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INTRODUCTION
La cinétique est l’étude de la vitesse des processus chimiques. Celle-ci peut être
envisagée à deux niveaux : au niveau macroscopique et au niveau moléculaire.
Dans le premier cas, on étudie la vitesse de transformationd’un très grand nombre de
molécules prises globalement ; on parle de cinétique formelle, qui fait l’objet du 2ème
chapitre. Dans le second cas, on s’intéresse à la vitesse des processus chimiques au
niveau d’une molécule ; c’estl’étude du mécanisme de la réaction, qui sera traitée
d a n s l e 3 è m e chapitre . Dans le 1er chapitre nous aborderons les lois
expérimentales de la cinétique chimique.
b- Intérêt théorique
La cinétique chimique permet d’établir des lois de vitesses qui servent
à valider ou infirmer des hypothèses sur les mécanismes réactionnels
des réactions chimiques.
4- Les réactions simples ou élémentaires
- En général l’équation-bilan ne traduit pas ce qui se passe au niveau
moléculaire ; elle traduit un bilan de matière et indique les proportions
dans lesquelles il faut mélanger les réactifs pour obtenir les produits.
Ces réactions sont dites complexes
- Une équation-bilan qui rend compte de ce qui se passe au niveau
moléculaire est dite simple ou élémentaire. Il est alors nécessaire qu’il
y ait peu de molécules mises en jeu (3 max)
Les réactions complexes sont en faits des successions dans le temps de
réactions élémentaires. Si on connaît toutes les étapes élémentaires qui
constituent une réaction complexe, et si on connaît leur chronologie,
on connaît le mécanisme de la réaction.
II- La vitesse d’une réaction en réacteur fermé.
Un réacteur est dit fermé s’il n’y a pas d’échange de matière avec le milieu
extérieur.
1- Avancement d’une réaction.
Soit la réaction d’équation-bilan : A +B → C + D
t = 0 n𝐴0 n0𝐵 0 0
t ≠ 0 nA nB nC nD
Par définition l’avancement de la réaction est :
𝐝𝐧𝐢
d = avec 𝐧𝐢 = quantité de matière et 𝛝𝐢 <0 pour les réactifs et 𝛝𝐢 >0
𝛝𝐢
pour les produits. On appelle avancement volumique x = V. Le réactif limitant est
celui qui disparaît en 1er lieu. Si A est le réactif limitant alors l’avancement maximal
n0A
est max = .f= est degré d’avancement.
max
𝐯𝐀 𝐯𝐁 𝐯𝐂 𝐯𝐃
v(t) = = = =
𝛄 𝛅
2- La loi de Van’tHoff
Dans le cas particulier où l’ordre partiel est égal au coefficient
stœchiométrique, alors la réaction suit la loi de Van’tHoff.
• I2 + H2 → 2HI ; v(t) = k[I2].[H2]
• 2 NO2 → 2 NO + O2 ; v(t) = k[NO2]2
Toutes les réactions simples ou élémentaires suivent la loi de Van’tHoff,
mais la réciproque est fausse càd une réaction qui suit la loi de Van’tHoff
n’est pas nécessairement simple ou élémentaire.
Exemple : 2NO + Cl2 → 2NOCl ; v(t) = k [NO]2[Cl2] . Cette réaction suit la loi de
Van’tHoof mais elle n’est pas simple car il y a 3 changements de structure.
3- Influence de la température
Dans la majorité des cas, on constate que la vitesse des réactions
−EA
chimiques croît avec la température selon la loi d’Arrhénius : k = Ae RT
CR : coordonnées de réaction.
𝐚
t1/2 = . Donc pour une réaction d’ordre 0, le temps de demi-réaction est
𝟐.𝐤
proportionnel à la concentration initiale et k s’exprime en mol.L-1.s-1
2- Réactions d’ordre 1
A → B
t =0 a 0
t≠0 (a-x) x [A] = a – x et [B] = x
d[A]
Par définition on a v = - et la loi de vitesse est : v = k.[A]
dt
d[𝐴] [𝐀]𝟎
Equation différentielle est : = - kdt d’où ln = k.t . Ce qui donne
[A] [𝐀]
[A] = [A]0.e−kt et [B] = [A]0.(1 - e−kt ).
𝐥𝐧𝟐
Le temps demi-réaction est t1/2 = . Donc pour une réaction d’ordre 1 le temps de
𝐤
demi-réaction est indépendant de la concentration initiale et k s’exprime en s-1
3- Réactions d’ordre 2
Soit la réaction A + B → A’ + B’ réaction d’ordre 1 par rapport à chaque
réactif.
