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Annamària R.

Facsady

La représentation de la femme sur les stèles funéraires romaines


du musée d’ Aquincum (Budapest)

| Abstract : In the paper we survey the representation of women, their clothing, coifure,
jewellery, hand gestures, and the symbolism of objects held in their hands on the funerary steles
preserved in the Aquincum Museum. At the end of the irst century and during the second century AD
women are mainly represented wearing indigenous (Eraviscan) garb. In the Antonine period a variant
of clothing with a shawl is characteristic. Inluences from Asia Minor and the Balkans (kliné, spindle
and distaf ) prevail in the composition and symbolism of the reliefs. In the Severian period Roman
clothing and the representation of young women with jewellery unknown in indigenous garb become
widespread. Family tombstones show more and more igures, yet the composition is invariable. An
apple held in the hand is the only atribute depicted. We have only a few tombstones from the period
of the Tetrarchy, and the dating of these pieces is diicult because of the quality of the elaboration
and the return of the early hairstyle.

Une partie très importante des monuments en pierre découverts sur le site et aux alentours d’ Aquincum, la
capitale de la Pannonia Inferior, sont des stèles funéraires familiales. Ces stèles, commémorant la famille décédée,
ont été sculptées à partir de la in du Ier siècle apr. J.-C. et jusqu’ à l’ époque de la Tétrarchie. À la in du Ier siècle
apr. J.-C. et au cours du IIe, les reliefs représentent des couples mariés. Au IIIe siècle, à côté de la représentation
du couple avec un ou deux enfants, les stèles à plusieurs personnages (elles peuvent en compter de six à huit),
deviennent de plus en plus fréquentes.
La matière de base utilisée pour la sculpture des stèles à Aquincum est le calcaire d’ eau douce ou le trachyte.
À cause de la matière de base qui est fragile, venue des mines des alentours de Buda et taillée dans les ateliers
locaux, les petits détails, accentués certainement par une polychromie, sont à jamais perdus. Les pierres sont souvent
retrouvées retaillées ou réutilisées comme éléments des tombes de l’époque romaine tardive. Les visages sont souvent
complètement mutilés à cause de cette seconde utilisation et de plus il nous manque d’ importants détails disparus
pour bien apprécier la totalité de la composition. La taille des pierres les plus anciennes témoigne d’un manque
de connaissances techniques, par contre leur objectif est évident. Le tailleur local suivait le modèle des ateliers
travaillant dans le style romain, représentant les lignes essentielles de l’ habit des défunts et, de temps en temps,
en copiant les représentations originales il interprétait mal certaines références. Le développement de la tradition
d’ ériger des pierres funéraires et la demande croissante ont rendu possible la présence simultanée de plusieurs

actes du xe colloque international sur l’art provincial romain, p. 683 à p. 691


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ateliers. Un niveau plus élevé des connaissances techniques permettait des représentations plus ouvragées, plus ines.
Les œuvres de certains ateliers relètent l’ inluence de l’ Italie du Nord, de la Grèce et aussi de l’ Asie Mineure.

Types de représentations

Les femmes sur les pierres funéraires igurent en général à côté de leurs époux ou entourées de leur famille et
de leurs enfants. Leur situation dans la famille est très souvent conirmée par les inscriptions encore lisibles. Il
n’ y a que deux représentations insolites : celle de Flavia Aiulo (ig. 1)1, décédée à l’ âge de 20 ans, tenant dans ses
bras son bébé enveloppé d’ un lange, et celle de Zebuca, décédée à l’ âge de 10 ans, représentée avec sa mère, Aelia
Dubitata2.

Ο Fig. 1. La stèle funéraire de Flavia Aiulo Ο Fig. 2. Une stèle représentant deux femmes
tenant dans ses bras son bébé en habit indigène (musée d’Aquicum).
(musée d’Aquicum).

