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LA COMPLIANCE

EN PRATIQUE LA COMPLIANCE

OÙ EN SONT LES ENTREPRISES FRANÇAISES ?


OÙ EN SONT LES ENTREPRISES
FRANÇAISES ? EN PRATIQUE
C’est la troisième édition de l’enquête
ethicorp / AFJE.
OÙ EN SONT
Nous avons interrogé plus de 7 500 juristes en LES ENTREPRISES
France, représentant plus de 1 500 entreprises.
C’est la plus grande enquête réalisée sur le sujet de FRANÇAISES ?
la prévention des risques et de la compliance, auprès
de celles et ceux qui sont au cœur de la protection
des entreprises, de leurs collaborateurs et de leurs
partenaires.
Nous sommes désormais à 5 ans de l’adoption de
la loi Sapin 2 et de la loi sur le devoir de vigilance.
À quels risques les entreprises sont-elles effectivement
confrontées ? Quelles mesures de prévention ont été
déployées ? Quelle organisation éthique a été mise
en œuvre ? Est-ce que la cartographie est à jour ?

LA COMPLIANCE EN PRATIQUE
Quels types de systèmes d’alertes ont été utilisés et
avec quelle efficacité ?
Les juristes dressent un état des lieux complet, qui
nous permet de mesurer le chemin parcouru et
les difficultés concrètes rencontrées, et donc de
comprendre comment être plus efficace encore
pour transformer une obligation légale en un outil
de croissance.

Enquête nationale ethicorp / AFJE Enquête nationale ethicorp / AFJE


2021-2022 3e édition 2021-2022 3e édition

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LA COMPLIANCE
EN PRATIQUE
OÙ EN SONT
LES ENTREPRISES
FRANÇAISES ?

Enquête nationale ethicorp / AFJE


2021-2022 3e édition
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Éditos
William Feugère
Avocat (Feugère Avocats, Paris)
Président fondateur de la plateforme ethicorp.org

Lorsque nous avons lancé la première édition de notre enquête


ethicorp/AFJE, la loi Sapin 2 n’avait que quelques mois, la loi sur le de-
voir de vigilance venait à peine d’être adoptée.
C’est à une vision nouvelle de l’organisation des entreprises, et une vision sociétale,
qu’il faut désormais s’adapter. En parfait prolongement de la RSE, la compliance de-
mande aux entreprises de s’organiser pour prévenir les risques, de s’engager dans une
démarche éthique et de démontrer l’effectivité de cet engagement.
Elles ne doivent pas seulement en rendre compte à des autorités, comme l’Agence
française anticorruption, mais à leurs salariés, à leurs investisseurs, à leurs fournisseurs
et à leurs clients.
Cette mise en œuvre de règles et pratiques nouvelles n’est pas simple, quelle que soit
la bonne volonté des dirigeants et entreprises. Les textes sont nombreux et tech-
niques, même si une bonne pratique permet des optimisations.
Paradoxalement, les deux années de crise sanitaire mondiale que nous venons de
vivre, et qui vont sans doute se prolonger encore, ont accéléré le besoin de com-
pliance.
Loin d’être une contrainte reléguée au second plan face aux difficultés liées aux confi-
nements successifs, aux difficultés d’approvisionnement, la compliance s’est révélée
plus précise que jamais. D’abord parce que les plans de continuité d’activité ou de re-
prise d’activité empruntent aux outils de la compliance. Ensuite parce que les risques
de corruption ont été démultipliés durant cette période : approvisionnements en
masques, en gel hydroalcoolique, en tests, allègement des règles de marchés publics
pour accélérer les procédures, etc. Les alertes des autorités nationales et internatio-
nales se sont multipliées.
Et, précisément, les entreprises n’ont pas levé le pied dans leur engagement pour la
compliance. Si des progrès restent à faire, cette enquête nous révèle des progrès no-
tables.
Alors que certaines études se sont contentées d’interroger quelques entreprises choi-
sies (comme celles du CAC 40), sans toujours dire qui en leur sein avait été sollicité
pour répondre, nous avons, nous, interrogé les juristes, c’est-à-dire celles et ceux qui
sont les piliers de la démarche de compliance, qui portent le droit au cœur des entre-
prises. Nous en avons interrogé plus de 7 500, représentant environ 1 500 entre-
prises différentes. L’enquête AFJE ethicorp.org est ainsi la plus importante réalisée
sur le sujet, et surtout la plus scientifiquement pertinente.
Cette enquête est destinée à dresser un état des lieux mais surtout à faciliter - et même
anticiper - la suite. Il ne suffit pas d’attendre des entreprises qu’elles soient en confor-
mité, il est nécessaire de comprendre leur fonctionnement et connaître les difficultés
éventuellement rencontrées, pour les aider dans leur démarche éthique et favoriser
leur développement. La compliance est en effet un outil qui soutient le développe-
ment de l’entreprise, en transformant les obligations légales en atout de croissance.
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Marc Mossé
Président de l’AFJE

Le devoir de confiance
Le droit est un moteur pour une société de confiance ; le juriste oc-
cupe le rôle central. Qu’il s’agisse des attentes vis-à-vis des entre-
prises, de la transition écologique, de l’intense complexité de la
globalisation, de l’économie de la donnée et des enjeux de cybersé-
curité, de l’accélération des cycles d’innovations, le juriste doit anticiper, sécuriser et
conseiller au plus près de la gestion de risques connus ou nouveaux. Ainsi la dernière
décennie aura produit un « choc de conformité » illustré, notamment, par la loi Sapin
2, le devoir de vigilance ou le RGPD. Ce mouvement continu et s’étend au niveau de
l’Union Européenne. Cette extension du domaine de la lutte des juristes pour sécuriser
les opérations des entreprises institue la direction juridique et tous ses membres
comme les acteurs incontournables. La conformité est ici un outil à disposition du ju-
riste pour créer une culture de la confiance et aussi protéger voire promouvoir la ré-
putation de l’entreprise. C’est dès lors un moyen au service de la performance de
l’entreprise, de sa différentiation et de sa compétitivité.
La compliance est un sujet complexe et évolutif ; l’AFJE en a fait une priorité. En parti-
culier, nous avons développé de nombreuses formations pour les juristes d’entreprise
s’appuyant par exemple sur les excellents travaux de notre « Commission Experts
Compliance ». Il est, en effet, essentiel d’apporter du contenu, de la réflexion, et de fa-
voriser les échanges pour armer les juristes. L’AFJE appuie également les directions ju-
ridiques qui souhaitent développer des formations au sein de leurs entreprises tant
pour les cadres dirigeants que pour l’ensemble des équipes opérationnelles.
C’est dans cette logique que l’AFJE s’est associée de nouveau à Ethicorp pour la 3e édi-
tion de cette grande enquête qui est dorénavant une référence pour les directions ju-
ridiques et les entreprises. C’est la seule enquête de cette ampleur avec plus de 7 500
juristes interrogés représentants la diversité des entreprises françaises quel que soit
leur secteur d’activité, leur taille ou encore leur implantation.

Les chiffres de la présente étude confirment le rôle clé des directions juridiques et le
besoin constant de formation et d’information sur ces sujets toujours plus complexes.

La collaboration entre l’AFJE et Ethicorp.com constitue à cet égard un point d’appui im-
portant pour continuer à renforcer la diffusion de la culture de conformité.
Bonne lecture !
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L’AFJE (https://www.afje.org) est la première organisation professionnelle de


juristes d’entreprises en France et en Europe. Les juristes d’entreprises ne
cessent de développer leur fonction stratégique au carrefour du droit et de
l’économie, au bénéfice de la compétitivité des entreprises.
ethicorp.org (https://www.ethicorp.org), legaltech dédiée à l’accompagne-
ment compliance, éthique et RSE, a été créée par William Feugère, coauteur
du Code de la compliance (Dalloz).
Notre plateforme d’alertes 100 % française, détenue et administrée par des
avocats, allie la sécurisation technique aux garanties du secret professionnel
absolu des avocats et à leur expertise en prévention des risques et conten-
tieux.
Notre solution de cartographie des risques ethimap permet d’identifier, hié-
rarchiser les risques et de transformer leur analyse en véritables plans d’ac-
tions.
Ethilive, notre podcast, partenaire de Lefebvre Dalloz, vous informe sur la
compliance et la prévention des risques.
Demain, ethilearn vous accompagnera pour toutes vos formations.

Notre enjeu : faire de la compliance un outil de croissance.

Les résultats sont analysés et commentés par William Feugère


Avocat en compliance et droit pénal (Feugère Moizan Avocats, Paris), fondateur
d’ethicorp.
Coauteur du Code de la compliance (Dalloz)
Fondateur et auteur de la collection La compliance en pratique, aux Éditions Légis-
latives (Cartographier ses risques, Déployer un dispositif d’alertes efficace,
Mener une enquête interne).
Responsable de la Commission ouverte « Compliance & Éthique des affaires » du
Barreau de Paris
Président d’honneur des Avocats Conseils d’Entreprises (ACE)
Ancien membre du Conseil de l’Ordre, ancien membre du Bureau du Conseil national
des barreaux

Toutes les citations de l’étude dans des parutions, articles, ouvrages,


présentations devront mentionner « étude ethicorp.org AFJE 2021-2022 ».

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Sommaire
9 Les entreprises et juristes ayant
répondu à l’enquête
10 Les entreprises concernées
12 Cotation en Bourse
15 Dimension internationale
16 Nationalité de l’entreprise
19 Zone d’échanges commerciaux
23 Le chiffre d’affaires
27 Nombre de salariés
31 Le secteur d’activité
33 Les répondants
35 Le rôle des juristes dans la compliance
39 La gouvernance éthique

43 Les dispositifs de compliance


44 La prise de conscience des objectifs et avantages de la compliance
51 Quels risques pour l’entreprise ?
54 Les entreprises en France n’ont pas achevé la mise en œuvre
de leurs obligations de compliance anticorruption
57 La cartographie des risques anticorruption
61 Charte éthique et code de conduite anticorruption
65 Évaluation des tiers et adaptation des processus

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 7


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Sommaire

71 Les dispositifs d’alerte


74 Le délit de violation de confidentialité
76 Attentes et limites perçues
79 Existence et forme des dispositifs
81 Ancienneté du dispositif
82 Géographie du dispositif
85 Qui peut lancer l’alerte et comment ?
87 Qui reçoit et traite les alertes ?
91 Externalisation ou internalisation
95 Combien d’alertes ? Sur quels sujets ?
97 Communication sur le dispositif
99 Efficacité des dispositifs
103 Les suites données aux alertes
105 Confidentialité et compliance

8 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


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Les entreprises
et juristes ayant
répondu à l’enquête

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Les entreprises concernées


Appartenance ou non à un groupe, domaine d’activité, nombre de salariés, chiffre d’af-
faires… nos premières questions sont consacrées aux entreprises auxquelles les répon-
dants - juristes, compliance officiers… appartiennent. De ces éléments généraux CHAPITR
dépend en effet l’assujettissement à des textes fondamentaux de la compliance,
comme la loi Sapin 2 ou la loi relative au devoir de vigilance, qui fixent des seuils précis.
Focus

Loi du 9 décembre 2016, dite Sapin 2


L’article 17 impose la mise en œuvre d’un dispositif complet et cohérent de
compliance comprenant cartographie des risques, code de conduite, dispo-
sitif d’alertes (sur les manquements au code de conduite), procédure d’éva-
luation des tiers, procédures comptables, formations, etc.
Ces obligations sont à la charge personnelle des dirigeants de toute so-
ciété ou EPIC ayant un effectif d’au moins 500 salariés (ou appartenant
à un groupe dont la société mère a son siège social en France et a lui-
même un effectif d’au moins 500 salariés) et (critère cumulatif) réali-
sant au moins 100 millions d’euros de chiffre d’affaires (ce dernier cri-
tère s’appréciant au niveau de la seule société).
L’article 8 de la loi Sapin 2 impose quant à lui à toute personne morale
de droit privé ou de droit public de plus de 50 agents ou salariés de
mettre à la disposition de ses employés et collaborateurs externes ou
occasionnels un dispositif d’alertes, permettant de révéler, selon les
termes de l’article 6, « un crime ou un délit, une violation grave et ma-
nifeste d’un engagement international régulièrement ratifié ou approu-
vé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale
pris sur le fondement d’un tel engagement, de la loi ou du règlement, ou
une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général ».
Les mêmes obligations s’imposent aux administrations de l’État, aux
communes de plus de 10 000 habitants, aux établissements publics de
coopération intercommunale comprenant au moins une commune de
plus de 10 000 habitants, aux départements et aux régions.
Loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance
L’article L. 225-102-3 du Code de commerce impose un plan de vigilance
aux sociétés qui emploient au moins 5 000 salariés en leur sein et dans
leurs filiales directes ou indirectes, dont le siège est en France, ou aux so-
ciétés qui emploient au moins 10 000 salariés en leur sein et dans leurs fi-
liales directes et indirectes, dont le siège est en France ou à l’étranger.