A + B → A’ + B’
t =0 a b 0 0
t≠ 0 a-x b-x x x
1er cas : a = b . Dans ce cas [A]= a-x = [B]
Loi de vitesse v = k[A].[B] = k[A]2
d[A] d[B]
Définition de la vitesse : v = - =-
dt dt
d[A] 𝟏 𝟏
Equation différentielle : - = k.dt d’où - = k.t
[A]2 [𝐀] [𝐀]𝟎
𝟏
t1/2 = . Donc pour une réaction d’ordre 2 le temps de demi-réaction est
𝐤.[𝐀]𝟎
inversement proportionnel à la concentration initiale et k s’exprime en L.mol-1.s-1
dx
2ème cas : a ≠ b Dans ce cas = k.dt ce qui donne
(a−x)(b−x)
1 a(b−x) a
k.t = ln . Si A est le réactif limitant alors t = t1/2 x =
b−a b(a−x) 2
1 2b−a
d’où t1/2 = ln
k(b−a) b
4- Réactions d’ordre n
d[A] 1 1 1
v=- = k[A]n d’où k.t = ( - )
dt n−1 [A]n−1 [A]n−1
0
1- Méthodes chimiques
2- Méthodes physiques
A température constante, on mesure une grandeur physique que l’on sait relier aux
concentrations. Ces méthodes ont l’avantage de ne pas perturber la réaction en cours
Cette méthode est utilisée pour une réaction s’effectuant à T et V constants et avec
variation du nombre de moles à l’état gazeux.
b- La spectrophotométrie
Ici , on fait une hypothèse sur l’ordre et on cherche si les résultats expérimentaux
correspondent aux résultats du calcul formel. On cherche à trouver une droite :
b- La méthode différentielle
Expérience N° I II III IV V
V0(mol.L-1.s-1) 12 24 36 48 108
𝐚𝐤 𝟏
[B] = λ.e−k2 t + e−k1 t . A t = 0 [B] = 0 doù
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
𝐚𝐤 𝟏
❖ [B] = (𝐞−𝐤𝟏𝐭 - 𝐞−𝐤𝟐 𝐭 )
𝐤 𝟐 −𝐤𝟏
d[C]
❖ Formation de C : = k2.[B] Mais de la loi de conservation
dt
de la matière : a = [A] + [B] + [C] d’où
𝐤𝟐 𝐤𝟏
[C] = a (1 - e−k1 t + 𝐞−𝐤𝟐 𝐭 )
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏 𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
Représentation graphique
𝐚𝐤 𝟏
[A] = a.𝒆−𝐤𝟏𝐭 ; [B] = (𝐞−𝐤𝟏𝐭 - 𝐞−𝐤𝟐 𝐭 ) et
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
𝐤𝟐 𝐤𝟏
[C] = a (1 - e −k1 t
+ 𝐞 −𝐤 𝟐 𝐭
)
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏 𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
t → ∞ [A] → 0 ; [B] → 0 et [C] → a
t = 0 [B] = 0 et t → ∞[B] → 0 donc [B] admet un extrémum qui est
d[B] 𝟏 k2 d2 [C]
un maxium ( = 0) à la date tm = ln . A cette date tm
dt 𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏 k1 dt2
= 0 ; donc [C] a un point d’inflexion à t = tm
k1 = 1 s-1 et k2 = 2 s-1
Cas Particuliers
On considère deux réactions chimiques dont les ordres partiels sont égaux à 1. On
définit un avancement pour chaque réaction. La difficulté est que A et B
appartiennent aux deux réactions chimiques. On peut commencer par faire deux
tableaux
de matière « comme si » les réactions étaient indépendantes. Pour regrouper les
deux, il suffit de remarquer que la réaction (1) consomme x moles par litre de B et la
réaction (2) consomme y moles par litre de B. On obtient alors :
réaction jumelle
A + B → C + D + C’ + D’
t=0 a b 0 0 0 0
t ≠ 0 (a-x-y) (b-x-y) x x y y
d[A] d(x+y)
v=- = k[A][B] + k’[A][B] = (k + k’) [A][B] = (k + k’)(a-x-y)(b-x-
dt dt
d[C] d[C′]
y) ; il reste à trouver une relation en x et y. = k[A][B] et = k’[A][B].
dt dt
d[C] k [C] x k
= = =
d[C′ ] k′ [C′ ] y k′
Introduction
Dans ce chapitre nous allons essayer de savoir comment se produisent les réactions
au niveau moléculaire.
Avant de voir quelques exemples nous allons définir ce que l’on appelle processus
élémentaire…Puis on verra les différentes approximations possibles pour étudier les
mécanismes.
