Règles de l’art : les gestes du métier d’électricien

Règles de l’art : les gestes du métier

d’électricien
Le métier d’électricien est un métier prisé, qui demande un savoir-faire important et des
qualités permettant d’intervenir sur de nombreux chantiers et travaux différents. Il faut donc
maîtriser certaines opérations basiques et surtout les mesures de sécurité à constamment
appliquer, ainsi que les actes de sauvetage en cas d’accident, car malheureusement, le métier
d’électricien fait aussi partie des plus dangereux.

I. La notion de risque

1. Les accidents en France

Le métier d’électricien est un des plus dangereux du

marché. Il l’est pour celui qui pratique, mais égale-
ment pour les occupants du bâtiment, par exemple si
le travail n’est pas bien fait.

Selon les chiffres d’Engie, on estime à environ 200

le nombre de décès annuels dus à une électrocution Fig. 1  Homme électrocuté allongé sur le sol
en France, et à 4 000 celui des électrisations graves © Artur Golbert - stock.adobe.com

entraînant handicaps et séquelles graves. 40 % des
accidents concerneraient des enfants de moins de
neuf ans.
On estime qu’en France, un jeune enfant meurt
chaque mois, victime d’une électrocution. De même,
sur 250 000 incendies annuels, 80 000 seraient d’ori-
gine électrique. Ces chiffres montrent la dangerosité
du secteur électrique.
2. Les types d’accidents
Nous allons aborder deux types d’accidents : l’élec-
trocution et l’électrisation.
a. L’électrocution
L’électrocution survient lorsque le courant électrique
traverse le corps humain. Il en résulte généralement
la mort de la personne, provoquée le plus souvent par
une crise cardiaque.
D’un point de vue anatomique, le courant contracte
tellement les muscles du cœur qu’il l’empêche de
battre, ou il l’asphyxie par la paralysie qu’il génère
sur les muscles respiratoires.
D’un point de vue médical, nous savons que le corps
humain peut résister à 25 mA maximum en moyenne,
cette valeur pouvant varier selon l’état de la peau, la
nature du sol, la présence de vêtements isolants ainsi
que l’état général physique de l’individu et sa capaci-
té à résister à ce choc.
b. L’électrisation
Il convient, dans un souci de tout de même dédra-
matiser, de noter que le passage d’un courant élec-
trique dans le corps humain n’est pas systématique-
ment mortel. Dans la plupart des cas, il provoque des
brûlures, une contraction spontanée des muscles,
etc. On parle alors d’électrisation, car le passage du
courant électrique n’a pas conduit au décès.
Exemple connu : quand on prend « un coup de jus »
sur une clôture électrique visant à maintenir des
animaux dans un espace clos.
3. La procédure à suivre en cas d’accident
Comme nous avons pu le voir précédemment, il y
a malheureusement de nombreux cas d’électrisation
chaque année. Chacun étant susceptible de se retrou-
ver dans pareille situation, il convient de connaître la
procédure à suivre pour aider voire sauver la victime.