Les répondants travaillent le plus souvent pour des sociétés appartenant à un groupe
(81,61 %), soit un résultat sensiblement équivalent à notre édition précédente. Dans 49,75 %
des cas, ce groupe est coté. En revanche, la proportion est bien plus faible pour les sociétés
n’appartenant pas un groupe : elles ne sont cotées que pour 4,26 % des répondants.
Observation
La loi Sapin 2 a introduit diverses dispositions pour les sociétés relevant de l’Autorité
des marchés financiers (AMF) - dont les sociétés ou groupes cotés - ou de l’Autorité de
contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Les articles L. 634-1 et suivants du code
monétaire et financier obligent ainsi ces entités au déploiement de dispositifs d’alerte
complémentaires à ceux des articles 8 et 17 de la loi.

10 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


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Votre entreprise appartient-elle à un groupe ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Non

18,39 %

81,61 %

Oui

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Cotation en Bourse
Votre groupe est-il coté ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Non

49,75 %

50,25 %

Oui

왖 Pour comparaison : sociétés n’appartenant pas à un groupe 왘

12 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


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La société est-elle cotée ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Oui
4,26 %

95,74 %

Non

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Dimension internationale
La dimension internationale de la compliance est double.
D’une part, les lois de compliance adoptées en France ont souvent une inspiration in-
ternationale, notamment anglo-saxonne : aux États-Unis : corruption FCPA - 1977,
embargo Trading with the enemy Act - 1917 ou d’Amato - 1996, au Royaume-Uni Bri-
bery Act - 2011.
D’autre part, les entreprises ayant une activité à l’étranger sont nombreuses et elles se
trouvent de facto soumises aux lois et aux juridictions étrangères, avec des critères de
rattachement très larges.
Ainsi, avec le FCPA, il suffit d’un « acte participant à un schéma de corruption », tel
l’envoi d’un e-mail, ou l’utilisation du dollar comme monnaie d’échange, pour que les
juridictions des États-Unis soient compétentes ; pour le UK Bribery Act, le critère de
rattachement sera que la personne soupçonnée a une « close connection with the
United Kingdom ».
En l’espèce, pour l’essentiel, les répondants appartiennent à des entreprises françaises
qui, à une large majorité, exercent leur activité à l’étranger, y compris le plus souvent
en dehors de l’Union européenne (jusqu’à 87,25 % au niveau des groupes).
L’enjeu de l’extraterritorialité est donc primordial et doit être pris en compte lorsque
les dispositifs de compliance sont déployés, étant rappelé que les entreprises poursui-
vies et sanctionnées ne sont pour la plupart pas américaines et que ces législations
sont des armes de guerre économique (voir notamment le rapport du député Raphaël
Gauvain « Rétablir la souveraineté de la France et de l’Europe et protéger nos entre-
prises des lois et mesures à portée extraterritoriale » du 26 juin 2019).

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 15


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Nationalité de l’entreprise

Votre groupe est-il français, européen... ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Un groupe étranger
hors Europe

8,61 %

22,49 %

Un groupe européen 68,9 %


Un groupe
français

왖 Pour comparaison : sociétés n’appartenant pas à un groupe 왘

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Votre entreprise est-elle française, européenne... ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Extra-européenne Européenne
0% 2,22 %

97,78 %

Française

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Zone d’échanges commerciaux

Dans quelle(s) zone(s) géographique(s) votre société


(hors groupe) exerce-t-elle son activité ?
(avec clients ou fournisseurs)
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Uniquement en France

23,9 %

En France,
au sein de l’UE 61,95 %
14,15 %
et hors UE

En France
et en Union européenne

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Dans quelle(s) zone(s) géographique(s) votre groupe


exerce-t-il son activité
(avec clients ou fournisseurs) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Uniquement en France
En France
3,93 %
et en Union européenne

8,82 %

87,25 %

En France,
au sein de l’UE
et hors UE

왖 Pour comparaison : sociétés n’appartenant pas à un groupe 왘

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Dans quelle(s) zone(s) géographique(s) votre société


exerce-t-elle son activité
(avec clients et fournisseurs) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

En France,
au sein de l’UE
et hors UE

Uniquement en France
31,82 %

52,27 %

15,91 %

En France et en Union européenne

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Le chiffre d’affaires
Les entreprises représentées par les juristes consultés dans le cadre de l’enquête
entrent dans leur grande majorité - en termes de chiffre d’affaires - dans le seuil de l’ar-
ticle 17 de la loi Sapin 2 : 69,65 %, ce taux atteignant même 85,71 % au niveau du
groupe. Il est vrai que les entreprises bénéficiant d’un ou plusieurs juristes internes ont
pour la plupart atteint une certaine taille dimension, expliquant cette proportion éle-
vée.

Sociétés appartenant à un groupe :

Quel est le chiffre d’affaires de votre société ?


(en euros - hors groupe)
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

40 %
35 %
37,81
25 %
30 %
20 %
21,89
15 %
10 % 14,43
9,95
5% 8,46 7,46
0%
ns

ns

ns
rd

rd

llio
illio

illio

illio
illia

illia

mi
9m

0m

0m
0m

0m

e1
99

10

à1
à1

e1

sd

1
oin
sd
1

10

De
De
10

Plu

M
De
De

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Quel est le chiffre d’affaires global de votre


groupe ?(en euros)
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

35 %

30 %
31,03
25 % 29,06
25,62
20 %

15 %

10 %
10,34
5% 2,46 1,48
0%
s

ns
s

ns

ns

n
rd
rd

llio
illio

llio

illio
llia
illia

mi
mi
9m

0m
mi
0m

e1
00
10

99

à1
e1

sd
à1

oin
sd

10

De
De

10
Plu

M
De
De

왖 Pour comparaison : sociétés n’appartenant pas à un groupe 왘

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Quel est le chiffre d’affaires de votre société ?


(en euros)
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

40 %
35 % 39,13
30 %
30,44
25 %
20 %
21,74
15 %
10 %
5% 4,35
2,17 2,17
0%
ns

ns

s
n

ns

s
rd

rd
llio

illio

illio

illio

illia

illia
mi

0m

0m

9m

0m

0m
e1

à1

10

99

à1

e1
sd


1
oin

sd
1
10
De

De
10

Plu
M

De

De

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Nombre de salariés
En termes d’emplois salariés, le nombre d’entreprises représentées par les répondants
atteignant les seuils prévus par la loi Sapin 2 ou la loi sur le devoir de vigilance est éga-
lement élevé. Parmi les entreprises appartenant à un groupe :
•90,69 % ont plus de 50 salariés (et relèvent ainsi de l’article 8 de la loi Sapin 2)
•67,65 % ont plus de 500 salariés (et sont donc soumises à l’article 17 de la loi Sapin 2)
•23,04 % ont plus de 5 000 salariés, ce taux atteignant même 58,54 % dans les
groupes (loi sur le devoir de vigilance).

Combien de salariés votre groupe compte-t-il


globalement ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

1 à 49 50 à 99
100 à 499
0,49 % 2,44 % 4,84 %

500 à 999
8,28 %

58,54 % 25,37 % 1 000 à 4 999


Plus de 5 000

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Combien de salariés votre entreprise compte-t-elle


en France ? (hors groupe)
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
1 à 49

Plus de 5 000 50 à 99

9,31 %

23,04 % 6,37 %

100 à 499
16,67 %

27,94 %
16,67 %

1 000 à 4 999
500 à 999

왖 Pour comparaison, sociétés n’appartenant pas à un groupe 왘

28 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


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Combien de salariés votre entreprise compte-t-elle


globalement (y compris hors France) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Plus de 5 000
1 à 49

11,85 % 15,79 %
50 à 99
7,89 %
1 000 à 4 999
26,32 %

23,68 %

14,47 %
100 à 499

500 à 999

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Le secteur d’activité
Pour les sociétés appartenant à un groupe (auxquelles appartient l’écrasante majorité
des répondants), le secteur d’activité est principalement l’industrie (35,36 %) puis les
services (19,01 %). Pour les sociétés n’appartenant pas un groupe, les résultats sont
similaires : industrie (34,22) et services (19,01 %).

Quels sont les secteurs d’activité du groupe ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

40 %
35 %
ϯϱ͕ϯϲ
30 %
25 %
20 %
ϭϵ͕Ϭϭ
15 %
10 %
ϵ͕ϱϭ
5% ϳ͕ϵϴ ϳ͕ϲϬ ϲ͕ϴϰ ϲ͕Ϭϴ ϱ͕ϯϮ ϭ͕ϭϰ ϭ͕ϭϰ
0%
Ɛ

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왖 Pour comparaison, sociétés hors groupe 왘

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 31


LivreSansTitre1.book Page 32 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quels sont les secteurs d’activité de la société ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

35 %
34,22
30 %

25 %

20 %
19,01
15 %

10 %
9,51 8,75 7,98
5% 7,60 6,84
3,80 1,14 1,14
0%
s
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32 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 33 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les répondants
Les répondants sont principalement des directeurs juridiques (38,20 %), des juristes
(21,46 %) ou des compliance officers (27 %). On observe que cette dernière fonction
progresse nettement depuis la précédente enquête (18,85 % seulement en 2019), pas-
sant de la 3e à la 2e position. On voit que la fonction conformité a progressé dans les
entreprises, qu’elle s’est structurée.
Ils appartiennent principalement à la direction juridique, ou à la direction compliance.
Parmi les autres réponses citées on notera la direction des affaires financières ou le risk
management.
En tout état de cause, les répondants ont essentiellement des fonctions de direction
(56,05 %) du service auquel ils appartiennent, soit une légère progression par rapport
à 2019 (53,72 %).

