Le Message Des Représentations Figurées Sur Les Sarcophages Et Les Monuments Funéraires de La Numidie Antique

Le message des représentations figurées sur les
sarcophages et les monuments funéraires de la Numidie

antique
‫ﻫـ‬1442 ‫ذو اﻟﻘﻌﺪة‬/2021 ‫ جوان‬،‫ العدد الثالث‬،‫ المجلد اﻷول‬،‫زروال زكية‬ ISSN : 2716-8131
EISSN:2773-3874
Le message des représentations figurées sur les sarcophages et les

monuments funéraires de la Numidie antique
The message of the representation of figures in the sarcophagus and
funerary monuments in Numidia
ZEROUAL ZAKIA
Maître de conférences (A) à Ecole Supérieure des Beaux-arts d‘Alger,
zeroual.zakia@esba.dz
Reçu: 22/ 02/ 2021 Accepté: 12/ 05/ 2021 Publicqtion:30/ 06/ 2021
Abstract:
The funerary art in Numidia has been influenced by the classical mythology
and symbolic scenes that aimed to clarifying idea or religious belief, stuck
out people of North Africa.
This art explains to us the funeral topics that occupy human thought from
the dawn of the era to the beginning of the Christian period, on the one
hand, and on the other hand, it reflects the social status of owner’s the
monument. In general, the funerary art surch as muses and Asclépios deity
reflect the afterlife creed of reaching happy eternity and the immortality of
the contended soul.
Mots clés : sarcophagus- funeral monument- soul immortality- symbolic

scenes.
:‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ ﺑﺎﻟﻤﻴﺜﻮﻟﻮﺟﻴﺎ اﻟﻜﻼﺳﻴﻜﻴﺔ واﻟﻤﺸﺎﻫﺪ اﻟﺮﻣﺰﻳﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﻬﺪف‬،‫ﺗﺄﺛﺮ اﻟﻔﻦ اﻟﺠﻨﺎﺋﺰي ﻓﻲ ﻧﻮﻣﻴﺪﻳﺎ ﻓﻲ اﻟﻔﺘﺮة اﻟﻘﺪﻳﻤﺔ‬
.‫ ﺗﻤﺴﻚ ﺑﻬﺎ ﺳﻜﺎن ﺷﻤﺎل اﻓﺮﻳﻘﻴﺎ‬،‫إﻟﻰ إﻳﻀﺎح ﻓﻜﺮة أو ﻋﻘﻴﺪة دﻳﻨﻴﺔ ﻣﺎ‬
2021 ‫ا لد اﻷول العدد الثالث جوان‬ ‫مجلة رؤى تار خية لﻸبحاث والدراسات المتوسطية‬
1 ISSN : 2716-8131
sarcophages et les monuments funéraires de la
Numidie antique
‫ ص ص‬،2021 ‫ جوان‬،‫ العدد الثالث‬،‫ المجلد اﻷول‬،‫زروال زكية‬
ISSN : 2716-8131
‫ اﺑﺘﺪاء ﻣﻦ ﺣﻘﺒﺔ‬،‫ اﻟﺘﺴﺎؤﻻت اﻟﻴﻮﻣﻴﺔ اﻟﺘﻲ ﻛﺎﻧﺖ ﺗﺸﻐﻞ ﻓﻜﺮ اﻹﻧﺴﺎن‬،‫وﺗﻮﺿﺢ ﻟﻨﺎ ﻫﺬﻩ اﻟﻤﻮاﺿﻴﻊ اﻟﺠﻨﺎﺋﺰﻳﺔ‬
‫ وﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ﻓﺈﻧﻬﺎ ﺗﻌﻜﺲ ﻟﻨﺎ اﻟﻤﺮﺗﺒﺔ اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﺔ اﻟﺘﻲ‬،‫ ﻣﻦ ﺟﻬﺔ‬،‫ﻓﺠﺮ اﻟﺘﺎرﻳﺦ إﻟﻰ ﻏﺎﻳﺔ ﺑﺪاﻳﺔ اﻟﻔﺘﺮة اﻟﻤﺴﻴﺤﻴﺔ‬
‫ واﻟﺘﻤﺘﻊ‬،‫ وﻣﻌﻈﻤﻬﺎ ﺗﺮﻣﺰ إﻟﻰ اﻟﻔﻮز وﺧﻠﻮد اﻟﺮوح اﻟﻤﻄﻤﺌﻨﺔ ﻓﻲ اﻟﺤﻴﺎة اﻷﺧﺮى‬.‫ﻛﺎن ﻳﻨﺘﻤﻲ إﻟﻴﻬﺎ ﺻﺎﺣﺐ اﻟﻤﻌﻠﻢ‬
،«Les Muses» ‫ ﺣﻴﺚ ﻳﺮﻣﺰ إﻟﻴﻬﺎ ﻣﻦ ﺧﻼل ﻋﺪة ﻣﻮاﺿﻴﻊ ﻣﻦ ﺑﻴﻨﻬﺎ ﻣﻌﺒﻮدات اﻟﻔﻨﻮن‬.‫ﺑﺨﻴﺮات اﻟﻄﺒﻴﻌﺔ واﻟﻔﻨﻮن‬
.«Asclépios» ‫واﻟﻤﻌﺒﻮد إﺳﻜﻮﻟﺒﻴﻮس‬
‫ اﻟﻌــﺎﻟﻢ‬،‫ أﺛــﺎث ﺟﻨــﺎﺋﺰي‬،‫ اﻟــﺮوح اﻟﻤﻄﻤﺌﻨــﺔ‬،‫ ﻣــﺬﺑﺢ‬،‫ ﻧﺼــﺐ‬،‫ ﻣﻨﺤﻮﺗــﺎت‬،‫ ﻣﻌﻠــﻢ ﺟﻨــﺎﺋﺰي‬،‫ ﺗــﺎﺑﻮت‬:‫اﻟﻜﻠﻤــﺎت اﻟﺪاﻟــﺔ‬
.‫ ﻓﺴﻴﻔﺴﺎء‬،‫ ﻋﻤﻞ ﻓﻨﻲ‬،‫ رﻣﺰﻳﺔ‬،‫ رﻣﺰ‬،‫اﻻﺧﺮ‬
Introduction:
La préoccupation de l’au-delà fut exprimée dès la préhistoire sur

