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Département d’Automatique
Cours
Robotique
Module de Découverte: Master 1 Automatique (AS & AII)
Présenté par
Farah BOUAKRIF
2019-2020
Université Mohamed Seddik Benyahia-Jijel Master 1 Automatique (AS & AII)
Faculté des Sciences et de la Technologie Module de Découverte : Robotique
Département Automatique Semestre 2
Enseignant : F. Bouakrif Année Universitaire : 2019/2020
Chapitre 1
Introduction à la Robotique
1. Introduction
La robotique peut être définie comme l’ensemble des techniques et études tendant à concevoir
des systèmes mécaniques, informatiques ou mixtes, capables de se substituer à l’homme dans
ses fonctions motrices, sensorielles et intellectuelles.
La robotique est la science qui s’intéresse aux robots. En fait, il s’agit d’un domaine
multidisciplinaire: on y trouve des aspects concernant la mécanique, l’informatique,
l’électronique, l’automatique…
Définitions
- Le Petit Larousse définit un robot comme étant un appareil automatique capable de
manipuler des objets, ou d'exécuter des opérations selon un programme fixe ou
modifiable. En fait, l'image que chacun s'en fait est généralement vague, souvent un
robot est défini comme un manipulateur automatique à cycles programmables.
- L'Association Française de Normalisation (A.F.N.O.R.) définit un robot comme étant
un système mécanique de type manipulateur commandé en position, reprogrammable,
polyvalent (i.e., à usages multiples), à plusieurs degrés de liberté, capable de
manipuler des matériaux, des pièces, des outils et des dispositifs spécialisés, au cours
de mouvements variables et programmés pour l'exécution d'une variété de tâches. Il a
souvent l'apparence d'un, ou plusieurs, bras se terminant par un poignet. Son unité de
commande utilise, notamment, un dispositif de mémoire et éventuellement de
perception et d'adaptation à l'environnement et aux circonstances. Ces machines
polyvalentes sont généralement étudiées pour effectuer la même fonction de façon
cyclique et peuvent être adaptées à d'autres fonctions sans modification permanente du
matériel.
parfaitement aux ordres de leur maître ("robota" signifie travail en tchèque). Depuis ce temps
le terme a été appliqué à une grande variété de dispositifs mécaniques, tels que les
téléopérateurs, véhicules sous-marins, Land Rover autonomes,……etc. Pratiquement tout ce
qui fonctionne avec un certain degré d'autonomie, le plus souvent sous contrôle informatique
a été à un certain point appelle un robot. Dans ce texte, le terme robot se traduira par un
ordinateur contrôlé manipulateur industriel du type représenté à la figure 1
Les robots sont en train de révolutionner l’industrie moderne. Ils s’avèrent particulièrement
précieux dans de nombreuses applications industrielles, en particulier la manutention, la
peinture, la soudure, le contrôle et l’assemblage mécanique. Les robots manipulateurs
possèdent différentes propriétés qui font que leur commande pose un problème difficile à
résoudre. La plupart de ces robots sont caractérisées par un comportement hautement non
linéaire qui ne permet pas une utilisation fiable par les méthodes classiques d’analyses et de
mise en œuvre des asservissements.
Figure 2
− Organe terminal
− Actionneurs
− Capteurs
− Système de commande
Articulation
Une articulation lie deux corps successifs en limitant le nombre de degré de liberté de l'un par
rapport à l'autre. Soit m le nombre de degré de liberté résultant, encore appelé mobilité de
l'articulation. La mobilité d’une articulation est telle que : 0 < m < 6.
Lorsque m = 1 ; ce qui est fréquemment le cas en robotique, l'articulation est dite simple : soit
rotative, soit prismatique.
Figure 3
Figure 4
torche de soudage). Il s’agit d’une interface permettant au robot d’interagir avec son
environnement.
4.3 Actionneurs
Pour être animé, le S.M.A comporte des moteurs le plus souvent associés à des transmissions
(courroies, la courroie est une pièce utilisée pour la transmission du mouvement), l'ensemble
constitue les actionneurs. Les actionneurs utilisent fréquemment des moteurs électriques à
aimant permanent, à courant continu, à commande par l'induit. On trouve de plus en plus pour
de petits robots, des moteurs pas à pas. Pour les robots devant manipuler de très lourdes
charges (par exemple, une pelle mécanique), les actionneurs sont le plus souvent
hydrauliques, agissant en translation (vérin hydraulique) ou en rotation (moteur hydraulique).
