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L’Enfant et la mort

dans l’Antiquité II
Types de tombes et traitement du corps
des enfants dans l’antiquité gréco-romaine

édité par Marie-Dominique Nenna

Centre d’études Alexandrines


L’Enfant et la mort
dans l’Antiquité II
Comité de lecture
Ghislaine Alleaume, Directeur de Recherche au CNRS
Marianne Bergmann, Professeur honoraire à l’Université de Tübingen
Christian Décobert, Directeur de Recherche au CNRS
Jean-Yves Empereur, Directeur de Recherche au CNRS
Paolo Gallo, Professeur à l’Université de Turin
Marie-Dominique Nenna, Directeur de Recherche au CNRS
Mervat Seif el-Din, Directrice Générale de la Recherche Scientiique à Alexandrie, Conseil Suprême des Antiquités
Michel Tuchscherer, Professeur à l’Université de Provence

© Centre d’Études Alexandrines, USR 3134 du CNRS, Alexandrie, 2012


ISBN : 978-2-11-128615-3
ISSN : 1110-6441

Maquette : Fatiha Bouzidi


Imprimé en Belgique par Peeters

Diffusion et distribution : De Boccard

Pour les ventes en Égypte : Centre d’Études Alexandrines, 50 rue Soliman Yousri, 21131 Alexandrie, Égypte
Pour les autres pays : De Boccard Édition-Diffusion, 11 rue de Médicis, 75006 Paris, France – www.deboccard.com
Études Alexandrines 26 – 2012
Directeur de la collection : Jean-Yves Empereur

L’Enfant et la mort
dans l’Antiquité II
Types de tombes et traitement du corps
des enfants dans l’antiquité gréco-romaine

Actes de la table ronde internationale


organisée à Alexandrie, Centre d’Études Alexandrines,
12-14 novembre 2009

édité par Marie-Dominique Nenna

Centre d’Études Alexandrines


Sommaire

Jean-Yves Empereur et Marie-Dominique Nenna


Avant-propos 11

Monde égyptien

Yann Tristant
Les enterrements d’enfants dans l’Égypte prédynastique et pharaonique 15

Christiane Ziegler
Sépultures d’enfants à Saqqara au premier millénaire av. J.-C. 61

Gersende Alix, Éric Boës, Patrice Georges et Marie-Dominique Nenna


Les enfants dans la nécropole gréco-romaine du Pont de Gabbari à Alexandrie :
problématiques et études de cas 79

Hélène Silhouette
Le secteur 6 de la nécropole du Pont de Gabbari, Alexandrie :
une zone réservée aux enfants ? 139

Frédérique Blaizot
Le loculus A1 de la salle B28.3, nécropole du Pont de Gabbari, Alexandrie :
une sépulture collective réservée aux très jeunes enfants 151

Marie-Dominique Nenna
La fouille du secteur el-Manara dans la nécropole de Hadra, Alexandrie, en 1940 :
l’apport des documents d’archives (carnet de fouilles des inspecteurs
du Musée gréco-romain d’Alexandrie et photographies de Loukas Benakis) 209
L’ENFANT ET LA MORT DANS L’ANTIQUITÉ II

Amira Sabah
Burials of the Khalil el-Khayat site, Kafr Abdou District, East Alexandria 253

Gilles Grévin, Paul Bailet et Sylvie Baibourdian


Crémations d’enfants à Alexandrie aux époques hellénistique et impériale 275

Wiktor Andrzej Daszewski et Iwona Zych


Child burials of the Roman period in the necropolis of Marina el-Alamein, Egypt 283

Maria Kaczmarek
Anthropological studies on juvenile skeletal remains from the necropolis
at Marina el-Alamein, Egypt 293

Frédéric Adam et Frédéric Colin


Inhumations d’enfants et de chiens à Qasr ‘Allam, Bahariya, Égypte 315

Françoise Dunand et Roger Lichtenberg


L’ inhumation des enfants dans les nécropoles de l’oasis de Kharga, désert libyque 331

Gillian E. Bowen
Child, infants and fœtal burials of the Late Roman period at Ismant el-Kharab,
ancient Kellis, Dakhleh Oasis 351