Quelle est votre fonction dans l’entreprise ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

ŝƌĞĐƚĞƵƌĮŶĂŶĐŝĞƌ ŝƌĞĐƟŽŶZĞƐƐŽƵƌĐĞƐŚƵŵĂŝŶĞƐ ƵƚƌĞƐ


1,28 % 1,28 % 4,29 %
ŝƌĞĐƚĞƵƌŐĠŶĠƌĂů 3,06 %

3,43 %
^ĞĐƌĠƚĂŝƌĞŐĠŶĠƌĂů

38,20 %
27 % ŝƌĞĐƟŽŶũƵƌŝĚŝƋƵĞ

ŽŵƉůŝĂŶĐĞŽĸĐĞƌ
21,46 %

:ƵƌŝƐƚĞ

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 33


LivreSansTitre1.book Page 34 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Dans quel(s) département(s) travaillez-vous ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

ZĞƐƐŽƵƌĐĞƐ ZŝƐŬŵĂŶĂŶĞŵĞŶƚ ƵƚƌĞ


ŚƵŵĂŝŶĞƐ 2,36 %
4,68 %
3,34 %
ŝƌĞĐƟŽŶ
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ĞƚĮŶĂŶĐŝğƌĞ

24,41 %

ŽŵƉůŝĂŶĐĞ 55,18 %

ŝƌĞĐƟŽŶũƵƌŝĚŝƋƵĞ

Êtes-vous en charge de la direction du département ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Non
43,95 %
56,05 %
Oui

34 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 35 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Le rôle des juristes


dans la compliance
Le rôle des juristes en matière de compliance est, sans surprise, fondamental. On note
à cet égard une constance avec l’enquête 2019.
70,74 % des répondants sont impliqués dans la conception et le suivi des outils de com-
pliance. Ils sont donc à la source même des dispositifs. C’était déjà le cas en 2019, alors
que pour notre première enquête la conception des outils de compliance ne relevait
qu’à 43 % de la direction juridique.
C’est dans 63,72 % des cas la direction juridique qui est personnellement chargée de
la compliance. Sinon, c’est confié à une direction spécifique compliance (50 %), mais la
direction juridique reste étroitement associée (60,87 %). C’était déjà le cas lors de
notre enquête précédente.
C’est la démonstration, pour qui en doutait, que la compliance est une matière en
grande partie juridique et qu’elle peut justifier - compte tenu de son essor et de son
caractère très opérationnel - une direction attitrée. C’était déjà le cas pour des entre-
prises de certains secteurs (laboratoires pharmaceutiques banques, assurances…).
Cette place des juristes est en cohérence avec ce que ces derniers mentionnent
comme étant leur rôle premier dans l’entreprise : l’évaluation et la prévention des
risques juridiques dans l’entreprise (88,37 %).

Êtes-vous impliqué dans... ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)
100 %

80 % 88,37
74,5
60 % 70,74
60,47
53,95
40 % 48,37
42,33
20 %
1,1
0%
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© ethicorp.org AFJE 2021-2022 35


LivreSansTitre1.book Page 36 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Dans votre entreprise, est-ce que la direction


juridique est en charge de la compliance ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
2,33 %

Non
33,95 %

63,72 %
Oui

Si non, qui est en charge de la compliance ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)
50 %
50
40 %

30 %

20 %

10 % 12,86 12,86 11,43 11,43


8,57 7,14 5,71 1,43 0
0%
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ATTENTION « Autre » = pas de responsable désigné de la compliance dans l’entreprise

36 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 37 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Si non, la direction juridique est-elle associée


à l’élaboration / déploiement du dispositif
de compliance ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
1,45 %

Non
37,68 %
60,87 %
Oui

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 37


LivreSansTitre1.book Page 38 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15
LivreSansTitre1.book Page 39 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

La gouvernance éthique
Environ la moitié des d’entreprises a institué des comités d’éthiques (42,13 %). Ces co-
mités comportent un nombre de membres parfois très élevé : entre 2 et 35 personnes
selon les répondants. La moyenne atteint 8 personnes, comme pour notre enquête
2019.
La constitution de comité d’éthiques est une bonne pratique. Elle permet d’éviter les
conflits d’intérêts et d’assurer collectivement une certaine impartialité (voir le focus in-
fra sur la directive européenne).
Cependant, un nombre trop élevé ne permettra pas de garantir la pleine confidentia-
lité requise en matière d’alertes par la loi Sapin 2 et par le référentiel CNIL. Cela posera
en outre des difficultés pratiques : comment les réunir rapidement, comment leur
transmettre l’information sensible (par e-mail ?...), comment assurer un suivi cohérent
des dossiers, est-il vraiment nécessaire de mobiliser toutes ces personnes pour le
moindre manquement, même celui qui se révélerait bénin ou injustifié ?
De manière générale, l’un des points délicats est le choix des personnes composant le
comité et l’équilibre qu’ils formeront entre eux. L’enquête révèle que les comités com-
prennent dans l’écrasante majorité le responsable compliance (68 %), le responsable
juridique (60 %). S’y ajoutent souvent un ou plusieurs membres du Comex (51 %), le
responsable des ressources humaines (44 %), voire le directeur général (44 %). Cer-
tains répondants ont indiqué que siégeaient également des enquêteurs internes. Par-
mi les autres personnes siégeant au comité d’éthique, les répondants ont cité le
directeur financier, le directeur communication, le directeur des achats, le directeur
export, voire un représentant de chaque branche, juriste ou non-juriste, ou des per-
sonnalités indépendantes qualifiées.
Certaines des compositions citées peut poser difficulté. Le comité d’éthique doit inspi-
rer confiance mais aussi avoir un poids politique interne, de l’autorité, puisqu’il doit
pouvoir sinon décider des suites données à une alerte au moins donner un avis qui in-
fluera la direction de l’entreprise. Y faire siéger le dirigeant lui-même risque de figer les
débats internes, et la présence de membres du COMEX induit également des enjeux
politiques délicats de pouvoirs et de compétences. La présence d’enquêteurs internes
peut, quant à elle, présenter l’avantage de faire bénéficier de leur expérience mais cela
peut aussi créer des biais dans les décisions.
Focus

La directive européenne du 25 septembre 2019 sur la protection des


personnes qui signalent des violations du droit de l’Union qui, dans son
article 9, prévoit que « les procédures de signalement et de suivi des si-
gnalements (…) comprennent (…) la désignation d’une personne ou d’un
service impartial compétent pour assurer le suivi des signalements ».
L’impartialité est-elle possible dans un comité composé de dirigeants ou
salariés d’une entreprise, appelés à examiner une alerte concernant un
autre salarié et mettant en jeu les intérêts de l’entreprise elle-même ?

On voit ici l’enjeu de la gouvernance de la compliance. Les comités d’éthique et leur


composition en sont un exemple, de même que le positionnement hiérarchique des di-
recteurs juridiques et conformité, qui doit garantir le poids accordé à l’éthique.

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 39


LivreSansTitre1.book Page 40 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle un comité d’éthique ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
4,17 %

42,13 % Oui

53,7 %

Non

40 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 41 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Combien de personnes en sont membres ?

Maximum

En moyenne : 8 personnes
(les réponses allant de 3 à 35 personnes)

Qui en est membre ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

80 %
70 %
60 % 68

50 % 60
51 49,38 48,15
40 %
44 44
30 % 35
20 % 25
22 21,25 17,5
10 % 5 4
11 1
0%
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© ethicorp.org AFJE 2021-2022 41


LivreSansTitre1.book Page 42 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15
LivreSansTitre1.book Page 43 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les dispositifs
de compliance

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 43


LivreSansTitre1.book Page 44 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

La prise de conscience
des objectifs et avantages
de la compliance
L’enquête confirme que les entreprises sont à 82,23 % dotées de dispositifs de com-
pliance. Reste à analyser lesquels, leur degré de déploiement et leur efficacité.
Les attentes des juristes sur les dispositifs en question sont principalement la préven-
tion des manquements ou infractions (91,25 %) et d’éviter des poursuites ou conten-
tieux (84,38 %), mais également à un niveau élevé la protection et le renforcement de
l’image de l’entreprise (88,13 %). Ce dernier point est la prise en compte d’un aspect
important : les sanctions médiatiques. Ces résultats sont pratiquement les mêmes
qu’avec notre enquête précédente.
On pourra regretter que des apports pourtant fondamentaux de la compliance ne
soient pas plus valorisés, tels améliorer la gestion de l’information dans l’entreprise,
améliorer les procès dans l’entreprise (commerciaux, comptables, etc.) ou fluidifier les
relations internes ou externes. Ce sont pourtant des effets majeurs d’une compliance
efficace, dès lors qu’elle est conçue dans l’optique de s’intégrer facilement au travail
des opérationnels, au lieu de tenter de s’imposer à eux comme une contrainte, meil-
leur moyen qu’elle ne soit jamais respectée.

44 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 45 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle mis en place


un dispositif de compliance ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
3,05 %
Non

14,72 %

82,23 %

Oui

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 45


46
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LivreSansTitre1.book Page 46 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

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23,13 20,63

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(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)
Quelles sont les attentes de l’entreprise

ŝƚĠ
sur le système de compliance en place ?

9,38

Au
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4,38

© ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 47 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Selon vous, votre entreprise a-t-elle évalué


ou pris en compte le bénéfice économique
de la prévention des risques ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas

13,85 %

30,77 % 55,38 % Oui

Non

Avez-vous une vision claire de l’implication


de la loi Sapin 2 pour votre entreprise ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Non

Excellente
10,31 %

29,8 %

25,26 %

Moyenne

34,54 %

Bonne

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 47


LivreSansTitre1.book Page 48 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Avez-vous une vision claire de l’implication de la loi


sur le devoir de vigilance pour votre entreprise ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Excellente
Non

9,79 %
18,56 %

Bonne 38,14 %

33,51 %
Moyenne

Avez-vous suivi des formations sur la loi Sapin 2 ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
0,51 %

Non

37,44 %

62,05 %

Oui

48 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 49 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Avez-vous connaissance de la version 2021


des Recommandations de l’Agence française
anticorruption ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
1,03 %

Non

29,23 %

69,74 %

Oui

Avez-vous connaissance du questionnaire 2021


de contrôle de l’Agence française anticorruption ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
3,11 %

Non

39,38 %
57,51 %

Oui

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 49


LivreSansTitre1.book Page 50 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle été contrôlée


par l’Agence française anticorruption ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
Oui
Ne se prononce pas 8,76 %

11,86 %
6,20 %

73,2 %

Non

50 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 51 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quels risques
pour l’entreprise ?
On a vu que les attentes des juristes sur la compliance sont principalement la préven-
tion des risques (91,25 %).
Précisément, nous les interrogeons à chaque édition sur les risques de l’entreprise,
avec deux questions complémentaires : en premier lieu, quels sont les risques aux-
quels l’entreprise a été effectivement confrontée depuis 24 mois et, en second lieu,
quels sont les risques qui vous préoccupent le plus ?
Les réponses diffèrent clairement et l’évolution d’une édition à l’autre est particulière-
ment intéressante.
Les 5 premiers risques auxquels les entreprises ont été effectivement confrontées
sont : les intrusions informatiques (50,35 %), les atteintes à la protection des données
personnelles (42,66 %), les atteintes à la sécurité des salariés et accidents du travail
(41,96 %), les escroqueries et « fraudes au président » (40,56 %) et enfin le harcèle-
ment moral (34,27 %).
Les 5 premiers risques qui inquiètent les juristes sont par ailleurs : les intrusions infor-
matiques (74,23 %), les atteintes à la protection des données personnelles (57,67 %),
la corruption privée (53,37 %), les atteintes à la sécurité des salariés et accidents du
travail (50,31 %), et dans une bien moindre mesure la corruption publique (38,65 %).
Pour ces deux questions, le peloton de tête reste inchangé depuis notre précédente
édition.
L’enseignement intéressant est que le risque de corruption inquiète fortement, alors
que les entreprises n’y sont proportionnellement moins confrontées en pratique
(18,88 % pour la corruption privée et 8,39 % pour la corruption publique). C’était déjà
le cas lors de la précédente édition de notre enquête. On aurait pu penser que préoc-
cupations et constats effectifs se rejoindraient avec le temps, les entreprises décou-
vrant de nouveaux cas au fur et à mesure que les dispositifs de détection étaient
déployés, les préoccupations devenant d’une certaine manière réalité avec le temps.
Il n’en est rien.
La conclusion logique à cette disparité entre préoccupation et réalité serait donc que
les entreprises entendent beaucoup parler de corruption et en craignent les éven-
tuelles conséquences, que la réalité du monde des affaires ne le justifie. On peut aussi
considérer que ces infractions sont par nature moins fréquentes, et que les taux ne
sont donc pas si faibles, 18,88 % pour la corruption privée et 8,39 % pour la corruption
publique serait en fait relativement élevé.

