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Victime d’un viol

Le 28 juin, j’étais à un mariage au centre-ville. Je me souviens que (mon agresseur) m’avait


dit : « Laisse-moi savoir quand tu iras en ville ». Alors, il m’a invitée à le rejoindre chez ses
amis après le mariage. C’est ce que j’ai fait, nous avons mangé de la pizza et bu quelques
bières, dont moi environ cinq bouteilles. Nous étions censés aller à un festival de musique,
mais ses amis préféraient rester chez eux. et nous sommes brièvement passés au festival
pour saluer une bonne connaissance . Ensuite, nous sommes allés chez sa sœur, pour y passer
la nuit. (Monsieur avait vécu beaucoup d’années à l’étranger, il venait d’arriver dans son pays
natal, sa sœur qui a trois enfants, l’hébergeait dans son sous-sol) En passant, il est dans la
mi-trentaine…

Arrivés chez lui, nous avons fumé un joint dans l’arrière-cour. Il m’a dit ne pas parler fort
pour ne pas réveiller sa sœur qui me connaît bien, c’était une de mes collègues à l’époque et
était le fils de mon ex-patronne.

Nous sommes descendus au sous-sol. Très fatiguée avec une grande migraine, je me suis
étendue sur son lit entièrement habillée (legging et un simple t-shirt) pour me reposer. Il
m’a toute suite déshabillée – sans mon consentement – en enlevant mon pantalon et ma
culotte. Il m’a mangée, moi je ne savais pas si cela me tentait de le faire. Pour le moment, je
voulais me détendre pour enlever ma migraine. Il n’a pas pensé à me le demander, alors que
je n’ai jamais eu de rapport sexuel avec lui. Lors de la soirée, je lui ai clairement dit que c’était
important pour moi qu’il mette le condom, car il a été à l’étranger et c’est très risqué
d’attraper une IST. Il m’a pénétré quand même sans condom et sans mon consentement. Je
lui ai lancé : « Tu es entré ? » Il m’a répondu que oui.

Je lui explique à nouveau ma crainte et mon désir qu’il mette des condoms. Il me réplique
: « Arrête ça, y’a rien là », d’un ton sec et je-m’en-foutiste. Je tente de me relever deux, trois
fois, il met sa main sur ma poitrine pour qu’il reste par-dessus moi. Je réussis à me relever et
à monter sur lui pour ne pas me sentir dominée. J’ai fait quelques mouvements de va-et-
vient sans trop savoir pourquoi et j’ai arrêté brusquement lorsqu’il m’a demandé si j’étais
intéressée à faire l’anal. Je lui ai dit un gros NON, j’ai ajouté : « Je pense que ta queue est
molle, on va arrêter ça là ». Je tente de me retirer pour cesser le rapport sexuel. m’agrippe
avec ses bras solidement et par surprise, pour me plaquer violemment sur son lit pour revenir
à la position initiale. Il était de nouveau sur moi, il me dit : « T’aimes ça la violence, toi ». J’ai
commencé à trembler, je ne pouvais pas croire que cela m’arrivait. Ma patronne à l’époque
disait toujours : « Mon fils est tellement gentil ». Peut-être pour elle c’est le Pape, mais pour
moi c’est le pire détritus que j’ai rencontré. Après, il tient mes mains très serrées, il me lèche
l’oreille pendant cinq minutes, dix minutes, je ne sais plus. J’avais l’impression de me noyer.
Je lui disais : « As-tu bientôt fini » et je le suppliais de ne pas éjaculer à l’intérieur de moi
pour ne pas tomber enceinte. Il met son pénis dans ma bouche sans que je fasse grand chose.
Il éjacule sur mon visage.
On était au beau milieu de la nuit, je lui ai demandé des vêtements pour dormir, Monsieur
ne voulait pas m’en prêter. Je lui demande ensuite un verre d’eau pour prendre mes advils
contre la migraine. Il me dit : « Oui, mais je reviens dans dix minutes », avec un grand sourire
narcissique. Il revient avec un verre d’eau, j’essaye de dormir, mais il me parle que de
banalités sexuelles qui ne m’intéressent pas du tout. Il commence à me mordre le bas du
ventre, je le supplie d’arrêter plusieurs fois, mais il continue, car il voulait laisser sa trace. Je
lui tire fort les cheveux, il finit par arrêter. Je m'endors…

