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Chapter 1

Polynômes à une variable

1.1 Structures algébriques


1.1.1 Lois de composition internes-Groupes
Définition 1.1.1. Soit E un ensemble, une loi de composition interne est une application f de
E × E vers E.

Notations
En général au lieu de f ( x, y), on note x ? y, xTy, X∆y, x + y, etc. et on parle alors des lois
?, T, ∆, +. etc
N×N → N C×C → C
Exemple. 1) 2)
( a, b) → a + b ( a, b) → ab

1.1.2 Propriétès d´une loi


Définition 1.1.2. soit ? une loi de composition interne sur un ensemble E. On dit que

• ? est associative si: ∀( x, y, z) ∈ E3 , ( x ? y) ? z = x ? (y ? z)

• est commutative si: ∀( x, y) ∈ E2 , x ? y = y ? x.

• Admet un élèment neutre e si, ∀ x ∈ E, x ? e = e ? x = x.


0 0 0 0
• x ∈ E est symetrisable si: ∃ x ∈ E/x ? x = x ? x = e. x est appelé le symetrique de x
pour la loi ?, on le note x −1 .

( E, ?) est un groupe si
1. ? est associative,

2. ? admet un élèment neutre,

3. Tout élèment x ∈ E est symétrisable.

Si en plus la loi ? est commutative, on dit que ( G, ?) est un groupe commutatif (ou abélien).

Exemples. • (Z, +), (R+, ? , ×) et (C? , ×) sont des groupes abéliens.( la loi × est associa-
tive est commutative, admet 1 comme élèment neutre et tout élèment x est symétrisable et
son symétrique est 1x .

1
2

1.1.3 Anneaux et corps


Définition 1.1.3. On appelle anneau un ensemble A muni de deux lois de composition internes,
la 1r notée additivement et la 2me notée multiplicativement telles que :
1. ( A, +) est un groupe abélien, ( l´élèment neutre de la loi + est noté 0 A )

2. La multiplication est associative,

3. La multiplication notée (.) est distributive par rapport à l´addition.

(∀ x, y, z ∈ A, x.(y + z) = x.y + x.z et ( x + y).z = x.z + y.z

• Si en outre la multiplication est commutative on dit que ( A, +, .) est un anneau commu-


tatif.

• Si A posséde un élèment neutre pour la multiplication, on le note 1 A et on l’ appelle l’unité


de A et on dit que A est un anneau unitaire.

Exemples. (Z, +, .), (Q, +, .), (R, +, .) et (C, +, .) sont des anneaux commutatifs unitaires.
Définition 1.1.4. Un anneau ( A, +, .) est dit intégre si

∀ x, y ∈ A, x.y = 0 A ⇒ x = 0 A ou y = 0 A

Exemple. (Z, +, .) est un anneau intègre.


Définition 1.1.5. On appelle corps un ensemble K muni de deux lois (+) et (.) telles que
• (K, +, .) est un anneau commutatif unitaire.

• Tout élèment non nul (6= 0k ) est inversible (symétrisable) pour la loi produit.
Exemples. 1) (Q, +, .), (R, +, .) et (C, +, .) sont des corps.
2) (Z, +, .) n’est pas un corps
Remarque. Un corps K est un anneau intègre. (En effet, xy = 0K et x 6= 0K ⇒ y = x −1 xy =
x −1 0k = 0k )
Dans toute la suite, A est supposé un anneau commutatif unitaire.

1.2 Généralités
On appelle polynôme à une indéterminée et à coefficients dans A, une suite P =
( an )n∈N a valeur dans A telle que:

∃ N ∈ N tel que ∀k > N, ak = 0. ( P = ( a0 , a1 , ...., an , 0, 0....))

Les élèments ak sont appelés les coefficients de P.


On note par X 0 le polynôme (1, 0, 0, ...), par X 1 le polynôme (0, 1, 000, ...), par X 2
le polynôme (0, 0, 1, 0, 0, ...) et par X i le polynôme (0, ..., 0, 1, 0, 0, ...) où 1 est situé à la
(i + 1)ime position.
avec cette notation le polynôme P s’écrit

P = a0 X 0 + a1 X 1 + ... + an X n
3

ou encore P = ∑i∈N ai X i .
Comme les coefficients de P sont nuls pour k > n, on peut écrire alors
n
P= ∑ ai X i .
i =0

• Le polynôme nul noté 0 est le polynôme dont les coefficients sont tous nuls 0 =
(0, 0, 0, ...)

• L’ensemble de tous les polynômes à coefficients dans A est noté A[ X ].


• Dans A[ X ], on définit les deux lois de composition internes suivantes:
• L’addition: ∀ P, Q ∈ A[ X ], P = ∑i∈N ai X i , Q = ∑i∈N bi X i
P+Q = ∑ (ai + bi )Xi = (a0 + b0 )X0 + (a1 + b1 )X1 + ... + (ai + bi )Xi + ....
i ∈N

• P.Q = ∑i∈N ci xi où ci = ∑ j+l =i a j bl

P.Q = a0 b0 X 0 + ( a0 b1 + a1 b0 ) X 1 + ( a0 b2 + a1 b1 + a2 b0 ) X 2 + ....

