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professionnels à l’EPB.
Introduction :
Ce chapitre vise principalement à mettre en lumière l'approche préventive adoptée à l'EPB en
matière de santé et de sécurité au travail. Nous commencerons par aborder la politique de
l'entreprise dans ce domaine, puis nous examinerons la mise en place du Système de Management
de la Sécurité et de la Santé au Travail (SMI). Ensuite, nous nous pencherons sur l'évaluation et
l'identification des risques professionnels.
Enfin, nous conclurons en discutant des enjeux et des objectifs associés à cette évaluation des
risques en matière de santé et de sécurité au travail au sein de l'EPB.
La prévention des risques professionnels à l'EPB est une réponse essentielle aux défis posés par
l'évolution constante des activités portuaires. Les ports ont dû s'adapter en améliorant leurs
infrastructures et en développant des méthodes de transfert de marchandises plus sophistiquées,
tout en prenant en compte les questions cruciales de santé et de sécurité au travail.
Cette évolution a été favorisée par l'introduction de réglementations nationales et internationales
visant à améliorer les conditions de travail et la sécurité dans les ports. Les normes de
l'Organisation Internationale du Travail (O.I.T.) et de l'Organisation Maritime Internationale
(OMI) a joué un rôle central dans cette démarche en encourageant la prise en compte de l'hygiène
et de la sécurité au sein des ports.
L'Algérie, par exemple, a mis en place des Comités d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de
Travail (CHSCT) pour veiller à la sécurité et à la santé des travailleurs, conformément à la
législation en vigueur.
Cependant, les progrès techniques et la concurrence accrue exigent une approche plus proactive
de la gestion des risques. C'est pourquoi le port de Bejaia a opté pour un système dynamique de
gestion des risques basé sur l'anticipation et la prévention des accidents et des maladies
professionnelles. Ce système, conforme à la norme OHSAS 18001, s'intègre dans la gestion
globale de l'entreprise et facilite la prise en charge des risques liés à la santé et à la sécurité au
travail. Il englobe l'organisation, la planification, les procédures et les moyens nécessaires pour
mettre en œuvre et maintenir une politique de santé et de sécurité efficace au sein de l'entreprise.
Source : EPB.
Analyse des processus de travail : Cette étape implique l'analyse et l'évaluation des
risques identifiés dans les différentes étapes des processus liés aux activités de la DMA,
notamment le traitement des marchandises à l'importation et à l'exportation, la gestion du
terminal divers et l'exploitation des engins.
Évaluation des situations de travail : Cette phase consiste à examiner les conditions de
travail dans diverses situations, que ce soit sur les quais, dans les ateliers ou les locaux de
travail. Elle englobe également l'évaluation des infrastructures de la DMA, telles que le
terminal à bois, les quais, les parcs d'engins, le centre d'embauche, les ateliers de gréage
et de bâchage, les blocs d'accostage, le bloc DMA, les vestiaires, et le poste 18.
Le processus d'identification des dangers a débuté par une inspection directe des lieux de
travail. L'objectif était de repérer les éléments, situations et procédés présentant un
potentiel de préjudice, en particulier pour les individus, à travers l'observation des
processus et des conditions de travail réels, que ce soit sur les quais, à bord des navires,
ou dans les ateliers et les espaces de travail.
Après avoir effectué les observations sur le terrain et analysé les situations, une étape
suivante cruciale a été mise en œuvre. Dans un souci d'exhaustivité, un programme de
travail a été élaboré, et un groupe de travail spécialement constitué au sein de la DMA
s'est penché sur l'identification des dangers et des risques liés à ses activités.
Cette démarche s'est voulue participative, méthodique, et complète. Elle a duré deux mois
et a bénéficié de la contribution active de toutes les parties concernées. L'objectif était de
détecter tous les points critiques en matière de risques professionnels, d'en évaluer la
gravité, et de définir des objectifs qui seraient ensuite traduits en propositions d'actions
concrètes.
Le groupe de travail était composé de cinq à dix personnes, principalement des opérateurs
ayant une connaissance approfondie des situations de travail, même s'ils n'avaient pas
nécessairement de formations spécialisées en sécurité, physiologie, ou ergonomie. Ils
étaient les mieux placés pour identifier les dangers spécifiques à leur environnement de
travail.
Au cours de cette phase de brainstorming qui a tiré profit de l'expérience des participants,
le groupe de travail a dressé une liste de 145 dangers, classés en cinq catégories
principales selon la méthode des "5 M" :
Méthode : 15 dangers
Matériel : 36 dangers
Milieu : 75 dangers
Matière : 04 dangers
80
70
60
50
40
30
20
10
Source : EPB.
On notera aussi, que plusieurs dangers se retrouvent dans tous les lieux et procédés étudiés tels
que : les EPI inappropriés ou inadaptés, outils inappropriés, La vétusté des hangars et ateliers,
manque d’éclairage, manque d’aération, présence de pigeons et rongeurs….
L'équipe a continué son travail en évaluant le niveau de risque associé à chaque danger identifié.
Cette évaluation tient compte des mesures de contrôle déjà en place et des recommandations
éventuelles pour réduire les risques à un niveau acceptable.
L'objectif de cette évaluation est de créer un modèle pratique, réaliste et fiable qui permet
d'identifier les principaux risques liés aux activités de manutention portuaire et d'établir une
hiérarchie des risques en fonction de leur priorité d'action.
