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REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je remercie vivement Bruno Thunus, directeur adjoint de l’entreprise, pour
m’avoir permis de réaliser mon projet de fin d’études au sein du département Génie Civil,
pour m’avoir suivi tout au long de ce stage, m’avoir aiguillé et fourni toutes les informations
nécessaires, pour sa disponibilité, malgré les responsabilités qui lui incombent.
Je tiens également à remercier l’ensemble de l’équipe Agora, qui par leur gentillesse, les
conseils avisés qu’ils m’ont prodigués durant la période de mon travail et leur accueil ont su
rendre mon travail agréable.
Mes remerciements s’adressent également à l’ensemble des ingénieurs du pôle Génie Civil
pour leur amabilité, leur collaboration et leur accessibilité.
Je remercie d’autre part M. Regenass, mon maître de stage, pour sa participation aux
différentes étapes de ce projet.
Enfin, je remercie toutes les personnes qui ont participé à un moment ou à un autre à
l’élaboration de ce projet.
SOMMAIRE
INTRODUCTION _____________________________________________________________5
I. Description du projet _______________________________________________________6
A. Le barrage d’Esch sur Sûre______________________________________________________6
B. Le Syndicat des Eaux du Barrage d’Esch-Sur-Sûre (SEBES) __________________________6
C. Mise en place d’une conduite d’eau potable DN 700 entre Grosbous et Junglinster :
Description du projet _______________________________________________________________8
D. Les travaux de forage dirigé et microtunnelage _____________________________________9
E. Etat d’avancement du projet au début de mon projet de fin d’études : _________________11
F. Travail réalisé durant le PFE ___________________________________________________12
II. Les techniques de forage dirigé et de microtunnelage __________________________13
A. Recherche bibliographique : ____________________________________________________13
B. Les avantages des travaux sans tranchée __________________________________________13
C. Le forage horizontal dirigé _____________________________________________________14
1. Introduction _______________________________________________________________________ 14
2. Techniques ________________________________________________________________________ 15
3. Les différentes étapes d’un forage dirigé _________________________________________________ 15
4. Fluides de forage ___________________________________________________________________ 19
D. Le microtunnelage ____________________________________________________________20
1. Définition _________________________________________________________________________ 20
2. Introduction _______________________________________________________________________ 20
3. Principe __________________________________________________________________________ 20
4. Les differents systèmes de microtunnelage : ______________________________________________ 22
5. Choix des équipements : _____________________________________________________________ 24
III. Définition de la campagne géotechnique : ___________________________________26
A. Recherche de données antérieures _______________________________________________26
B. Réalisation de profils géologiques ________________________________________________27
1. Projection des coupes de sols :_________________________________________________________ 27
2. Etude de la carte géologique et détermination des épaisseurs des couches de sols : ________________ 28
3. Récapitulatifs concernant les types de sols rencontrés. ______________________________________ 29
4. Détermination des différents niveaux d’eau à proximité des passages spéciaux : __________________ 31
C. Définition de la campagne géotechnique : _________________________________________32
1. Contenu : _________________________________________________________________________ 32
2. Clauses techniques : _________________________________________________________________ 32
3. Estimation du prix : _________________________________________________________________ 34
IV. Caractéristiques du projet concernant les passages par forage dirigé et microtunnelier _35
A. Technique du forage horizontal dirigé et choix concernant le projet ___________________35
1. Rappels : Types de sols rencontrés _____________________________________________________ 35
2. Problèmes rencontrés ________________________________________________________________ 35
3. Paramètres à respecter lors de la réalisation d’un forage dirigé horizontal _______________________ 36
4. Choix du type de technique ___________________________________________________________ 40
5. Calcul des forces de traction pendant la phase de tirage _____________________________________ 40
6. Choix de la machine de forage_________________________________________________________ 44
7. Calcul du temps de forage brut : _______________________________________________________ 45
8. Réalisation de fouilles _______________________________________________________________ 47
9. Caractéristiques de la pose de la conduite DN 700 et des gaines DN 100 ________________________ 49
10. Comparaison des tuyaux DN 700en acier et en fonte ductile _______________________________ 49
11. Forages dirigés : récapitulatif _______________________________________________________ 51
B. Technique du microtunnelage et choix concernant le projet __________________________52
1. Type de sols rencontrés :_____________________________________________________________ 52
2. Choix du type de marinage : __________________________________________________________ 52
3. Dimensionnement des tuyaux de fonçage ________________________________________________ 52
4. Station de fonçage intermédiaire _______________________________________________________ 64
5. Puits d’entrée et de sortie du microtunnelier ______________________________________________ 65
6. Massif de réaction __________________________________________________________________ 67
7. Choix des tuyaux ___________________________________________________________________ 68
8. Estimation de la durée des travaux______________________________________________________ 68
CONCLUSION _______________________________________________________________69
Bibliographie ________________________________________________________________71
Table des figures______________________________________________________________74
Index des tableaux ____________________________________________________________75
Annexes_____________________________________________________________________76
INTRODUCTION
Il m’a alors été demandé, dans le cadre de mon PFE, de poursuivre le travail qui a été
initié en 2005 et de réaliser l’Avant Projet Détaillé de ces trois passages spéciaux, l’ensemble
de mon travail devant par la suite permettre d’établir le dossier de consultation des
entreprises concernant ces travaux.
Après une brève description du projet général au sein duquel s’inscrit mon PFE, les
techniques de forages dirigés et de microtunnelage seront détaillées. Il sera alors montré
qu’il est indispensable pour étudier un projet concernant ce type de travaux, de connaître
avec une bonne précision les types de sols rencontrés lors des forages. Les notions de
contrôle et suivi de trajectoire et de fluides de forage ne seront abordés que brièvement.
Une troisième partie expliquera alors comment, à partir de sondages antérieurs, j’ai
pu reconstituer les différentes couches de sol présentes au niveau de ces passages. Afin de
confirmer ces hypothèses et d’obtenir des données plus précises sur les sols rencontrés pour
que les entrepreneurs puissent adapter au mieux les techniques de forage utilisées, il sera
nécessaire dans la suite de l’étude du projet de réaliser des sondages et des essais de sols
complémentaires au droit des passages spéciaux. Cette partie de mon rapport décrira
également brièvement la campagne géotechnique complémentaire que j’ai définie en ce
sens.
Enfin, la dernière partie, rassemblera l’ensemble des caractéristiques et des choix
techniques propres aux trois passages spéciaux étudiés. Il sera notamment expliqué quels
sont les avantages et les inconvénients des canalisations en fonte ductile et en acier pour
ces trois passages.
I. Description du projet
L’eau potable qui alimentera les différents villages desservis par la conduite posée entre
Grosbous et Junglinster provient du barrage d’Esch-Sur-Sûre.
L’ eau du barrage, après traitement est pompée au réservoir d’Eschdorf, situé entre Esch-
Sur-Sûre et Grosbous, et coule par gravitation vers les différentes zones à alimenter.
L’eau potable est distribuée moyennant un réseau d’adduction d’une longueur approximative
de 125 km.
• Préizerdaul (Bettborn )
• Grosbous
• Useldange
• Vichten
• Boevange/Attert
• Bissen
• Mersch
• Lintgen
• Lorentzweiler
• Fischbach
• Junglinster
Figure I-5 Plan de situation du passage par forage dirigé au niveau de la Route du Nord
0 50 mètres
Figure I-6 Passage par forage dirigé au niveau de la ligne CFL et de l'Alzette
0 50
mètre
Plusieurs variantes ont été analysées par le bureau d’études SGI il y a deux ans. Plusieurs
techniques et plusieurs tracés ont été comparés. Il est alors ressorti de l’Avant Projet
Sommaire que ces franchissements imposaient d’utiliser des techniques de construction
spécifiques et adaptées aux obstacles rencontrés, à savoir les techniques de forages dirigés
et de microtunneliers. Les travaux de forage horizontal dirigé concerne les deux premiers
tronçons et ceux de microtunnelage uniquement le dernier.
Les techniques et les tracés retenus (cf. plans de situation et profils en long en Annexe C)
ont été évalués comme étant les plus avantageux du point de vue technique, écologique et
financier [18,19].
Comme il a déjà été mentionné, l’étude du projet sur lequel j’ai participé durant mon PFE a
commencé il y a environ sept années chez SGI. Néanmoins l’ingénieur ayant réalisé l’Avant-
Projet Sommaire concernant les passages spéciaux par forage dirigé ou microtunnelier ne
fait plus partie de l’entreprise.
Les documents mis à ma disposition ont été plusieurs classeurs rassemblant son travail.
Cette personne étant germanophone, beaucoup de ses documents sont en allemand, ce qui
n’a pas facilité ma tâche.
