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But de la manipulation
Ce TP a pour objectif de s’initier au dimensionnement d’une unité d’osmose inverse pour le
dessalement de l’eau de mer. Le dimensionnement se fera à l’aide d’un logiciel WinFlows fourni par
Suez Water Technologies. L’étudiant sera amené à concevoir l’unité, de calculer les surfaces des
membranes nécessaires ainsi que la puissance des pompes.
I. Rappel théorique
I.1 Schéma de principe d’une unité d’osmose inverse
Les principaux éléments (pompe haute pression, pressure vessel, modules membranaires) d’une unité
d’osmose inverse sont représentés par la figure 1.
Alimentation
- Une pompe haute pression est nécessaire pour augmenter la pression au-delà de la pression
osmotique de l’eau de l’alimentation. La pression à l’entrée de l’OI est généralement entre 55
et 85 bar valeur qui dépend de la température et de la salinité de la solution d’alimentation.
- La vanne sur la ligne du rétentat sert à régler la pression transmembranaire.
- Le « pressure vessel » est un terme en anglais qui signifie tube pression. C’est un support de
membranes qui peut contenir plusieurs éléments membranaires (figure 2).
Le nombre d’éléments membranaire par « Pressure Vessel » est généralement de 6 mais il peut aller
jusqu’à 7 ou 8.
Les membranes d’osmose inverse sont généralement des membranes spiralées (figure 3).
Le module spiralé comporte des feuilles de membranes déposées les unes sur les autres et intercalées
entre elles par des espaceurs. Ces feuilles sont enroulées autour d’un tube central percé pour la
récupération du perméat. Chaque deux feuilles de membranes sont attachées, sur le bord, des trois
cotés par des joints de colle pour former une pochette, le quatrième coté est collé sur le tube central
du perméat. Les couches actives se trouvent à l'extérieur des pochettes. Les espaceurs localisés entre
deux pochettes ont deux fonctions, former un espace pour la circulation tangentielle de l'eau du côté
alimentation et promouvoir des turbulences dans cet écoulement (pour minimiser la polarisation de
concentration).
Il existe plusieurs dimensions de modules spiralés mais les plus courantes sont 80*40 pouces soit une
surface filtrante standard par élément de 37 m2 (400 ft2).
Les tubes de pression (pressure vessel) sont alors arrangés en parallèle pour les besoins de l'installation
(figure 4)
I.3 Le colmatage
Le colmatage est un phénomène indésirable qui modifie les propriétés intrinsèques de la membrane.
Il se produit soit à la surface de la membrane soit à l’intérieur des pores en bouchant partiellement ou
totalement ces derniers et entraine ainsi une diminution des performances du système.
L’entartrage se produit lorsque la limite de solubilité des composés inorganiques est dépassée
(sursaturation). Des dépôts de cristaux, principalement, de carbonate de calcium (CaCO3), de
l'hydroxyde de magnésium (Mg(OH)2) ou encore de sulfate de calcium se forment à l’interface de la
membrane.
La formation de tartre doit être évitée pour maintenir un fonctionnement correct des installations.
L’un des moyens de prévention du tartre est l’ajout d’acide qui induit une décarbonatation du milieu.
La méthode la plus utilisé pour évaluer le potentiel de colmatage d’une eau est le SDI (Slit Density
Index). Elle consiste en la filtration d’un échantillon d’eau de mer à travers une membrane de 0,45
µm à une pression transmembranaire de 2,07 bar.
𝑡1
(1 − ⁄𝑡 ) × 100
2
𝑆𝐷𝐼15 =
𝑡
Avec
I.3 Le prétraitement
Le prétraitement est le meilleur moyen de préserver les membranes d’osmose inverse contre
l’encrassement et donc d’augmenter leur durée de vie.
Les étapes de prétraitement doivent être adaptées aux caractéristiques de l’eau d’alimentation afin
de réduire la turbidité et l’indice de colmatage SDI. Après prétraitement, ces deux paramètres doivent
être respectivement inferieurs à 0,1 NTU et 3.
Le prétraitement conventionnel
Antitartre : L’addition d’acide comme l’acide sulfurique est nécessaire pour la décomposition des
bicarbonates et empêcher ainsi l’entartrage par CaCO3
Déchloration : Les membrane d’OI étant sensible à la présence du chlore, il est indispensable
d’effectuer une déchloration de l’eau en amont des modules membranaires. Cette étape est effectuée
soit par ajout de réactif chimique tel que le bisulfite de sodium soit par filtration sur du charbon actif.
Le prétraitement à membrane
Un intérêt croissant s’est porté sur l’utilisation de procédés membranaires basse pression telles que
l’ultrafiltration (UF) pour remplacer toute la chaine d’étapes citée précédemment. L’UF, par rapport
au prétraitement conventionnel, présente l’avantage d’une plus faible consommation de produits
chimiques ainsi d’une capacité de fonctionnement avec une eau d’alimentation de qualité variable.
-les turbopompes : les grosses installations d’osmose inverse utilisent des systèmes à turbine pour
récupérer jusqu’à 40% de l’énergie perdue dans le rejet. La turbo-pompe est installée en série avec la
pompe HP (fig. 5).
-Les turbines Pelton : Dans ce cas, la turbine est accouplée au moteur (à double sortie d’arbre) de la
pompe HP (fig.6)
La qualité de l’eau requise pour une eau potable selon l’OMS est représentée dans le tableau 2.
Systèmes à 3 passes
III Résultats
[1] Pierre Corsin, Cédric Masson, les pompes hautes pression adaptées aux usines de
dessalement d’eau de mer par osmose inverse, l’eau, l’industrie, les nuisance N°265, p 57-61