Les actionneurs pneumatiques sont d'un usage général pour les manipulateurs à cycles (robots
tout ou rien). Un manipulateur à cycles est un S.M.A avec un nombre limité de degrés de
liberté permettant une succession de mouvements contrôlés uniquement par des capteurs de
fin de course réglables manuellement à la course désirée.
4.4 Capteurs
La perception permet de gérer les relations entre le robot et son environnement. Les organes
de perception sont des capteurs. Donc, les robots sont équipés de capteurs leur permettant de
percevoir l'environnement dans lequel ils évoluent :
- Capteurs proprioceptifs : mesurent l'état du robot lui même (capteur de position GPS,
capteur de vitesse, capteur de charge de batteries, ...).
- Capteurs extéroceptifs : renseignent sur l'état de l'environnement (capteur de
température, télémètre (RADAR, LIDAR), boussole, détecteur de chaleur/lumière, ...)
De nombreuses autres composantes peuvent êtres présentes, selon le type de robot considéré :
- périphériques de stockage (stocker des programmes, des informations sur
l'environnement, ...).
- interfaces de communication (écran, wifi, ...).
- unité d'alimentation (batterie, panneaux solaire, ...).
La figure 9 montre une génération différente de robot (les robots parallèles), dans lesquels
l’organe terminal est relié à la base du mécanisme par plusieurs chaines parallèles. Cette
structure, assure une plus grande rigidité et donc plus grande précision.
6. Morphologie du robot
Les robots manipulateurs sont composés de deux blocs, le premier appelé porteur et le
deuxième appelé poignet.
6.1. Porteur
Il est constitué de trois degrés de liberté à partir du bâti, si P est un point et R0 un repère lié
6.2. Poignet
Le poignet est destiné à l’orientation de la pince ou de l’outil porté par le robot. La structure la
plus courante, est constituée de trois articulations pivot en série et à axes concourants et
orthogonaux deux à deux. L’ensemble est équivalent à une liaison sphérique, elle permet donc
bien d’obtenir une orientation quelconque de la pince, sur quelques robots, les axes des trois
liaisons pivot ne sont pas concourants.
Porteur Poignet
7. Définitions générales
7.1. Articulations
On admettra qu’un corps solide rigide isolé dans l’espace à trois dimensions possède Six
degrés de liberté, trois composantes d’un vecteur de position et trois composantes
d’orientation. Quand on relie un tel corps à un autre, au moyen de « Liaisons» mécaniques, il
perd de sa mobilité par rapport au second. On peut imaginer diverses combinaisons de
translations et de rotations, dont quelques-unes sont représentées sur la figure ci-dessous.
o`u νi est le nombre de d.d.l. du joint i. Cette formule s’applique à un mécanisme spatial.
Dans le cas d’un mécanisme plan, chaque boucle cinématique entraîne 3 contraintes et la
relation précédente doit être remplacée par
7.5. Redondance
Un robot est redondant lorsque le nombre de degrés de liberté de l’organe terminal est
inférieur au nombre de degrés de liberté de l’espace articulaire (nombre d’articulations
que le robot peut atteindre avec toutes les orientations possibles de l’effecteur (organe
terminal). Cet espace de travail est un sous-ensemble de l’espace de travail maximal.
- Le positionnement absolu, correspondant à l’erreur entre un point souhaité (réel)
(défini par une position et une orientation dans l’espace cartésien) et le point atteint et
calculé via le modèle géométrique inverse du robot. Cette erreur est due au modèle
utilisé, à la quantification de la mesure de position, à la flexibilité du système
mécanique. En général, l’erreur de positionnement absolu, également appelée
précision, est de l’ordre de 1 mm.
- La répétabilité, ce paramètre caractérise la capacité que le robot a à retourner vers un
point (position, orientation) donné. La répétabilité correspond à l'erreur maximun de
positionnement sur un point prédéfini dans le cas de trajectoires répétitives. En
général, la répétabilité est de l’ordre de 0,1 mm.
- La vitesse de déplacement (vitesse maximum en élongation maximum), accélération.
- La masse du robot.
- Le coût du robot.
Figure 17
Le premier robot parallèle industriel a été conçu par Williard L.V. Pollard , cette invention a
été brevetée par son fils, qui n’a, elle non plus, jamais été produite (Figure 18).
