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SAMEDI 23 DÉCEMBRE 2017 - 05 TEVET 5778

MAYAN HAIM
MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM

LES CHARIOTS DE YOSSEF


Rav Elie LELLOUCHE

«Et Yaacov vit les chariots qu’avait envoyés Yossef pour le transporter et l’esprit de Yaacov
leur père reprit vie»
(Béréchit chapitre 46, verset 27).
Rachi commente ainsi ce verset: “Yossef avait transmis un signe à ses frères. En effet, lorsqu’il
sgyv tsrp avait quitté son père (22 ans auparavant) il était occupé avec celui-ci à l’étude du passage de la
Torah relatif à la génisse à la nuque brisée. C’est en ce sens que le texte spécifie que Yaacov vit
les chariots que Yossef avait envoyés et non les chariots qu’avait envoyés Pharaon”. Ce com-
mentaire de Rachi, extrait d’un Midrach, repose sur la similitude sémantique entre le mot
Les chariots de Yossef
génisse,’Égla en hébreu, et le terme traduit par le mot chariot, ‘Agala en hébreu. En voyant les
Page 1 chariots envoyés par Pharaon, mais que Yossef avait pourvu spécialement d’une escorte, ainsi
Yéhuda: Ambivalence de l’être juif que l’explique le Kéli Yakar, Yaacov comprit que le vice-roi d’Egypte lui faisait parvenir un
message codé. Cette escorte accompagnant les chariots faisait écho à un autre type d’escorte
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au sujet duquel le père et le fils avaient débattu 22 ans plus tôt.
Yossef et le souci de l’autre
La loi de la génisse à la nuque brisée est une Mitsva exposée dans le livre de Dévarim (cha-
Page 3 pitre 21, verset 1 à 9).Elle enjoint aux Anciens d’une ville à proximité de laquelle le corps
Hamotsi ou Mézonot? d’une personne tuée à été trouvé, d’amener une génisse près d’une vallée et, après lui avoir
brisé la nuque, de se laver les mains au-dessus du corps de la bête, puis de déclarer solen-
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nellement n’être en rien responsable de la mort de ce cadavre. Ce rituel imposé par la Torah
pose question. Ainsi nos maîtres se demandent comment serait-il possible de suspecter les
Sages d’une ville d’avoir pu verser du sang innocent au point qu’ils aient besoin de se dis-
culper par le biais d’un rituel assorti d’une déclaration solennelle? La Guémara au traité Sota
(45b) apporte une réponse à cette question. Les Sages de la ville proche du lieu où ce cadavre
a été retrouvé doivent, en réalité, pouvoir certifier que la victime n’a pas quitté leur endroit
sans avoir été raccompagnée et sans que l’on se soit assuré qu’elle avait de la nourriture pour
la route. Cette réponse de nos maîtres a de quoi surprendre. En quoi le fait de laisser partir
un voyageur d’un endroit sans le raccompagner et le pourvoir en victuailles nous rendrait
ENTRÉE: 16H38 responsable de sa mort?
Comprendre ce lien de causalité entre la mort d’un homme trouvé seul et son départ dans
l’indifférence générale de la collectivité dont il partageait la vie, c’est saisir ce qui fonde
SORTIE: 17H52 l’équilibre d’un être humain. Ce que la Torah met en lumière par le biais du rituel de cette
Mitsva relève, en fait, d’une perception profonde des ressorts intérieurs de l’âme. Laisser un
voyageur quitter un endroit sans l’accompagner traduit un manquement dans l’intérêt qu’on
devrait lui porter. Ce faisant, cette absence d’intérêt pour celui qui nous quitte fragilise son
équilibre intérieur. C’est cette instabilité, à peine perceptible de sa personne, qui le rend vul-
nérable au point de devenir la proie d’un meurtrier.
En faisant parvenir à son père le message du dernier enseignement que ce dernier lui avait
prodigué avant d’être vendu par ses frères, Yossef veut rassurer l’élu des Avot. Yaacov avait ac-