Propriétés 1. 1. La loi + est commutative: ∀ P, Q ∈ A[ X ], P + Q = Q + P


2. La loi + est associative: ∀ P, Q, R ∈ A[ X ], ( P + Q) + R = P + ( Q + R)
3. Le polynôme nul est l´ément neutre pour la loi +: ∀ P ∈ A[ X ], 0 + P = P + 0 = P.
4. Tout polynôme P de A[ X ] admet un oposé pour la loi + noté (− P). Si P = ∑i∈N ai X i , − P =
∑i∈N (− ai ) X i , P + (− P) = (− P) + P = 0.Donc ( A[ X ], +) est un groupe commutatif.
5. La multiplication est commutative: P.Q = Q.P, ∀ P, Q ∈ A[ X ]
6. La multiplication est associative: ( P.Q).R = P.( Q.R), ∀ P, Q, R ∈ A[ X ]
7. Le polynôme X 0 = (1, 0, 0, ...) noté 1 est l´ément neutre de la multiplication: 1.P = P.1 =
P
8. La multiplication est distributive par rapport à l´addition: ∀ P, Q, R ∈ A[ X ], ( P + Q).R =
P.R + Q.R. D´où A[ X ] est un anneau commutatif unitaire.
Définition 1.2.1. Le degré d´un polnôme non nul est le plus grand entier tel que an 6= 0. On
note d◦ P = n (ou degP = n) et par convention d◦ (0) = −∞.
Exemple. Soit P = X + 2X 2 + X 5 = (0, 1, 2, 0, 0, 1, 0, 0, ...). d◦ P = 5.
Proposition 1.2.1. ∀ P, Q ∈ A[ X ], nous avons d◦ ( P + Q) ≤ max (d◦ P, d◦ Q)
Preuve: Soient P = ∑ ai X i et Q = P = ∑ bi X i .
i ∈N i ∈N
Posons n = d◦ P et d◦ Q.
• Si n < m, P = a0 X 0 + a1 X + ... + an X n avec an 6= 0
Q = b0 X 0 + b1 X + ... + bn X n + ... + bm X m , avec bm 6= 0
P + Q = ( a0 + b0 ) X 0 + ( a1 + b1 ) X 1 + ... + ( an + bn ) X n + bn+1 X n+1 + ... + bm X m donc
d◦ ( P + Q) = m = max (d◦ P, d◦ Q)
• Si n = m,, alors P + Q = ( a0 + b0 ) X 0 + ( a1 + b1 ) X 1 + ... + ( an + bn ) X n , par suite
d◦ ( P + Q) = n = max (d P , d◦ Q) si an + bn 6= 0. d◦ ( P + Q) < n = max (d◦ , d◦ Q) si
an + bn = 0.
4

Exemple. P = 2X 2 + 1, Q = −2X 2 + 1, on a P + Q = 2, donc d◦ ( P + Q) = 0 < 2 =


max(d◦ , d◦ Q)

Proposition 1.2.2. Soit A un anneau intègre, alors

1. A[ X ] est intègre.

2. ∀ P, Q ∈ A[ X ], d◦ ( PQ) = d◦ P + d◦ Q

Preuve Soient P, Q ∈ A[ X ], P 6= 0 et Q 6= 0. Posons n = d◦ P et m = d◦ Q. P = ∑i∈N ai X i ,


Q = ∑ i ∈ N bi X i .
P 6= 0 et n = d◦ P alors an 6= 0 et ai = 0 pour i > n
Q 6= 0 et m = d◦ Q alors bm 6= 0 et bi = 0 pour i > m
PQ = ∑i∈N ci X i avec ci = ∑ j+l =i a j bl .
? Sii > n + m donc i = j + l > n + m.
Si j > n alors a j = 0 donc a j bl = 0.
Si j ≤ n, j + l > n + m alors l > m parsuite bl = 0 donc a j bl = 0 ainsi ci = ∑ j+l =i a j bl = 0
? Si i = n + m,
cn+m = a0 bn+m + a1 bn+m−1 + ... + an−1 bm+1 + an bm + an−1 bm−1 + ... + an+m b0 = an bm .
Donc PQ = a0 b0 + ( a0 b1 + a1 b0 ) X + ... + an bm X n+m .
Or an 6= 0 et bm 6= 0, alors an bm 6= 0 car A est intègre par suite PQ 6= 0 d´où ( a). Et
d◦ ( PQ) = n + m = d◦ P + d◦ Q. et si P = 0 ou Q = 0 alors (b) est verifié.

1.3 Division dans K [ X ] où K est un corps


1.3.1 Division euclidienne
Th´or`me 1.3.1. Soient A, B ∈ K [ X ] avec B 6= 0, alors il existe des polynômes uniques Q, R ∈
K [ X ] tel que A = BQ + R avec d◦ R < d◦ B.
Q s´appelle le quotient et R le reste de la division euclidienne (ou suivant les puissances décrois-
santes) de A par B.

Preuve ? Si A = 0, A = 0.B + 0, Q = 0 et R = 0.
? Si A 6= 0, alors d◦ A = n ∈ N alors, A = a0 + a1 X + ....an X n ( an 6= 0) et B =
b0 + b1 X + ... + b p X p , d◦ B = p où (b p 6= 0).
• Si d◦ A < d◦ B, alors A = BQ + R avec Q = 0, R = A et d◦ R < d◦ B.
• Si d◦ A ≥ d◦ B, la démonstration se fait par récurrence sur n = d◦ A.

a0
• Si n = 0, alors A = a0 ∈ K et B = b0 ∈ K, a0 = b0 b0 + 0, ainsi A = QB + R, avec
R = 0, Q = ba00 et d◦ R = −∞ < d◦ B.

