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de Besançon
Gitton Michel. Les divines épouses de la 18<sup>e</sup> dynastie. Besançon : Université de Franche-Comté, 1984. pp. 5-
142. (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 306);
doi : https://doi.org/10.3406/ista.1984.1788
https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_1984_mon_306_1
Michel GITTON
de la 18e dynastie
Centre National
Publié avec
de laleRecherche
concours Scientifique
du
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(1) Ainsi Winlock (The Tomb of Queen Meryet Amun, p. 61-62) : "We can state that
any princess who bore the title of "the God 's wife" must hâve been
the wife of a King or at least of a King's heir" . Sur le rôle dynastique
de l'Epouse du Dieu, voir encore B. Schmitz, Unt. zum Titel s3-njswt
"Kônigssohn", p. 306.
(2) L'ensemble de ce travail est résumé dans Ann. EPHE, Ve section, 73
(1965-66), p. 81-82.
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te (5). La mise en valeur de ses charmes, allant de pair avec son nom
("celle que son maître désire") (6), suggère que le titre d'Epouse de Dieu
(doublé ici de celui de Main de Dieu , évocation assez crue de la
masturbation d'Atoum dont est issu le couple initial) (7) fait allusion à une
véritable hiérogamie : la prêtresse était sensée réveiller l'appétit sexuel du
Dieu (8).
(6) Sur les particularités de la perruque, cf. Boeser, o.c., pi. 22 [fig.l5J
Vandier, Manuel III, p. 255. L'Epouse du Dieu est souvent représentée avec
;
le crâne moulé dans une résille de ce genre, cf. Gitton, BSFE 75 (1976),
p. 38-46, n.40, et infra, p. 40 .
(6) La lecture *I j j-mr . t-nb . s de Ranke (PN 1,7, 22, cf. II, 337) suppose
l'adjonction de deux éléments : *Iy_ (surnommée :) Mrt-nb.s. P. Vernus, que
nous avons consulté à ce sujet, pencherait plutôt pour une "double
identité par justaposition" en se fondant sur les arguments suivants :
1) les noms doubles ne sont pratiquement pas attestés avant la seconde
moitié de la 12e dynastie. 2) le nom Mrt-nb.s n'est pas connu jusqu'
ici, mais il existe un Mry-nb . f (PN II, 291,13). Il se pourrait
encore que mrt-nb.s soit une épithète particulière à la fonction de la dame;
le titre d'Epouse du Dieu est parfois renforcé en "Epouse aimée du Dieu"
(hmt-mryt-ntr) , cf. Davis-Naville, The Tomb of Hatshopsttû, p. 109, fig. 3;
Legrarn7~ASATT 5 (1904), p. 131.
(7) Le titre figure fréquemment dans la titulature des Epouses du Dieu
thébaines dès le début de la 18e dynastie, cf. J.L [ eclant j , LdA' II,
813, s.v. Gotteshand . L'origine héliopolitaine du thème de la main
divine est évidente : une déesse ainsi appelée, considérée comme la
mère de Shou et de Tefnout, est citée, à côté d'Atoum, dès la Première
Période Intermédiaire, cf. Vandier, RdE 16 (1964), p. 60-61 ; 17 (1965),
p. 126-127.
(8) Cette fonction ressort de plusieurs des rites dans lesquels est engagée
l'Epouse du Dieu et qui nous sont décrits sur les parois des grands
temples thébains. L'Epouse du Dieu est essentiellement celle qui apaise
(contente : Ijtp ) le dieu, cf. M.Gf ittonl et J. LÊclantl t LdA II,
793.799, s.v. Gottesgemahlin.
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ι
en dehors du clergé d'Amon, depuis l'Ancien Empire, cf. Graefe,
art . cité , p. 81 ; Wb V, 430,6. Une attention particulière devra être
accordée aux prêtresses nommées «a· C Jfcjp III faisant partie de la cour
de Soukhos (Gardiner, RdE 11 (1957), p. 53, pi. 4, Ί .128,
cf. Yoyotte, Ann. EPHE Ve section, 76 (1968-69), p. 117, et qui
voisinent avec "J-f-JP m ^ J»i "déesses-épouses", qui ne sont pas
sans évoquer les Epouses du Dieu ; Gardiner souligne (n.5) que ces
personnages interviennent dans un contexte où il est question de
"Sobk's sexual powers and attractiveness to the opposite sex".
(15) Pap. de l'ermitage 1116 A, R° , 1 .16. 33. 37. 86. 119. 137. 153. 175. 178. 192.
199 ; Pap. Louvre Ε 3226 (Mégally, Le papyrus hiératique comptable Ε
3226 du Louvre , pi. 25 [A, X, 8] ) ; Ostracon D. el M. 208 etc..
(16) Pour hmt-njr : Kees, Totenglauben , p. 245 ; en général : Helck,
Untersuchungen zu den Beaumtentiteln- jdes_.agypti'schent alten Reiches,
p. 93-95.
(17) On sait toute la complexité du problème : il existe un usage
dynastique du titre .ifc-ntr et un usage sacerdotal, qui paraissent
irréductibles l'un à~~LrâTTtre (cf. Gardiner, Onomastica, 1, 47*-53* qui
conclut, après une présentation nuancée des faits, dans un sens
différent du nôtre). Mais des variantes comme ~^*ô*" ,
(Gauthier, Le Personnel du Dieu Min , p. 26) semblent en définitive
prouver que nty ne désigne pas le roi, mais bien la divinité. Le
it-Mnw rappelle d'ailleurs la hmt-Mnw dont il a été question plus haut;
le personnel sacerdotal du dieu de Coptos comportait donc toute une
famille qui entourait la divinité de ses soins : un père pour le
protéger, une épouse pour le réjouir.
(18) En dernier lieu Berlandini, Hommages à la mémoire de Serge Sauneron ,
I, p. 100-109 ; spécialement p. 102, η . 1.
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momies (3) :
1) un, découvert en 1859 par Mariette dans une cache sommaire sur le site
de Drah Abou el Neggah, entouré de canopes et d'une collection de parures
somptueuses au nom de Kamosis et d'Amosis (4); il appartient à la j,, .in n
(7) CGC 61001 , les ressemblances, tant pour la décoration que pour la
menuiserie, ont été aperçues par Daressy, Cercueils , p.2, et par
Winlock, JEA 10 (1924), p. 251, n.5.
(8) Vandersleyen , o.c. , p. 209.
(9) Texte dans Urk. IV, 14-24. Sur la portée historique de ce document, cf.
Vandersleyen7~o.c. , p. 129-196.
(10) Wiedemann, A'gyptische Geschichte, p. 316-317 cite la stèle Leide V 8,
le sarcophage Leide M 5 , la T. Théb. A 18 (Sheikh Abd el Gournah),
ainsi que le sarcophage de Boutehamon ; il s'agit à chaque fois de
documents très postérieurs à la 18e dynastie. La place d 'Ahhotep n'est d'
ailleurs pas constante dans les différentes listes, c'est ainsi qu'on
peut la trouver entre Amosis et Mérytamon (Anherkhâouy), ou en parallèle
avec Ahmes Néfertary (table de Clôt Bey et probablement T. Théb. 19).
(11) II existe des listes plus ou moins développées de ces personnages, qui
semblent avoir été réunies peu à peu autour de la figure prestigieuse d'
Ahmes Néfertary ; on les appelle les "seigneurs de l'Occident" (ou
"de l'éternité") (cf. Sethe, Tronwirren, p. 3. 68*-69* (Anhang II) ;
Winlock, JEA 10 (1924), p. 219-221 ; Gitton, AN- , p. 83). Sethe (o.c.,
p. 5) détruit un autre argument en montrant qu'Ahhotep n'est sûrement
pas la grand 'mère d ' Hatshepsout : l'équation, admise jusque là, entre
Ahmes (mère d' Hatshepsout) et Ahmes Nebetta (Louvre Ν 496), qui est
connue comme fille d 'Ahhotep, ne peut être retenue ; il démontre , par
ailleurs, que les titres données aux reines dans les listes décrites
plus haut ne s'entendent pas forcément par rapport à Aménophis 1er, comme
le croyait Maspéro, sinon il faudrait attribuer à ce roi au moins cinq
épouses principales !
(12) PM 1/2, 667 ; Lansing, BMMA 15 (1920), Dec. Part II = Egyptian
Expédition I9I8-I920, p. 9-10.
(13) Cette thèse a été surtout développée par Hayes, Scepter II, p. 52 ;
elle figure encore chez F.J. Schmitz, 6.c. , p. 59.
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1 - sur les titres Fille du Roi, Soeur du Roi et Epouse du Roi , portés sur
les documents contemporains (16) ;
2 - sur le fait que la stèle d'Abydos (CGC 34002) est dédiée par Amosis
à Tétishéri désignée comme la "mère de (sa) mère et la mère de (son)
père" (17);
3 - sur sa présence juste après Taâ (II), et en parallèle avec lui, sur la
statue du Louvre dédiée au prince Ahmes défunt (18).
Elle vécut jusque sous le règne de son petit-fils (22). Elle semble
avoir été oubliée assez vite par la postérité (23).
Ahhotep épousa Séqenenrê Taâ à une date qui ne nous est évidemment
pas connue. Quand celui-ci mourut brutalement âgé de la trentaine (24), elle
lui avait donné au moins six enfants (25).
(22) Elle apparaît en même temps qu 'Amosis. sur la stèle de l'University Collège
de Londres (Stewart, o.c. , pi. I [lj ) qui date probablement de la
minorité du roi (Vandersleyen, Guerres d' Amosis , p. 195-196 ; 210 £doc.93)
Par contre elle est mentionnée comme défunte sur la stèle d'Abydos durant
la seconde moitié du règne (mj'-t — hrw dans le corps du texte; rituel""
cnh.tî,
qui figure à côté de son cartouche, sur le cintre, est purement
et ne contredit pas l'indication du texte). Elle reçut une fondation que
l'on a tenté de situer dans la région memphite, donc après l'expulsion
des Hyksos, mais elle a pu être conférée à titre posthume, si bien qu'on
ne peut en-tirer aucune indication sur la date de sa mort (Erman, ZÀS 38
(1900), p. 150 ; état de la question dans Redford, History and chronology
of the 18 th Dynasty , ρ . 39-40 ) .
(23) Aucune des listes de l'époque ramesside ne la mentionne, semble-t-il,
parmi les patrons de la nécropole.
(24) Maspero, Momies Royales, p. 558 ; Winlock, JEA 10 (1924), p. 249, n.2 ;
Harris-Weeks, X-Raying the Paraohs, p. 122 ; Harris-Wente, A X.Ray
Atlas of the Royal Mummies, p. 210.211.243.244 ; cf. également Bietak-
Stouhal, Die Todesumsfinde des Pharaos .Séqenenrê , p. 29-52.
(25) Pétrie ( A History of Egypt II, p. 13) lui attribue 13 enfants (8 garçons
et 5 filles), mais il compte parmi eux Ouadjmes et tous les noms
figurant après celui d'Ahhotep dans l'inscription de Khâbekhnet.
(26) Urk. IV, 21, 8 ; 30, 4.
(27) Smith, The Fortress of Buhen. The Inscriptions, p.77, pi. 80 fl"l .
(28) Pétrie, Researches in Sina i, fig. 144 Î2~j , p. 137.
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(29) Louvre Ε 15682 = Urk. IV, 11-13. Ce document a été souvent mal compris
et les deux derniers noms (Taâ et Ahhotep) considérés à tort comme ceux
d'un frère et d'une soeur du défunt alors qu'il s'agit de ses parents
(Gauthier, LR II, 160-161 ; Redford, o.c. , p. 32 ; contra : Winlock ,
art, cité , p. 256 ; Sethe, Thronwirren, p. 4, qui considère néanmoins
que Taâ est en fait Taâ 1er).