I- Processus ou actes élémentaires
I1- Définition
On appelle processus ou acte élémentaire, une réaction se déroulant au niveau
moléculaire en une seule étape càd sans formation de composé intermédiaire
I2- Propriétés d’un processus élémentaire
a- Molécularité
On appelle molécularité d’une réaction, le nombre d’entités participant en tant que
réactifs à la réaction. Une réaction est le résultat de collision ou choc efficace. Un
choc est efficace lorsque la collision des réactifs est simultanée. La probabilité d’une
rencontre simultanée est d’autant plus grande que le nombre de participants est
faible. Les chocs à plus de 3 molécules (même 3) sont très peu probables. D’où la
molécularité d’un acte élémentaire est toujours faible : 1, 2 (ou 3).
Exemples :
(CH3)3C-Cl → (CH3)3C+ + Cl- : réaction monomoléculaire et peut être un PE
H2C=CH2 + H+ → H3C-CH2+ : réaction bimoléculaire et peut être un PE
Cl. + Cl. + M → Cl2 + M*: réaction trimoléculaire et peut être un PE (rare)
MnO− 4 + 8H3O + 5Fe → Mn
+ 2+ 2+
+ 5Fe3+ + 12H2O : la molécularité est 14 Cette
réaction ne peut être un acte élémentaire.
b- Coefficients stœchiométriques
Les coefficients stœchiométriques des actes élémentaires sont des nombres entiers et
sont les plus faibles possibles.
1
O2 au niveau moléculaire n’a aucun sens.
2
1
O2 + NO → NO2 : n’est pas un acte élémentaire
2
O2 + 2NO → 2NO2 : peut-être acte élémentaire
2O2 + 4NO → 4NO2 : ne peut pas être un acte élémentaire.
c- Changement de structure
La modification de structure des réactifs aux produits doit être faible (mise en jeu
d’une ou deux liaisons)
.
Br-Br + M → 2Br + M* : rupture d’une liaison
. .
CH3 + Cl → CH3Cl : formation d’une liaison
. .
H + Cl-Cl → H-Cl + Cl : rupture et formation d’une liaison
d- Loi de Van’tHoff
Un acte élémentaire suit la loi de Van’tHoff càd l’ordre partiel est égal au coefficient
stœchiométrique et l’ordre global est égal à la molécularité
I3- Le profil réactionnel
Un acte élémentaire se déroule en une seule étape càd l’énergie potentielle du
système réactionnel Ep en fonction des coordonnées de réaction a les allures
suivantes :
Intermédiaires réactionnels
II-
II1 Définition
Les intermédiaires réactionnels ou centres actifs notés IR sont des espèces chimiques
qui ne figurent ni parmi les réactifs ni parmi les produits d’une réaction, mais sont
présents dans le milieu réactionnel pendant le déroulement de la réaction.
II2- Les différents intermédiaires réactionnels
a- Les radicaux libres
Les radicaux libres sont des espèces chimiques possédant au moins un électron
. . .
célibataire. Exemples : Cl ; CH3 ; H
Les radicaux libres sont obtenus par rupture homolytique d’une liaison covalente :
- Photolyse : absorption d’un photon : Cl-Cl → Cl. + Cl.
hϑ
t=0 a 0 0. Alors on a :
𝐚𝐤 𝟏
[R] = a.𝒆−𝐤𝟏𝐭 ; [IR] = (𝐞−𝐤𝟏𝐭 - 𝐞−𝐤𝟐𝐭 ) et
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
𝐤𝟐 𝐤𝟏
[P] = a (1 - e−k1t + 𝐞−𝐤𝟐 𝐭 )
𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏 𝐤 𝟐 −𝐤 𝟏
k2
NO2 + NO3 → NO + NO2 + O2 ( NO3 est consommé ):v2=k2[NO2][ NO3]
k3
NO + N2O5 → 3 NO2 ( NO est consommé ):v3 = k3.[NO][ N2O5]
Ici NO3 et NO qui sont des IR, sont consommés mais ne sont plus régénérés.
d[NO3 ]
= v1- v-1 - v2 = 0 v1= (v-1 + v2)
dt
k1[N2O5] = (k-1 +k2)[NO2].[NO3]
k1 k2 . k1 k2 .
v=2 [N2O5] = k. [N2O5] avec k = 2 Nous avons
(k−1 +k2 ) (k−1 +k2 )
donc une réaction d’ordre 1
Cette séquence réactionnelle est donc fermée sur elle-même d’où réaction à
séquence fermée. La propagation conduit à l’équation-bilan.