aim Vec
compagné son fils jusque la vallée de ‘Hévron avant de le laisser partir («Et il l’envoya depuis
la vallée de ‘Hévron» Béréchit chapitre 37, verset 14).
H Le Maharal rapporte que Yossef s’était alors étonné de l’attitude de son père. C’est pour ré-
ha l

pondre à son étonnement que Yaacov lui expliqua l’importance de la Mitsva de Lévaya, son
Torat

impact sur le sentiment de confiance qu’il nourrit chez celui qui nous quitte et sa traduction
om

dans le rituel de la ‘Égla ‘Aroufa. En rappelant à son père cette dernière Hala’kha qu’il avait
reçue de lui 22 ans plus tôt, Yossef lui transmet du même coup un message d’apaisement. La
Mitsva que Yaacov avait accompli en accompagnant son fils avait porté ses fruits. Yossef était
Beth Hamidrach bien vivant. Soutenu constamment par l’image réconfortante d’un père qui l’avait escorté
jusqu’aux portes du combat, il avait pu traversé toutes les épreuves, avec l’aide d’Hachem et
rester ainsi fidèle à l’idéal des Avot.

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Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE
YEHUDA : AMBIVALENCE DE L’ÊTRE JUIF
Yohanan NATANSON

« Yehouda s’avança vers lui » Selon la lecture immédiate, « Wayi- témoigne d’une relation proche, in-
Bereshit 44,18 gash Eilav Yehouda » signifie : time même entre les Juifs (Yéhou-
« Parce que je savais que tu es opiniâtre, Yehouda s’avança vers lui – vers Yos- dim) et Ha Qadosh Baroukh hou.
que ta nuque est une barre de fer et que sef. Et pourtant, le Sfat Emet a caractéri-
ton front est d’airain. » Le Sfat Emet en propose une toute sé au début le Juif comme celui qui
Yeshayahou 48,4 différente : Yehouda se rapprocha concède (Hoda’a), comme à regret,
de Hashem ! la Présence divine dans les phéno-
Le Sfat Emet rappelle au nom de son mènes ! Comment peut-il affirmer
grand-père le ‘Hidoushei Harim que Une autre dimension de la bonne immédiatement ; Bi Adoni (Hashem
c’est de Yehouda que le Peuple juif manière de voir une expérience est en moi) ?
tire son nom. difficile de la vie, c’est de se débar-
Souvent, la Torah prend la peine rasser de tous les encombrements Le Sfat Emet, c’est sa grandeur, n’a
de nous expliquer ce que signifient intellectuels ou émotionnels, qui aucune crainte des contradictions
les noms que portent nos saints an- font obstacle à une vision claire de apparentes de la Torah. Il se donne
cêtres, parce que ces noms expri- la Penimiyout. C’est ainsi que Yos- pour tâche, au contraire, de les
ment quelque chose de l’essence sef, avant de se révéler à ses frères mettre en pleine lumière.
de ceux qui les portent et les trans- (et donc de leur faire comprendre la En vérité, notre verset ne présente
mettent. véritable signification des épreuves pas une si grande difficulté. Une per-
Ainsi, le nom Yehouda doit avoir qu’ils avaient traversées) fait le vide sonne peut tout à fait vivre successi-
quelque chose à voir avec ce que dans la pièce : « Hotziyu khol ish vement (et même simultanément) les
c’est qu’être Juif ! me’alaï » (Faites sortir tout homme deux types de relation avec Hashem.
d’avec moi – Bereshit 45,1). À la fois « hoda’a », celui qui admet,
Le nom Yehouda, dit le Sfat Emet, est comme à regret, que D.ieu est pré-