Finalement, le premier robot parallèle industriel à voir le jour est l’hexapode en forme
d’octaèdre inventé par Eric Gough, également appelé plate-forme de Gough.
Figure 18. Premier robot parallèle spatial industriel, breveté en 1942 (Brevet US No.2,286,571).
Cet hexapode a été construit afin de tester des pneus pour la société Dunlop et le premier
exemplaire a été produit en 1954 (Figure 19).
L’autre événement majeur de la robotique parallèle est l’invention du premier robot parallèle
léger, le robot Delta, par le professeur Clavel dans les années 80. Ce robot, qui est à ce jour le
robot parallèle le plus vendu dans le monde, marque l’arrivée des robots parallèles rapides
destinés, entre autres, à des tâches de conditionnement. Le robot Par4, est un parfait exemple
de l’engouement de l’industrie pour les robots parallèles rapides. En effet, une version
commerciale du robot Par4, le robot Quattro développé par Adept, a récemment vu le jour et
est actuellement le robot le plus rapide du marché (240 cycles par minute).
X f q
q gX
Le modèle cinématique direct, qui consiste à calculer les vitesses des coordonnées
opérationnelles X en fonction des vitesses des coordonnées généralisées q , ce modèle
Le modèle cinématique inverse, qui consiste à calculer les vitesses des coordonnées
généralisées q , en fonction des vitesses des coordonnées opérationnelles X , ce modèle
Les modèles dynamiques directes et inverses, qui relient les coordonnées, les vitesses
et les accélérations généralisées aux efforts généralisées (ces efforts généralisées sont
les forces appliquée au niveau des liaisons prismatiques ou les couples au niveau des
liaisons rotationnelles). Ces modèles tiennent compte des efforts extérieurs appliqués
sur l’organe terminal.
Toute étude de commande appliquée à un robot manipulateur doit être basée sur le modèle
dynamique de ce dernier. Donc une connaissance a priori de ce modèle est nécessaire pour
l’application de n’importe quel type de commande. Mais tout d’abord qu’est ce qu’un robot
manipulateur ?
Une méthode d’obtenir l’équation décrivant les dynamiques d’un tel système est via les
équations de mouvements d’Euler-Lagrange.
Chapitre 2
1. Introduction
La manipulation robotique implique que les pièces et les outils seront déplacés dans l’espace
par un genre de mécanisme. Ce ci conduit naturellement au besoin de la représentation de la
position et de l’orientation de ces outils. Pour définir et manipuler les grandeurs
mathématiques qui représentent la position et l’orientation nous devons définir des systèmes
de coordonnées et développer des conventions la représentation. Nous décrirons toute position
et orientation par rapport à un système de coordonnées absolu ou par rapport à d’autres
systèmes de coordonnées cartésiens définis relativement au système absolu.
𝐴
Les éléments du vecteur 𝑃 sont notés par les indices 𝑥, 𝑦, 𝑧
𝑝𝑥
𝐴
𝑃 = [𝑝𝑦 ] (1)
𝑝𝑧
En résumé, nous décrirons la position d’un point dans l’espace par un vecteur de position.
Nous pouvons, également, écrire le vecteur en coordonnées cylindriques ou sphériques.
Nous notons les vecteurs unitaires donnant les directions principales du système de
coordonnées {𝐵} par 𝑥̂𝐵 , 𝑦̂𝐵 et 𝑧̂𝐵 . Quand ces derniers sont décrits par rapport à {𝐴}, ils sont écrits
𝐴 𝐴 𝐴
𝑥̂𝐵 , 𝑦̂𝐵 et 𝑧̂𝐵 . Il est commode de mettre ces vecteurs unitaires ensemble comme les
𝐴 𝐴 𝐴
colonnes d’une matrice 3 × 3, dans l’ordre 𝑥̂𝐵 , 𝑦̂𝐵 et 𝑧̂𝐵 . Nous appelons cette matrice,
matrice de rotation de {𝐵} par rapport à {𝐴}. Elle est notée par 𝐴𝑅𝐵 .
Par conséquent, on a
𝑟11 𝑟12 𝑟13
𝐴 𝐴 𝐴 𝐴
𝑅𝐵 = [ 𝑥̂𝐵 𝑦̂𝐵 𝑧̂𝐵 ] = (𝑟21 𝑟22 𝑟23 ) (2)
𝑟31 𝑟32 𝑟33
Nous pouvons déterminer les éléments de 𝐴𝑅𝐵 en faisant le produit scalaire entre chaque une
paire de vecteurs unitaires.