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 a. Dans le cas où vous êtes sur place au moment
de l’électrisation
–– Premièrement, ne pas toucher la victime.
–– Couper ensuite le courant au compteur général et
appeler immédiatement les services de secours :
SAMU.
–– Il faut ensuite, le plus rapidement possible,
réanimer la personne par bouche-à-bouche et/
ou par massage cardiaque, en cas de perte de
connaissance.
Il faut également veiller à ce qu’il n’y ait pas d’eau par
terre, et, si la personne est toujours en contact avec la
source d’électricité, la déplacer, mais en prenant soin
de la toucher avec quelque chose en caoutchouc, en
bois ou un quelconque matériau isolant (non conduc-
teur). Ne jamais essayer de la toucher à mains nues,
car vous pourriez très bien être électrocuté(e).
b. Dans le cas où vous arrivez après l’accident
Parmi les signes qui indiquent une électrocution ou
une électrisation, on peut notamment observer une
blessure à l’endroit où le courant a pénétré la peau et
une autre à l’endroit où il est ressorti. On trouve égale-
ment des problèmes respiratoires, des problèmes
cardiaques, des brûlures ainsi qu’un état de choc.
Fig. 2  Électricien électrocuté © Artur Golbert - stock.adobe.com
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Notons que les endroits du corps où est entré et sorti
le courant peuvent vous renseigner sur la gravité de
l’accident. Par exemple, si le courant est entré dans la
main gauche et est ressorti par la main droite, il y a de
grandes chances que le cœur ait subi des dommages.
Une fois l’accident électrique avéré, appliquez la
procédure décrite plus haut.
4. La prévention anti-accident
En électricité, la réglementation est très importante.
Elle présente plusieurs avantages :
–– le premier et le plus important est de protéger la
vie des travailleurs, mais aussi de ceux qui les
entourent ;
–– le deuxième objectif est d’assurer le bon fonction-
nement de l’habitat et de l’installation tout entière.
a. La norme NF C 15-100
La sécurité électrique dans les locaux d’habitation est
régie par une seule norme : la NF C 15-100. Cette
norme concerne toutes les installations électriques
utilisant une tension jusqu’à 1 000 volts en courant
alternatif et 1 500 volts en courant continu.
Une présentation des éléments que régit cette norme
se trouve dans le document PDF téléchargeable ici :
Guide norme NF C 15-100
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Tableau n°1 

SECTION MINI. DES COURANT ASSIGNÉ

NATURE DU CIRCUIT CONDUCTEURS MAXIMAL DU DISPOSITIF DE
CUIVRE PROTECTION (DISJONCTEUR)
Point d’éclairage
Éclairage 1,5 mm² 16 A
ou prise commandée
Circuit avec 8 socles max. 1,5 mm² 16 A
Circuit avec 12 socles
2,5 mm² 20 A
max.
Circuit avec 6 socles max.
Prise de courant 16 A de prises de courant non 2,5 mm² 20 A
spécialisé de la cuisine
Circuits spécialisés
(lave-linge, sèche-linge, 2,5 mm² 20 A
four)
Volets roulants - 1,5 mm² 16 A
- 1,5 mm² 2A
VMC
Cas particuliers 1,5 mm² Jusqu’à 16 A
Circuit d’asservissement
Pilotage tarifaire, fil pilote, 1,5 mm² 2A
gestionnaire d’énergie
Chauffe-eau électrique
Chauffe-eau 2,5 mm² 20 A
non instantané
Plaque Monophasé 6 mm² 32 A
Cuisson de cuisson
Cuisinière Triphasé 2,5 mm² 20 A

Émetteurs 3 500 W 1,5 mm² 16 A

muraux 4 500 W 2,5 mm² 20 A
(convecteurs,
panneaux 5 750 W 4 mm² 25 A
radiants) 7 250 W 6 mm² 32 A
Chauffage
Plancher à 1 700 W 1,5 mm² 16 A
230 V
accumulation 3 400 W 2,5 mm² 25 A
ou direct
4 200 W 4 mm² 32 A
équipé
de câbles 5 400 W 6 mm² 40 A
autorégulants 7 500 W 10 mm² 50 A
1,5 mm² 16 A
Autres circuits (y compris le circuit d’alimentation 2,5 mm² 20 A
du tableau divisionnaire) 4 mm² 25 A
6 mm² 32 A
Socle de prise 16 A 2P+T
adapté à la recharge
de véhicules électriques
2,5 mm² 20 A
IRVE (infrastructure et hybrides rechargeables
de recharge des véhicules et identifié à cet usage
électriques) ou bornes 16 A
Bornes 32 A monophasé 10 mm² 40 A
Bornes 32 A triphasé 10 mm² 40 A