Michel Chauveau
« Mort à huit ans, enterré à neuf... » Âge et mort prématurée en Égypte romaine 373

Claudio Gallazzi et Gisèle Hadji-Minaglou


Sépultures de nouveaux-nés et d’enfants dans une nécropole de la in du viiie
et du ixe siècle à Umm-el-Breigât, Tebtynis 389

Monde grec

Sherry Fox
The bioarchaeology of children in Graeco-Roman Greece 409

Diego Elia et Valeria Meirano


La typologie des tombes d’enfants dans les colonies grecques d’Italie du Sud :
problèmes et cas d’études 429
SOMMAIRE

Monde occidental

Paola Catalano, Valentina Benassi, Anna Buccellato, Carla Caldarini, Roberto Egidi,
Romina Mosticone, Stefano Musco, Walter Pantano, Rita Paris et Lisa Pescucci
Funere mersit acerbo : Rome impériale et ses enfants à travers la recherche anthropologique 461

Manuel Moliner
Typologie des tombes d’enfant et traitement du corps à l’époque gréco-romaine
en Provence, France. Les exemples de Fréjus, Saint-Paul-Trois-Châteaux,
Aix-en-Provence et Marseille 471

Solenn de Larminat
Gestes et pratiques funéraires autour des inhumations en fosse d’enfants
en Afrique romaine à l’époque païenne 501

Paul Bailet
Tombes à incinérations d’enfants dans la nécropole romaine de Pupput :
quelques cas particuliers 539

La base de données EMA

Virginie Fromageot-Lanièpce
La base de données du groupe de recherche sur L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité 551

Antoine Hermary et Stéphanie Satre


Les critères d’identiication des tombes d’enfants : études antérieures et perspectives 561

Jean-Yves Empereur et Marie-Dominique Nenna


Anthropologie, archéologie, histoire : acquis et perspectives du programme EMA 571

Résumés 575
Liste des contributeurs 601
Abréviations 605
Index des sites 609
Jean-Yves Empereur, Marie-Dominique Nenna

Avant-propos

ans le cadre du programme L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité (EMA), soutenu par

D l’Agence Nationale de la Recherche durant les années 2008-2012, trois tables rondes
ont été organisées par les partenaires du programme, le Centre Camille Jullian 1, l’unité
mixte de recherche ArScAn 2 et le Centre d’Études Alexandrines 3. Elles étaient destinées à dis-
cuter et approfondir les principales thématiques relatives aux sépultures d’immatures dans la
Méditerranée antique et à les confronter avec les autres sources disponibles concernant le statut
des enfants dans les civilisations classiques.
La deuxième table ronde a été organisée à Alexandrie par le Centre d’Études Alexandrines 11
du 12 au 14 novembre 2009. Elle était consacrée aux types de tombes et au traitement du corps
des enfants. L’ accent a été mis sur les découvertes récentes dans plusieurs régions d’Égypte
– Alexandrie, Marina el-Alamein sur la côte méditerranéenne, Saqqara, Tebtynis dans le Fayoum,
oasis du désert Libyque (Bahareya et Kharga) –, couvrant une période allant du viie s. av. J.-C. au
ixe s. ap. J.-C., avec, en ouverture, une synthèse sur les tombes d’enfants dans le monde pharao-
nique. Durant la préparation de l’édition des Actes, se sont ajoutées cinq nouvelles études. Trois
sont consacrées à Alexandrie. La première est une revisite, à la lumière de documents d’archives,
d’un des secteurs de la nécropole de Hadra à Alexandrie daté de la haute époque hellénistique
et de la place qu’y ont les enfants. La seconde offre l’étude d’un contexte très particulier de la
nécropole du Pont de Gabbari, le loculus d’un hypogée où ont été placés pas moins de 35 enfants.
La troisième livre les résultats préliminaires d’une fouille de sauvetage menée par le Conseil
Suprême des Antiquités de l’Égypte en 2011, qui montre les vestiges d’un cimetière de l’époque
romaine tardive, où les sépultures d’enfants en amphore tiennent une grande place, dans une
zone qui n’appartient plus strictement aux nécropoles de la cité d’Alexandrie, mais correspond
sans doute à une des agglomérations qui se situaient dans les faubourgs de la cité. La quatrième
est dédiée aux enfants de la Kellis de l’époque romaine tardive (oasis de Dakhla) et la cinquième

