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Marie Zalo

Julia Roux
Licence 1 de Psychologie
Université Paris Diderot
TD Inconscient et formations
Version écrite de l’exposé du Mardi 4 Février

Le rêve « L’injection faite à Irma » dans L’interprétation des rêves et


dans L’auto-analyse de Freud par Didier Anzieu

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Nous pouvons tout d’abord commencer par présenter l’auto-analyse. L’auto-analyse est
définie dans le Vocabulaire de la psychanalyse de J. Laplanche et J.-B. Pontalis comme une
« investigation de soi par soi, conduite de façon plus ou moins systématique, et qui recourt à
certains procédés de la méthode psychanalytique - associations libres, analyse de rêves,
interprétation de conduites, etc. » Freud commence son auto-analyse à partir de ses propres
rêves, il émet néanmoins certaines réserves à propos de cette méthode d’investigation. Il
aurait été intéressant de dire lesquelles.
Notre exposé porte sur le chapitre « La découverte du sens des rêves. Le rêve de l’injection
faite à Irma (24 juillet 1895) » de l’ouvrage L’auto-analyse de Freud, par Didier Anzieu dont
la première édition date de 1959. L’auteur publia deux nouvelles versions de cet ouvrage en
1975 et en 1988. L’auto-analyse de Freud est une œuvre majeure au sein du domaine de la
psychanalyse. Anzieu est professeur de philosophie quand il débute ses études de psychologie
et commence une formation de psychanalyste. L’œuvre de Didier Anzieu est un apport
important à la psychanalyse, notamment son concept du Moi-Peau.
Anzieu multiplie est interprétations nous permettant d’apporter
Le plan de notre exposé est linéaire par rapport au texte, nous allons donc aborder dans une première partie la première interprétation du rêve
de l’ « injection faite à Irma » par Anzieu, puis celle de Freud, enfin, dans une seconde partie nous traiterons des différentes interprétations
de ce rêve proposées par Anzieu.

En effet, Anzieu propose une première interprétation du rêve de l’ « injection faite à Irma ».
Tout d’abord, il présente les éléments de la vie personnelle et professionnelle de Freud qui prennent une grande part dans le rêve et dans
l’identification des personnages. S. Freud a des soucis professionnels importants : un de ses malades qu’il a soigné avec de la cocaïne a vu
son état empirer, un de ses patients hystériques partit en Egypte a eu une crise violente qui a été mal diagnostiquée et traitée par un « confrère
ignorant », et une vieille femme qu’il soigne tous les jours a déclenché une infection suite à une seringue sale. En outre, le Dr Oscar Rie
(Otto dans le texte) est venu rapporter à Freud qu’une de ses anciennes patientes hystériques, Irma dans le texte, n’était pas entièrement
rétablie, ce qui a fortement vexé le psychanalyste. De plus, « un autre antécédent important du rêve en rapport avec la vie professionnelle de
Freud n’est pas mentionné par celui-ci » ; il s’agit du cas d’une femme souffrant d’hystérie, Emma Eckstein, qui fût opérée du nez par l’ami
de son psychanalyste, Fliess, sur ses conseils. Or, l’opération se déroula très mal, et la jeune femme fût défigurée à vie. Freud, se sentant
profondément coupable, et Fliess défendant son rôle de médecin illustre, eurent quelques désaccords pendant un moment. Effectivement, la
relation entre ces deux médecins est assez complexe, voir même ambiguë. Il faudrait expliciter. C’est Fliess qui conseille à Freud de se
cautériser le nez avec de la cocaïne, et leur importante correspondance révèle une grande admiration de Freud pour son confrère. Il se réfère
constamment à lui lors de ses recherches: « la dépendance de Freud aux idées et aux soins de Fliess est importante ». De plus, ils sont liés par
les grossesses respectives et simultanées de leurs femmes, Freud est préoccupé par la sixième grossesse de sa femme Martha. En outre, Fliess
qui travaille sur la chimie sexuelle confie à son ami « le rôle, selon lui capital, qu’y jouerait une substance comme la triméthylamine ». Une
information qui va prendre une place majeure dans le rêve de l’ « injection faite à Irma ». Nous pouvons alors nous interroger sur la nature de
la relation entre Fliess et Freud : est-ce un « amour homosexuel chaste » comme le désigne Anzieu ? Grâce à ces informations sur la vie
personnelle et professionnelle de Freud nous pouvons nous pencher sur l’identification des personnages du rêve. Selon Anzieu; «  l’ami mort
qui a abusé de la cocaïne est von Fleischl », Freud lui ayant conseillé d’utiliser de la cocaïne dans un but médical ce personnage joue alors un
rôle important puisqu’il représente une partie de la culpabilité du psychanalyste. Otto et Léopold sont en fait e Oscar Rie et Ludwig
Rosenberg, deux médecins travaillant avec Freud. Quant au Dr M. il s’agit de Breuer, à la fois figure d’autorité paternelle et représentation
d’une ancienne génération de médecins que Freud rejette. En outre, « l’autre ami, qui a parlé de la triméthylamine, est Fliess » qui possède
une place centrale au sein du rêve, même si il est surtout présent dans le contenu latent plutôt que dans le contenu manifeste à travers les
différentes interprétations d’Anzieu. Puis, l’identification du personnage d’Irma a provoqué de nombreux débats, car elle pourrait être à la