• Supposons la propriétévraie pour les polynômes de degré inferieur ou égal à n et


soit
A = a0 + a1 X + .... + an+1 X n+1 avec an+1 6= 0
a
Soit A1 = A − nb+p 1 X n+1− p B ( on a bien n + 1 − p ≥ 0). Or d◦ A1 ≤ n et alors
l´hypothése de récurrence entraine qu´il existe Q1 , R1 ∈ K [ X ] tels que: A1 = BQ1 +
R1 avec d◦ R1 < d◦ B.
5

Q n +1 n +1− p
A = A1 + X B
bp
Q
= BQ1 + R1 + n+1 X n+1− p B
bp
Q
= B ( Q 1 + n +1 X n +1− p ) + R 1
bp
= BQ + R
a
avec Q = Q1 + nb+p 1 X n+1− p et R = R1 , d◦ R, d◦ R1 < d◦ B.
Et pour l´unicité, supposons qu´il existe Q1 , Q2 , R1 , R2 ∈ K [ X ] tel que A = BQ1 + R1 =
BQ2 + R2 avec d◦ R1 < d◦ B et d◦ R2 < d◦ B alors R1 − R2 = B( Q2 − Q1 )
d◦ ( R1 − R2 ) ≤ max(d◦ R1 , d◦ R2 ) < d◦ B
d◦ ( R1 − R2 ) = d◦ ( B( Q2 − Q1 )) = d◦ B + d◦ ( Q2 − Q1
d◦ ( Q2 − Q1 ) = −∞ alors Q2 − Q1 = 0 par suite Q2 = Q1 et R2 = R1 d´où l´unicité.

Exemple. A = X 5 + X 2 + 1 et B = X 2 + 1

X5 + X2 + 1 X2 + 1
−( X 5 + X 3 ) X3 − X + 1
−X3 + X2 + 1
−(− X 3 − X )
X2 + X + 1
−( X 2 + 1)
X

donc A = BQ + R avec R = X et Q = X 3 − X + 1

1.3.2 Division suivant les puissances croissantes


Soient A = ∑ ai X i , B = ∑ bi X i , ai et bi sont nuls presque par tout et b0 6= 0 et soit
i ∈N i ∈N
h ∈ N. Il existe alors un couple unique de plynôme ( Q, R) tel que A = BQ + X h+1 R
avec d◦ Q ≤ h. Q (resp X h+1 R) s’appelle le quotient (resp. le reste) de la division selon les
puissances croissantes à l´ordre h de A par B.

Exemple. A = X 2 + 3X 3 + X 5 , B = 1 + X + 2X 2 .
Effectuons la division selon les puissances croissante de A par B à l´ordre h = 3.

X 2 + 3X 3 + X 5 1 + X + 2X 2
−( X 2 + X 3 + 2X 4 )
2X 3 − 2X 4 + X 5 X 2 + 2X 3
−(2X 3 + 2X 4 + 4X 5 )
−4X 4 − 3X 5

donc Q = X 2 + 2X 3 et X 4 R = −4X 4 − 3X 5 = X 4 (−4 − 3X ) , A = BQ + X 4 R avec


R = −4 − 3X
6

1.3.3 Divisibilité- Plus grand diviseur commun ( PGCD )


Définition 1.3.1. Soient A, B ∈ K [ X ], on dit que B divise A et on note B \ A si il existe
Q ∈ K [ X ] tel que A = BQ ( on dit que A est un multiple de B et que B est un diviseur de
A)
Exemple. Soient A = X 2 − 1 et B = X + 1, on a A = BQ où Q = X − 1, donc B \ A
Proposition 1.3.1. Soient A, B ∈ K [ X ], B divise A si et seulement si le reste de la division
euclidienne de A par B est le plynôme nul.
Preuve. Soit A ∈ K [ X ] et soit
D ( A) = { P ∈ K [ X ]/P divise A}
Tout polynôme P ∈ D ( A) ∩ D ( B) est un diciseur commun de A et B, et D ( A) ∩ D ( B) 6= ∅ car
∀ α ∈ K ? , α ∈ D ( A ) ∩ D ( B ).
Définition 1.3.2. Soient A, B ∈ K [ X ], on appelle un plus grand commun diviseur de A et B,
tout polynôme D de D ( A) ∩ D ( B) qui soit de plus haut degré.
si de plus le coefficient du plus haut degré de D est égal à 1 (c.à, d D unitaire) alors D est dit le
plus grand commun diviseur de A et B, on le note D = pgcd( A, B).
Exemple. A = ( X 2 − 1)( X + 2) et B = ( X + 1)( X + 2).
Les polynômes D0 = 1, D1 = ( x + 1), D2 = ( X + 2) et D3 = ( X + 1)( X + 2) sont les
diviseurs unitaires commun de A et B.
D3 est un diviseur commun unitaire de plus haut degré de A et B donc D3 = pgcd( A, B).
Définition 1.3.3. Deux polynômes A et B de K [ X ] sont dits premiers entre eux si leur pgc est 1.
Exemple. A = X 3 − 1 = ( X − 1)( X 2 + X + 1) et B = ( X + 2)2 , pgcd( A, B) = 1
Pour déterminer le pgcd de deux polynôme A et B on peut utiliser l´algorithme ci-
dessous
Algorithme d´ Euclide
Cet algorithme se base sur les deux lemmes suivants:

Lemme 1.3.1. Soient A, B deux polynômes non nuls de K [ X ] tel que B divise A, alors un pgcd
de ( A, B) est pgcd( A, B) = B
Lemme 1.3.2. Soient A et B deux polynômes non nuls de K [ X ] avec d◦ A > d◦ B, alors A =
BQ + R où d◦ R < d◦ B (division euclidienne de A par B).
Si A n´est pas multiple de B( R 6= 0), alors PGCD ( A, B) = PGCD ( B, R)
Preuve. Si D \ A et D \ B alors D \ ( A − BQ) donc D est un diviseur commun de B et R
( R = A − BQ).
Réciproquement, si D \ B et D \ R alors D \ BQ + R donc D est un diviseur commun de A et B.

Description de l’Algorithme d´ Euclide


soient A et B deux polynômes non nuls de K [ X ] avec d◦ A ≥ d◦ B. On effectue la division
euclidienne de A par B. Soient Q1 et R respectivement le quotient et le reste de cette
division. d◦ R < d◦ B.
7

• Si R = 0 alors PGCD ( A, B) = B d´après le lemme 1.

• Si non ( R 6= 0), PGCD ( A, B) = PGCD ( B, R) d´après le lemme 2


On pose A = A0 , B = A1 , R = A2 et on effectue la division euclidienne de A1 par A2 .
Soient Q2 le quotient et A3 le reste de cette division. degA3 < degA2
• Si A3 = 0, alors PGCD ( A, B) = PGCD ( A0 , A1 ) = PGCD ( A1 , A2 ) = A2 .

• Sinon, PGCD ( A, B) = PGCD ( A0 , A1 ) = PGCD ( A1 , A2 ) = PGCD ( A2 , A3 )


On effectue des divisions euclidiennes successives et comme le degrés de A0 , A1 , A2 , ...
ne peuvent pas décroitre infiniment, on aboutira à une division oùle reste est nul, un
PGCD de A et B est alors le dernier reste non nul.
Exemple. Soient A = X 3 − X 2 + X − 1 et B = X 3 − 1. On pose A = A0 , B = A1 . On effectue
la division de A0 par A1 , on obtient comme quotient Q1 = 1 et comme reste A2 = − X 2 + X.
Comme A2 6= 0, on effectue la division euclidienne de A1 par A2 , on obtient comme quotient
Q2 = − X − 1 et comme reste A3 = X − 3.
Comme A3 6= 0, on effectue la division euclidienne de A2 par A3 , on obtient comme quotient
Q3 = − X et comme reste A4 = 0. Donc PGCD ( A, B) = A3 = X − 1.
On regroupe souvent les résultats des divisions effectuées dans un tableau comme ci dessous.
Q1 = 1 Q2 = − X − 1 Q3 = − X
A0 = X3
− X2
+X−1 A1 = X 3 − 1 A2 = − X 2 + X A3 = X − 1
2
A2 = − X + X A3 = X − 1 A4 = 0
Remarques. 1. Si le dernier reste non nul est une constante (∈ K ? ), alors les deux polynômes
A et B sont premiers entre eux.

2. Si D = pgcd( A, B), alors il existe u, v ∈ K [ X ]/Au + Bv = D


Exemple. On revient sur l´exemple précédent:

A = X 3 − X 2 + X − 1 et B = X 3 − 1

D´après le tableau, on a:

A = BQ1 + A2
B = A2 Q2 + A3
A3 = D = pgcd( A, B) D = B − A2 Q2 = B − ( A − BQ1 ) Q2 = B(1 + Q1 Q2 ) + A(− Q2 )

En posant u = − Q2 = X + 1 et v = 1 + Q1 Q2 = 1 − X − 1 = − X, en déduit que D =


Au + Bv.
Définitions 1.3.1. 1. Soient P1 , ..., Pn n polynômes non nuls de K [ X ], on appelle un plus
grand commun diviseurs de P1 , ...., Pn tout polynôme D appartenant à D ( P1 ) ∩ ... ∩ D ( Pn )
qui soit de plus haut degré.
Si D est unitaire, D est alors le plus grand commun diviseur de A et B. On écrit D =
pgcd( P1 , .., Pn ).

2. On dit que P1 , ..., Pn sont premiers entre eux dans leur ensemble si pgcd( P1 , ...., Pn ) = 1.

3. On dit que P1 , ..., Pn sont premiers entre eux deux àdeux si pgcd( Pi , Pj ) = 1 pour i 6= j,
1 ≤ i , j ≤ n.
8

Pour déterminer pgcd( P1 , ..., Pn , on procéde comme suit:


On détermine
D2 = pgcd( P1 , P2 )
D3 = pgcd( D2 , P3 )
. =
. =
. =
Dn = pgcd( Dn−1 , Pn )
et alors Dn = pgcd( P4 , ..., Pn )
Théorème de Bezout. 1. Deux polynômes A et B sont premiers entre eux si et seulement si
il existe u, v ∈ K [ X ] tels que Au + Bv = 1
2. Plus généralement pour n polynômes P1 ...Pn , pgcd( P1 , ..., Pn ) = 1 si seulement si il existe
u2 ...un ∈ K [ X ] tels que u1 P1 + ... + un Pn = 1.
Théorème de Gauss. Soient A, B, C des éléments de K [ X ], si A et B sont premiers entre eux
( pgcd( A, B) = 1) alors on a:
• A \ BC ⇒ A \ C
• A \ C et B \ C ⇒ AB \ C
• pgcd( A, C ) = 1 ⇒ pgcd( A, B, C ) = 1
Preuve. A et B sont premiers entre eux, donc d´après Bezout, il existe u, v ∈ K [ X ] tel que
Au + Bv = 1 (1)
• Si A \ BC, il existe alors Q ∈ K [ X ] tel que BC = AQ, donc d´après (1) AuC + BvC = C.
par suite AuC + BCv = c et donc AuC + AQC = C, c´est àdire A(uC + Qv) = C donc
A/C.
• Si A/C et B/C, alors , il existe Q1 , Q2 ∈ K [ X ] tels que: C = AQ1 et C = BQ2 . Or
C = AuC + BvC = AuBQ2 + BvAQ1 = AB(uQ2 + vQ1 donc AB/C
• pgcd( A, C ) = 1, donc ∃u1 , v1 ∈ K [ X ] tel que Au1 + Cv2 = 1 (2). (1) et (2) entrainent
que ( Au + Bv)( Au1 + Cv1 ) = 1, donc A(uAu1 + uCv1 + Bvu1 ) + BCvv1 = 1.
Posons u0 = uAu1 + uCv1 + Bvu1 et v0 = vv1 , on a donc Au0 + BCv0 = 1 donc
pgcd( A, BC ) = 1. (Bezout)

1.3.4 Factorisation
Définition 1.3.4. Un polynôme P ∈ K [ X ] tel que d◦ P ≥ 1 est dit premier (ou irréductible) s´il
n ´est divisible que par les polynômes λP et les polynômes λX ◦ = λ où λ ∈ K ?
Exemple. Tous les polynômes de degré 1 sont irréductibles.
Remarques. 1)Pour tout P = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 ∈ K [ X ] \ {0}, il existe un
seul polynôme unitaire P1 et une seule constante α ∈ K ? tels que P = αP1 . (En effet, P = an P1
où P1 = X n + a− 1
n a n −1 X
n−1 + ... + a−1 a X + a−1 a .) et P est appelé polynôme unitaire associé
n 1 n 0 1
à P.
2) Un polnôme P ∈ K [ X ] est irréductible si son polynôme unitaire associé admet comme seuls
diviseurs unitaires 1 et lui même.
9

Lemme 1.3.3. Soit P ∈ K [ X ] un polynôme irréductible , et soient Q1 ...Qn des élèments de K [ X ].


On a
P/Q1 ...Qn ⇒ ∃k = 1, ..., n tel que P/Qk

Preuve. Si P/Q1 c´est fini. Sinon Comme P est premier avec Q1 , alors d´après le théorème de
Gauss, P/Q2 ...Qn . On reprend le même raisonnement avec P et Q2 . Nous continuons jusqu à ce
qu´on trouve un polynôme Qk tel que P/Qk

Conséquence
Soient P, Q1 , ..., Qn ∈ K [ X ] des polynômes irréductibles et unitaires. Si P/Q1 ...Qn alors
∃k, 1 ≤ k ≤ n tel que P = Qk .
Th´or`me 1.3.2. Soit P ∈ K [ X ], alors P s´écrit de manière unique comme produit de la forme
P = uP1α1 ...Pnαn où u ∈ K ? , n ∈ N, les Pi sont irréductibles, unitaires dans K [ X ] et les αi ∈ N.

Preuve. La démonstration se fait par récurrence sur n = d◦ P.


Existence
Si n = 0, alors P = u ∈ K ?
Supposons la propriété vraie jusqu´à l´ordre n − 1 et soit P ∈ K [ X ] {0} avec d◦ P = n ≥ 1
Soit
S = { T ∈ K [ X ]/d◦ T ≥ 1 et T divise P}
S = ∅ car P ∈ S.
soit T0 ∈ S, de degré minimum. Montrons que T0 est irréductible.
Soit T1 un diviseur unitaire de T0 , alors il existe T2 ∈ K [ X ] tel que T0 = T1 T2 et alors
0 ≤ d◦ Ti ≤ d◦ T0 pour i = 1, 2.
• Si 1 ≤ d◦ T1 < d◦ T0 , vu que T0 ∈ S et T1 ∈ S et d◦ T1 < d◦ T0 on aura une contradiction avec
le fait que T0 de degré minimum dans S.
Donc d◦ T1 = 0 ou d◦ T1 = d◦ T0 .
d◦ T1 = 0 ⇒ T1 ∈ K ?
d◦ T1 = d◦ T0 ⇒ T2 ∈ K ?
donc T0 est irréductible. On peut supposer que T0 est unitaire.
T0 ∈ S ⇒ T0 ¶ et d◦ T0 ≥ 1 donc ∃ Q ∈ K [ X ] tel que P = T0 Q avec d◦ Q ≤ n − 1, et alors
β β
l´hypothése de récurrence entraine que Q = uP1α1 ...Pnαn = vQ1 1 ...Qs s où Pi et Qi sont irré-
ductibles unitaires, u, v ∈ K ? et αi , β i ∈ N? .
β β
P1 \ Q1 1 ....Qs s ⇒ ∃i = 1..., s tel que P1 = Qi (la conséquence précédente) on en déduit alors que
uP1α1 −1 P2α2 ....Pmαm = vQ1 1 ...Qi i−1 ...Qs s qui est de degré≤ n − 1.
β β β