1. Aix-Marseille Université, CNRS, CCJ UMR 7299, 13094, Aix-en-Provence, France.


2. UMR Archéologies et Sciences de l’Antiquité, UMR 7041, CNRS, Université de Paris I, Université de Paris Ouest Nanterre,
Ministère de la Culture.
3. USR 3134 du CNRS, Alexandrie.
JEAN-YVES EMPEREUR, MARIE-DOMINIQUE NENNA

livre une série d’étiquettes de momies, issues de la nécropole en face d’Akhmim, située près de
l’ancienne Athribis de Haute-Égypte, qui offrent un aperçu sur les conceptions de l’âge et de la
mort prématurée en Égypte romaine.
Pour les autres régions concernées par ce programme, une conférence introductive fait le
point sur l’anthropologie biologique en Grèce, particulièrement développée par le Wiener Labo-
ratory de l’American School of Classical Studies d’Athènes et des synthèses sont fournies sur les
types de tombes d’enfant dans les colonies grecques d’Italie du Sud, à Rome, dans le Midi de la
France et en Afrique du Nord.
Enin, deux contributions portent sur la base de données qui a été créée à l’occasion de ce
programme. La première en expose les principes d’analyses et le développement de l’applica-
tion ; la seconde montre comment cette base apporte de nouveaux critères pour identiier les
tombes d’enfant. La base EMA est désormais en ligne sur le site http://www.mae.u-paris10.fr/ema et
offre à la rélexion d’un vaste public plus de 3800 sépultures d’enfants décrites et illustrées.
Ces journées, fruits d’étroites collaborations entre les archéologues et les anthropologues, se
sont déroulées au siège du Centre d’Études Alexandrines, ainsi qu’à l’Institut français d’Égypte à
Alexandrie. Nous tenons à remercier vivement le directeur de l’Institut français pour son accueil,
ainsi que le personnel du CEAlex pour l’organisation matérielle de ces journées.
Merci à Amira Sabah et Mervat Seif el-Din pour la traduction des résumés en arabe, à Colin
Clement pour la traduction des résumés en anglais et à Fatiha Bouzidi pour la mise en forme de
ce volume.
12

L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité I. Nouvelles recherches dans les nécropoles grecques. Le signalement
des tombes d’enfants. Actes de la table ronde internationale organisée à Athènes, École française d’Athènes,
29-30 mai 2008, sous la direction d’Anne-Marie Guimier-Sorbets et d’Yvette Morizot, Travaux de
la Maison René Ginouvès 12, Paris, De Boccard, 2010.
L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité II. Types de tombes et traitement du corps des enfants dans l’an-
tiquité gréco-romaine. Actes de la table ronde internationale organisée à Alexandrie, Centre d’Études
Alexandrines, 12-14 novembre 2009, édité par Marie-Dominique Nenna, Études Alexandrines 26,
Alexandrie, Centre d’Études Alexandrines, 2012.
L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité III. Le matériel associé aux tombes d’enfants, Actes de la table ronde
internationale organisée à Aix-en-Provence, Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, 20-22 jan-
vier 2011, sous la direction de Antoine Hermary et de Céline Dubois, Bibliothèque d’archéologie
méditerranénne et africaine 12, Paris, Errance, 2012.
Yann Tristant

Les enterrements d’enfants dans l’Égypte


prédynastique et pharaonique

es enfants font partie des motifs iconographiques courants dans les représentations des

L tombes égyptiennes et sur les objets du quotidien, mais sont pour autant presque tou-
jours absents de la documentation anthropologique. On ne sait pratiquement rien des
rites qui entourent la mort et l’enterrement des enfants dans l’Égypte pharaonique alors que
l’iconographie de la maternité et de la petite enfance est pléthorique. Cet article propose de faire 15
le point sur les enterrements d’enfants à l’époque pharaonique. Il ne constitue pas une étude
exhaustive de la question, mais un aperçu global des différents types d’enterrements connus.

