Vous êtes sur la page 1sur 3

Tiffanie Martins – 2015001147 – Semestre 3 2020-2021

Stratégies muséales et gestion de projets


Master 2

Note de synthèse

Haniwa anthropomorphes et zoomorphes, objets funéraires, période Kofun

Arts, Histoire et Cultures du Monde Chinois (Corée, Japon, Vietnam)

Par Tiffanie Martins

Tiffanie.martins@campusicp.fr

Dès le milieu du IIIe siècle ap. J -C., les pratiques funéraires venus du continent vont
s’implantés à Kyushu, avant de remonter vers la région du Kinai, l’ère Kofun débute.
Une période marquée par l’apparition et le développement de grandes sépultures de tertre
Kofun . Ces sépultures sous tumulus se caractérisent par ce tertre au-dessus duquel des
sculptures funéraires Haniwa sont déposées.
Ces figurines funéraires illustrent le contexte rituel de l’époque, en offrant un panorama
des mutations sociétales et de l’évolution des modes funéraires durant la période Kofun, IIIe –
VIIe siècle. En effet, les croyances résultant des traditions funéraires reposent sur la valeur des
objets sacrés. Ce type de figure représente un véritable équivalent du quotidien terrestre et fait
l’objet d’un rapport strict au statut du récepteur.

Les Haniwa appartiennent à la catégorie des objets funéraires issus du mobilier


funéraires. Ces figures de terre cuite étaient fabriquées en série dans des ateliers de poterie.
Elles sont un témoignage, un indicateur, du statut du défunt de son vivant.
A partir du IVe siècle ap. J -C., des figurines de guerriers, suivantes, danseurs, musiciens ou
encore animaux vont recouvrir le Kofun afin de délimiter le périmètre de celui-ci. Comme une
enceinte à l’encontre du profane et du maléfique, le défunt est prêt pour un agréable séjour
pourvu de tout le nécessaire. Ces « objets-miroirs » sont une composante importante des tombes
de la période Kofun. On peut argumenter sans trop d’erreurs que le rôle perpétuel dévolu aux
Haniwa, rôle qui remonte au moins au IVe siècle ap. J.-C., découle d’une part de vieux fonds
de pensées de la manifestation essentielle de l’occulte, qui liaient le destin du défunt à l’éternité.

Durant la période Kofun il était d’usage pour les classes aisées de se faire accompagner
dans l’au-delà par des Haniwa. Le monde des morts comme une image du notre, ces figures
funéraires recouvrées dans les sépultures sont l’écho de la culture matérielle de ses
contemporains. Accessoirement, ces figurines sont un indicateur de la place que tiennent les
arts dans la société de l’ère Kofun. En somme, les Haniwa sont le parfait exemple de la fonction
symbolique que pouvait détenir les objets issus des cérémonie funéraires.

Ces figures sont un hymne à la vie, elles sont conçues comme une composante
d’énergies subtiles. Elles sont le vecteur essentiel de cette notion de longue vie, lié au cosmos
qui l’entoure et dont elles sont le reflet. La question de pérennité et du rapport qu’entretient
l’homme avec le cosmos sera une des préoccupation de l’apogée de l’ère Kofun. Des objets
médiateurs entre le ciel et la terre comme les Haniwa deviendrons les symboles de pérennité
matérielle garantissant la quiétude du défunt dans l’au-delà.

D’autres part, nous pouvons appréhender ces objets comme des éléments de
consolidation, de conception très particulières concernant les traditions funéraires et relevant
d’une abolition des frontières entre le monde terrestre des vivants et le monde souterrain.
Statiques ou sculptées en ronde-bosse. Les figurines sont réalisées en colombin, d’après la
technique dite wazumi. Elles découlent de ce qui peut sembler être le domaine privilégié de la
représentation réaliste. Encore, l’artisan ne vise pas à la représentation par transfert illusionniste
d’un volume ou d’une forme.

Ces figurines funéraires se distinguaient par des changements délibérés de couleur, de


taille, de technique ou de fonction. L’artisan travaille à l’évocation – du trait par le trait – le
trait des contours d’une silhouette et le trait de ligne laissée par une présence qui n’ai plus. Ce
qu’il produit n’est plus une forme mais une image devant laquelle le corps, après avoir été en
quelque sorte convoqué sur l’essentiel de ses lignes, peut ensuite s’effacer. De manière plus
générale, ces figures étaient le vecteur de la richesse et statut du défunt mais aussi de ses
ancêtres et de son héritage. Les objets tel que les Haniwa, étaient destinés à être exposés lors
des rites funéraires. Le cadre rituel participait ainsi à conférer un caractère sempiternel aux
Haniwa.
Enfin, les sépultures funéraires étaient considérées comme le point de départ vers la
longue vie, l’utilisation de symboles de vie dans l’éternité comme les Haniwa était d’usage. Par
la médiation du Haniwa, présent et réel, qui relève plastiquement et stylistiquement d’un genre
spécifiquement japonais que nous qualifieront d’elliptique, se matérialise alors la figure laissée
par les êtres et les choses, ce que nous pouvons sommer comme une image accomplie, comme
est accompli le temps de la vie dans l’éternité.

Bibliographie et sitographie :

Francine Hérail (dir.), « Les Anciens Tertres » Histoire du Japon : Des origines à nos jours,
Archéologie et écriture, Hermann, Paris, 2009, pp. 37-57.

Haniwa, gardiens d'éternité des Ve et VIe siècles, Catalogue d'exposition, Maison de la


culture du Japon, Paris, 2001.

Haniwa, site web du musée national des Arts asiatiques Guimet,


https://www.guimet.fr/collections/japon/haniwa/ (dernière consultation le 10/12/20)

Vous aimerez peut-être aussi