1. ID Nr. 2854.
2. ID Nr. 2848.

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Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie

Au Musée d’ Aquincum, on ne voit que des bustes ou des igures de trois quarts, il n’ y a aucune représentation
de femme sculptée debout3. En revanche, en même temps que la représentation de moitié ou de trois quarts de
la igure, apparaît la femme assise, vue de face ou de côté. Une pierre funéraire intacte, sans inscription, nous
laisse entrevoir la composition entière4. Devant un homme couché sur une klinè, on distingue une femme assise.
La table et la petite igure à côté ne laissent aucun doute : il s’ agit d’ un banquet funéraire. Sur une autre pierre
fragmentaire une femme est assise, la chaise est vue
de côté, le torse de face, elle porte l’ habit des femmes
indigènes5. Ce fragment est complété par un élément,
découvert lors d’ une autre fouille6, qui montre que cette
femme, se trouve aussi aux pieds d’ un homme couché
sur une kliné. Ces représentations s’ inspirent des stèles
funéraires d’ Asie Mineure et de Grèce7. Sous cette
inluence, la femme assise, est devenue courante dans
l’ Est de la Pannonie, surtout sur le territoire d’ Azalus8.
Même dans le cas des représentations de moitié ou de
trois quart de la igure, il s’ agit souvent d’ une igure
assise. La preuve en est donnée par la position de la
ceinture, les objets tenus dans la main et, d’ ailleurs, sur
les reliefs plus ouvragés, il est facile de distinguer les
contours du dos de la chaise (ig. 2)9. Parmi les reliefs
représentant des personnages de face, une stèle10 attire
notre attention (ig. 3). Elle rappelle l’ atmosphère des
monuments funéraires grecs. Les trois personnages,
même celui du centre, une femme avec une coifure
haute, sont représentés de trois quarts, ce qui est unique
sur les monuments de la Pannonie. Les personnages se
regardent, les mains s’ entrelacent, dans une ambiance
de tendresse.

Ο Fig. 3. Relief proche des monuments funéraires grecs


(musée d’Aquicum).

3. Sauf une stèle au Musée National Hongrois, trouvée à Aquincum : ID Nr. 3052.
4. ID Nr. 2919.
5. ID Nr. 3061.
6. ID Nr. 3055.
7. Barkóczi 1982-1983, p. 123.
8. Erdélyi 1974, p. 24.
9. ID Nr. 3182.
10. ID Nr. 5151.

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Vêtement, coiffure, bijoux

Sur une partie des stèles familiales, les femmes portent des vêtements particuliers de la tribu des Eravisques11.
La tradition de garder les caractéristiques essentielles de l’ habit décoratif des indigènes persista longtemps,
mais Rome exerça également une inluence sur la mode. La période de transition a dû être longue. Des pièces
d’ habillement de modes diférentes devaient coexister : les femmes plus âgées tenaient à la tradition, tandis que
les femmes plus jeunes se permettaient quelques nouveautés. Certaines stèles le prouvent, sur lesquelles on voit
ensemble les femmes plus âgées et les femmes plus jeunes de la famille portant des éléments diférents dans leur
costume. La précision des détails dépendait de la formation du sculpteur. Il est possible de reconstituer le costume
grâce à quelques œuvres plus minutieuses (ig. 1-2) 12.
Le plus souvent, le vêtement de dessous est fait d’ un
tissu plus in. La forme ressemble à une chemise, la largeur
de l’ encolure est réglée au cou par un torque torsadé. Le
décolleté est fermé par une petite ibule, les manches
larges sont resserrées par un large bracelet à double
rang. Par dessus cette chemise, elles portent une sorte de
tablier, d’ un tissu plus grossier, dont la partie supérieure
est ixée à l’ épaule par de grosses ibules aux ailes. La
partie inférieure de la jupe est rarement représentée, elle
était large, plus courte que le vêtement de dessous, avec
des plis qui formaient des coins. La tenue est complétée
par un manteau aux larges manches. Elles portaient une
haute coife en forme de turban laissant entrevoir les
oreilles et sous laquelle on aperçoit la raie des cheveux.
Un autre modèle de coife consistait en un foulard
étroitement attaché contre la tête, couvrant en partie le
front, recouvert d’ un voile tombant sur les épaules. Un
monument funéraire daté de la in du Ier siècle apr. J.-C.
montre très bien cette utilisation du voile13. La forme du
foulard ressemble à un chapeau, le voile est très lourd, la
ibule qui attache le vêtement de dessous est d’ un travail
in, et on y reconnaît encore des caractéristiques de la
tenue indigène. La partie inférieure du voile, malgré son
poids, tombe sur les épaules. Pour ixer le voile, comme on
le voit sur un fragment, on utilise une épingle à cheveux14
Ο Fig. 4. La stèle funéraire de Septimia Procella
(musée d’Aquicum).

