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AMIRAT, Amine
1) Définition
La production d’hydrogène par électrolyse de l’eau et son utilisation au sein d’une pile à combustible
reposent sur la même équation électrochimique, l’électrolyse allant dans le sens
thermodynamiquement défavorisé :
1
𝐻2 𝑂(𝑙 ) → 𝐻2 (𝑔) + 𝑂 (𝑔)
2 2
Tandis que la pile à combustible utilise la réaction inverse, thermodynamiquement favorisée :
1
𝐻2 (𝑔) + 𝑂 (𝑔) → 𝐻2 𝑂 (𝑙 )
2 2
Pour définir un rendement, l’énergie consommée ou produite est comparée à l’énergie théorique que
libérerait la combustion de l’hydrogène, communément appelé pouvoir calorifique. Le premier terme
définit la performance du système et est évaluée par sa consommation électrique (pour un
électrolyseur) ou par l’énergie électrique produite (pour une pile à combustible). La valeur du
deuxième terme dépend du périmètre de la réaction. En effet, il existe deux types de pouvoir
calorifique :
• Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) : Energie produite lors de la combustion, l’eau restant sous
forme vapeur. Le PCI de l’hydrogène s’élève à 3.00 kWh/Nm3, soit1 33.33 kWh/kg d’hydrogène.
Dans la littérature scientifique, le PCI est usuellement plus utilisé que le PCS pour estimer le rendement
des systèmes mais en pratique, ces deux définitions introduisent de la confusion dans la
communication des performances des systèmes. En effet, il est fréquent de voir des rendements
communiqués sans précision de la référence PCI ou PCS du calcul, sachant qu’un calcul en PCI déprécie
le rendement de l’électrolyseur tout en rehaussant le rendement de la pile à combustible et
réciproquement.
C’est pourquoi une manière plus précise et plus universelle de définir le rendement d’un système
hydrogène est de parler en consommation/production électrique, en kWhé/kgH2. Cette unité
s’affranchit de la référence PCI ou PCS et permet ainsi de ne pas perdre l’information. Le choix du
kilogramme d’hydrogène comme référence, et non du normo mètre cube d’hydrogène qui est aussi
utilisé par les équipementiers, s’explique par le fait que cette unité est plus commune.
III. Le fonctionnement d’un groupe électrogène à Hydrogène
Un véhicule hybride à pile à combustible se classe dans la catégorie des véhicules à architecture
d’hybridation série dans laquelle l’ensemble moteur à combustion interne et générateur électrique est
remplacé par une pile à combustible. Cette dernière est chargée de fournir l’énergie électrique
nécessaire à la traction à partir d’une réaction chimique entre l’oxygène et l’hydrogène.
La structure d’un véhicule hybride à pile à combustible est montrée dans la figure ci-dessous :
2) Principe de fonctionnement
Une cellule élémentaire forme le noyau de la pile à combustible. Cette cellule est responsable de
la conversion électrochimique de l’énergie chimique contenue dans un combustible en une énergie
électrique. La structure de base d’une cellule est formée d’un milieu conducteur ionique ou un
électrolyte en contact avec une anode et une cathode de chaque côté comme montré dans la figure
1.4. Dans une pile à combustible typique, l’anode (l’électrode négative) est alimentée en
permanence en combustible et la cathode (l’électrode positive) en comburant qui est souvent
l’oxygène de l’air.
Les réactions électrochimiques ont lieu au niveau des électrodes pour produire un déplacement
d’ions à travers l’électrolyte tout en créant un courant électrique complémentaire qui effectue un
travail sur la charge [EG004]. Les piles à combustible sont classées selon le choix de l’électrolyte et du
combustible utilisé déterminant ainsi les réactions aux électrodes et le type d’ions qui traversent
l’électrolyte et conditionne de plus la température de fonctionnement de la pile.
Avec 162 immatriculations enregistrées, la France boucle l’année en fanfare et prend la tête du
marché européen au 4e trimestre 2020. Avec respectivement 77 et 70 immatriculations, les Pays-Bas
et l’Allemagne complètent le podium tandis que le Danemark occupe la quatrième place avec 43
unités écoulées.
Au total, 412 voitures à hydrogène ont été immatriculées sur le sol européen au 4e trimestre. C’est
presque la moitié de l’ensemble des immatriculations sur l’année. Alors que les projets autour de
l’hydrogène se multiplient partout en Europe, les ventes de voitures à hydrogène restent limitées à
quelques centaines d’exemplaires. Grâce aux chiffres communiqués par l’ACEA, H2-Mobile revient
sur les résultats du dernier trimestre et dresse le bilan de l’année 2020.
