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CHAPITRE I : AMPLIFICATEUR LINEAIRE INTEGRE

Préambule
Anciennement appelé amplificateur opérationnel, l’amplificateur linéaire intégré doit son nom au fait qu’il a d’abord été conçu
pour effectuer des opérations arithmétiques dans des calculateurs analogiques : addition, soustraction, résolution
d’équations différentielles, ...Aujourd’hui il est devenu le composant universel de l’électronique analogique grâce à sa facilité
d’emploi et son faible coût. Ce circuit peut fonctionner aussi bien en régime linéaire (amplificateurs, filtres, ...) qu’en régime de
commutation (comparateurs, générateurs de signaux carrés, ...). Il sera utilisé dans ces deux types de fonctionnement en TP.
Le régime de commutation est traité dans ce chapitre (bien que son étude ne corresponde évidemment à celle d’un système
linéaire) pour une raison de suite logique.

1. Description

1.1. Présentation
L’amplificateur opérationnel (désigné par AOP) est un circuit intégré analogique très répandu. On le trouve en général dans un
boîtier plastique à double rangée de connexions (DIL : Dual In Line en Anglais) pour les applications courantes. Un boîtier
contient un, deux ou quatre AOP. Le brochage (attribution du rôle de chaque connexion) dépend du modèle utilisé. Par
exemple, la figure ci-après représente un AOP très courant du type 741 dans son boîtier le plus classique : DIL 8 broches.
Beaucoup d’AOP simples possèdent le même brochage que celui-ci. La représentation est toujours vue de dessus. Le sens du
boîtier est indiqué soit par un point en relief, soit par une encoche. Les broches sont numérotées comme le montre la figure. Un
AOP est un circuit à deux entrées (l’une dite inverseuse et notée -; l’autre appelée non inverseuse et notée +) etune sortie. Le
symbole le plus couramment utilisé (même s’il ne correspond pas au symbole normalisé) pour la représentation de l’AOP est
donné sur la figure ci-après. Deux bornes sont prévues pour l’alimentation continue et d’autres connexions dont le rôle ne
sera pas abordé dans ce cours existent seulement sur certains modèles.
1. compensation du décalage
2. entrée inverseuse
3. entrée non inverseuse
4. alimentation négative
5. compensation du décalage
6. sortie
7. alimentation positive
8. non connectée

Le µA741, en boîtier DIL 8. Ce boîtier comporte un seul AOP; d'autres modèles peuvent en comporter 2 (dual) ou même 4 (quad). La
broche 8 n'est pas utilisée (NC pour not connected).

1.2. Paramètre technique du µA741


Un extrait de la fiche technique du µA741:
DC ELECTRICAL CHARACTERISTICS
SYMBOL PARAMETER TEST CONDITIONS Min Typ Max UNIT
VS Supply voltage +/- 18 V
VIN Differential input voltage +/- 30 V
VOS Offset voltage RS = 10 k 2,0 6,0 mV
IOS Offset current 20 200 nA
IBIAS Input bias current 80 500 nA
Vout Output voltage swing RL = 10 k +/- 12 +/- 14 V
CMRR Common Mode Rejection Ration 70 90 dB
VIN Input voltage range +/- 12 +/- 13 V
RIN Input resistance 0,3 2 M
ROUT Output resistance 75

1
1.3. Signification des différents paramètres
VSet VIN ne nous sont pas inconnus: il s'agit de la tension (symétrique) d'alimentation du CI et de la tension différentielle maximale. Nous
avons également signalé que les impédances d'entrée Rin (input resistance) et de sortie Rout(output resistance) sont respectivement très
grande et très petite, ce que confirment les valeurs fournies.
Tension de décalage en entrée (input offset voltage)
Si les deux entrées e+ et e- sont reliées à la masse, la tension différentielle devrait bien évidemment être égale à 0. Or, dans la pratique, on
peut vérifierl'existence d'une tension continue de sortie Vout... Le phénomène s'explique par une infime dissymétrie dans la géométrie des
entrées. Ce décalage (input offset voltage, noté VOS) peut être compensé en montant une résistance ou un potentiomètre monté sur les
entrées offset nul, ce qui a pour effet de forcer la sortie à 0 quand les entrées sont elles-mêmes à 0.