Lorsque j’ai débuté mon PFE au sein de SGI, l’étude du projet concernant la
conduite d’eau potable entre Préizerdaul et Junglinster en tranchée ouverte était dans sa
phase finale. Les tracés ainsi que les différents ouvrages étaient définis. Les soumissions
concernant le terrassement et les ouvrages étaient en cours de réalisation et devaient être
prêtes au mois de mars 2007. Le bureau d’étude prévoyait que le terrassement commence
au mois de juillet et la construction des ouvrages courant septembre 2007. Durant mon PFE,
le choix concernant le matériau à utiliser a été décidé : la fonte ductile.
En ce qui concerne les trois passages spéciaux de la conduite par forage dirigé ou
microtunnelier, l’avant-projet sommaire avait déjà été réalisé.
L’objectif de mon PFE était de continuer les études réalisées au niveau de ces trois passages
spéciaux et d’établir l’Avant-Projet Détaillé. Les résultats obtenus à l’issue de mon PFE
devant permettre ainsi de passer directement à l’étape des études suivantes, à savoir
l’élaboration du « dossier de consultation des entreprises ».
F.
Les différentes étapes de mon travail de fin d’études ont été les suivantes :
A. Recherche bibliographique
Les travaux sans tranchée comportent de nombreuses techniques qui s’utilisent aussi bien
pour la mise en place d’installations nouvelles : microtunnelage, forage dirigé grande ou
moyenne distance, fusée pneumatique, battage de tube… que pour le remplacement de
conduites usagées : éclatement de conduite, mange tube….
L’utilisation de ces techniques permet sans conteste de réduire les coûts sociaux des travaux
traditionnels de pose de réseaux en site urbain [2]:
• La Discrétion : Les accès des riverains aux commerces n'est pas perturbé.
• L'Equilibre : Les rivières et les réserves naturelles sont particulièrement sensibles aux
tranchées qui bouleversent l’équilibre du milieu. Les techniques de construction sans
tranchée permettent d’éviter ces agressions.
• Le Gaspillage : Lorsqu’une tranchée est excavée, le volume extrait doit être remplacé
par des matériaux dits “nobles” extraits de carrières. Outre le fait que leur coût est
élevé, ces matériaux se raréfient. Il s’agit donc d’un gaspillage de richesses. Les
techniques sans tranchée ne nécessitent quasiment plus de matériaux nobles.
C.
1. Introduction
La méthode du forage dirigé permet de réaliser des installations sans tranchée sur des
longueurs pouvant aller jusqu’à 1700 m.
2. Techniques
• Le forage horizontal dirigé à sec [29,30]: pour des sections inférieures à 200 m et
des longueurs d’application allant jusqu’à 240ml.
• Le forage horizontal dirigé humide : pour des sections de 100 à 1200 mm et des
longueurs d’application pouvant atteindre 1700 ml.
Compte tenu des longueurs des forages horizontaux dirigés concernant mon projet de fin
d’études, je ne me suis intéressée par la suite qu’à la technique du forage horizontal dirigé
humide, appelé par la suite simplement forage dirigé.
a) Etudes préliminaires
Une opération de forage horizontal dirigé bien planifiée inclue les études préliminaires de la
zone où passera la conduite. Il s’agit notamment de déterminer la nature des sols rencontrés
mais également d’identifier de détecter les réseaux existants. L’application de bentonite
pouvant soulager le forage pilote et la traction de la conduite, l’expérience a prouvé que la
technique du forage dirigé ne peut pas se faire dans des conditions de sol difficiles avec des
composantes à gros grains, des inclusions de rocher importantes ou des déblais de
matériaux de construction.
Cette tête est équipée de buses permettant l’injection d’eau ou de boue de forage. Cette
dernière joue plusieurs rôles : lubrifier l'outil, consolider le tunnel et favoriser l'évacuation
des déblais.
Au fur et à mesure de la progression de l'ensemble, des tiges, d'une longueur variable selon
la foreuse, sont ajoutées.
Pendant cette étape la trajectoire est suivie et contrôlée. Une sonde émettrice, placée à
l'intérieur de la tête de forage permet en effet de communiquer en permanence à
l'opérateur, en surface, des informations concernant sa profondeur, sa position, son
inclinaison et son orientation.
La transmission des informations se fait par ondes électromagnétiques. Ces informations
permettent à l'opérateur de guider le forage. En effet, la partie antérieure de la tête n'étant
pas symétrique, il est possible de modifier sa trajectoire en exerçant une poussée sans
rotation du train de tiges. Dès que la modification du cap souhaité est obtenue, il suffit de
reprendre la rotation pour que la trajectoire de la tige redevienne rectiligne.
d) Alésage
(1) Principe
Une fois que le forage pilote a été réalisé, la tête de forage est démontée. Un aléseur adapté
à la nature du sol et au type de conduite à poser est installé à l'extrémité du train de tiges.
Le forage pilote est alors agrandi en fonction du diamètre des tuyaux à installer. Selon la
nature du terrain et le diamètre de la canalisation, un ou plusieurs alésages successifs sont
nécessaires pour arriver au diamètre définitif. Le paragraphe (IV-3-c-2) explique comment
déterminer les séquences d’alésage.
Les aléseurs, tout comme la tête de forage, lors du forage pilote, sont équipés de gicleurs
d'injection de boue de forage.
Le choix du type d’aléseur à utiliser dépend du type de terrain traversé. Il existe différents
modèles, chacun étant plus particulièrement adapté à un type de sol.
L’aléseur à ailettes est adapté aux matériaux homogènes (argile, sable compact). Il est muni
de dents qui les découpent en copeaux et les mélangent au liquide de forage, formant ainsi
une boue. Celle-ci est ensuite évacuée facilement vers l’arrière.
e) Le tirage du tuyau
Préalablement à cette phase, les tuyaux sont assemblés et contrôlés en surface. Le mode
d’assemblage dépend du type de tuyaux : par exemple, les tuyaux en acier sont soudés
alors que les tuyaux en fonte sont assemblés à l’aide d’un système de verrouillage. La
conduite ainsi réalisée est ensuite mise en place sur une rampe de tirage équipée de
rouleaux ou mise en flottaison à l’intérieure d’une tranchée remplie d’eau. Ces différents
dispositifs ont pour but de diminuer les frottements lors du tirage.
Lorsque l’alésage final est terminé, la canalisation, qui peut être soit la conduite finale, soit
une gaine destinée à recevoir une ou plusieurs conduites, est attachée derrière l’aléseur et
est ensuite tractée jusqu'au point d'entrée. Moyennant des outils et une mise en œuvre
adaptés, il est possible de tirer plusieurs conduites simultanément, évitant ainsi la pose d’un
fourreau.
4. Fluides de forage
Les fluides de forage utilisés lors d’un forage horizontal dirigé ont plusieurs rôles [3]:
• Maintenir les déblais en suspension et assurer leur évacuation par voie hydraulique,
• Garantir la stabilité du forage et consolider les parois du trou de forage,
• Lubrifier et refroidir les outils et trains de tiges
• Faciliter le creusement
Les fluides de forage sont soit des bentonites, soit des polymères hydrosolubles. Leurs
compositions dépendent principalement de la nature du terrain.
Selon les quantités à utiliser, les entrepreneurs peuvent décider de ne travailler qu’avec des
fluides de forage propres ou alors de mettre en place un poste de traitement et de recyclage.
En général, les boues de forage passent tout d’abord à travers des tamis vibrants qui
séparent les sables puis les limons de la fraction fine. Puis des cyclones éliminent les
éléments les plus fins par centrifugation. Après vérification de sa composition chimique, Le
fluide ainsi obtenu peut alors être réutilisé.
D.
Le microtunnelage
1. Définition
La Société Internationale des Travaux Sans Tranchées ( ISTT) définit le terme microtunnel
de la façon suivante : « Tunnel réalisé par poussage d'une conduite ayant un diamètre
nominal intérieur ne permettant pas le passage d'un homme, et construit par une méthode
mécanisée d'excavation du sol avec un marinage sorti par le microtunnel lui-même. »
2. Introduction
Les canalisations mises en place sont le plus souvent en béton armé. Néanmoins d’autres
matériaux sont utilisés, de façon plus marginale : l’acier, le grès et le plastique renforcé par
du verre (PRV).
• Réseaux d’eau potable : le matériau généralement mis en œuvre est le béton armé
avec âme tôle,
• Réseaux d’assainissements ou de transport d’eau pluviale : Suivant le fluide
transporté, les conduites sont généralement en béton armé et quelquefois en PRV,
• Gaines techniques pour des câbles ou conduites : ces ouvrages sont considérés
comme des fourreaux non visitables.
