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1. Introduction
Ce guide pratique a pour vocation de conseiller et d’orienter les personnes souhaitant s’adonner
à la pratique récréative de la chasse sous‐marine en France métropolitaine. Il ne s’agit ni d’un
ouvrage formel ni d’une démarche à but lucratif, mais de l’initiative d’un amateur de cette
discipline. Je me suis largement inspiré des travaux d’un pratiquant plus expérimenté, dont je
vous recommande de visionner les vidéos pédagogiques1.
La mer étant un environnement hostile, il est préférable de ne pas s’y jeter sans préparation ou
connaissance préalable. Ce livret vous donnera quelques pistes pour bien appréhender vos
premières sorties, avec pour maitres mots sécurité et plaisir.
Le guide n’a pas la prétention d’être exhaustif, et s’appuie sur la règlementation en vigueur en
Février 2017. Je vous recommande à ce titre de vérifier les informations fournies dans les pages
qui suivent, et de rester à jour sur les dispositions règlementaires et spécificités locales. De
même, consultez des sources diversifiées (Wikipédia, Légifrance, services de l’Etat, sites web
communaux, associations de pêche, clubs de plongée ou d’apnée, etc…).
N’hésitez‐pas à relayer ce manuel dans votre entourage, afin de faire connaitre la chasse sous‐
marine.
Bonne lecture !
Chaine YouTube LORRE DOMINIQUE https://www.youtube.com/channel/UCUpOm9MtURKoY5Rv6829iRQ/videos
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JL© 2017 ‐ Petit Guide de Chasse Sous‐Marine
2. Bases Légales
Est considérée comme pêche sous‐marine toute action de prélèvement d’organismes (poisson,
coquillage, crustacé, céphalopodes…) par immersion, destiné à la consommation exclusive du
pêcheur et de son entourage. La pratique de ce sport allie activité physique, pêche, découverte
et observation du biotope, connaissance des caractéristiques marines (marées, lecture de
cartes). Elle est strictement interdite en eau douce (lacs, rivières).
Pour la pratiquer en France, il est nécessaire de satisfaire aux exigences suivantes :
‐ Avoir au moins 16 ans (pour pouvoir utiliser un fusil harpon),
‐ Posséder une assurance,
‐ Disposer de signalisation dans l’eau.
S’il vous manque une de ces conditions, libre à vous d’explorer les fonds, d’admirer la faune, de
vous entraîner en apnée, ou encore de repérer de bons coins.
L’article R921‐90 du code rural et de la pêche maritime précise que l’utilisation du harpon est
prohibée avant 16 ans. Renseignez‐vous auprès d’un club local ou des affaires maritimes pour
les modalités applicables aux jeunes.
2.1. Assurance
Le Code des Sports impose au pratiquant de la chasse sous‐marine de détenir une assurance en
responsabilité civile (RC) à son nom, couvrant la pratique des sports sous‐marins, et valide pour
l’année en cours. Cette assurance peut être incluse dans une police déjà contractée (assurance
habitation par exemple), auquel cas il vous faudra demander une attestation à votre assureur.
Les agents des Affaires Maritimes, de la Douane ou de la Gendarmerie, peuvent vous observer
à distance et vous approcher ultérieurement pour vérifier que vous êtes en règle. Vous devez
être en mesure de présenter votre RC à tout moment, un contrôle pouvant survenir dans l’eau,
sur le bord ou au parking. Pensez également à vous munir d’une copie de votre pièce d’identité.
Gardez les originaux dans votre boîte à gants.
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FCSMP http://www.fcsmpassion.com/v2/
3
FNPSA http://fnpsa.net/
4
FFESSM http://ffessm.fr/
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2.2. Signalisation
Une fois dans l’eau, seule votre tête dépasse de la surface. Autant dire qu’entre les reflets du
soleil et la houle, vous êtes aussi visible qu’un petit pois au milieu d’une prairie. Sachant que
l’absence de signalisation est la première cause d’accident en chasse sous‐marine, il est
primordial que vous indiquiez aux autres usagers votre présence pour les raisons suivantes:
‐ Réduire le risque de collision avec une embarcation, un véliplanchiste,
‐ Eviter les rencontres fortuites avec un chasseur/plongeur itinérant (sous l’eau, cela peut
s’avérer être une surprise désagréable, voire dangereuse),
‐ Permettre aux secours de vous localiser plus facilement,
‐ Pouvoir vous reposer en cas de fatigue.
Se signaler est aussi un geste civique : en informant un autre chasseur sous‐marin que le secteur
est déjà occupé, cela lui évitera de venir sans le savoir dans votre zone de chasse, ce qui
dérangera votre session mais également la sienne. De surcroît, cela permettra de prévenir
d’inutiles altercations.
Enfin, votre bouée vous permettra d’amarrer ou stocker toute sorte de matériel nécessaire au
bon déroulement de votre session (nourriture et eau, RC, harpons, etc.) et bien sûr vos prises !