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 51


LivreSansTitre1.book Page 52 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quels sont les risques auxquels votre entreprise


a pu être effectivement confrontée au cours
des 24 derniers mois ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

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des données personnelles 42,66 %
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au président 40,56 %

Harcèlement moral 34,27 %


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d’un client ou fournisseur 23,08 %

Concurrence déloyale 18,88 %

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Harcèlement sexuel 13,99 %

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ŽƌƌƵƉƟŽŶƉƵďůŝƋƵĞ 8,39 %

Abus de bien social 7,69 %

&ƌĂƵĚĞĮƐĐĂůĞ 5,59 %

ĠůŝƚĚ͛ĞŶƚƌĂǀĞ 4,9 %

Autre 4,2 %

52 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 53 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quels sont les risques qui vous préoccupent le plus ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

/ŶƚƌƵƐŝŽŶŝŶĨŽƌŵĂƟƋƵĞ 74,23 %
WƌŽƚĞĐƟŽŶ
des données personnelles 57,67 %

ŽƌƌƵƉƟŽŶƉƌŝǀĠĞ 53,37 %
Sécurité des salariés 50,31 %
ĞƚĂĐĐŝĚĞŶƚƐĚƵƚƌĂǀĂŝů
ŶǀŝƌŽŶŶĞŵĞŶƚĞƚƉŽůůƵƟŽŶ 44,17 %

ŽƌƌƵƉƟŽŶƉƵďůŝƋƵĞ 38,65 %
ƐĐƌŽƋƵĞƌŝĞͬ&ƌĂƵĚĞ
36,81 %
au président
Harcèlement moral 34,97 %

Concurrence déloyale 33,74 %

&ĂǀŽƌŝƟƐŵĞ 28,22 %

ŝƐĐƌŝŵŝŶĂƟŽŶ 26,99 %

ZŝƐƋƵĞŝŶĚƵƐƚƌŝĞů 25,15 %

Harcèlement sexuel 17,79 %

Abus de bien social 15,95 %


WƌŽĐĠĚƵƌĞĐŽůůĞĐƟǀĞ
d’un client ou fournisseur 15,95 %

&ƌĂƵĚĞĮƐĐĂůĞ 15,34 %

ĠůŝƚĚ͛ĞŶƚƌĂǀĞ 7,36 %

Autre 1,84 %

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 53


LivreSansTitre1.book Page 54 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les entreprises en France


n’ont pas achevé la mise
en œuvre de leurs obligations
de compliance anticorruption
Si les entreprises connaissent leurs obligations, malgré leurs efforts sensibles, beau-
coup n’ont pas encore pu les mettre intégralement en œuvre.
C’était un enseignement fort de l’enquête précédente : les entreprises n’étaient en
2019 que partiellement à jour de leurs obligations (58,43 %), voire absolument pas
(3,61 %). Seuls 33,73 % des juristes indiquaient que leur entreprise était en pleine
conformité. C’était peu, alors que la loi Sapin 2 datait de près de 3 ans.
Deux ans plus tard, les résultats restent similaires. Seules 37,82 % des entreprises au-
raient achevé leur démarche de conformité, à peine 4 points de plus qu’en 2019. Nous
sommes à 5 ans désormais de l’adoption de la loi Sapin 2, et la mise en œuvre n’avance
donc que très lentement.
Pourquoi ? Pour un grand nombre, c’est en cours mais cela prend du temps (56,15 %).
On peut le rattacher à une autre cause exprimée : la complexité des mesures à mettre
en œuvre (57,21 %). Ces arguments prévalaient dans l’enquête précédente.
Plus loin, sont avancés le manque d’implication des instances dirigeantes, ou le RGPD
qui a mobilisé les ressources (27,81 %) mais cette explication est en nette baisse en
2 ans (36,25 % en 2019). On peut imaginer que la crise sanitaire ait ralenti les déploie-
ments, mais les répondants n’ont pas donné cette explication (pour rappel, la question
permettait aussi des réponses libres).
Les juristes expriment surtout un besoin fort de bénéficier des moyens humains et fi-
nanciers nécessaires à l’accomplissement de leur mission (58,82 %). Il nous semble
que cela relève d’un défaut d’engagement effectif de l’instance dirigeante (qui, isolé-
ment, est avancé par 29,94 % des répondants, contre 30 % en 2019, soit une remar-
quable stabilité).
Focus

Rappelons que l’AFA vérifie en premier lieu, lors de ses contrôles, l’en-
gagement des instances dirigeantes et que celui-ci s’apprécie notam-
ment au vu des moyens mis en œuvre.

54 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 55 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise vous semble-t-elle à jour


de ses obligations au regard de la loi Sapin 2 ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
Non 6,74 %
7,25 %

Oui

37,82 %

48,19 %

WĂƌƟĞůůĞŵĞŶƚ

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 55


LivreSansTitre1.book Page 56 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

De votre expérience, quelles sont/ont été


les difficultés/facteurs limitants pour la mise
en place des dispositions de la loi Sapin 2 au sein
de votre entreprise ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Le manque 58,82 %
de ressources humaines

La complexité
des mesures 57,21 %
ăŵĞƩƌĞĞŶƈƵǀƌĞ
C’est en cours,
mais cela prend 56,15 %
du temps
>ĞŵĂŶƋƵĞĚ͛ŝŵƉůŝĐĂƟŽŶ
ͬƐĞŶƐŝďŝůŝƐĂƟŽŶ 29,94 %
des instances dirigeantes
Le RGPD
a mobilisé 27,81 %
nos ressources

Le manque
Ě͛ĞdžƉĞƌƟƐĞŝŶƚĞƌŶĞ 24,59 %

Le manque de budget 22,46 %

Nous ne nous
sentons pas concernés 12,87 %

L’absence
d’accompagnement 9,09 %
externe

Autre 1,06 %

56 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 57 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

La cartographie des risques


anticorruption
Focus

Conformément à l’article 17, I, 3° de la loi Sapin 2, les sociétés doivent


établir « une cartographie des risques prenant la forme d’une documen-
tation régulièrement actualisée et destinée à identifier, analyser et hié-
rarchiser les risques d’exposition de la société à des sollicitations
externes aux fins de corruption, en fonction notamment des secteurs
d’activités et des zones géographiques dans lesquels la société exerce
son activité.
C’est un exercice complexe, répondant à une méthodologie préconisée
par l’AFA dans ses Recommandations.

Là encore, les évolutions ne sont que très faibles en deux ans. 59,04 % des entreprises
ont une cartographie des risques, contre 53,29 % en 2019. Et seulement 30,83 % une
cartographie spécifique anticorruption comme le demande la loi Sapin 2, soit autant
qu’en 2019 (31,82 %).
En revanche, 64,75 % ont établi leur cartographie en suivant les recommandations de
l’Agence française anticorruption, contre 48,18 % en 2019, ce qui est un net progrès.
Les nouvelles Recommandations de l’AFA, publiées en janvier 2021, plus claires et pré-
cises que les précédentes, ont sans doute joué un rôle dans cette progression. En lo-
gique avec cette amélioration des pratiques, seuls 22,94 % ont transposé un modèle
(contre 44,54 % en 2019).

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 57


LivreSansTitre1.book Page 58 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Dans votre entreprise une cartographie des risques


anticorruption a-t-elle été établie ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas
Non, il n’y a
6,62 %
aucune cartographie

Non, mais il y a 11,45 %


une cartographie
sur d'autres risques
8,43 %

59,04 % Oui
14,46 %

C’est en cours

La cartographie de votre entreprise est :


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Autre
1,67 %

Une cartographie
30,83 % générale
sur les risques,
avec une extension
ĂŶƟĐŽƌƌƵƉƟŽŶ

67,5 %

Une cartographie
ĐŽŶƐĂĐƌĠĞƐƉĠĐŝĮƋƵĞŵĞŶƚ
ĂƵƌŝƐƋƵĞĚĞĐŽƌƌƵƉƟŽŶ

58 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 59 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Comment la cartographie a-t-elle été établie ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

80 %
70 %
60 %
64,75
50 %
40 %
40,16
30 %
20 %
22,94
10 % 5,74
0,81
0%

tre
Žƌ nç ŽŶ t

Ɵ nt

ğůĞ

Ɛ
ƟĐ fra ĂƟ an

ƉĂ
ƵŶ isa
ƌƵ ai Ɛ

Au
ŽĚ
Ğƌ
ĂŶ nce ĂŶĚ suiv

ŝƚ
ƉƟ se

Ě͛ fa

ƐĂ
Ŷŵ
ŽŶ

Ğƌ se
ge ŵ En


͛Ƶ
ŐŶ n

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ƉĂ E
l’A ĐŽŵ

ĂŶ
Ɖŝƌ
de ƐƌĞ

ŝŶƐ
ĐŽ
ůĞ

Ɛ͛
ĂĐ

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 59


LivreSansTitre1.book Page 60 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

À quelle fréquence la cartographie est-elle actualisée ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
40 %
35 % 39,34

30 %
25 %
20 %
22,13 22,13
15 %
15,57
10 %
5%
6,56 5,74 4,1
0%
tre
s

ŝƐĂ ris t

ns

ois

ns
Ă Ŷ e p an
an

pa
ƟŽ e

2a

5a
6m
Au
ƌ Ő n t r ort
les

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Ŷ

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les

les
ŶŽ l'e mp

les
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Ne
us

us
ƐŽ ur t i
To

us
To

To
Ğƚ ct s en

To
pa em
m n
n i évé
tu e
an qu
ay cha
A

La cartographie des risques est-elle également utilisée


pour évaluer les risques liés aux…
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)
80 %
70 %
69,57
60 %
63,48
50 % 59,13

40 %
39,13
30 % 36,52
20 %
21,74
10 % 6,09 5,22
0%
s

ts

iés

tre
s

ies
ur

re

ur

pa
en

lar

log

Au
iai
se

te

it
Cli

ibu
nis

éd

Sa

sa

no
m

Ne
ur

str

ch
er
Fo

te
Di
t
In

es
ell
uv
No

Autres = projet, covid, douane, fiscal

60 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 61 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Charte éthique et code


de conduite anticorruption
Focus

Conformément à l’article 17, II, 1° de la loi Sapin 2, les sociétés doivent


établir « un code de conduite définissant et illustrant les différents
types de comportements à proscrire comme étant susceptibles de ca-
ractériser des faits de corruption ou de trafic d’influence ».