Tout comme le forage dirigé, cette technique permet de réaliser des travaux sans tranchées
mais sa mise en œuvre est différente. En effet, contrairement au forage dirigé, le forage
s’effectue à partir d’un puits et la trajectoire du microtunnelier est le plus souvent
horizontale. Il est possible cependant de réaliser des profils en long inclinés montant ou
descendant avec des inclinaisons allant jusqu’à 10 %.
3. Principe
• méthode traditionnelle
par blindage bois ou
métallique ;
• rideaux de palplanches ;
• havage de buses préfabriquées ; Figure II-14 Photo d'un puits d'entrée
• parois moulées
• jet grouting ;
• béton projeté avec ou sans clouage.
Pour les puits circulaires, les dimensions minimales sont généralement de 3,50 m pour des
microtunneliers de diamètre inférieur à 800 mm et 5 à 11 m pour des diamètres supérieurs
à 800 mm.
Progressivement, des tuyaux, de longueur égale à l’allongement des vérins de poussée sont
introduits dans le puits d’entrée et l’ensemble forme de la tête d’attaque et des tuyaux est
poussé par les vérins. Les éléments s’emboîtent alors pour former la canalisation.
c) Guidage de la trajectoire
Il existe plusieurs différents types de machine pour creuser des tunnels de diamètre compris
entre 400 et 1800 mm:
• Les machines sans confinement : à front ouvert
• Les machines à pression de terre : qui utilisent le terrain excavé mélangé à de l’eau
enrichie ou non de polymères .
• Les machines à pression de boue : qui injectent une boue à base de bentonite au
front de taille afin de tenir le terrain excavé
• Les machines de creusement en roche dure : dont la tête du microtunnelier est
renforcée par l’adjonction de molettes.
Ce qui les différencie également les systèmes de microtunnelage est la façon dont sont
transportés les déblais de la chambre de concassage vers la surface : le marinage. Celui-ci
s’effectue en effet, à l’intérieur des tuyaux posés de trois manières différentes :
a) Marinage pneumatique
Les déblais sont aspirés du front de taille vers un réservoir étanche par une dépression d’air
créée par une pompe à vide. Ce type de marinage peut être utilisé dans les sols non-
cohérents à peu cohérents (terrains argilo-graveleux) et dans des terrains qui se situent au
dessus de la nappe phréatique. Il convient mal aux sols cohérents (argiles compactes) qui
obturent le tuyau d’aspiration. Ce marinage peut néanmoins être utilisé dans ce type de sols
si on l’associe à l’injection d’eau sous haute pression ou d’air comprimé au niveau des outils
pour découper les terrains, mais son efficacité est sensiblement diminuée. Ce type de
marinage est très peu utilisé en France.
Les déblais sont évacués de la chambre d’abattage à l’aide d’une vis d’Archimède vers un
tapis roulant ou directement dans un wagonnet situé dans le puits de poussée. Ce type de
marinage peut être utilisé dans les sols non-cohérents et dans les argiles raides. Le diamètre
des grains pouvant être excavés dépend du diamètre intérieur des tuyaux foncés. Le
maximum est en général de 70 mm. Le diamètre de la vis doit être adapté au diamètre
maximal des grains, et ce, afin que leur transport s’effectue sans problème.
1 Roue de coupe
2 Outils
3 Chambre de concassage
4 Vis de concassage
5 Buses d’injection d’eau
6 Roulement principal
7 Entraînement de la roue de coupe
8 Vérin de poussée
9 Vis de marinage
10 Cible
11 Rayon laser
12 Bloc de vanne
Figure II-15 Principe d'un microtunnelier à marinage à vis (AVN 800-1200 Herrenknecht)
c) Marinage hydraulique
Les déblais sont mis en suspension dans un fluide en circulation et sont ensuite évacués vers
l’extérieur. Le fluide injecté dans la chambre d’abattage peut être de l’eau claire ou de la
bentonite. La suspension est évacuée à travers les tuyaux de marinage jusqu’à un bac de
décantation où les déblais sont séparés du fluide. Le fluide ainsi obtenu est ensuite réutilisé
comme liquide de marinage. Ce type de marinage est bien adapté aux terrains granulaires
(sables et graviers) et dans les limons. Il peut être utilisé dans les terrains argileux
plastiques (présentant des risques de collages et conduisant au colmatage de la chambre
d’abattage et/ou à l’obturation des canalisations de marinage) avec un fluide de marinage et
des additifs tels que les polymères appropriés au type de terrain rencontré.
1 Roue de coupe
2 Outils
3 Chambre de concassage
4 Buse d’injection
5 Roulement principal
6 Entraînement de la roue
de coupe
7 Joint d’articulation
8 Vérin de poussée
9 Conduite de marinage
10 Conduite d’alimentation
11 Cible
12 Rayon laser
13 Bypass
14 Bloc de vanne
Figure II-16 Principe d'un microtunnelier à marinage hydraulique (AVN 250-700 Herrenknecht)
d) Récapitulatif
Argiles
Machines à Peu
Galets Graviers Sables Limons Plastiques
marinage plastiques
(IP>30)
(IP<30)
Hydraulique ** ** ** ** ** *
A vis O * ** ** * O
Pneumatique O ** ** ** * *
Tableau II-3 Choix des machines en fonction des types de terrain à excaver
Quelque soit le type de marinage utilisé, la tête de la machine est munie d’une roue de
coupe et d’un cône de concassage. Les outils de la roue de coupe permettent l’abattage du
terrain sous l’action conjuguée de la rotation et de la poussée. Le cône de concassage réduit
les blocs importants en morceaux suffisamment petits pour qu’ils puissent être transportés
par le circuit de marinage.
Les têtes de coupe doivent être choisies par l’entrepreneur en fonction du type de sol
rencontré et adapté aux fonctionnalités recherchées.
Si le type de sol rencontré est constitué d’argiles, la tête de coupe doit permettre d’éviter le
collage des argiles. En effet, pour un indice de plasticité IP supérieur à 30 environ, les
copeaux de terrain découpés par la tête ont tendance à s’agglomérer, formant alors un
mélange pâteux. Ceci conduit alors à une augmentation du couple de rotation de la tête,
voire des bouchons dans celle-ci et le système de marinage. Pour les sols cohérents (limons,
argiles, marnes), les roues de coupe sont munies d’outils appelés « couteaux » ou « pics »
capables de découper le terrain rencontré.
Le broyeur n’est dans ce type de sol nécessaire que si l’argile présente de gros blocs. La tête
de coupe est généralement très ouverte afin que le terrain puisse bien entrer dans la
chambre, notamment s’il s’agit d’argiles collantes qui ont tendance à s’agglomérer. Des
buses d’injection peuvent, pour faciliter l’évacuation des argiles collantes, injecter de l’eau
sous haute pression sur la roue et dans la chambre d’abattage afin d’éviter le collage de
l’argile et le colmatage du circuit de marinage.
Pour les terrains rocheux ou contenant de gros blocs, les têtes de coupe sont munies de
molettes, qui, sous l’action de la poussée broient la roche.
Dans l’objectif de minimiser les risques dus au type de sol rencontré et de juger
définitivement sur la faisabilité du projet il est nécessaire de réaliser une analyse plus
approfondie du sol. Il m’a donc été confié de définir une campagne géotechnique
complémentaire. Elle doit permettre, à partir des résultats obtenus, de rédiger un mémoire
de synthèse géotechnique qui sera par la suite joint au dossier de consultation d’entreprises
(DCE) avec les résultats de la campagne (sondages, essais…). Celui-ci devra résumer les
conditions géotechniques du projet tout en signalant et délimitant les points sur lesquels des
incertitudes demeurent. Plus le dossier géologique remis aux entreprises est complet, plus
les marges pour aléas incorporées dans leur devis seront petites.
Lors de l’étude d’une pose de réseaux par des travaux sans tranchées, il faut consulter des
documents antérieurs pour :
Les emplacements des différents réseaux ont déjà été défini lors de l’étude initiale par mon
prédécesseur, la première étape de mon travail a alors consisté à rassembler des
informations sur les études de sols déjà réalisées le long du tracé de la conduite.
Aucun bâtiment ne se trouvant à proximité des passages spéciaux, les surcharges à calculer
seront uniquement dues à la circulation.
Grâce aux descriptions de coupes de sols réalisés lors de précédents sondages et de la carte
géologique, on peut établir une estimation des profils géologiques se situant au niveau des
différents passages spéciaux.
