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FREMONT
Objectifs du TP :
Observer l’influence des conditions aux limites sur les signaux réfléchis en bout de câble.
Matériel à disposition :
1 GBF, 1 oscilloscope, 1 multimètre, 1 câble coaxial à étudier, 1 câble coaxial « classique », connecteurs
BNC, 2 bouchons de 50 Ω, 1 boîte à décades de résistances, fils
Introduction
Les câbles coaxiaux sont utilisés comme moyen de transmission d’informations. Ils sont conçus pour
transmettre des signaux sans trop d’atténuation et pour assurer une protection contre les perturbations
extérieures. On les utilise notamment pour les câbles d’antenne de télévision, pour transmettre des signaux
audio-numériques, ainsi que pour des interconnexions dans les réseaux informatiques.
Un câble coaxial est formé de deux très bons conducteurs, de même longueur , l’un entourant l’autre.
L’un est un conducteur massif de rayon R1 , appelé l’âme du conducteur. L’autre est un conducteur cylindrique
creux de rayon intérieur R2 et de rayon extérieur R3 , appelé la gaine du conducteur. L’espace inter-conducteur
comporte un isolant. En pratique, la gaine est reliée à la masse tandis que l’âme « véhicule » le signal utile.
On adopte ici un modèle bifilaire du câble coaxial, dans le cadre duquel la portion de câble coaxial de
longueur dz est équivalente au quadripôle de la figure 2, où L et C désignent respectivement l’inductance
linéique et la capacité linéique du câble coaxial. V z, t correspond alors au potentiel électrique de la section
d’abscisse z de l’âme du câble à l’instant t , et i z, t à l’intensité du courant qui traverse cette même section.
Expliciter le système d’équations aux dérivées partielles vérifié par les fonctions V z, t et i z, t .
En déduire les deux équations aux dérivées partielles, découplées, vérifiées par la fonction V z, t d’une
part, puis par la fonction i z, t d’autre part. Commenter.
# Présentation générale
Le câble étudié dans ce TP, appelé câble A par la suite, est un câble de grande longueur ( est voisine de
100 m), de type RG 58C/U.
Quelle est la nature du matériau isolant placé entre l’âme et la gaine du câble A ?
2 0 r
C
ln R2 R1
r désigne la permittivité diélectrique relative de l’isolant placé entre les deux conducteurs
Sachant que la permittivité diélectrique relative du polyéthylène vaut 2,25 pour une fréquence égale à 1 kHz,
contrôler la pertinence de ce modèle et en déduire une estimation de l’incertitude sur la valeur de C .
Ce même modèle permet également d’aboutir à l’expression théorique de l’inductance linéique du câble A
0
L
2 ln R2 R1
En déduire la valeur théorique de la célérité c des signaux dans le câble A. Cette valeur est-elle compatible avec
les informations fournies par la fiche technique ?
Il s’agit ici de mesurer la longueur du câble A grâce à la mesure de sa capacité totale en régime
statique. On utilise pour cela les multimètres numériques présentant la fonction capacimètre.
Le principe de la mesure d’une capacité par ce type de multimètre est décrit dans le document suivant
(adaptation de : http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/electro/capacim.html) :
Pour un condensateur idéal, si la durée de la charge est t , la charge finale vaut Q I t Vréf et donc
I t
. La mesure de se ramène donc à une mesure de temps. Pour un condensateur réel, il faudrait en
Vréf
toute rigueur tenir compte du courant de fuite.
Pour effectuer la mesure, il faut utiliser un dispositif qui réalise dans l’ordre les opérations suivantes :
quand la tension atteint la valeur de référence choisie, arrêt du comptage du temps et de la charge.
Les appareils commerciaux affichent directement la valeur de la capacité. Les plus évolués effectuent
automatiquement le choix de la gamme de mesure (i.e. de la valeur du courant constant de charge). La précision
de la mesure est de quelques %.
Lorsque l’on branche le capacimètre fonctionnant sur le principe précédent entre l’âme et la gaine du câble
A, justifier que celui-ci se comporte comme un condensateur de capacité CA,tot C .
Un générateur de fonctions pouvant fournir des impulsions (on le notera alors GI) ou des signaux
classiques, notamment sinusoïdaux (on le notera alors GBF). Son impédance interne est Rg 50 .
Un câble coaxial classique pour les prises de tension à l’oscilloscope, de longueur 1 m environ,
d’impédance caractéristique égale à 50 Ω, appelé câble C.
oscilloscope
GI
voie 1 voie 2
câble C
bouchon de 50 Ω
té
Régler le générateur pour qu’il délivre des impulsions rectangulaires en sélectionnant la fonction
Pulse, puis effectuer les réglages suivants : Period = 0,01 s, HiLevel = 2 V, LoLevel = 0 V,
PulseWidth = 100 ns, EdgeTime = 5 ns.