Les sépultures d’enfants ou le double paradoxe égyptien


L’ imaginaire collectif associe l’Égypte ancienne au monde de la mort, à ses tombes décorées et
ses momies. Le climat particulièrement favorable du désert égyptien a contribué peut-être plus
qu’ailleurs à la conservation des corps, naturellement préservés ou embaumés suivant des pra-
tiques très précises. Pour autant, si le décor et le mobilier des sépultures sont partout traités, les
renseignements concernant les personnes physiques elles-mêmes souffrent d’une carence d’in-
formations évidente. Le nombre total de corps étudiés ne représente qu’une inime fraction de la
population initiale des vivants 1. R.A. Dart évalue à 500 millions le nombre d’Égyptiens décédés
entre la période prédynastique (IVe millénaire) et la in de l’occupation romaine (395 apr.) 2, tandis
que K. Butzer estime la seule population du Nouvel Empire (v. 1550-106 av.) entre 3 et 6 millions
d’habitants, pour une période de moins de cinq siècles 3. Si on considère la totalité des tombes
découvertes, puis la totalité des corps mis au jour et publiés, le corpus se réduit à quelques dizaines

1. O’COnnOr 1972, p. 81-83 ; Baines, LaCOvara 2002.


2. Dart 1939.
3. Butzer 1976, p. 76-80.
YANN TRISTANT

Figure 1 : Fouille au pinceau d’une sépulture d’enfant dans le sable (S763, Nagada III). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché
Gamma, P. Aventurier
16

Figure 2 : Fouille à l’aspirateur d’une inhumation d’enfant en jarre (S728, Nagada III). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché
Gamma, P. Aventurier
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

de milliers d’individus, voire seulement quelques milliers quand on ne garde que les cas les mieux
publiés. La crémation est pourtant inconnue en Égypte avant la période hellénistique, et même
si certains chercheurs ont évoqué des méthodes alternatives pour faire disparaître les corps, tels
que les crocodiles pendant les périodes troubles 4, le constat est lagrant, notre connaissance du
monde des morts en Égypte ancienne, pourtant si superbement illustré par tous les aspects des
arts funéraires, est marquée par une absence signiicative des corps.
Deux raisons principales peuvent expliquer ce phénomène. D’une part tous les cimetières
n’ont pas été découverts et encore moins préservés, les luctuations du Nil, le développement
des sites urbains sur les sites archéologiques plus anciens ayant gommé toute trace de ces nécro-
poles. Il faut évoquer d’autre part le peu d’intérêt accordé par les chercheurs aux squelettes et
autres dépouilles humaines. Les momies ont fasciné l’imaginaire européen depuis les premières
explorations de l’Égypte, mais la véritable anthropologie de terrain n’a fait son entrée que très
tardivement dans la vallée du Nil. La majeure partie des squelettes et momies n’a pas été étudiée
et encore moins conservée, et des méthodes très approximatives ont fait dire aux chercheurs
que tel ou tel individu était de sexe féminin seulement à cause de la présence de bijoux dans une
tombe 5. On doit à H. Duday et ses élèves les premières véritables méthodes d’anthropologie de
terrain 6 (ig. 1 et 2). Si ces gestes font désormais partie intégrante de toute fouille archéologique
en contexte funéraire, il reste incontestable que, pour la plupart, les restes humains mentionnés
dans les rapports de fouille et les publications consacrés à l’Égypte ne peuvent être pleinement
utilisés. Les cimetières égyptiens ne sont donc pas représentatifs de la démographie réelle de la
population égyptienne. Les données publiées ne mentionnent ainsi que très peu de tombes d’en- 17
fants ou d’adolescents et, a priori, une proportion anormale de femmes par rapport aux hommes.
On connaît donc quelques dizaines de milliers d’individus, mais combien d’enfants ?
Un autre paradoxe est celui que pose la présence des enfants dans l’Égypte ancienne : ils sont
partout et nulle part à la fois. Très peu d’ouvrages leur sont consacrés, et tout aussi peu de livres
ne leur laissent ne serait-ce qu’un chapitre 7. D’autres vont même jusqu’à nier la place de l’enfant
dans la société égyptienne et laissent planer l’idée qu’ils n’ont pas bénéicié des mêmes soins
que les adultes 8. L’ enfance est pourtant le moment de tous les apprentissages, un temps d’ac-
quisition, celui des systèmes de croyances, de la personnalité, des attitudes et valeurs sociales 9.
On ne peut pas oblitérer le rôle économique des petits qui partagent avec leurs parents la garde