Les résultats sont sensiblement les mêmes que pour l’édition précédente de notre en-
quête. Les deux tiers des entreprises ont un code de conduite anticorruption spéci-
fique (67,92 %), distinct de la charte éthique générale de l’entreprise, ce code est
relativement détaillé (47,97 %) et aucune mise à jour ne paraît nécessaire. Sur ce der-
nier point, le code devant se fonder sur la cartographie, il convient de se poser régu-
lièrement la question d’une adaptation, pour se caler aux évolutions des risques.

Votre entreprise a-t-elle mis en place


une charte d’éthique générale ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
3,14 %

Non

18,24 %

9,43 %
69,18 % Oui
C’est en cours

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 61


LivreSansTitre1.book Page 62 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Une mise à jour vous semble-t-elle nécessaire ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas Oui

10,28 %
23,36 %

42,06 %
24,3 %
Non

C’est en cours

Votre entreprise a-t-elle mis en place


un code de conduite anticorruption ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
2,52

Non

18,87%

10,69 % 67,92 % Oui


C’est en cours

62 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 63 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Une mise à jour du code de conduite


vous semble-t-elle nécessaire ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas Oui


1,32 %

7,40 %
18,52 %

C’est en cours
18,52 %

55,56 %

Non

Ce code de conduite vous paraît-il ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

WĂƌƟĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚĚĠƚĂŝůůĠ
ĂǀĞĐĚĞƐĮĐŚĞƐ Succinct et général
ŽƉĠƌĂƟŽŶŶĞůůĞƐͬƉƌŽĐĠĚƵƌĞƐ

26,83 % 25,2 %

47,97 %

DŽLJĞŶŶĞŵĞŶƚĚĠƚĂŝůůĠĂǀĞĐĚĞƐĞdžĞŵƉůĞƐƟƌĠƐĚĞů͛ĂĐƟǀŝƚĠĚĞů͛ĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 63


LivreSansTitre1.book Page 64 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15
LivreSansTitre1.book Page 65 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Évaluation des tiers


et adaptation des processus
La cartographie des risques se fonde notamment sur l’analyse des processus de l’en-
treprise, pour savoir comment, concrètement, elle achète, produit, vend, facture,
comptabilise… chaque étape de chaque processus pouvant révéler des failles des fra-
gilités.
L’enjeu est, ensuite, de réviser les processus existants, pour les sécuriser, de s’assurer
que chaque dirigeant ou collaborateur de l’entreprise saura prévenir le risque de cor-
ruption.
L’adaptation des processus est donc essentielle dans la démarche de prévention, avec
au premier plan peut-être l’évaluation des tiers, exercice complexe : comment s’assu-
rer que les tiers (clients, fournisseurs, intermédiaires…) ne sont pas eux-mêmes des
sources de dangers pour l’entreprise.
Les processus comptables ont été révisés majoritairement (54,05 %), mais aussi les
processus commerciaux (53,15 %) en nette progression par rapport à 2019 (39,2 %),
comme les processus RH (46,85 % contre 31,75 %).
Le travail de déclinaison du dispositif de l’entreprise, qui est un processus vivant et
cohérent, s’est donc nettement amélioré.

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 65


LivreSansTitre1.book Page 66 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle mis en place des processus


d’évaluation des tiers (clients, fournisseurs) au regard
des risques de corruption ou de fraudes ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
1,32 %
3,57 %

Non
17,86 %

Oui
49,11 %

29,46 %

C’est en cours

66 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 67 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle mis en place ou adapté


ses processus commerciaux (achat, vente…)
au regard des risques (par exemple de corruption) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas

2,7 %

Non
20,73 %

Oui
53,15 %

23,42 %

C’est en cours

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 67


LivreSansTitre1.book Page 68 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle mis en place ou adapté


ses processus comptables et financiers au regard
des risques (par exemple fraudes ou corruption) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas

3,6 %

Non

11,72 %

Oui
54,05 %
30,63 %

C’est en cours

68 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 69 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Votre entreprise a-t-elle évalué ses pratiques en


matière de ressources humaines au regard des risques
(par exemple harcèlements ou discriminations) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas

18,92 %

Oui
46,85 %
21,62 %
Non

12,61 %

C’est en cours

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 69


LivreSansTitre1.book Page 70 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15
LivreSansTitre1.book Page 71 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les dispositifs d’alerte

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 71


LivreSansTitre1.book Page 72 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Focus
La loi Sapin 2 prévoit en fait deux dispositifs d’alertes, voire quatre.
L’article 17 de la loi Sapin 2 du 9 décembre 2006 impose la mise en œuvre
d’un dispositif complet et cohérent de compliance comprenant un dispositif
d’alertes permettant de révéler les manquements au code de conduite anti-
corruption. Il s’agit donc de manquements processuels (l’absence de res-
pect d’un code interne), sans nécessairement commission d’une infraction.
S’agissant de manquements à un code intégré au règlement intérieur
de l’entreprise, la mise à disposition n’est légalement imposée qu’au
bénéfice des salariés.
L’article 8 de la loi Sapin 2 impose quant à lui à toute personne morale de
droit privé ou de droit public de plus de 50 agents ou salariés de mettre à
la disposition de leurs employés et collaborateurs externes ou occasionnels
un dispositif d’alertes beaucoup plus vaste, puisqu’il doit permettre de ré-
véler, selon les termes de l’article 6, « un crime ou un délit, une violation
grave et manifeste d’un engagement international régulièrement ratifié ou
approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internatio-
nale pris sur le fondement d’un tel engagement, de la loi ou du règlement,
ou une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général ».
Ce dispositif n’est pas seulement ouvert aux salariés mais également
aux collaborateurs externes et occasionnels (par exemple les salariés de
prestataires externes…).
La loi a introduit également les L. 634-1 et suivants du Code monétaire et
financier imposant que les sociétés ou groupes côtés et les banques et as-
surances déploient des dispositifs permettant la saisine directe de l’Auto-
rité des marchés financiers ou de l’Autorité de contrôle prudentiel et de
résolution (ACPR) pour les manquements relevant de leur compétence.
La loi sur le devoir de vigilance impose quant à elle un plan de vigilance aux
sociétés qui emploient au moins 5 000 salariés en leur sein et dans leurs fi-
liales directes ou indirectes, dont le siège est en France, ou aux sociétés qui
emploient au moins 10 000 salariés en leur sein et dans leurs filiales di-
rectes et indirectes, dont le siège est en France ou à l’étranger.
En fait, il y a de nombreux autres dispositifs existants qui s’ajoutent à
ceux qui précèdent (par exemple en matière de lutte contre le harcèle-
ment sexuel avec la loi no 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liber-
té de choisir son avenir professionnel).
Le lanceur d’alertes a donc à sa disposition plusieurs canaux, il doit être
libre d’opter librement.

Les premières questions ont porté sur le principe même d’un dispositif d’alertes :
•quelles sont les attentes des juristes ?
•quels sont les freins ?
Les trois premières attentes sont la confidentialité (89,31 %), soit exactement le
même résultat qu’en 2019. Viennent ensuite la sécurité du lanceur d’alertes
(82,44 %) et la réduction des risques pour l’entreprise.
Les limites identifiées par les juristes interrogés sont principalement le manque de
confiance des employés (52,07 % contre 71,90 % en 2019, soit une chute importante
même si cela reste la limite la plus souvent citée), puis la peur des conséquences ou
mesures de rétorsion (51,24 % contre 67,77 %).
Suivent, ex aequo la difficulté d’accès / ne pas savoir où trouver le dispositif
(35,54 %), et l’incompréhension du bénéfice pour le salarié (35,54 %), puis le
manque de formation (34,71 %).

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LivreSansTitre1.book Page 73 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Focus
La confidentialité est garantie par la loi Sapin 2 de la manière la plus
forte et claire qui soit : par l’introduction d’un nouveau délit à l’article 9,
sanctionnant par deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros
d’amende (le quintuple pour une personne morale) toute divulgation de
trois informations : le nom du lanceur d’alertes, celui de la personne vi-
sée et l’information objet de l’alerte elle-même (les faits). Les juristes
sont d’ailleurs bien informés sur l’existence de ce délit (71,19 %).
Bien entendu, une divulgation minimale du nom de la personne visée et
des faits sera nécessaire pour enquêter, mais cette diffusion sera enca-
drée.
Cette confidentialité s’impose à tous, y compris au lanceur d’alertes.
La loi lui impose ainsi une alerte graduée (article 8, I) : sauf danger grave
ou imminent, il doit en premier lieu s’adresser à l’entreprise. Ce n’est
qu’en absence de réponse de délai raisonnable qu’il peut s’adresser aux
autorités puis, à défaut de traitement par elles en trois mois, rendre
l’alerte publique.
Diffuser l’alerte sans respecter ces étapes, c’est violer la confidentialité
des faits et de l’identité de la personne visée, c’est donc commettre le
délit. Bien entendu, cette obligation de gradation ne s’impose pas au
lanceur d’alerte lorsqu’il est la victime même des faits révélés.
Attention : la directive européenne 2018/0106 (COD) du parlement eu-
ropéen et du conseil sur la protection des personnes qui signalent des
violations du droit de l’Union du 7 octobre 2019, entrant en vigueur en
2021, n’impose en revanche pas la première étape interne.

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 73


LivreSansTitre1.book Page 74 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Le délit de violation
de confidentialité
Êtes-vous informé du délit de violation
de confidentialité prévu à l’article 9 de la loi Sapin 2 ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

1,32 %

Non
33,06 %

Oui
66,94 %

74 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 75 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Êtes-vous informé des règles de protection


des données personnelles en matière d’alertes ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Non

13,01 %

86,99 %

Oui

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LivreSansTitre1.book Page 76 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Attentes et limites perçues


Quelles sont vos attentes sur un dispositif d’alertes
de manière générale ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

ŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ 89,31 %

Sécurité
82,44 %
du lanceur d’alertes

ZĠĚƵĐƟŽŶĚĞƐƌŝƐƋƵĞƐ 70,99 %
pour l’entreprise
KƉƉŽƌƚƵŶŝƚĠĚ͛ŝĚĞŶƟĮĞƌ
et traiter les risques 54,2 %
ĚĞĨĂĕŽŶƉƌŽĂĐƟǀĞ
ZĠĚƵĐƟŽŶĚĞƐƌŝƐƋƵĞƐ
49,62 %
pour les salariés

Contribuer
ăůΖŝŶƚĠƌġƚŐĠŶĠƌĂů 45,8 %

ǀŝƚĞƌůĞƐůŝƟŐĞƐͬ
43,51 %
en réduire les coûts

Fluidité des processus


29,77 %
de l'entreprise

Fluidité
26,72 %
des rapports humains

Favoriser la croissance 4,58 %

Autre 0,76 %

76 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 77 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quelles sont les limites identifiées ou perçues d’un


dispositif d’alertes de manière générale ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