lié au mot ‘Hoda’a’, qui signifie ha- De même, poursuit le Sfat Emet, à sent partout et en tout temps, et « Bi
bituellement remerciement. Dans l’approche de Shabbat, alors que Adoni », qui est comme une part de
ce contexte cependant, il peut être nous nous rapprochons de la Peni- D.ieu sur la terre et le sert avec joie !
compris comme une concession, le miyout, nous devons sortir de nos Nous ne sommes pas des anges, qui
fait d’admettre une chose à contre- esprits les pensées profanes et les n’ont d’autre choix que de louer
cœur. Cette traduction suggère une distractions qui peuvent encombrer D.ieu en toute circonstance, et ne
relation tendue, voire conflictuelle. notre semaine. Yossef a dû prendre peuvent soustraire leurs actes à Sa
Nous Juifs, « Yehoudim », sommes le des mesures concrètes pour se dé- Volonté. Cette ambivalence doit être
Peuple qui admet la Présence divine, barrasser des obstacles à la révéla- reconnue. Ce n’est pas une aberra-
en tout lieu et à tout instant dans la tion de la dimension intérieure, du tion ou une folie. C’est même une at-
Création, que cela nous plaise ou sens profond des événements, et par titude tellement normale que la To-
non ! le même mouvement, de la Présence rah en rend compte explicitement,
divine au cœur des phénomènes. et pas n’importe où : « Veahavta et
Lorsqu’une personne passe par une Nous aussi devons prendre des me- Hashem Eloqékha Bekhol levavekha
épreuve, par un moment difficile de sures. Si nous voulons que le Shab- » au pluriel, c’est-à-dire, dit Rashi, «
sa vie, elle doit comprendre qu’il s’y bat nous rapproche de Hashem, avec tes deux penchants », ou d’après
trouve une occasion de renforcer nous devons être attentifs non seu- le Sfat Emet, avec ces deux états d’es-
son lien avec Hashem. Comment ? lement à nos actes, mais aussi à nos prit : « Bi Adoni » et ‘Hoda’a ».
En se liant avec la Penimiyout (la paroles et même à nos pensées.
réalité intérieure profonde) de la Voilà donc ce qu’il en est du Peuple
situation dont elle fait l’expérience, Dans notre premier verset, Yehou- juif. Un Peuple à la nuque raide, et
c’est-à-dire à Hashem Lui-même ! da s’adresse à Yossef en disant : « Bi qui cependant témoigne de toute sa
Au cœur de son épreuve, comme de Adoni », ce qu’on traduit habituelle- force, à un prix parfois si élevé, de la
toute réalité, il y a D.ieu... ment par « De grâce mon Maître ». Royauté divine.
Citant le Arizal, le Sfat Emet com- Puisse-t-Il nous envoyer Son
Dans l’histoire qui ouvre la Parasha, prend : Mon Maître est en moi Mashia’h, dissiper tous les doutes, et
Yehouda revoit en esprit le film des (comme dans la berakha du matin : éclairer toutes les âmes, bientôt et de
événements qui ont mené à cette « Neshama shenatata bi », l’âme que nos jours.
ultime confrontation avec Yossef. Il Tu as mise en moi).
reconnaît l’origine divine de toute Et si on observe les lettres dont est
cette séquence, et il l’accepte « be- formé le nom de Yehouda (Yud Hé
sim’ha » (avec joie). Il peut donc pas- Vav – Daleth – Hé), on y identifie
ser à l’étape suivante ; se rapprocher sans peine les lettres qui forment
de D.ieu ! le téragramme. Cette observation
YOSSEF ET LE SOUCI DE L’AUTRE
Michael SOSKIN