La législation5 requiert de disposer d’un engin flottant ‐ modèle commercial ou fait maison ‐
arborant de façon visible un de ces trois pavillons :
1) pavillon Alpha (Code international des signaux maritimes, obligatoire sur un bateau),
2) pavillon rouge à diagonale blanche,
3) pavillon rouge à croix de saint André.
Chaque chasseur doit être signalé, ainsi en binôme il est nécessaire de disposer de deux bouées.
Le pavillon alpha est reconnu internationalement. Quant aux autres fanions, ils sont autorisés
par arrêtés préfectoraux. Le fanion indique aux autres usagers (hors secours et services de
contrôle) de respecter une distance de sécurité de 100 m en Atlantique ; en Méditerranée, il est
seulement imposé aux embarcations de réduire leur allure dans un rayon de 100 m. Aussi, il est
préconisé de ne pas s’éloigner de plus de 50 m de sa planche, et de garder régulièrement un œil
sur les mouvements en surface.
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Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_de_plong%C3%A9e
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3. Règlementation
La chasse sous‐marine implique le prélèvement d’êtres vivants, comporte des risques, et partage
un terrain d’activité commun avec bon nombre de loisirs et professions. Il est important de se
tenir informé des règles et interdictions qui régissent la pêche sous‐marine, ainsi que de leur
évolution6. Respecter la règlementation, c’est se prémunir de certains dangers et de sanctions
financières, mais c’est aussi respecter l’environnement et les autres usagers de la mer, ce qui
de surcroit promeut l’image de ce sport.
L’arrêté du 1er décembre 19607 ainsi que le code rural et de la pêche maritime (articles R 921‐83
à R 921‐93) posent les bases légales de la pêche sous‐marine.
‐ Echelle nationale,
‐ Secteur littoral,
‐ Région ou département.
Le littoral français est divisé en 3
zones : Méditerranée,
Manche/Mer du Nord (au nord
du Mont St‐Michel) et
Atlantique.
Outre les nécessités de base (âge minimum, assurance et signalisation), la chasse sous‐marine
est encadrée par une série d’interdictions, et tout comme la pêche récréative est soumise à des
quotas et mailles légales de capture, comme expliqué dans les pages suivantes.
6
La police de la mer http://reglementation‐polmer.chez‐alice.fr
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La police de la mer http://reglementation‐polmer.chez‐alice.fr//Textes/arrete_du_01.12.1960.htm
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3.1. Interdictions
Dans le cadre de la pêche sous‐marine de loisir, sont interdits :
‐ La pratique de nuit (heures de référence : coucher et lever du soleil),
‐ L’utilisation d’une lampe torche ou tout autre foyer lumineux en immersion,
‐ L’emploi d’un dispositif permettant de respirer en immersion (scaphandre). Il est de fait
prohibé d’avoir sur une embarcation du matériel de plongée et de pêche sous‐marine,
‐ La pêche dans les ports, chenaux et zones de baignade,
‐ La pêche dans certaines zones protégées (se renseigner sur les dispositions locales8),
‐ L’approche des mouillages à moins de 150 m,
‐ L’approche des engins de pêche (filets, casiers, nasses, etc.) à moins de 150 m et le
prélèvement de prises dans ces engins de pêche,
‐ La détention d’un fusil chargé hors de l’eau
‐ L’usage d’un fusil dont la flèche serait propulsée par une force autre que celle liée à
l’utilisateur (cartouches de gaz et explosifs interdits, fusil à pompe manuel autorisé),
‐ Le harponnage de crustacés à l’aide d’un fusil ou d’une fouëne (le prélèvement à l’aide
d’un crochet sans blesser l’animal est toléré),
‐ Le prélèvement hors période autorisée d’une espèce faisant l’objet d’une fermeture
temporelle (oursin, coquille Saint‐Jacques, bar en Manche, etc.),
‐ Le prélèvement surnuméraire d’espèces soumises à quotas (bar, araignée de mer, etc.),
‐ La prise d’individus de taille inférieure à la maille en vigueur,
‐ La capture d’espèces protégées (corb, mérous, raie brunette), ou prohibées en pêche
sous‐marine (oursins en Bretagne, ormeaux),
‐ La vente du produit de sa pêche.
Certains secteurs peuvent être soumis à une interdiction temporaire. Par exemple : Cannes
(Alpes‐Maritimes), où une trêve hivernale interdit la chasse sous‐marine en semaine9.
8
http://www.passionchasse.com/loi/zonesinterdites.htm
9
DIRM Méditerranée http://www.dirm.mediterranee.developpement‐durable.gouv.fr/publication‐de‐l‐
arrete‐prefectoral‐du‐19‐janvier‐a2727.html
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3.2. Mailles, Quotas et Marquage
La capture de la plupart des espèces est soumise à une maille, et parfois même à des quotas. La
maille est la taille minimale de capture autorisée, et le quota représente la quantité maximale
de prises autorisées (en nombre d’individus ou en masse).