Pour évaluer et hiérarchiser les risques, trois critères essentiels sont pris en compte : la
gravité des dommages (G), l'exposition au facteur de risque (E) et la probabilité de
survenue d'un dommage pendant l'exposition (P). La combinaison de ces trois critères
permet aux gestionnaires de déterminer l'indice de risque (IR).
Le modèle de gestion des risques présenté par les gestionnaires de l'EPB a été conçu pour
simplifier l'évaluation des nuisances. Il s'inspire de la "méthode Kinney".
La "méthode Kinney" est une méthode graphique d'analyse des risques qui permet
d'évaluer n'importe quel risque et de déterminer s'il est acceptable. Pour ce faire, les
gestionnaires examinent la probabilité qu'un événement dangereux se produise, le niveau
d'exposition, ainsi que les conséquences potentielles. Ils attribuent une valeur à chacun de
ces éléments, ce qui leur permet d'estimer le taux de risque.
Cette méthode est simple et pratique, et elle implique l'ensemble des travailleurs dans
l'analyse des risques. De plus, sa mise en œuvre est rapide et permet de définir les
priorités en matière de réduction des risques.
❖ Risque très faible : Ces risques sont considérés comme acceptables. Aucune mesure
supplémentaire n'est nécessaire, sauf celle visant à maintenir en place les mesures de contrôle
existantes.
❖ Risque faible : Aucune mesure de maîtrise supplémentaire n'est requise, à moins qu'il ne soit
possible de mettre en œuvre une mesure nécessitant peu de temps, d'argent et d'efforts. Les
mesures visant à réduire davantage ces risques sont attribuées à une faible priorité. Il est essentiel
de garantir le maintien en place des mesures de maîtrise existantes.
❖ Risque élevé : D'importants efforts sont nécessaires pour réduire ce risque. Des mesures visant
à réduire le risque doivent être mises en place en urgence, dans un délai spécifié. Il peut être
nécessaire de suspendre ou de restreindre l'activité, ou encore de mettre en place des mesures
intérimaires pour réduire les risques en attendant l'adoption de mesures permanentes. Des
ressources importantes peuvent être requises pour mettre en œuvre des mesures de maîtrise
supplémentaires. Le maintien de ces mesures est essentiel, surtout lorsque le niveau de risque est
associé à des conséquences très préjudiciables ou extrêmement préjudiciables.
❖ Risque très élevé : Ces risques sont inacceptables. Il est impératif d'apporter des améliorations
significatives aux mesures de maîtrise des risques afin de réduire le risque à un niveau tolérable
ou acceptable. L'activité doit être suspendue jusqu'à ce que des mesures de maîtrise des risques
soient mises en place pour réduire le risque. Si la réduction du risque est impossible, l'activité ne
doit pas être reprise.
Gravité : Pour chaque risque considéré, il est essentiel de déterminer l'ampleur des dommages et
des conséquences associées, en utilisant l'échelle suivante : (1. Faible, 2. Moyenne, 3. Grave, 4.
Très grave)
Exposition : L'exposition se réfère à la rencontre d'un danger par un individu. Elle peut être
continue, périodique ou aléatoire. L'exposition est quantifiée en utilisant une échelle qui combine
la fréquence et la durée en pourcentage du temps de travail : (1. Rare, 2. Peu fréquent, 3.
Fréquent, 4. Très fréquent)
Lors de l'évaluation de la probabilité, des éléments tels que les données statistiques de
l'entreprise ou d'autres sites similaires, ainsi que l'expérience des individus exposés au risque,
sont pris en compte.
Ce plan d'action proposera des solutions concrètes expliquant comment atteindre les résultats
escomptés (actions), à quelles échéances, et avec quels responsables et ressources. Les risques
prioritaires seront regroupés par catégorie, et un classement de priorités sera établi, mettant en
avant les niveaux 1 et 2 qui nécessitent une attention immédiate. Cela ne signifie pas que les
niveaux 3 et 4 doivent être ignorés, mais plutôt qu'ils peuvent être traités en second lieu. Les
objectifs en matière de Santé et Sécurité au Travail (SST) seront assignés aux risques critiques
(Priorité 1) et majeurs (Priorité 2).
La liste des risques prioritaires sera soumise au directeur de la DMA pour validation, afin de
discuter des recommandations du groupe de travail, de définir les actions à mettre en œuvre, de
désigner les responsables et de fixer les dates limites de réalisation. Pour les familles de dangers
et de risques prioritaires nécessitant un niveau de détail plus approfondi, des plans d'actions
spécifiques seront élaborés.
1. Objectif Quantitatif :
Examiner en détail tous les processus, activités et installations de l'entreprise afin
de repérer les dangers potentiels et d'évaluer les risques associés.
Encourager la participation de tous les collaborateurs dans l'identification,
l'évaluation et la résolution de ces situations à risque.
2. Objectif Qualitatif :
Établir un cadre solide pour la formulation de la politique en matière de Santé et
Sécurité au Travail (SST) et pour l'identification des risques présents au sein de
l'entreprise.
3. Objectif de Conformité :
Assurer la conformité avec la législation en vigueur, les normes requises et les
exigences internes de manière à définir des objectifs cohérents pour la politique
SST.
4. Objectif d'Amélioration :
Évaluer systématiquement le niveau de risque identifié et rechercher activement
des solutions pour éliminer ou réduire ces risques, contribuant ainsi à la création
d'un environnement de travail plus sûr et sain.