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MANIPULATEUR III
PIOTR KOWALSKI, 1967
Introduction _____________________________________________________ 2
I – Analyse formelle de l’œuvre______________________________________ 3
II – Analyse Iconographique ________________________________________ 5
Conclusion _____________________________________________________ 10
Références _____________________________________________________ 11
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INTRODUCTION
L’exposé portera sur l’étude de l'œuvre de Piotr Kowalski, intitulée Manipulateur III
réalisée en 1967. L'œuvre est aujourd’hui conservée au Centre national d'art et de culture
Georges-Pompidou à Paris avec pour numéro d’inventaire AM 1976-988. Son acquisition
s’est faite grâce à un achat de l’Etat en 1968. Manipulateur III a des dimensions de
200x200x200 cm.
Piotr Kowalski est un artiste polonais naturalisé français. Avant de devenir artiste, il
a étudié les sciences et l’architecture au MIT à Cambridge (USA). Il cherche à allier ses
connaissances scientifiques à son art afin d’étudier les relations entre la physique et la
matière. Ainsi, il a offert de nombreuses œuvres mélangeant ces deux disciplines. Kowalski
pense que la science représenterait un progrès pour l’art. “Il faut se servir des choses
objectives, extérieures (à l’art), pour être libre (..). Il n’y a pas de dichotomie entre la science
et la vie pour moi, cela fait partie du même monde.”1
Cette œuvre atypique est donc la somme de ces deux domaines : l’art et les sciences.
Kowalski, en utilisant ses compétences de mathématicien, d’architecte et de sculpteur,
propose au public un regroupement de tous ces domaines au service de l’art. Une
problématique se détache de cette œuvre et de cette manière de mélanger les
domaines : de quelle manière Piotr Kowalski introduit-il la science au spectateur grâce à
une œuvre d’art interactive ? Pour commencer, nous décrirons l'œuvre dans une analyse
formelle, puis une approche iconographique viendra compléter la compréhension de
Manipulateur III. Nous aborderons la vie de l’artiste ainsi que d’autres de ses œuvres à
caractère scientifiques. Enfin, une recontextualisation dans la société moderne va clore
l’analyse.
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I – ANALYSE FORMELLE DE L’ŒUVRE
Visuellement, c’est une œuvre en trois dimensions, avec des jeux de lumières.
Plusieurs matières la composent : de l’acier laqué, du plexiglas, du pyrex, des néons, de
l’hélium, et un générateur électrique. Des gants en caoutchouc font également partie de
l'œuvre afin de mieux la manipuler. On considère cette œuvre comme une installation car
le spectateur peut tourner autour, est libre de l’observer sous tous les angles et surtout car
elle est interactive. En effet, le spectateur entre dans une charpente métallique maintenue
par une sphère de plexiglas à l’aide de câbles. Sous l’effet d’un champ électromagnétique,
les gaz s’ionisent et émettent une lumière rouge pour le néon et bleue pour l’hélium. Selon
la position dans le champ, les sphères seront allumées de manières différentes. Malgré
l’utilisation de l’électricité, cette œuvre ne représente aucun danger pour le spectateur.
Ici, le cadre carré de cette installation contraste avec la sphère suspendue au milieu.
Cela permet un jeu de forme intéressant dans lequel le spectateur s’insère afin de pouvoir
la manipuler. Nous pouvons aussi noter que l’installation en elle-même est simplement
monochrome avec un cadre et un socle noir accompagné d’une sphère transparente et de
gants blancs. Ce choix permet de mettre en avant l’intensité des couleurs qui seront
causées par les réactions chimiques et électriques au sein de la sphère.
Cette œuvre est donc le fruit de réactions chimiques et physiques. Deux petites
sphères sont remplies de néon et lorsque celui-ci s’ionise sous l’effet du champ électrique,
il émet une lumière rouge. Trois autres petites sphères sont remplies d’hélium et, sous le
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même procédé scientifique, l’hélium s’ionise et émet une lumière bleue. Avec les gants en
caoutchouc, le spectateur peut manipuler les sphères, permettant d’allumer les sphères
différemment selon leurs positions dans le champ électrique.
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II – ANALYSE ICONOGRAPHIQUE
Un artiste inventeur
Pour poursuivre, intéressons-nous à l’analyse iconographique de l'œuvre.
Manipulateur III, étant une création mélangeant l’art et la science, n’a pas un but tant
représentatif que d’autres œuvres présentes dans les musées. Dans le cas présent,
Kowalski a pour but d’enseigner et de faire participer son spectateur, rendant sa place
fondamentale dans l'œuvre. En effet, observer Manipulateur III n’est pas l’objectif ici : il faut
s’y intégrer, la toucher, interagir. Le public devient un acteur du processus de création final.
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Kowalski met en avant l’aspect éducatif de l'œuvre en partageant son savoir et sa
science, et en partageant le rôle d’artiste : il a créé l'œuvre, et c’est au spectateur de la
toucher également. Le piédestal sur lequel les œuvres sont généralement exposées au
musée n’est plus présent, laissant à penser que l’art et la science peuvent être accessibles
à tous. Cette volonté de partage au centre de l'œuvre est ce qui la rend unique. Cette
interaction et ce partage de connaissance est “encadré” par la structure de l'œuvre, qui
délimite un espace où chacun est libre de s’essayer à l’art une fois dans ce cadre métallique.
Comme précédemment dit, le titre Manipulateur III prend encore une fois tout son sens,
mettant le spectateur au centre du titre et donc de l'œuvre. Le titre peut donc être défini
comme unique également, puisqu’il ne concerne pas l'œuvre mais sous-entend que la
création est dans l’espace et exposée grâce à l’interaction de chacun.
Sisyphe géomètre
Parmi les autres de ses œuvres, Kowalski a également décidé de s’appuyer sur des
créations antérieures. “Sisyphe géomètre” est originellement un poème de Ghérasim Luca,
paru dans Paralipomènes en 1986 aux éditions Poésie/ Gallimard. Aux pages 278 à 285, le
poète s’exprime en jouant avec la langue, en déformant les échos. Kowalski a mis en
matière ce poème en le faisant réciter en fond durant une vidéo performance. Sur cette
performance, le fond sonore (donc le poème) est récité. Visuellement, Kowalski a créé des
formes géométriques lumineuses, entouré d’une lumière tamisée, rendant ces formes
presque l’un de nos seuls moyens de deviner en fond un livre ouvert sur le poème. C’est
une relecture sensorielle du texte. L’ambiance est angoissante, tout comme l’est le poème
et la réécriture et réinterprétation de Piotr Kowalski.
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III – ANALYSE CONTEXTUELLE
technique, qui nous permet en tant que spectateur de mieux comprendre la démarche
artistique et scientifique de ses œuvres.
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Arts, sciences et technologies : une combinaison polonaise
Par ailleurs, nous pouvons rappeler que Piotr Kowalski est également polonais. Ainsi,
nous avons décidé d’aborder le contexte historique et social de ce pays dans les années 60
afin de mieux comprendre la réalisation de Manipulateur III et des autres œuvres artistiques
de Kowalski.
Plus tard, nous pourrons également voir que l’industrie design de Pologne était un
pôle majeur de l’utilisation des sciences et des nouvelles technologies dans la création
artistique.
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CONCLUSION
Pour conclure, l’analyse de la vie et des œuvres de Piotr Kowalski nous a permis
d’avoir une vision multilatérale des thèmes artistiques de l’époque. En effet, les années
soixante ont été un véritable tournant pour l’art contemporain, se développant et se
modelant grâce au contexte historique et social.
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REFERENCES
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