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fois Anna Hammerschlag-Lichteim, veuve elle aussi, amie de Freud et de ses proches et une de ses patientes favorites, tout en incarnant
Emma Eckstein et sa souffrance provoquée par l’opération de Fliess sous les conseils de Freud. Mais quelques années après, Freud apporte la
conclusion à ce débat en expliquant qu’Irma est une « personne composite », c’est à dire plusieurs personnages réels en même temps, dont
Anna Hammerschlag-Lichteim et Emma Eckstein.

Nous pouvons maintenant étudier le « scénario en deux temps » du rêve selon D. Anzieu. Le rêve serait en effet découpé en deux temps; tout
d’abord le tête-à-tête entre Freud et Irma où domine l’attrait hétérosexuel et le désir de voir. Puis, le deuxième temps qui correspond à la
discussion masculine entre Freud et le trio des trois médecins, que représentent Léopold, Otto et le Dr M, « où s’accomplit le désir de
savoir ». Dans cette interprétation « l’unité du rêve tient dans la description et l’explication de la sexualité ». En effet le thème du coït puis de
la grossesse sont très présents. La « gorge » d’Irma et le « hall » de la pièce représente l’organe génital féminin. La pâleur et les douleurs
semblant organiques d’Irma pourraient être les signes, les symptômes d’une grossesse. Lors de l’examen de la bouche et de la gorge par S.
Freud, ce dernier repère de longues « eschares blanc grisâtre » qui représenteraient, selon Anzieu, le sperme qui mènerait à la fécondation et
donc à la grossesse d’Irma. La phrase « le poison va s’éliminer » renvoie à la sixième grossesse de Martha et à une potentielle fausse-couche
que Freud a pu espérer, étant préoccupé par l’état de sa femme et ne voulant pas vraiment d’un nouvel enfant. Quant aux injections
pratiquées sur Irma avec une seringue sale elles se rapportent bien sûr à la fécondation mais aussi au coït non-protégé, c’est -à-dire sans
contraception. Or, nous savons que Fliess était à la recherche d’un moyen de contraception, ces éléments sont donc une allusion directe à lui
et à ses recherches; dans cette interprétation « la fin du rêve et la morale de l’histoire (sont) la nécessité de recourir aux techniques
anticonceptionnelles ». Cependant, nous savons que c’est Fliess qui parle pour la première fois de l’effet de la thriméthylamine à Freud,
produit injecté à Irma. L’interrogation posée se rapporte au désir (de savoir, amoureux, sexuel) de Freud présent dans cette interprétation qui
pourrait être en direction de Fliess.

