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FR 2/21 (Loi de finances pour 2021 : paru le 31/12/2020) (extraction)

56Baisse de la CVAE et du taux du plafonnement de la CET en


fonction de la valeur ajoutée

Loi art. 8

L'article 8 de la loi prévoit, à compter des impositions dues au titre de 2021, une baisse de la CVAE à
hauteur de la part de cette cotisation revenant aux régions, soit 50 % (CGI art. 1599 bis, 3°). En
contrepartie de la suppression de cette part, les régions se voient attribuer une fraction du produit
de la TVA.
Ce texte prévoit, en outre, un abaissement du taux du plafonnement de la CET en fonction de la
valeur ajoutée.
La CVAE est réduite de moitié

La réduction de moitié de la CVAE est réalisée par une division par deux du taux d'imposition et du
montant de la cotisation minimale. Le dégrèvement de 1 000 € prévu en faveur des petites
entreprises est corrélativement diminué de moitié.
Taux d'imposition

En vertu de l'article 1586 ter, II-2 du CGI, le taux d'imposition à la CVAE est fixé à 1,5 %.
Toutefois, les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxe n'excède pas 50 000 000 € bénéficient,
en application de l'article 1586 quater, I du même Code, d'un dégrèvement dont le montant varie en
fonction du chiffre d'affaires. Ce dégrèvement aboutit en pratique à une exonération de cotisation
lorsque le chiffre d'affaires est inférieur à 500 000 € et à une taxation de la valeur ajoutée à un taux
variable selon le chiffre d'affaires lorsque le chiffre d'affaires est compris entre 500 000 € et 50 000
000 €.

À compter des impositions dues au titre de 2021, le taux d'imposition est, pour toutes les entreprises,
réduit de moitié.
Ainsi, il est fixé à 0,75 % pour les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxe est supérieur à 50
000 000 €.
Pour celles dont le chiffre d'affaires n'excède pas ce seuil, le taux effectif d'imposition, après
application du dégrèvement, est le suivant :
Montant du CA hors taxe Taux effectif d'imposition

< 500 000 € 0%

500 000 € ≤ CA ≤ 3 000 000 € 0,25 % × (CA - 500 000 €) / 2 500 000 €

3 000 000 € < CA ≤ 10 000 000 € 0,45 % × (CA - 3 000 000 €)  / 7 000 000 € + 0,25 %

10 000 000 € < CA ≤ 50 000 000 € 0,05 % × (CA - 10 000 000 €) / 40 000 000 € + 0,7 %

Exemple
Chiffre d'affaires hors taxe = 2 700 000 €.
Taux effectif d'imposition 2021 = 0,25 % × (2 700 000 € - 500 000 €) / 2 500 000 € = 0,22 % (contre 0,44 %
en 2020 à chiffre d'affaires égal).
Dégrèvement complémentaire pour les petites entreprises

En vertu de l'article 1586 quater, II du CGI, la CVAE calculée d'après le taux effectif d'imposition est
dégrevée d'un montant complémentaire de 1 000 € lorsque le chiffre d'affaires hors taxe de
l'entreprise est inférieur à 2 000 000 €.
Corrélativement à la réduction de moitié du taux d'imposition, le montant de ce dégrèvement
complémentaire est divisé par deux. Il est donc fixé à 500 € à compter des impositions dues au titre
de 2021.
Montant minimum minimal de CVAE

L'article 1586 septies du CGI prévoit que la CVAE due par les entreprises dont le chiffre d'affaires hors
taxe excède 500 000 € ne peut être inférieure à 250 €.
Le montant de cette cotisation minimale est, lui aussi, réduit de moitié à compter des impositions
dues au titre de 2021. Il est donc égal à 125 €.
Mesures de coordination

Seuil d'assujettissement aux acomptes de CVAE

En vertu de l'article 1679 septies du CGI (CET-III-22730 s.), les entreprises dont la CVAE de l'année
précédant celle de l'imposition est supérieure à 3 000 € doivent verser :
-  au plus tard le 15 juin de l'année d'imposition, un premier acompte égal à 50 % de la CVAE ;
-  au plus tard le 15 septembre de l'année d'imposition, un second acompte égal à 50 % de la CVAE.
La cotisation retenue pour le paiement des acomptes est calculée d'après la valeur ajoutée
mentionnée dans la dernière déclaration de résultat exigée à la date du paiement des acomptes. Le
cas échéant, le montant du second acompte est ajusté de manière à ce que le premier acompte
corresponde à la valeur ajoutée mentionnée dans la déclaration de résultat exigée à la date du
paiement du second acompte.