La maille est généralement proche (mais pas toujours), de la maille dite « biologique »,
correspondant à la taille minimale pour laquelle tout individu d’une espèce donnée s’est
reproduit au moins une fois. Cette maille biologique permet de limiter l’impact du prélèvement
en s’assurant qu’il n’excède pas le potentiel de renouvellement des populations. Dans les cas où
la maille légale est inférieure à la maille biologique, le chasseur sous‐marin reste libre de décider
de ne cibler que les individus matures afin de réduire son impact sur l’écosystème.
Les méthodes de mesure des animaux prélevés varient selon les espèces, et sont définies
comme suit :
Selon les zones littorales et départements, des disparités existent. Ainsi, les tailles minimales de
capture en Méditerranée diffèrent de celles de la façade Atlantique/Manche/Mer du Nord10.
Il est interdit de procéder à la découpe des organismes prélevés (décortiquer des coquillages,
ou lever des filets) sur le bord de mer ou dans l’eau, car ceci perturberait la vérification des
tailles des animaux.
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FFESSM http://peche.ffessm.fr/index.php/reglement‐dev‐durable‐environnement/les‐mailles
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Pour différencier les captures de pêche loisir de celles réalisées dans le cadre professionnel,
certaines espèces doivent être « marquées », selon le schéma ci‐après :
Cette mesure a été mise en place en 2011 afin d’éviter la vente des prises et le braconnage. Le
marquage, réalisé dès la capture, peut être effectué à l’aide d’une paire de ciseaux ou d’une
dague. Il ne doit pas empêcher la mesure de l’individu.
Outre la définition de tailles minimales, la mise en place de quotas permet quant à elle de
répartir plus équitablement les prises entre les pêcheurs, notamment lors des périodes
d’abondance d’une espèce, en limitant le nombre total de captures par jour et par personne. Le
quota peut être exprimé en nombre d’individus ou en masse totale.
Les espèces soumises à quota sont les suivantes :
‐ Coquillages en général (animaux peu mobiles) – quota au poids,
‐ Coquille Saint‐Jacques (quota et période de fermeture),
‐ Homard (dans certains départements),
‐ Araignée de mer,
‐ Oursin,
‐ Le bar en Manche/Mer du Nord*.
*En 2017 pour la zone Manche/Mer du Nord, sont imposés une période de fermeture de la pêche du bar
(du 1er janvier au 30 juin) et un quota d’un bar par jour et par pêcheur (du 1er juillet au 31 décembre).
Les tableaux suivants résument les tailles minimales des espèces les plus communes en
Méditerranée, Manche et Atlantique, ainsi que les mailles recommandées par la FCSMP.
Ils sont fournis à titre indicatif, et ne prétendent pas à l’exhaustivité. Les informations qu’ils
contiennent ne sauraient se substituer aux changements de règlementation et aux dispositions
locales. N’hésitez pas à vous renseigner davantage et à croiser les sources d’information.
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Mailles légales en vigueur en 2017 pour quelques espèces communes en Méditerranée11.
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http://www.fcsmpassion.com/sites/default/files/docs/mailles%20l%C3%A9gales%20Med%202014%2
0(1).pdf
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Mailles légales en vigueur en 2017 pour quelques espèces communes en Atlantique, Manche et
Mer du Nord12.
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http://www.fcsmpassion.com/sites/default/files/docs/20121123‐MaillesManche‐Atlantique.pdf
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4. Matériel
La pratique de la pêche sous‐marine nécessite un matériel particulier. Le matériel de base est la
panoplie sans laquelle il n’est absolument pas la peine de vous mettre à l’eau. Les autres
accessoires présentés ne sont certes pas indispensables mais fortement recommandés. Le site
Chasse‐sous‐marine.com13 propose des conseils pratiques pour le choix du matériel.
4.1. Panoplie de Base
Outre la bouée, le minimum à prévoir se résume en trois lettres : PMT (Palmes, Masque et Tuba).
La Signalisation, obligatoire, peut être portée par différents types objets:
‐ Bouée gonflable (ronde ou oblongue),
‐ Planche (gonflable, rigide, bodyboard),
‐ Embarcation (kayak, semi‐rigide).
Ci‐dessous : 1 : Bouée gonflable. 2 : Planche rigide (commerce). 3 : Planche maison (bodyboard).
13
http://www.chasse‐sous‐marine.com/magazine/pratik/index.htm
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Les bouées gonflables sont légères et requièrent peu de place de stockage. Par contre elles
ne permettent pas de transporter beaucoup de matériel, ni de se reposer convenablement. Elles
sont conseillées pour les sorties du bord dans des zones avec peu de courant et peu de distance
à parcourir, ou pour se signaler lors d’une sortie en bateau.
Les planches permettent de transporter plus de matériel et de palmer tout en se reposant.