11. Fitz 1957 ; Garbsch 1965.


12. Facsàdy 2001, p. 45-46.
13. ID Nr 3180.
14. ID Nr. 5126.

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Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie

dont un spécimen en or, avec une tête décorée de leurs, a été découvert à Aquincum15. Derrière la femme au haut
turban, on croit distinguer les contours nets de la chaise. On exclut l’ hypothèse que le sculpteur ait mal compris le
voile attaché au turban, puisqu’ on le distingue bien sur les reliefs de bonne qualité, idèles aux détails réels.
Les images des diférents bijoux, faisant partie de la tenue indigène, peuvent se classer en trois groupes16. Au
premier groupe appartiennent les images des femmes portant des paires de ibules plus courtes, plus larges, de type
dites “nor-pannon” et ayant toujours un épais torque torsadé au cou et un bracelet à double rangs aux bras. La ibule
des femmes du deuxième groupe est plus longue, plus ine. Les femmes n’ ont pas de torque, mais elles portent un
médaillon au cou. Au troisième groupe appartiennent les ibules à forme angulaire, aux lignes droites, similaires
aux précédentes, avec des grands arcs d’ épingles, qui témoignent de la survie tardive de la mode indigène. La stèle
de Septimia Procella17 (ig. 4) qui illustre bien ce dernier type démontre que cette mode indigène existait toujours
au IIIe s. ap. J.-C., au moins parmi la vieille génération.
L’ habit indigène pouvait être complété par un châle aux plis réguliers, jeté sur l’ épaule droite et inissant au-
dessus de la poitrine, comme on le voit sur la stèle avec banquet funéraire, précédemment citée. Ce châle apparaît
sur plusieurs stèles à Aquincum, comme vêtement féminin18. Cette façon de s’ habiller est caractéristique de
l’ époque d’ Antonin.
Une grande partie des femmes sont habillées à la façon romaine et leur vêtement dans ce cas est toujours composé
d’ une tunique et d’ une palla. La représentation des plis et de la matière du tissu dépend des outils techniques de
l’ atelier, du talent du sculpteur, mais avant tout de l’ époque même. Ainsi elle fait partie de la critique concernant le
style. La coifure des femmes habillées selon la mode de Rome nous aide pour la datation. Même les sculpteurs les
moins doués étaient capables de rendre reconnaissables les éléments les plus importants de la coifure typique de
chaque époque, suivant toujours la mode déinie par les impératrices. À Aquincum, on n’ a découvert que très peu
de stèles représentant la coifure du IIe siècle, époque à laquelle la représentation de la tenue indigène atteint son
apogée. Contrairement aux images des indigènes stéréotypées de l’ époque, le visage des femmes vêtues à la façon
romaine est souvent personnalisé. La matrone au visage un peu sévère imitait la coifure de Faustina Maior, même
en l’ exagérant un peu (ig. 5)19. La coifure aux cheveux lisses avec une raie au milieu, certainement plus proche du
style indigène, se répandait plus vite et rencontrait un plus grand succès que la coifure haute. Probablement cet
élément pratique a contribué aussi au changement de mode et de la coifure de l’ époque des Sévères. En revanche,
la coifure avec mèches20 parant l’ arrière de la tête, s’ inspirait de la coifure de Julia Mammaea et d’ Orbiana, ainsi
que de celles des impératrices Otacilia Severa, Salonina, Mariniana, et ne dépendait pas des traditions indigènes.
Comme souvent les coifures ne sont reconnaissables que vue de côté ou de l’ arrière; pour les portraits de face, il
nous est plus diicile de les identiier, même si on peut les observer déjà sur les sculptures de grande taille.

15. Kuzsinszky 1923, p. 64 ; Facsàdy 2002, p. 522.


16. Facsàdy 1997, p. 103-104.
17. ID Nr. 2851.
18. ID Nr. 2875, 2919, 3052, 5042, 10580.
19. ID Nr. 2877.
20. Barkóczi 1985, p. 104.