(30) Vandersleyen (CdE 52 (1977), p. 239-241) a proposé , sur des bases
fisantes à notre avis, de l'identifier avec Ahmes Sapaîr . Ce prince Ahmes
est peut-être le Fils du Roi Ahmes mentionné sur les listes de Khâbekhnet,
ou encore celui que nous font connaître deux oushebtis de Drah Abou el
Neggah (Northampton, Theban Necropolis, p. 31 [11.16J ; pi. 18-19)
ainsi qu'un scarabée (Newberry, Scarabs , pi. 26 \6] ), cf. Winlock, JEA
10 (1924), p. 256. Il existe aussi un sarcophage miniature au nom du
Fils aîné du Roi Ahmes (écrit \o/ ), qui pourrait bien être notre
Ahmes de la statue du Louvre, cf. Dolzani, La Collezione egiziana del
Museo del Academia dei Concordi in Ravigo , p. 11.14 ;'pl. 6-7 Qn° 5J .
On a voulu voir un frère de cet Ahmes dans le prince Bînpw cité à côté
d'un Ahmes sur une statuette d'époque saïte (CGC 38189) donnant quatre
noms princiers de la 17e dynastie. Binpw est aussi mentionné dans la
liste de Khâbekhnet. On peut hésiter à y voir un nouvel enfant du
couple Séquenenrê- Ahhotep. Il est plus probablement le fils d'une
épouse secondaire du roi ou même celui de Kamosis (cf. Schmitz, Amenophis I,
p. 44).
(31) On a voulu donner à l'expression s 3 t nswt wrt un sens dynastique précis
(celle de princesse qui était destinée à devenir reine) mais cela
semble introduire une rigueur peu dans les habitudes de la terminologie
titulaire égyptienne cf. Schmitz, Unt. zum Titel si -njswt, "Konigssohn",
p. 254).
(32) Vandersleyen·, CdE 52 (1977), p. 238.
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à sa place pendant son très court règne. Après lui, le roi Amosis a connu,
n'en déplaise à F.J. Schmitz (40), une minorité de plusieurs années avant
d'avoir l'âge de régner. Il est donc plus vraisemblable d'admettre que
Kamosis appartenait à une branche collatérale, qu'il était peut être le
frère du roi défunt et que c'est sans doute la raison pour laquelle on a
fait appel à lui pour remplacer ce dernier après son décès brutal.
(40) Amenophis I. , p. 39, cf. notre CR. paru dans Bi.Or 37 (1980), p. 318.
(41) CdE 52, p. 239 ,n . 5 (se terminant p. 240).
(42) Toile funéraire de cette princesse trouvée dans la Vallée des Reines
(PM 1/2, 756) et aujourd'hui conservée au musée de Turin (Suppl. 5051) ,
cf. en dernier lieu : Ronsecco, "la Tela funèbre délia principessa Ahmose",
Oriens Antiquus 14 (1975), p. 147-152. La princesse est Fille du Roi et
Soeur du Roi et jamais Epouse du Roi , son nom est écrit par le signe **^ ,
ce qui dénoterait qu'elle vécut au moins jusqu'à la fin du règne d'Amosis
et peut-être beaucoup plus tard (Vandersleyen discerne une évolution du
signe qui indiquerait le début du règne de Thoutmosis 1er, lettre du
22/8/1967).
(43) T. Théb. 320 ; PM 1/2, 658-667.
(44) Sur cette princesse et sa mère, Cf. Maspero, Momies Royales , p. 622-623 ;
Daressy, ASAE 9 (1908) p. 95-96 ; Schmitz, Amenophis I ., p. 42-43. On
a aujourd'hui 7 documents sûrs au nom d' Hénout Toméhou/Témehou :
a -[tj^ F??^??)- <>2>}\'~' A stèle UC 14218 = Stewart, o.c.
pi. 2 £l' , p. 1 ; date : début 18e dynastie ;
b - 4_?? vel JmIjîJ , ] , fragment d'une stèle d'Odessa = Touraiev,
Catalogue du Musée d'Odessa , p. 13-14 (n° 123); date : début 18e
dynastie ; reierence aimaûiement communiquée par J. Yoyotte ;
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forme du nom de sa fille, très proche des noms des autres enfants de Séqenenrê
(46), mais cet argument n'est pas décisif, comme nous venons de le voir.
Nous préférons remarquer que le nom de la nourrice d 'Ahmes Hénout Toméhou est
probablement Rc 1 (47), connue pour avoir été également la nourrice d'Ahmes
Néfertary (48); dans ce cas, Inhâpi aurait été une autre épouse de Séqenenrê ,
mais peut-être aussi sa soeur (49).
§ 4 : La mort d'Ahhotep.
Tant qu'on supposait qu'il avait existé une autre Ahhotep épouse
d'Amenophis 1er, on faisait disparaître Ahhotep I sous Amosis (50). Il
n'existe plus aucune difficulté pour reconnaître en elle la reine
mentionnée en l'an 10 d'Amenophis 1er sur la stèle de Kares (51). Cette
inscription trouvée à Drah Abou el Neggah rapporte te décret (wd) qui a été
porté en faveur du rpc -h3>ty- , htmw bîty, smr wcty, mr-pr nbw, mr-pr hd,
mr-pr wr nVtnwt-nswt ? *¦ h-htp *nh . ti , whmw K 3 rs ; ce décret émane de la
mère du roi dont le nom est cité ci-dessus, elle garantit à Kares, en, échange
des services rendus, diverses faveurs dont la construction d'un cénotaphe
"sur le terrain du grand dieu maître d'Abydos". Kares semble avoir été de
tout temps au service de la reine qu'il appelle à longueur de temps
"sa dame" (hnwt.f) , expression qui alterne avec l'appellation mwt-nswt qui
désigne à elle seule Ahhotep (52). La question posée est évidemment de savoir
si ce texte a été écrit du vivant de la reine. La locution cnh. ti (ou di cnh
au masculin) n'a pas toujours la signification "en vie" par opposition à
m3c-fcrw "défunt", elle peut renvoyer, dans certains cas, à l'époque où un
souverain était encore en vie, par opposition au présent (53). Mais dans le
cas qui nous occupe, il semble vraisemblable que le document est contemporain
de la mesure prise et que Kares commémore les faveurs qu'il a reçues au
moment de prendre sa retraite, alors que la reine et lui devaient être déjà
avancés en âge. La présence d'Ahhotep sur un document de l'an 10 d'Amenophis
n'a rien d'invraisemblable, car, même dans l'hypothèse où il n'y aurait eu
aucune corégence entre ce roi et son père, on ne peut guère attribuer à Amosis
plus de 25 ans de règne et 35 ans d'âge ; s'il est né alors que sa mère avait
25 ans, on a le total 25 + 35 + 10 = 70 ans.
Ahhotep ne dut pas survivre très longtemps à ces événements. Elle fut
enterrée sous Amenophis 1er, comme en témoigne la forme de son sarcophage (55)
Sa tombe devait se trouver dans le secteur de Drah abou el Neggah (56).
Soeur du Roi ) et qu'elle aurait été Epouse du Dieu avant Ahmes Néfertary
(66). De fait, les premières apparitions de la grande reine sont
pratiquement contemporaines de cette stèle et peuvent même être légèrement
postérieures : plusieurs documents à son nom sont connus avant l'évolution du
signe de la lune (pour lequel on possède un terminus ad quem : l'an 22),
mais aucun n'est sûrement daté (67). Sans discuter ici tous les présupposés
de la thèse de Vandersleyen, nous voudrions souligner que rien ne paraît
rattacher Satamon de la descendance de Kamosis. La seule fille connue dans
l'histoire s'appelle précisément Satkamose, pour la distinguer des enfants
d'Amosis avec lesquels elle a vécu. Satamon est associée dans la mémoire
des générations ultérieures avec Ahmes Néfertary et Amenophis 1er, avec
lesquels elle est représentée (68). Sans doute est-il étrange que la fille
d'Amosis et d'Ahmes Néfertary soit déjà représentée en l'an 18 en adulte
et qu'elle porte le titre d'Epouse du Dieu en l'absence de sa mère, mais
l'érection de cette stèle a pu obéir à des motifs qui nous échappent et
commémorer un événement auquel Satamon était personnellement associée (sa
promotion anticipée aux fonctions d'Epouse du Dieu, par exemple). La
représentation en adulte ne prouve pas nécessairement qu'elle avait dépassé l'enfance.
Enfin, il faut se souvenir que l'âge du mariage d'Amosis et d'Ahmes Néfertary,
déduit à la suite des travaux de Vandersleyen sur les campagnes de ce roi (69),
n'est pas à l'abri d'une remise en cause.
3 - "Ie- h-ms : Deux documents nous font connaître une Epouse du Dieu Ahmes ;
d'après la forme des signes de la lune, ils datent d'avant l'an 22 d'Amosis
On peut se demander s'il s'agit dans les trois cas du même personnage,
Les documents (b) et (c) comportent un cartouche à l'inverse de (a), le
document (c) étant tardif peut venir d'une erreur et se référer à la reine Ahmes,
mère d'Hatshepsout, auquel on aurait attribué le titre d'Epouse du Dieu
qu'elle n'a jamais porté.
(71) Turin Cat. 6921 ; Bibliographie dans PM 1/2, 748.= pi. I du présent ouvrage.
(72) U.C. 8523=Stewart, Egyptian Stelae and Paintings from the Pétrie
Collection , I, pi. 45 [3 1 ; p. 56.
(73) JEA 10 (1924), p. 256.
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si toutefois c'est bien elle qui est mentionnée parmi· -les enfants de Séqenenrê
et Ahhotep sur la statue du Louvre (75). L'absence de cartouche et du titre
d'Epouse du Roi sur le document (a) reste troublant, à moins de supposer
qu' Ahmes Néfertary aurait exercé cette fonction fort jeune, avant son
mariage avec Amosis . . .
1 - une maison ou plus exactement un domaine (pr) qui est peut-être identique
avec les 6 aroures de terres basses mentionnés dans la liste des biens
attribués ;
2 - des métaux précieux : or, argent en lingaux ou en objets ouvrés, cuivre
sous forme de diadèmes ;
3 - des parures (vêtements, voiles) et des onguents ;
4 - une réserve de nourriture (400 boisseaux d'orge);
5 - du personnel masculin et féminin.
(9) On s'est trop habitué à considérer que le titre d'Epouse du Dieu avait
une valeur dynastique et était porteur de l'hérédité au trône. Cf Redford
(History and Chronology of the 18 th Dynasty , p. 71) : the queen (revêtue
du titre d'Epouse du Dieu) was the repositary of that power which, when
bestowed at birth upon her offspring, distinguished him from ail other
quasi-royal progeny as the rightful heir to the throne. Other royal
relatives, even the king himself, did not really figure in determining the
succession ; the queen was the heiress, and the right to the throne
passed through her. La preuve a été faite maintes et maintes fois que
l'Epouse du Dieu n'est pas nécessairement mère de l'héritier royal (LdÂ
iFj 794-795) . Êfune façon générale, il faut se garder de plaquer sur la
royauté égyptienne une logique juridique qu'elle semble avoir ignorée.
Cf. Otto, "Légitimation des Herrshens im pharaonischen Âgypten" , Saeculum
20 (1969), surtout p. 402-403 (à propos des reines).
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Mais elle est confirmée par un autre indice, la présence dans cette
région d'une "maison de l'Epouse du Dieu" (plus tard de l'Adoratrice") (16)
qui ne pourrait bien ne faire qu'un avec le domaine d'Ahmes Néfertary,
1 'Epouse du Dieu par excellence. Nous avons énuméré, en leur temps, les
textes qui militent en ce sens (17). Il convient de citer particulièrement une
stèle de la 19e dynastie (18) de provenance inconnue, dont le texte
(fragmentaire) mentionne la constitution d'un domaine sur le territoire de
Hr.î hr- 'imn , à partir des champs qui faisaient partie de la "Maison de
l'Adoratrice" :
qu'il faut sans doute traduire : "ont été donnés pour cette fondation :
On voit que la fondation, ainsi constituée a pris des terrains dans deux
régions opposées de la nécropole thébaine : le sud (Thn- *"ltn est un des noms
du palais d' Anénophis III à Malkata) (19) et le nord, puisque Hr.l-hr- -Ίΐηη
marque la frontière du nome thébain vis-à-vis de son voisin coptite (20),
son nom signife qu'il fait face au temple de Karnak (21). Nous sommes bien
bien dans la région de Gournah (22).