# Réalisation de la mesure
Remplacer le bouchon de 50 Ω par une des extrémités du câble A, l’autre extrémité restant ouverte.
# Présentation du montage
oscilloscope
GBF
voie 1 voie 2
câble C
bouchon de 50 Ω
z
0
câble A
On admet que le bouchon de 50 Ω placé en sortie du câble permet de simuler un câble semi-infini dans le
domaine z 0 .
Visualiser les signaux obtenus. A quoi est dû le déphasage observé entre ces signaux ?
Mesurer pour chaque fréquence f figurant dans le tableau ci-dessous le retard temporel t du signal
en sortie du câble par rapport au signal en entrée. En déduire la célérité c2 associée.
t (en ns)
c2 (en m.s-1)
On reprend le montage précédent, dans lequel on remplace le bouchon de 50 Ω en sortie du câble par un
court-circuit.
Faire varier la fréquence f du GBF à partir de 500 kHz. Qu’observe-t-on à l’entrée du câble coaxial ?
Interpréter soigneusement ces observations.
Enlever le court-circuit en sortie du câble et laisser cette extrémité en circuit ouvert. Reprendre les
observations précédentes. Interpréter.
1. Un soupçon de théorie
Supposons que l’on génère dans le câble une onde de tension progressive dans le sens des z croissants,
de la forme V z, t F z ct (où F est une fonction définie sur , dérivable au moins deux fois).
1 V z, t
i z, t F z ct
Zc Zc
Quelle est la relation entre i z, t et V z, t dans le cas où l’onde est progressive dans le sens des z
décroissants ?
Un générateur d’impulsions, branché à l’entrée du câble en z 0 , délivre, comme onde incidente, une
impulsion unique. On admet que ce signal peut être modélisé par la fonction F , de sorte que
Vinc z, t F z ct . Lorsque cette impulsion incidente parvient en z , elle se réfléchit ; on note ainsi
Vréfl z, t le signal réfléchi. On admet de plus qu’il n’y a pas de réflexions multiples entre les deux extrémités
du câble.
Expliciter les conditions aux limites que doivent vérifier les signaux V z, t et/ou i z, t , en z , dans
les trois cas suivants :
Vréfl , t
On définit le coefficient de réflexion en tension en z par . Dans le cas où l’extrémité
Vinc , t
z est reliée à une résistance R , montrer que :
R Zc
R Zc
2. Approche expérimentale
# Réalisation de la mesure de Z c
# Un peu d’interprétation
Quel est l’intérêt d’avoir une impédance de sortie Rg 50 pour les générateurs utilisés en travaux
pratiques ?
Pourquoi les signaux réfléchis ne sont-ils pas à nouveau réfléchis dans le sens des z croissants lorsqu’ils
parviennent en z 0 ?
# Approche expérimentale
Parmi les observations effectuées précédemment, quelles sont celles qui remettent en cause le modèle
du câble présenté en figure 2 ?
Proposer, puis mettre en œuvre, un protocole permettant de confirmer (ou d’infirmer) les taux
d’atténuation annoncés dans la fiche technique du câble A. Commenter les résultats obtenus.
# Amélioration du modèle
Dans la réalité, les signaux s’atténuent à cause de la résistance des conducteurs en cuivre, et de la
conductance de l’isolant (l’isolant n’étant jamais exactement parfait). Pour tenir compte de ces éléments, on
considère que l’élément de câble z, z dz possède, en plus de son inductance et de sa capacitance, une
résistance rdz due au caractère imparfait des conducteurs (prenant en compte à la fois la résistance de l’âme et
celle de la gaine) et une conductance gdz , entre l’âme et la gaine (donc en parallèle du condensateur de capacité
Cdz ), due au caractère imparfait de l’isolant.
A partir des données de la partie A, estimer les valeurs de r (résistance linéique du câble A) et de g
(conductance linéique du câble A).
2V 2V V
z, t LC z, t gL rC z, t rgV z, t
z 2
t 2 t
Comparer les ordres de grandeur des différents termes de l’équation précédente, puis en proposée une
« version simplifiée ».
Caractériser la dispersion et l’atténuation des signaux dans le câble prévues par ce modèle.
Remarque : Il faudra attendre que le chapitre sur la dispersion et l’absorption des ondes ait été traité en cours
pour pouvoir répondre à cette dernière question… Encore un peu de patience !