Compte tenu de la réduction de moitié du montant de la CVAE, le seuil d'assujettissement aux


acomptes est divisé par deux et est donc fixé à 1 500 €.
Cette mesure s'applique pour la première fois aux acomptes dus au titre de 2022, à verser les 15 juin
et 15 septembre 2022.
À noter
Bien entendu, la cotisation retenue pour déterminer le montant des acomptes sera, dès les acomptes
dus au titre de 2021, calculée en tenant compte du nouveau taux d'imposition fixé par le présent
article.
Exonérations facultatives de CVAE

En vertu du II de l'article 1586 nonies du CGI, lorsque des établissements peuvent être exonérés de
CFE par délibération d'une commune ou d'un établissement public de coopération intercommunale
(EPCI), les départements et les régions peuvent, par délibération, exonérer leur valeur ajoutée de
CVAE pour sa fraction taxée à leur profit (CET-III-1810).
Le III du même article prévoit que les établissements pouvant être exonérés de CFE en l'absence de
délibération contraire d'une commune ou d'un EPCI à fiscalité propre sont, sauf délibération
contraire de la collectivité territoriale ou de l'EPCI applicable à la fraction de la valeur ajoutée taxée
à son profit, exonérés de CVAE (CET-III-1840).

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La part régionale de la CVAE étant supprimée, les régions n'auront dorénavant plus de pouvoir de
délibération en ce qui concerne cette cotisation. Le présent article supprime en conséquence la
mention des régions dans le II de l'article 1586 nonies du CGI.
Le III de l'article 1586 nonies, quant à lui, n'est pas modifié puisqu'il ne vise pas expressément les
régions, mais il devient sans objet pour celles-ci.
Ces dispositions s'appliquent à la CVAE due par les redevables au titre de 2021 et des années
suivantes.
Répartition de la CVAE entre les collectivités territoriales

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Corrélativement à la suppression de la part régionale de la CVAE, le présent article modifie, en toute


logique, la clé de répartition du produit de cette cotisation entre les communes (CGI art. 1379, I-5°) et
les départements (CGI art. 1586, I-6°) (LOC-I-220 s.).
Ainsi, il double la fraction de la CVAE revenant aux communes et celle revenant aux départements,
qui passent donc respectivement de 26,5 % à 53 % et de 23,5 % à 47 %.
Ces dispositions s'appliquent à la CVAE due par les redevables au titre de 2021 et des années
suivantes et versée par l'État aux communes, le cas échéant aux établissements publics de
coopération intercommunale, ainsi qu'aux départements à compter de 2022.

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Le II de l'article 1586 du CGI prévoit, par dérogation à l'article 1599 bis, 3° du même Code, que le
département de Mayotte perçoit à la fois la part départementale et la part régionale de la CVAE, soit
une fraction égale à 73,5 % de cette cotisation.
Le présent article abroge ces dispositions dérogatoires, devenues sans objet compte tenu de la
suppression de la part régionale de la CVAE. Comme les autres départements, le département de
Mayotte percevra dorénavant uniquement la part départementale de la CVAE (soit 47 % du produit de
cette cotisation), conformément aux dispositions de l'article 1586, I-6° du CGI (n° 11).
Réclamations relatives aux cotisations versées en 2020 et 2021

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En application des articles 344 duodecies et suivants de l'annexe III au CGI, les régions devraient
normalement percevoir en 2021 la part des cotisations de CVAE qui leur revient au titre de 2020
(décalage d'un an). Il en va de même en ce qui concerne le département de Mayotte pour la part
régionale des cotisations de CVAE lui revenant.
Toutefois, dès lors que ces collectivités vont recevoir à compter de l'année 2021 une fraction du
produit de la TVA en contrepartie de la suppression de la part régionale de la CVAE, le présent article
prévoit que les cotisations susvisées ne leur seront pas versées, mais seront affectées au budget
général de l'État.
Il précise qu'en dépit de cette affectation dérogatoire les réclamations afférentes à la CVAE acquittée
au cours des années 2020 et 2021 demeureront régies comme en matière d'impôts directs locaux.
Il en résulte notamment que ces réclamations devront être formées dans le délai d'un an prévu pour
ces impôts par l'article R 196-2 du LPF.
Taxe pour frais de chambres de commerce et d'industrie

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La taxe pour frais de chambres de commerce et d'industrie (CGI art. 1600) est constituée notamment
d'une taxe additionnelle à la CVAE, due par les entreprises dont le chiffre d'affaires hors taxe est
supérieur ou égal à 500 000 €. Elle est égale à 1,73 % du montant de la CVAE (FR 2/20 inf. 71 n° 6 p.
172).