Dans cette dernière sous-partie nous allons nous pencher sur l’auto-analyse du rêve de l’injection faite à Irma de Freud commentée par
Anzieu. Le rêve de l’ « injection faite à Irma » est celui possédant le plus long commentaire de la part de Freud, environ treize pages. Le rêve
commence par un plaidoyer du psychanalyste affirmant qu’il n’est pas responsable des douleurs d’Irma puisqu’elles sont simplement
organiques, la malade est donc la seule responsable de son mal. Malgré cela une peur importante l’envahit. Cette peur s’intensifie quand
entre en scène le trio masculin des médecins, Otto, Léopold, et le Dr M, car ils mettent le protagoniste face à sa propre culpabilité. De plus J.
Breuer possède une certaine ascendance et une certaine autorité sur S. Freud. La culpabilité de ce dernier est alors inéluctable. Ce rêve est en
réalité un procès dont Freud est le principal accusé. Or, la scène suivante voit les preuves apportées par le trio médical se détruire; en effet
« tout s’explique par une injection de triméthylamine ». Les injections sont responsables du mal d’Irma, mais aussi de l’overdose et de la
mort de Flieschl. C’est Otto qui doit maintenant porter la responsabilité des douleurs d’Irma provoquées par une seringue sale qu’il a lui-
même manipulée. Mais c’est la triméthylamine, et donc Fliess, qui apporte la preuve de l’innocence de Freud et qui confirme que « c’est sa
vie sexuelle insatisfaisante qui est sources des maux d’Irma ». De par cette interprétation « Freud se sent maintenant, comme de son œuvre,
pleinement responsable » de l’enfant qui va naitre. « Il ne s’agit pas d’une injection de triméthylamine faite à la légère ». Par la fin de ce
rêve, Freud n’est pas responsable des douleurs d’Irma, ni de la mort de Flieschl, et il accepte pleinement son futur enfant.
Néanmoins, suite à cette explication « Freud laisse entrevoir d’autres interprétations, en rapport avec sa crainte de la mort ou son contre-
transfert. »

Quelques autres interprétations (seconde partie de l’exposé)


Anzieu nous introduit différentes autres interprétations sur le rêve de Freud toujours en
rapport avec les principaux thèmes de culpabilité et d’angoisse.

Par rapport aux proches


C’est tout d’abord à travers une interprétation en relation avec les proches de Freud
qu’Anzieu fait remarquer qu’en se limitant à sa vie professionnelle volontairement, Freud
nous fait part de sa culpabilité, pour la plus grande partie, vis-à-vis de ses patients ayant une
place toute aussi importante que ses proches, voire, plus importante.

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Ainsi, cette culpabilité découle de « sa gêne avec sa femme, sa dépendance envers Fliess, son
indépendance envers Breuer ». De cette culpabilité naît une certaine angoisse de mort :
« d’être cardiaque » mais de cette angoisse se forment des remords « d’avoir, par ses
expériences, favorisé la cocaïnomanie »1.

LE CONTRE-TRANSFERT DE FREUD

Ensuite, Anzieu mentionne le contre-transfert de Freud, notamment sa volonté de ne pas


répéter les « erreurs » de Breuer envers Anna O en référence à l’ « abandon » de sa patiente
en plein traitement lorsque cette dernière lui révèle un certain attrait. De ce fait, Irma
symbolise toutes les patientes hystériques que Freud a pu avoir. De la même façon, Anzieu
suppose qu’Irma peut aussi être le résultat de son fantasme paternel (en tant que père de la
psychanalyse et des hystériques) au travers du fantasme hystérique de vouloir avoir des
rapports avec leur père et cette projection faite sur leur thérapeute engendrant un désir venant
d’elles.

Ce contre-transfert est également observable à travers le dialogue, au début du rêve, animé de


tension, notamment sexuelle, ainsi que de désir de savoir. De fait, Freud l’admet même plus
tard – nous renseigne Anzieu – que le fantasme sexuel est visible à travers l’auscultation
d’Irma de par la substance blanche et la texture effritée.

FREUD ET FLIESS

Puis, Anzieu décrit la relation de Freud avec Fliess par une ambivalence d’admiration, de
toute-puissance et de de rabaissement. Bien que Freud voie Fliess comme un être presque
supérieur, il place un jugement de confiance plus important en Breuer lors de son diagnostic
pour sa condition cardiaque. On peut alors se demander si Breuer n’a pas une position de père
par rapport à Freud, le père déjà mort mais qui, parfois, renaît aux yeux de Freud et qui tient
des paroles portées en estime, bien plus grandes que celles de Fliess. Dans ce cas, Fliess aurait
un rôle fraternel : celui du grand frère que Freud n’a jamais eu, qu’il admire et met sur un
piédestal (même si, rappelons-le, Fliess est plus jeune). Freud a eu des demi-frères plus âgés
que lui, nés du premier mariage de Jacob Freud.

D’une autre part, il est intéressant de se pencher sur le point de vue d’Anouilh qui positionne
Fliess dans un rôle maternel afin de faire retomber Freud en plein complexe Œdipien. En
admettant cette hypothèse, Fliess serait admiré et aimé de Freud qui pousse ses expériences
pour satisfaire sa mère symbolique.