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Ο Fig. 5. La stèle funéraire d’ un couple


(musée d’Aquicum).

Les femmes suivant la mode romaine portent peu de bijoux. C’ est l’ inluence orientale qui a apporté le goût
des bijoux et de leur représentation, uniquement dans un but décoratif. Ce qui est justiié par d’ autres signes
de la technique de représentation, comme par exemple par l’ exécution de la pupille et de l’ iris. Le mode de
représentation des bijoux est généralisé, idéalisé. La raison en est qu’ on ne voulait perpétuer le souvenir que de
certains types de bijoux, ou bien même parmi eux, uniquement ceux qui étaient communément portés. La bague
est généralisée, le collier se compose de petites boules régulières. Malgré cela, en étudiant les images, on peut bien
deviner la quantité des bijoux portés et les changements de mode21. Sur un monument funéraire familial22, on voit
une femme avec la coifure ondulée de Julia Mammaea. Elle porte des boucles d’ oreilles de grande taille, en forme
de goutte. Malheureusement l’ identiication plus complète est impossible. Sur un relief à trois personnages du IIIe
siècle, la femme porte une paire de boucles d’ oreille à deux pièces, de type pendentif23, alors qu’ un type de boucles
d’ oreille, jusqu’ ici introuvable parmi les objets découverts à Aquincum, a contribué à la datation d’ une stèle à cinq
personnages24. Sur les monuments igurés, les colliers sont aussi fréquents25. Tous les colliers composés de perles,
sont courts et portés au ras du cou. D’ après les proportions observées, ils se composent de perles moyennes ou
grandes, sans pendentif. Sur une stèle familiale à cinq igures, sculptée dans un atelier d’ Aquincum (ig. 6.)26 et

21. Facsàdy 1997, p. 105.


22. ID Nr. 10715.
23. ID Nr. 4701.
24. ID Nr. 4557
25. ID Nr. 3178, 4701, 8289.
26. ID Nr. 3178.

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Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie

Ο Fig. 6. La stèle funéraire de Flavia Exsuperata (musée d’Aquicum).

datée de l’ époque de Caracalla, la jeune, Flavia Exsuperata, âgée de 20 ans, porte à son cou un collier de perles de
forme allongée, alors que la dame qui se trouve au centre d’ une autre stèle à trois personnages, sans inscription et
déjà citée, a un collier de perles rondes. Le sculpteur d’ un relief fragmentaire27 daté de la première moitié du IIIe
siècle, a représenté un bijou à base d’ éléments rectangulaires et plus larges que les précédents. On voit un bracelet28
porté par la femme au centre d’ une stèle incomplète découverte à Contre Aquincum. La pierre funéraire de Zebuca
retient notre attention pour de nombreuses raisons. Les cheveux de la petite ille, décédée à 10 ans, sont couverts
d’ un décor de raies à plusieurs éléments, d’ où une petite lunule retombe sur son front. Ce bijou de type “pendentif ”
est très bien connu grâce aux reliefs de Palmyre de la 3ème période29 et on en a même découvert parmi le mobilier.
Mais ici on lui découvre une nouvelle utilisation. On rencontre le décor de raie dans les provinces occidentales
aussi, mais son apparition sur les œuvres des provinces orientales et de ceux de la Grèce est plus fréquente. En lui
attribuant une valeur apotropaïque, il était surtout employé pour la coifure d’ enfants. La mère de Zebuca, Aelia
Dubitata, porte des boucles d’ oreille, et on distingue bien sur son auriculaire gauche une bague dont la partie
centrale a une surface convexe laissant deviner la pierre de la bague. Par rapport au nombre des bijoux découverts,
leur représentation sur les reliefs est rare et moins variée. Une des raisons en est certainement le changement des

27. ID Nr. 8289.


28. ID Nr. 2756.
29. El-Chehade 1972, p. 84 ; Chehade 1987, p. 98.

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A. R. Facsady • La représentation de la femme sur les stèles funéraires romaines du musée d’Aquincum (Budapest)

caractères essentiels de la mode. La nouvelle tradition d’ ériger des stèles funéraires coïncide justement avec la
période où le nombre des objets trouvés augmente, principalement grâce aux vestiges des inhumations.