Les sondages situés à proximité des passages spéciaux, effectués pour SGI, en moyenne de
3 pour chaque passage, ne descendaient pas assez en profondeur. Les conclusions faites
uniquement avec ces informations auraient été trop imprécises. Les informations données
par le service géologique du laboratoire des Ponts et Chaussées luxembourgeois, notamment
les descriptions de coupes de sols issues de sondages existants plus profonds et plus
proches des passages spéciaux ont alors été d’une grande aide et ont permis d’avoir une
vision plus claire des différents types de sols rencontrés.
La carte géologique est une carte topographique sur laquelle sont reportées en
couleur des informations sur les terrains de surface (lithologie, âge) et sur les structures.
Elle est utile pour estimer les différentes épaisseurs des couches de sols.
Pour réaliser cette étude, je me suis basée sur la carte géologique établie en 1983
par le service géologique de l'Administration des Ponts et Chaussées luxembourgeois (Feuille
n°8, Mersch 1 :25000).
Après l'étude des différentes coupes de terrain fournies par cette carte, j'ai fait l’hypothèse
que toutes les couches de terrain étaient sub-horizontales (très faible pendage SE) dans les
calculs de leurs épaisseurs. On peut ainsi à partir de coupes géologiques, en connaissant
l’altitude de la base et du toit d’une couche, déterminer approximativement son épaisseur.
L’épaisseur de la couche de terrain que l’on souhaite connaître est alors déterminée en
effectuant la moyenne des épaisseurs trouvées sur les différentes coupes.
A l’aide de la carte géologique, il est également possible de déterminer à quelles
profondeurs se situent les différentes couches géologiques. Ceci nous permet ainsi de savoir
quels types de formations sont susceptibles d’être rencontrés au cours des forages.
Les profils géologiques réalisés grâce aux sondages effectués en 2002 sont alors un moyen
de vérifier si les hypothèses faites quant aux types de formations que l’on pourrait
rencontrer sont exactes.
a) Passage spécial par forage dirigé sous la route N7, la route du Nord et le
Wellerbaach
Le forage dirigé se situe dans le Keuper moyen. Les coupes effectuées d’après la carte
géologique indiquent pour cette formation une épaisseur d’environ 82 m. Le toit du Keuper
moyen se situe à une altitude d' environ 277 m au niveau du Beisenerbierg (proche du
passage). On peut donc estimer que sa base se situe à une altitude d'environ 195 m. Le
forage dirigé atteignant à son niveau le plus profond la cote 203 m, on peut donc supposer
que la totalité du forage va se trouver dans le Keuper moyen caractérisé par les formations
suivantes:
• Marnes rouges gypsifères et Grès à roseaux : grès dolomitique gris-vert avec
intercalations de lentilles conglomératiques et de marnes, vers le toit marnes rouges-
grises, rares bancs de grès ; gypse, concrétions calciques.
• Keuper à pseudomorphoses de sel : alternance de marnes rouges et vertes et de grès
avec niveaux gréso-conglomératiques en partie fortement dolomitiques.
Les couches se situant en dessous du keuper moyen 1, dont les probabilités d’être
rencontrées sont faibles, sont respectivement la dolomite limite et les marnes bariolées.
Le forage dirigé traverse également ces formations sous le Wellerbaach. S'agissant d'un
ruisseau, l'épaisseur des alluvions y est négligeable.
b) Passage spécial par forage dirigé sous la ligne CFL, l’Alzette, la route N9
et la rue « Am Sprangert »
D’après la carte géologique, le forage dirigé va s’effectuer en grande partie dans les
alluvions mais ni la carte, ni les sondages actuels ne nous permettent de déterminer
l'épaisseur de ces alluvions. Il faudra donc réaliser des sondages plus profonds qui
dépassent la profondeur du forage pour déterminer l'épaisseur de ces alluvions. En l'absence
d'alluvions, les terrains traversés par le forage seraient des marnes bariolées et du grès (à
préciser ).
Les sondages S23, S24, S26 et le LPC 18 indiquent que le forage s’effectuera dans
une couche d’argiles marneuses puis dans les marnes, ce qui est en cohérence avec la carte
géologique. Le sondage S24 est pris comme sondage de référence pour déterminer les
épaisseurs des différentes couches : couche d’argiles jusqu’à une profondeur de 7,60 m puis
couche de marnes
Tous les sondages S situés à proximité du tracé indiquent que le forage s’effectuera
dans les limons argileux puis dans les argiles limoneuses. Le sondage S32 est pris comme
référence pour délimiter les épaisseurs de couches : limons jusqu’à 7,90 m de profondeur
puis argiles. Le sondage LPC indique néanmoins la présence d’une couche de gravier puis de
grès à proximité de l’Alzette. La présence de ces couches sera à vérifier lors de la campagne
géotechnique complémentaire.
Figure III-2 Superposition des épaisseurs de couches calculées d'après la carte géologique avec les descriptions
des coupes de sols au niveau du passage par microtunnelier
Le niveau d’eau à proximité du Wellerbaach est fixé sécuritairement égal au niveau maximal
des plus hautes crues : 233,50 m (atteint le 23/03/2005).
A l’ouest de la route du Nord, le niveau de la nappe phréatique se trouve approximativement
à 5 m au dessous du terrain naturel, comme le montrent les sondages S23 et S24 (cf
Annexe E). En traçant ce niveau d’eau sur le profil géologique, on se rend compte que celui-
ci est le même que le niveau des plus hautes crues du Wellerbaach.
On constate d’après le plan de situation que le Wellerbaach passe également à l’Ouest de la
route du nord, à proximité de la zone PIPE (cf. paragraphe IV-B-8) du forage dirigé.
Néanmoins, après étude des courbes de niveaux, on se rend compte que le talus de la
rivière à cet endroit a un niveau inférieur au niveau du terrain naturel sur la zone PIPE.
Ainsi, les deux systèmes sont indépendants. La hauteur d’eau au niveau du forage dirigé
n’est donc pas influencé par ce bras de la rivière.
Par conséquent, le niveau d’eau à proximité de la route du Nord est fixé égal à 233,50 m.
Le niveau d’eau dans les terrains se situant sur ce passage peut être évalué sécuritairement
grâce à la connaissance de la limite de la zone d’inondation. Celle-ci se situe à environ
215,25 m d’altitude.
C.
1. Contenu
2. Clauses techniques
b) Essais à réaliser
c) Normes
Il n’existe pas de normes propres au Grand Duché de Luxembourg. Les normes applicables
au Luxembourg sont en priorité les normes européennes. Si aucune norme européenne
n’existe, les normes à appliquer sont les normes française (NF) ou allemande (DIN).
Le but de ces essais est de déterminer les caractéristiques géotechniques des terrains
rencontrés mais également de mettre en évidence des zones d’hétérogénéité.
3. Estimation du prix
Pour un projet de microtunnelage ou de forage dirigé, le coût des reconnaissances est égal à
5 à 15% de celui des travaux.
A l’aide des prix unitaires connus pour certains essais et prestations, on peut évaluer quel
sera le prix de la campagne géotechnique complémentaire à réaliser. Compte tenu des
essais demandés et de leur nombre, une première estimation montre que le coût de la
campagne géotechnique complémentaire s’élèverait à environ 120 550 euros HT.
Passage par forage dirigé Passage par forage dirigé Passage par
« Route du Nord » « Ligne CFL et Alzette » microtunnelier
« Contournement de
Junglinster »
31 450 € 43 730 € 45 370 €
D’après les sondages réalisés en 2002 et les informations fournies par le service
géologique du laboratoire des Ponts et Chaussées Luxembourgeois, les hypothèses selon
lesquelles les forages horizontaux dirigés s’effectueraient :
• Dans les limons argileux puis dans l’argile limoneuse pour le passage de la ligne CFL
et de l’Alzette,
• Dans de l’argile puis une couche composée de marnes et de grès pour le passage de
la Route du Nord,
ont été retenues pour l’étude.
2. Problèmes rencontrés
a) Choix du matériau
L’avant-projet sommaire a été réalisé en 2005 a opté pour le matériau acier pour la conduite
d’eau potable DN 700, qui semblait être le matériau choisi pour la conduite posée en
tranchée ouverte. Néanmoins, durant mon PFE (Avril 2007), l’entreprise Saint- Gobain Pont-
à-Mousson, fabricant de tuyaux en fonte ductile, a remporté le marché de la pose de la
conduite en tranchée ouverte. Il m’a alors été demandé de réaliser une comparaison entre
l’utilisation de l’acier et de la fonte ductile pour les trois passages spéciaux.
Les caractéristiques des deux types de tuyaux mis en concurrence sont les suivantes :
Le projet nécessite la pose d’une conduite d’eau potable DN 700 et de deux gaines en
PEHD DN 100.
