foch (place), 253, 254, 256.
Londres, 386. Voir Place d'Armes.
Longwy, 457. Maréchal Joffre (boulevard), 252,
Los Vêlez (marquis de), 66. 256, 257, 263. Voir boulevard Na
Loubet (avenue), 129, 214, 261. tional.
Lourmel, 285, 425. Marignane, 424.
Liitzen (rue de), 177, 178. Marine (quartier de la), 68, 72, 77,
Lyautey (faubourg), 123, 127, 128, 84, 133, 141, 143, 145, 149, 151,
245, 260, 264, 312, 314. 152, 153, 155, 164, 167, 168, 175,
Lycée de garçons, 186, 195, 214, 216, 176, 180, 191, 210, 227, 237, 273,
220, 227, 234, 236, 239, 243, 255, 281, 310, 311, 321, 326, 409, 410,
265, 275, 470 —
de filles, 186, 187, 412 —
Madrid (rampe de), 74, 142. 338, 340, 341, 345, 350, 386.
Magenta (boulevard de), 171, 188, Marocains, 92, 95, 108, 110, 125, 128.
189, 219, 223, 252, 317. Marrakech, 113.
Magnan (foubourg), 123, 127. Marseille, 54, 55, 56, 57, 87, 88, 89
Maison-Carrée, 455. 327, 331, 356, 357, 366, 374, 398,
Majorque, 48, 49, 53, 54, 55. 402, 406, 407, 408, 421, 431, 434,
Maîchens, 88. 435, 440 rue de, 232.
—
Mairie (ancienne), 165, 173, 176, 190. Martin de Agulo (don), 62.
Malaga, 49, 61, 89, 95, 356, 454. Martinez de Leiva (don Sancho), 69,
Malakoff (boulevard), 129, 148, 150, Mascara, 16, 63, 64, 82, 88, 92, 93,
175, 176, 190, 192, 206, 209, 210, 94, 96, 112, 113, 123, 128, 134, 139,
225, 226, 310. 160, 170, 336, 364, 413, 415, 427,
Manduel, 56. 436, 453 boulevard de, 126, 134,
—
Mecheria, 435, 436, 437, 438. 154, 160, 193, 256, 285, 301, 302,
Médéah (rue de), 176. 305, 372, 415, 434.
Médine (rue de), 142, 176. Missiessy (de), 83.
Medioni (faubourg), 124, 127, 128, Mléta (plaine de la), 58, 93, 139, 413,
63, 64, 69, 70, 72, 75, 81, 82, 83, Molle (Docteur et Maire) (boulevard
88, 91, 138, 139, 154, 159, 163, du Doct.), 256. Voir boulevard Ma
325, 326, 328, 329, 330, 331, 332, Montebello (rue de), 142, 165.
338, 351, 352, 353, 356, 361, 391, Monte-Cristo, 124, 313.
394, 395, 396, 397, 398, 399, 400, Montémar (Cte de), 64, 73, 88, 91,
409, 422, 445, 447. 143.
Omeiyades, 45.
Murât (rue), 268. One (voir Honeïn).
Murdjadjo, 15, 18, 19, 20, 32, 33, 37, Oran-Marine (gare d') 224, 225, 269,
38, 39, 40, 44, 72, 301, 307. 411, 412, 416, 417, 418.
Murillo (marquis de), 86. O'Reilly, 90.
Musée, 220. Orléans (rue d'), 143, 148, 149, 150,
N 155, 175, 176, 235, 309, 311, 316,
Nancy (rue de), 268. 321, 336, 409 —
place d', 77, 143,
Nantes-Saint-Nazaire, 366, 407, 408, 176, 184, 279 —
blockhaus d', 161.
431. Orléansville, 128, 433.
Nao (cap de la), 52. Orous (Djebel), 377.
Naples (rue de), 144, 178 —
place
Osman, 93, 96.
de, 178. Oualata, 58.
Napolitains, 395, 396. Oubanghi, 424.
Napoléon (Prince), 189, 198. Oudinot (boulevard), 77, 129, 147,
Napoléon (rue), 144, 146, 155, 156, 149, 163, 175, 190, 200, 236, 316.
163, 176, 184, 426 place,
—
quartier, 167, 175, 177, 184, Oued er Rehi, 31, 40, 71, 80, 97, 149,
199, 283 porte, 159, 170, 171, 315.
309, 321.
—
Philippeville, 242, 364, 394, 435. Préfecture, 165, 166, 170, 199, 206,
Piave (rue de la), 177. 219.
gnement, 158, 164, 170, 175, 176, Quinconces (place des), 237, 256, 263.