En étudiant avec attention le com- au moment où il aurait été si facile ans d’une douloureuse séparation.
portement de Yossef Hatsadik au pour lui de leur faire subir ne se- Le verset nous indique (Berechit
travers des Parachiot qui relatent rait-ce qu’un dixième de l’humilia- 46,29) :
son histoire, ou pourra y trouver tion qu’il a lui-même subi par leur Yossef attela son char, il alla à la ren-
une constante qui doit nous ins- faute. Et, comme le fait remarquer contre d’Israël, son père, en Gochen. Il
pirer : le souci de l’autre, avec une le Or Ha’haim, lui-même ne fait lui apparut, il tomba à son cou et pleura
attention et une précision impres- pas à ce moment-là attention à sa à son cou encore.
sionnante. Voyons cela au travers de propre image : il pleure si fort que Ce verset contient plusieurs ano-
trois épisodes. ses cris sont entendus dans toute la malies. D’abord, pourquoi doit-on
maison de Pharaon. Mais lorsqu’il nous dire que Yossef attela son char
Dans notre Paracha, au moment où s’agit de ses frères, il fait tout pour ? Que vient apporter ce détail ?
Yossef se révèle à ses frères, la Tora leur éviter une honte en public. A cette question, le Midrach ré-
nous indique (Berechit 45,1-3) : pond que la Tora veut nous mon-
Et Yossef ne put se contenir devant tous Il y a dans cette attitude de Yossef trer tout le zèle dont Yossef a fait
ceux qui se tenaient près de lui. Il s’écria deux composantes. D’abord, une preuve dans la préparation de ces
: « Faites sortir tout homme d’avec moi attention extrême à l’autre et à ses retrouvailles, au point qu’il s’est lui-
!» Et nul homme ne fut présent lorsque besoins. Dans un second temps, une même chargé d’atteler le char, plu-
Joseph se fit connaitre à ses frères. Il éle- annulation totale de soi, et de son tôt que de confier cette tâche à son
va sa voix en pleurant. Les Egyptiens intérêt, face à ces besoins de l’autre. personnel –il était pourtant vice-roi
l’entendirent, la maison de Pharaon l’en- La première composante peut d’Egypte. Autre anomalie, soulevée
tendit. Yossef dit à ses frères : « Je suis être observée un peu plus tôt dans notamment par le Ramban : pour-
Yossef. Mon père est-il encore en vie ? ». l’histoire de Yossef, lorsque, alors quoi nous dit-on qu’il lui est appa-
Et ses frères ne purent répondent, car ils en prison pour des faits qu’il n’a ru ? Que cela vient-il ajouter : de la
étaient stupéfaits devant lui. pas commis, il remarque que deux suite du verset il est évident qu’ils se
des prisonniers (deux officiers de sont vus ! De plus, il aurait été plus
Yossef est en position de supério- Pharaon qui ont été démis de leurs logique de dire : « il le vit » plutôt
rité écrasante. Ses frères ne savent fonctions) ont mauvaise mine (Béré- que « il lui apparut ». Rachi précise
pas qu’il s’agit de lui. Il est vice-roi chit 40, 6-7) : d’ailleurs : « c’est Yossef qui apparut
d’Egypte, et ils sont accusés d’avoir Et Yossef vint vers eux au matin. Il à son père » -et non l’inverse...
volé sa coupe, avec des preuves acca- vit qu’ils étaient tourmentés. Il de-
blantes contre eux. Ils sont littérale- manda aux officiers de Pharaon (…) Rav Eliahou Lopian suggère l’inter-
ment entre ses mains. Il pourrait à : « pourquoi votre visage est-il sombre prétation suivante. Yossef, au mo-
loisir se venger du mal qu’ils lui ont aujourd’hui ? » ment de retrouver son père, est cer-
infligé vingt-deux ans auparavant, tainement envahi d’une immense
lorsqu’ils le jetèrent dans un puits S’ensuit le récit de leur rêves, que émotion et d’un très grand enthou-
infesté de scorpions avant de le Yossef va magistralement interpré- siasme. Mais il sait qu’au même
vendre en esclave à des marchands. ter. Rav Yaakov Kamenetsky sou- moment, son père sera lui aussi pris
A la place, une fois qu’il a pu consta- ligne le fait que Yossef a eu l’atten- par des sentiments au moins aussi
ter chez eux une évolution et une tion nécessaire pour remarquer un intenses que les siens. Pleinement
prise de conscience et qu’il décide changement d’humeur chez ces offi- conscient de cela, Yossef choisit de
de se révéler à eux, il demande aupa- ciers et s’en enquérir, alors que les préparer les retrouvailles avec zèle,
ravant à tous les Egyptiens présents officiers de Pharaon étaient des gens non pas dans le but de satisfaire son
autour de lui de quitter la pièce, vils et corrompus, qui étaient res- propre enthousiasme, mais plutôt
pour ne pas qu’ils assistent à la stu- ponsables de son emprisonnement pour satisfaire l’envie de son père.
peur et à la honte que ses frères s’ap- à tort, et qui n’ont aucune gratitude L’action est la même, mais le but est
prêtent à éprouver, et pour ne pas (comme cela sera constaté dans la différent. Yossef ne « voit » pas son
qu’ils passent pour des hommes vils suite, le maitre-échanson ne pre- père : il « se montre » à lui. Il réussi
qui ont pu vendre leur propre frère nant pas la peine de rappeler Yossef magistralement à annuler sa propre
en esclave. au bon souvenir de Pharaon une fois volonté et ses propres désirs, ou plu-
rétabli dans ses fonctions). On voit tôt à les transcender en satisfaisant
Ce réflexe est d’autant plus remar- ici l’attention toute particulière que à la place ceux de son père.
quable que Yossef se met alors Yossef porte à son entourage.
en danger en restant seul sans ses Yossef Hatsadik nous apprend à
gardes, face aux onze frères remon- La seconde composante du souci de faire preuve d’une attention ex-
tés (voir Rachi sur le premier verset l’autre apparait dans notre Paracha trême à l’autre, et à dompter nos
de la Paracha). Tout cela pour épar- au moment où Yossef s’apprête à propres désirs pour prendre en
gner à ses frères la moindre honte, retrouver son père après vingt-deux compte ses besoins.
HAMOTSI OU MEZONOT ?
Michael OUAKNINE