Plus chères à l’achat que les bouées, elles peuvent aussi être confectionnées à la main et
bricolées en fonction de ses besoins. Elles sont recommandées pour les sorties du bord,
adaptées aux courants, et utiles pour rallier des zones éloignées de maximum 1 km. Attention à
ne pas négliger le poids du matériel et de la planche pour la sortie de l’eau, car une session
implique de la fatigue, et la surcharge est un risque supplémentaire pour le chasseur, qui doit
parfois gravir des sentiers escarpés pour revenir à son véhicule.
Une embarcation pour les sorties dans le courant, ou sur des zones éloignées de plus de
1 km, est fortement recommandée. Le pavillon alpha est obligatoire sur une embarcation.
Conseils Pratiques
‐ Comme il est obligatoire d’avoir sur soi sa RC, celle‐ci peut être accrochée à la bouée
(cas d’une carte plastifiée), ou placée dans une boite étanche (document papier),
‐ Pensez à prendre de l’eau et à boire régulièrement : lors de la chasse on transpire et
urine beaucoup, et s’hydrater prévient des crampes,
‐ De la nourriture évitera les fringales, et vous redonnera l’énergie pour regagner le bord,
‐ Gardez sur votre bouée une note avec vos nom, prénom, téléphone, email, numéro à
contacter en cas d’urgence, et groupe sanguin. Ceci aidera les secours en cas de
problème, et permettra de vous identifier dans le cas où vous perdiez votre bouée.
Si vous égarez votre bouée, ne tardez pas à contacter les Affaires Maritimes ou la SNSM
pour leur signifier sa perte en l’identifiant clairement. Ils pourront vous rappeler si par
chance elle était retrouvée, mais surtout ils ne perdraient pas un temps précieux à chercher
un éventuel plongeur en perdition.
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4.2. Autres Accessoires
La panoplie habituelle en chasse sous‐marine comporte les éléments suivants :
Des Chaussons et des gants. Ils permettront de
compléter votre protection thermique (si les pieds
prennent froid, il est difficile de rester dans l’eau,
même avec une bonne combinaison). De plus, les
chaussons éviteront les frottements avec les
palmes. Les gants vous protègeront des coupures
causées par les roches et vous permettront de saisir
les sandows pour armer votre arbalète.
Une montre standard vous renseignera évidemment sur l’heure, très important dans les
secteurs soumis à la marée, ou lors de restrictions horaires comme pour la pêche de la coquille
Saint‐Jacques. Une montre de plongée vous apportera de plus l’information sur la profondeur
et le temps de vos apnées. Ceci reste cependant optionnel, surtout pour un débutant.
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Un fusil harpon. Aluminium, carbone ou bois, il peut être actionné à l’air comprimé, ou par
un ou plusieurs sandows (arbalète de chasse sous‐marine). La taille du fusil de pêche sous‐
marine dépend surtout de la visibilité de l’eau et de la technique de chasse adoptée.
Un filet vous permettra de ranger du matériel varié ainsi que votre bouteille d’eau, mais aussi
vos captures, notamment les coquillages et crustacés. Un accroche‐poissons (métallique ou en
nylon) ne prend pas de place, mais il ne sert qu’à accrocher les poissons et les seiches.
.Un récipient étanche (coque ou boite hermétique) pour ranger le matériel sensible à l’eau
(lunettes, clefs de voiture, documents, portable).
Une réglette. Personne n’a le compas dans l’œil. Munissez‐vous d’un ustensile pour vérifier
la taille de vos prises, avec éventuellement un pense‐bête vous rappelant les mailles légales.
Une paire de chaussures. Que ce soient des claquettes, des sabots ou des basquets, prévoyez
des chaussures qui ne craignent pas l’eau afin de parcourir le chemin entre votre voiture et l’eau
sans vous abimer les pieds. Pensez à adapter ces chaussures au terrain, par exemple des tongs
pour une plage de galets, et des basquets s’il faut descendre un sentier escarpé ou glissant.
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5. Préparer sa Sortie
Vous connaissez les règles et vous vous êtes dotés du matériel ad hoc. A présent, vous planifiez
votre sortie ! La chasse sous‐marine étant un sport qui se pratique dans un milieu inhospitalier,
elle ne s’improvise pas et requiert un minimum de préparation. Connaissance du biotope,
préparation physique, repérage du lieu, vigilance météo sont autant de facteurs qui assureront
le succès de votre sortie. Gardez à l’esprit que la sécurité est le premier critère pour juger de la
réussite de votre session. Une belle prise ne justifie jamais une prise de risque inconsidérée.
5.1. Mental et Physique
La pêche sous‐marine induit de faire de nombreuses apnées.
Aussi il est important de vous familiariser à cette pratique, en
piscine tout d’abord, puis grandeur nature.