l´hypothèse de récurrence entraine l´unicité de la décomposition de ce dernier polynôme, donc


u = v et n = s et on peut écrire en effectuant un changement d´indices Pi = Qi pour tout
i = 1, ..., n
Application
Soient A et B ∈ K [ X ], en utilisant les decompositions de A et B en produit d´élèments irré-
ductible, on peut déterminer le pgcd de A et B en considérant le produit des facteurs irreductibles
communs aux deux décompositions oùchaque facteur est affecté de son exposant le plus petit dans
les deux décompositions.

Exemple. A = ( X − 1)2 ( X + 1)3 ( X − 2)5 et B = ( X − 1)( X + 1)4 ( X − 3)2


pgcd( A, B) = ( X − 1)( X + 1)3
10

1.3.5 Plus petit multiple commun ( ppcm)


Définition 1.3.5. Soient P1 , ..., Pn ∈ K [ X ]. Un polynôme M est dit un plus petit multiple
commun de P1 , ..., Pn , si M est un multiple commun de P1 , ..., Pn de plus bas degré.
Si de plus M est unitaire, on dit que M est le plus petit multiple commun de P1 , ..., Pn , on le note
M = ppcm( P1 , ..., Pn )
En utilisant les décompositions en facteurs irreductibles de P1 , ..., Pn , on peut déter-
miner leur ppcm.
Il suffit de considérer le produit de tous les facteurs figurant dans les décompositions de
P1 , ..., Pn , et on affecte chaque facteur de l´exposant le plus grand dans ces décomposi-
tions
Exemple. P1 = ( X − 1)2 ( X + 1)3 ( X − 2), P2 = ( X − 11)( X + 1)2 ( X − 3)2 et P3 = ( X +
3)4 ( X − 1)( X − 2)3 .
ppcm( P1 , P2 , P3 ) = ( X − 1)2 ( X + 1)3 ( X − 2)3 ( X − 3)2 ( X + 3)4
Th´or`me 1.3.3. (admis) Pour tous polynômes non nuls A, B, Si a (resp b) est le coefficient
dominant (de plus haut degré) de A (resp de B), alors on a: AB = abpgcd( A, B) ppcm( A, B)

1.4 Fonctions polynômes


1.4.1 Racine d´un polynôme
n
Soit P = ∑ ai X i et P : K → K P est appelé la fonction polynôme associée à P
i =0

Exemple. Si P = αX 0 = α ∈ K, alors P est l´application constante P : K → K telle que


P( x ) = α, ∀ x ∈ K.
Si P = X, alors P est l´application identique de K, notée Idk , P( x ) = 1|k ( x ) = x, ∀ x ∈ K.
Définition 1.4.1. Soit P ∈ K [ X ]. Une racine (ou un zéro) du polynôme P dans K est un élèment
α ∈ K tel que P(α) = 0.
Proposition 1.4.1. Soit P ∈ K [ X ].
1. α ∈ K est racine de P si et seulement si ( X − α) divise P.
k
2. α1 , ..., αk sont des racines de P (les αi sont distincts deux à deux) si et seulemnt si ∏ ( X −
i =1
αi ) divise P.

3. Si d◦ P = n (n ∈ N), P a au plus n racines distinctes.


Preuve. 1) En effectuant la division euclidienne de P par ( X − α), on obtient P = ( X − α) Q + R
où d◦ R < 1 donc R est une constant. Donc, ∀ x ∈ K, p( x ) = ( x − α)q( x ) + r où p et q
sont repectivement les fonctions polynômes associées à P et Q donc p(α) = r. Par suite P =
( x − α) Q + p(α). Ainsi:

α est une racine de ⇔ p(α) = 0 ⇔ ( x − α)/P

2) Les polynômes ( x − αi sont premiers entre eux deux à deux. On a: ( X − α1 )/P et ( X −


α2 )/P alors ( X − α1 )( X − α2 )/P (Gauss) ( X − α1 )( X − α2 )/P et ( X − α3 )/P par suite ( X −
11

α1 )( X − α2 )( X − α3 )/P (Gauss). En appliquant le théorème de Gauss plusieurs fois, on obtient


( X − α1 )...( X − αk )/P.
3) Supposons que d◦ P = n et P admet m racines distinctes α1 , ..., αm où m > n alors d´après 2)
m
B = ∏ ( X − αi ) divise P. donc m = d◦ B ≤ d◦ P = n absurde m > n.
i =1
Définition 1.4.2. Soit P ∈ K [ X ] et α ∈ K.
On dit que α est une racine de P d´ordre k (k ∈ N? ), Si P est divisible par ( X − α)k et P n´est
pas divisible par ( X − α)k . Autrement dit, il existe Q ∈ K [ X ] tel que P = ( X − α)k Q avec
Q(α) 6= 0.
• Si k = 1, on dit que α est une racine simple.
• Si k ≥ 2, on dit que α est une racine multiple.
• Si α1 , ..., αk sont des racines distinctes de P d´ordre de multiplicité respectives m1 , ..., mk
alors il existe Q ∈ K [ X ] tel que
k
P = Q ∏ ( X − α i ) mi
i =1

avec q(αi ) 6= 0, ∀i = 1, .., k


k
On en déduit ∑ mi ≤ d◦ P.
i =1

k
• Si d◦ Q = 0, on dit que P est scindé sur K et dans ce cas P s´écrit: P = λ ∏ ( X − αi )mi où
i =1
λ ∈ K.
Théorème de D´Alembert. (admis) Tout polynôme de C[ X ] est scindé sur C. On dit que C est
algébriquement clos.
Conséquences