(24) LD Text , III, 101. Ce document a donné lieu à de vives discussions pour
tenter de déterminer l'identité et la date des personnages ; en dernier
lieu : Kitchen, JEA 58 (1972), p. 190-191, pour qui le nom de Ramses VI
appartient à la gravure primitive.
(25) Otto, Topographie des thebamischen Gaues, p. 48 ; Yoyotte, Les Pèlerinages
( Sources orientales, 3 ) , ρ . 41 .
(26) Otto, o.c, p. 58; Gitton, AN , p. 94 (n. 103).
(27) T. Theb. 166 = Piehl, Inscriptions hiéroglyphiques, I, pi. 99 [,κ]
(et non T.Théb. 85, comme le donne par erreur Helck, Materialien I,
p. 87) ; T. Theb. 23 = Wb Zettel (Th.Tb) 1962.
(28) On tend d'ailleurs à remonter la date des premières mentions : si le
Pap. Hermitage 1116 A ne peut être daté avec certitude du règne de Thout-
mosis III (cf. Posener, Ann . CdE , 62e année, p. 291-292), mais peut-être
d'Amenophis II ou même de Thoutmosis IV, le Pap. Louvre Ε 3226 A est, lui,
daté clairement de l'an 32 de Thoutmosis III (Megally, Recherches sur
l'économie, l'administration et la comptabilité égyptiennes à la 18e
dynastie, p. 138-140) ; l'Ostracon édité par Cerny-Gardiner, Hieratic Ostraca,
pi. 36 [2\ parait remonter à Hatshepsout. P. Vernus a trouvé une mention
du Pr-dw3"t à côté du Pr- C3 ι du Pr hmt-nswt ( ? ) , et du Pr-wrt-tinry t sur
- 36 -
et que rien ne nous indique qu'elle ait existé depuis le temps d'Ahmes Néfer-
tary, ni surtout qu'elle ait subsisté au même endroit.
une tablette qui date de l'an 5 de Thoutmosis III (RdE 33 (1981), p. 107).
Dès le milieu de la 18e dynastie, il s'agit d'une fondation considérable,
comme l'écrit W. Golenischeff (Les Papyrus hiératiques de l'Hermitage
impérial , p. 5-6) : 1 ' "Adoratrice de la I8e dynastie devait déjà jouir
d'une position indépendante et privilégié, puisqu'elle possédait sa
propre maison et au moins deux importants dépôts de grains, administrés
par des employés de la couronne même " .
(29) CGC 60I0I0 ; Maspero, Momies Royales , p. 539 ; PM 1/2, 659. Sur le nom,
cf. Ranke, PN I, 308, 11.
(30) Plusieurs briques estampillées au nom du "majordome de l'Epouse du Dieu
Hatshepsout" proviennent de Gournah (LD III, 25 bis £g.l.mj ), mais il
ne semble pas s'agir des ruines du Mn-St mais d'un site plus au sud,
probablement le temple bas d'Hatshepsout (PM II, 423-424 et non le temple
funéraire de Thoutmosis III, PM II, 429) ; des briques semblables ont
été trouvées jusqu'à Deir el Medineh (cf. Bruyère, Deir el Médineh
( 1935-40) II, p. 31 (3] et 37 [62] ; fig. 98).
(31) Cf Urk. IV, 398 : où Hatshepsout est mentionnée "comme fille royale aînée".
Dans les titres de Senenmout , son nom η 'apparaît pas; celui-ci est appelé
alternativement : mr-pr wr, mr-pr wr η fomt-nswt, mr-pr wr η hmt-ntr ..
- 37 -
(32) Sur l'équation Hmt-ntr = Ahmes Néfertary, cf. AN' p. 85. Certains se sont à
juste titre demandés si Pr-dw3t (Pr-Hmt-ntr) n'était pas dans tous les cas
une abréviation de pr Hmt-ntr Vl'h-ms Nfrt-iry (Mégally, Recherches...,
p. 139), tandis que- 3'SûTrës-oonTTnuaient à~vôuloir distinguer les deux
(Helck, Materialien I, p. 123 : "Hier ist es jedoch in Einzelfàllen
unsicher, ob es sich um das pr der Gottes gemahlin handelt oder um die
Tempelanlage der Ahmes Nofretere, die auch abgekurzt nur als Gottesgemahlin
bereichnet werden kann"). On peut penser que le domaine de l'Epouse du Dieu
a été perçu comme la demeure de la reine divinisée dont l'Epouse du Dieu
l'Epouse'
(vivante) était l'incarnation. Dans certains rites se déroulant au Mn-st,
du Dieu régnante semble avoir joué le rôle d'Ahmes Néfertary pour
accueillir dans son temple le cortège d'Amon (Cf. Gitton, AN, p. 78-79).
(33) LdA. II, 796-797.801. Sur l'organisation du Pr-hmt-ntr, cf. Graefe "La
structure administrative de l'institution de ? 'Epouse Divine d'Amon"
(communication au 2e Congrès des Egyptologues) , et maintenant Untersuchungen
zur Verwajtung und Geschichte . der Institution der Gottesgemahlin des
Amun von Beginn des Neuen Reiches bis zur Spâtzeit ÇÂgyptol . Abh . 37 ) .
- 38 -
Or, avec Ahmes Néfertary, on connaît au moins un cas où elle est figurée
en officiante, sur le même plan que d'autres prêtres et prêtresses
"professionnels". Il s'agit d'un bloc en calcaire faisant partie d'une construction
d'Amenophis 1er dont on a retrouve plusieurs fragments, notamment dans la
cour de la cachette (39).
Ces restes de décoration nous ont conservé des scènes très originales :
la purification pour l'entrée au Temple, l'appel des dieux pour le repas du
(36) Borchardt, Das Grabdenkmal des Konigs Sahu-re, II, pi. 48.
(37) Naville , The XIth Dynasty Temple at Deir el Bahari , I, 12 [A] ; 17 ( eV
II, 11 ; Macadam, JEA 37 (1951), p. 20-21, pi. 6.
(38) Ahmes, la mère d'Hatshepsout, n' apparaît toujours qu'en second dans les
actes rituels (par exemple : Naville, Deir el Bahari I, pi. 16).
(39) Bibliographie dans PM II, 74.
- 40 -
Dans la plupart de ces rites figure l'Epouse du Dieu, mêlée aux autres
officiants, mais toujours seule de son espèce. Il y a là la preuve absolue
qu'à la 18e dynastie, l'Epouse du Dieu jouait un rôle spécifiquement
sacerdotal, parallèlement à ses fonctions officielles à la cour (44). Pour lever
toute incertitude, on a la chance que sur le bloc d'Amenophis 1er
représentant l'accès au temple et les ablutions s'y rapportant, l'Epouse du Dieu
se trouve mentionnée non seulement par son titre (comme c'est le cas habituel-
lement), mais par son nom : Ahmes Néfertary. On lit : lôôj \NII3t\\ J| . (45)
Nul doute ne saurait donc subsister : sous le règne de son fils, Ahmes
Néfertary exerçait bel et bien les fonctions cultuelles d'Epouse du Dieu .
Sa vie toute entière est à réexaminer à la lumière de cette constatation.
(50) On compare, dans le même sens, le rôle de la reine mère Ahhotep dans les
premières années du règne (Vanderleyen, Guerres d'Amosis, 5e Partie).
(51) Gitton, AN , p. 28-31.
(52) Pétrie, Researches in Sinai , p. 142, fig. 148 £5J (Ahmes, mère de Thoutmosis
1er).
(53) Pétrie, o.c, figf; 148 (V) (Mérytamon), [l~] (Néfrourê).
(54) Dans le temple d'Hathor à Sérabit el Khadim les restes d'Ahmes Néfertary
(1 vase, 1 contrepoids de menât , 1 manche de sistre) se rencontrent en
nombre à peu près égal avec ceux d'Amenophis 1er (1 (?) contrepoids de Menât ,
1 manche de sistre). Le seul contrepoids de menât trouvé dans la chapelle
de la Vache Hathor à Deir el Bahari est au nom d'Ahmes Néfertary, etc..
4>
TROISIEME PARTIE
§ 1 : Position du problème .
Cette énumération a été reprise par la plupart des auteurs qui se sont
occupés des Epouses du Dieu (2). Obnubilés par l'idée que celles-ci étaient
porteuses de l'hérédité royale, ils se sont ingéniés, à la suite de Sander-
Hansen lui-même, à prouver qu'elles avaient été mariées, ou au moins fiancées,
à un roi ou à un héritier au trône : Sapaïr pour Mérytamon (3), Amenophis 1er
pour les trois autres. Quatre soeurs auraient été ainsi successivement >es
Epouses du Dieu et seule la quatrième aurait eu un enfant (une fille Ahmes
"nebta") (4), qui serait devenue à son tour Epouse du Dieu et aurait apporté
ses droits au trône à Thoutmosis 1er.
(1) Gottesweib, p. 6.
(2) Redford, History and Chronology of the 18 th Dynasty, p. 72 ; Tanner,
ZÀS 102 (1975), p. 51-52, qui s'efforcent de préciser l'ordre de
succession, en supposant des décès successifs frappant les enfants du couple
royal .
(3) Sander-Hansen, o.c. , p. 6, n.l.
(4) Hayes, Scepter II, p. 34 et Redford, (o.c. , p. 72 ) font d'Ahmes une autre
fille (la cinquième) d'Amosis et d'Ahmes Néfertary.
- 45 -
mais il n'y a plus lieu de chercher à tout prix à son titulaire un rattachement
avec la transmission de l'hérédité dynastique. Pour plusieurs de ces princesses,
on ne pourrait établir un mariage avec l'héritier au trône qu'au prix de
suppositions arbitraires. De plus, il semble qu'on n'ait pas assez distingué
entre plusieurs homonymes, si bien que le dossier des Epouses du Dieu de cette
époque est certainement à revoir intégralement (5). L'une est déjà
purement et simplement à supprimer, il s'agit d'Ahhotep II dont nous avons montré
ci-dessus l'inexistence . Pour Mérytamon, une étude spécifique s'impose pour
distinguer la fille d'Ahmes Néfertary et plusieurs princesses du même nom.
Pour Satkamose, il faut remettre en cause son classement parmi les enfants
d'Amosis. En revanche, Satamon, récemment étudiée par Vandersleyen et située par lui
à la génération précédente, doit pouvoir être maintenue parmi les enfants d'Amosis.
Ce n'est qu'après ce travail que l'on pourra tenter de voir comment a pu
s'opérer la transmission du titre du vivant même d'Ahmes Néfertary.
§ 2 : Satkamose .
Elle est principalement connue par une momie trouvée dans la cachette de
Deir el Bahari, dont les inscriptions, hâtivement peintes sur les linges au
moment de la réinhumation, mentionnent :
A - la Fille du Roi, la Soeur du Roi, la Grande Epouse du Roi Ahmes Satka (sic)
qu'elle vive ! (6)
B - la Fille du Roi, la Grande Epouse du Roi Ahmes Satkamose, qu'elle vive !(7)
Depuis Maspero, qui s'est le premier penché sur les restes de cette
princesse, on fait de Satkamose une fille d'Amosis et d'Ahmes Néfertary et une
soeur-épouse d'Amenophis 1er (8). Maspero arrivait à cette conclusion en se
(5) Nous reprenons ici la substance d'une étude commencée dans le cadre du
séminaire de M.J. Yoyotte en 1964-1965 (Cf. Ann. EPHE. Ve section. 73
(1965-66), p. 81-82).
(6) Momies Royales, p. 541, fig. 11.
fondant sur l'élément Ahmes qui figure dans le second cartouche et qui
paraissait caractéristique des enfants d'Amosis et également sur la présence de
Satkamose sur une stèle du British Muséum derrière Amenophis 1er et Ahmes
Néfertary (9). Il interprétait le nom : "(petite) fille de Kamosis", car,
pour lui, Ahmes Néfertary était fille de ce prince. Les auteurs ultérieurs
n'ont pas retenu cette explication mais ont gardé le schéma de parenté de
Satkamose en faisant d'elle une fille d'Amosis et une épouse d'Amenophis 1er
(10), sans s'apercevoir que son nom devenait incompréhensible.
(9) BM 355 (297), cf. Hieroglyphic Texts from Egyptian Stelae etc... VI, 33.
Cette stèle provient d'Abydos (PM V, 96), elle est d'abord entrée dans
la collection Sait.