4. ParkinsOn 1998, p. 172 ; Baines, LaCOvara 2002, p. 13.


5. Guy Brunton, parmi d’autres, mentionne la dificulté de déterminer le genre des enfants (« The sex of the immature bodies
is often indeinite, and is therefore given as C (child) » (BruntOn 1927, p. 10) mais n’hésite pas quelques pages plus loin à
reconnaître une illette par la simple présence d’éléments de parure (« A child of about eleven years with a few blue glaze
beads at the neck, and the two pebbles on the chest. She was covered by a large bin intact. The interior of the pot was clear of
sand. Probably V-Vith dyns » (BruntOn 1927, p. 22).
6. DuDay 1978 ; DuDay, seLLier 1990 ; CruBézy et al. 1990 ; CruBézy, DuDay, Janin 1992 ; Janin 1992.
7. Janssen, Janssen 1990 ; rOBins 1994-1995 ; FeuCHt 1995 ; MeskeLL 2002 ; Janssen, Janssen 2007 ; FLuCk, Finneiser 2009 ; ziLLHarDt 2009.
Ronika Power a soutenu en avril 2012 une thèse de doctorat de la Macquarie University (Sydney) sur les sépultures d’enfants
en Égypte ancienne de l’époque protohistorique jusqu’au Moyen Empire (POWer 2012). Amandine Marshall termine actuelle-
ment une thèse de doctorat sur l’enfant dans l’Égypte ancienne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales qui pourra
bientôt accompagner ces références.
8. Derevenski 1994 ; kaMP 2001.
9. kaMP 2001, p. 2.
YANN TRISTANT

des troupeaux, les corvées d’eau ou de ramassage du bois de combustion, et occupaient dans les
sociétés anciennes une place à part entière. La compréhension de la place de l’enfant au sein des
sociétés anciennes nous apporte de nombreux renseignements sur la culture elle-même et sur
l’analyse de problèmes plus vastes. On ne peut qu’insister ici sur le manque d’études à leur sujet
et l’absence manifeste de reconstructions détaillées de l’enfance à partir des données biologiques
et culturelles disponibles. Le but de cette présentation n’est pas de dresser l’inventaire complet
des sépultures d’enfants 10, mais de proposer un bref aperçu des différents types d’enterrements
à l’époque pharaonique, et de rejeter par là même l’idée que les enfants n’ont pas bénéicié du
même soin que leurs parents dans la préparation de leur dernière demeure.

La mort et l’enfant dans l’Égypte ancienne


L’ enfant n’est donc pas un sujet encore bien traité parmi les recherches égyptologiques, alors
qu’il a fait l’objet d’études spéciiques dans de nombreuses autres régions pour des périodes dif-
férentes 11. On se bornera pour commencer à brosser rapidement la place des petits dans l’Égypte
ancienne. Le terme « enfant » doit être compris dans une acception très large, incluant tout être
humain dans sa période de développement, entre la naissance et la puberté. Les chercheurs qui
travaillent sur le sujet utilisent généralement des classes d’âges pour différencier les différentes
phases de développement des enfants : périnatal/nouveau-né entre 1 et 12 mois ; jeune enfant de 1
18 à 6 ans ; grand enfant de 7 à 14 ans 12. Gardons à l’esprit une fois de plus que la disparité des sources
ne permet que trop rarement d’accorder les données de publications anciennes avec une métho-
dologie rigoureuse.
On peut rassembler les renseignements relatifs aux enfants en quatre grandes catégories : les
tombes d’enfants/leur corps ; les objets relatifs à l’enfant (mobilier associé dans la tombe ; jouets
ou objets de l’enfance sur les sites d’habitat) ; les représentations d’enfants (humains/dieux) 13 et
de leur famille dans les tombes, sur les stèles votives ou funéraires, sur les statues de groupes 14 ; les
données écrites, tels que les manuscrits avec des prescriptions ou des incantations pour la bonne
santé de l’enfant et de sa mère 15. La place de l’enfant est centrale dans l’idéologie égyptienne de la
mort 16. Elle relète ici l’importance de la mortalité infantile dans un système démographique de