𝑥̂𝐵 . 𝑥̂𝐴 𝑦̂𝐵 . 𝑥̂𝐴 𝑧̂𝐵 . 𝑥̂𝐴
𝐴 𝐴 𝐴 𝐴
𝑅𝐵 = [ 𝑥̂𝐵 𝑦̂𝐵 𝑧̂𝐵 ] = (𝑥̂𝐵 . 𝑦̂𝐴 𝑦̂𝐵 . 𝑦̂𝐴 𝑧̂𝐵 . 𝑦̂𝐴 ) (3)
𝑥̂𝐵 . 𝑧̂𝐴 𝑦̂𝐵 . 𝑧̂𝐴 𝑧̂𝐵 . 𝑧̂𝐴
Puisque le produit scalaire de deux vecteurs unitaires donne le cosinus de l’angle entre eux,
les éléments de la matrice de rotation sont appelés les cosinus directeurs.
𝐴
De (3), nous pouvons voir clairement que les lignes de 𝑅𝐵 sont les vecteurs unitaires de {𝐴}
exprimés dans {𝐵} :
𝑇
( 𝐵𝑥̂𝐴 )
𝐴 𝑇
𝑅𝐵 = [ 𝐴𝑥̂𝐵 𝐴
𝑦̂𝐵 𝐴
𝑧̂𝐵 ] = ( 𝐵𝑦̂𝐴 ) (4)
𝐵 𝑇
[ ( 𝑧̂𝐴 ) ]
D’où
𝐵
𝑅𝐴 = 𝐴𝑅𝐵𝑇 (5)
donnant l’information sur la position et l’orientation. Par exemple à la figure 2, le repère {𝐵}
est décrit par 𝐴𝑅𝐵 et 𝐴
𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 , ou 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 est un vecteur qui localise l’origine du repère {𝐵} :
𝐴
𝑃 = 𝐵𝑃 + 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 (7)
Il est à noter qu’on ne peut ajouter les vecteurs définis dans différents repères que si ces
derniers ont la même orientation.
Il est à noter que les composantes de tout vecteur par rapport à un repère sont les projections
de ce vecteur sur les directions unitaire de ce repère. La projection est déterminée par le
produit scalaire. D’où
𝑇
𝐴
𝑝𝑥 ( 𝐵𝑥̂𝐴 )
𝑇
𝐴
𝑃 = [ 𝐴𝑝𝑦 ] = ( 𝐵𝑦̂𝐴 ) . 𝐵𝑃 = 𝐴𝑅𝐵 𝐵𝑃 (8)
𝐴 𝑇
𝑝𝑧 𝐵
[ ( 𝑧̂ ) ]
𝐴
𝐴
𝑃 = 𝐴𝑅𝐵 𝐵𝑃 + 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 (9)
0 0 1 𝑎
𝑖
𝑇𝑗 = [1 0 0 𝑏]
0 1 0 𝑐
0 0 0 1
Figure 6
𝐵
𝑅𝐴 = 𝐴𝑅𝐵𝑇
𝐴
Maintenant, nous cherchons la description de 𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 par rapport à {𝐵}. Il est claire que :
𝐵 𝐴
( 𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 ) = 𝐵𝑅𝐴 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 + 𝐵𝑃𝐴𝑜𝑟𝑔 (13)
𝐵
𝑃𝐴𝑜𝑟𝑔 = − 𝐵𝑅𝐴 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 = − 𝐴𝑅𝐵𝑇 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔 (14)
d’où
𝐴 𝑇
𝐵 𝑅𝐵 − 𝐴𝑅𝐵𝑇 𝐴𝑃𝐵𝑜𝑟𝑔
𝑇𝐴 = [ ] (15)
000 1
Si {𝑅0 } subit 𝑛 transformations consécutives, alors la transformation 𝑇0𝑛 peut être déduite de
la composition des multiplications à droite de ces transformations. Donc, on a
0
𝑇𝑛 = 𝑇0𝑛 = 𝑇01 𝑇12 𝑇23 … 𝑇(𝑛−1)𝑛
La figure 8 indique comment le vecteur 𝐴1𝑃 translaté par un vecteur 𝐴𝑄. Le nouveau vecteur
𝐴
2𝑃 est donné par
𝐴
2𝑃 = 𝐴1𝑃 + 𝐴𝑄 (16)
Pour écrire cette opération de translation comme un opérateur matriciel, nous utilisons la
notation
𝐴
2𝑃 = 𝐷𝑄 (𝑞) 𝐴1𝑃 (17)
Avec 𝑞 est l’amplitude de la translation le long du vecteur directionnel 𝑄̂. L’opérateur 𝐷𝑄
peut être considéré comme une transformation homogène comme suit
1 0 0 𝑞𝑥
𝐷𝑄 (𝑞 ) = [0 1 0 𝑞𝑦 ] (18)
0 0 1 𝑞𝑧
0 0 0 1
Où 𝑞𝑥 , 𝑞𝑦 et 𝑞𝑧 sont les composantes de la translation du vecteur 𝑄 et 𝑞 = √𝑞𝑥2 + 𝑞𝑦2 + 𝑞𝑧2 .