DĂŶƋƵĞĚĞĐŽŶĮĂŶĐĞ 52,07 %
des employés

WĞƵƌĚĞƐĐŽŶƐĠƋƵĞŶĐĞƐͬ
mesures de rétorsion 51,24 %

Incompréhension
ĚƵďĠŶĠĮĐĞ 35,54 %
pour le salarié

WĂƐĨĂĐŝůĞĚ͛ĂĐĐğƐͬ
on ne sait pas 35,54 %
ŽƶƚƌŽƵǀĞƌůĞĚŝƐƉŽƐŝƟĨ

DĂŶƋƵĞĚĞĨŽƌŵĂƟŽŶ 34,71 %

DĂŶƋƵĞĚ͛ĞŶŐĂŐĞŵĞŶƚ
des instances dirigeantes 28,1 %

Incompréhension
ĚƵďĠŶĠĮĐĞ 22,31 %
pour l’entreprise
>ĞƐLJƐƚğŵĞŶĞŐĂƌĂŶƟƚ
ƉĂƐů͛ĂŶŽŶLJŵĂƚͬ 19,01 %
ůĂĐŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ

Problème d'accessibilité
(salariés ne sachant
pas lire et écrire 13,22 %
ou n'ayant pas de
ŵĂƚĠƌŝĞůŝŶĨŽƌŵĂƟƋƵĞͬ
smartphone)

Problème de langue 12,4 %

Le système reporte
au supérieur 10,74 %
ŚŝĠƌĂƌĐŚŝƋƵĞ

Autre 4,96 %

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LivreSansTitre1.book Page 78 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les entreprises sont majoritairement pourvues d’un dispositif d’alertes (80,77 %), et
pour 4,62 % c’est en cours.
Focus

Le défaut de mise en œuvre est potentiellement sanctionné à deux


titres :
– pour les entreprises relevant de l’article 17 de la loi Sapin 2, le
contrôle est réalisé par l’Agence française anticorruption, qui peut pro-
noncer une sanction (jusqu’à 200 000 euros pour les personnes phy-
siques, 1 000 000 euros pour les personnes morales).
– pour les autres, il y a un délit spécifique à l’article 13 de la loi : « Toute
personne qui fait obstacle, de quelque façon que ce soit, à la transmis-
sion d’un signalement aux personnes et organismes mentionnés aux
deux premiers alinéas du I de l’article 8 est punie d’un an d’emprison-
nement et de 15 000 euros d’amende. »

78 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 79 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Existence et forme
des dispositifs
Existe-t-il au sein de votre entreprise un dispositif
de signalement/d’alertes ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas
3,07 %
Non

C’est en cours
4,62 % 11,54 %

80,77 %
Oui

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 79


LivreSansTitre1.book Page 80 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

De quel(s) type(s) de dispositif(s) s’agit-il ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƐƉĠĐŝĮƋƵĞ
ĂƌƟĐůĞϴ
49,09 %
ĚĞůĂůŽŝ^ĂƉŝŶϮ
;ƚŽƵƐĐƌŝŵĞƐŽƵĚĠůŝƚ͙Ϳ
hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƵŶŝƋƵĞ
^ĂƉŝŶϮ;ĂƌƟĐůĞƐϴ 33,64 %
ĞƚϭϳĐŽŶĨŽŶĚƵƐͿ
hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƐƉĠĐŝĮƋƵĞ
ĂƌƟĐůĞϭϳůŽŝ^ĂƉŝŶϮ
;ŵĂŶƋƵĞŵĞŶƚƐ 30,91 %
ĂƵĐŽĚĞĚĞĐŽŶĚƵŝƚĞ
ĂŶƟĐŽƌƌƵƉƟŽŶͿ
hŶĞůŝŐŶĞ
12,73 %
Ě͛ƵƌŐĞŶĐĞƉƐLJĐŚŽůŽŐŝƋƵĞ

hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƐƉĠĐŝĮƋƵĞ
ĞŶŵĂƟğƌĞ 10,91 %
ĚĞŚĂƌĐğůĞŵĞŶƚƐĞdžƵĞůͬ
ĂŐƌĞƐƐŝŽŶƐƐĞdžƵĞůůĞƐ

ƵƚƌĞ 10 %

hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƐƉĠĐŝĮƋƵĞ
ĞŶŵĂƟğƌĞ 9,09 %
ĚĞŚĂƌĐğůĞŵĞŶƚŵŽƌĂů

hŶĚŝƐƉŽƐŝƟĨƐƉĠĐŝĮƋƵĞ
9,09 %
ƐƵƌůĞĚĞǀŽŝƌĚĞǀŝŐŝůĞŶĐĞ

80 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 81 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Ancienneté du dispositif
Les dates d’entrée en vigueur des dispositifs démontrent la forte influence de la loi
Sapin 2 : 77,37 % sont créés postérieurement, avec un pic vers 2018.

Depuis quand le dispositif d’alerte est-il ouvert ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
80 %
70 %
60 %
50 %
77,37 %
40 % Mise en place
30 % liée à la70
loi%sapin 2

20 %
22,63 %
10 % mise en place
non liée à la loi sapin 2
0%

Année de mise en place

30 %
28,57

25
80 %
70 %
22,62

20 %
60 %
15 %
50 %
10 77,37 %
40 % Mise en place
10,71
4,76

liée à la70
loi%sapin 2
9,52

30 %
5%
2,38

2,38
1,19

5,95

5,95

5,95

20 %
0

22,63 %
0%
10 % mise en place
18
19
20
21
11
12
13
14
15
16
17
04
05
06
07
08
09
10

non liée à la loi sapin 2


20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20

0%

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LivreSansTitre1.book Page 82 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Géographie du dispositif
Le plus souvent, le dispositif est mis en œuvre au niveau du groupe (78,71 %), sans dif-
férence de procédé selon le pays d’accès (64,49 %). Il faut être toutefois vigilant, les
législations locales pouvant différer, par exemple sur le droit à l’anonymat, ou sur la
localisation des serveurs.

À quel niveau le dispositif d’alertes


a-t-il été mis en place ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)
Ne sait pas Autre

1,85 % 3,7 %

Au niveau local

15,74 %

78,71 %

Au niveau du groupe

82 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 83 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Le dispositif d’alerte diffère-t-il selon le pays


dans lequel l’alerte est déclenchée ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas Oui

16,82 % 18,69 %

64,49 %

Non

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LivreSansTitre1.book Page 84 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Particulièrement intéressante est la question de l’ouverture du dispositif.


Focus

L’article 8 de la loi Sapin 2 prévoit une ouverture au « personnel » aux


« collaborateurs externes et occasionnels ». L’article 17 ne mentionne
que les seuls « employés », s’agissant de manquements à un code de
conduite intégré au règlement intérieur qui ne s’oppose qu’aux salariés.
La loi sur le devoir de vigilance prévoit un dispositif relatif au plan de vi-
gilance qui concerne clients et fournisseurs, sans dire clairement si le
dispositif doit leur être ouvert.

En pratique, les entreprises ont choisi la plus grande ouverture.


Ainsi 48,6 % ouvrent aux fournisseurs, et 42,99 % à des clients. Mais on voit aussi un
accès aux partenaires (47,66 %), ou à des ONG (23,36 %). Les dispositifs ont même an-
ticipé la transposition de la directive européenne, s’ouvrant aux membres des conseils
d’administration (41,12 %) et aux actionnaires (31,78 %). Ces réponses sont très
proches de celles de notre enquête 2019.

84 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 85 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Qui peut lancer l’alerte


et comment ?
Qui peut lancer une alerte avec le dispositif en place ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Les salariés 97,2 %

Les collaborateurs
externes 69,16 %
et occasionnels
Les fournisseurs
(ou certains 48,6%
d’entre eux)
Les partenaires
47,66 %
de l’entreprise
Les clients
(ou certains 42,99 %
d’entre eux)
Les membres
du conseil 41,12 %
Ě͛ĂĚŵŝŶŝƐƚƌĂƟŽŶ
>ĞƐĂĐƟŽŶŶĂŝƌĞƐ 31,78 %

Les candidats
à des appels 27,1 %
Ě͛ŽīƌĞƐ
ĞƐĂƐƐŽĐŝĂƟŽŶƐ
23,36 %
ou ONG
Autre 3,74 %

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 85


LivreSansTitre1.book Page 86 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les méthodes de transmission de l’alerte sont variables et une importance toute par-
ticulière doit leur être apportée.
En dépend notamment la confidentialité de l’information transmise, mais également
la compétence éventuelle de juridictions internationales (localisation des serveurs,…).
La solution la plus communément utilisée est celle des e-mails (75 %). Or c’est l’une
des plus volatiles et les moins rassurantes pour les salariés : un e-mail se diffuse, s’im-
prime, se transfère très facilement. Son destinataire officiel est loin d’être le seul à le
lire. Sa source peut en outre être identifiée aisément.
En revanche, on note une chute libre de la transmission téléphonique (17,6 % contre
42,24 % en 2019), ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité.

Par quels médias / supports s’effectue l’alerte ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

E-mail 75 %

Plateforme internet 42,59 %

Hiérarchie 36,11 %

Courrier postal 29,63 %

Logiciel/
plateforme internet 18,52 %

Téléphone 17,6 %

/ŶƐƟƚƵƟŽŶƐ
ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĂƟǀĞƐ 11,11 %
du personnel

Syndicats 6,48 %

Autre 3,74 %

86 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 87 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

La personne qui reçoit l’alerte est dans une forte proportion le responsable compliance
de l’entreprise (47,17 %), venant ensuite un comité d’éthique (en hausse, à 32,07 % au
lieu de 21,74 %), un responsable éthique ou déontologue (24,53 %).
Lors de notre précédente enquête, c’était en général la même personne qui, après
avoir reçu l’alerte, prenait la décision sur son orientation ou son traitement (38,05 %
des cas), puis en assurait même parfois le traitement effectif (26,32 %)… C’est désor-
mais plus souvent renvoyé à un comité d’éthique, aussi bien pour décider de l’orienta-
tion (43,4 %) que traiter l’alerte (39,25 %).
Cette collégialité croissante est une sécurité, alors que la directive européenne de-
mande que le traitement soit confié à un service impartial et que la gestion des conflits
d’intérêts est fondamentale.

