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En conclusion, on remarque que l’avancement réelle, x f est inférieur à l’avancement maximal xmax : la
réaction n’est donc pas totale.
Dans ce cas, les réactifs et les produits coexistent dans l’état final :
𝑓 0
𝑛(𝐶𝐻3 𝐶𝑂𝑂𝐻)
= 𝑛(𝐶𝐻 3 𝐶𝑂𝑂𝐻)
− 𝑥𝑓 = 1,0. 10−2 − 4,0. 10−4 = 96,0. 10−4 𝑚𝑜𝑙
𝑓 −4
𝑛(𝐶𝐻 − = 𝑥𝑓 = 4,0. 10
3 𝐶𝑂𝑂 )
𝑚𝑜𝑙
𝑓
𝑛(𝐻 +) = 𝑥𝑓 = 4,0. 10−4 𝑚𝑜𝑙
3𝑂
En résumé, si on considère une transformation chimique modélisée par une réaction chimique d’équation :
aA + bB cC + dD
Si l’un des réactifs A ou B est totalement consommé à l’état final, alors c’est le réactif limitant.
L’avancement final de la réaction est alors maximal, xf = xmax : la transformation est dite totale.
Si à l’état final, les réactifs et les produits coexistent alors l’avancement final est inférieur à
l’avancement maximal, xf < xmax : la transformation est dite non totale. Dans ce cas les réactifs et
les produits de la transformation coexistent tous dans l’état final.
Afin d’avoir une idée du caractère total d’une transformation, on définit le taux d’avancement final de la
transformation, noté τ :
𝒙𝒇 𝑥𝑓 ∶ 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑙
𝝉= 𝒙 𝑎𝑣𝑒𝑐 {
𝒎𝒂𝒙 𝑥𝑚𝑎𝑥 ∶ 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑎𝑙 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑙
si la réaction est totale, 𝑥𝑓 = 𝑥𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝜏 = 1
si la réaction est non-totale, 𝑥𝑓 < 𝑥𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 0 < 𝜏 < 1 et plus ce taux se rapproche de 1, plus la
réaction est proche d’une réaction totale.
Exemple :
Dans l’exemple du début du paragraphe, 𝑥𝑓 = 4,0. 10−4 𝑚𝑜𝑙 𝑒𝑡 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 1,0. 10−2 𝑚𝑜𝑙
4,0.10−4
Soit 𝜏 = = 0,04 = 4%. Cette réaction est donc assez éloignée d’une réaction totale.
1,0.10−2
Exemple :
2+ + 3+
𝐹𝑒(𝑎𝑞) + 𝐴𝑔(𝑎𝑞) ⇌ 𝐹𝑒(𝑎𝑞) + 𝐴𝑔(𝑠)
2+
A l’état d’équilibre, la vitesse de disparition de 𝐹𝑒(𝑎𝑞) est égale à la
2+
vitesse d’apparition de 𝐹𝑒(𝑎𝑞) : à l’échelle macroscopique, aucune
évolution n’est perceptible (les quantités de réactifs et de produits sont
stables) (d’où le terme équilibre), même si la transformation continue à
se produire dans les deux sens (d’où le terme dynamique).
On peut comparer cette situation à un pont qui relie deux iles : si les
trafics dans les deux sens de circulation sont identiques, le nombre de
véhicules qui entrent sur une île est égal au nombre de véhicule qui en sort.
Le nombre global de véhicule sur chaque ile n’évolue pas (« équilibre »)
même si le trafic continu (« dynamique »)
Cet état d’équilibre d’une transformation non totale ne correspond pas à une répartition égalitaire entre les
réactifs et les produits.
Pour définir cet état d’équilibre et donc pour savoir dans quel sens va évoluer le système pour atteindre cet
équilibre, il faut définir le quotient de réaction :
𝑎. 𝐴 + 𝑏. 𝐵 ⇌ 𝑐. 𝐶 + 𝑑𝐷
Attention : Si A, B, C ou D est un solvant, un gaz non dissous, ou un solide, sa concentration n’est pas
définie et donc ne figure pas dans l’expression du quotient de réaction.
Remarque : Pour simplifier l’écriture du quotient de réaction, on peut ne pas indiquer la concentration
standard, c0.
Lorsque la transformation atteint son état d’équilibre, ce quotient de réaction est alors égale à la constante
d’équilibre de la transformation, notée K.
Cette constante est associée à une transformation et ne dépend que de la température.
Exemple :
− +
𝐶𝐻3 𝐶𝑂𝑂𝐻(𝑎𝑞) + 𝐻2 𝑂(𝑙) ⇌ 𝐶𝐻3 𝐶𝑂𝑂(𝑎𝑞) + 𝐻3 𝑂(𝑎𝑞)
[𝐶𝐻3 𝐶𝑂𝑂− ]𝑒𝑞 𝑥 [𝐻3 𝑂+ ]𝑒𝑞
𝐾 = 𝑄𝑟(𝑒𝑞) = [𝐶𝐻3 𝐶𝑂𝑂𝐻]𝑒𝑞
= 1,7. 10−5 à 25°𝐶
2+ 2+
𝑁𝑖(𝑠) + 𝑃𝑏(𝑎𝑞) ⇌ 𝑁𝑖(𝑎𝑞) + 𝑃𝑏(𝑠)
[𝑁𝑖 2+]𝑒𝑞
𝐾= 𝑄𝑟(𝑒𝑞) = = 2,7. 103 à 25°𝐶
[𝑃𝑏 2+]𝑒𝑞
Remarque :
Plus la constante d’équilibre K est grande, plus l’équilibre est déplacé dans le sens direct.
Si la constante d’équilibre est très grande, K > 10 4, la transformation peut être considérée comme totale.