différents supports artistiques, à savoir les parois rocheuses, les poteries, les
sculptures, les tombeaux, les sarcophages et le mobilier. Ces coutumes et
traditions se sont mêlées progressivement à d’autres civilisations ;
Phénicienne, Egyptienne, Grecque et Romaine, produisant ainsi un
répertoire iconographique très riche en matière de symbolisme.
Notre article est axé autour des représentations gravées sur les monuments
funéraires, les faces latérales des sarcophages, allant de la période
protohistorique à la période romaine.
La problématique posée s’articule autour du manque des sources écrites
et épigraphiques pouvant nous renseigner sur les coutumes et les pratiques
funéraires de nos ancêtres.
Cette recherche a pour objectifs de :
- Répertorier les témoins archéologiques ayant eu un rôle funéraire.
‫ا لد اﻷول‬
2 ISSN : 2716-8131 2021 ‫جوان‬ ‫العدد الثالث‬ ‫مجلة رؤى تار خية لﻸبحاث والدراسات المتوسطية‬
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- Synchroniser les données pour comprendre l’évolution du culte

funéraire, en comparant les représentations des sarcophages et des
monuments funéraires, tels que les hypogées, les stèles et les autels.
- Confirmer le rôle funéraire de certains monuments grâce à la
complicité entre les différents symboles sculptés ou peints (torches, coq,
dauphin, ).
- Démontrer le reflet de la position sociale et culturelle du défunt.
Les premiers monuments funéraires datent de la période
protohistorique, et sont répartis régulièrement dans tout le nord de
l’Afrique, ils comportent des dolmens, des bazinas, des tumuli, des aires
circulaires, des hypogées et des djeddars.
Ces monuments renfermaient un mobilier constitué en grande partie de
poteries modelées et cuites, des masques, des rasoirs pour être déposés dans
les sépultures. Ces ustensiles étaient peints de la même manière que les
poteries rurales contemporaines de l’Algérie et de la Tunisie.
Le mobilier funéraire des sépultures de Gastel était composé
exclusivement de poteries dont 463 vases 1 , 22 bracelets, 1 bague, 8
anneaux en bronze, 1 couteau de fer.
Certains de ces monuments sont décorés de scènes funéraires ornant les
parois des hypogées, concentrés dans le nord de la Tunisie. Ces peintures à
l’ocre représentent souvent des motifs géométriques simples, des animaux à
caractère prophylactique (protecteur), et se propagent sur les différents
supports dans le but de symboliser le même thème qui est l’éternel séjour
bienheureux dans l’au-delà.
1. Les représentations du coq et l’héroisation du chef cavalier numide