Modèle VOS Input Offset Voltage (typique)


LM324 +/- 2 mV
µA741C, CA1458 2,0 mV
LF353 5 mV

Courant de polarisation en entrée (input bias current)


Les deux entrées d'un AOP sont, on l'a vu, des transistors (bipolaires dans le cas du µA741). Leur polarisation devrait être rigoureusement
identique, ce qui n'est jamais le cas et provoque, du fait d'un décalage de courant (input offset current), un décalage de la tension de sortie
Vout. Le remède consiste à monter une résistance sur l'entrée non inverseuse.
Amplitude de la tension de sortie (output voltage swing)
Le paramètre Vout fournit la valeur maximale de la tension en sortie, cette tension ne pouvant être, naturellement, supérieure à la tension
d'alimentation.
Taux de réjection en mode commun (common mode rejection ratio)
Dans le cas où les deux tensions V1 et V2 sont égales, la tension différentielle est nulle (elle vaut 0). On dit alors que l'AOP amplifie en
mode commun (common mode, en anglais).
On voit bien que ceci n'est pas souhaitable, car cela n'a guère de sens d'amplifier une tension nulle... En fait, un signal mode commun
correspond en général à un parasite, et par conséquent il doit, ou devrait, être rejeté par l'AOP. Celui-ci n'étant parfait, on risque de trouver
en sortie une amplification partielle de ce parasite. Les fabricants spécifient donc un common mode rejection ratio (CMRR), ou taux de
réjection en mode commun, qui correspond au taux entre l'amplification en mode différentiel (la bonne) et celle en mode commun (la
mauvaise). Ce taux est exprimé en décibels (dB): plus il est élevé, plus l'AOP s'oppose au mode commun.

Modèle CMMR (valeur typique)


LM324 70 dB
µA741C, CA1458 90 dB
LF353 100 dB

Lire la data sheet d'un AOP (suite...)


Prenons maintenant pour exemple un autre modèle d'AOP, lui aussi très courant, le LM324.
Ce quadruple AOP en boîtier DIL 14 présente d'intéressantes particularités, notamment la possibilité de l'alimenter avec une tension
continue positive comprise entre 3 et 30 V ou une tension symétrique comprise entre +/-1,5 V et +/-15 V.
Qui plus est:
 son gain en boucle ouverte atteint 100 dB
 il consomme très peu de courant (1 mW par AOP sous 5 V)
 la tension différentielle Vin peut être égale à la tension d'alimentation Vcc
 la tension de sortie peut atteindre 0 V (pas de décalage) ou la valeur de (Vcc - 1,5 V)
Voici un court extrait (simplifié) de sa data sheet:

SYMBOL PARAMETER Typ UNIT


IOUT Output current 20 mA
GBW Unity gain bandwidth 1 MHz
SR Slew rate 0,3 V/µV
Nous avons déjà parlé du courant de sortie (output current), sa valeur typique est ici de 20 mA.
Les deux autres paramètres, contrairement à ceux que nous avons vus jusqu'à présent, se rapportent non pas au mode continu, mais au
mode alternatif.
Fréquence à gain unitaire (unity gain bandwidth)

2
La fréquence à gain unitaire (unity gain bandwidth) est la fréquence à laquelle l'AOP n'amplifie plus (ou, si l'on préfère, amplifie par un
facteur 1). En effet, le gain de l'AOP chute quand la fréquence augmente: ce phénomène caractérise sa réponse en fréquence (frequency
response, en anglais).
Réponse en fréquence en boucle ouverte (sans contre-réaction, voir ci-
après).
Plus la fréquence augmente, plus le gain en tension diminue, jusqu'au
moment où il devient unitaire (égal à 1, donc 0 dB.
Sur le graphique ci-contre, on voit que le gain reste voisin de 120 dB
jusqu'à une fréquence un peu inférieure à 10 Hz, puis il commence de
chuter d'environ 20 dB chaque fois que la fréquence est multipliée par
10.

Pente de la tension maximale de sortie(slew rate)


Le paramètre SR (slew rate) est la pente de la tension maximale de sortie (on parle aussi, parfois, de "temps de réponse"), autrement dit
la vitesse de variation maximum du signal. On l'exprime en volt/microseconde (V/µs). Le SR indique la fréquence maximale d'utilisation de
l'AOP sans distorsion du signal.
On notera que ces deux paramètres sont liés. Ainsi, le GBW du LM324 est de 1 MHz et son SR de 0,3 V/µV; pour le LF353, on a des
valeurs de 4 MHz et 13 V/µV respectivement.