178, 179, 180, 185, 186, 187, 214,
232 Plan d'aménagement,
— d'ex
232, R
tension et d'embellissement,
272, 314 —
marnes des, 39. 34, 35, 38, 40, 77, 145, 149, 154,
Poincaré (bassin), 341, 342, 344, 388, 192, 210, 211, 227, 238, 243, 252,
445. 256, 258, 263, 273, 279, 281, 282,
Pologne (rue de), 143. 284, 288, 290, 291, 292, 296, 301,
Pologne, 444. 303, 304, 305, 310, 311 bordj
—
40, 153, 178, 208, 229, 247, 248, Aïn, 192 de Tlemcen, 135, 157,
—
256, 260, 261, 263, 269, 279, 282, 159, 160, 170, 171, 189, 192, 210,
287, 290, 291, 311, 338, 349, 411. 226, 228, 252, 253, 255, 256, 260,
Ravin de la Vierge, 302. 285, 331, 336, 414 de St Cloud
—
d'Alger, 160, 215, 252, 255, 169, 190, 199, 243, 258, 263 —
256, 414 —
d'Arzeu, 159, 160, 167, lunette de, 158, 199, 200, 203, 211,
170, 181, 189, 190, 193, 215, 229, 234 carrières de, 38
—
église de,
—
16*
490 INDEX
fort, 73 —
Saint Denis (rue), 189. 75, 77, 158, 174, 258, 309, 409 —
porte, 173 —
169, 170, 196, 199, 200, 210, 235, de, 38 rue de, 186.
—
236, 243, 248, 256, 259, 263, 265, Sidi Mârouf, 193.
267, 284, 286, 303. Sidjilmâssa, 58.
Saint Pierre (quartier), 188, 214, 223,
Smélas, 92, 125, 138,158.
233, 257, 265. Sonora (marques de la), 80, 81.
Sainte Thérèse (baie de), 22, 181, Soubeyran (de), 150.
271, 311, 329, 332, 338, 340, 345, Soudan, 58, 444, 448, 467.
411 jetée de, 335
—
Stettin, 437.
INDEX 491
Strasbourg, 232, 434. Tlemcen, 16, 44, 45, 47, 49, 51, 53,
Sud (boulevard du), 180, 186, 210. 55, 56, 57, 58, 59, 60, 62, 63, 82,
Suède, 442. 85, 89, 92, 112, 113, 123, 128, 134,
Suez (rue de), 144 —
Canal de, 387. 139, 160, 170, 336, 364, 368, 372,
Sumatra, 453. 398, 413, 414, 418, 427, 431, 436,
Swansea, 444. 439, 441, 451, 456 —
rue de, 126,
Synagogue, 94, 172, 188. 130, 178, 185, 186, 189, 226 —
U
Terrade, 228, 314.
Tessala, 47.
Tétouan, 49, 113. Ulm (rue d'), 177.
166,"
Théâtre, 155, 156, 172, 205, 221,
236, 238.
Thiers (rue), 185, 271.
Tiaret, 128, 364, 413, 415, 418, 433,
436, 437, 438, 441. Vallejo (don José), 64, 66, 72, 73, 74,
Tibda, 62. 75, 76, 79, 81, 85, 87, 91.
W
porte de, 202, 226, 248.
Wagram (rue de), 113, 144, 146, 177,
Vénitiens, 51, 53, 54, 55, 57, 58, 86,
466. 191, 236.
Welsford (jardins et quartier), 20,
Vergnieaud (ing.), 294, 299, 302, 343,
164, 168, 176, 311.
346, 411.
Victoire (place de la), 257, 262. Westphalie, 437, 444.
Wolff (plan), 240, 251, 265.
Victor Hugo (faubourg), 124, 127,
230, 252, 445, 471.
Vieille Mosquée (rue de la), 167, 170,
208, 271, 453 quartier
—
de la,
Ximenès (cardinal), 57, 61, 62, 78 —
147, 171,
172, 189, 236, 257.
Vieux Château (rue du), 81, 125,
142, 146, 200, 281. Youalaten (voir Oualata).
Villadarias (marquis de), 73. Yougoslavie, 402, 403, 404, 442, 443.
Village Nègre, 126, 128, 130, 134,
158, 161, 169, 170, 178, 179, 180,
185, 186, 188, 189, 190, 192, 198,
200, 201, 202, 204, 213, 215, 232, Zemmora, 125, 128.
236, 251, 257, 260, 265, 274, 284, Zeyanides, 53, 55, 58, 62, 327, 466.
317, 318, 472. Zmélas (voir Smélas).
Vosges, 442. Zouaves (boulevard du 2e), 171, 188,
189, 226, 236, 251.
Zoudj el Beghal, 413, 414.
