Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
à mettre en œuvre
Le changement climatique est dû principalement aux émissions de dioxyde de carbone CO 2. Celles
des centrales électriques utilisant des combustibles fossiles sont très importantes. Il est donc
nécessaire d’épurer le CO2 des résidus gazeux de combustion qu’il contient . De nombreuses
technologies ont été envisagées dans ce but, mais elles exigent un chauffage à vapeur qui oblige de
rajouter aux installations des tuyauteries compliquées . De tels systèmes ne sont en outre pas
économiquement faisables. Des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology),
Cambridge, U.S.A., ont mis au point un procédé électrochimique qui n’exige pas d’injection de
vapeur, qui fonctionne à basse température, et surtout peut se rajouter extrêmement facilement à
une installation préexistante.
Les fumées ainsi débarrassées du CO2 sont évacuées dans l’atmosphère. Il reste à séparer le CO2 de la
solution d’amine pour récupérer celle-ci et la réinjecter dans la colonne d’absorption. A la différence des
techniques antérieures faisant appel à un chauffage par vapeur (Fig.2.) dispendieux en énergie et exigeant
des modifications complexes de tuyauteries, les chercheurs du MIT ont proposé un procédé (Fig. 1. & 3)
de régénération d’amine par voie électrochimique (en anglais Electrochemically Mediated Amine
Regeneration, EMAR). Celui-ci combine l’avantage de l’absorption par solution aqueuse d’amine avec la
facilité d’implantation d’un système électrique de récupération de l’amine. En outre, la consommation
d’énergie est beaucoup plus faible avec un procédé électrochimique.
Fig.2. Schéma du procédé d’épuration des fumées d’usine du CO2 proposé par Bottoms en 1930. Ce système est
trop gourmand en énergie et entraîne des modifications de circuit complexes et onéreuses. Crédit US Patent
Dans le système EMAR, l’étage d’absorption du CO2 par une solution d’amines est analogue à celui du
procédé thermique. Après celui-ci, une pompe met sous pression la cellule électrochimique, ce qui
permettra d’évacuer le gaz CO2 sous une pression de 10 bars. L’anode et la cathode sont toutes les deux
en cuivre divisé, ce métal se combinant transitoirement aux amines dans la réaction électrochimique de
séparation du CO2. Les cellules électrochimiques peuvent être empilées en parallèle pour diminuer les
pertes par effet Joule.
Une membrane d’échange d’anions sépare la cathode de l’anode. Le CO2 va du côté de l’anode, les
amines du côté de la cathode.
Fig.3. Schéma de la méthode électrochimique EMAR de récupération du dioxyde
de carbone proposée par les chercheurs du MIT.
Crédit Energy & Environmental Science. © RSC.
Cette technique devrait être capable de retirer 90% du CO2 des rejets d’une centrale. Alors que le système
thermique nécessite environ 40% de l’énergie produite par l’installation, le nouveau système ne devrait
consommer que 25% de cette énergie. En outre, tandis que le système thermique à vapeur doit fonctionner
de façon continue, le nouveau système peut être arrêté durant les périodes de pointe.
Comme le système électrochimique n’utilise pas de vapeur, on peut l’installer dans des usines qui n’en
produisent pas, comme les cimenteries qui sont parmi les plus grandes productrices de rejets de CO2. Ceci
pourrait aussi s’appliquer aux aciéries et aux usines d’aluminium. On pourrait même l’utiliser dans les sous-
marins ou les vaisseaux spatiaux où le dioxyde de carbone doit être constamment éliminé pour permettre la
vie à bord.
Le CO2 ainsi isolé doit être ensuite, soit séquestré dans des réservoirs géologiques, soit utilisé dans
l’industrie à partir de bouteilles hautes pression.