La contre-réaction
On vient de le voir, le gain de l'AOP diminue quand la fréquence augmente. Si on désire augmenter la bande passante, il faut donc (hélas)
réduire le gain. C'est donnant-donnant...
On y parvient grâce à la technique de la contre-réaction, qui consiste à réinjecter unefraction de la tension
de sortie Vout sur l'entrée inverseuse e-, comme le montre la figure ci-contre.
On a alors un retour du signal en opposition de phase par rapport au signal d'entrée.Le signal de sortie
viendra se soustraire au signal d'entrée de manière à faire travailler l'amplificateur dans sa partie linéaire.

En faisant varier le ratio de la tension réinjectée par rapport à la tension de sortie, on peut aisément contrôler le gain de l'AOP.
Lorsqu'on utilise un AOP avec une contre-réaction, on dit qu'il fonctionne en boucle fermée.

1.4. Symboles du µA741

i
- -  Ou
vd
i
+ +

1.5. Schéma interne d'un amplificateur opérationnel de type 741

3
Voici, à titre documentaire, le schéma équivalent d'un AOP très répandu, le 741. Il s'agit d'un modèle déjà ancien et parmi les
plus simples. On observera le montage particulier des transistors bipolaires en entrée (inverting et non inverting input pour
"entrée inverseuse" et "non inverseuse")

2. Principe de fonctionnement d'un AOP

Voyons concrètement ce qui se passe lorsque l'on


applique des tensions continues V1 et V2 aux deux
entrées d'un AOP.
La figure ci-contre reprend les deux cas possibles
d'alimentation de l'AOP, symétrique (à gauche) ou
simplement positive (à droite).

L'AOP fonctionne, en fait, comme un comparateur: il compare V1 et V2, et de cette comparaison dépendra l'état, haut ou bas,
de sa sortie (Vout). Ce que nous pouvons résumer à l'aide du tableau suivant:

Alimentation symétrique Alimentation non symétrique

V2 > V1 Vout = presque +Vcc Vout = presque +Vcc

V1 > V2 Vout = presque -Vcc Vout = presque 0

En d'autres termes, on aura une sortie haute (proche de +Vcc) ou basse (proche de 0 ou de -Vcc).
On notera qu'il existe toujours une petite différence entre la tension disponible en sortie (output voltage swing, en anglais) et la
tension d'alimentation. Cette différence fait partie des caractéristiques propres à chaque modèle d'AOP, mais elle reste en
général très faible, voire quasi négligeable.

2.1. L'AOP parfait et l'AOP réel

4
On pourrait définir l'AOP "parfait" ou "idéal" (celui de la théorie) comme un amplificateur de différence pur à gain différentiel
infini, dont l'impédance d'entrée est infinie (pour ne consommer aucun courant de la source) et l'impédance de sortie est nulle
(pour fournir un courant infini à la charge).
De plus, cet AOP parfait présenterait une largeur de bande infinie et un décalage en tension nul, rejetterait parfaitement le
mode commun, et serait en outre insensible aux variations de température et de tension d'alimentation.
Mais on sait qu'en ce bas monde, rien n'est parfait...
Dans la réalité, on constate, par rapport à ce modèle théorique idéal, quelques "défauts" (souvent minimes, il est vrai)... Ces
divergences entre l'AOP "réel" et l'AOP "parfait" donnent lieu à divers paramètres, qui sont répertoriés et quantifiés dans les
data sheets des fabricants. Nous allons en étudier quelques uns...

2.2. Caractéristiques générales des AOP


Avant de décrypter une data sheet, voyons quelles sont les caractéristiques générales communes à la plupart des AOP
disponibles:
 technologie bipolaire (µA741...), BI-FET (LF353...), CMOS...
 gain en boucle ouverte de l'ordre de 100.000 (souvent exprimé en décibels)
 impédance d'entrée très grande (de l'ordre de 2 MΩ pour un µA741, de 106 MΩpour un LF353...)
 impédance de sortie très faible (de l'ordre de 75 ohms pour un µA741)
 courant disponible de l'ordre de 25 mA
 bande passante du continu à 1 MHz (LM324), 2 MHz (µA741), 4 MHz (LF353)...
Ajoutons à cela que la plupart des AOP, notamment le LM324, acceptent volontiers une alimentation non-symétrique.