sur les monuments funéraires
1.1 Les représentations du coq
Dans l’une des hypogées ; la tombe VIII2 du Djebel Mlezza, en Tunisie,
on remarque une succession narrative des tableaux peints (voir Figure N°
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1). Sur l’une des parois latérales, à côté du mausolée de type pyramidal, très
fréquent en Afrique entre les 4ème et 3ème siècles av.j.-c, est figuré un autel
de sacrifice allumé ; sur une autre paroi, est représenté un coq de grande
dimension (voir Figure N° 2), et pouvant avoir dans ce sens un rôle
apotropaïque et protecteur comme celui du dieu Mercure, dieu du
commerce et des voyageurs. Ce dernier est souvent représenté sur les stèles
de Madauros, à Souk Ahras, et de Cuicul (Djemila), accompagné de son
attribut préféré le coq, dans le but de symboliser le rôle protecteur du dieu
Le professeur Mhamed Fantar, le présente comme l’image du défunt,
hypothèse qui s’appuie sur la fréquence relative des figures d’oiseaux en
vol dans le décor des céramiques funéraires des numides de Gastel à
Tébessa et de Tiddis, près de Constantine.
La déformation de la crête n’est pas due à la maladresse de l’artiste,
mais à une volonté de présenter la même coiffure du personnage peint sur
l’une des parois du hanout de Kef el Blida 3, (voir Figure N° 3).
D’après Camps Gabriel, le coq représenté sur les tombes numides et
puniques, est une vieille tradition 4 , qui remonterait à la période des
peintures rupestres. En effet, il est présent sur une peinture équidienne,
juché au sommet d’une structure pyramidale, c’est le symbole de la vie et
de de la mortalité.
L’association du mausolée au coq n’est pas typique au Kef el Blida,
mais on la retrouve aussi sur deux monuments funéraires, le premier : un
autel découvert à Thibilis (Guelma), représentant l’animal au dessus du
génie ailé au candélabre (voir Figure N° 4). Cette composition paraît
antérieure à la période romaine, puisqu’un cône mésopotamien trouvé à
Babylone, à caractère assyrien, est décoré d’un oiseau perché sur un autel
devant lequel se tient soit un prêtre, soit un génie à deux ailes 5.
Quant au deuxième monument, il s’agit d’une stèle exhumée à Tipasa, où
sont figurés un coq et une coquille marine, celle-ci est représentée au niveau
de l’acrotère du monument à côté du dieu Saturne voilé.
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Le registre médian porte un personnage debout, à sa droite est

représenté le coq au dessus d’un gâteau couronne.
Sur ces deux registres, le coq à une signification funéraire, puisqu’il
accompagne la coquille et la couronne. Le premier symbole appartient à la
déesse Vénus et symbolise la renaissance dans l’au-delà, et la couronne
représente l’immortalité bienheureuse de l’âme du défunt dans le monde
céleste.
1.2. Représentation de l’héroïsation du chef cavalier numide