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Afin d'éviter que la baisse de 50 % du montant de la CVAE ne se traduise par une réduction de moitié
de la taxe additionnelle et de préserver ainsi les ressources des chambres de commerce et
d'industrie, le taux de cette taxe est doublé à compter des impositions établies au titre de 2021. Il est
ainsi fixé à 3,46 %.
Autres mesures

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Le présent article abroge les I bis, II et VI, 2-c de l'article 1586 sexies du CGI, qui prévoyaient une
entrée progressive dans l'imposition à la CVAE des mutuelles, unions et institutions de prévoyance et
des personnes exerçant une activité de location ou de sous-location d'immeubles nus (CET-III-9000 s.
et CET-III-15130).
Ces mesures ont pris fin en 2014 pour les mutuelles, unions et institutions de prévoyance et en 2018
pour les loueurs et sont donc caduques.
Le taux du plafonnement de la CET en fonction de la valeur ajoutée est abaissé

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En application de l'article 1647 B sexies du CGI, la CET de chaque entreprise est plafonnée à 3 % de sa
valeur ajoutée. Lorsque la cotisation excède ce plafond, l'excédent peut faire l'objet, sur demande du
redevable, d'un dégrèvement.
En l'absence de modification de ce plafond, le gain en impôt résultant de la réduction de moitié de la
CVAE pourrait être neutralisé en tout ou partie.
Afin de donner plein effet à la mesure de réduction, le présent article abaisse à 2 % le taux du
plafonnement à compter des impositions dues au titre de 2021.
CET-III-3000 s. et CET-IV-200 s. ; MF n° 44000 s. et MF n° 44100 s.
TEXTE

Article 8. - I. - Le CGI est ainsi modifié :


1° Au 5° du I de l'article 1379, le taux : « 26,5 % » est remplacé par le taux : « 53 % » ;
2° L'article 1586 est ainsi modifié :
a) Au 6° du I, le taux : « 23,5 % » est remplacé par le taux : « 47 % » ;
b) Le II est abrogé ;
3° À la fin du 2 du II de l'article 1586 ter, le taux : « 1,5 % » est remplacé par le taux : « 0,75 % » ;
4° L'article 1586 quater est ainsi modifié :
a) Le I est ainsi modifié :
-  au début du second alinéa des b et c, le taux : « 0,5 % » est remplacé par le taux : « 0,25 % » ;
-  au second alinéa du c, le taux : « 0,9 % » est remplacé par le taux : « 0,45 % » ;
-  au second alinéa du d, au début, le taux : « 1,4 % » est remplacé par le taux : « 0,7 % » et le taux : «
0,1 % » est remplacé par le taux : « 0,05 % » ;
-  à la fin du premier alinéa du e, le taux : « 1,5 % » est remplacé par le taux : « 0,75 % » ;
b) Au II, le montant : « 1 000 € » est remplacé par le montant : « 500 € » ;
5° L'article 1586 sexies est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa du I, la référence : « II » est remplacée par la référence : « II bis » ;
b) Les I bis et II et le c du 2 du VI sont abrogés ;
6° À la fin de l'article 1586 septies, le montant : « 250 € » est remplacé par le montant : « 125 € » ;
7° À la première phrase du II de l'article 1586 nonies, les mots : « et les régions » sont supprimés ;
8° Le 3° de l'article 1599 bis est abrogé ;
9° Le second alinéa du 1 du III de l'article 1600 est ainsi rédigé :
« Son taux est égal à 3,46 %. » ;
10° Au dernier alinéa du I de l'article 1647 B sexies, le taux : « 3 % » est remplacé par le taux : « 2 % » ;
11° Au premier alinéa de l'article 1679 septies, le montant : « 3 000 € » est remplacé par le montant : «
1 500 € ».
(…)
V. - A. - Par dérogation au 3° de l'article 1599 bis du CGI dans sa rédaction antérieure à la présente loi,
la fraction de 50 % de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises mentionnée au même 3° et
versée à compter de 2021 est perçue au profit du budget général de l'État.
B. - Par dérogation au 3° de l'article 1599 bis et au II de l'article 1586 du CGI dans leur rédaction
antérieure à la présente loi, une part de la fraction de 73,5 % de la cotisation sur la valeur ajoutée des
entreprises mentionnée au même II et versée à compter de 2021 est perçue au profit du budget
général de l'État. Cette part est égale à 50 % de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due
au titre de la valeur ajoutée imposée dans chaque commune du Département de Mayotte en
application de l'article 1586 octies du même Code.
C. - Les réclamations afférentes à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises acquittée au
cours des années 2020 et 2021 en application des A et B du présent V demeurent régies comme en
matière d'impôts directs locaux.
VI. - A. - Les 1° à 7° du I, à l'exception du b du 2°, s'appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des
entreprises :
1° Due par les redevables au titre de 2021 et des années suivantes ;
2° Versée par l'État aux communes, le cas échéant aux établissements publics de coopération
intercommunale, ainsi qu'aux départements à compter de 2022.
B. - Le b du 2° et le 8° du I s'appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises versée
aux régions et, pour sa part régionale, au Département de Mayotte à compter du 1er janvier 2021.
C. - Le 9° du I s'applique aux impositions établies au titre de 2021 et des années suivantes.
D. - Le 10° du I s'applique à la contribution économique territoriale due au titre de 2021 et des
années suivantes.
E. - Le 11° du I s'applique aux acomptes dus par les redevables au titre de 2022 et des années
suivantes.

FR 2/21 (Loi de finances pour 2021 : paru le 31/12/2020) (extraction)


(c) 2022 Editions Francis Lefebvre

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