1 0 0 𝑎
𝑖
𝑇𝑗 = [0 1 0 𝑏]
0 0 1 𝑐
0 0 0 1
Figure 9
Dans cette notation, 𝑅𝐾 (𝜃) est un opérateur de rotation qui réalise une rotation de 𝜃 degrés
̂. Cet opérateur peut être écrit comme une
autour de l’axe de direction du vecteur 𝐾
transformation homogène dont le vecteur de position est nul.
Remarque : On doit suivre la même convention pour le sens positif des rotations. La
convention la plus utilisée est ce qu’on appelle la convention de la main droite.
Pour savoir si un angle de rotation autour d’un axe est positif, il suffit de penser
qu’on tourne une vis. Si la rotation produit un déplacement de la vis vers l’axe
positif, l’angle est positif, sinon négatif.
̂
4.2.2. Opérateur de rotation autour de 𝒚
cos(𝜃) 0 sin(𝜃) 0
𝑅𝑦 (𝜃) = [ 0 1 0 0] (22)
−sin(𝜃) 0 cos(𝜃) 0
0 0 0 1
̂
4.2.3. Opérateur de rotation autour de 𝒙
1 0 0 0
0 cos(𝜃) −sin(𝜃) 0
𝑅𝑥 (𝜃) = [ ] (23)
0 sin(𝜃) cos(𝜃) 0
0 0 0 1
et
𝑟32 − 𝑟23
1
̂
𝑘 = 2sin (𝜃) (𝑟13 − 𝑟31 ) (27)
𝑟21 − 𝑟12
5. Séries de transformations
Soit un robot et nous voulons connaître la position et l’orientation de son outil en fonction
d’un système de référence. Il est clair qu’il n’y aura pas une transformation pour faire cela
mais plutôt toute une série de rotations et translations. En fait, pour trouver la matrice de
transformation d’une suite de plusieurs transformations, il suffira de multiplier les matrices de
transformations élémentaires. Mais, il faut faire attention au sens dans lequel nous faisons la
multiplication. Le sens de la multiplication est comme suit :
- Lorsqu’on effectue une nouvelle transformation par rapport au système de référence
fixe, on multiplie la nouvelle matrice à gauche.
- Lorsqu’on effectue une nouvelle transformation par rapport au nouveau système
d’axes, on multiplie la nouvelle matrice à droite.
Exemple : Trouver la matrice de transformation homogène entre deux repères {1} et {2},
1
𝑇2 , après les transformations élémentaire suivantes du repère {2} par rapport au repère {1} :
Solution :
1 0 0 0 cos(𝜋) −sin(𝜋) 0 0
1
𝑇2 = [0 1 0 1] [ sin(𝜋) cos(𝜋) 0 0]
0 0 1 0 0 0 1 0
0 0 0 1 0 0 0 1
Donc
1 0 0 0 −1 0 0 0
1
𝑇2 = [0 1 0 1] [ 0 −1 0 0]
0 0 1 0 0 0 1 0
0 0 0 1 0 0 0 1
−1 0 0 0
1
𝑇2 = [ 0 −1 0 1]
0 0 1 0
0 0 0 1
Rotation autour de 𝑧̂1 d’un angle 𝜋 Translation le long de 𝑦̂1 d’une distance (1U).
Il est clair, que les 9 éléments de cette matrice ne sont pas tous indépendants et on a 6
dépendances entre ces éléments, à savoir :
𝑥̂ × 𝑦̂ = 0, 𝑥̂ × 𝑧̂ = 0, 𝑧̂ × 𝑦̂ = 0 (29)
Donc, il est clair que les représentations de l’orientation peuvent être spécifiées uniquement
par trois paramètres. Parmi les méthodes utilisées pour définir l’orientation d’un solide dans
l’espace par trois angles, les angles d’Euler et les angles fixes.