Plusieurs techniques de mise en place peuvent être utilisées, selon le type de matériau
utilisé de différentes façons :
• Tirage des trois conduites simultanément avec (DN 700 en fonte ) ou sans fourreau
(DN 700 en acier ou en fonte)
• Réalisation de deux forages dirigés séparés l’un de l’autre de 2 à 3 m : l’un pour la
conduite DN 700 et un second pour les gaines en PEHD, le dernier pouvant suivre la
même trajectoire ou alors posé en tranchée ouverte sur quelques tronçons.
•
Le nombre de gaines en PEHD étant encore à déterminer par le Syndicat des Eaux du
Barrage d’Esch-Sur-Sûre lors de la réalisation de mon projet de fin d’études, je n’ai étudié
que le forage dirigé de la conduite d’eau potable DN 700 pour la détermination des efforts.
On étudiera successivement :
• Le rayon de courbure,
• La couverture,
• L’alésage.
a) Rayon de courbure
Pour déterminer la position de l’axe de forage, il faut connaître le rayon de courbure minimal
autorisé.
Il faut distinguer :
• Le rayon de courbure minimal autorisé vis à vis des tiges de forage. Celui-ci est
donné par le constructeur de tiges.
• Le rayon minimal autorisé pour les tubes à mettre en place.
Le rayon de courbure minimal autorisé étant alors donné par le plus grand des deux.
Pour une machine de forage maxi (cf. paragraphe 6 p.41), les rayons de courbure minimaux
des tiges vont de 120 à 200 m.
Dans le cas du projet, s’agissant d’une conduite en acier de diamètre DN 700, le choix peut
donc à priori être fait entre les deux formules. Afin de se placer en sécurité, il est plus
prudent de prendre comme rayon minimal pour les tubes :
3
Rmin =1400⋅ Da avec Da (en m)
En ce qui concerne les tuyaux en fonte ductile, de par leur système d’assemblage, le rayon
de courbure minimal vaut 172 m. Cette information provient de l’entreprise Saint-Gobain
Gussrohr [34].
Les résultats obtenus pour les tuyaux en fonte et en acier sont donnés dans le tableau IV-1.
On constate que le rayon de courbure minimal à respecter est beaucoup moins grand dans le
cas de la fonte que dans le cas de l’acier. Cela s’explique par le système de verrouillage des
tuyaux en fonte qui permet un déplacement des tuyaux les uns par rapport aux autres.
Les rayons de courbure choisis lors de l’avant-projet sommaire, étant de 900 m pour le
passage au niveau de la route du Nord et de 1000 m pour celui de la ligne CFL et de
l’Alzette, sont alors convenables.
b) Couverture
On constate que ces hauteurs de couverture, bien qu’un peu faibles au niveau du
Wellerbaach sont convenables car toutes supérieures à 5 m.
Des précautions seront à prendre au niveau du passage sous la voie ferrée pour assurer que
le terrain à ce niveau ne subisse aucune déformation. Les autorisations nécessaires devront
être demandées aux Chemins de Fer Luxembourgeois.
Pour des longueurs de forage supérieures à 300 m, le diamètre de l’alésage doit valoir, selon
les recommandations de la FSTT [3] et par sécurité 1.5 fois le diamètre de la conduite.
On constate alors que le diamètre d’alésage est moins important dans le cas d’une conduite
en acier que dans celui d’une conduite en fonte ductile.
Il est rare de ne réaliser qu’un alésage, correspondant au diamètre final du forage. Plusieurs
pré-alésages de diamètre progressifs sont donc effectués avant le diamètre du forage final.
La résistance d’un aléseur est proportionnelle à la surface travaillée. Etant donné que le
couple de la foreuse est constant, il faut alors choisir les fréquences d’alésage de sorte que
chaque aléseur rencontre la même résistance.
Le cas présenté dans le tableau IV-6 représente un cas idéal. Les séquences d’alésage
dépendent et sont à adapter selon le matériel disponible de l’entreprise qui réalisera le
forage dirigé.
La vitesse d’alésage va doit être compatible avec la capacité de la pompe à boue. Il faut que
le volume de boue injecté dans le tunnel soit suffisant pour remplir le volume creusé et
évacuer les déblais vers l’extérieur.
Généralement [1], un facteur de boue (nombre de volumes de boue nécessaire pour évacuer
un volume de terrain) égal à 3 est pris.
Qpompe
Ainsi va =
3 ⋅ Da
L’alésage ne doit pas être réalisé à une vitesse supérieure à va , sous peine de voir
l’effondrement du tunnel.
De même que pour la séquence d’alésage, je n’ai pas pu déterminer la vitesse d’alésage
pour les deux forages horizontaux dirigés. Celle-ci doit être définie par l’entrepreneur en
fonction des caractéristiques des pompes à boue qu’il possède.
A titre d’exemple, pour une pompe à boue de 145 l/min, en considérant pour chaque
séquence d’alésage une surface de 18 dm² cf. paragaphe (2)), on obtient une vitesse
d’alésage de 145/(3*18)=2,7 dm/min= 0,27 m/min.
Les aléseurs à ailettes, recommandé pour les sols homogènes, semble être bien adapté au
passage de la Route du Nord. L’aléseur à spirales compactant le serait pour le passage de
l’Alzette, notamment si la présence d’une couche de graviers est démontrée. Les aléseurs à
goujure et à piston, tous deux polyvalents sont également appropriés aux types de terrains
rencontrés lors des deux passages spéciaux par forage horizontal dirigé.
Il existe de nombreux autres types d’aléseurs, adapté à chaque type de terrain rencontré.
Leur choix reviendra à l’entrepreneur, en fonction des résultats obtenus lors de la campagne
géotechnique complémentaire.
Les deux passages de la conduite atteignant des longueurs de 305 et 350 m, la technique
choisie est celle du forage dirigé humide.
Il existe plusieurs méthodes pour calculer les forces de traction maximales qui sont
susceptibles de s’exercer au niveau de la tête de forage durant la phase de tirage . Les plus
utilisées sont les suivantes :
• La méthode selon la norme des Pays-Bas NEN 3651
• La méthode américaine AGA (American Gas Association)
Des logiciels ont été développé par Geodelft aux Pays-Bas et J.D Hair aux USA permettant
de calculer ces forces selon respectivement les méthodes ci-dessus.
De manière empirique, on peut dire que cette valeur maximale est atteinte juste avant la fin
de la phase de tirage, quand presque toute la canalisation se trouve à l’intérieur du trou.
Il existe d’autres méthodes et également des logiciels propres aux entreprises de forage
dirigé. La société HDI, par exemple, en possède un validé par des sociétés d’ingénierie et
par l’ENPC.
En ce qui concerne les tuyaux en acier, leur poids étant insuffisant, il est nécessaire de
ballaster la conduite durant la phase de tirage. Néanmoins, pour les conduite en fonte
ductile, un ballastage n’est pas nécessaire. La détermination des caractéristiques du
ballastage à mettre en place à l’intérieur de la conduite pendant la phase de tirage, étant du
ressort des entreprises de forages dirigés, je tiens à préciser que la démarche ci-dessous a
été illustrée uniquement pour des tuyaux en fonte ductile non ballastés.
T2 = T1 + R + RS ± WS ⋅ L ⋅ sin θ
avec
Figure IV-2 Détermination des forces de tirage pour une section rectiligne
T2 = T1 + 2R + RS ± WS ⋅ Larc ⋅ sin θ
L arc = R ⋅ α
Connaissant l’équation de la
courbe suivant laquelle se fait le
forage dirigé, on peut déterminer
pour chaque abscisse le coefficient
directeur de la tangente à la
courbe grâce à la dérivée. On peut
alors en déduire, pour chaque
abscisse, l’angle formé entre cette
tangente et l’horizontal, c’est à
dire l’angle θ.
Figure IV-3 Détermination des forces de tirage pour une
section courbe
L’ensemble des calculs pour la détermination des forces de tirage sont consignés en
Annexe H.
Tableau IV-7 Calcul des forces de traction selon la méthode de Huey, Hair et McLeod
Kögler et Lübber [8] proposent la formule suivante pour déterminer les forces de traction
durant la phase de tirage de la conduite :
F = (L + D − K ) ⋅ X
Cette formule est valable pour des longueurs de forage comprises entre 200 et 2000m et
des diamètres forés allant de 100 à 1500 mm, ce qui correspond au cas du projet.
D’où les résultats suivants, pour une conduite en acier de diamètre extérieur D = 711 mm :
La société Herrenknecht [10] utilise en règle générale la formule suivante pour évaluer les
forces de traction nécessaire d’une conduite :
F = ( D + L ) ⋅ 1 ,2
avec D et L représentant respectivement le diamètre de la conduite à poser en mm, et la
longueur du forage en m.