10. Voir pour cela la thèse de doctorat réalisée par Ronika Power à la Macquarie University de Sydney (POWer 2012).
11. Voir par exemple Philippe Ariès (1960) pour la France de l’Ancien Régime ; Danièle Alexandre-Bidon et Didier Lett (1997) pour
le Moyen Âge ; Jean-Pierre Néraudeau (1984) pour la Rome antique ; Gérard Coulon (1994) pour la Gaule romaine ; et plus
récemment Bernard Dedet (2008) pour la France méridionale durant la protohistoire.
12. Bárta 2000, p. 195 ; DeDet 2008, p. 6.
13. Le cycle le plus complet représentant l’enfant concerne la naissance divine du roi (cf. Hatchepsout et Aménophis III) ou le
dieu Horus (reliefs des temples romains et ptolémaïques). Voir strOuHaL 1992, p. 24.
14. rOBins 1994-1995, p. 26 ; strOuHaL 1992, p. 22.
15. Voir par exemple le papyrus gynécologique de Lahun, Moyen Empire (GriFFitH 1898).
16. Sur la mort des enfants dans l’Égypte ptolémaïque et romaine voir aussi DunanD 2004.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

type archaïque 17 ou « pré-jennérien » 18, dans lequel les facteurs endogènes qui menacent la survie
des sujets à leur naissance ou dans la première semaine de leur vie (mortinatalité et mortalité
néo-natale précoce), puis les facteurs exogènes (maladies épidémiques, affections de l’appareil
respiratoire ou digestif, etc.) sont nombreux.
Les informations concernant les femmes et la protection des dieux à leurs égards durant la
grossesse ou l’accouchement sont bien connues 19. On sait également que lorsque le bébé survivait
à sa naissance, infections et maladies nombreuses réduisaient rapidement son espérance de vie 20,
comme nous le rappelle par exemple l’une des maximes de La sagesse d’Ani 21. Les musées regorgent
aujourd’hui d’amulettes et de petits objets à caractère prophylactique placés autour du cou des
bébés (œil d’Horus, dieu Bès, textes magiques, etc.), de leur vivant sans doute, et qui les accompa-
gnaient dans la tombe 22. Aucun objet ou représentation ne nous donne d’indication véritablement
précise sur le taux de mortalité, mais on peut estimer qu’il était similaire à celui des sociétés pré-
modernes. On peut donc évaluer que 20 % des nouveau-nés mouraient durant la première année de
leur vie et que 30 % d’entre eux ne survivaient pas aux cinq premières années 23, ou plus simplement
que seul un individu sur deux pouvait atteindre l’âge de la procréation 24. Rappelons également que,
si seulement 9 enfants sur 1000 décèdent avant l’âge de cinq ans aujourd’hui en Europe de l’Ouest,
ils étaient près de 100 pour 1000 à mourir en Angleterre au début du Moyen Âge 25. D. Patch a ainsi
calculé pour la période du Nouvel Empire (v. 1550-1069 av.) et de la Troisième Période Intermé-
diaire (v. 1069-664 av.) que 50 % des 276 tombes de Gourob, 48 % des 233 tombes de Matmar et
42 % des 31 tombes de Mostagedda abritaient des enfants 26. Une mortalité aussi forte laisse effec-
tivement présager une surreprésentation des enfants en contexte funéraire, ce qui, comme on le 19
verra plus loin, n’est pas toujours le cas au vu des données aujourd’hui disponibles.
Cette situation pourrait laisser penser que la représentation de l’enfant mort ou des funérailles
est un thème ordinaire dans l’art égyptien. Il est pourtant très peu courant dans l’iconographie
pharaonique, qu’il s’agisse des enfants, mais aussi des adultes. Il n’existe en fait que de très rares
attestations d’enfants représentés morts, parmi lesquelles on peut citer une stèle funéraire en
calcaire de la XVIIIe dynastie (v. 1550-1295 av.), au nom de Merysekhmet, conservée au British
Museum, qui représente un enfant sur les genoux de sa mère, accompagné d’un court texte dédié à
la mémoire du petit 27 (ig. 3). Mais la plus fameuse scène du genre, sans aucun autre parallèle connu,