(10) Pétrie, History of Egypt II, p. 34 ; Gauthier, LR II, 194-195 ; Buttles,
Queens of Egypt, 72-73 ; Sander-Hansen, o.c, p. 6 {5^ .
(11) Egyptian Mummies, p. 90-91.
(12) o.c, p. 41, n.62 ; p. 72, n.79 .
(13) Amenophis I . , p. 50-51.
(14) CdE 52 (1977), p. 241-242.
(15) Newberry, Scarabs pi. 26 [7] ; Pétrie, Scarabs and Cylinders, pi. 24
G 18.2.52] . C'est par erreur que dans AN 37, n.lll, nous parlions d'un
scarabée du Louvre. L'inscription, il est vrai, ne porte pas le nom de
Satkamose en entier mais le a qui figure en haut à droite et les traces
de pattes d'oiseau au rebord de la cassure suffisent à rendre cette
restitution certaine.
- 47 -
De quel roi Satkamose a-t-elle été l'épouse ? Ce titre lui est en effet
donné deux fois : sur les inscriptions des bandelettes et sur une stèle rames-
side (22). Il est inconnu des textes plus anciens, mais on ne peut a priori
le refuser. Le seul roi qu'elle puisse avoir épousé paraît être Amosis (23),
qui aurait eu au moins deux épouses principales, Ahmes Néfertary et (Ahmes)
Satkamose (24).
après Néfertary. Tout dépend de la date de sa mort. Ahmes Néfertary, qui devait
être légèrement plus âgée que Satkamose, semble apparaître à la fin de la
deuxième décade du règne d'Amosis (27), à une époque où Satkamose avait
sûrement plus de vingt ans, elles ont dû se partager les faveurs du roi jusqu'à
la mort de Satkamose qui survint dans la troisième décade du règne.
L'antériorité de l'une des deux reines est donc difficile à établir. Mais il reste la
possibilité que le titre ait été conféré à Satkamose à titre posthume, comme
ce fut le cas pour Ahhotep .
§ 3 : Mérytamon.
Mérytamon est un nom très répandu dans la famille royale au Nouvel Empire.
On connaît notamment, une fille de Thoutmosis III (et probablement deux) qui
portent ce nom (cf. infra.p. 78-79) et une fille de Ramses II (30).
2 - Diverses pièces trouvées dans une tombe découverte par Winlock au contact
du temple d'Hatshepsout à Deir el Bahari, tombe qui avait été deux fois pillée
dans l'antiquité, mais restaurée à époque ancienne (32).
4-11 existe sans doute une statuette de la Fille du Roi, Soeur du Roi, Epouse
du Dieu, Ahmes Mërytamon, trouvée avec un colosse d'Araénophis 1er devant le 8ème
pylône de Karnak, représentée conjointement avec Satamon (37). Les inscriptions
gravées sur les deux côtés du socle sont les suivantes d'après les derniers
examens :
β 1 2 Cte .^J
ru»
(37) PM II, 176 [n] (qui l'attribue à Mërytamon, fille de Thoutmosis III) ;
Sethe, Pas Hatschepsut Problem, p. 11, n. 2 (Satamon) ; Barguet, Temple
d'Amon-Rê, p. 259, n. 5 (Ahmes Néfertary) ; copie inédite dans Arch. Lacau,
MSS/R^C. ,A, II, 7 ; photographie Chicago Oriental Inst. 7594 (reproduite
par C. Blanckenberg, GM 68 (1983). p. 37-4· 1), Tefnin, JEA 69 (1983) p. 10, et
Lindblad, Royal Sculpture of the Early 18 th Dynasty, p. 31-32 qui se réfèrent
à une empreinte prise par Cl. Traunecker.
(37 bis) Wilkinson, Materia Hieroglyphica, Malte 1828-30, 2ème partie, pl.V [l] ,
désormais complétée par une copie manuscrite (MSS Wilkinson V 193) reproduite
par C. Blanckenberg, GM 47 (1981), p. 15. Ce dernier auteur suppose qu'il
viendrait d'un sarcophage à cause de la formule initiale dd mdw in et des
trois graphies du nom données par Wilkinson, qui impliqueraient un texte assez
long. C'est probablement le même texte (mais avec un tm en moins) que reproduit
Lepsius, Konigsbuch (1858), pi. 23 [329 d^ . Par la "suite la titulature est
souvent citée : Maspero, Momies Royales, p. 622 ; Gauthier, LR_ II, 192 [7] ;
Sethe, Thronwirren, p. 5.
- 52 -
(38) Si l'on écarte les documents où la graphie n'est plus celle du début de la
18ème dynastie, on a deux objets à l'University Collège de Londres (Pétrie,
Scarabs and Cylinders, pi. 24 Γ18.2.48 et 49]), deux au British Muséum (Hall,
Catalogue of Egyptian Scarabs in BM, p. 47 [438 et 439}), un dans la collection
Grant (Pettie, Historical Scarabs, pi. 29 [n° 855] » Newberryi , Scarabs, pi. 26
[20), un dans la collection Amherst, puis Carnavon, devenu MMA 26.7.149
(Newberry, p_.ç_. pi. 26 [22]) ; un trouvé à Debeira en Nubie (Save-Soderbergh,
Kush 11 (1963), pi. 11 [.185 : 147 : l] ), un au Sinaï (Pétrie, Researches
in Sinai, fig.148 [4] ) ; il y en aurait encore un au Musée du Caire et un à
Arberdeen (d'après Pétrie, Scarabs and Cylinders, p. 37), mais nous n'avons pu
les vérifier.
(40) Scepter II, p. 53-5ft. Brunton de son c6té (ASAE 49 (1949), p. 110) apporte
plusieurs arguments pour prouver que le sarcophage trouvé dans la T. Thèb.358
est du début de la 18ême dynastie : le titre hnnt nfr hdt (qui disparait
complètement ensuite) et la forme de la ceinture tigurêe sur le cercueil.
Une autre répartition suggérée par Vandersleyen (46) nous semble beaucoup
moins fondée. Elle s'appuie sur la présence de l'élément Annie s en avant du nom,
élément qui lui parait (on le sait) caractéristique de la génération des enfants
de Séqénenrê. Il y aurait donc une première (Ahmes) Mérytamon, Fille et Soeur du Roi
et Divine Epouse qui serait propriétaire non seulement de la momie de la Cachette,
mais du fragment de Florence et de la statue de Karnak, elle serait fille de
Séqénenrê et d'Ahhotep. Une seconde Mérytamon serait, en outre, Epouse Royale, elle
serait essentiellement connue par la Tombe 358 de Deir el Bahari ; ce serait elle
qui serait fille d'Amosis. Vandersleyen bute sur le texte publié par Wilkinson (n°5),
qui mentionne une Grande Epouse du Roi, Ahmes Mërytamon. Il s'efforce d'éliminer
ce document en soutenant qu'il s'agit d'une reconstitution artificielle à partir
d'éléments pris à plusieurs inscriptions. Fais, même sans ce document, la répartition
suggérée resterait arbitraire : les noms composés sur Ahmes ne fournissent pas,
répétons-le, un indice chronologique aussi sûr que le pense Vandersleyen. La statuette
de Karnak (qu'elle soit attribuable à Mérytamon ou à Satamon) représente une
princesse appelée une fois Ahmes NN1, or, elle appartient à une époque plus récente
que le règne d'Amosis puisqu'elle est accolée au colosse d'Aménophis 1er "parachevé"
par Thoutmosis III. L'élément Ahmes n'indique donc pas, à lui seul, une place
dans la dynastie. De plus la T. Théb. 358 contient une pièce du matériel funéraire
où la présence de l'élément Ahmes devant Mérytamon est pour le poins probable (47).
La sagacité des chercheurs a continué à s'exercer sur l'énigme des deux
Mérytamon. Une contribution récente de C. Blackenberg-van Delden a remis en lumière le
document Wilkinson en rejetant au contraire la statuette de Karnak et l'inscription
de la Cachette (48), elle reprend pour le reste la distinction de Vandersleyen. On
a ainsi la répartition suivante :
Mérytamon I = Ahmes Mérytamon, fille de Séqénenrê TaS, soeur aînée d 'Ahmes
Néfertary et femme de Kamosis : documents 3, 5.
Mérytamon II = Fille d'Amosis et d 'Ahmes Néfertary, épouse d'Aménophis 1er :
documents 2 a.b, et le reste de la documentation.
(46) CdE 52 (1977), p. 239, n.5. Cf. dans un sens analogue : von Beckerath.
LdX IV, 88-90.
(47) Winlock, The Tomb of Queen Meryetamfln, p. 23-24.
148) "Ahmes Mérytamon and Ahhotep I, consort of Senakhtenre Tao I?"
GM 47 (1981) p. 15-19. L'article a été discuté, en un sens qui se rapproche
de la conclusion défendue ci-dessous, par Lana Troy, dans GM 50 (1981), p. 81
96. Ajouter la réponse de C. Blanckenberg, GM 54 (1982), p. 31-45 et 51 (1983),
p. 13-16, qui reprend la distinction entre deux Mérytamon.
- 55 -
Mérytamon II, si l'on doit ainsi l'appeler, est Fille , Soeur et Epouse
du Dieu. On la considère généralement comme la fille d 'Amosis et d'Ahmes
Néfertary, la soeur et l'épouse d'Amenophis 1er. Il est vrai qu'il n'existe
pas de preuve directe de son ascendance, mais les indices suivants :
- Mérytamon vécut après l'an 22 d 'Amosis, si l'on en croit la forme du
signe lch dans tous les exemples conservés où elle s'appelle Ahmes. Son
sarcophage de type rishi , présente des fortes analogies avec celui d'Ahhotep
et d'Ahmes Néfertary;
- le nom d'Amenophis apparaît au revers d'une plaquette portant celui de
Mérytamon (49) ; la menât où figure son nom apparaît dans le même contexte
que divers objets dédiés par Ahmes Néfertary (50);
- la tradition ultérieure qui a gardé le souvenir de Mérytamon l'associe
tout spécialement à Ahmes Néfertary, Aménophis 1er et, dans un cas, à
Ahmes Sapaïr (ce qui a suffi pour voir en elle une épouse possible de ce
candidat à la royauté !) (51).
Tous ces éléments paraissent suffisants pour ratifier l'attribution
chronologique admise jusqu'ici et supposer une reine Mérytamon qui fut l'épouse
principale d'Amenophis 1er (52), auquel elle ne donna aucun héritier mâle.
(49) Pétrie, Scarabs and 'Cylinders pi. 24 [18.2.49J .
(50) Pétrie, Researches in Sine i, fig. 148 [4j ; p. 142.
(51) Les documents posthumes que l'on a tout lieu d'associer à Mérytamon II,
puisqu'ils la mentionnent dans le cadre de la "nombreuse famille", sont
tous du règne de Ramses II (cf. Appendice). La reine y est essentiellement
désignée comme Soeur du Roi (une fois Fille du Roi et une fois, mais c'est
une attribution douteuse, Grande Epouse du Roi ) . Elle a donc été perçue
par la postérité comme la Soeur par excellence.
(52) On en aurait une confirmation contemporaine si Vandersleyen a raison de
supposer que c'est Mérytamon et non Ahhotep qui était représentée
derrière Aménophis 1er et Ahmes Ncfertary sur la stèle de Kasr Ibrim (Plumley,
JEA 50 (1964), p. 4, pi. 1 Î3~\ = pi. III du présent mémoire). Resterait
à prouver que c'est bien ce nom qui figurait dans le cartouche arasé et
restitué hâtivement à la 19e dynastie avec le nom d'Ahmes Néfertary. Le
grattage amarnien visant les noms comportant l'élément Amon, Mérytamon
est assez vraisemblable (lettre Vandersleyen 24/6/81).
- 56 -
La momie de la Tombe 358 de Deir el Bahari révèle une femme d'une cinquantaine
d'années, ce qui amène à penser que, si elle est née à la fin du règne d'Amo-
sis, elle a dû survivre à son mari.
§ 4 : Satamon .