Ces rotations étant effectuées successivement dans le référentiel mobile, la matrice de rotation
globale est le produit de ces matrices élémentaires, dans l’ordre où elles sont effectuées.
(33)
La transformation inverse permet d’établir les angles d’Euler à partir des cosinus directeurs.
Soit
𝑟11 𝑟12 𝑟13
𝑅 = (𝑟21 𝑟22 𝑟23 ) (34)
𝑟31 𝑟32 𝑟33
Par comparaison des termes de (33) et (34), il n’est pas difficile d’établir les relations
d’inversion suivantes, qui fournissent l’angle et aussi son signe:
(35)
(36)
(37)
𝜃 = acos(𝑟33 )
{ϕ = atan2(r13 , −r23 ) (38)
ψ = atan2(r31 , r32 )
Cas particulier
Un inconvénient des angles d’Euler est que pour θ = k π, les axes z et Z sont alignés et on ne
peut plus distinguer ψ de ϕ. Ceci peut être illustré en considérant le cas θ = 0: R(ϕ,θ, ψ) se
réduit alors à
(39)
Dans ce cas, on trouve
𝜃 = 𝜋(1 − 𝑟33 )/2 (40)
ϕ + 𝑟33 ψ = atan2(r12 , r11 ) (41)
ce qui veut dire que ϕ et ψ sont indéterminés.
La représentation par les angles d’Euler est particulièrement importante en robotique, parce
qu’ils correspondent aux variables articulaires de la structure de poignet la plus classique
(figure 14), avec la correspondance (precession-roll, nutation-bend, spin-turn).
Figure 14. Structure classique d’un poignet dont les angles d’articulations sont identiques aux angles
d’Euler.
(lacet) (figure 15). Comme les rotations sont maintenant prises autour de la base fixe, les
matrices de rotation partielles sont multipliées dans l’ordre inverse de leur application.
(42)
(43)
Figure 15. Rotations successives dans le paramétrage par les angles de roulis, tangage et lacet
𝛼 = atan2(𝑟21 , 𝑟11 )
2
{β = atan2(−r31 , √r11 2 (44)
+ r21 )
γ = atan2(r32 , r33 )
Cas particulier
π
Si β = ± 2 alors
ou
Exercices
Exercice 1
Dans la figure ci-dessous, supposons que la position de la caméra par rapport à l’origine soit
position suivante de l’objet par rapport à la caméra c Pob 2 3 6T . 0 Pot 1 2 3T .
1. Proposer une série de transformations de l’outil terminal par rapport au repère de l’objet
pour que l’outil coïncide avec ce dernier.
2. Donner la matrice de transformation homogène de l’outil (après qu’il coïncide avec le
repère de l’objet) par rapport à l’origine.
3. Trouver 0 Tot après les transformations élémentaires suivantes:
Figure 17
Figure 18
Exercice 3
1. Trouver la matrice de transformation homogène 0 Tob1 (figure 19).
Figure 19
Chapitre 3
1. Introduction
Les matrices de transformations vues au chapitre précédent vont maintenant nous servir à
analyser la géométrique des robots manipulateurs. Dans ce chapitre, on s’intéresse à la
position et l’orientation des corps du robot dans les situations statiques. Pour analyser le
comportement mécanique de la structure mécanique d’un robot manipulateur, il est nécessaire
de lier un repère orthonormé à chacun de ses corps et un référentiel 𝑅0 attaché à la base du
robot manipulateur et puis nous décrirons les relations entre ces repères. L’étude des
mouvements des corps revient alors à l’étude des mouvements des repères. Pour cela, nous
avons besoin à une convention commune qui nous facilite les calculs, telle que la convention
de Denavit-Hartenberg modifié.
F. Bouakrif Page 40
Chapitre 3 : Description Géométrique des Robots Manipulateurs
Les axes d’articulation sont définis par des droites dans l’espace. L’axe articulaire « 𝑖 » est
défini par une droite dans l’espace où le vecteur de direction est celui autour duquel le
segment « 𝑖 » tourne par rapport au segment « 𝑖 − 1 ».
