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LE ROI YOYAKIN ET LE SERVITEUR DU SEIGNEUR
H. Cazelles
Paris
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6. Je suis surpris que O.Kaiser p.61à63 passe si vite sur cet aspect du problème.
7. O.Kaiser (p.86) se réfère ici à J.Lindblom, The Servant songs in Deutero-,
Isaiah Lund 1951 p.49. Mais ng' est en parallèle avec ngzr qui est attribué au Serviteur
La racine a été appliquée au Serviteur au v.4 et les nations se sont déclarées guéries au
v.5. Enfin le leçon du grec Imwt para/t ici supérieure au TM (Imô).
8. Recherches de Science religieuse 1955, p.5-55
9. Le triduumpascal, Assemblées du Seigneur 21, p.6-14, Paris 1969.
10. Cf Ps., lxxxix,50, Chr. vi, 42. cf II Sam., vii :15 et ps., cxxxii, 16 (cf 9) Je
ne crois pas possible de suivre A.Caquot Semitica, XV, 1965, p. 46-60 qui voit dans
hesed un acte de David envers le Seigneur.
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LE ROI YOYAKIN ET LE SERVITEUR DU SEIGNEUR 123
xxxviii, 11. C'est un 'é$év nivzeh, v.28 qu'on traduit d'ordinaire par
"outil méprisé". Mais ce sens de 'e$ev, outil, est isolé et nous ne devons
pas oublier que généralement la racine évoque un travail douloureux,
en particulier en Is., xiv,3 pour le service douloureux de l'exil. Quant à
nivzeh, "méprisé", c'est précisément le terme employé pour le Serviteur
non seulement en liii,3, mais en xlix,7 sous la forme bôzèh. C'est un
objet, kely, dont on ne veut plus et le verbe employé est hâphéc, précisé
ment celui qui va être utilisé en liii,10 pour dire que le Seigneur s'est
complu dans sa souffrance avant de se complaire en "sa main". Et là où
la coïncidence devient plus frappante c'est lorsque Jérémie dit à deux
reprises en xxii,30 que Yoyakin ne "réussit pas" (hskyl), c'est le même
verbe, évoquant la sagesse politique efficace, qui est reprise dans les
poèmes en liii.ll. En Jér., xxii,29 apparaît la notion de descendance,
race (zéro') du Serviteur. Or, c'est celle qui domine les derniers versets
du ch. liii (10-12) Si nous lisons la suite, ver. xxiii, 1-6, nous retrouvons
l'image du troupeau errant avec cette différence que cette fois-ci le
serviteur est lui-même du troupeau, mené à l'abattoir et, au v.5, l'annonce
du germe juste (faddyq) appliqué dans le poème (liii,11) au serviteur qui
communiquera cette justice par sa "connaissance" ; or d'après Jér., xxii,16
le bon roi connait (yâdcï) le Seigneur quand il pratique la justice envers
l'opprimé ('âny, ce qu'est le serviteur en lii,4 et 7) et le pauvre.
Cette figure peut être complétée par des traits tirés du livre des Rois.
En Is. liii,8 il est dit qu'il est enlevé חקלméôcer umimisspât. Or en Is., lii,4
le même luqqah est employé pour le peuple ('am) emmené en exil (cf. Jér.,
26). Le livre des Rois (id Jér., lii, 31-34) se termine par la décision
d' 'Evil-Merodak (Awil-Marduk) de "lever la tête" de Yeyakin (nâsa' cf.
lii, 13) de lui rendre ses vêtements royaux et de pourvoir à son entretien
jusqu'à sa mort. Ceci convient à Is., liii,9 où le serviteur à sa sépulture
avec les "pervers"11 et le riche Çâsir, à ne pas corriger, cf Jér., ix,22, Prov.,
x, 15ss en littérature de sagesse). Comme II Reg., xxiv, 9 dit que Yoyakin
fit le mal aux yeux du Seigneur on conçoit qu'il ait été enlevé mimmispât.]?
B. Déjà bien des rapprochements relevés nous montrent que Yoyakin
intéresse l'auteur des poèmes à titre d'héritier légitime de David, porteur
4e l'idéal monarchique. Ceci se manifeste surtout à deux points de vue :
10 la communauté de sort entre le roi et son peuple. On a beaucoup
insisté sur la "corporate personality". Elle joue à plein jusqu'au personna
lisme du Deutéronome et d'Ezechiel xviii. Elle est exprimée en particulier
en II Sam. xxiv où le sort du peuple dépend de la faute et des options de
11. resâ'im pour les païens cf Is xlviii,22, cf 20; Jér., xxv, 31 :ls.,xiii, 11...