(57) PM II, 135 identifie, sans vraisemblance, Ahmes Mérytamon sur un relief
de Karnak, représentant Hatshepsout comme reine et derrière elle, une
princesse dont le nom est détruit, mais qui est donnée comme (...)
wrt mryt.f, htnt ntr n (t) *Imn. En réalité, il s'agit plus
vraisemblablement dé Né'frÔurê TcfT in"fra~pT 62-64).
(58) Vente Sotheby du 28/2/77 (ce scarabée provient de l'ancienne collection
Pitt Rivers dorset, nous n'avons pu avoir communication du texte) ; Pétrie,
Scarabs ànd Cylinders, p. 37, connaît quatre saarabées au nom de Satamon :
à l'University Collège (= pi .24 fJ8.2 ,5(|) t deux au British Muséum (436 et 437
= Hall, Catalogue et Egyptian Scarabs in BM, p. 47) ; à Paris (?)
(59) Bacchi. Il Rituale di Amenhotpe I, p. 32, f.4 ; p. 61, f.9.10.
(59 bis) supra n. 37.
(60) PM II, 261. Benson-Gourlay, The Temple of Mut in Asher, p. 297-299, pi . 1 1 .
Lindblad, Royal Sculpture of the Early 18 th Dynasty, p. 33-34.
(61) LR II, 193 [B,l] .
(62) Momies Royales, p. 621.
- 58 -
avec la grande reine est presque certain. Représentée avec elle comme
fille et soeur du roi sur une statue au nom d'Amenophis 1er, elle est
presque sûrement fille d'Amosis et d'Ahmes Néfertary. Elle a porté le titre
d'Epouse du Dieu en même temps que sa mère. Sans doute était elle-même
très jeune en l'an 18 d'Amosis (où on la voit apparaître pour la première
fois). Elle a dû exercer cette fonction seulement du vivant d'Ahmes Néfertary
et il est peu vraisemblable qu'elle lui ait survécu (ses ossements
semblent indiquer une femme entre 30 et 40 ans) (63). Ce fut sans doute la
première qui fut détentrice du titre à côté d'Ahmes Néfertary, selon les
termes de la donation : "de fils en fils et d'héritier en héritier". S'il
en était bien ainsi, nous aurions peut-être là un élément pour dater la Stèle
de Donation (au plus tard en l'an 18).
§ 5 : Conclusion.
(63) Sa momie n'avait que 1,20 m de long, mais il s'agit d'un assemblage
disparate ; la taille des ossements a permis de supposer qu'elle
avait mesuré 1,50 m et qu'elle était d'un âge "moyen" (cf. Derry,
ASAE 39 (1939), p. 412).
_ 59 -
§ 1 : Ahmes.
(67) Sur une stèle d'Héliopolis datant de Thoutmosis II (Urk. IV, 144 ; cf.
Wildung, Festschrift Berliner âg. Muséums, p. 256-257), Ahmes et
Hatshepsout sont représentée côte à côte :
- Ahmes est Grande Epouse du Roi, Mère Royale (ce titre a été inscrit à
la place de Soeur du Roi qui était gravé primitivement);
- Hatshepsout est Fille du Roi, Soeur du Roi , Epouse duDieu Grande
Epouse du Roi .
Les mentions d'Ahmes comme Epouse du Dieu proviennent d'erreurs :
Helck, Verwaltung , p. 466 cite LD III, 43a de façon erronée (hmt-
nswt à lire au lieu d' hmt-ntr); Hall, Catalogue of Egyptian Scarabs in BM,
p. 47 [445J restitue arbitrairement hmt-ntr, là où l'on peut lire
hmt-nswt, cf. Pétrie, Nebesheh and Defenneh, pi. 8 f_43j ).
(68) Liste de Khâbekhnet = LD III, 2a ; Londres U.C. 8523 = Stewart, Stelae
and Paintines from Pétrie Collection I, pi. 45 £3T , p. 56. Sur
l'utilisation de ces mentions, cf. notre CR. de l'ouvrage de Schmitz,
Amenophis I, dans Bi . 0r_. 37 (1980), p. 318.
(69) Op. cit. p. 5 .
(70) Waddell, Manetho , fgt.50.
61
étroit avec Thoutmosis 1er, soit qu'elle soit vraiment sa soeur, fille
comme lui de Senseneb et d'un roturier, soit qu'il s'agisse d'un titre
renforçant celui d'Epouse du Roi (73). C'est donc le démenti de l'hypothèse
"légitimiste" qui voulait à toute force rattacher par les femmes Thoutmosis
la lignée précédente. Amenophis est bien mort sans héritier ni allié mâle
et son successeur, sans doute choisi antérieurement, a pu monter sur le
trône sans être lié à la famille royale. Le soutien de la vieille reine
mère, Ahmes Néfertary, au moment de son accession a peut-être facilité
les choses.
§ 2 : Hatshepsout.
(76) La thèse de la corégence entre Thoutmosis 1er et Hatshepsout est au jour d'
hui généralement écartée, elle reposait seulement sur les déclarations
d'Hatshpsout soucieuse de se présenter comme l'héritière désignée de son
père (Urk. IV, 246), cf. Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, p. 115-
116.
(77) Berlin 15699 B = Agyptische Inschriften, 11,103 = Urk. IV, 143-145,
cf. Wildung, Festschrift Berlin of Muséums, p. 255-257. D. Wildung met'
en cause la provenance héliopolitaine généralement admise et propose
Qena.
(78) Sethe, Urk. IV, p. 144, note a .
(79) 1) Un vase en albâtre du Caire (s.n°) consacré par Hatshepsout (hmt ntr
hmt nswt wrt) à la mémoire de sa mère (hmt nswt wrt) Ahmes défunfee
cTT Urk.IVT~~192-193. 2) un vase de la-UôllectiôrHd ¦ Art Oriental du
Musée Gulbenkian (n° 1380), ex. Collection d'Alnwick Castel, portant le
nom d'Hatshepsout (vivante) précédé des deux mêmes titres et de diverses
épithètes. Cf. Urk. IV, 192, reproduit dans Ratié, La reine Hatshepsout,
Sources et Problèmes, pi. 15 ; fragments de jare en albâtre trouvés
dans la tombe de la reine : Davis-Naville, The Tomb of Hatshopsîtû,
p. 110 ; Rowe, ASAE 40 (1940), p. 88-89.
(80) Carter, JEA 4 (1917), p. 115-116.
(81) Cf. Gitton, BIFAO 78 (1978), p. 389-391.
_ 63-
qui ne peut désigner qu' Hatshepsout, tandis qu'il est "grand majordome de
la Fille Royale Néfrourê" (94). Dans le texte d'une empreinte de sceau
de Senmen dont nous aurons l'occasion de reparler, le personnage exerce
des fonctions officielles au bénéfice de 1' "Epouse du Dieu Néfrourê", ou
encore de la "fille de l'Epouse du Dieu Hatshepsout" (95), donc toutes les
deux sont désignées concurremment comme Epouses du Dieu. Il n'en est plus
ainsi à l'époque visée dans la biographie d'Ahmes Pennekhbet (96). On y lit
/^Zl<^r^^-i0iV)~ · H est vrai que
la syntaxe n'est pas parfaitement claire. Sethe traduit : Es erwies mir auch
Gunst das Gottesweib die grosse Konigsfrau Hatschepsut (97). Mais l'ordre
des mots parait s'opposer à ce que hmt nswt wrt soit une apposition à hmt-ntr.
Nous préférerions traduire : "l'Epouse du Dieu (= Néfrourê) a renouvelle pour
moi les dons de (= que m'avait déjà faits) la Grande Epouse du Roi Makarê
(aujourd'hui) défunte". Le nom royal Makarê est évidemment le signe d'une
étape relativement avancée dans le règne (98) , mais le titre de Grande
Epouse du Dieu (s'il n'est pas un anachronisme) correspond à un temps où la
reine n'avait pas encore adopté la plénitude des titres masculins ; or, déjà,
elle avait abandonné le titre d'Epouse du Dieu au profit de sa fille.
(94) Urk. IV, 396, 14-16. Néfrourê pourrait bien être déjà désignée comme
Epouse du Dieu du vivant de son père : Arch. Lacau» Photos A, XV, 5;
G hmt ntr 1 n(t) Imn.
(95) LD III, 25 bis fg! = Macadam, Corpus of Egyptian Cônes, n° 120.
(96) Urk. IV, 34, 15.
(97) Sethe, Ubersetzung Urk. IV, p. 19.
(98) L'inscription d'Ahmes Pennekhbet est datée par Gauthier (ASAE 10 r
(1909), p. 196) des dernières années d'Hatshepsout. Schott (Kronungstag,
p. 217, n.73) pense qu'elle a été rédigée après sa mort puisque la
reine et sa fille sont données comme m3*~t hrw.
;99) PM 1/2, 669-670, Hayes, MDIAK 15 (1957), p. 79-81 ffig. 2, B & cJ .
66
jarre inscrite de l'an 5, tandis que la première figure sur une grande
amphore estampillée de l'an 7. Nous avons probablement là le témoignage
d'une époque de transition où les deux titulatures ont été utilisées.
L'inscription de l'an 7 est sans doute la dernière mention d'Hatshepsout
comme Epouse du Dieu (100).
§ 3 : Néfrourê·.
représentée comme une très jeune enfant sur les statues si caractéristiques
de Senenmout, son précepteur, dont on pense qu'il débuta sa carrière
sous le règne de Thoutmosis II (106). Quand elle est représentée dans le
sanctuaire de Deir el Bahari en deux scènes parallèles derrière Hatshepsout
et Thoutmosis III (107), c'est encore comme une adolescente portant la
tresse caractéristique de l' enfance, ; mais avec déjà l'uraeus et une titula-
ture très développée qui rappelle celle des reines (108) ti.JL»'^ a L*^ «2»J
T=ï*îBiï]^t^Jvi C^na^S^sur l'une des deux
scènes, sur l'autre plus simplement Ζ "Vf "xij: If /<·λ 1 1 î Ν S > . Cette
représentation date sans doute de la deuxième décennie du règne d1
Hatshepsout (109), ce qui pourrait laisser penser que Néfrourê serait née peu de
temps avant la mort de son père.
(104) Arch. Lacau, Photos A 15, 11 ; sur le bloc reproduit par Chevrier,
ASAE 53 (1953), pi. 22 , et Schott, o.c. , pi. 2, il faut sans doute
restituer s3t-nswt wrt mryt. f , et non hmt-nswt, non attesté pour
Néfrourê.
(105) Urk. IV, 34, 16 (s3t.s wrt), cf. aussi Chicago 173988.
de Néfrourê "celle-ci étant encore une enfant au sein" (115). Les scarabées
nous font connaître un autre titre : celui de Soeur du Roi (116).
(108) On trouve aussi dans un autre contexte hnwt t>wy (Urk. IV, 406,8),
mais le titre neinsemble pas avoir de s igniîi cation politique précise
(pas plus que celui de nbt t$wy , malgré Lana Troy, GM 50 (1981), 85).
(109) Les étapes de la décoration du temple de Deir el Bahari ne sont pas
fixées avec précisions. La plus grande partie semble avoir été achevée
en l'an 16 : Ratié, La reine Hatshepsout Sources et. Problèmes, p. 2Î3,
propose les années 13 ou 14 pour la décoration de ces reliefs.
(110) On a recensé jusqu'à 22 statues représentant Senenmout avec Néfrourê
(liste dans Jacquet-Gordon, BIFAO 71 (1971), p. 142-143, n.l). Pour
le graffito d'Assouan, cf. supra, n.88. Parmi les titres de Senenmout:
mr-pr wr η sjt-nswt Nfrw-Rc , mnc η s^t-nswt Nf rw-Rc , ît.mnc wr η sjt-
nswt hnwt t^wy hmt-ntr Nfrw-Rc.
(111) On a trouvé une statue sculptée dans le roc devant sa tombe (T. Théb.
252) et représentant Senmen assis à côté de sa femme et tenant contre
lui un petit enfant qui n'est autre que T^ Çg> JJ J^j -J- f ^1V|
Cf. Davies, PSBA 35 (1913), p. 285 ; pi. 49-52 [2J , aujourd'hui , MMA
Photo Τ 2142-2143. Un relief de sa tombe lui donne le titre *■ ) f* Va
^*~*L* j-J· Sur les cônes funéraires trouvés en relation avec sa
tombe, cf. infra , p. 71-72.