Il est recommandé de s’inscrire à un club d’apnée pour faire ses
premiers pas, d’autant plus que les piscines publiques
n’apprécient généralement pas les pratiquants « libres » de
l’apnée (demande de vigilance accrue pour le surveillant). Ceci
vous aidera à vous habituer au manque d’air, bien plus stressant
lorsque l’on se trouve sous l’eau que lors de concours d’apnée
sur canapé. Le stress impacte négativement le potentiel de
l’apnéiste, c’est pourquoi il doit s’entraîner pour réduire
l’appréhension en profondeur. La piscine reste un terrain
d’exercice confortable : l’eau de la mer plus froide, moins claire,
et plus chahutée (houle, courants, bateaux), est un milieu bien
moins accueillant et sécurisé.
N’hésitez pas non plus à faire des sessions dédiées à l’apnée lors
de vos sorties en bord de mer. Attention à l’hyperventilation et
à ne pas repousser ses limites. La syncope est un risque
extrêmement sérieux, alors autant en limiter les conditions
d’apparition.
Outre la préparation à l’apnée et au mental, il est logique de se maintenir dans une bonne
condition physique. Vélo, course à pied, natation sont autant de manières de garder la forme.
Travailler l’endurance permet de tenir lors de sessions longues.
La veille de votre sortie, ne buvez pas avec excès, cela modifierait vos perceptions, ce qui
représente un danger en apnée. Reposez‐vous bien également. Si vous êtes sous médication,
assurez‐vous que les activités sous‐marines ne sont pas contre‐indiquées dans le cadre de votre
traitement. La pratique de la chasse sous‐marine est à proscrire en cas d’otite, de rhume, de
sinusite, ou tout autre problème d’ordre ORL, au risque de ne pouvoir s’immerger (maux
auriculaires), d’encourir d’importantes douleurs voire de souffrir de dommages internes
ultérieurement.
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5.2. Choix du Spot
On ne peut pas se mettre à l’eau n’importe où, tout d’abord parce qu’il y a des zones interdites
à la pêche, mais aussi car certains secteurs se prêtent peu à l’exercice de la chasse sous‐marine.
Il est important de connaitre la nature des fonds, la profondeur potentielle, et les courants, pour
évaluer le niveau de difficulté et la probable richesse de l’écosystème sous‐marin.
Pour repérer et évaluer le niveau d’intérêt d’un spot, de nombreux outils de prospection sont
à notre disposition. Se promener sur le bord de mer permet de se faire une idée claire, certes,
mais tout le monde n’a pas la chance d’habiter sur le littoral. Aussi, Google Maps, Google Earth
et Géoportail sont des moyens efficaces pour prospecter. Les photos aériennes peuvent vous
renseigner sur la nature des fonds (algues, roches, sable), ainsi que sur les accès pour la mise à
l’eau, les parkings, etc.
Identifiez des zones rocheuses ou des herbiers, plus pratiques pour s’agripper, pour se
dissimuler, et généralement plus riches en poissons. Tachez de repérer une zone de mise à l’eau
raisonnablement proche du parking, et un point de « demi‐tour » en fonction de la distance
maximale que vous souhaitez parcourir pendant votre session. De même, prenez connaissance
des zones périlleuses ou règlementées que vous pourriez traverser.
L’image ci‐dessous montre un exemple de secteurs intéressants, zones de danger et lieu de mise
à l’eau pour préparer son parcours :
15
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Géoportail et Navionics14 sont des systèmes d’informations géographiques en ligne offrant la
possibilité d’afficher des cartes littorales, qui renseignent sur les profondeurs, les types de fond,
les balises et éléments remarquables. Les profondeurs indiquées sont très utiles pour choisir un
spot adapté à votre niveau. De plus, localiser les balises, phares, bouées ou autres points de
repères visuels peut vous aider à vous orienter une fois dans l’eau (prise d’amers).
Entraînez‐vous à la lecture des cartes maritimes, afin de ne pas manquer les informations que
recèlent ces plans15.
Le site du SHOM16 (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine) a développé un
système d’information géographique similaire à Géoportail, contenant également les cartes
littorales mais aussi une estimation des courants, très utile pour prévoir une sortie en fonction
des coefficients de marée (cf. carte page suivante).
14
Géoportail https://www.geoportail.gouv.fr/carte ‐Navionics: http://webapp.navionics.com/
15
Légende cartes littorales http://www.iho.int/iho_pubs/standard/S‐4/INT1_FR_Ed5_2012.pdf
16
SHOM http://data.shom.fr
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Il est aussi possible de demander conseil aux locaux, et de se renseigner sur un forum auprès
d’habitués des lieux. Si vous savez vous montrer respectueux, ils sauront vous orienter pour
optimiser votre prospection, ou vous prévenir d’un danger que vous auriez omis. Les forums de
chasse‐sous‐marine.com et spearboy sont des lieux où vous pourrez échanger avec d’autres
passionnés.