À mon réveil vers 4h50 am, je suis toute mouillée au vagin comme une flaque d’eau. Je croyais
que c’était mes menstruations, mais ça sent le sperme et le liquide est blanc. Il me voit
réveillée, il me touche les seins, je lui dis d’arrêter, il continue, je redis de cesser et je n’avais
plus envie. Je me recouche et lui, il tente à nouveau de me pénétrer, je lui dit : « Lâche-moi
avec ta criss de queue » (Criss est un juron québécois, cela signifie putain), je le pousse très
fort. Il arrête. Je lui dis s’il continue, je vais partir. Il me dit : « Attention, ma sœur risque de
te voir et tu ne veux pas causer de problèmes avec le boulot ». Il continue de me toucher les
parties génitales, je lui explique que c’est assez et je veux le quitter. Il m’accompagne jusqu’à
l’entrée et je cours en quittant. Je dois prendre le transport en commun pour me rendre
jusqu’à ma voiture sans connaître le quartier. Je dis merci à mon GPS sur mon cellulaire qui
m’a sauvé la vie. J’ai dû faire trente minutes d’autobus, en plus d’une heure de métro. Je
devais faire trente minutes d’auto, mais j’étais extrêmement fatiguée. J’ai dormi environ une
heure dans mon auto pour bien conduire, j’avais pensé à ma cousine qui a eu un accident
d’auto à cause de la fatigue :(.

Rendue chez moi en faisant mes selles, j’avais extrêmement mal à l’anus et je saignais aux
toilettes. J’ai vu une fissure profonde à mon anus… Je n’ai aucun souvenir d’avoir vu ça la
veille et encore moins avoir eu un rapport sexuel anal. Je le soupçonne d’avoir mis de la
drogue dans mon verre d’eau et d’avoir profité de moi lorsque j’étais inconsciente. Je ne le
saurai sans doute jamais…

Ma famille proche a su la vérité quelques jours après, j’étais incapable de garder ça pour moi,
j’en ai parlé à mon frère. Il a dit à ma mère, qui l’a dit à mon père. Ils étaient très bouleversés,
ils ne voulaient pas croire qu’une femme forte comme moi a pu être violée. Selon eux, j’aurais
dû me méfier et j’ai été ridicule d’aller le voir. La femme forte, belle et intelligente s’est
transformée à une jeune fillette sale, imprudente et naïve à leurs yeux.

Je me suis débrouillée toute seule pour passer des tests sanguins et trois rendez-vous pour
mon anus. Suite à cette blessure , j’ai expliqué mon cas à des médecins. Une infirmière m’a
jugée, disant que j’aurais pu me défendre. Une autre était très touchée, elle m’a posé
plusieurs questions et je lui ai dit la vérité.

En revanche, je n’avais pas le choix de quitter réellement cet emploi environ deux mois plus
tard, car j’avais des heures en banque. Je travaillais pour une agence de casting, mon ex-
patronne nous payait seulement 20h/semaine (pendant un mois) alors que nous faisions plus
de 40h/semaine. Ces heures, elle allait nous les rembourser plus tard en heures en banque.
Elle nous expliquait que les producteurs la payaient un mois plus tard et qu'elle n'avait pas
le choix d’utiliser le budget pour payer ses employés, car son fils était dans le pétrin à
l’étranger. J’ai dû rester jusqu’à temps que mes heures en banque s’épuisent, j’étais rendu
à cent heures accumulées. Heureusement, pendant cette période horrible et de stress, une
collègue a deviné la vérité par elle-même. Elle m’a très bien épaulée, car elle ne me jugeait
pas. Je lui serai toujours reconnaissante, malheureusement elle est décédée d’un accident
d’auto :(Un autre ami qui habite loin de chez moi, m’appelait lorsque j’étais seule au bureau
pour me rassurer.

J’ai eu la force de dire la vérité à sa mère et à sa sœur de , lors de la remise de mes prestations
d’emploi. Elles m’ont crue et je n’avais jamais vu sa mère aussi bouleversée. Elle était très en
colère et attristée. Elle m’a dit : « Je vais ramasser mon fils et t’aurais du aller porter plainte ».
Cela m’a extrêmement surprise, mais a-t-elle changé d’opinion après avoir entendu la
version de son fils ? Je le saurai sans doute jamais.

Bref, je suis encore vivante maintenant. Un mois plus tard, j’ai rencontré un homme
merveilleux, je suis retourné aux études et un emploi d’été dans mon domaine s’est offert à
moi, plus payant que le dernier emploi.

Les flashbacks, les cauchemars, la culpabilité et la peur qu’il viole une autre fille resteront
toujours. Mais il ne faut pas laisser ses conséquences détruire des vies. Il faut s’en servir
pour les embellir.

Victime d’un viol

Auteur AKRAMA HALIDI

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