Qui reçoit et traite


les alertes ?
Qui reçoit l’alerte avec le dispositif en place ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Le responsable
47,17 %
compliance
Un comité
d’éthique 32,07 %

Le responsable
éthique 24,53 %
ou déontologue
Le dirigeant
de l’entreprise 17 %

Le responsable RH 16,04 %
Le responsable
juridique 14,15 %

Le responsable
hiérarchique direct
du lanceur 13,21 %
d’alertes (n+1)
Un prestataire
externe 8,49 %
(hors avocat)
Le risk manager 3,77 %

Autre 2,83 %

Un avocat 1,89 %

Un avocat en direct 0,88 %

Autre : en cours ou ne sais pas

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LivreSansTitre1.book Page 88 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Qui décide de l’orientation


et du traitement des alertes ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Un comité
43,4 %
d’éthique
Celui qui
31,13 %
reçoit l’alerte
Le responsable
30,19 %
compliance
Le dirigeant
17 %
de l’entreprise
Le responsable
éthique 15,09 %
ou déontologue
Le responsable RH 12,26 %
Le responsable
10,38 %
juridique
Le responsable
hiérarchique direct
4,72 %
du lanceur
d’alertes (n+1)
Autre 2,83 %
Un prestataire
externe 1,89 %
(hors avocat)
Un avocat 1,89 %

Le risk manager 0,94 %

88 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 89 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Qui traite les alertes ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Un comité
39,25 %
d’éthique
Le responsable
28,97 %
compliance
Celui qui
28,97 %
reçoit l’alerte
Un enquêteur/
groupe d’enquête 14,95 %
ad hoc,
au cas par cas

Le responsable
13,08 %
juridique

Le responsable RH 13,08 %

Le responsable
ethique 12,11 %
ou déontologue
Le dirigeant
11,21 %
de l’entreprise
Un prestataire
externe (hors 3,74 %
cabinet d’avocat)
Le responsable
hiérarchique direct 2,8 %
du lanceur
d’alertes (n+1)
Un avocat 2,8 %

Autre 2,8 %

Le risk manager 1,87 %

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LivreSansTitre1.book Page 90 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

La question du conflit potentiel d’intérêts et celle de la confidentialité posent celle de


l’éventuelle externalisation du dispositif.
Selon les juristes, les entreprises semblent à ce jour avoir assez majoritairement choisi
l’internalisation (en hausse à 71,95 % contre 63,48 % en 2019), plus rarement l’exter-
nalisation (24,29 %).
Lors de notre précédente enquête, dans les deux cas, la raison principale du choix a été
le souhait d’éviter une diffusion et une perte de confidentialité : à 58,57 % pour l’in-
ternalisation, et même jusqu’à 75 % pour l’externalisation.
Désormais, l’internalisation est surtout motivée par la simplicité (69,86 %), alors que
l’externalisation s’explique toujours par la recherche d’une plus grande confidentialité
(68,18 %).
Le plus souvent, lorsqu’il y a externalisation, elle n’est que partielle : elle concernera
essentiellement le dépôt de l’alerte 100 %) et son accusé de réception (86,82 %), plus
rarement les échanges avec le lanceur d’alertes (45,45 %), et très exceptionnellement
l’analyse factuelle (en chute à 18,18 % contre 34,48 % en 2019). L’entreprise et ses
équipes restent donc le plus souvent au cœur du dispositif. Il n’est pas certain que cela
soit gage de la plus grande efficacité du dispositif.

90 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 91 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Externalisation ou internalisation
Le dispositif est-il internalisé ou externalisé
(prestataire) ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas Autre


3,76 % 0%

Externalisé 24,29 %

71,95 %
Internalisé

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LivreSansTitre1.book Page 92 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Si le système est internalisé,


quelle a été la raison du choix ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

80 %
70 %
60 % 69,86
50 %
53,42
40 % 46,58
30 %
20 %
10 %
10,96 2,74
0%
ĐƟ e

tre
é

ût

ƟĂ ŽŶ

ƌĞ ss
cit

Co

ŽŶ
ůŝƚĠ
ĞŶ ƵƐŝ

Au
Ěŝ re
pli

ůĂ exp
ĮĚ ŝī
Sim

ŽŶ ĞĚ

ĚĞ de
ĞĐ ƐĚ

an
ƐĚ ƵĞ

em
ƌƚĞ ŝƐƋ

ed
ƉĞ Ɛƌ

un
Ğƚ ĞƌůĞ

st
ŝƚ

C'e
Ġǀ
Ƶƌ

92 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 93 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Si le système est externalisé,


quelle a été la raison du choix ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

WŽƵƌĠǀŝƚĞƌ
ůĞƐƌŝƐƋƵĞƐ
ĚĞĚŝīƵƐŝŽŶ 68,18 %
et pertes
ĚĞĐŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ
 WŽƵƌĠǀŝƚĞƌ
ůĞƐƌŝƐƋƵĞƐ 50 %
ĚĞĐŽŶŇŝƚƐĚ͛ŝŶƚĠƌġƚƐ
^ŝŵƉůŝĐŝƚĠ 40,91 %
WŽƵƌƋƵĞůĞƉƌĞƐƚĂƚĂŝƌĞ
puisse analyser/ 27,27 %
ŚŝĠƌĂƌĐŚŝƐĞƌ
les alertes
WŽƵƌƋƵĞůĞƉƌĞƐƚĂƚĂŝƌĞ
ƉƵŝƐƐĞĂƉƉŽƌƚĞƌ
22,73 %
ƵŶĐŽŶƐĞŝů
ĐŽŵƉůĠŵĞŶƚĂŝƌĞ
C'est une demande
expresse 9,09 %
ĚĞůĂĚŝƌĞĐƟŽŶ
Autre 4,55 %

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 93


LivreSansTitre1.book Page 94 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quelles étapes du processus


sont externalisées ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

ĠƉƀƚĚĞů͛ĂůĞƌƚĞ 100 %

ĐĐƵƐĠĚĞƌĠĐĞƉƟŽŶ 81,82 %

ĐŚĂŶŐĞƐ
ĂǀĞĐůĞůĂŶĐĞƵƌĚ͛ĂůĞƌƚĞƐ 45,45 %

ŶĂůLJƐĞĨĂĐƚƵĞůůĞ
18,18 %
ĚĞů͛ĂůĞƌƚĞ

ŶĂůLJƐĞũƵƌŝĚŝƋƵĞ 13,64 %
ĚĞůΖĂůĞƌƚĞ

ZĞĐŽŵŵĂŶĚĂƟŽŶƐͬ
ĐŽŶƐĞŝůƐĞŶĚƌŽŝƚ 13,64 %
ƐƵƌůĞƐŵĞƐƵƌĞƐ
ăƉƌĞŶĚƌĞ

Autre 4,55 %

94 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 95 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Combien d’alertes ?
Sur quels sujets ?
On a vu que 90,69 % des répondants appartiennent à des entreprises de plus de 50 sa-
lariés (qui relèvent ainsi de l’article 8 de la loi Sapin 2), 67,65 % ont plus de 500 salariés
(et sont donc soumises à l’article 17 de la loi Sapin 2) et 23,04 % ont plus de 5 000 sa-
lariés, ce taux atteignant même 58,54 % dans les groupes (loi sur le devoir de vigi-
lance).
Le nombre d’alertes reçues doit être apprécié au regard de ces chiffres. Or, pour
34,58 % des entreprises, il n’y a que 1 à 10 alertes par an, et 9,35 % ont entre 11 et
50 alertes. Cela peut paraître faible, mais il faut néanmoins observer que les statis-
tiques internationales font état en moyenne de 5 à 10 alertes par an pour 1 000 sala-
riés. On est donc dans des statistiques raisonnables.
Il faut en outre relever que seules 25 % des alertes porteraient sur de véritables man-
quements ou infractions (ce n’était que 15 % en 2019).
Un effort supplémentaire de formation s’impose pour que les dispositifs soient plus
utilisés, ce qui est dans l’intérêt de l’entreprise, mais aussi de ses dirigeants, action-
naires, partenaires, salariés…
Focus

Il importe de rappeler qu’en cas de contrôle de l’AFA, c’est l’effectivité


de l’accès qui sera prise en compte, pas seulement son existence. Et
on a vu qu’il existait un délit d’obstacle au fonctionnement ou à l’accès
d’un dispositif d’alerte (article 13 de la loi Sapin 2)… l’enjeu n’est donc
pas anodin pour les entreprises et les dirigeants personnellement.
Rappelons que les sanctions par l’AFA, pesant sur les dirigeants person-
nellement, atteignent 200 000 euros pour les personnes physiques,
1 000 000 euros pour les personnes morales.

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LivreSansTitre1.book Page 96 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quel pourcentage d’alertes porte réellement sur


des risques de manquements ou infractions plutôt
que sur de simples questions de compliance ?
(Pourcentage libre indiqué par les répondants)
51 à 100
100 % Maximum

10,8 %

11 à 50 13,3 %
0
100 %

Moyenne
17,1 % 25 %

0% 1 à 10 Minimum

Combien d’alertes par an sont reçues


par le dispositif en place ?
(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas Aucune alerte reçue

Plus de 500
24,3 % 27,1 %
0%

Plus de 100
1,87 %

2,8 % 9,35 %
51 à 100
34,58 %

11 à 50 1 à 10

96 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 97 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Communication
sur le dispositif
Comment a été faite la communication
sur l’existence du système ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Intranet 61,54 %

ǀĞĐůĂĐŽŵŵƵŶŝĐĂƟŽŶ
sur l’ensemble
ĚƵĚŝƐƉŽƐŝƟĨ 55,77 %
de compliance
ĂŶƟĐŽƌƌƵƉƟŽŶ
de l’entreprise
E-mail interne 53,85 %

ĸĐŚĂŐĞ 49,04 %

E-learnings 38,46 %

&ŽƌŵĂƟŽŶƐ 38,46%
ĞŶƉƌĠƐĞŶƟĞů

EĞǁƐůĞƩĞƌ 33,65 %

Autre 7,69 %

Je n’ai pas vu 1,92 %


ĚĞĐŽŵŵƵŶŝĐĂƟŽŶ

Autre : courrier au salarié, flyer avec le bulletin de paie, etc.

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 97


LivreSansTitre1.book Page 98 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Comment a été faite la communication


sur le fonctionnement du système ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

Intranet 52,94 %

E-mail interne 44,12 %

sur l’ensemble
43,14 %
de ĐŽŵƉůŝĂŶĐĞ

de l’entreprise

35,29 %

E-learnings 32,35 %

ĸĐŚĂge 31,37 %

26,47 %

Je n’ai pas vu
5,88 %

Autre 3,92 %

98 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 99 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Efficacité des dispositifs


Quelles sont les limites identifiées ou perçues
du dispositif d’alertes en place ou en cours
de déploiement ?
(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

DĂŶƋƵĞĚĞĐŽŶĮĂŶĐĞ
51,72 %
des employés

Peur des conséquences/


45,98 %
mesures de rétorsion

Pas facile d’accès/


on ne sait pas 34,48 %
ŽƶƚƌŽƵǀĞƌůĞĚŝƐƉŽƐŝƟĨ

DĂŶƋƵĞĚĞĨŽƌŵĂƟŽŶ 26,44 %

Incompréhension
ĚƵďĠŶĠĮĐĞ 25,29 %
pour le salarié
Le système
ŶĞŐĂƌĂŶƟƚƉĂƐ
22,3 %
l’anonymat/
ůĂĐŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ

Manque d’engagement
19,54 %
des instances dirigeantes

Incompréhension
ĚƵďĠŶĠĮĐĞ 13,79 %
pour l’entreprise
Autre 6,9 %

Le système reporte
au supérieur 4,6 %
hiérarchique

Problème de langue 3,2 %

Problème d'accessibilité
(salariés ne sachant pas
lire et écrire ou n'ayant pas 2,9 %
ĚĞŵĂƚĠƌŝĞůŝŶĨŽƌŵĂƟƋƵĞͬ
smartphone)

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 99


LivreSansTitre1.book Page 100 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

L’efficacité des dispositifs


Au-delà de l’effectivité du dispositif, l’enjeu est son efficacité. Un dispositif d’alertes
est un outil d’intelligence économique. Il permet à l’entreprise d’être mieux informée
sur ce qui se produit éventuellement en son sein, et de prendre elle-même les mesures
qui s’imposent. D’anticiper les difficultés au lieu de les subir. De développer une stra-
tégie préventive au lieu de devoir réagir avec une gestion de crise. Et de développer la
confiance que ses actionnaires, partenaires et salariés lui apportent.