Une autre chose importante : prévoir un spot de repli. En effet, si les conditions météo
changeaient de façon imprévue, gardez une option de secours, une zone abritée des vents
dominants ou de la houle, afin de ne pas avoir fait le déplacement pour rien.
Soyez humble et ne prévoyez pas au‐delà de vos capacités (distance à palmer, courant,
profondeur d’apnée), rien ne sert de vouloir battre des records, le plus important restant la
sécurité et le plaisir d’évoluer dans l’eau.
5.3. Connaissances Préalables
Renseignez‐vous sur la règlementation en vigueur au moment où vous souhaitez plonger, et
sur les dispositions locales. Il serait dommage de faire l’impasse sur une particularité et de le
remarquer lors du contrôle au bord de l’eau !
De surcroît, il vous faut absolument identifier un individu avant de tirer, au risque de tuer un
juvénile ou une espèce interdite : on ne tire pas à l’aveuglette ni sur n’importe quoi !
17
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5.4. Conditions Météo
De même qu’on ne plonge pas n’importe où, on ne plonge pas n’importe quand ! Les conditions
de marée et la météo viendront confirmer ou annuler votre sortie de pêche.
La façade Atlantique/Manche/Mer du Nord est soumise à des marées plus ou moins fortes, qui
influencent les courants et le comportement des poissons. La méditerranée n’y est pas sujette.
Les marées sont un phénomène récurrent (deux fois par jour) lié aux attractions conjuguées de
la lune et du soleil. Leur importance est caractérisée par un coefficient (de 20 à 120) dépendant
de la position de la terre par rapport à ces astres. De nombreux sites17 fournissent dates et
hauteurs de marée, sous forme de marégrammes (hauteur d’eau en fonction du temps).
L’amplitude (ou marnage) d’une marée est la différence entre la pleine mer (niveau le plus haut),
et la basse mer. Plus le coefficient est élevé, plus l’amplitude sera grande. Les marées de faible
coefficient (20‐70) sont appelées mortes‐eaux, et ont lieu au moment où le système soleil‐terre‐
lune est à 90°. Les marées de fort coefficient (70‐120) sont dites de vives‐eaux et ont lieu quand
le soleil, la lune et la terre sont alignés. L’altitude 0 des cartes marines correspond au niveau
minimal théorique de la mer (basse mer de coefficient 120).
17
http://maree.info/, http://maree.shom.fr/
18
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Le niveau de la mer ne varie pas de façon linéaire, mais suit une évolution selon la « règle des
douzièmes »: à peu près 6 heures séparent pleine mer et basse mer. Connaissant le marnage
(M), cette règle permet de prédire l’évolution du niveau de l’eau :
‐ 1/12 (M) pendant la 1ère heure,
‐ 2/12 (M) pendant la 2e heure,
‐ 3/12 (M) pendant la 3e heure,
‐ 3/12 (M) pendant la 4e heure,
‐ 2/12 (M) pendant la 5e heure,
‐ 1/12 (M) pendant la 6e heure,
Dans le cas d’une marée de coefficient 120 et de
marnage M = 12m (1/12 M = 1m), avec marée basse à
12h, la hauteur d’eau évoluera comme suit :
‐ 12h : 0m,
‐ 13h : 1m (0m + 12m/12),
‐ 14h : 3m (1m + 2*12m/12),
‐ 15h : 6m (3m + 3*12m/12),
‐ 16h : 9m (6m + 3*12m/12),
‐ 17h : 11m (9m + 2*12m/12),
‐ 18h : 12m (11m + 12m/12).
L’étale est le point de « renverse » durant lequel la marée est à son extrême (point le plus haut
ou le plus bas). Si vous souhaitez prendre des coquillages ou des crustacés, à traquer au fond de
l’eau, mieux vaut planifier une session à la basse mer pour aller prospecter les zones
inaccessibles à marée haute car trop profondes. Pour les poissons, la pleine mer est parfois plus
fructueuse.
Surveillez les prévisions météo les jours qui précèdent votre sortie, et bien évidemment le jour
même. Prenez le réflexe de vérifier les informations en consultant plusieurs sites, comme
Météofrance18 et Windguru19.
18
http://www.meteofrance.com/accueil
19
https://www.windguru.cz
19
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L’état de la mer est très important, car même si une averse n’est pas une raison pour annuler
une sortie, il vaut mieux éviter de se mettre à l’eau en cas de houle de 3m ! Wisuki20 et Windguru
vous apportent des informations précieuses sur les vagues, leur hauteur et leur période. Wisuki
permet également de voir les images en direct via les webcams référencées à proximité du site
recherché.
Demandez sur les forums de discussion l’avis des locaux ou de ceux s’étant rendu à l’eau
récemment pour estimer les conditions de chasse.
Tenez compte de l’intensité du vent et de sa direction, afin d’éviter d’être emporté au large ou
de lutter trop intensément pour regagner le bord.