Nous assistons à un autre type de représentation ; l’héroïsation du chef
cavalier numide sur les stèles dites « d’Abizar » (voir Figure N° 5), localité
située sur le versant méridional du massif montagneux côtier de Kabylie, à
quelques km, au sud-est de Tigzirt. Sur ces monuments funéraires, le
cavalier est tout le temps sculpté dans une position frontale, une technique
qu’on retrouve sur la peinture de Kef el Blida
L’image la plus célèbre est celle de la chasse, et particulièrement de
l’autruche, ce thème iconographique était à la mode vers la fin de
l’antiquité.
On le retrouve sur :
- L’une des mosaïques de l’ancienne Hippone ;
- Une série de pierres des Djeddars du sud Oranais ;
- Des sarcophages (ex : celui du Musée d’Hippone, voir ci-dessous), et
celui dit d’Alexandre à Sidon).
En Afrique du nord, ces témoignages nous confirment la persistance de
cette iconographie de la chasse et qui était fréquente dans l’art funéraire.
Chez les Africains, la chasse était considérée comme une façon de
manifester promotion et ascension sociale : Elle exprimait la Virtus,
symbolique du pouvoir, des honneurs et la force6.
Le cavalier héros et chasseur à la fois, tient souvent dans sa main un

bouclier, qui généralement en Kabylie, est rond ( Khroub, Chemtou, Kbor
Klib). Il figure parmi la panoplie d’armes représentées sur les stèles
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funéraires de la période numide. Dans ce cas de figure, il symbolise la

victoire du défunt sur la mort7.
Sur la série des pierres des djeddars, au niveau du soubassement, sont

décorés : - un cavalier poursuivant une autruche, la tête de profil, munie
d’une barbe pointue.
Un autre personnage (peut-être un cavalier, debout à la chevelure
abondante, tenant un cheval de petite taille par la bride, et est figuré à sa
droite un félin. Cette scène représente le défunt prince pour qui fut élevé ce
monument8.
Dans un même contexte, nous retrouvons le cavalier chasseur sur la

fresque du Kef el Blida en Tunisie, déjà citée à la page . Il s’agit d’une
peinture à ambiance méditerranéenne et non phénicienne, qui se rapproche
de l’art funéraire égyptien, et décore l’intérieur de l’hypogée 9.
Il est question d’une scène navale, un navire à poupe relevée

transportant 07 sept personnages casqués (probablement les dieux
phéniciens de la navigation)10. armés d’un bouclier de type méditerranéen et
Européen, étrange au modèle phénicien et du même type des boucliers
trouvés dans le sanctuaire du Mont Ida, en Crète, datés du VIIème s. av. J.-
C11.
Sur la proue, le niveau supérieur, un personnage barbu et vu de profil,
tient dans sa main gauche un bouclier rond et de l’autre, une bipenne, ou
hache, menaçant avec un autre personnage, figuré horizontalement, flottant
dans les airs.
Ce qui est étrange, c’est que sa coiffure ressemble à la crête de coq, ce

qui nous amène à considérer que ce personnage protège l’âme du défunt,
étant donné que le coq est considéré comme le protecteur dans la religion
gréco-romaine.
1.3. La symbolique des sarcophages et du mobilier funéraire

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Le sarcophage est destiné à préserver le corps du défunt afin de mettre

en évidence sa mort12. Il fut réservé à une clientèle aisée pendant le début
de l’empire, puis devenu plus modeste dans la seconde moitié du 3ème
s.ap.J.-C.
Les premiers sarcophages portent des guirlandes de sons offerts

rituellement aux morts (horaia), accompagnées de Eros ou des putti, des
victoires, des satyres tenant des médaillons encadrant des scènes mythiques
et cultuelles.
Le thème des saisons est fréquent, il est représenté par des génies ailés
des quatre temps de l’année entourant parfois Bacchus, parfois tiennent
l’image du défunt pour personnifier d’abord l’hommage des horaia, mais
surtout les cycles du renouveau perpétuel qui intègrent le mort à l’éternité
du cosmos13.
Mais la majorité des décors relatent la vie humaine (vita communis),
avec la chasse aux lions, au sanglier, la course de chars, etc.
a. Sarcophage à la représentation de Dionysos, Musée de Skikda :
Le thème de Dionysos fut adopté par l’art classique dès le 5 ème siècle av.J.-
C. Le musée de Cherchel conserve une très belle mosaïque, trouvée dans la
maison du triomphe bachique, relatant le char triomphal du dieu.
Le sarcophage du Musée de Skikda, présente le buste du défunt (voir