Tableau IV-9 Calcul des forces de traction selon la méthode de l’entreprise Herrenknecht
Tableau IV-10 Comparaison des forces de traction calculées au niveau de la ligne CFL et de l’Alzette
Le tableau IV-10 montre alors que la méthode donnant le résultat le plus proche de celui de
l’entreprise Saint-Gobain Gussrohr est la méthode de Kögler et Lübber.
Le passage de la route du Nord étant légèrement plus court que celui de la ligne CFL et de
l’Alzette, les forces de traction nécessaires au tirage de la conduite à cet endroit seront du
même ordre de grandeur au niveau des deux passages.
Les calculs selon Huey, Hair et McLeod estiment la valeur de la force de traction de la
conduite sans ballastage pour le forage dirigé concernant le passage de la route du Nord à
environ 869 kN et celui pour le passage de la ligne CFL et de l’Alzette à environ 1112 kN.
Ces forces de traction étant relativement proches, on peut émettre l’hypothèse que la
machine de forage utilisée sera la même pour les deux passages
Le tableau « Performances maximales » contenu dans les recommandations pour les forages
dirigés de la FSTT [3] donne une idée du diamètre maximal et de la longueur maximale du
forage pouvant être atteints pour une force de traction donnée dans des conditions
favorables. Compte tenu du diamètre de la conduite à poser et de sa longueur pour chacun
des passages, les forces de traction nécessaires pour les deux forages dirigés sont estimés,
pour les deux passages, supérieures à 400 kN, ce qui est cohérent avec les calculs effectués.
Les forces de traction ayant été évaluées précédemment à environ 869 et 1112 kN, il en
résulte que la machine de forage à utiliser pour les deux passages spéciaux est de type Maxi
(2500 kN). La nature des obstacles à éviter, la longueur du forage et de son diamètre
implique également d’après le tableau II-1, d’utiliser un tel type de machine.
Dans le cas le plus défavorable, pour un sol non-homogène avec des pierres dispersées, on a
f sol = 1.5. Pour un sol sableux, avec des graviers, légèrement cohérent, f sol =0.7.
Tableau IV-12 Temps de forage déterminé lors de l’avant-projet sommaire pour les différents passages par
forage dirigé
8. Réalisation de fouilles
Il est nécessaire de réaliser des fouilles à l’entrée et à la sortie du forage dirigé pour
permettre la récupération des boues de forage et par la suite le raccordement de la conduite
posée en tranchée ouverte avec celle tirée. Les fouilles auront lieux au niveau des zones
PIPE et RIG de chaque forage :
o La zone RIG est celle où l’on installe la machine de forage
o La zone PIPE se trouve à l’autre extrémité du forage, où sont assemblés les tuyaux
avant la phase de tirage.
D’après les informaions recueillies auprès de l’entreprise HDI, il s’avère que la hauteur des
fouilles prévues lors de l’avant-projet sommaire est trop élevée et que des fouilles de 1,50 à
2,00 m de profondeur sont suffisantes. L’emplacement des fouilles sera donc à déplacer par
rapport à l’avant-projet sommaire.
Terrain à excaver
Figure IV-4 Excavation au niveau de la zone RIG du passage « ligne CFL et Alzette »
Figure IV-5 Photo zone RIG Figure IV-6 Photo zone PIPE
La profondeur de la nappe phréatique considérée par la suite est conforme aux hypothèses
prises dans le paragraphe III-B-4. Ces dernières sont à confirmer par la campagne
géotechnique.
Dans le cas où les fouilles ne sont pas blindées, les recommandations de la fiche D114
intitulée de l’AAA (Association d’Assurance contre les accidents) [12] préconise de prendre,
par sécurité, un angle de talus égal à 45°.
Compte tenu de la hauteur des fouilles et de la nature des sols, en modélisant ces
excavations sur le logiciel DC- Fouilles (logiciel déterminant la stabilité des talus), on se rend
compte qu’elles ne sont pas stables. Elles nécessiteront donc la mise en place de blindage
type parois berlinoises.
La campagne géotechnique complémentaire fournira des données exactes sur les sols
rencontrés. Lorsque les caractéristiques des sols seront connus avec précision, le
dimensionnement du blindage ainsi que la stabilité des fouilles devront être effectués.
Plusieurs critères doivent être pris en considération pour le choix d'un tuyau. Il y a deux
types de critères différents, les critères techniques et les critères financiers.
• Le prix du matériau
• Le temps de pose
• La durée de vie du matériau
Pour ce projet, les deux matériaux à comparer pour la canalisation à poser par forage dirigé
sont l’acier et la fonte ductile dont les principales caractéristiques sont indiqués dans le
tableau suivant.
Ces deux types de canalisations ont des caractéristiques telles, qu’elles peuvent être utilisés
pour la pose en forages dirigés de conduites d’eau potable. Ces différentes caractéristiques
techniques sont données par les fabricants.
Tableau IV-14 Avantages et inconvénients de l’acier et de la fonte ductile pour les forages dirigés
On constate que les deux matériaux comportent tous deux des avantages et des
inconvénients. Les avantages de l’un étant les inconvénients des autres. Le choix est donc
difficile à opérer. Néanmoins, pour notre étude, la fonte ductile est mieux appropriée pour
assurer une homogénéité de la canalisation tout le long du tracé.
En choisissant comme matériau la fonte ductile pour la conduite DN 700, on obtient les
principales données suivantes pour les deux passages par forage dirigé :
B.
Les sondages réalisés en 2002 et ceux réalisés par le service géologie du laboratoire des
Ponts et Chaussées Luxembourgeois montrent que le passage du microtunnelier s’effectuera
dans les marnes avec présence de bancs de calcaire (à confirmer).
Compte tenu des hypothèses faites sur les types de sols rencontrés, le marinage retenu pour
le projet est le marinage hydraulique.
Il a été montré que la plupart du temps, la situation dimensionnante est celle durant les
travaux [22]. Les paragraphe ci-dessous décrira tout d’abord quelles sont les actions
générales à prendre en compte suivant la situation. Puis, le dimensionnement des tuyaux
durant la phase des travaux sera décrit dans une seconde partie. Enfin, le dernier
paragraphe vérifie que les tuyaux sont bien dimensionnés durant la phase de service de la
conduite.
Lorsqu’un microtunnel est creusé dans un sol, les contraintes dans le terrain situé autour de
la conduite sont perturbées car le sol se relâche du fait de l’ouverture de la cavité.
Terzaghi a déterminé, pour des canalisations posées en tranchées ouvertes, un modèle de
comportement permettant de connaître le nouvel état de contraintes.
Celui-ci suppose que le terrain situé au dessus de la conduite s’affaisse par rapport à deux
plans verticaux distants l’un l’autre d’une largeur b. Cette largeur est calculée en tenant
σ EV
H
Dans le cas du projet, en prenant ϕ= 30°, on obtient H> b .La FSTT recommande alors de
prendre, si la cohésion interne et l’angle de frottement sont connues avec précision, la
valeur de pression vertical σ EV = γ ⋅ b avec γ , le poids volumique du sol.
Les caractéristiques du terrain n’étant pas connues avec précision à ce stade de l’étude, la
pression verticale à prendre en compte par prudence est σ EV = γ ⋅ H .
σ EV = k1 ⋅ γ ⋅ (H − hw) + k2 ⋅ γ '⋅hw + γ w ⋅ hw
Deux valeurs de surcharges dues à la circulation routière sont à prendre en compte pour le
dimensionnement de la gaine de fonçage:
• Durant la phase d’installation de la conduite : la canalisation est posée à une
profondeur de 12 m environ. La circulation routière a lieu sur la N11.
• Durant la phase de fonctionnement : la canalisation se situe à des profondeurs
atteignant au minimum 2.50 m. La circulation routière a lieu sur la N11 et sur le
contournement de Junglinster.
b)
Pour des tronçons dont la longueur dépasse 70 m, les pics de poussée les plus importants
sont dus à l’augmentation du frottement au redémarrage fsup.
L’ensemble des calculs a été effectué dans ce paragraphe pour les tuyaux dimensionnés lors
de l’avant-projet sommaire. Il s’agit de tuyaux en béton armé de diamètre intérieur 1200
mm et de diamètre extérieur 1509 mm.
On appelle surcoupe la différence entre le rayon extérieur des tuyaux et celui de l’excavation
réalisée par la roue de coupe. La surcoupe prise est de 30 mm, selon les recommandations
de la FSTT.
La méthode de calcul utilisée pour déterminer si l’excavation est stable ou non est celle
proposée par la Pipe Jacking Association [16]. Elle permet d’évaluer la pression de
confinement requise σ T pour assurer la stabilité de la surcoupe.
L’excavation est stable si σ T est inférieure ou égale à 0.