2.3. Les différents modes de fonctionnement

Soit ce montage suivant :

v- - 
v
v+ +
s

Le potentiel sur la borne inverseuse est égale à : v -.


Le potentiel sur la borne non inverseuse est égale à : v +.
La différence de potentiel, vd entre v + et v - est de la forme : vd = v - v -.
+

La valeur de la tension à la sortie de l’amplificateur opérationnel dépend de la valeur de la différence de potentiel entre v + et v-,
soit vd.
vs (V)
+ Vsat

vd (V)
- Vsat

Deux parties sont à étudier :

 Lorsque la tension à la sortie est égale soit à + Vsat, soit à –Vsat, l’amplificateur travaille en régime non linéaire, ou,
régime de saturation. La valeur absolue de la tension Vp est légérement inférieure à la tension Vcc.

 Sur un intervalle très restreint, la tension de sortie est proportionnelle à la différence : vd = v+ - v -. Cet intervalle
correspond à un régime linéaire, un zoom sur cette partie permet de visualiser ce fonctionnement.

vs (V)

+ Vcc
0,3
mV

vd (V)
- Vcc

5
Fin du chapitre I

Travaux dirigés

Exercice 1 : définitions
Qu’est ce qu’un AOP ? Et pourquoi cette appellation ?
Que signifie l’abréviation DIL ?
Combien de broches possède le 741 ?
Donner le rôle de chaque broche
Donner l’expression de la tension différentielle

Exercice 2 : caractéristique de l’AOP


Représenter le brochage du 741
Représenter son symbole
De façon générale, quel type d’alimentation est utilisé pour alimenter l’AOP ?
Que signifie la notion slew rate ? Quelle est son unité ?
Quelle est la valeur du courant de sortie de l’AOP ?

6
CHAPITRE II : FONCTIONNEMENT EN REGIME LINEAIRE

Préambule : Il est possible de réduire l’amplification différentielle afin que le fonctionnement de l’amplificateur opérationnel se
situe dans la zone où la tension de sortie est comprise entre les deux tensions d’alimentation, autrement dit que v d la différence
entre les potentiels v+ et v-, soit pratiquement nulle.
Pour cela il convient de relier la sortie avec l’entrée inverseuse, cette liaison est parfois nommée contre réaction négative ou
boucle de réaction négative, on réinjecte une partie de la tension de sortie sur l’entrée inverseuse.
Dans ce type de fonctionnement la tension vd = v + - v -est appelée. (Epsilon)

v- i-
-  s

i+ +
v+
Dans tous les cas d’un fonctionnement linéaire :

 = v+ - v- = 0V et i+ = i- = 0A

1- Montage suiveur :
Soit le montage suivant :

- 
A
+
ve vs

La tension appliquée sur l’entrée non inverseuse est ve.


Il y a une liaison entre v-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est donc linéaire.
Le fonctionnement étant linéaire ε = 0V, VA, le potentiel en A est égal à ve.
Il n’y a aucun élément entre A et la sortie donc vs = vA = ve.

v s = ve

Avec ce montage, le signal d’entrée est intégralement restitué à la sortie, cependant il présente une résistance d’entrée
pratiquement infinie, il est utilisé comme adaptateur d’impédance.

2- Montage amplificateur non inverseur :


Soit le montage suivant : u2
R2
u1
R1 - 
A
i +
ve vs

7
La tension appliquée sur l’entrée non inverseuse est ve.

 Etude N° 1 :
Appliquons le théorème de Millman au point A :

0 vs
+
R1 R2 R1
vA = = v
1 1 R1 + R2 S
+
R1 R2
 Etude N° 2 :
L’intensité du courant i, dans R1, est la même dans R2, car le courant i - est nul.
La tension aux bornes de la résistance R1 peut s’exprimer comme suit :

vA
u1 = vmasse – vA = R1.i donc : i= - (1)
R1
La tension aux bornes de la résistance R2 peut s’exprimer comme suit :
v -v
u2 = vA – vS = R2.i donc : i = A S (2)
R2
En égalisant les équations (1) et (2) :

R1
vA = v
R1 + R2 S
Il y a une liaison entre v-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε = 0V, donc vA, le potentiel en A est
égal à ve.
L’amplification en tension est donc de la forme :

vS R + R2
Av = = 1
ve R1

3- Montage amplificateur inverseur :