1. Les polynômes irréductibles de C[ X ] sont les polynômes de degré 1 .


2. Les polynômes irréductibles de R[ X ] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes
de degré 2 de la forme aX 2 + bX + c avec b2 − 4ac < 0.
Preuve. 1) Les polynômes de degré 1 sont irréductibles et le théorème de D´Alember montre que
se sont les seuls polynômes irréductibles de C[ X ]. 2Soit P ∈ R[ X ] avec d◦ P ≥ 3.
P ∈ R[ X ] ⊂ C[ X ] ⇒ ∃α ∈ C tel que p(α) = 0 ∃(1)
• Si α ∈ R, P ∈ R[ X ] et p(α) = 0 ⇒ ( X − α)/P dans R[ X ].
n n
/ R, p(α) = 0 ⇔ p(α) = 0 a savoir que si P = ∑ ai X i , P = ∑ ai X, or comme
• Si α ∈
i =0 i =0
P ∈ R[ X ] alors P = P par suite p(α = 0.
p(α) = p(α) = 0 implique que ( X − α)/P et ( X − α)/P par suite ( X − α)( X − α)/P,
ainsi P = ( X 2 − (α + α) X + |α|2 ) T (?) où T ∈ C[ X ]. P = QT où Q = X 2 − (α +
α ) X + | α |2 ) ∈ R[ X ].
P = P = QT = QT donc T = T par suite T ∈ R[ X ]
d◦ T = d◦ P − d◦ Q ≥ 3 − 2 = 1 donc T ∈ R[ X ] \ R.(?) entraine alors que P n´est pas
irréductible dans R[ X ]. Donc les seuls polynômes irréductible de R[ X ] sont les polynômes
de degré 1 et les polynômes de degré 2 de la forme aX 2 + bX + c avec b2 − 4ac < 0.
12

k
La décomposition en facteurs irréductibles d´un polynôme de C[ x ] est de la forme P = λ ∏ ( X −
i =1
αi )mi où λ, α1 , ..., αk ∈ C et m1 , ..., mk ∈ N. Et la décomposition en facteurs irreductibles d´un
k
polynôme de R[ X ] est de la forme P = λ ∏ ( X − αi )mi ∏ik=1 ( X 2 + Si X + pi )mi où λ, α1 , ..., αk , s1 , ..., sl , p1 , ..., p
i =1
K, m1 , ..., mk , n1 , ..., nl ∈ N et s2i − 4p2i < 0, ∀i ∈ 1, ..., l

1.5 Dérivation- Formule de Taylor


0
Définition 1.5.1. Soit P = a0 + a1 X + .... + an X n . Le polynôme dérivé de P noté P est le
0
polynôme de K [ X ] donné par P = a1 + 2a2 X + ...nan X n−1 .
Soient P et Q ∈ K [ X ] et n ∈ N? . on a
0 0 0 0 0 0 0 0
( P + Q) = P + Q , ( PQ) = P Q + PQ et ( Pn ) = nP Pn−1 .
0
Le polynôme dérivé de P d´ordre k, noté P(k) est définie par P(0) = P et P(k+1) = ( P(k) )
et on a
n
( PQ)(n) = ∑ Cnk P(k) Q(n−k) (Formule de Leibniz)
k =0

Exemple.
P = Xn, n ≥ 1
0
P = nX n−1
00
P = n ( n − 1 ) X n −2 , n ≥ 2
. = .
. = .
. = .
P (k)
= n(n − 1)....(n − k + 1) X n−k , n ≥ k
P ( k +1) = n(n − 1)....(n − k + 1)(n − k ) X n−(k+1) , n ≥ k + 1
. = .
. = .
( n −1)
P = n(n − 1)..... ∗ 2X
P(n) = n(n − 1)..... ∗ 2 ∗ 1 = n!
P(n+1) = P(n+2) = .... = 0.
Notation:
Désormais, on note le polynôme P et la fonction polynôme associée par le même symbol
P.
Formule de Taylor
Soit P( X ) ∈ K [ X ], Q ∈ K et n = d0 P, on a
n
P(k) ( a ) k
P( x + a) = ∑ k! X .
k =0

ce qui s´écrit aussi


n
P(k) ( a )
P( X ) = ∑ ( X − a)k .
k =0
k!
13

Preuve. On a P( X ) = a0 + a1 X + ... + an−1 X n−1 + an X n , avec an 6= 0. En substituant


X + a à X dans P, on obtient.

P( X + a) = a0 + a1 ( X + a) + ... + an−1 ( X + a)n−1 + an ( X + a)n


= b0 + b1 X + ... + bn X n .