Dans les sols cohérents, la stabilité à court terme est liée à la cohésion non drainée. La
pression qui est nécessaire pour maintenir l’excavation stable est donnée par la relation
suivante :
σ T = γ ⋅ ⎛⎜ H +
De ⎞
− T ⋅ C (en kPa)
⎝ 2 ⎟⎠ c u
Les coupes géologiques dont on dispose au niveau du passage par microtunnelier suggèrent
que son passage se fera au sein d’un sol cohérent raide à très raide.
Ouvry, Colas et Kastner, dans leur article « Estimates of lateral soil-pipe friction following
geotechnical tests and comparison of results with a monitorial microtunnel operation in fine-
grained sand » [15] donnent des valeurs moyennes indicatives pour ce type de sol :
cu =75 kPa
γ =20 kN/m³
La convergence élastique d’une excavation est donnée par les formules suivantes :
1 −ν s
2
∆v = ⋅ De ⋅ (3σ v − σ h )
Es
1 −ν s
2
∆h = ⋅ De ⋅ (3σ h − σ v )
Es
avec :
Es : module d’élasticité du sol,
νs :coefficient de Poisson du sol, =0.3
σ v = σ EV + γ ⋅ ⎛⎜
De ⎞
⎟ + qoinstallation
⎝ 2 ⎠
⎛ ⎞
σ h = K2 ⋅ ⎜ σ EV + γ ⋅ ⎛⎜
De ⎞
⎟ + qoinstallation ⎟
⎝ ⎝ 2 ⎠ ⎠
2
De
Il s’exprime selon la relation suivante : Rp =rp ⋅π ⋅
4
où De est le diamètre du trou excavé (en m)
rp est la valeur moyenne de résistance en tête maximale dans les argiles.
La FSTT a établi, d’après des résultats expérimentaux que rp =600 kPa sans
lubrification pour des argiles.
Pour De =1.509m , on trouve Rp ≈ 1200 kN
Des valeurs moyennes des frottements dus aux arrêts de fonçage ont été calculées lors du
Projet National Microtunnels sur différents chantiers. Pour des marnes faiblement sableuses,
les valeurs trouvées sont les suivantes :
Arrêt d’un week end Arrêt d’une nuit Arrêt < 3 heures
fsup (kPa) 2.4 1 à2 0.6 à 0.8
La valeur du frottement du aux arrêts de fonçage la plus défavorable est atteinte lors d’un
arrêt d’un week end. Cette valeur est de ce fait prise pour déterminer la poussée totale.
On trouve ainsi, ∫f sup dS ≈ 1080 kN
Ainsi, dans le cas du projet, on se rend compte que la poussée totale maximale n’est pas
atteinte lors de la reprise du fonçage.
(4)
Lorsqu’ils sont mis en place par fonçage, les tuyaux sont soumis à deux types d’action :
• Les actions transversales (poids des terres, surcharges…)
• Les actions longitudinales (efforts de poussée)
Les tuyaux supportent en effet une poussée maximale. Celle-ci est fonction :
• De la surface de contact entre les tuyaux
• Du désalignement des tuyaux, ce qui crée un excentrement des efforts de poussée :
En effet, lors de la mise en œuvre, la poussée est appliquée axialement sur le dernier
tuyau ou sur un tuyau de fonçage intermédiaire. La force de compression axiale,
transmise d’un tuyau à un autre par un matériau répartiteur de poussée disposé
entre les tranches d’extrémité, engendre des contraintes de compression dans la
section transversale de chacun des tuyaux. La pose d’une canalisation par fonçage
n’étant jamais parfaitement rectiligne, les faces de poussées ne sont que rarement
d’équerre. Ceci conduit alors à un excentrement de la poussée d’un tuyau à l’autre et
à une répartition non uniforme des contraintes dans les parois des tuyaux.
La poussée maximale admissible a été calculée pour différents tuyaux en béton armé DN
1200.
(i) Principe
Ac = (de - di ) ⋅ π
4
La force de poussée théorique admissible maximale Fj max est calculée en supposant qu’elle
est perpendiculaire aux tranches d’extrémité (absence de déviation et faces de poussée
toutes parfaitement d’équerre) et en appliquant à fck un coefficient de sécurité de 0.6.
Il n’y a pas de jeu entre deux tuyaux adjacents, le matériau répartiteur de poussée
absorbant toute déviation. La formule à appliquer pour le calcul de la force de poussée
admissible est :
Cette norme a repris la norme allemande ATV A161 et propose la formule suivante pour
calculer la poussée maximale admissible par les tuyaux :
σ 0 Pthéorique
Pmax = ⋅ où σ maxm est la contrainte maximale marginale
σ maxm f
σ 0 est la contrainte répartie de façon uniforme dans le cas
d’une poussée théorique résultante centrée
L ‘Annexe L consigne la vérification des contraintes axiales pour différents tuyaux de fonçage
en béton armé de diamètre intérieur 1200 mm.
On constate que les résultats trouvés sont cohérents, la poussée admissible calculée d’après
la norme française se trouvant entre celles calculées pour l’angulation fermée et pour
l’angulation ouverte dans le cas du document combiné « tuyaux en béton ».
Tableau IV-15 Comparaison des contraintes maximales selon la norme utilisée (tuyaux de
fonçage SCHÄFER BETON)
La contrainte maximale dans le tuyau calculé d’après la norme NF EN 295-7 constitue donc
une valeur moyenne convenable pour le projet.
(d) Conclusion
On se rend compte que la poussée totale est trop importante pour les tuyaux. La poussée
nécessaire pour mettre en place la gaine en béton armé, qui correspond à une contrainte de
2,5 Mpa (calculé au paragraphe IV-3-b-3) dépasse la poussée maximale admissible de la
gaine DN 1200.
Afin d’y remédier, il est alors nécessaire d’intercaler une station intermédiaire de poussée
dans le train de tuyaux afin de diminuer la poussée exercée par la station principale sur les
tuyaux de fonçage (cf paragraphe 4. Station de fonçage intermédiaire ci-après).
D’après la FSTT, les contraintes dues au terrain, à la nappe phréatique et aux surcharges en
un point quelconque d’origine y par rapport à l’axe de la conduite ont les expressions
suivantes :
On vérifie alors que toutes deux sont bien inférieures à la contrainte admissible du béton (10
à 18 Mpa)
En conclusion, on peut dire qu’en mettant en place une station de poussée intermédiaire,
les tuyaux retenus en phase d’avant-projet sommaire de diamètre extérieur 1509 mm
(qualité de béton C40/50) conviennent.
Les stations de poussée intermédiaires [17] sont constituées de vérins hydrauliques et d’un
anneau de répartition d’efforts installé dans un tuyau métallique intercalé en cours de
tronçon. Le banc de poussée et les vérins de la station de poussée intermédiaire agissant de
façon alternée permettent ainsi de faire progresser la conduite en « accordéon ». (les vérins
hydrauliques de la stations non active étant bloqués afin que les efforts soient transmis au
bâti de poussée). Les efforts de poussée sont ainsi répartis sur plusieurs trains de tuyaux.
Une fois le microtunnelage terminé, les vérins sont démontés et la continuité intérieure du
revêtement en béton rétablie.
Compte tenu du coût des installations de chantier pour la mise en œuvre de parois moulées
et du fait qu’il est obligatoire au Luxembourg de recycler la bentonite utilisée lors de la mise
en œuvre des parois moulées, cette technique de construction s’avère alors trop chère et est
écartée du choix pour le projet. La traversée d’éventuels bancs de calcaires très durs rend la
technique de construction par battage ou vibrofonçage de palplanche elle aussi inapplicable
dans le cas du projet. Par élimination, les puits de sortie et d’entrée du microtunnelier seront
donc construits par la technique des puits sécants. (cf. figure IV-14)
Dans le cas du puits de sortie, un diamètre analogue au puits de départ a été choisi. Ceci
permettra le raccord de la canalisation posée en profondeur à celle posée en tranchée
ouverte.
Compte tenu du manque d’informations sur les types de sols rencontrés, seul un
dimensionnement grossier peut être établi. Cette démarche a uniquement été réalisée pour
le puits de sortie du microtunnelier, de 11 m de profondeur.
Par simplification, le sol situé au niveau des puits d’entrée et de sortie du microtunnelier a
été décomposé en trois couches :
• Sable argileux jusqu’à 337 m
• Marnes calcaires de 337 à 329 m
• Argile de 329 à 324 m
Pour un puits circulaire composé de pieux sécants de 0.88 m de diamètre, muni d’une poutre
de chaînage et d’une poutre de contournement; le logiciel DC-Talus indique une longueur de
fiche de 6.96 m (cf. Annexe M)
Il a été défini [18] que les puits auraient une forme circulaire, cette forme s’appliquant
d’avantage, suite à la répartition symétrique et régulière des efforts internes.