20
http://fr.wisuki.com/country/fr
21
http://boomboree.com/pages/conversion_des_vents.html
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Les directions et intensités du vent en temps réel sont disponibles sur le site de Météociel22.
Un autre paramètre à considérer : la visibilité. Vous vous rendrez rapidement compte qu’une
meilleure visibilité facilite grandement votre prospection et votre relaxation dans l’eau. Pour
éviter de vous plonger dans une purée de pois, éloignez‐vous des estuaires, des zones sableuses
par forte houle, et des exutoires de réseaux pluviaux après les orages (possibilité de
débordement de station d’épuration et pollution bactérienne).
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Météociel http://www.meteociel.fr/accueil/vent.php
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6. Session de Chasse
Ça y est, vous voilà enfin sur le bord, prêt à vous mouiller et à ramener, si ce n’est du poisson,
au moins de belles images sous‐marines. Voici quelques conseils pour réussir votre sortie.
6.1. Sécurité
Au risque de me répéter, la sécurité reste le premier critère à considérer pour une session
fructueuse. J’ai pour habitude de vérifier trois points une fois sur le bord de l’eau : ma forme
physique (en bonne santé, reposé), mon état mental (relaxé et motivé) et les conditions météo
(houle, vent, nuages à l’horizon). Si au moins deux de ces trois points laissent à désirer, je ne me
mets pas à l’eau. Il ne faut pas surestimer ses capacités, et ne surtout pas craindre de renoncer.
En arrivant sur place, approchez‐vous de la mer pour avoir une vue d’ensemble (fréquentation,
conditions de l’eau), et prenez des points de repère qui vous serviront d’amers une fois dans
l’eau. Visualisez votre parcours, et les zones intéressantes que vous n’auriez pas repérées depuis
chez vous. Ne visez pas trop loin (roche au large), car il faudra revenir… Vérifiez que la zone n’est
pas occupée par d’autres usagers (pêcheurs, chasseurs sous‐marins, kayakistes). Identifiez les
zones de mouillage, les bouées de casier ou filet, afin de ne pas vous faire surprendre une fois
dans l’action. Au cours de votre session, vérifiez les conditions en surface régulièrement, ainsi
que l’heure pour ne pas vous retrouver dans de trop forts courants de marée. Faites de temps à
autres un tour d’horizon, pour repérer les bateaux, les bouées d’engins de pêche et les éventuels
chasseurs sous‐marins. Ne repoussez pas vos limites (profondeur et durée d’apnée). Un gros
poisson ne vaudra jamais de mettre sa vie dans l’équation.
Il est fortement recommandé de faire vos sorties en binôme. Un compagnon connaissant la
zone et gardant un œil sur vous (et vous sur lui) est un gage de sécurité. Cela apporte aussi un
peu plus de convivialité : faire la route ensemble, profiter des observations de chacun au cours
de la session. Les forums en ligne sont un bon début pour trouver un partenaire – occasionnel
ou régulier –qui vous permettra de progresser plus vite, et dans de meilleures conditions !
Ne jamais tenir un fusil armé hors de l’eau ou dans une zone de baignade. En groupe, ne pointez
pas votre arbalète vers votre partenaire. Gardez le fusil pointé vers le bas quand vous êtes en
surface. Le matériel n’est pas infaillible et une flèche perdue peut être catastrophique.
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6.2. Respect des Usagers
Ceci semble une évidence, mais vous ne serez pas le seul à prendre du bon temps à la mer ! Pour
que chacun puisse profiter de ses loisirs, le respect est un maître mot.
Tout d’abord, évitez de gêner les riverains en garant votre véhicule, repérez les autres usagers
et faites le maximum pour ne pas les déranger (ne passez pas sous les lignes des pêcheurs ou
sur la bouée d’un autre chasseur).
Respectez baigneurs, pêcheurs et plaisanciers, tous sont là pour profiter de la mer ! Néanmoins,
si une embarcation s’approche de trop, signalez votre présence et rappelez les règles de
sécurité, en restant courtois.
Il y a souvent des tensions entre pêcheurs sous‐marins, pêcheurs à ligne et pêcheurs
professionnels. En sortant de l’eau, donnez un petit tuyau aux pêcheurs à la ligne sur les zones
où vous avez vu du poisson, ils ne videront pas la mer et auront une plus grande sympathie pour
les pratiquants de la chasse‐sous‐marine. Restez calme et respectueux envers les pros, si la mer
ne leur appartient pas, elle n’est pas vôtre non plus !
Cela va sans dire également, mais ne laissez pas de détritus sur place. Mettez vos déchets dans
un sac ou dans votre filet, et ramassez ce que vous pouvez au fonds de l’eau (canettes, plombs,
sacs plastiques ‐ dans la limite du raisonnable). Votre spot n’en sera que plus propre pour les
prochaines sorties. Quant aux viscères de vos poissons, jetez‐les à l’eau ou aux goélands, ils
apprécieront.