1 Citations page 53 (3e édition)

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Dans une autre lancée, on pourrait également visualiser le triangle « amoureux » (Fliess,
Freud, Breuer) comme la représentation de la médecine d’époque. Fliess représentant, bien-
sûr, l’innovation, le nouveau, l’inédit, l’impensable, ce qui intéresse et Breuer symbolisant
l’ancien, le déjà-vu, le passé mais d’un autre côté, la sûreté, la confiance dans ce qui a déjà
fait ses preuves. Cette théorie est d’autant plus possible de par les écarts d’âge puisque Fliess
est jeune et Breuer plus âgé que Freud.

En outre, il pourrait être judicieux de penser à Freud à la place d’Irma et Fliess à la place de
Freud. Peut-être est-ce un sentiment de remord de la part de Freud de ne pas avoir écouté son
vieil ami lorsqu’il lui a annoncé que sa condition cardiaque était liée à son usage de tabac. De
la même façon qu’Irma a décidé de refuser la solution de Freud, ce dernier a choisi d’ignorer
celle de Fliess. Les plaintes d’Irma seraient un aveu de la part de Freud, une sorte de regret de
ne pas avoir écouté son ami puisqu’il craint, une nouvelle fois pour sa condition cardiaque et
sa mort à une âge prématuré. Cette interprétation de Freud incarnant Irma est d’autant plus
plausible puisque Freud, lors de la rédaction de sa lettre pour son compère Breuer, se voit
victime de la remontée d’un vieux rhumatisme à l’épaule gauche, même épaule où est
découverte une matité et une infiltration chez Irma dans le rêve. De plus, cette épaule gauche
nous rappelle bien évidemment le cœur, source de nombreux maux pour Freud.

Bien qu’il ne soit pas présent, Fliess a une grande importance dans le rêve – et dans la vie – de
Freud. C’est pourquoi Anzieu décide d’adopter un angle d’interprétation en relation avec
Fliess et Emma Eckstein.

En relation avec Fliess et Emma


Il est tout d’abord pertinent d’observer que le trio Fliess, Eckstein, Freud est uni par les liens
poudreux de la cocaïne (et ses effets sur chacun d’entre eux). On observe bien de ces trois
personnes qui est la victime, l’initiateur et le complice. Il semblerait que ce lien particulier à
la cocaïne soit arrivé à atteindre le personnage d’Irma puisque Freud, lors de l’auscultation de
la gorge, découvre des formations frisées et des eschares à l’image du cornet de son nez. De
plus, on peut aussi observer une certaine concordance entre le cas d’Emma et le dialogue en
début de rêve où Freud dit à Irma que sa condition actuelle n’est « réellement que de (sa)
faute »2. De fait, la situation antérieure avec Emma ayant eu un poids sur la conscience de
Freud et l’utilisation de l’adverbe réellement (non nécessaire) nous met en piste sur sa
culpabilité mais aussi sur sa volonté de vouloir se convaincre de son innocence. Cette

2 Citation page 47 (3e édition).

5
culpabilité est même relevée à travers le souvenir-écran dont Freud fait part de lui petit dans
une prairie3. C’est donc par ce souvenir que se réitère les mêmes actions, celles de deux
garçons défigurant une jeune fille innocente sous le joug d’accusations fausses et de faux-
jugements.

Cette interprétation d’Anzieu en relation avec Fliess et Emma est teintée de deux émotions.

D’une part, la culpabilité envers Emma, victime des manipulations irresponsables par cocaïne
de Fliess, mais aussi du manque de jugement (tant médical que moral) dont Freud a pu faire
preuve. Cette culpabilité s’accompagne de regrets, Anzieu le met en avant lorsqu’il décrit
l’épisode où Freud est nauséeux de honte et n’ose pas écrire à Fliess.

D’une autre part, un ressentiment, originairement envers Fliess est retourné envers Freud lui-
même de par son admiration incommensurable pour son vieil ami. Ce ressentiment est en
quelques sortes tourné vers son réel instigateur lorsque Freud annonce à Fliess ne pas vouloir
suivre son conseil de ne plus fumer alors qu’il l’avait ausculté, s’en suit un reproche
involontaire et insidieux du cas d’Emma. Ainsi, on pourrait presque interpréter le changement
de terme habituel « Mon chère Fliess » pour « Daimon » comme une révélation (inconsciente)
de la part de Freud de l’ambivalence vivante qu’est Fliess à ses yeux. De fait, « daimon » au
sens socratique du terme signifie SALUT, TENTATION, CHUTE, ORACLE, CONSEIL, GUIDE,

INITIATION, PERTE, PRÉSAGE...4

En relation à l’image au corps


Enfin, Anzieu décide de se lancer dans une interprétation se dédiant à l’association du contenu
manifeste aux parties du corps et leurs propriétaires.