On démontre alors, cf. Annexe M, que la forme du puits nécessite de ne mettre en place que
des armatures minimales.
La norme allemande DIN 1536 donne les valeurs d’armatures minimales dans des pieux :
Tableau IV-16 Valeurs minimales d’armatures dans des pieux selon la norme allemande DIN 1536
D’où, pour un pieu de 0.88 m de diamètre et de surface 0.608 m², la surface d’armature
minimale à mettre en place dans chaque pieu est de 25 cm².
Des calculs précis devront être réalisés pour les deux puits lorsque les résultats de la
campagne géotechnique complémentaire seront connus.
6. Massif de réaction
Les tuyaux sont poussés dans le puits d’entrée du microtunnelier à l’aide de vérins.
L’effort de réaction dans les vérins qui se réparti sur le massif de réaction ne doit pas
dépasser l’effort de butée mobilisable dans le terrain.
L’effort admissible de poussage Vadm peut être calculé selon la formule ci dessous, détablie
par Stein [23]:
Kp ⋅γ ⋅b
Vadm =
2.F
[h3² + h3 ⋅ (2 ⋅ h2 + h1)]
où Kp = 3 est le coefficient de butée
γ =20 kN/m³, le poids volumique des terrains
b, la largeur du massif
F, un coefficient de sécurité pris égal à 1.5
h1 , h2 et h3 , les paramètres décrits sur la figure ci-
contre.
Vadm =6067 kN
Figure IV-16 Manchons en acier au niveau du système de verrouillage d’un tuyau en fonte ductile
Les hypothèses prises pour l’estimation de la durée des travaux sont les suivantes :
Selon ces hypothèses la durée des travaux serait approximativement de 56 jours (cf. Annexe
L)
CONCLUSION
Trois tronçons de la conduite d’eau potable DN 700, entre les villes de Préizerdaul et
Junglinster seront mis en place par les techniques de travaux sans tranchée :
o Entre Bissen et Mersch, le passage de la Route du Nord inclus celui de la route
nationale N7 et du ruisseau Wellerbaach s’effectuera par forage dirigé sur une
longueur de 305 m,
o Entre Pettingen et Mersch, le passage de la ligne CFL et l’Alzette , inclus celui de la
route nationale N9 et de la rue Am Spangert s’effectuera par forage dirigé sur une
distance de 352 m,
o Au niveau de Junglinster, le passage sous le futur contournement de Junglinster,
inclus celui de la route nationale N11 s’effectuera par microtunnelier sur une distance
de 95 m.
Ces deux techniques ont été choisies lors de l’avant-projet sommaire comme étant les plus
appropriées d’un point de vue technique, écologique et financier.
La technique du microtunnelage permet la pose de canalisations par tronçons rectilignes au
dessous des obstacles à franchir et nécessite la construction de deux puits pour l’entrée et la
sortie du microtunnelier. La technique du forage horizontal dirigé permet, elle, d’obtenir un
tracé courbe de la conduite .
A ce jour, une étude détaillée concernant ces passages spéciaux a été réalisée et une
campagne géotechnique complémentaire définie. Le premier point a permis d’apporter des
compléments par rapport à l’étude d’avant-projet sommaire, notamment en ce qui concerne
les types de sols rencontrés au droit des passages spéciaux. Certains problèmes ont été
soulevés, par exemple le choix du type de matériau ou encore la technique de construction à
utiliser pour les puits du microtunnelage. Le second, quant à lui, doit permettre de passer à
l’étape suivante : la consultation des bureaux d’études en ingénierie géotechnique.
Les prédictions concernant les différents types de sols rencontrés au niveau de ces passages
spéciaux montrent que ceux-ci s’effectueront :
o Dans les argiles et les marnes pour le passage par forage dirigé de la Route du Nord,
o Dans les limons et les argiles pour le passage par forage dirigé de l’Alzette et de la
ligne CFL et de l’Alzette,
o Dans les marnes calcaires pour les travaux par microtunnelier.
Il ressort de l’avant-projet détaillé que le matériau fonte ductile serait celui le plus approprié
pour la conduite d’eau potable DN 700. Les propriétés de la fonte ductile, mais également
l’obtention d’une homogénéité de la canalisation le long du tracé, expliquent ce choix. Il a
alors été montré que les tuyaux en fonte ductile type K10 développés par la société Saint-
Gobain Gussrohr conviendraient pour la réalisation de ces tronçons.
On a pu voir qu’il serait préférable de modifier le tracé de la conduite au niveau des puits
d’entrée et de sortie du microtunnelier, de sorte que le raccord avec la conduite posée en
tranchée ouverte se fasse à l’extérieur des puits. Ceci nécessitera, certes, des terrassements
plus importants à l’extérieur des puits, mais évitera la mise en place de dispositifs de
soutènement de la canalisation à l’intérieur des puits. De plus, cela permettra de diminuer
les dimensions du puits de sortie, qui ne servira alors plus qu’à récupérer le microtunnelier.
Les perspectives de mon étude sont tout d’abord de lancer la campagne géotechnique.
Un mémoire de synthèse géotechnique devra par la suite être rédigé, d’après les résultats
obtenus. Il précisera les caractéristiques des sols dans lesquels s’effectueront les passages
spéciaux et indiquera les zones d’incertitudes et/ou susceptibles de nécessiter des
précautions particulières durant la phase des travaux.
Des calculs détaillés pour le dimensionnement des puits d’entrée et de sortie du
microtunnelier devront également être menés dès que les données géotechniques des sols
seront connus.
Les procédures à respecter et les autorisations concernant ces travaux devront être
demandées, notamment auprès de l’ Administration de la Gestion de l'Eau et de
l’Environnement et des Chemins de Fer Luxembourgeois.
La suite logique de mon PFE est ,enfin, de rédiger le dossier de consultation des entreprises
spécialisées dans les travaux sans tranchée
Bibliographie
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[3] F.S.T.T., (French Society for Trenchless Technology), Forages dirigés, Lavoisier,
2003, 202p.
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1995, 24p.
[7] F.S.T.T., Objectifs et moyens des études de sol pour les projets de microtunnels,
Cahiers techniques de la F.S.T.T. n°1, Mai 1994, 12 p.
[8] STEIN D.,Grabenloser Leitungsbau , Verlag Ernst & Sohn, 2003, 1144p.
[9] Huey, Hair, McLeod, Chapter 5- Pulling Load and Pipe Stress Analysis, 2005, 15p.
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[12] AAA (Association d’Assurance contre les Accidents), Fouilles de terrassement talutées,
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microtunnels, 1995, 77p.
[17] Concrete Pipe Association of Australasia Pipe Jacking, Jacking Design guidelines,
1990, 13 p.
[19] CREUTZ P, Etude comparative des techniques de réalisation des passages spéciaux
« Route du Nord » et « Vallée de l’Alzette » - Rapport final de l’avant-projet, 2005,
48p
[21] Annexe B : Calculs de résistance mécaniqu pour le fonçage des tuyaux, Document
combine « Tuyaux en béton » constitué de la norme EN 1916 et du Document
National d’Application luxembourgeois de l’EN 1916
[22] F.S.T.T., Etat de l’art et recommandations pour le dimensionnement des tuyaux pour
microtunnelage, Cahiers techniques de la F.S.T.T. n°2, Septembre 1994, 18 p.
[24] F.S.T.T., Glossaire des princiapux termes utilisés dans le domaine des additifs pour
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[25] F.S.T.T., Travaux sans tranchée : Pose de canalisations par forage dirigé, Atelier 7,
Septembre 2001, 11 p.
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[29] CHIRULLI R., La tecnologia del directional drilling a secco, Strade e autostradde 6-99,
p 28 à 33.
[30] ISTT, Dry Directional Drilling – A new Challenge, Nodig International vol. 7, 2000, p
12 à 13.
[32] HEUERTZ M., HEYART H.,Les alluvions de l’Alzette entre Pettange et Moesdorf
(Mersch) et leur contenu préhistorique, Musée d’histoire naturelle Luxembourg, 1966,
p.269 à 296
[34] Présentation des tuyaux en fonte ductile par l’entreprise Saint Gobain Gussrohr du
8/05/2007
Sites Internet :
o http://www.contactenvironnement.com
o http://www.univ-savoie.fr
o http://www.herrenknecht.com
o http://www.meyer-polycrete.com
o http://www.ditchwitch.com
o http://www.huxtedtunneling.com
o http://www.microtunneling.com
o http://www.maxscherle.com/
o http://www.istt.com/
o http://www.fstt.org
o http://www.no-dig-pipe.com
ANNEXES