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 b. Les gestes de base à appliquer en électricité
–– Tout d’abord, le premier réflexe à avoir lorsque
l’on souhaite intervenir sur un système électrique,
c’est de se chausser avec des chaussures à semelles
en caoutchouc, qui sont isolantes et surtout
imperméables.
–– La deuxième chose à faire lorsque vous souhaitez
intervenir sur un système, c’est de le débrancher. Si
vous travaillez sur un bâtiment en général, veillez à
ce que le courant électrique soit coupé au niveau
du compteur électrique ; c’est la seule manière
d’être sûr qu’il ne passera pas.
Voici un exemple de disjoncteur. Il suffit d’appuyer
sur le bouton rouge pour couper le courant, et sur le
noir pour le relancer.
Fig. 3  Disjoncteur électrique © Adobe Stock
–– La troisième chose à faire est de veiller à travailler
avec des outils à manches isolés (en caoutchouc
ou bois par exemple). Dans les outils utilisés, on
peut trouver cutters, tournevis, pinces à dénuder,
etc. Vous pouvez également monter sur un banc
en bois si besoin est, le courant ne pourra pas vous
traverser.
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Fig. 4  Tournevis isolés © Adobe Stock
Voici un exemple de tournevis isolés.
–– Tâchez de ne pas travailler seul. Comme sur tout
chantier, la présence d’une seconde personne peut
s’avérer salvatrice en cas d’incident, car elle pourra
rapidement appeler les secours ou vous venir en
aide.
–– Et enfin, dernier point, même s’il semble logique :
il ne faut jamais travailler dans un milieu humide
ou les pieds dans l’eau. Le port de chaussures avec
semelles en caoutchouc peut vous permettre d’as-
surer votre étanchéité, mais le plus simple est de
veiller à travailler dans un environnement sec.
Avant de faire fonctionner un système électrique,
pensez toujours à vérifier l’état des isolants qui enve-
loppent tout ce qui est câblage, et donc transport de
l’électricité : baguettes, fils, appareils, etc.
Voici comment réaliser un câble d’alimentation :
Âme
Isolant
Gaine de protection
Fig. 5  Câble multipolaire © demarco - Adobe Stock
On peut voir que l’isolant est dissimulé au sein de la
gaine de protection. Pour ne pas prendre de risque, il
est judicieux de changer tout câble dont la gaine de
protection est endommagée, avant que l’isolant ne le
soit. Ainsi, on évite de potentiels accidents.
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II. Des opérations classiques

d’électricien
Les différentes opérations de raccordement électrique
doivent être réalisées avec soin, avec des accessoires
de liaison adaptés au montage envisagé.

1. Le dénudage

a. Définition

Le dénudage
Le dénudage est le fait de retirer la gaine de
protection d’un câble électrique afin d’avoir accès aux
fils à l’intérieur.

Le dénudage doit être fait avec le plus grand soin, sur

la longueur voulue, sans entamer le conducteur, pour
ne pas réduire sa capacité de transport de l’énergie.
Veillez à bien bloquer les conducteurs pour éviter
tout risque de court-circuit dans les appareils.
b. Réalisation
Nous disposons de plusieurs possibilités pour réaliser
le dénudage : selon le matériel disponible ou la stra-
tégie la plus adaptée.
Fig. 6  Pince réglable © Adobe Stock
Dénudage à la pince automatique
La pince à dénuder automatique a une largeur de
serrage adaptable. Elle permet donc de dénuder sans
réglage toutes les différentes sections de câble. Elle
est notamment prisée pour tous les conducteurs avec
une faible épaisseur.

Dénudage de la gaine au jokari

(couteau d’électricien)
–– Dans un premier temps, nous allons considérer les
câbles à diamètre important (≥ 4 mm²). Pour eux, il
est nécessaire d’entailler la gaine avec un couteau
d’électricien. Cette opération est également réali-
sable avec un cutter.
Fig. 7  Pince automatique © Adobe Stock
–– Une fois la gaine entaillée sur toute sa circonfé-
rence, nous allons tirer sur cette dernière à l’aide 2. Le raccordement
de la pince universelle afin de la retirer et d’avoir
accès aux fils et aux isolants. Une opération de raccordement électrique consiste à
mettre en fonctionnement un élément ou un système.
–– Pour ce qui est des conducteurs de faible section Cela passe forcément par l’alimentation électrique
(c’est-à-dire ≤ 2,5 mm²), nous allons simplement et le branchement au réseau électrique local. Cela
dénuder la gaine isolante sur 3 mm². Pour plus demande également une minutie particulière.
de simplicité, cette opération se fera à la pince
réglable, car cette dernière présente l’avantage Avant de détailler les méthodes de raccordement
de s’adapter à la section des conducteurs, et ainsi, d’éléments spécifiques, un petit rappel sur la couleur
d’avoir toujours le diamètre adapté, selon le câble des fils que l’on peut trouver.
que l’on veut dénuder. Il faut agir sur la vis moletée
et bloquer l’écrou. On entaille la gaine en serrant et
en tournant la pince, sans endommager l’intérieur.