(112) Une statue cube de ce personnage a été trouvée au temple de Moût à
Karnak (auj. CGC 953), le nom Néfrourê est gravé sur les mains
croisées du personnage
(113) Urk. IV, 34, 15-17, cf. supra, p. 65 .
(114) Urk. IV, 34, 16.
(115) Urk. IV, 39, 17.
(116) Pétrie, Scarabs and Cylinders, pi. 26 J"l8.5.38j ; Hayes, Scepter II,
p. 105. Dans la plupart des cas Néfrourê est Epouse du Dieu, cf.
Pétrie , Historial Scarabs, 30 [929 334J ; Scarabs and Cylinders,
pi. 26 [18. 5.453 » Hayes» Scepter II , p. 105.
adulte avec le némes (?) et l'uraeus sur la tête, ses titres : Epouse du Dieu
et Main du Dieu . On la trouve encore sur un relief de Serabit el Khadim
au Sinaï (118), où elle est présentée devant Hathor et suivie de son majordome
Senenmout ; elle porte les hautes plumes, le némes et l'uraeus. Elle est
désignée comme Epouse du Dieu et considérée comme vivante (cnh. ti).
On a beaucoup épilogue sur la date qui figure au-dessus de la scène et qui
donne h3t-sp 11 (et non 8, comme le croyait Sethe ) (119) hr hm η suivi d'un
blanc. Depuis Gauthier (120), on s'est habitué à considérer qu'il s'agissait
d'une inscription de l'an 11 de Néfrourê, parce que son cartouche est le
seul nom royal figurant sur la stèle, mais il est évident que le nom de la
princesse sert de légende à la scène et ne termine pas l'indication lacunaire.
Pour une raison inconnue, le copiste s'est arrêté au moment d'écrire le
nom (probablement celui d' Hatshepsout) et l'inscription n'a pas été reprise.
On n'est donc pas obligé de supposer une datation propre à Néfrourê, ce qui
poserait des problèmes insolubles, ne fût-ce que celui de sa concordance
avec les années d' Hatshepsout et de Thoutmosis III (121).
(122) Hayes, Scepter II, p. 105) connaît dix-huit scarabées sur lesquels
Néfrourê (appelée Fille du Roi, Soeur du Roi ou Epouse du Dieu) est
associée à Hatshepsout, quatre où elle est nommée seule (sur trois,
elle est en plus Epouse du Dieu) . Ajouter : Pétrie, Historical
Scarabs, pi. 30 £930-935"] ; Scarabs and Cylinders, pi. 26 [18.5.38.453 .
Dans la majorité des cas où elle porte un titre, c'est celui d'Epouse
du Dieu qui lui est donné.
- 70 _
Néfrourê fut donc Epouse du Dieu pendant une bonne partie du règne
de sa mère, après un exercice conjoint avec elle. Il n'y a pas lieu de
penser qu'elle partagea cette fonction avec Hatshepsout II (Méryt-Rê) dont
rien au demeurant ne nous permet d'affirmer qu'elle fut sa soeur.
L'hypothèse se fonde sur Sethe qui avait transcrit ainsi le texte des cônes
funéraires de Senmen ( 131 ) : L~ ?■> ~~~) "1 1 Cf t « i 3
ce qui laissait croire que le même personnage avait rempli les mêmes
fonctions auprès des deux princesses du même âge, toutes deux qualifiées
d'Epouse du Dieu (132). En réalité, de meilleures copies permettent d'établir
le texte comme suit (133) : ^ .„ J <. «·—» ), l^. \\ h jj
(133) LD III, 25 bis [g 'donnait '.'. "~~ ** ι ·=■ ν. " -Π *V| voir aussi
Daressy, Recueil de Cônes funéraires , p. 275 p. 6"] ). Le texte complet
est supposé par la traduction de Davies (PSBA 33 (1913), p. 185-284)
et il figure dans l'édition de Macadam (Corpus of Egyptian Cônes,
n° 120). Davies connaît douze cônes, dont deux sont au musée de Berlin
(1536-1537), la lecture de Sethe s'appuie sans doute sur une version
défectueuse. Le premier titre ^1 β» -Αι
\« reste mystérieux.
- 72 -
II n'est pas sûr qu'il soit resté d'autres enfants du couple Thoutmosis-
Hatshepsout. La princesse Moutnefert représentée avec Thoutmosis II sur
une statue de Karnak (134) est appelée Fille et Soeur du Roi , ces titres
suffisent à la distinguer de la Mère du Roi qui porte le même nom. Morte
sans doute jeune, elle n'a pas, semble-t-iil , exercé la fonction d'Epouse du
Dieu.
§ ι ; Satiâh.
mais on ne saurait pour autant considérer le j^) ' comme l'équivalent d'un
mal écrit et comprendre s3t-nswt S3t-*Ich;1 le Vj peut-être également une
déformation de T^ dans hmt-hswt Wrt.
(142) Urk. IV, 1262, 1-2 (il s'agit d'une inscription de 1 'Akh-ménou de
Karnak, donc du début du règne), Amenemhat est appelé s 3 -nswt wr.
§ 2 : Hatshepsout Mérytrê.
mention du roi comme son "frère" ne suffit pas à lui attribuer une origine
royale. Les auteurs qui ont vu en elle une fille de Thoutmosis II et
d ' Hatshepsout I n'ont pu apporter le moindre indice à l'appui de leur
thèse (153).
(152) .Ζξ "^* ^s> «=» *&? **H~* . Le premier participe peut être actif "qui
aime le Maître du Double Pays, quand elle (le) voit", m5n.f étant
une forme possible du sdm.f perfectif. Mais l'épithète prise au sens
passif s'accorde mieux avec l'ensemble des titres donnés aux reines où
c'est l'amour qu'elles inspirent qui est mis en valeur.
(153) Partisans de cette filiation : Buttles, o.c. , p. 97 ; Gauthier LR II,
235 ; Ratié, La reine Hatshepsout, Sources et problèmes, p. 64.
Adversaires : Sethe, Hatsçhepsut Problem, p. 17 ; Hayes, Scepter II,
p. 106.128 ; Seipel, Ldfi II, 1052, s'.v. "Hatsçhepsut II".
(154) T. Théb. 72 (Rê) = PM 1/1, 142 ; LD III, 62 b = LD Text II, 258 ;
légende de la reine : Urk. IV , 1368,6.
(155) 1) T. Théb. 93 (Qenamon) : PM 1/1, 191 ; LD III, 63 a et 64 A = LD
Text III, 275 ; Urk. IV, 1392, 9 ; Davies, The Tomb of Ken-Amûn,pl. 16.
2) T. Théb. 96 (Sennefer) : PM 1/1, 198; Davies, BMMA 23 (1928),
Dec. Part. II = Egyptian Expédition 1927-1928, p. 46, fig.6.
_ 77_
de son fils (165). Ses titres principaux restent ceux de Grande Epouse du
Roi et (sous Amenophis II) de Mère du Roi . On remarque l'absence complète
des titres Fille du Roi et Soeur du Roi . L'absence du titre d'Epouse du Dieu
dans les documents, pourtant nombreux et explicites, du règne de Thoutmosis
III pose un problème que nous essaierons dé résoudre à la fin de ce chapitre.
§ 3 : Mérytamon (III )
(163) Sphinx
avant-dernier
féminin,lieu
très: Vandier,
souvent reproduit,
Manuel III,surpi.lequel
98 [7]consultera
; p. 300-302
en
qui donne une partie de la bibliographie antérieure. Tefnin, La statuaire
d'Hatshepsout p. 153-155 a fait justice des préjugés qui l'attribuaient à la
grande reine. Il conclut qu'il s'agit d'une épouse de Thoutmosis III,
mais ne tranche pas entre Satiâh et Hatshepsout Méryt-Rê.
(164) E. Thomas (Royal Necropoleis, p. 238) propose, avec des réserves, de
leur attribuer la momie CGC 610701 qui fut trouvée sans sarcophage
dans une pièce servant de débarras dans la tombe 35 de la Vallée des
Rois.
(165) Vandersleyen (Guerres d'Amosis, p. 221) ne connaît qu'une seule mention
d'Hatshepsout II comme Epouse du Dieu, il semble ignorer la tombe de
Rê. Le scarabée de l'University Collège, mentionné à la n.145, lui
donne aussi ce titre mais n'est sans doute pas attribuable à Hatshepsout-
Méry trê .
(166) PM II, 380 (qui donne par erreur : Ahmosi Merytamun). Naville, The
XIth Dynasty Temple at Deir el Bahari , I, pi. 27. Au j . au Caire
(JE 38574-5).
-79-
§ 4 : La statue de Houy.
" {Offrande que donne le roi à ... J maître d' Héliopolis, pour qu'il donne
l'offrande qui sort à la voix en pain, bière, viande, volaille, libation,
vin, lait , ce qui sort en présence du maître des dieux, à l'occasion de
toutes ces fêtes du ciel et de la terre, au profit du ka de la
supérieure des recluses d'jAmonj , Houy".
"Offrande que donne le roi à fAmonj-Rê, le roi des dieux et à Moût dame
d'Isherou, pour qu'ils fassent que je reçoive les faveurs du dieu bon,
la joie, la jouissance, chaque jour , que je me promène librement dans son
temple, mes membres étant propres, forts et en bonne santé devant sa face,
sans que l'on me fasse obstacle dans ses fêtes de Karnak, tant que je
serai sur terre dans son domaine à faire ce qui plait à son ka dans le cours
de la journée, (cela) au profit du ka de la favorite aimée du maître du
Double Pays, la supérieure des recluses dans la maison d'IAmonj , la
supérieure des recluses dans la maison de Ré, la divine Adoratrice fd'AmonT
la divine Adoratrice dans la Maison d'Atoum, qui a mis au monde une Epouse
du Dieu et Grande Epouse du Roi , Houy".
La légende suivante figure sous les pieds de 1 ' enfant : =t·_$t? ft D A 5*1
_ 81_
Les trois plus grands personnages ont la main gauche ramenée sur la
poitrine et le bras droit pendant, tenant un sistre. Le premier a en outre une
fleur dans la main gauche. Tous portent la tresse enfantine.
La dame Houy, sur les titres de qui nous reviendrons plus loin, est
donnée comme la mère d ' une Epouse du Dieu , Grande Epouse du Roi non nommée ,
qui ne semble pouvoir être aucune des quatre princesses mentionnées sur
les inscriptions de la statue puisqu'elles sont trop jeunes pour être
des reines et qu'aucune ne porte le titre d'Epouse du Dieu. L'interprétation
qui consisterait à faire de mst une forme relative "qu'a engendrée 1 ' Epouse
du Dieu, Grande Epouse du Roi" est grammaticalement possible, mais peu
soutenable , car la dame Houy serait dans ce cas, elle-même une Fille du Roi
et le dirait.
Seuls (1) et (3) sont connus jusqu'ici. Le premier titre, promis à un grand
avenir puisqu'il sera, à partir de la 21e dynastie, la principale désignation
des Epouses du Dieu devenues grandes prêtresses célibataires, est attesté
à la 18e dynastie dans deux types de documents : les textes administratifs
écrits en hiératiques où elle est déjà l'équivalent d'Epouse de Dieu ,
notamment dans l'expression Pr-dw.3> (t) = Pr-hmt-ntr (175) : et d'autre part
il est porté par deux prêtresses au moins qui ne sont pas membres de la
famille royale : c'est Senseneb qui est fille d'Hapouseneb et l'une des deux
femme de Pouyemrê (176) et notre Houy.
S 5 : Tiâa.