V. Enjeu écologique
Un autre enjeu important pour la transition énergétique est l’équilibrage entre une production
d’énergie toujours plus décentralisée et fluctuante issue des sources renouvelables (eau, soleil ou
vent) et la consommation d’énergie. C’est la problématique de la sécurité de l’approvisionnement.
Alors que nous avons, aujourd’hui déjà, un déficit de production d’électricité en hiver, et que ce
déficit devrait s’accroître encore avec le remplacement de l’électricité d’origine nucléaire par du
renouvelable, l’hydrogène a l’avantage de permettre le déphasage saisonnier de la production par
rapport à la consommation, sur le modèle d’une batterie géante.
En effet, grâce à l’hydrogène, les surplus d’électricité renouvelable produits en été peuvent être
convertis et stockés afin d’être utilisés en différé par exemple au moyen d’une centrale de
cogénération (CCF). On parle alors de couplage ou de convergence des réseaux. Comme le souligne
l’Association des entreprises électriques de Suisse (AES), « la pièce maîtresse du couplage des
secteurs est la liaison entre les secteurs de l’électricité, de la chaleur et des transports via les
dispositifs de stockage et les convertisseurs d’énergie. L’électricité peut être ainsi utilisée pour
fabriquer du gaz stockable (méthane, hydrogène) et vice-versa ».
On le voit, l’hydrogène peut donc être utilisé comme matière première, comme carburant ou comme
vecteur d'énergie et de stockage, et a de nombreuses applications possibles dans les secteurs de
l'industrie, des transports, de l'électricité et des bâtiments. Il présente de nombreuses promesses
pour concrétiser la transition énergétique, et les gouvernements développent les uns après les autres
des stratégies pour devenir leaders dans ce domaine et soutenir leur engagement à atteindre la
neutralité carbone.
1) Inconvénients
Encore quelques enjeux à relever. Pour concrétiser ces promesses, quelques obstacles doivent
toutefois encore être relevés :
Stockage : l’hydrogène est le gaz le plus léger. Pour l’entreposer, le transporter et le distribuer, il faut
soit le liquéfier à une température extrêmement basse (- 253 °C), soit le comprimer à très haute
pression (700 bars). Ces opérations sont très énergivores : sa liquéfaction, par exemple, consomme
10 à 13 kWh d’électricité par kg.
Sécurité : La molécule d’hydrogène étant de très petite taille et de faible viscosité, elle présente une
propension à fuir plus importante en comparaison à d’autres gaz combustibles. L’hydrogène
présente également une probabilité d’inflammation plus élevée que celle du propane ou du gaz
naturel, même sans présence de flamme ou d’étincelle. La sécurité d’utilisation de l’hydrogène est
donc un enjeu important à maîtriser, ce qui est bien entendu le cas pour ses différentes applications
existantes. Dans le domaine de la mobilité par exemple, l’homologation des réservoirs à hydrogène
est très sévère et dépend de plusieurs cycles de tests comprenant des tirs à balles réelles auxquels
ces derniers doivent résister.
VI. Conclusion :
L’hydrogène n’étant qu’un vecteur, son emploi énergétique suppose qu’il soit produit, conditionné et
converti in fine pour être utilisé au point d’usage. Cette cascade de transformations se traduit, comme
on a pu le voir, par une dégradation du potentiel énergétique, et un rendement de la source électrique
à l’usage de l’ordre de 25%, voire 30% avec les meilleurs équipements actuels.
Par exemple, dans le domaine de la mobilité, les véhicules légers à batterie seule répondent
parfaitement à certains types de déplacement : distance à parcourir inférieure à 300 km, temps de
charge de plusieurs heures acceptable compte tenu de la disponibilité souhaitée du véhicule, etc. Dans
ces configurations, le stockage de l’électricité par batterie est une solution optimum. Pour d’autres
configurations en revanche – autonomie plus longue, encombrement et poids du véhicule, contraintes
à la recharge – la solution batterie seule ne répond pas nécessairement à l’usage et le recours à la
chaîne hydrogène peut présenter un intérêt technique, malgré un rendement énergétique moins bon.
Au-delà de la notion de rendement énergétique, c’est en effet l’usage et ses contraintes qui
conditionnent le dimensionnement de la solution technique. La partie 2 aborde, par des exemples,
cette notion d’usage, et illustre que c’est bien au niveau du système global que s’apprécie la pertinence
de la solution de stockage électrique et l’éventuel recours à la chaîne hydrogène.
VII. Bibliographie :
- Walid Hankache. Gestion optimisée de l’énergie électrique d’un groupe électrogène hybride
à pile à combustible. Energie électrique. Institut National Polytechnique de Toulouse - INPT,
2008. Français. fftel-00567577f