Soit le montage suivant : u2


R2
i
u1
R1 - 
A
+
ve vs

L’entrée non inverseuse est reliée à la masse donc le potentiel de v+ est égal à 0V.
 Etude N° 1 :
Appliquons le théorème de Millman au point A :

ve vs
+
R1 R2
vA = (1)
1 1
+
R1 R2
Il y a une liaison entre v-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε = 0V donc VA, le potentiel en A est
égal à 0V.
Le numérateur de l’équation (1) est nul, l’amplification en tension est donc

8
vS R
Av = =- 2
ve R1

 Etude N° 2 :
L’intensité du courant i, dans R1, est la même dans R2, car le courant i - est nul.
La tension aux bornes de la résistance R1 peut s’exprimer comme suit :

v e - vA
u1 = ve – vA = R1.i donc : i= (2)
R1

La tension aux bornes de la résistance R2 peut s’exprimer comme suit :

vA - vS
u2 = vA – vS = R2.i donc : i= (3)
R2
Il y a une liaison entre E-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε= 0V donc VA, le potentiel en
A est égal à 0 V.
v
L’équation (2) devient : i= e
R1
vS
L’équation (3) devient : i= -
R2

En égalisant les deux équations :

vS R
Av = =- 2
ve R1

4- Montage sommateur inverseur :

Soit le montage suivant :


u1 u
i1 i
R1 R
u2
i2
R2
A - 
i3
R3
u3 +
v1 v2 v3 vs

L’entrée non inverseuse est reliée à la masse donc le potentiel de v+ est égal à 0V.

 Etude N° 1 :
Appliquons le théorème de Millman au point A :

v1 v2 v3 v S
+ + +
R1 R 2 R 3 R
vA = (1)
1 1 1 1
+ + +
R1 R 2 R 3 R

9
Il y a une liaison entre v-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε = 0V donc VA, le potentiel en A
est égal à 0V.
Le numérateur de l’équation (1) est nul, ainsi :

v1 v2 v3
vs = - R ( + + )
R1 R2 R3

Si toutes les résistances ont la même valeur :

v s = - (v1 + v2 + v3 )

 Etude N° 2 :
La tension aux bornes de la résistance R1 peut s’exprimer comme suit :

v1 - v A
u1 = v1 – vA = R1.i1 donc : i1= (1)
R1

La tension aux bornes de la résistance R2 peut s’exprimer comme suit :

v2 - v A
u2 = v2 – vA = R2.i2 donc : i2= (2)
R2

La tension aux bornes de la résistance R3 peut s’exprimer comme suit :

v3 - v A
u3 = V3 – VA = R3.i3 donc : i3= (3)
R3

La tension aux bornes de la résistance R peut s’exprimer comme suit :

vA - vS
u = vA – vS = R.i donc : i= (4)
R
Il y a une liaison entre E-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε = 0V donc VA, le potentiel en A est
égal à 0.
v
L’équation (1) devient : i1 = 1
R1
v
L’équation (2) devient : i2 = 2
R2
v3
L’équation (3) devient : i3 =
R3
vS
L’équation (4) devient : i= -
R
La loi des nooeuds nous dit que : i = i1 + i2 + i3 sachant que i- = 0A

Donc :
v1 v v
vs = - R ( + 2 + 3 )
R1 R2 R3

Si toutes les résistances ont la même valeur :


v s = - (v1 + v2 + v3 )

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5- Montage amplificateur de différence

Soit le montage suivant :


u2
i R2
u1

R1 A - 
R1 B
+
R2
v1 v2 vs

Etude de l’entrée non inverseuse :

L’intensité du courant dans la résistance R1 est la même que dans la résistance R2 car l’intensité du courant i+ est nulle. Nous
pouvons donc utiliser le pont diviseur de tension, ainsi :
R2
vB = v (1)
R1 + R2 2

Etude de l’entrée inverseuse :

 Etude N° 1 :
Appliquons le théorème de Millman au point A :

v1 vS
+
R1 R2 R2 v1 + R1 v2
vA = = (2)
1 1 R1 + R2
+
R1 R2

 Etude N° 2 :
L’intensité du courant i, dans R1, est la même dans R2, car le courant i- est nul.