(2) +(3) H2 + Br2 → 2HBr : équation-bilan
• Rupture de chaîne : C’est la consommation des centres actifs
k5 . k5
2Br. + M → Br2 + M*; 2 CH3+ M → CH3-CH3 + M*
Remarques : Il y a les réactions en chaînes
Linéaires où IR consommé dans une réaction est régénéré au cours
k2
d’une autre réaction élémentaire : Br. + H2 → HBr + H.
- Ramifiées où IR consommé donne naissance à plusieurs autres IR
H. + O2 → OH. + O.
3
k𝟏 𝟏 [H2 ][Br2 ]2
Ce qui donne v = k2.k3.( )𝟐 .k = f([HBr]). Cette réaction pas
k𝟓 3 [Br2 ]+ k4 [HBr]
donc d’ordre car v = f([HBr]) où HBr est un produit de la réaction
III4- Cas de la pyrolyse du néopentane
a- Equation-bilan et mécanisme
Equation-bilan : (CH3)3C-CH3 → CH4 + (CH3)2C=CH2
Mécanisme:
k1
(1) (CH3)3C-CH3 → (CH3)3C. + .
CH3
k2
(2) (CH3)3C. → H. + (CH3)2C=CH2
k3
(3) H. + (CH3)3C-CH3 → H2 + (CH3)3C-CH2.
k4
(4) .
CH3 + (CH3)3C-CH3 → CH4 + (CH3)3C-CH2.
k5
(5) (CH3)3C-CH2. → (CH3)2C=CH2 + CH3
k6
(6) 2 .CH3 → CH3CH3
b- Les différentes phases
L’étape (1) : Initiation
k4
Les étapes (4) et (5) .CH3 + (CH3)3C-CH3 → CH4 + (CH3)3C-CH2.
k5
(CH3)3C-CH2. → (CH3)2C=CH2 + .CH3
c- La loi cinétique
d[CH4 ]
Choix : CH4 v = = v4 = k4[.CH3][N] avec N = (CH3)3C-CH3
dt
AEQS aux radicaux donne :
d[CH.3 ] d[H. ]
= v1 – v4 +v5 -2v6 = 0 (1) ; = v2 – v3 v2 = v3
dt dt
d[(CH3 )3 C. ]
= v1 – v2 = 0 v1 = v2 = v3
dt
d[(CH3 )3 CCH.2 ]
= v3 +v4 - v5 =0 (2)
dt
(1) + (2) 2 v1 – 2v6 = 0 v1 = v6 k1[N] = k6[.CH3]2
k𝟏 𝟏 3 3
k𝟏 𝟏
v = v4 = k4.( ) .[N] = k.[N] avec k = k4.( k )𝟐 . La réaction est
𝟐 2 2
k𝟔 𝟔
3 1
d’ordre 2 ; EA = EA4 + (EA1 − EA6 )
2
TD Mécanisme réactionnel
EXERCICE-1
1- Parmi les équations-bilans suivantes, quelles sont celles qui ne peuvent sûrement pas
représenter un processus élémentaire ? Que peut-on dire des autres ? justifier la conclusion.
a- N2 + 3H2 → 2NH3
b- CH3 + Br → CH3Br
c- CH3CH3 + Br →CH3CH2 + HBr
d- CH4 + Br → CH3Br + H
e- N + 3H → NH3
1 3
f- N2 + H2 → NH3
2 2
g- NH2 + H → NH3
h- 2H + 2 O → H2O2
i- Br +Br +Br →Br2 + Br
j- CH3CHO → CH4 + CO
2- Ecrire la loi cinétique correspondant aux processus élémentaires identifiés
Donner l’expression de la vitesse de formation de H2O. On admet que le système par (1) et (-1)
est pratiquement à l’équilibre à chaque instant
Données : (énergie de liaison en kJ.mol-1) : C-H : 415 ; C-O : 356 ; O-O : 143 et C-C : 345
k3
●R + CH3CHO → H2 + ●R4
3
k4
●R → ●R + CO
4 2
k5
●R + CH3CHO → CH4 + ●R4
2
k6
●R + ●R2 → C2H6
2
2- Mettre en évidence la, phase caractéristique d’une réaction en chaîne. Quel est son bilan ?
5-L’expérience montre que les chaînes réactionnelles sont longues. En déduire le bilan de la réaction
et son ordre.
EXERCICE-5
L’un des mécanismes proposés pour la réaction de synthèse de l’eau comporte les actes
élémentaires suivants :
k1
H2+ M → 2H● + M
k2
H● + O2 → ●OH + ●O●
k3
●O● + H2 → ●OH + ●H
k4
HO● + H2 → H2O + ●H
k5
●H + paroi → Hadsorbé
2- Cette réaction est-elle une réaction en chaîne ? Si oui, préciser laquelle ainsi que les actes
élémentaires constituant chacune de ses phases caractéristiques.