Un corps peut être spécifié par 2 nombre lesquels définissent la position relative de 2 axes
dans l’espace. La figure 2 montre le segment « 𝑖 − 1 » et la perpendiculaire mutuelle le long
de laquelle la longueur du segment 𝑎𝑖−1 est mesurée. Le deuxième paramètre nécessaire pour
définir la position relative des deux axes est appelé l’angle de Twist. Si on imagine un plan
dont la normale est la perpendiculaire mutuelle, on projette les axes « 𝑖 » et « 𝑖 − 1 » sur ce
plan et on mesure l’angle entre eux. Cet angle, noté 𝛼𝑖−1 , est mesuré de l’axe « 𝑖 − 1 » vers
l’axe « 𝑖 » dans le sens de la règle de la main droite autour de 𝑎𝑖−1 .
Remarque : Dans le cas où les deux axes se coupent, l’angle de Twist est mesuré dans le plan
contenant les deux axes et le sens de cet angle est choisi arbitrairement.
Résumé
En attachant les repères aux segments suivant notre convention, les paramètres de Denavit-
Hartenberg modifié sont définis comme suit :
- 𝑎𝑖 est la distance de 𝑧̂𝑖 à 𝑧̂𝑖+1 mesurée le long de 𝑥̂𝑖
- 𝛼𝑖 est l’angle entre 𝑧̂𝑖 et 𝑧̂𝑖 +1 mesurée autour de 𝑥̂𝑖
- 𝑑𝑖 est la distance de 𝑥̂𝑖−1 à 𝑥̂𝑖 mesurée le long de 𝑧̂𝑖
- 𝜃𝑖 est l’angle entre 𝑥̂𝑖−1 et 𝑥̂𝑖 mesurée autour de 𝑧̂𝑖
Remarque
Il n’y a pas que ces transformations possibles pour aller d’un système d’axe à un autre. Nous
pouvons, par exemple, avoir des rotations autour de 𝑦. Mais si nous ne prenons pas cette
convention, nous devrons faire des multiplications à chaque nouvelle convention, et si nous
gardons la convention de Denavit et Hartenberg, il suffira de trouver les quatre paramètres.
2.6. Exemples
Exemple 1
Le premier exemple est le manipulateur à 3 d.d.l. de rotation de la figure 4.3. La géométrie est
telle qu’en 𝜃𝑖 = 0, les axes 1 et 3 sont verticaux et l’axe 2 perpendiculaire au plan de la
feuille. Les systèmes d’axes sont construits comme il est indiqué dans ce chapitre. Pour cet
exemple, on a deux choix pour placer le repère {0}. Ils sont présentés dans les figures 4 et 5.
1 0 0 0 1
2 90 l1 0 2
3 90 l2 0 3
Tableau 1
1 0 0 a 1
2 90 l1 0 2
3 90 l2 0 3
Tableau 2
Exemple 2
Le robot SCARA (Selective Compliance Assembly Robot Arm) (Figure 6) est l’un des robots
les plus utilisés en industrie. La version à quatre degrés de liberté (4ddl) du SCARA est
étudiée ici. Ce robot possède trois articulations rotatives et une articulation prismatique.
Les repères sont assignés aux articulations comme il est schématisé à la figure 7.
1 0 0 0 q1
2 0 D2 0 q2
3 0 D3 0 q3
4 0 0 q4 0
Tableau 3
Exercice
Placez les différents repères et déterminez les paramètres de Denavit-Hartenberg modifié
correspondants des robots ci-dessous (figures 8 et 9).
Figure 8
1 0 0 0 1 0 0 ai 1 c qi s qi 0 0 1 0 0 0
0 c s i 1 0 0 1 0 0 s qi c qi 0 0 0 1 0 0
i 1
Ti i 1
0 s i 1 c i 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 dn
0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1
c qi s qi 0 ai 1
s q c c qi c i 1 s i 1 s i 1 d i
i 1
Ti i i 1 (3)
s qi s i 1 c qi s i 1 c i 1 c i 1 d i
0 0 0 1
Exemple
Le robot PUMA 560 est un robot à 6 degrés de liberté et toutes ses articulations sont rotatives.
Il est dessiné à la figure dans sa configuration complète avec assignation des repères. Dans cet
exemple :
- on donne les paramètres Denavit-Hartenberg modifié de ce robot.
- on calcule le modèle géométrique direct de ce robot.