La tension aux bornes de la résistance R1 peut s’exprimer comme suit :

v1 - v A
u1 = v1 – vA = R1.i donc : i= (3)
R1
La tension aux bornes de la résistance R2 peut s’exprimer comme suit :

vA - vS
u2 = vA – vS = R2.i donc : i= (4)
R2
En égalisant les équations (3) et (4) Le potentiel au point A peut s’exprimer comme suit :

R2 v1 + R1 v2
vA = (2)
R1 + R2
Il y a une liaison entre E-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε= 0V donc : vA = vB
Egalisons les équations (1) et (2) :

R2
vS = (v - v )
R1 2 1

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6- Montage dérivateur :
Soit le montage suivant :
u
i R
uC

C - 
A
+
ve vs

L’entrée non inverseuse est reliée à la masse donc le potentiel de V+ est égal à 0V.
Il y a une liaison entre E-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε= 0V donc vA, le potentiel en A est
égal à 0V.

vA = 0V, la tension uc est donc égale à : ve


q
La tension uc est également égale à : .
C
La charge q peut se mettre sous la forme : q = C.ve (2)

vA = 0V, la tension u est donc égale à : - vS.


Sachant que : vs = - R.i
dq
Sachant que : i= (3)
dt
Les deux équations (2) et (3) montrent que :

dv e
vS = - RC.
dt

7- Montage intégrateur :

Soit le montage suivant : uC

i C
u

R - 
A
+
ve vs

L’entrée non inverseuse est reliée à la masse donc le potentiel de v+ est égal à 0V.

Il y a une liaison entre v-, l’entrée inverseuse et S la sortie, le fonctionnement est linéaire, ε = 0V donc vA, le potentiel en A est
égal à 0.

VA = 0V, la tension ve est donc égale à : R.i (1)

VA = 0V, la tension uc est donc égale à : - vS.

12
q
La tension uc est également égale à : .
C
Sachant que : 
q = idt .
1
vs peut donc se mettre sous la forme : vs = -
C  idt (2)
Les deux équations (1) et (2) montrent que :

1
vS = - ve dt
RC

Fin du chapitre II

Exercice1
On donne le schéma de montage ci après
2R

R R
-
R R
+
Ve Vs
1 2 R

1- Quand Ve est positive le commutateur est en position 1, calculez Vs en fonction de Ve dans ce cas
2- Quand Ve est négative le commutateur est en position 2, calculez Vs en fonction de Ve dans ce cas
3- Quelle fonction est réalisée par le montage?

Exercice2
R3

R1
-
R2
+
Ve1
Vs
Ve2
R4

Montage 1

13
R

R
-
R
+ V
Ve1

R0

R
-
R
+
Vs
Ve2
R0

Montage 2

Les AOP sont idéals


1- Exprimez Vs en fonction de Ve1 et Ve2 dans le montage 1
2- Quelle est la fonction réalisée par ce montage si =
3- Exprimez Vs en fonction de Ve1 et Ve2 dans le montage 2
4- Quelle est la nature du montage réalisée ?

Exercice3
R

R
-
βP
Ve P +
Vs

1- Exprimez Vs en fonction de Ve
2- Déduisez Av
3- Tracez Av en fonction de β. On sait que 0 ≤ β ≤ 1

14
Chapitre III : ALI EN REGIME DE COMMUTATION

Introduction
Le régime de commutation ou régime saturé est un mode de fonctionnement dans lequel l’ALI est utilisé en boucle ouverte ou
en contre réaction positive c'est-à-dire la sortie de l’amplificateur est reliée à l’entrée non inverseur (e +). Le régime saturé est
utilisé par les comparateurs de tension. Ils existent deux sortes :
- Comparateur à un seuil
- Comparateur à deux seuils

1- Comparateur à un seuil de basculement


Un comparateur de tension est un montage possédant :
- Deux entrées : l’une sur laquelle on applique un signal de référence appelé tension de seuil ; l’autre sur laquelle on
applique le signal dont on veut comparer la valeur instantanée à celle du signal de référence.
- Une sortie

COMPARATEUR
Ve
Vs
Vref

 Schéma de montage d’un comparateur à un seuil non inverseur

-
Ve
Vs Ve
Vr

 Fonctionnement
La sortie peut prendre que deux valeurs à savoir +Vsat et –Vsat en fonction du signe de ε tension différentielle.
- Si ε > 0 alors Vs = +Vsat
- Si ε < 0 alors Vs = -Vsat
Dans notre cas, Ve = V+ et Vr = V- comme ε = V+ - V- on a :
- Si ε > 0 c'est-à-dire Ve – Vr > 0 d’où Ve > Vr alors Vs = +Vsat
- Si ε < 0 c'est-à-dire Ve – Vr < 0 d’où Ve < Vr alors Vs = -Vsat