Pour commencer, le pénis serait les seringues qui n’étaient pas propres et donc non protégé
lors du rapport comme dit plus tôt.

La gorge d’Irma, quant à elle, représente les parties génitales féminines. En outre, la
« correspondance entre la topographie de la muqueuse nasale et la topographie des organes

3 « Je vois une prairie carrée, un peu en pente, verte et herbue ; dans ce vert, beaucoup de fleurs jaunes, de toute
évidence du pissenlit commun. En haut de la prairie, une maison paysanne ; debout devant la porte, deux femmes
bavardent avec animation : la paysanne coiffée d’un foulard et une nourrice. Sur la prairie jouent trois enfants ;
je suis l’un d’eux (âgé de deux à trois ans), les deux autres sont mon cousin, qui a un an de plus que moi et sa
sœur, ma cousine, qui a presque exactement mon âge. Nous cueillons les fleurs jaunes et tenons chacun à la main
un certain nombre de fleurs déjà cueillies. C’est la petite fille qui a le plus joli bouquet ; mais nous, les garçons,
nous lui tombons dessus comme d’un commun accord et lui arrachons ses fleurs. Toute en pleurs, elle remonte la
prairie en courant. » S. Freud, Névrose, psychose et perversion, PUF, 13e édition (2010). Cet extrait ne sera pas
lu à l’orale, faute de temps.
4 Citation https://www.universalis.fr/encyclopedie/daimon/

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génitaux féminins »5 nous laisse penser à une référence faite à Fliess et ses nombreuses
cautérisations et opérations du nez, notamment sur Emma Eckstein mais aussi Freud. Les
parties génitales féminines peuvent aussi être représentées à travers le grand hall et les parties
masculines de par les nombreux invités reçus. Elles ont dans le rêve une grande importance et
une place centrale puisqu’elles seront présentes dans la première phrase et la dernière.

Par ailleurs, il serait intéressant de s’interroger sur le rôle de la cavité nasale au sein de la
relation Freud-Fliess. De fait, les deux hommes semblent entretenir une relation étroite par le
lien de la médecine mais aussi par celui de la cocaïne et donc du nez. Freud fantasme de l’acte
sensuel de la cautérisation subit par les mains de son ami Fliess. Il est également judicieux,
dans le cadre de cette interprétation, de se pencher sur leurs lettres échangées mentionnant
leurs symptômes respectifs et partageant leur douleur.

Les rhumatismes à l’épaule de Freud, la matité sur l’épaule d’Irma représentent le cœur de
Freud et son inquiétude à son sujet. En effet, les deux symptômes se trouvent sur l’épaule
gauche, côté du cœur. Le cœur est un énorme sujet d’inquiétude chez Freud, en effet, de par
ses inquiétudes mais aussi sous les conseils de Fliess, il se voit obligé d’arrêter le tabac un
certain temps.

En conclusion, nous pouvons dire qu’Anzieu met finalement en avant le fait que les
symptômes d’Irma représentent tous les symptômes dont Freud a souffert : Irma ne serait
donc plus patiente mais pure projection des troubles passées ou présents de Freud. Cette
révélation met en avant un second élément : le désir inconscient de Freud de vouloir
s’examiner, de s’auto-analyser. En effet, au-delà du fantasme d’auscultation par son grand
ami Fliess, Freud désire être touché par ses propres mains (celles de Freud), mis à nu par lui-
même : lui qui est le père des hystériques, des veuves, de ses enfants (en particulier de
Mathilde, sa fille aînée et d’Anna, sa dernière), de la psychanalyse, de sa conception, de son
propre rêve.

Bibliographie / Sitographie
Didier Anzieu, L’auto-analyse de Freud, PUF, 4e édition (1998).

5 Citation page 41 (3e édition).

7
Florian Houssier, Freud et ses transferts, Edition In Press, 2018.

Paul-Laurent Assoun, Freud et la femme, Payot, 1997.

Sigmund Freud, L’interprétation du rêve, PUF, 2e édition (2012).

Sigmund Freud, Névrose, psychose et perversion, PUF, 13e édition (2010).

https://www.universalis.fr/encyclopedie/daimon/

Laplanche J., Pontalis J.B. (1967), Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF

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