Un système chimique évolue donc spontanément de façon à atteindre son état d’équilibre. Par conséquent,
pour savoir quel est le sens d’évolution spontané de la réaction, il faut comparer le quotient de réaction dans
l’état initial, Qri avec la constante d’équilibre.
1 Constante d’équilibre de la transformation : K
𝑎. 𝐴 + 𝑏. 𝐵 𝑐. 𝐶 + 𝑑. 𝐷 [𝐶 ]𝑐𝑖 𝑥 [𝐷]𝑑
𝑖
Quotient de réaction dans l’état initial : 𝑄𝑟𝑖 = [𝐴]𝑎 𝑏
2 𝑖 𝑥 [𝐵]𝑖
Exemple :
2+ + 3+
𝐹𝑒(𝑎𝑞) + 𝐴𝑔(𝑎𝑞) ⇌ 𝐹𝑒(𝑎𝑞) +
𝐴𝑔(𝑠) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐾 = 3,2 à 25°𝐶
[𝐴𝑔 ]𝑖 = 5,0. 10−2 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1
+
Considérons un instant initial dans lequel : {[𝐹𝑒 2+]𝑖 = 1,0. 10−1 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1
[𝐹𝑒 3+]𝑖 = 5,0. 10−4 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1
Dans quel sens va évoluer spontanément cette réaction ?
[𝐹𝑒 3+ ] 5,0.10−4
𝑖
𝑄𝑟𝑖 = [𝐴𝑔+ ]𝑖 𝑥 [𝐹𝑒 2+ ]𝑖
= = 0,1 < 𝐾 : 𝑙𝑎 𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 é𝑣𝑜𝑙𝑢𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑑𝑖𝑟𝑒𝑐𝑡.
5,0.10−2 𝑥 1,0.10−1
Exemple :
Considérons la pile et les quantités de matière initiales données dans
le document ci-contre.
Comme démontré précédemment c’est le zinc qui fournit les électrons
aux ions cuivre selon la réaction d’oxydo-réduction :
2+
𝑍𝑛(𝑠) = 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 2𝑒 −
2+
𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 2𝑒 − = 𝐶𝑢(𝑠)
---------------------------------------------------------------
2+ 2+
𝑍𝑛(𝑠) + 𝐶𝑢(𝑎𝑞) ⇌ 𝑍𝑛(𝑎𝑞) + 𝐶𝑢(𝑠)
Etat système Avancement Quantités de matière
initial x=0 𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
𝑛(𝑍𝑛) 𝑛(𝐶𝑢 2+ ) 𝑛(𝑍𝑛 2+ ) 𝑛(𝑍𝑛)
en cours x 𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
𝑛(𝑍𝑛) −𝑥 𝑛(𝐶𝑢 2+ ) − 𝑥 𝑛(𝑍𝑛 2+ ) + 𝑥 𝑛(𝑍𝑛) +𝑥
final x = xf 𝑖 𝑖 𝑖 𝑖
𝑛(𝑍𝑛) − 𝑥𝑓 𝑛(𝐶𝑢 2+) − 𝑥𝑓 𝑛(𝑍𝑛 2+ ) + 𝑥𝑓 𝑛(𝑍𝑛) + 𝑥𝑓
Pour cette réaction, la constante d’équilibre à 25 °C est K = 10 34. On peut donc considérer la réaction
comme totale. Par conséquent elle s’arrête par l’épuisement du réactif limitant.
Cherchons le réactif limitant en faisant les deux suppositions :
Si 𝑍𝑛(𝑠) est le réactif limitant alors 𝑛𝑖(𝑍𝑛) − 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 0 soit 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑛(𝑍𝑛)
𝑖
= 0,39 𝑚𝑜𝑙
2+
Si 𝐶𝑢(𝑎𝑞) est le réactif limitant alors 𝑛𝑖 𝐶𝑢2+ − 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 0 soit 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑛𝑖 𝐶𝑢2+ = 0,050 𝑚𝑜𝑙
2+
Le réactif limitant est donc les ions 𝐶𝑢(𝑎𝑞) et donc 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 0,050 𝑚𝑜𝑙
2+
Or d’après la demi-équation relative au cuivre : 𝐶𝑢(𝑎𝑞) + 2𝑒 − = 𝐶𝑢(𝑠)
𝑛(𝐶𝑢2+) 𝑛(𝑒 − )
donc 1 = 2 par conséquent la quantité de matière qui va circuler pendant toute la durée de vie de
la pile est 𝑛(𝑒 −) = 2 𝑥 𝑛(𝐶𝑢2+ ) = 2 𝑥 0,050 = 0,10 𝑚𝑜𝑙
Par conséquent la capacité électrique de la pile est :
𝑄 = 𝑛(𝑒 −) 𝑥 𝑁𝐴 𝑥 𝑒 = 0,10 𝑥 6,02. 1023 𝑥 1,6. 10−19 = 9,6. 103 𝐶
Si au cours de tout son fonctionnement, la pile débite une intensité constante de I = 30 mA, alors sa
durée de fonctionnement sera :
𝑄 9,6.103
𝑄 = 𝐼 𝑥 𝛥𝑡 soit 𝛥𝑡 = = = 3,2. 105 𝑠 = 88,9 ℎ = 88 ℎ 52 𝑚𝑖𝑛 48𝑠
𝐼 30.10−3
Remarque : la capacité des piles ou batteries trouvées dans le commerce peuvent également s’exprimées en
mAh. Dans ce cas : 𝑄 = 𝐼 𝑥 Δ𝑡 avec I en mA et Δt en h
Voir vidéo du manuel page 138 : « Pile électrochimique »
Chapitre 13 : Evolution spontanée d’un système chimique 7