1 0 0 0 q1
2 90 0 0.2435 q2
3 0 0.4318 -0.0934 q3
4 90 -0.0203 0.4331 q4
5 90 0 0 q5
6 90 0 0 q6
c1 s1 0 0
s c1 0 0
0
T1 1 (4)
0 0 1 0
0 0 0 1
1
T2 est obtenue pour : i q2 , i 1 90 , ai 1 0, d i d 2
c2 s 2 0 0
0 0 1 d 2
1
T2 (5)
s 2 c 2 0 0
0 0 0 1
2
T3 est obtenue pour : i q3 , i 1 0, ai 1 a 2 , d i d 3
c 3 s3 0 a2
s c3 0 0
2
T3 3 (6)
0 0 1 d3
0 0 0 1
3
T4 est obtenue pour : i q4 , i 1 90 , ai 1 a3 , d i d 4
c 4 s 4 0 a3
0 0 1 d 2
3
T4 (7)
s4 c4 0 0
0 0 0 1
4
T5 est obtenue pour : i q5 , i 1 90 , ai 1 0, d i 0
c5 s5 0 0
0 0 1 0
4
T5 (8)
s5 c5 0 0
0 0 0 1
5
T6 est obtenue pour : i q6 , i 1 90 , ai 1 0, d i 0
c 6 s 6 0 0
0 0 1 0
5
T6 (9)
s6 c6 0 0
0 0 0 1
6
TE est obtenue par simple translation du repère R6 de l 6 selon l’axe des Z.
1 0 0 0
0 1 0 0
6
TE (10)
0 0 1 l6
0 0 0 1
En utilisant les propriétés des transformations homogènes, on obtient le modèle géométrique
direct du manipulateur par :
0
TE 0 T1 1
T2 2
T3 3 T4 4
T5 5 T6 6
TE (11)
Sous forme compacte, on trouve
0
TE 0 T3 3 T6 6
TE (12)
c 4 c 5 c 6 s 4 s 6 c 4 c5 s 6 s 4 c6 c 4 s5 a3
s5 c6 s5 s 6 c5 d 4
3
T6 (14)
s 4 c5 c 6 c 4 s 6 s 4 c5 s 6 c 4 c6 s 4 s5 0
0 0 0 1
Et donc, on obtient
r11 r12 r13 px px
r r22 r23 p y 0
RE q p y
0
TE 21 (15)
r31 r32 r33 pz pz
0 0 0 1 0 1
Où
r11 c1c23 c4c5c6 s4 s6 c1s23s5c6 s1 s4c5c6 c4 s6 ;
Orientation de l’effecteur
Pour spécifier une rotation, la matrice 0
R E q présente un nombre surabondant de
paramètres (neuf) qui doivent être reliés par les six contraintes exprimant que le repère est
orthonormé. On peut donc, en pratique, ne spécifier que trois paramètres. Il existe plusieurs
méthodes pour décrire l’orientation, par exemple les angles d’Euler, les angles de Roulis
Tangage Lacet (voir chapitre 2). Nous choisissons la représentation de l’orientation par les
angles d’Euler , , selon l’ordre (𝑧𝑦𝑧). Elle est donnée comme suit :
- Une rotation du repère R 0 par rapport à l’axe z 0 d’un angle , définissant le repère
R 0 .
- Une rotation du repère R0 par apport à l’axe y 0 d’un angle , définissant le repère
R 0 .
- Une rotation du repère R 0 par apport à l’axe z 0 l’axe d’un angle .
c c c s s c c s s c c c
R zyz s c c c s s c s c c s s (16)
s c s s c
Par identification avec la matrice ° RE (0), on obtient :
1er cas : sin 0
A tan 2 r 2 r 2 , r
31 32 33
A tan 2 r23 s , r13 s (17)
A tan 2 r s r s
32 31
0
0 (18)
A tan 2r ,r
12 11
:
0 (19)
A tan 2r ,r
12 11
Références
M. W. Spong et M. Vidyasagar, Robot dynamics and control, 1989. Publisher : John
Wiley & sons. ISBN: 978-0-471-61243-8.
John J. Craig, Introduction to robotics : Mechanics and Control, 2017.
Publisher: Pearson; 4 edition (March 5, 2017). ISBN: 978-0133489798.
H. Asada et J.-J. E. Slotine, Robot analysis and control, 1986. Publisher : John Wiley
& sons. ISBN: 978-0-471-83029-0.
C. Canudas de Wit, B. Siciliano et G. Bastin, Theory of robot control, 1996.
Publisher : Springer. ISBN : 978-1-4471-1501-4.