Figure N° 6), enfermé dans un médaillon soutenu par deux êtres fabuleux,
un centaure et une centauresse (apport nouveau romain), de chaque côté, un
char, dont le timon se termine par une tête de bélier.
Le char de droite est occupé par Dionysos, couronné de pampres, pour
accompagner probablement l’âme du défunt dans l’autre monde, le monde
des morts.
b. Sarcophage à la représentation de la porte d’Hadès, Musée de

Skikda :
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Au centre du sarcophage (voir Figure N° 7), nous assistons à une

représentation fréquente sur les monuments funéraires, il s’agit de la porte
qui mène au monde d’Hadès entrouverte, séjour des morts.
c. Sarcophage 1 à la représentation d’enfant, Musée de Skikda :
Le défunt est figuré en buste, sur sa poitrine, une bulla portée par les
garçons romains, et au dessous une guirlande tenue par deux amours.
d. Sarcophage 2 à la représentation d’enfant, Musée de Skikda :
Le défunt est nu, assis sur une sorte de tabouret et tient un oiseau ? Le
médaillon est tenu par deux amours volants, au dessous desquels nagent
deux dauphins. La gravure du nom du mort est située au dessous de
l’image.
e. Sarcophage aux muses, Musée de Tébessa (voir Figure N° 8):
Le thème des Muses est très raconté sur les sarcophages et les peintures
de la période romaine. D’après Ferdi Sabah, sur 40 mosaïques figurant ce
thème, et recensées par R. Hanoune, plus de la moitié ont été trouvées en
Afrique.
Sur la face du sarcophage du Musée de Tébessa, sont représentées les

neuf muses entourant leur mère Mnémosyne qui signifie la mémoire 14 .
Celle-ci est assise et a des pieds en forme de pattes d’un lion, le but de cette
iconographie était de rapprocher la muse mère à la grande déesse mère
Ashtarté l’orientale, ou Caelestis la romaine, la compagne du dieu Saturne
qui fut longuement vénéré en Afrique du Nord pour représenter le monde
des enfers.
Mnémosyne tient de sa main gauche un rouleau ouvert, pour mémoriser

probablement les faits et gestes du défunt et sous son siège, est déposé un
paquet de rouleaux, probablement inscrits de faits et du vécu du défunt.
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Sur la face de droite, on remarque le dieu Apollon couronné d’un

laurier, par contre sur la face opposée, nous montre la déesse Athéna avec
ses attributs, et à sa droite, se dresse un olivier pour symboliser la vie
éternelle du défunt.
Les muses ne représentent pas seulement des cantatrices ou des

musiciennes, elles président à toutes les activités culturelles, et parfois
funéraires comme elles se présentent ici sur le sarcophage de Tébessa.
Dans ce cas de figure, nous concluons que le propriétaire du monument

était un homme de profonde culture, étant donné que les Muses expriment
la connaissance du savoir et de la philosophie, qui sont des conditions
d’accès au bonheur.
Dans la même thématique symbolisant ainsi l’immortalité bienheureuse

de l’âme, nous évoquons plus bas, l’exemple de la mosaïque de Lambirdi (à
11 km au sud de Batna), représentant ainsi la défunte à côté du dieu
Asclépios.
f. Plate-forme d’un caveau à la représentation d’Orphée, Musée de

Cherchel :
Cette belle mosaïque couvrait la plate forme d’un caveau funéraire et

représentait Orphée
On retrouve ce thème à caractère funéraire sur trois autres pavements ;
un à Constantine (musée Cirta, n° 221), l’autre à Jerusalem, couvrant le sol
d’une chapelle funéraire, et le troisième à Edesse en Proche Orient
Le mythe d’Orphée est l’un des plus célèbres de la mythologie
classique funéraire. Orphée est assis de face, entouré de divers animaux
qu’il charme aux sons d’une lyre à 7 cordes15.
Les animaux qui l’entourent sont un perroquet, un rossignol, une autruche,
un cheval, un chacal, une gazelle, une antilope et une panthère.
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a. Dallage d’un tombeau à la représentation des néréides, Musée de