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6.3. Méthodes de Chasse
Une fois dans l’eau, il vous faudra traquer vos proies. Il est rare de faire une prise au petit
bonheur la chance, il est donc bon de connaître quelques ruses pour augmenter ses chances de
faire une belle capture. Les méthodes les plus répandues sont l’agachon, l’indienne et le trou.
L’agachon est un affût au fond de l’eau. Cette technique est la plus usitée. Trouvez une zone qui
vous semble propice (herbier, limite sable/roche, pierrier) et posez‐vous au fond, de préférence
embusqué derrière une roche ou une touffe d’algues. Restez immobiles, et évitez les
mouvements brusques. Si les alevins et autres petits poissons (« la mange », proies des
prédateurs), restent calmes en votre présence et s’approchent de vous, vous êtes sur la bonne
voie. Leur éclatement soudain peut révéler l’arrivée d’un gros poisson, mais leur agitation peut
aussi trahir votre présence si vous les effarouchez. Faites des appels (petits bruits de gorge) afin
d’attiser la curiosité des poissons. Intrigués
par le son que vous provoquez, un poisson
peut s’approcher pour en détecter la source.
S’il vous repère mais reste trop loin pour être
tiré, tentez de reculer dans votre « tanière »,
un peu comme si le poisson vous intimidait.
Ceci peut renforcer la témérité de votre proie
qui s’approchera éventuellement.
La chasse à l’indienne consiste à repérer le poisson ou à en supposer la présence, à s’immerger
silencieusement à distance de ce point, et tel un sioux progresser lentement vers la zone
propice. Le succès de cette méthode repose dans la surprise du poisson qui vous voit débouler
devant lui au détour d’une roche. Cela requiert donc une discrétion maximale. Cette méthode
est de fait délicate et dure à maîtriser, d’autant que les apnées réalisées seront plus courtes
(cette chasse se fait en mouvement ce qui implique une plus grande consommation d’oxygène).
La chasse à trou consiste à repérer poissons ou crustacés dissimulés dans la pénombre des failles
et sous les roches. L’utilisation d’une lampe étant prohibée, seuls des yeux perçants et une
bonne luminosité vous aideront à repérer vos proies. Dans certaines conditions, le poisson ne
déambule pas dans l’eau et reste terré à trou, ce qui en fait une bonne alternative pour les jours
où la mer semble vide.
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6.4. Gestion des prises
L’avantage majeur de la pêche sous‐marine est la capacité de sélectionner ses prises, en évitant
de tuer ou de blesser inutilement, aussi, faites bon usage de ce pouvoir.
Ne prenez que ce dont vous avez besoin (ne pas prendre ce que vous ne pourrez consommer
ou stocker dans votre congélateur) : si vous avez 10 poissons, et qu’un onzième passe, retenez
votre tir, et apprenez à admirer la vie sous‐marine. Si les poissons sont à profusion, sélectionnez
les individus les plus gros. Ne tirez pas sur les jeunes individus ou espèces non désirées juste
pour l’entrainement (pratiquez plutôt le tir sur cible en piscine ou dans peu d’eau).
Respectez les tailles et les quotas. Soyez conscient que l’eau a un effet grossissant, aussi gardez
à l’esprit sous l’eau que le poisson que vous avez en ligne de mire est en réalité plus petit qu’il
ne vous paraît. Vérifiez les mailles à l’aide d’une réglette, d’un coulisseau ou d’un étalon que
vous garderez dans votre filet. N’oubliez pas le marquage également !
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6.5. Philosophie
La chasse sous‐marine est un sport, mais surtout une passion. Pour beaucoup, elle n’est qu’un
prétexte pour se mettre à l’eau et être au contact de la mer. Il est primordial de garder en tête
que nous ne sommes qu’invités dans l’élément liquide, et que nous le partageons avec d’autres
passionnés.
Il faut savoir rester humble face à ce milieu hostile et ne pas surestimer ses capacités. Rappelez‐
vous que les conditions en situation réelle seront différentes des conditions d’entraînement :
faible visibilité, froid, courant, pression, anxiété et fatigue influenceront vos capacités. La
sécurité avant tout : favorisez la chasse en binôme, ne repoussez pas vos limites. Profondeur et
durée d’apnée ne sont pas la clé de la réussite, et battre des records n’est pas l’objectif de la
chasse sous‐marine. Bien connaitre le spot est un atout majeur et bien plus payant que la
capacité à retenir son souffle.
Au début de votre pratique, vous ne prendrez pas forcément beaucoup de poisson, mais vous
pourrez profiter de vos premières sorties pour améliorer votre technique d’immersion, votre
palmage, et votre aisance globale dans l’eau.
Le respect de la mer et de ses usagers passe aussi par la considération de l’environnement : ne
pas laisser d’ordures, ramasser autant de détritus que possible, et ne pas prélever d’êtres vivants
plus que de raison.
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