En cette période de Hanouka où nos tables Que faire si on se rend compte pendant la Par exemple, une pizza dont on mangerait
sont remplies de beignets et autres pâtisse- consommation que le quantité a été dépas- une quantité importante (une pizza entière
ries, nous traiterons de la distinction entre la sée ? contient en moyenne 350 g de pâte) devien-
bérakha de Hamotsi et de boré miné mézo- Si nous avons l’intention d’en manger moins dra forcément motsi.
not. que la quantité en question une nouvelle 


 fois, la berakha de mézonot acquittera aussi Les pâtes et le couscous ne sont pas concer-
La bérakha dépend de plusieurs paramètres, la fin du repas ; nous ne ferons que le birkat nés par le statut de Pat haba bekisnin
à savoir, principalement, la nature de l’ali- hamazon à la fin. Si par contre, nous avons puisqu’ils ne sont pas cuits au four et que
ment (comment la pâte est préparée) et de la l’intention d’en manger encore la quantité en leur pâte n’a pas du tout l’aspect d’une pâte
quantité consommée. question, même si le repas est déjà entamé, il à pain.

 faudra faire nétilat yadayim, hamotsi et birkat 

Nous savons déjà que sur un pain dont la pâte hamazon à la fin. Les crêpes ne sont pas non plus concernées
est faite de la farine d’une des cinq céréales 
 puisque la pâte à crêpe est totalement li-
(le blé, l’orge, l’avoine, le seigle et l’épeautre) Quels sont les aliments appelés Pat haba quide.
et d’eau, la bérakha est Hamotsi quelle que bekisnin ? 

