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écliner le jugement des prêtres qui, par la volonté de Dieu, gouvernent l'Eglise dans la

même province, pour se faire juger dans d'autres provinces, sans préjudice tou- tefois de
l'église de Rome, pour laquelle on doit garder du respect dans toutes les causes... Que s'il
se présente des causes majeures, on les portera au siège apostolique, mais après le
jugement des évêques, comme le synode Ta statué (1). » La chaire épiscopale de Rome
formait donc un tribunal supérieur.
405. — Saint Exupère de Toulouse eut aussi recours aux lumières du pape saint Innocent. Il
lui proposa sept questions, dont Tune était relative aux prêtres inconti- nents. « On doit les
éloigner du saint ministère, fut-il ré- pondu, et les priver de tout honneur ecclésiastique,
selon la décision de saint Sirice (dans sa décrétale envoyée de Rome à Himérius de
Tarragone). Que si cependant ces prêtres ou ces diacres n'ont pas eu connaissance de la
dé- cision de ce pape, il faut user de quelque indulgence (2). » Sur cela je remarquerai que,
si les papes n'étaient pas les seuls que les évêques consultassent dans leurs doutes, ils
étaient du moins les seuls dont les décisions fussent ainsi des lois, et des lois universelles,
telles que les violateurs ne pouvaient être excusés que par leur ignorance.
417. -—Un concile du Turin, l'an 398, avait eu à terminer quelques débats relatifs aux
territoires des métropoles de Vienne, d'Arles et des deux Narbonnaises. Dix-neuf ans plus
tard, Patrocle, ayant été élevé sur le siège d'Arles, voulut réclamer contre ce règlement; il
s'adressa au pape, qui, croyant sa plainte légitime, écrivit aux évêques gau- lois : « Il a plu
au siège apostolique que si quelqu'un, de quelque part que ce soit des Gaules, et à quelque
degré
+ecclésiastique qu'il appartienne, veut venir à Rome ou se dispose à aller autre part, il ne
parte pas sans avoir reçu du métropolitain d'Arles des lettres formées... C'est par une estime
toute particulière pour Patrocle que nous lui accordons ce privilège... Nous avons adressé
partout cet ordre pour que dans tous les pays on sache ce que nous avons statué comme
devant être absolument observé.
« Nous avons ordonné que l'évoque métropolitain de la cité d'Arles conservât, dans
l'ordination des prêtres (1), l'autorité principale, comme il l'a toujous eue. Il ramènera sous sa
juridiction les provinces de Vienne, de la première et de la seconde Narbonnaise. Quiconque
désormais, au mépris des statuts du siège apostolique et des préceptes des anciens , sans
s'adresser à l'évêque métropolitain (d'Arles), aura la présomption d'ordonner quelqu'un dans
les susdites provinces, et celui qui se sera laissé illicite- ment ordonner, qu'ils apprennent
que tous deux ils sont dépouillés du sacerdoce... Nous vous avertissons tous de vous
contenter de vos territoires et des bornes qui les cir- conscrivent; nous vous en avertissons
pour qu'il ne nous revienne plus de plaintes à ce sujet (2). » On ne soupçon- nerait jamais
quel compte-rendu de cette épître M. Mi- chelet a su imaginer. « Le pape Zozime, dit-il,
réclame la primauté pour Arles (3). » Mais certes non, Zozime n'a rien réclamé : il a
ordonné. La différence vaut la peine d'être signalée.
Pour M. Guizot, ce qui semble l'avoir surtout frappé, c'est qu'on ne tint pas compte partout
de la lettre du pape. C'est à quoi il fait allusion quand il dit qu

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