La reine Tiaa est connue comme épouse d'Amenophis II et comme mère de
Thoutmosis IV. Mais plusieurs aspects de sa vie nous échappent. Quelle fut,
notamment, son ascendance et son lien avec la famille royale ? Le titre
d'Epouse du Dieu, qu'elle ne semble porter que sur un seul document, pose
également un problème (179):
Tiâa II est connue grâce à une étiquette de momie qui donne «f ,~»« -^ ^ "«***» »
~~* (f ^^i)^i; f-l.iîli1^ «fille royale Tiâa, de
Menkheprourê (Thoutmosis IV), de la maison des enfants royaux". L'étiquette
en question figure avec plus d'une dizaine d'autres (la plupart sont
aujourd'hui au musée' d'Edimbourg) qui portent, semble-t-il, les noms des
enfants de Thoutmosis IV ; elles ont dû servir lors d'une réinhumation
précipitée, puisqu'elles ont été trouvées avec un lot de momies réensevelies
dans une tombe de Sheikh Abd el Gournah (180). On a rattaché à cet Tiâa,
inconnue par ailleurs, deux mentions d'une Fille royale Tiâa, l'une sur un
vase canope acheté à Louxor (181); l'autre sur la tombe de Sebekhotep, dont
l'épouse plutôt que la mère, Méryt, est dite "nourrice de la Fille du Roi, de
son corps, Tiâa" : elle est représentée tenant la princesse comme un enfant
sur son sein (182). Or on sait que le .père de Sobekhotep, le trésorier Min,
était contemporain de Thoutmosis III (183), mais d'un autre côté Sebekhotep
a servi sous le règne de Thoutmosis IV, il est donc possible de voir dans
cette Tiâa une fille de Thoutmosis IV, plutôt que de Thoutmosis III (184).
Il est certain qu'il a. existé une Fille de Roi Tiaâ sous Thoutmosis IV,
nommée d'après sa grand mère et attestée au moins par l'étiquette
d'Edimbourg (la lecture Mn-nPrw-Re et non Mn-hpr-R0 semble certaine).
Quant à Tiâa III, son existence est également sûre, même si son lien
généalogique avec Siptah (dont elle a été considérée tour à tour comme la
femme ou la mère) reste confus (185). Quatre documents, rapprochés par Aldred
(186) attestent l'existence d'une Epouse du Roi et Mère du Roi Tiâa, qui fut
aussi Epouse du Dieu, leur position au voisinage de la Tombe de Siptah ainsi
que leur style atteste le lien de cette princesse avec la fin de la 19e
dynastie.
1 - Fragment d'une stèle de Karnak (190) : Tina est représentée avec Amenophis
II, elle est "Grande Epouse du Roi , dame du Double Pays".
2 - Fragment d'une stèle de Louxor (191), le centre représente deux scènes
symétriques : Amon adoré par Thoutmosis IV suivi une fois de sa mère (Tiâa),
une fois d'un autre personnage féminin qui peut être sa femme (Mouté*mouia ?).
L'inscription donne pour Tiâa "Grande Epouse du Roi".
(185) Hayes, (Scepter II, p. 357 : "one of the more important members of
Si-Ptah's harim") ; Thomas (Royal Necropoleis, p. 117-118; épouse de
Siptah); Aldred (JEA 49 (1963), p. 41-46 : mère de Siptah et épouse
d'Amenmes) ; Faulkner (CAH II/2, p. 237 : femme d'Amenmes et mère
de Siptah ?); Vandier (RdE 23 (1971), p. 183-184 : Tiaâ = nom égyptien
de Souterer, épouse syrienne de Séthi II et mère de Siptah).
(186) JEA 49 (1963), p. 41-46.
(187) Zivie, Guiza au 2e millénaire , p. 270, n. 3.
(188) LR II, 287-288.300.
(189) Fragments d'un modèle de sarcophage, attribué à la suite de PM 1/2, 588 à
Tiâa I, cf. Aldred (art, cité, p. 42 , n.2 et 46, n.3).
(190) Legrain, RT 26 (1904), p. 223 = Urk. IV, 1316, 6-10.
(191) Abdul Qader Muhammad, ASAE 61 (1968), p. 248-249 ; pi. 25.
- 87 -
ν ι j
ι±
(198) Brooklyn
Glazes, p.Muséum,
19 n°Ace15 n° ; 59.33.2
Pétrie, = Buttons
Riefstahl,
and Design
Ancient Scarabs,
Egyptian pi.Glass
24 and
[18.7.43] ; Newberry, PSBA 24 (1902), p. 249.
(199) PM III/l, p. 40. Selim Hassan, Great Sphinx, p. 34.36.77-78.240, fig.
63-64. Ce dernier ouvrage ne donnait qu'une mauvaise photographie
des textes, ainsi qu'une traduction anglaise. Christiane Zivie qui
a reproduit ce texte dans son ouvrage (Guiza au 2e millénaire, p. 160-
164), ne connaissant que l'édition de S. Hassan, donne une version
lacuneuse et parfois erronée du texte.
(200) Le nom de Thoutmosis IV figure en haut de la ligne 4 du document Β .
Le titre de Mère du Roi revient trois fois.
- 89 -
Traduction :
A - "La princesse, la grande de faveurs, grande de charme, douce d'amour, dame
du Double Pays dans son entier (202), celle qui voit Horus et Seth (203),
la Mère du Roi , Tiâa.
" Celle qui remplit le palais de son parfum (204), la Mère du Roi , Ti&a.
" Celle pour qui, une chose à peine dite, on l'accomplit (205), l'Epouse
du Roi Tiâa.
" Suivante d1 Horus (206), prophète de Ba-pet (207), l'Epouse du Dieu, Tiâa.
,
<203) Vii)t Hr Sth , titre de reines attesté à toutes les époques. Pour
l'Ancîë"n~EÏïïpire : Kuchman, Newsletter SSEA 7/5 (mai 77), 22, pour
le Moyen Empire, ibid. 9/1 (1979) p. 24 ; pour le Nouvel Empire :
Urk. IV, 224, 16 ; LD Text III, p. 148 ; Gardiner, RAD, 23.
(204) Mh
sô~us~la"
h3 m rôrmë~snïïm
sty î3d.s. wjCette
h m sty
épithète
îdt.s, est
cf. attestée,
Gabet, RT dès
12 le
(1892),
Moyen 217
Empire
et
Kuchman, Newsletter SSEA" ~97l~TT979 ) , p. 24 (qui transcrit par erreur
sndjm m). Elle reparait, juste après Tiaa, sur une inscription de
Moutémouia (BM 43, cf. Sharpe, Egyptian Inscriptions, I, 37 £cl).
C'est un titre plusieurs fois attesté pour les Divines Adoratrices de
Basse Epoque, cf. Leclant, Recherches sur les monuments thébains de
la 25e dynastie, p. 375, n. 5.
(205) Ddt tjt nbt, ïr.tw n.s, titre attesté, avec des variantes grammaticales,
clés T^AncTenTimpTrë et même dès la 2e dynastie, cf. Gitton, BIFAO 78
(1978), p. 386 où figure la bibliographie.
(206) Ht-Hr titre de reines connu exclusivement jusqu'ici à l'Ancien Empire,
cf. Wb .III, 344, 6 ; Kuchman, Newsletter SSEA 7/3, p. 10 et pi. 2
qui résume les exemples connus et propose que Jjt-Hr
~ vienne de îmy(t)-^t
' ~
Hr .
Β - "La princesse dans pr-wr, la dame de toutes les femmes (211) 1 'Epouse
du Dieu , à la belle démarche dans la maison d'Amon (212), la Mère du
Roi , Tiâa.
(209) Sjtyt -Gb, cf. Wb . III, 412,13 qui ne connaît ce titre que pour le
roi. Cf. néanmoins Ί^Τ *>J porté par Ahmes mère d'Hatshepsout
(Urk. IV, 224, 10). J1
(210) Hrp ssmtyw îm3t, la lecture de ce titre, exclusivement attesté par
des reines 3ë Τ 'Ancien Empire, a été obtenue par Fischer (Orientalia
29 (I960), p. 184 J3a.3b] ) et Edel (Pas Akazienhaus, p. 28-29); liste
des exemples connus à cette date dans Kuchman, Newsletter SSEA 7/3 ,
pi. 2 .
(211) ynwt hmwt nbt , titre de reine à partir du Moyen Empire, cf. Gitton,
ÏÏTFAO 7ΰ (1978), p. 390, n.l. Variante dans une titulaire
d'Hatshepsout : hnwt hmwt-nswt, Urk· IV, 603,9 .
(212) Nfrt-nmtt m Pr-^Imn, titre inconnu dans la titulature des Epouses du
Dieu, mais~prôchë~~c[' expressions comme hnmt-st m Pr-3Imn (Berlin 6908=
"Aflyptische Inschriften Berlin II, 58-59 ) .
- 91 -
(213) W'bt cwy hr sssty, cf. Gitton, art. cité, p. 393, n.1-3.
(214) Aucune des momies trouvées dans la tombe n° 35 de la Vallée des Rois
(Aménophis II) ne peut , semble-t-il, lui être attribuée (Thomas,
Royal Necropoleis, ρ . 238-239 ) .
(215) Pr-Tic3 (...) m Pr-^Imn, cf. Gardiner, The Wilbur Papyrus II, p. 132
CR° A, col. 257 Î5J · Située, semble-t-il, à Karnak : Otto, Topographie
des thebanichen Gauas, p. 37 et Helck, Materialien, I, p. 55 . On con-
sidère généralement qu'il s'agit de Tiâa I (Helck, ibid. ; Aldred,
JEA 49 (1963), p. 41, n.5 ; Hayes, Scepter II, p. 142) mais il pourrait
également s'agir de Tiâa III.
(216) Malgré Winlock, The Tomb of Queen Meryet-Amun, p. 62, n.26.
(217) Scepter II, p. 146.
- 92 -
de convenance. Tiaâ n'a sans doute aucun lien de parenté avec celle qui
l'avait précédée (Mérytrê) et seul l'affermissement de sa position dans
la famille royale sous le règne de Thoutmosis IV (qui n'était peut-être pas
le fils aîné d'Aménophis II) (220) lui permet d'hériter de la fonction
prestigieuse d'Epouse du Dieu . Quel personnage avait dans l'intervalle
assuré les tâches cultuelles d'Adoratrice du Dieu ? Nous l'examinerons
dans un prochain chapitre.
§ 6 : Moutémouia.
Outre les cas où Adoratrice (de Dieu) semble un doublet, dans les
textes administratifs en hiératique, d'Epouse du Dieu (notamment dans la
formule Pr-Dw3(t) = Pr-Hmt-ntr), deux personnages reçoivent dans nos
textes le titre de Dw3t-ntr. Aucune d'elles n'est d'ascendance royale (1).
L'autre cas est celui de la prêtresse Houy que nous avons examiné
plus haut (supra, p. 79 )· Cette dernière serait, d'après nous, la mère
d'Hatshepsout II-Mérytrê. Elle porte le double titre de "^ * ^^ Q ^ et de
C3JL· ç- J v a
l 2> c=- | *ŒK , ce qui soulignerait, s'il en était besoin, le lien entre cette
fonction et le dieu d' Héliopolis.
(1) Un troisième cas signalé par Graefe (SAK 3 (1975), p. 75) d'après PM 1/1,
278 concernerait une certaine Maât-Ka, épouse de Senna, chef des
orfèvres d'Amon sous Amenophis II, mais de la T.Théb. 169 est inédite et
le nom inconnu par ailleurs. On peut se demander s'il ne s'agit pas d'une
erreur .
(1 bis) Sur les liens de Hapouseneb et de Puyemrê avec la cour par leurs
mères qui y exerçaient les fonctions respectivement de nourrice ou de dame
du harem, cf. Kees, Priestertum, p. 10.
Ces deux cas isolés sont à peu près contemporains, tous deux se situent
au début du règne de Thoutmosis III, ou même (pour Senseneb) un peu avant. Il
est impossible de savoir si ces deux, personnages avaient un lien de parenté.
Mais une chose est sûre : la seconde (Houy) a donné le jour à une reine,
devenue Epouse du Dieu.
(3) Le titre a été pour la première fois repéré et correctement lu par Devéria,
Le Papyrus judiciaire de Turin, p. 130-131 qui traduit hnrwt par "cloîtrées",
Voir ensuite Gardiner, ZKS 48 (1911), p. 50, η . 2; Blacfcnarî, JEA 7 (1921),
p. 15-16 ; Lefebvre, Histoire des Grands Prêtres, p. 34-35. Voir aussi Wb
III 297, 11-14 ; 298, 1.
(4) Un des premiers exemples semble être une stèle d'Abydos CGC 34080, datant
du début de la 18e dynastie (époque d'Hatshepsout-Thoutmosis III) où
est mentionné une £&' *—
(5) Wb III, 297, 11 qui cite CGC 1380 et Mariette, ; Mastabas C15 ; ajouter
CGC 28006.