17. GOODMan, arMeLaGOs 1989.


18. On qualiie généralement de « pré-jennérienne » une société qui échappe aux règles de l’hygiène et de la médecine moderne.
Ce terme vient du nom d’Edward Jenner (1749-1823), médecin anglais dont les travaux sur la vaccine ou « variole des vaches »,
maladie du bétail qui propage la variole aux hommes, ont inauguré l’ère de la vaccination à la in du Xviiie siècle.
19. Voir rOBins 1994-1995.
20. FeuCHt 1995, p. 116-117.
21. « Ne dis pas : « Moi, je suis trop jeune pour que tu me ravisses », tu ne connais pas (l’heure de) ta mort. La mort vient,
elle domine l’enfant qui est dans le giron de sa mère, comme celui qui s’est fait vieillard » Maxime I, XIV, 3 La sagesse d’Ani
(suys 1935).
22. Janssen, Janssen 1990, p. 21-22.
23. rOBins 1994-1995, p. 27-28 ; strOuHaL 1992, p. 21.
24. DeDet 2008, p. 10.
25. sCOtt 1999, p. 30-32.
26. rOManO 1989, p. 111, n. 250 ; PatCH 2007.
27. rOBins 1994-1995, p. 28 ; HaLL 1914, 13, pl. 50.
YANN TRISTANT

est sans nul doute celle qui représente le


couple royal de la XVIIIe dynastie,
Akhénaton et Nefertiti, penchés sur le
corps de leur ille morte. Cette scène
de déploration du cadavre de Maketa-
ton est gravée dans deux chambres de
la tombe royale de Tell el-Amarna. Sur
le mur F de la chambre alpha, Akhé-
naton et Nefertiti sont représentés
par deux fois dans une pièce, proba-
blement une chambre du palais de Tell
el-Amarna, la main droite portée au
front en signe de deuil, le roi tenant
de l’autre main le bras gauche de la
reine en un geste de réconfort. Ils sont
penchés au-dessus d’un lit funéraire
sur lequel repose le corps sans vie de
leur ille. À l’extérieur de la chambre
dans laquelle ils se tiennent, un groupe
d’hommes et de femmes se lamentent.
20 Une scène similaire est gravée à deux
Figure 3 : Stèle funéraire au nom de Merysekhmet, prov. inconnue, reprises sur le mur B de la chambre
calcaire, H. 24,5 cm, XVIIIe dynastie, British Museum, Londres, inv.
1853,0822.4 (d’après HaLL 1914, pl. 50)
gamma où le couple royal se recueille
non plus devant le corps de leur ille
mais devant sa statue placée sous un dais (ig. 4). La présence dans la tombe des fragments d’un
28

sarcophage monolithe de petite dimension conirme la mort prématurée de la princesse et son


inhumation dans la tombe 29.

Où sont les sépultures d’enfants ?