Cherchel :
La mosaïque figure un triton porteur d’un pedum et deux néréides,

l’une d’elle est allongée sur une draperie est portée par une panthère
marine. A gauche, un petit amour apporte à la fille de Nérée une couronne
comme symbole de l’immortalité bienheureuse de l’âme.
b. Le sarcophage peint sur la mosaïque de Lambirdi (Batna):
Cette célèbre mosaïque (voir Figure N° 9), fut découverte dans l’Aurès
à 11 km au sud de Batna, elle s’étalait dans une chambre funéraire devant
un sarcophage où, sont mentionnés les noms de la défunte et de son époux :
« Cornelia Urbanilla ; je repose ici, sauvée d’un grand péril, ayant vécu
vingt-huit ans, douze jours et neuf heures. Tiberius Claudius Vitalis a dédié
cette inscription à son épouse (Cornelia), parce que initiée, a franchi sans
peine le cap dangereux de la mort.
Carcopino.J a reconnu sur cette mosaïque l’aesclépios mysthique,
sauveur, qui apporte le soulagement de l’âme. Autrement dit, cette
représentation met en exergue le rôle du dieu Asklépios (Esculape) dont le
pouvoir guérisseur s’applique aux corps et aux âmes.
Quant à Chamoux. M, a reconnu dans la culture littéraire du 3ème siècle
ap.J.-C, l’histoire du prince Macédonien Perdiccas 16 , qui se consumait
d’amour pour sa mère, et que seul Hippocrate put soigner.
Au niveau des quatre tableaux latéraux, d’un côté, des canards, de
l’autre, sont représentés les paons autour d’un cratère, qui est le vase
contenant le breuvage de l’immortalité.
En haut, un sarcophage qui renferme le corps momifié de la défunte.
En bas un navire, symbole de passage dans l’outre-tombe.
0
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Le médaillon central renferme la consultation médicale et à gauche, le

malade nu, et le médecin guérisseur sauveur Asklépios est assis à droite,
plus grand que le malade, communique son essence divine au défunte.
Figure N° 1. Peintures des parois de la tombe n° VIII, Djebel Mlezza, Tunisie.
Source : Serge Lancel (1999), Carthage, éditions Cérès, Africana, Tunis, p.307.
Figure N° 2. Les coqs du Djebel Mlezza, Tunisie
Source : Serge Lancel (1999), Carthage, éditions Cérès, Africana, Tunis, p.307.
Figure N° 3. Représentation de l’âme du défunt protégée par la crête du coq,

fresque de Kef el Blida, Tunisie
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1
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Source : Gabriel Camps et M. Longerstay (2000), Haouanet, dans : Encyclopédie

Berbère, n° 22, Hadrumetum-Hidjaba, Aix en Provence, Edisud, p.3384.
Figure N° 4. Représentation du coq sur un autel funéraire, Musée de Gulema
Source : DELAMARE (1846), Exploration archéologique de l’Algérie pendant

les années 1840-1845; A.RAVOISIE, Beaux-arts, architecture et sculpture, Firmin
Didot.
2
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Figure N° 5. L’héroisation du cavalier numide (Stèle d’Abizar), Musée Public

National des Antiquités d’Alger.
Source : Z. Zeroual.
Figure N° 6. Représentation du défunt à l’intérieur de la couronne, sarcophage

Musée de Skikda.
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ISSN : 2716-8131
Source : S. Drici.
Figure N° 7. Représentation de la porte d’Hadès, sarcophage du Musée de Skikda.
Source : S. Drici.
Figure N° 8. Représentation des Muses, sarcophage du Musée de Tébessa.
Source : S. Drici
4
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Figure N° 9. La mosaique de Lambirdi, Musée Public National des Antiquités

d’Alger.
La défunte Cornelia Urbanilla, oscultée par le dieu Asklépios (Esculape).
Source : L’Algérie en héritage, Art et Histoire (2003), Institut du Monde Arabe,

Actes du Sud, p. 205.
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Conclusion:
La mythologie antique et les valeurs et croyances religieuses