(6) Art, cité p. 16.
(7) Wb III, 247, 12 qui cite l'inscription de Néfertary Mérytamon à Louxor
(reproduite par nous dans BIFAO 78 (1978), p. 397) où la reine est dite
- 98 -
Les recluses des temples semblent avoir des liens très étroits avec
les activités musicales, si appréciées des dieux d'Egypte, tout comme les
dames du palais avaient pour principale tâche de réjouir le roi par le
chant et le jeu des instruments (19). Leur supérieure était donc un
personnage en vue dans les fêtes des différentes divinités.
Les mieux connues des supérieures des recluses sont évidemment celles
d'Amon (abrégées désormais : SRA) . Nous les suivons dès la première moitié
de la 18e dynastie, jusqu'à la Troisième Période Intermédiaire.
Le groupe des recluses d'Amon nous est présenté de façon réaliste sur
les parois de la Chapelle Rouge, dans le cadre de la fête de la Vallée et de
fête d'Opet (22). Derrière le harpiste et les ballerines qui attendent la
barque du dieu à son retour de Louxor (fête d'Opet), trois musiciennes sont
figurées, agitant de la main droite le sistre, elles sont suivies de trois
musiciens représentant le choeur. Elles portent une longue robe collante et
sont coiffées de la grande perruque tripartite. Elles récitent un hymne :
"L'odeur des aliments, l'odeur des aliments, comme est agréable, l 'odeur.
Le domaine d'Amon, il est parfumé de (l'odeur des) offrandes et des provisions'
La légende les désigne comme les "recluses du temple" *T^ α ιυηη. I IJf ι
Ce sont sont doute elles qui sont encore représentées sur le bloc symétrique,
qui présente le retour de la procession fluviale à Deir el Bahari (fête de
la Vallée) : elles portent, cette fois-ci, la menât, en plus du sistre (23),
(19) Dans Sinouhé Β 268-269, ce sont la reine et les enfants royaux qui
apaisent le roi par le jeu de la menât et des sistres : cf. Gardiner,
Notes on the Story of Sinuhe, p. 100-103 ; Brunner, ZKs 80 (1955), p. 5-11:
Westendorf, SAK 5 (1977) p. 293-304.
(20) Aucun document ne parait attester ce titre avant la 18e dynastie (le
texte sur lequel se fonde Lefebvre, Histoire des Grands Prêtres,
p. 63-65, pour faire remonter l'institution du Premier Prophète d'Amon
à la 2e période Intermédiaire ne date lui-même que de la 20e dynastie ;
même si on tient à l'historicité de Khonsouemha t , on peut penser que
le titre hm-ntr tpy η 'Imn est une réinterprétation tardive).
(21) Voir ci-dessus les SRA Touy et Mérytrê.
(22) Lacau-Chevrier, o^. , p. 200, § 299, 1; pi. 9.
(23) Ibid. p. 202, § 300, 1 où elles ne sont désignée par aucune légende.
- 101 -
Un bloc plus difficile à situer (il pourrait prendre place soit avant
l'embarquement à Louxor, soit après le débarquement à Karnak) représente
une théorie d'officiants qui escortent la barque. Trois femmes, désignées
explicitement comme "recluses du Temple", précèdent sept "prophètes" porteurs
d'enseignes à tête animale et un prêtre-lecteur (hry-hbt) (24).
18e dynastie
- Houy (Thoutmosis III), autres titres : "supérieure des recluses
dans la maison de Rê", "Adoratrice divine d'Amon", "Adoratrice divine dans
la maison d'Atoum" (28).
_ Satamon (Thoutmosis III), autre titre : "fille de Roi"(29) .
_ Touyou (Thoutmosis IV), autres titres : "concubine royale, supérieure
des recluses de Min, chanteuse (hsyt) du Dieu Bon, chanteuse d'Hathor",
mère de la reine Tyi (30).
_ Ipény (Aménophis III), femme du vizir Ptahmose (31).
(27 bis) Une tablette publiée par P. Vernus (RdE 33 (1981), pi. 6, p. 107)
mentionne le Pr-wrt-hjnrwt à côté du Pr-Dwjt dans une liste de domaines
approvisionnés au milieu de la 18e dynastie.
(28) BM 1280, cf. supra, p. 80
(29) CGC 34117 = Urk. IV 1940.
/
(30) Davis-Maspero, The Tomb of Houiya et Touiyou, p. XVI-XVII.
(31) Lyon 88 = Urk. IV, 1915, 5.
- 103 -
19e dynastie
On peut constater que les SRA sont souvent liées à d'autres cultes :
Houy à celui de Rê et d'Atoum (à Thèbes ou à Héliopolis ?), Touyou à celui
de Min (de Coptos ?), Mérytrê, qui est d'origine memphite, à celui d'Hathor
( d 'Héliopolis) , Touy à celui de Thot. Elles avaient probablement exercé des
fonctions provinciales avant d'être mises (par leur mariage ou pour d'autres
raisons) à la tête du clergé féminin d'Amon.
(50) Sur ce titre Cerny, CAH II/2, p. 650 ; Gardiner, JEA 48 (1962), p. 63.
(51) CGC 42210.42223.
(52) Diodore, I, 47.
(53) Lefebvre, o.c, p. 257.
- 10 6 -
4^(?^?)
Touy, épouse de Séti 1er et mère de Ramses II, est appelée sur une
statue trouvée à Médient Habou "supérieure des recluses d'Amon, joueuse de
sistres fde Moût chanteusej de Hathor de Nbt-htpt, porteuse de menât de
Hathor de G···"] , G· · ·"} de Horakhtë, celle qui apaise Atoum ..." (58).
C'est une titulature typiquement sacerdotale, où l'élément hathorique est
prédominant, ce qui est normal quand il s'agit de musique. On ignore dans
quelles circonstances Touy a exercé ces fonctions, si elle les a jamais
exercées.
L'exemple le plus curieux nous est fourni par Bentanta, fille aînée
de Ramses II et qui porte, sur l'inscription de la procession des enfants
royaux à Louxor, le titre de wrt-hnrt- n(t) y Imn (59). Les autres princes-
v/
ses reçoivent également des titres sacerdotaux : G . . .] de Hathor (n°4) ,
chanteuse de Hathor dame de Htpt (n°5), chanteuse d'Amon (n°7). Le titre
porté par Bentanta indique, semble-t-il, une certaine prééminence sur ses
soeurs et demi-soeurs. Ramses II parait avoir réparti sur ses enfants des
(60) Ainsi pour le fameux Khaemouast qui fut grand prêtre de Ptah à Memphis
( F . Gomaà , Chaemwese , Sohn Ramses II. und Hoher-priester von Memphis') .
- 109 -
Dès lors, il est peu douteux que le personnel concerné par ces deux
titres ne faisait qu'un, les recluses n'étant autres que les prêtresses,
dont l'Epouse du Dieu (alias Adoratrice) avait la responsabilité plus ou
moins effective. Le texte d'Aba cité ci-dessus, même s'il est difficile a
interpréter dans sa totalité, dit explicitement que "ses recluses (celles
d'Amon) sont avec elle (l'Adoratrice du Dieu, Nitocris)" (61).
les épouses des grands prêtres d'Amon ou par des filles destinées à être
mariées. C'est ainsi que plusieurs SRA sont mères de Rivines Adoratrices (66),
C 0 N C L U S ? ?
- 112 -
INDEX
- 116 -
(r . ) = reine
(e.d.) = Epouse du Dieu
(s.r.a.) = Supérieure des recluses d'Amon
(g. p. a.) = grand prêtre d'Amon
Amenophis 1er : 2, 9, 10, 11 (et n.ll), 12 20, 21, 22, 24, 25, 33, 35, 39,
40 (et n.43), 44, 45, 46, 47, 53, 54, 55,57 (et n.52) 58, 59
(et n.64, 66), 60, 61., 79 (n. 172).
Amenophis II : 35 (n. 28), 5.2, 73, 74, 75, 76,77 (n.159), 78, 79, 83, 84
86, 87^et n.193), 88,91 (et n.214), 95 (n.l).
Amenophis III : 79 (n.171), 81 (n.173), 92, 107.
Amenophis IV : 81 ·
Amosis : 9, 10, 11 (n.10), 12 (et n.16), 13, 14, 16 (n.34. 35), 17, 18 (et n.42)
20 (et n.52), 21, 23, 24, 25, 28, 30, 31, 32 (et n.ll), 33, 41, 44
(n.4), 45, 46, 47 (n.19), 48 (et n.23), 49, 54, 55, 56, 57, 58, 59
60
Hatshepsout I (r., e.d.) : 11 (n.ll), 22, 35 (n.28), 36 (n. 30-31), 40 (et n.43-
44), 50,53,57 (n. 57), 59 f. 60 (et n. 67) , 61-66 , 67 . 69 (et
n. 121-122), 71 (n.130) , 72 . 73 > 76 . 66 · »1 . 8Q (n.211).
Hatshepsout II Mérytrê (r.,e.d.) : 70, 71, 73, 74, 75-78, 79, 82 (et n.130).
83,, 84,, 92 , 97 (n.4), 107, 108.
Henoutmeter (s.r.a.) : 103.
Henoutaouy (r.) : 104 (n.49), 110 (n.66).
Henout-Tomehou/Temehou cf. Ahmes Hénout Toméhou.
Herihor : 104.
Hornakht : 104.
Houy (s.r.a.) : 79 - 8*, 95, 96, 102.
Ipeny (s.r.a.) : 102.
Iouf : 22.
Isis mère de Thoutmosis III : 73
Isis fille de Thoutmosis III :8l (et n. 173).
Isis (s.r.a.) : 103.
Isisemkheb (r.) : 104 (n.49), 110 (n.66).
Iyméritnebes (e.d.) : 5-6 .
Kamosis : 10-12-15 (n.30), 16 (n.34), 17, 18, 23, 24, 46, 47 (n.17), 48, 54,56.
Khâbekhnet : 14 (n.25), 15 (n.30), 17 (n.37), 19 (n.44 d), 47 (et n.17), 48,
49 (n. 29), 57, 60 (n.28).
Khaemouast : 108 (n.60).
Khonsouemhat ( g . p . a . ) : 100 (n.20).
Maat-ka (sic ?) : 95 (n.l).
Maatkarê (e.d.) : 111 (n.66).
Meh : 50 (n.36), 56 (n.54).
Menkheperrê , fils de Thoutmosis III : 81, 82 (et n. 172).
Menkheperrê , cf. Thoutmosis III.
Mentouhotep, cf. Seankhkarê Mentouhotep.
Mertseger (s.r.a.) : 103.
- 119 -
Thoutmosis III : 17 (n.38d), 22, 35 (?. 28), 36 (?. 28. 30), 48 (n.25), 49, 50
(n.37), 52, 53 (et n.43), 54, 63, 66, 67, 69 (et n. 121 ), 70
(et n. 130), 73, 74 (n.137), 75 (et n. 145), 77 (n. 154), 78
(et n. 163), 79, 81, 82, 83, 84, 85, 97, 107.
Thoutmosis IV : 35 (n. 28), 84, 85, 86, 87, 88 (n.200), 91, 92.
Tiâal (r., é.d.) : épouse d'Amenophis II : 76, 84, 92, 94.
Tiâa II : fille de Thoutmosis III : 85, 86 (et n. 184 ).
Tiâa III (r., é*.d.) : 85, 86 (et n. 185 ).
Tjanefer : 103.
Tjenna : 13.
Toumeres : cf. Ahmes Toumeres.
Toutankhamon : 98 (n.7).
Touy : cf. Moût touy.
Touy (s.r.a. 20e dyn.) r 104.
Touyou (s.r.a.) : 102, 105.
Tyi (r. ) : 93 (n.226).
Tyi (s.r.a. ) : 102, 105.
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oOo
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PI. I. Main d'ivoire au nom d'une Epouse du Dieu Ahmes, Turin, Cat. 6921.
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Page
INTRODUCTION 2
CONCLUSION 111
INDEX 115
Noms propres cités 116
Ouvrages cités χ 23
Revues et Collections 128
Documents inédits 138
Table des illustrations .139
oOo