soit la quantité consommée et qu’il faut faire 
 Pour les beignets ou les fricassés qui sont frits
birkat hamazon à parti d’un kazaït (28 g). [On Trois traductions sont mentionnées dans le dans l’huile mais qui on un aspect de pain, le
fait Nétilat yadayim sans bérakha à partir d’un Choulkhan Aroukh : Choulkhan Aroukh rapporte une controverse
kazaït (28 g) et avec bérakha à partir d’un ka- 
 entre les Rishonim (Rabenou Yona, Rabenou
beitsa (56 g)]. 1. Une pâte à pain classique (farine et eau) Yeroukham au nom de Rabenou Chimshon

 fourrée et enfournée avec sa farce. Par et le Rambam d’un côté et Rabenou Tam
La Guemara (berakhot 42) nous enseigne que exemple, le reste de pâte à khala dans la- de l’autre) pour savoir si ils sont considérés
pour un certain type de pain, pat haba bekis- quelle on fourre une barre de chocolat pour comme du pain s’ils ne sont composés que
nin, si nous fixons notre repas dessus, il faut en faire un goûter. Il faut tout de même que la de farine et d’eau (ou si ils prennent le statut
faire Hamotsi. Sinon, il faut faire mézonot. pâte ait pris un peu du goût de la farce.

 de Pat haba bekisnin si leur pâte est mélan-
(Nous définirons dans un second temps quels 2. Une pâte mélangée avec des ingrédients gée à d’autres ingrédients) ou alors si ils sont
sont les préparations concernées par cette comme de l’huile, du sucre, du miel, des des mézonot à part entière puisqu’ils ne sont
appellation). jus de fruits, etc. Par exemple, les gâteaux pas cuits au four.
comme un cake ou un quatre quart, une pâte Il tranche qu’ils sont mézonot à part entière
C’est la quantité consommée qui nous per- à tarte, etc.
D’après le Choulkhan Aroukh, mais que celui qui a la crainte du Ciel devra
mettra de savoir si nous avons fixé notre re- dès lors que l’on sent le goût de ces ingré- tout de même tenir compte de l’avis de Ra-
pas dessus, sachant que cette quantité ne dients dans la pâte, cela prend le statut de benou Tam et manger du pain au cours de ce
dépend pas de l’individu mais est déterminée Pat haba bekisnin. Selon le Rama, il faut que repas pour sortir du doute.
en fonction de l’habitude des gens à fixer leur le goût des ingrédients soit prépondérant par
repas sur cette quantité ou non. rapport à la farine ou qu’ils soient majoritaires Cependant, au sujet de la khala (Yoré Déa,
Si on mange moins que cette quantité, on en quantité par rapport à l’eau.

 chapitre 329, s. 3), le Choulkhan Aroukh ne
fera mézonot, qu’on soit rassasié ou pas. A 3. Une pâte faite de farine et d’eau seule- mentionne pas l’opinion de Rabenou Tam et
l’inverse, si on mange plus que cette quanti- ment, mais dont la préparation et la cuisson tranche que pour une pâte frite, on ne pré-
té, l’aliment aura le statut de pain dans tous la font devenir craquante. Par exemple, des lève pas la khala. Rav Ben Tsion Aba Chaoul
ses aspects ; nétilat yadayim, hamotsi et crackers ou des biscottes.
 (Or Letsion, livre 2, chapitre 12, question 5,
birkat hamazon. 
 dernier paragraphe des commentaires) pense
Ces préparations ont pour point commun que l’opinion de Maran (l’auteur du Choulk-
Selon les différentes opinions, cette quantité d’être cuites au four (maassé tanour) et nous han Aroukh) est donc qu’une pâte cuite dans
est comprise entre 160 g et 220 g. Il convient ne fixons pas de repas dessus de manière gé- l’huile est mézonot à part entière et que
fortement d’éviter de consommer une quan- nérale. Pour ces trois préparations, la bérakha même si on en mange une grosse quantité
tité de pat haba bekisnin comprise entre ces est boré miné mézonot, mais si on en mange elle ne prend pas le statut de pain.
deux mesures afin de ne pas rentrer dans un une quantité supérieure à 220 g, il faudra C’est aussi l’opinion du Rav Ovadia Yossef
doute de bérakhot. faire Nétilat Yadayim, hamotsi puis birkat ha- (Yabia Omer, livre 8, chapitre 21).

 mazon.

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Ce feuillet d’étude est offert à la mémoire de Elicha ben Yaacov DAIAN

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