(pratiques et mystères) des anciens, ont toujours accompagné l’art funéraire
des fidèles et restent opérationnelles jusqu’à nos jours, dans certaines
régions, pour déchiffrer les codes liés au domaine funéraire.
Ces sujets mythologiques ont pour but d’assurer le salut de l’âme et de son
immortalité bienheureuse dans l’au-delà.
Au final de cette étude, nous concluons que :
- Les populations de l’Afrique du nord, de classe moyenne ou
supérieure, étaient ouvertes à diverses influences culturelles : Orientale,
Méditerranéenne et Européenne, tout en restant fidèles à leurs pratiques et
coutumes ancestrales. Leurs manifestations sont reproduites essentiellement
sur les stèles votives et funéraires, les autels et les lampes.
- Les familles notables, punico-libyennes, dès le 2ème siècle av.-C,

accueillirent facilement des éléments culturels du monde hellénistique et les
divulguèrent sur les lampes, les monuments funéraires et les sarcophages,
qui traduisent cet attachement du lettré romain ou le numide romanisé à la
culture grecque et orientale.
Références bibliographiques
1
Généralement ces vases comportaient des fioles à parfums, des plats, des
patères et des assiettes.
2
Lancel Serge (1999), Carthage, éditions Cérès, Africana, Tunis, p. 307.
3
Camps Gabriel (1992), Le coq et la coquille, dans : Bulletin archéologique
du Comité des travaux historiques et scientifiques, nouvelle série, n° 22,
6
antique
EISSN:2773-3874
années 1987-1989, Afrique du nord, éditions du Comité des travaux

historiques et scientifiques, p.44.
4
Benseddik Nacéra (2010), Esculape et Hygie en Afrique, recherche sur les
cultes guérisseurs, mémoires de l’académie des inscriptions et belles lettres,
tome 44, Paris, p. 276.
5
Ibid, p.276.
6
Ferdi Sabah (2005), Corpus des mosaiques de Chechel, études
d’Antiquités Africaines, édition Recherche sur les civilisations, CNRS
éditions, Paris, p.45.
‫ أطروحة لنيل شهادة‬،‫ الرمزية الوثنية في إقليم نوميديا في الفترة القديمة‬،(2017) ‫ زروال زكية‬7
.225 ‫ ص‬،‫ الجزائر‬،‫ المعهد الوطني لﻶثار‬،‫دكتوراه ﻋلوم في اﻻثار القديمة‬
8
Laporte Jean-Pierre (2005), « Les djeddars monuments berbères de la
région de Frenda et de Tiaret », dans : Claude Briand-Ponsart, Identités et
cultures dans l’Algérie Antique, publications des Universités de Rouen et de
Havre, p. 350.
9
Camps Gabriel, Les Berbère, mémoire et identité, édition Errance, p. 171.
10
Ferron Jean (1968), « Le mythe solaire de la résurrection des âmes »,
dans : Archéologia, 20 janvier-février 1968.
11
Camps Gabriel et M. Longerstay (2000), « Haouanet », dans :
Encyclopédie Berbère, n°22, Hadrumetum-Hidjaba, Aix en Provence,
Edisud, France, p. 3370.
12
Leclant Jean (2005), dictionnaire de l’antiquité, P.U.F, Paris, p. 1927.
13
Ibid, p. 1928.
14
Stapleton Michael et Elizabeth Servan-Schreiber (1985), Le grand livre
de la mythologie grecque et romaine, Edition Deux coqs d’or, Paris, p. 207.
1 ISSN : 2716-8131
7
Numidie antique
ISSN : 2716-8131
15
Ferdi Sabah, op.cit., p.205.
16
L’Algérie en héritage (2003), Art et Histoire, Institut du Monde Arabe,
Actes du Sud, Paris, p. 139.
6. Liste bibliographique
1. Benseddik Nacéra, Esculape et Hygie en Afrique, recherche sur les cultes

guérisseurs, mémoires de l’académie des inscriptions et belles lettres,
tome 1, Paris, 2010.
2. Camps Gabriel (1992), « Le coq et la coquille », dans : Bulletin

archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques,
Afrique du nord, éditions du Comité des travaux historiques et
scientifiques, nouvelle série, n° 22, années 1987-1989.
3. Camps Gabriel, Les Berbère, mémoire et identité, édition Errance.
4. Camps Gabriel et M. Longerstay (2000), « Haouanet », dans :