On se propose de calculer b0 , b1 , ...bn en fonction des dérivées succesives de P.

P( x + a) = b0 + b1 X + ... + bk X k + ... + bn X n
0
P ( X + a) = b1 + 2b2 X + ... + kbk X k−1 + ... + nbn X n−1
00
P ( x + a) = 2b2 + 3.2b3 X + ... + k (k − 1)bk X k−2 + ... + n(n − 1)bn X n−2
. = .
. = .
. = .
(k)
P ( X + a) = k!bk + (k + 1)k ∗ ... ∗ 2bk+1 X + ... + n(n − 1) + .... + (n − k + 1) X n−k , ∀k = 0, 1, ..., n

P(k) ( a )
En remplaçant X par 0, on obtient: P(k) ( a) = k!bk , ∀k = 0, ..., 1 donc bk = k! , ∀k = 0, ..., n
Application aux racines multiples

Proposition 1.5.1. Soient P ∈ K [ X ] et a ∈ K. Si a est une racine de P d´ordre k ≥ 1, alors a est


0
racine de P d´ordre k − 1.

Preuve. a est racine de P d´ordre k ⇔ ∃ Q ∈ K [ X ] tel que


0 0
P = k ( X − a ) k −1 Q + ( X − a ) k Q
0
= ( X − a)k−1 (kQ + ( X − a) Q )
= ( X − a ) k −1 S
0 0
où S = kQ + ( X − a) Q . S( a) = kQ( a) 6= 0, donc a est une racine de P d´ordre (k − 1)

þ Soit P ∈ K [ X ] et a ∈ K.
Pour que a soit racine de P d´ordre h, il faut et il suffit que a soit racine de P(i) , ∀i ∈
{0, 1, ..., h − 1} et P(h) ( a) 6= 0, autrement dit:

P( a) = P(1) ( a) = .... = P(h−1) ( a) = 0 et P(h) ( a) 6= 0.

Preuve. D´après la formule de Taylor


n
Pk ( a)
P( X ) = ∑ k! (X − a)k
k =0
0
P ( a)
= P( a) + ( X − a) +
1!
0
P ( a)
= P( a) + ( X − a) +
1!
Ph ( a) P(h+1)(a) P(n)( a)
( X − a)h [ + ( X − a) + ... + ( X − a)(n−h) ], ∀h ≤ n.
h! ( h + 1) ! n!
14

Effectuons la division euclidienne de P par ( X − a)h , l´unicité du quotient et du reste entraine que:
0
P ( a) P h −1) ( a )
P( X ) = ( X − a)h Q( X ) + R( X ) avec R( X ) = P( a) + 1! ( X − a) + .... + ( h −1) !
(X − a)h
P(h) ( a) P ( h +1) ( a ) P(n) ( a )
et Q( X ) = h! + (h−1)! ( X − a) + .... + n! ( X − a)n−h a est racine de P d´ordre h ⇔
R( X ) = 0 et Q( a) 6= 0.

R( X ) = 0 ⇔ R( X + a) = 0
0
P ( a) P ( h −1) ( a ) h −1
⇔ P( a) + X + ... + X =0
1! ( h − 1) !
0
⇔ P( a) = P ( a) = ... = P(h−1) ( a) = 0
0
Ainsi a est racine de P d´ordre h ⇔ P( a) = P ( a) = ... = P(h−1) ( a) = 0 et P(h) ( a) 6= 0
Exemple. Montrons que 1 est racine de P( X ) = X 3 − X 2 − X + 1 et déterminons son ordre de
multiplicité.
P(1) = 0 donc 1 est une racine de P( X )
0 0
P ( X ) = 3X 2 − 2X − 1, P (1) = 0, donc 1 est une racine de P( X ) d´ordre (de multiplicité)
00 00
supérieur ou égal à 2. P ( X ) = 6X − 2, P (1) = 4 6= 0 donc 1 est une racine de P( X ) d´ordre
2.

1.5.1 Relation entre les coefficients et les racines d´un polynôme


Soit
P( X ) = an X n + an−1 X n−1 + ... + a1 X + a0 ∈ K [ X ] \ {0}( an 6= 0)
Supposns que P( X ) est scindé, alors P( X ) admet n racines non nécéssairement distinctes
u1 , ...., un (bien entendu si ui0 est une racine d´ordre h, on répéte ui0 h fois dans la suite
(u1 , ..., un ).
D´ ou P( X ) = a1 ( X − u1 )...( X − un ) ce qui donne
a n −1 n −1 a a
( X − u1 )...( X − un ) = X n + X + ... + 1 X + 0
an an an
En dévellopant et en faisant égalité, on obtient:
a n −1
= u1 + u2 + ... + un = σ1
an
a
(−1)2 n−2
an
= u1 u2 + ... + un−1 un = ∑ ui u j = σ2
1≤ i < j ≤ n
. = .
. = .
. = .
k an−k
(−1)
an
= ∑ ui1 ui2 ....uik = σk
1≤i1 <i2 ...<ik ≤n
. = .
. = .
. = .
n a0
(−1) = u1 u2 ...un = σn
an
Exemple. Soit P( x ) = X 3 + 3X − 12i
15

1. Montrer que P( X ) admet trois racines distinctes x1 , x2 , x3 .

2. Calculer ∑ xk7
1≤ k ≤3

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