 Fonction de transfert Vs
+Vsat
Lorsque Ve augmente
Lorsque Ve diminue

0 Vr Ve

-Vsat

15
 Schéma de montage d’un comparateur à un seuil inverseur

+
Ve
Vs
Vr

 Fonctionnement
- Si ε > 0 c'est-à-dire Ve – Vr > 0 d’où Ve > Vr alors Vs = -Vsat
- Si ε < 0 c'est-à-dire Ve – Vr < 0 d’où Ve < Vr alors Vs = +Vsat

 Fonction de transfert
Vs
+Vsat
Lorsque Ve augmente
Lorsque Ve diminue

0 Vr Ve

-Vsat

2- Comparateur à deux seuils de basculement


Appellation : trigger de schmitt, comparateur à hystérésis, bascule bistable
Ici l’ALI fonctionne en contre réaction positive.

 Schéma de montage non inverseur

+
Ve
Vs
R2
R1

Fonctionnement
Détermination des seuils de basculement

= Comme Vs prend que deux valeurs, +Vsat et –Vsat on aura : =− et : =


VB et VH sont respectivement appelées seuil de tension état bas et état haut.

16
Supposons ε > 0, on a Vs = +Vsat, le seuil de comparaisons est égal à VH : augmentons Ve pour tendre vers une grande valeur.
Si Ve = VH et devient supérieur, alors la sortie du montage bascule à –Vsat et reste ainsi temps que Ve est plus grand que VH.
Dans ce cas, ε devient négatif.
Si ε < 0 le seuil de basculement change et devient VB. Faisons décroitre Ve pour tendre vers une valeur faible, inférieure à VB ;
la sortie reste inchangée et reste à –Vsat ; dès que Ve devient égale à VB et inférieur, la sortie bascule à nouveau à +Vsat et reste
inchangée. Dans ce cas ε devient positif et le seuil de basculement redevient VH. Le cycle reprend de la même façon

Caractéristique de transfert
Vs

+Vsat

VB 0 VH Ve

-Vsat

L est la largeur de l’hystérésis elle vaut : = − =

Quelques applications du comparateur à seuil

Le comparateur est utilisé pour transformer une tension sinusoïdale en une rectangulaire afin de commander des transistors de
puissance. Aussi, il permet de mettre en forme ou corriger un signal susceptible de varier de façon aléatoire dans une
commande d’automates. La bascule bistable est principalement utilisée dans les montages astable ou monostable.

Fin du chapitre

Travaux dirigés

On donne un montage comparateur à deux seuils non inverseur avec VH = 8V et VB = – 8V. En se basant sur le fonctionnement
du montage inverseur étudié au cours, expliquez le fonctionnement un montage non inverseur. Tracez la caractéristique de
transfert. Calculez la largeur de l’hystérésis si l’on admet que Vsat = 12V constant. On donne une tension sinusoïdale de
fréquence égale a 120Hz et dont l’amplitude est de 24V, tracez sur le même chronogramme Ve et Vs sur deux périodes.

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Chapitre IV MONTAGE MULTIVIBRATEUR ASTABLE

1- Définition d’un multivibrateur astable


Un montage astable est un générateur autonome, délivrant une tension rectangulaire, périodique, évoluant entre deux états
instables. Plusieurs structures électroniques existent, cependant notre étude portera sur le Montage astable à A.L.I.

 Schéma de Montage R

C Vs
Vc
R2
R1

 Fonctionnement
Ici on suppose l’ALI parfait et fonctionnant en comparateur avec Vs = +Vsat ou -Vsat
Initialement le condensateur C est déchargé donc Vc = 0V ce qui impose V- = 0V et V+ ≠ 0 la sortie dans ce cas est à +Vsat.
Dès la mise sous tension, le condensateur commence à se charger à travers R, Vc croit exponentiellement pour tendre vers
+Vsat ; lorsque Vc = VH la sortie bascule à –Vsat et le condensateur entame une décharge à travers R. Vc décroit
exponentiellement pour tendre vers –Vsat. Si Vc = VB la sortie du montage bascule à nouveau à +Vsat et le système devient
permanant c'est-à-dire reprend de la même manière.

 Chronogrammes

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