Zousfana, 16, 128, 420.
TABLE DES PLANCHES
Planche I. —
Planche IL —
Oran en 1831 64
Planche III. —
Un moulin au ravin d'Oran (1832). —
La
rue Philippe à Oran (1832) 72
Planche IV. —
La porte d'Espagne. —
La Grande Mos
quée dite du Pacha 88
■4
Planche V. —
Planche VI. —
Vue générale d'Oran en 1850. —
Oran vers
Planche VII. —
Oran vers 1875. —
Oran contemporain . . 168
Planche VIII. —
La Place d'Armes et l'Hôtel de Ville en
1885. Les mêmes à l'époque contem
—
poraine 184
Planche IX. —
Vue aérienne d'Oran contemporain (Ville
Nouvelle-Centre) 200
Planche X. —
Du vieux quartier israélite à la ville mo
derne. —
Le quartier neuf de Miramar. 216
Planche XI. —
Planche XII. —
La rade de Mers-el-Kebir 248
494 TABLE DES PLANCHES
Planche XIII. —
Vue générale du portd'Oran. Les tra
—
Planche XIV. —
Planche XV. —
Planche XVI. —
Planche XVII. —
Le nouveau Silo de la Chambre de Com
merce. —
Planche XVIII. —
Le bassin du Maroc : embarquement des
céréales. Le Vieux Port
—
408
TABLE DES PLANS
CROQUIS ET GRAPHIQUES
Graph. I. Mouvement
—
de la population totale d'Oran de
1832 à 1936 104
Graph. II. —
Graph. III. —
Graph. V. —
Graph. VI. —
Eecettes du Budget Municipal. —
Mouvement de
la construction de 1832 à 1936 200
Plan E. Cayla. —
Embellissements d'Oran 216
Graph. VIII. —
Graph. IX. —
Avant-Propos , 7-10
LIVRE I
Chapitre I
Kebir, 14. —
Chapitre II
LE SITE
Le plateau, 21. —
Les ravins de la
falaise côtière, 21. Le port
—
naturel de Mers-el-Kebir, 22. Le—
Chapitre III
Généralités, 25. —
Un coefficient de variabi
lité plus élevé, 29. —
L'insolation, 30.
Chapitre IV
Chapitre V
LIVRE II
Chapitre I
LES ORIGINES
XIe
Mers-el-Kebir, 46. La ville du
—
Le commerce et l'artisanat
—
XVe
indigènes, du XIP au siècle, 50. Les relations avec l'Espa
—
gne, 52. Avec les Génois, les Pisans, les Catalans, 53.
—
Oran —
décadence, 59.
Chapitre II
Les rapports avec les tribus, 65. Avec les Juifs, 65.
—
La situation
—
en 1732, 67. —
XVIe
les Espagnols, 70. —
XVIIIe
siècle, 73.
—
La ville des Turcs, 73. La ville des Espagnols
—
XVIIIe
au siècle, 76. Difficultés du ravitaillement, 78.
—
Le Con —
insalubrité, 81. —
La fiscalité, 85. —
Chapitre III
Population —
Relations avec —
LIVRE III
Chapitre I
LE MOUVEMENT DE LA POPULATION
Résultats anté
rieurs, 103. —
Agriculture, trafic
maritime et peuplement, 105. —
Chapitre II
Population musulmane de
1831 à 1901, 107. Progression accélérée au XXe siècle, 108.
—
—
Mozabites et Kaby
—
les, 110. —
Population israélite, 110. Difficulté de l'estimer avant
—
1881, 111. —
Afflux de l'intérieur, 112. Contribution importante
—
Variété des —
professions, 114.
TABLE DES MATIERES 501
Les —
tie, 119. —
ments, 120.
Chapitre III
Progrès et ralentis
térieur, 125. —
Le Village Nègre, 125. Répartition dans les fau
—
bourgs, 126. —
Comparaison avec Alger, 127. Origines des immi
—
grants, 128.
LIVRE IV
L'AMENAGEMENT DU SITE
Chapitre I
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE
I. —
La période militaire (1831-1848) 137
années, 138.
—
Municipalité, 140. —
Pauvreté des ressources, 140. Une ville en
—
ruine, 141.
—
Les quartiers ; la Blanca, 141. La rive droite de
—
Travaux des
—
Létang, 151. —
Progression de la construction, 152. Travaux d'édi-
—
lité, 153. —
156. —
Le « Village Nègre » ; origine, 158. Le quartier de la Vieille
—
insuffisants, 164. —
—
Croissance des faubourgs du plateau, 166. La question de la nou
—
Domaine, 179. —
Les alignements du Village Nègre, 179. —
j(Liaisons
avec le nouveau port ; le ravin de l'Ain Rouina
; les oppositions du
Génie, 180. ^La nouvelle route du port, 182.