Encyclopédie Berbère, Hadrumetum-Hidjaba, Aix en Provence, Edisud,
France, n°22.
5. Ferdi Sabah (2005), Corpus des mosaïques de Cherchel, Etudes

d’antiquités africaines, édition Recherches sur les civilisations, CNRS,
France.
6. Jean Ferron (1968), « Le mythe solaire de la résurrection des âmes »,

dans : Archéologia, 20 janvier-février 1968.
7. Lancel Serge (1999), Carthage, éditions Cérès, Africana, Tunis.
8
antique
EISSN:2773-3874
8. Laporte Jean-Pierre (2005), « Les djeddars monuments berbères de la

région de Frenda et de Tiaret », dans : Claude Briand-Ponsart, Identités et
cultures dans l’Algérie Antique, publications des Universités de Rouen et de
Havre.
9. Leclant Jean (2005), dictionnaire de l’antiquité, P.U.F, Paris.
10. Stapleton Michael et Elizabeth Servan-Schreiber (1985), Le grand livre

de la mythologie grecque et romaine, Edition Deux coqs d’or, Paris.
11. L’Algérie en héritage (2003), Art et Histoire, Institut du Monde Arabe,

Actes du Sud, France.
‫ أطروحة لنيل‬،‫ الرمزية الوثنية في إقليم نوميديا في الفترة القديمة‬،(2017) ‫ زروال زكية‬.12
.‫ الجزائر‬،‫ المعهد الوطني لﻶثار‬،‫شهادة دكتوراه ﻋلوم في اﻻثار القديمة‬
1 ISSN : 2716-8131

Le Message Des Représentations Figurées Sur Les Sarcophages Et Les Monuments Funéraires de La Numidie Antique

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Le message des représentations figurées sur les

sarcophages et les monuments funéraires de la Numidie

Le message des représentations figurées sur les sarcophages et les

Mots clés : sarcophagus- funeral monument- soul immortality- symbolic

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Figure N° 2. Les coqs du Djebel Mlezza, Tunisie

Figure N° 3. Représentation de l’âme du défunt protégée par la crête du coq,

Source : Gabriel Camps et M. Longerstay (2000), Haouanet, dans : Encyclopédie

Figure N° 4. Représentation du coq sur un autel funéraire, Musée de Gulema

Source : DELAMARE (1846), Exploration archéologique de l’Algérie pendant

Figure N° 5. L’héroisation du cavalier numide (Stèle d’Abizar), Musée Public

Figure N° 6. Représentation du défunt à l’intérieur de la couronne, sarcophage

Figure N° 7. Représentation de la porte d’Hadès, sarcophage du Musée de Skikda.

Figure N° 8. Représentation des Muses, sarcophage du Musée de Tébessa.

Figure N° 9. La mosaique de Lambirdi, Musée Public National des Antiquités

Source : L’Algérie en héritage, Art et Histoire (2003), Institut du Monde Arabe,

La mythologie antique et les valeurs et croyances religieuses

- Les familles notables, punico-libyennes, dès le 2ème siècle av.-C,

années 1987-1989, Afrique du nord, éditions du Comité des travaux

1. Benseddik Nacéra, Esculape et Hygie en Afrique, recherche sur les cultes

2. Camps Gabriel (1992), « Le coq et la coquille », dans : Bulletin

3. Camps Gabriel, Les Berbère, mémoire et identité, édition Errance.

4. Camps Gabriel et M. Longerstay (2000), « Haouanet », dans :

5. Ferdi Sabah (2005), Corpus des mosaïques de Cherchel, Etudes

6. Jean Ferron (1968), « Le mythe solaire de la résurrection des âmes »,

7. Lancel Serge (1999), Carthage, éditions Cérès, Africana, Tunis.

8. Laporte Jean-Pierre (2005), « Les djeddars monuments berbères de la

9. Leclant Jean (2005), dictionnaire de l’antiquité, P.U.F, Paris.

10. Stapleton Michael et Elizabeth Servan-Schreiber (1985), Le grand livre

11. L’Algérie en héritage (2003), Art et Histoire, Institut du Monde Arabe,

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