Position des mains

Les portraits de proil ou de trois quarts nous permettent d’ étudier la représentation des mains. Le serrement de
main, qui signiie l’ alliance, apparaît sur le travail du sculpteur local copiant le modèle romain30. Le plus souvent
la main droite passe en diagonale devant la poitrine pour saisir la bordure de la palla31. Sur les pierres funéraires
à plusieurs personnages, les mains sont placées sur les épaules des enfants32. À l’ opposé de ce geste très naturel, la
paume trop grande d’ Aelia Dubitata, avec ses doigts allongés, paraît artiicielle.

Symboles

Certaines femmes tiennent dans leurs mains un objet. Les jeunes femmes et les illes ont dans la main une
pomme, un attribut très fréquent. Ce fruit, symbole de l’ amour et de la vie est aussi bien présent sur les stèles des
femmes en tenue indigène que sur celles des femmes habillées en tunique et en palla33. Plus rarement, les femmes
en habit indigène tiennent dans leurs mains des grappes de raisin34. Le panier rempli de fruits35 tenu dans la main
relète l’ inluence orientale et on l’ a déjà remarqué sur les représentations à klinè. On trouve aussi le fuseau et la
quenouille36 et le ilage représenté d’ une façon plus ou moins réaliste selon le talent du sculpteur. Cependant ce
n’ est pas l’ outil, en lui-même, mais sa valeur symbolique qui compte. Il a une place importante dans la tradition
sépulcrale, et comme élément des cérémonies du mariage romain, les exemplaires dans un riche matériau, ou
d’ une apparence richement décorée, servaient de cadeaux de mariage37. Dans les provinces de l’ Asie Mineure le
fuseau et la quenouille dans la main des femmes symbolisaient la mariée et la vie conjugale38. Les matrones de
Palmyre tenant le fuseau-quenouille ne portent pas de bijoux, ou un seul. Sur les stèles d’ Aquincum ces attributs
n’ apparaissent que dans les mains des femmes en habit indigène, ou dans les mains de celles qui portaient un châle.
On ne les voit jamais dans les mains des femmes habillées à la romaine !

30. ID Nr. 2851, 3175.


31. ID Nr 2732, 2733, 2877, 10682.
32. ID Nr 2750, 2757, 3178, 3036, 10538, 10600, 10715.
33. ID Nr 2839, 2853, 2875, 2877, 3175, 4701, 10559, 10538.
34. ID Nr 2883, 5042.
35. ID Nr. 2757, 2919, 3178.
36. ID Nr. 2875, 3181, 4700, 10580.
37. Biró 1994, p. 212.
38. Wasowicz 1987, p. 271 ; Biró 1994, p. 210.

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Les ateliers de sculpture régionaux : techniques, styles et iconographie

Conclusion

En bref, selon l’ iconographie des femmes sur les stèles d’ Aquincum, on distingue les époques suivantes : à la
in du Ier siècle et au cours du IIe, ce sont les femmes en habit indigène qui dominent, il est très rare de trouver
des représentations de femmes en tenue romaine, avec une coifure suivant la mode de l’ impératrice. À l’ époque
d’ Antonin, c’ est la variété avec le châle qui domine. En ce qui concerne la composition et le système symbolique
des reliefs on y retrouve à la fois les inluences de l’ Asie Mineure et des Balkans, par exemple la représentation à la
klinè et le fuseau-quenouille tenus dans la main. Pendant l’ époque des Sévères, des changements importants ont
eu lieu. La coifure lisse avec une raie et cachant l’ oreille se répand. La tenue romaine devient habituelle ainsi que
la représentation des bijoux sur les jeunes femmes, jusqu’ ici inconnus dans la tradition indigène. Sur les stèles
familiales le nombre des personnages représentés augmente, la position des mains marque aussi les relations entre
les personnes. Au cours du IIIe siècle, la mode de coifure devient plus variée, la composition par contre reste
uniforme. Parmi les attributs on ne rencontre que la pomme dans la main. Il nous est parvenu très peu de stèles de
l’ époque de la Tétrarchie, la qualité de l’ exécution et le retour de la coifure des siècles précédents rendent diicile
la datation.

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