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 Tableau n°2  c. Les borniers (conducteurs de fort diamètre)
Les borniers fonctionnent un peu de la même manière
NOUVELLE ANCIENNE que les dominos. On retrouve des orifices prévus pour
CONDUCTEUR
COULEUR COULEUR
recevoir les câbles que l’on visse.
Phase Marron ou rouge Vert
Neutre Bleu Rouge Méthodologie : l’extrémité des câbles étant dénudée,
Terre Jaune/vert Gris ou blanc il faut engager les conducteurs dans la borne et serrer
Navette de la vis de blocage puis emboîter les capuchons d’iso-
phase entre Noir Noir lation sur chaque borne.
interrupteurs
Voici un exemple de boîtier à huit bornes.
a. Les dés de raccordement (dominos)
–– Nous commencerons par la séparation des dés.
On les répartit ensuite en fonction du nombre de
raccordements voulus.

–– Une fois les dés répartis, on engage les conduc-

teurs dénudés dans les bornes prévues à cet effet.
On serre ensuite les vis de blocage à l’aide de notre
tournevis d’électricien.
b. Les connecteurs à leviers
Ici, contrairement aux dés de raccordement qui
fixent les conducteurs grâce aux vis des dominos, les
connecteurs sont munis de leviers de blocage.
Ce qu’il faut faire
Fig. 9  Boîtier à bornes © Adobe Stock
d. Raccordement d’une douille B27
(à vis, gros culot)
Une douille
Une douille est une pièce métallique creuse qui
sert à fixer le culot d’une ampoule électrique (l’extré-
mité qui va servir au raccordement et à l’alimentation).

–– Il faut relever d’abord tous les leviers du Voici la méthodologie à suivre :

connecteur.
–– Il faut ensuite engager l’extrémité dénudée des
conducteurs dans les trous du connecteur prévu
à cet effet, puis abaisser chaque levier ; le blocage
est ainsi réalisé.
–– placer les conducteurs dans les bornes de la douille
prévues à cet effet ;
–– à l’aide de l’outil le mieux adapté, serrer les vis de
blocage de chaque borne ;

Voici un exemple de connecteur de type Wago, –– placer la douille sur le culot ;

avec en orange les leviers à relever lorsque l’on fait
les raccordements. On voit très bien les cinq orifices
destinés au raccordement. On baisse les cinq leviers
une fois le raccordement fini.
–– visser le corps de douille sur le culot ;
–– enfin, visser une ampoule, et en activant le courant,
tester le bon fonctionnement de la douille.

Voici un exemple de douille.

Fig. 8  Connecteur à levier © Adobe Stock Fig. 10  Douille © Adobe Stock

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e. Raccordement d’un interrupteur mural –– Il faut ensuite clipser l’encadrement de

L’interrupteur mural est l’interrupteur que l’on utilise
pour allumer l’ampoule d’une pièce par exemple. Il
a un fonctionnement binaire : 0 pour éteindre, 1 pour
allumer.
–– Tout d’abord, grâce au support de l’interrupteur
fixé au mur, le long de la baguette, on clipse la
platine de l’appareil.
l’interrupteur.
–– Il ne reste donc qu’à placer le bouton à bascule
sur l’interrupteur. Celui-ci se clipse sur le méca-
nisme de l’interrupteur. Une fois ceci fait, il ne reste
plus qu’à remettre le courant et à vérifier le bon
fonctionnement.

–– On branche entre eux les connecteurs de phase

(rouge pour l’entrée, noir pour la sortie).

–– Grâce à un tournevis d’électricien, on serre les vis

des bornes.

Il est primordial de bien bloquer les vis dans les

bornes de l’interrupteur afin d’éviter tout potentiel
court-circuit.
Fig. 11  Interrupteur mural © Adobe Stock
–– Après ça, il faut ajuster la position des couvercles
des baguettes.