Lydex-CPGE M.

Elmerabet 2020-2021

Citations clés du Gai Savoir (Préface, IV) de F.Nietzsche (1882)

I. Force de vivre et condition de l’homme : exister, devenir, penser, naître

-L’esprit libre et la renaissance : des forces du re-vivre :

«Mais nous, nous voulons devenir ceux que nous sommes, - les nouveaux, ceux qui n’adviennent qu’une
seule fois, les incomparables, ceux qui se donnent à eux-mêmes leur loi, ceux qui se créent eux-mêmes ! »
Vive la physique ! § 335.

II. La force de vivre : une force à l’épreuve des événements

A-Tomber malade : l’occasion d’une épreuve philosophique pour la conscience :

« Un psychologue connaît peu de questions aussi attirantes que celle du rapport entre santé et philosophie, et
au cas où il tombe lui-même malade, il entre dans sa maladie en y apportant toute sa curiosité de
scientifique.» Préface, 2, p. 27.

B- La douleur : une expérience exemplaire, paradigmatique pour le philosophe :

« Seule la grande douleur, cette longue, lente douleur qui prend son temps... nous oblige, nous philosophes,
à descendre dans notre ultime profondeur, et à nous défaire de toute confiance, de toute bonté d’âme, de tout
camouflage, de toute douceur, de tout juste milieu, en quoi nous avons peut-être autrefois placé notre
humanité. » Préface, 3, p. 30.

C- La force de vivre comme force d’acquiescement :

«Et somme toute, en grand : je veux même, en toutes circonstances, n’être plus qu’un homme qui dit oui !»
Pour la nouvelle année, § 276.

III. La force de vivre et l’entraînement, la préparation, la disposition

A- La vie est faite pour être pensée, non la mort :

«Cela me rend heureux de voir que les hommes ne veulent absolument pas penser la pensée de la mort !
J’aimerais contribuer en quelque manière à leur rendre la pensée de la vie encore cent fois plus digne d’être
pensée ». La pensée de la mort, § 278.

B-Jouir de l’existence en brisant les illusions, les idoles et en risquant le danger :

«Car, croyez-moi ! le secret pour retirer de l’existence la plus grande fécondité et la plus grande jouissance,
c’est : vivre dangereusement. » Hommes préparatoires, § 283.

C-La force de vivre : préserver librement l’intensité d’une poussée :

« On trouve si peu de noblesse parmi les hommes : le signe distinctif de celle-ci sera toujours de ne pas
avoir peur de soi-même, de ne rien attendre de déshonorant de soi, de voler sans hésitation dans la direction
où nous sommes poussés — nous, oiseaux qui sommes nés libres ! Quel que soit le lieu où nous
parviendrons, nous y trouverons toujours autour de nous liberté et lumière du soleil. » Contre les
calomniateurs de la nature, § 294.

IV. La force de vivre et ses contraires : sollicitation, besoin, supplication

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A-Chercher un arrière-plan ou un arrière-monde, c’est offenser la pudeur de la nature :

« On devrait tenir en plus haute estime la pudeur avec laquelle la nature s’est cachée derrière des énigmes et
des incertitudes chamarrées. Peut-être la vérité est-elle une femme qui a de bonnes raisons de ne pas laisser
voir ses raisons ? » Préface, 4, p. 32.

B-Renoncer au renoncement :
« Peut-être est-ce précisément ce renoncement qui nous donnera à nous aussi la force grâce à laquelle on
peut supporter le renoncement lui-même ; peut- être à partir de ce moment l’homme ne cessera-t-il de
s’élever là où il ne se déversera plus dans un Dieu. » Excelsior!, § 285.

V. La force de vivre : représentation, figuration, symbolisation, création :

-L’art et la contemplation ne sont pas des positions d’esquive, mais des forces pour appréhender la vie :
« Car chez eux, cette force subtile qui leur est propre s’arrête d’ordinaire là où s’arrête l’art et où commence
la vie ; mais nous, nous voulons être les poètes de notre vie, et d’abord dans les choses les plus modestes et
les plus quotidiennes ! » Ce que l’on doit apprendre des artistes, § 299