À cet égard, il est important de noter que le coût moyen d’un litige, tel qu’indiqué par
les juristes, est de 296 000 euros.
En 2019, ce montant était de 285 000 euros, et 286 000 euros lors de notre première
édition en 2017. Il y a donc une nette stabilité dans les réponses.
Ce montant, c’est l’enjeu de la compliance. Chaque litige évité, prévenu, c’est une éco-
nomie de 296 000 euros réalisée, sans compter les enjeux humains et réputationnels,
fondamentaux.

100 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 101 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quel est selon vous le coût moyen d’un litige pour


votre entreprise (toutes matières confondues) ?
Estimation en euros
(Montant libre indiqué par les répondants)

ŽƸƚŵŽLJĞŶĞƐƟŵĠ
296 000 €

Quel pourcentage de litiges aurait pu être évité selon


vous grâce à un système d’alerte efficace ?
(Pourcentage libre indiqué par les répondants)

100 % Maximum

Moyenne
16 %

0% Minimum

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LivreSansTitre1.book Page 102 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quels pourcentages de litiges


sont apparus hors système d’alerte,
c’est-à-dire sans avoir été annoncés par lui ?
(Pourcentage libre indiqué par les répondants)

100 % Maximum

Moyenne
24,2 %

0% Minimum

Répartition du pourcentage de litiges apparus hors


système d’alerte selon le nombre d’alerte reçu
100 %
100
80 %

60 %

40 %
20,15
20 %
6,1 5 3
0%
e

0
10

00
çu

10
à5

e1

re

à
11

sd
rte

51

Plu
ale
ro

102 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 103 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Les suites données


aux alertes
L’effectivité et l’efficacité d’un dispositif d’alertes ne doivent pas seulement s’appré-
cier à l’aune de son utilisation, mais des suites réelles données à l’alerte.
L’alerte est une information sans intérêt - voire dangereuse - si elle n’est pas analysée,
traitée et suivie d’effets : enquête interne, procédure disciplinaire, judiciaire, etc.
Dans la majorité des cas, l’alerte est suivie d’une enquête interne (c’est même en forte
hausse : 61,11 % contre 52.34 % en 2019), puis c’est suivi de mesures qui peuvent être
complémentaires : sanction disciplinaire (28,88 %), licenciement (20 %), action de sen-
sibilisation (23,33 %) et révision des processus (23,33, soit une nette hausse par rap-
port à 15,09 % en 2019).
Voilà un avantage pour les salariés qui devrait être mis en avant : les alertes sont majori-
tairement suivies d’effets. Or les lanceurs d’alertes ne craignent pas seulement d’être
victimes de mesure de rétorsion, ils ont tout autant peur que l’alerte soit « enterrée ». Ils
ont la conviction d’agir dans l’intérêt de l’entreprise et/ou l’intérêt général.

Quelles suites ont été données aux alertes ?


(Pourcentage de répondants - plusieurs réponses possibles)

ŶƋƵġƚĞŝŶƚĞƌŶĞ 61,11 %

Ne sait pas 28,89 %

^ĂŶĐƟŽŶĚŝƐĐŝƉůŝŶĂŝƌĞ 28,89 %
ZĠǀŝƐŝŽŶĚĞƐƉƌŽĐĞƐƐƵƐ
ĚĞů͛ĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ 23,33 %

ĐƟŽŶĚĞĨŽƌŵĂƟŽŶͬ
ƐĞŶƐŝďŝůŝƐĂƟŽŶ 23,33 %

>ŝĐĞŶĐŝĞŵĞŶƚ 20 %

ƵĐƵŶĞ 10 %

WƌŽĐĠĚƵƌĞũƵĚŝĐŝĂŝƌĞ 7,78 %

Autre 4,44 %

WƌŽĐĠĚƵƌĞĂĚŵŝŶŝƐƚƌĂƟǀĞ 2,22 %

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LivreSansTitre1.book Page 104 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Le suivi des alertes vous semble-t-il effectif ?


(Pourcentage de répondants - une seule réponse possible)

Ne sait pas

27,96 %

64,52 %
7,53 % Oui

Non

104 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 105 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Confidentialité et
compliance
Nous avons décidé enfin d’ajouter des questions sur le sujet de la confidentialité. De-
puis des années, la confidentialité des avis juridiques est l’objet de débats, avec des ré-
ticences notamment d’une partie des avocats. Pourtant, les juristes internes et les
avocats praticiens du droit de l’entreprise ne cessent de répéter que la confidentialité
est une nécessité pour protéger les entreprises, leurs partenaires et leurs salariés.
L’enquête le confirme : confidentialité et compliance doivent aller de pair.
Pour 85,05 % des répondants, la confidentialité des avis juridiques est nécessaire à la
gestion d’un programme de conformité.
Pour 85,71 %, l’absence de confidentialité des avis des juristes est au contraire un fac-
teur de risques pénalisant pour les entreprises françaises.
Comment s’y prendre ? Nous avons inclus dans notre enquête les options communé-
ment débattues. La plus ancienne, l’avocat en entreprise, ne recueille que 35,24 % des
voix. L’option majoritaire (52,38 %) est celle d’une confidentialité spécifique attachée
aux écrits des juristes, qu’ils rédigent, ces derniers étant astreints à des obligations
déontologiques. Ces deux options ne s’opposent cependant pas, pour 23,81 % l’une
peut préfigurer l’autre.

Pensez-vous que la confidentialité des avis juridiques


est nécessaire à la gestion d’un programme
de conformité ?
Ne sait pas
Non

5,60 %
9,35 %

85,05 %

Oui

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 105


LivreSansTitre1.book Page 106 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

L’absence de confidentialité des avis des juristes


est-elle un facteur de risques pénalisant pour
les entreprises françaises dans la compétition
mondiale des systèmes juridiques de compliance ?
Ne sait pas
Non

2,86 %
11,43 %

85,71 %

Oui

106 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 107 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Quel serait le périmètre d’une protection efficace


de la confidentialité des avis juridiques ?
(plusieurs choix possibles)

WƌŽƚĞĐƟŽŶĞŶŵĂƟğƌĞ
Ě͛ĞŶƋƵġƚĞƐĚ͛ĂƵƚŽƌŝƚĠƐ 75,47 %
ĂĚŵŝŶŝƐƚƌĂƟǀĞƐ

WƌŽƚĞĐƟŽŶ
70,75 %
ĞŶŵĂƟğƌĞƉĠŶĂůĞ

WƌŽƚĞĐƟŽŶ
ĞŶŵĂƟğƌĞĐŝǀŝůĞ 66,98 %
ĞƚĐŽŵŵĞƌĐŝĂůĞ

WƌŽƚĞĐƟŽŶ
66,98 %
ăů͛ŝŶƚĞƌŶĂƟŽŶŶĂů

WƌŽƚĞĐƟŽŶĞŶ&ƌĂŶĐĞ 61,32 %

EĞƐĂŝƚƉĂƐ 11,32 %

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 107


LivreSansTitre1.book Page 108 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Pour que les avis des juristes d’entreprises en charge


de la conformité soient protégés, quelle serait selon
vous la voie à suivre ?
(plusieurs choix possibles)

Obtenir
ƵŶĞĐŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ
ĂƩĂĐŚĠĞĂƵĚŽĐƵŵĞŶƚ
ĠŵŝƐƉĂƌƵŶũƵƌŝƐƚĞ 52,38 %
Ě͛ĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞƐŽƵŵŝƐ
ăĚĞƐŽďůŝŐĂƟŽŶƐ
ĚĞĚĠŽŶƚŽůŽŐŝĞ

Obtenir
ƵŶĞĐŽŶĮĚĞŶƟĂůŝƚĠ
35,24 %
ĂƩĂĐŚĠĞăƵŶƐƚĂƚƵƚ
Ě͛ĂǀŽĐĂƚĞŶĞŶƚƌĞƉƌŝƐĞ

>͛ƵŶƉĞƵƚƉƌĠĮŐƵƌĞƌ
23,81 %
ĚĞů͛ĂƵƚƌĞ

EĞƐĂŝƚƉĂƐ 9,52 %

108 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 109 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Méthodologie
L’enquête a été menée auprès de plus de 7 500 juristes, membres de l’Association
française des juristes d’entreprises.
Ils ont été invités par e-mail à se connecter au questionnaire mis en ligne.
Les réponses étaient anonymes.
Chacun a pu s’exprimer en toute liberté, sans qu’aucune entreprise ne puisse être
mentionnée ni reconnaissable.

Nous remercions vivement les juristes et acteurs de la compliance


ayant répondu, pour le temps qu’ils ont y consacré, et l’attention apportée
aux réponses, particulièrement constructives !

© ethicorp.org AFJE 2021-2022 109


LivreSansTitre1.book Page 110 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Remerciements
Nous tenons à remercier les équipes de l’Association française des juristes d’entreprises et
d’ethicorp.org et à leur investissement personnel et leur disponibilité, en particulier Anne-Laure
Paulet et Coralie Tsatsanis.
Au Président Marc Mossé et tous les membres du Conseil d’administration de l’AFJE pour leur
confiance amicale.
Et au groupe Lefebvre Dalloz qui nous apporte un soutien apprécié.
Et à F., pour tout.

110 © ethicorp.org AFJE 2021-2022


LivreSansTitre1.book Page 111 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 112 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 113 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 114 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 115 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
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Notes
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Notes
LivreSansTitre1.book Page 118 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 119 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 120 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 121 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
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Notes
LivreSansTitre1.book Page 123 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 124 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 125 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Notes
LivreSansTitre1.book Page 126 Lundi, 17. janvier 2022 3:00 15

Achevé d’imprimer en février 2022


par CPI Bussière
18200 Saint-Amand-Montrond
sur papier Amber Highway super 90 g
No d’impression : xxxxx
LA COMPLIANCE
EN PRATIQUE LA COMPLIANCE

OÙ EN SONT LES ENTREPRISES FRANÇAISES ?


OÙ EN SONT LES ENTREPRISES
FRANÇAISES ? EN PRATIQUE
C’est la troisième édition de l’enquête
ethicorp / AFJE.
OÙ EN SONT
Nous avons interrogé plus de 7 500 juristes en LES ENTREPRISES
France, représentant plus de 1 500 entreprises.
C’est la plus grande enquête réalisée sur le sujet de FRANÇAISES ?
la prévention des risques et de la compliance, auprès
de celles et ceux qui sont au cœur de la protection
des entreprises, de leurs collaborateurs et de leurs
partenaires.
Nous sommes désormais à 5 ans de l’adoption de
la loi Sapin 2 et de la loi sur le devoir de vigilance.
À quels risques les entreprises sont-elles effectivement
confrontées ? Quelles mesures de prévention ont été
déployées ? Quelle organisation éthique a été mise
en œuvre ? Est-ce que la cartographie est à jour ?

LA COMPLIANCE EN PRATIQUE
Quels types de systèmes d’alertes ont été utilisés et
avec quelle efficacité ?
Les juristes dressent un état des lieux complet, qui
nous permet de mesurer le chemin parcouru et
les difficultés concrètes rencontrées, et donc de
comprendre comment être plus efficace encore
pour transformer une obligation légale en un outil
de croissance.

Enquête nationale ethicorp / AFJE Enquête nationale ethicorp / AFJE


2021-2022 3e édition 2021-2022 3e édition

BR-Compliance_en_pratique.indd Toutes les pages 14/01/2022 10:26

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