—
TABLE DES MATIERES 503
III. —
De 1880 A 1900 183
La Place d'Armes,
—
190. —
La Ville basse, 190. Aspect des vieux quartiers, 191.
—
Fau —
192. —
Vers La Senia et Arcole, 193. Prospérité des affaires, 194.
—
ritée, 196.
—
Histoire des difficultés de la Commune, 201. Conven —
Le transfert des
—
—
Difficulté d'arrêter le déplacement du centre de gravité de la ville
bâtie, 206. —
Le « Boulevard du Nord et les annexes », 207. Le —
voies, 209.
—
Foi justifiée en l'avenir d'Oran, 211. Comment le
—
La Société
—
216. —
Sud,
228. Le groupe de l'Est, Gambetta et Saint-Eugène, 229.
—
IV. —
De 1900 A 1930 231
Wolff, 240. —
Lotissements et H.B.M., 241. —
Les terrains militai
Les
syndicats de propriétaires, 246.
V. —
De 1930 A 1937 247
—
Aménagement de l'ancienne zone des servitudes de l'enceinte, 260.
—
—
Centres sociaux, 263. Il reste encore des questions importantes
—
—
Les premières réalisations, par la main-d'œuvre des chômeurs,
267. Le boulevard Front de Mer, 268.
—
Circulation, 271.
—
La —
Chapitre II
TRAVAUX D'EDILITE
278
La situation en 1831, 278. —
Le rapport Pézerat (1835), 279. —
La
TABLE DES MATIERES 505
283. —
Alimentation des hauts quartiers, 284. Les eaux de Bré
—
—
Le système de l'affermage à des sociétés privées, 288. La ges —
Cle
en 1913, 292. Suite des procès, 293.
—
Dissolution et liquida
—
—
Recherches de nouvelles sources, 301. Les diverses propositions,
—
302. —
La solution de 1934, 303.
311. —
Réduction à deux, 312. Un problème nouveau, celui des Fau
—
III. —
Le ravitaillement de la ville et des faubourgs 315
La 1831, 315.
situation en Les marchés de la Vieille Ville, 315.
— —
Kar
guentah, 316. La Place Blanche et le Village Nègre, 317.
— —
Les
créations récentes ; les marchés Michelet et Saint-Michel, 318. —
Les
Halles Centrales, 319.
XXe
La question des Abattoirs avant le siècle, 320.
—
Divers projets,
321. —
Le concours de 1933, 322.
506 TABLE DES MATIERES
LIVRE V
LA VIE ECONOMIQUE
Chapitre I
LE PORT D'ORAN
I. —
Histoire des travaux 325
Le projet
—
Progrès—
340. —
345. —
La Gare Maritime du Môle Giraud, 346. Transfert des ser
—
La loi de —
II. —
Avec —
Rang
parmi les ports français, 366.
Le
crin végétal, 371. Primeurs, 372. Bétail ; moutons, 373. Lai
— — —
Divers, 376.
Matières importées, 378. Matériaux de construction, 378.
— —
Denrées
coloniales, 379. Denrées alimentaires diverses, 380.
— —
Fabrica
tions ; engrais, machines agricoles, automobiles, 381. —
Tissus, arti
La —
Les amélio —
Fuel —
Oïl et Gas Oïl, 390. Charges qui pèsent sur le charbon de soute,
—
l'armement, 396. —
Le grand cabo —
La question de la —
Chapitre II
Chapitre III
LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE
primeurs, 434.
—
Le commerce de l'alfa, 435. Commerce du crin
—
végétal, 437. —
Les bestiaux ; les moutons, 437. Le commerce
—
—
Le Syndicat Commercial et Industriel d'Oran, 449.
Progrès de l'industrie depuis la guerre, 450. Les débuts, 450.
— —
451. —
La brasserie, 452. Industrie des tabacs, 452.
—
Crin végé
—
engrais, 455.
—
Chaux et ciments, 456. Fonderie, 456.
—
Maté —
Tonnellerie,
—
458. —
461. —
CONCLUSION
470. —
L'Enseignement primaire, 470. Ce qui reste à faire, 471.
—
—
L'Enseignement Technique et Professionnel, 472.
L'Assistance Publique et l'Hygiène, œuvre de bonté et de charité,
473. —
Hôpital civil, 473. Hospices et institutions diverses, 473.
—
—
Pour la jeunesse, 474. Oran, point de contact de la France, de
—
Index 477
61414
0^1
A chevé
d'imprimer en
Septembre 1938
sur les presses
de
F FONTANA
3, rue Pélissier
ALGER
HSra