12. Plus douteux car le Serviteur est ici innocent (9b)
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David; elle est encore exprimée dans les Lamentations iv,20 où c'est à
l'ombre de l'oint de Seigneur" souffle de nos narines" que le peuple
vit parmi les nations. Dans notre poème c'est la doctrine exprimée en
lii,15 ou les rois et les nations sont en parallèle et jouent le même rôle.
Nous ne étonnerons pas que Is., xl-Iv, qui veut être en continuité avec
le prophète Isaie, reprenne la doctrine de salut par l'Emmanuel mais en
insistant sur la participation du rejeton de Jessé aux souffrances et à
l'humiliation du peuple en exil. L'opprobre dont souffre le peuple en
exil selon Is., xlii,22s, li, 17ss rejaillit sur le roi, appelé serviteur du
Seigneur, qu'il soit David (II Sam., iii, 18) ou Ezechias (II Chr., xxxii,16).
D. Mais tout en partageant le sort de son peuple, le roi a , au nom du
Dieu de ce peuple, une fonction vis à vis de ce peuple. Il était nér ou nyr13
en Israël cf II Sam , xxi,17 ("tu n'éteindras pas la lampe d'Israël") cf I
Reg., x1,36;xv,4;II Reg., v1h,19;II Chr., xx\7) d'où l'expression "lumière
des peuples" appliquée au Serviteur qu' d'après Is., li,4-5, xlii, 4;xlix,6 et
liii, 10 d'après Qumran et LXX donnera lumière non seulement à Israël
mais aux peuples qui recevront par Israël la Torah.
La fonction du roi est aussi d'intercéder pour le peuple auprès du
Seigneur comme on le voit par la grande prière de Salomon en I Reg.
viii qui intercède aussi pour les nations (viii,41-43). pg" veut certainement
dire "intercéder" comme en Jer., vii, 16, xxxvi,25 et Is., lix,16. Dieu
avait constitué le דבעintercesseur, v.6 d'où sa souffrance et sa mort; il le
constituera intercesseur pour les pécheurs et les païens au v.12 et même
temps qu'il "porte, nasâ"' ceux dont il a la charge comme Moïse en
Num.xi,ll ;Deut.,i.l2 et comme le fera la nâsV d'Ezechiel.
Mais, avec Orlinski, je ne crois pas qu'il faille parler ici de
substitution vicaire. Le roi n'est Stellvertreter que comme un roi a la
responsabilité de son peuple. Autant je crois que la mort du Servi
teur est réelle, avec insistance sur son tombeau, autant la fonction
d'intercession du futur davidide dont Yoyakin est l'image me paraît
assurée car c'est pour l'avenir Çim tâsym napsô) que le davidide
fera de sa mort un sacrifice ,aSam pour les nations, autant la survie
du Serviteur est pâle. Je suis de plus en plus porté à voir dans 10b
une relative asyndétique ou zerd est le sujet: "une postérité verra qui
aura de longs jours"; de même en 11b c'est la postérité, la nouvelle
race (celle d'Is. lxvi,8), qui verra la lumière et sera rassasiée de connaissan
ce de même qu'en Is.,xi,9 c'est par la judicature du rejeton de Jessé
que "'e pays sera rempli de la connaissance du Seigneur" Il n'y a pas de
13. II ne para/t pas possible de changer le sens du mot comme certains l'ont
proposé puisque la locution hébraique utilise le verbe kbh, éteindre.
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LE ROI YOYAKIN ET LE SERVITEUR DU SEIGNEUR 125
14. E.Kutsch, Sein Leid und Tod-unser Heil\ Einse Exegese von Jesajja 52,
12-53, 13, Neukirchen 1967
15. Die hebréische fVurzel חיש, dans Vet. Test, xix, 1969, p. 362-371, spéciale
mene p. 364s.
16. On sait cette valeur de la conjugaison intensive en hebreu, cf Jotton, 52d
Gesenius-Kautsch, 52g D.Daube, dans Vet. Test, 1961, p. 262.
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