Puisque textes et images ne parviennent que dificilement à nous renseigner sur le traitement
mortuaire des enfants, l’étude archéologique et anthropologique des sépultures reste la meilleure
source de connaissance disponible pour appréhender les enterrements d’enfants, ain notamment
d’identiier les lieux de leurs inhumations, de quantiier leur présence dans les nécropoles, d’étudier
leurs modes d’inhumation ou encore de préciser les anomalies démographiques que les sépultures

28. GaBOLDe 1998, p. 139 ; 2005, p. 85.


29. GaBOLDe 1998, p. 132-133. L’auteur insiste sur le fait que ce sarcophage est un « exemple unique de sarcophage rectangulaire
en pierre fabriqué pour une princesse de la XVIIIe dynastie ».
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 4 : Akhénaton et Nefertiti pleurent au-dessus de la dépouille de leur ille. Tell el-Amarna, tombe royale, chambre
gamma, mur B (d’après GaBOLDe 1998, pl. VI)

peuvent reléter. Le fait sépulcral reste le rite de passage le plus accessible aux archéologues, et
fournit des renseignements incomparables sur les rites funéraires et le statut social des individus 30. 21
Aussi, alors que l’aspect funéraire constitue sans conteste le volet le mieux connu et le plus
développé de l’archéologie égyptienne, il souffre de défauts à tout jamais irréparables. L’ égypto-
logie, née dans le courant du xixe siècle après la redécouverte de l’antiquité classique européenne,
a d’abord été une activité qui se rapprochait plus de la « chasse aux trésors » que de la discipline
scientiique que l’on connaît aujourd’hui. Financés par les musées pour ramener ces objets qui
forment aujourd’hui les grandes collections européennes et américaines, les premiers égyptolo-
gues, jusqu’au début du xxe siècle et parfois même bien plus tard, se souciaient peu d’enregistrer
le contexte exact des découvertes ou de décrire avec précision la position du mobilier funéraire et
ses liens avec le squelette. La diagnose sexuelle, par exemple, était plus souvent liée à la présence
de parure ou de bijoux trop rapidement attribués à la gent féminine qu’à des critères anthro-
pologiques. Les squelettes d’enfants étaient souvent confondus avec des ossements d’animaux
et n’ont été ni fouillés ni répertoriés. B. Dedet rappelle à juste titre pour la France méridionale
qu’avant les années 1960-1970, fouiller une sépulture signiiait récupérer des objets et seulement
mentionner si le sujet avait fait l’objet d’une inhumation ou d’une incinération 31. Ce n’est que
dans le dernier quart du xxe siècle que s’est faite entendre la nécessité de fournir des descriptions

30. BinFOrD 1971.


31. DeDet 2008, p. 1.
YANN TRISTANT

plus détaillées et seulement depuis moins de vingt ans que la fouille stratigraphique et l’étude
anthropologique sont devenues des standards pour l’archéologie des tombes égyptiennes 32.
Un autre problème, plus spéciique cette fois aux enterrements d’enfants, est lié à l’identiication
de leurs tombes. En l’absence de données anthropologiques, les premiers archéologues ont suivi des
critères pour le moins empiriques dans la reconnaissance des tombes d’enfants. Elles ont trop sou-
vent été considérées comme « plus simples et moins riches » que celles des adultes, et n’ont de fait pas
bénéicié du même intérêt. La restitution approximative de la taille des fosses, sans attention parti-
culière portée aux restes osseux, a servi d’argument pour attribuer à tort des structures funéraires à
des enfants, ou inversement à des adultes. L’ absence d’ossements dans une fosse a tout aussi bien pu
faire ofice d’argument pour prouver la présence de tombes d’enfants, suivant en cela l’idée que, plus
petits et plus fragiles, leurs squelettes se conservent moins bien. Le mobilier funéraire, enin, a pu
entraîner des méprises dans l’identiication des individus, trop d’objets ayant été interprétés comme
des jouets ou des modèles miniatures pour enfants en considérant uniquement leurs dimensions.
On observe ainsi des divergences spectaculaires sur l’ensemble des données. E. Strouhal rap-
pelle qu’à Abydos pour les deux premières dynasties seule une tombe sur sept est celle d’un enfant,
alors que dans le Ouadi Qitna, en Nubie, pour les iiie et ve siècles on trouve 43 % d’enfants sur l’en-
semble du cimetière 33. Les nécropoles publiées incluent le plus souvent un nombre d’inhumations
d’enfants presque dérisoire au regard de la mortalité infantile très forte dans l’Égypte ancienne 34,
alors qu’un nombre trop élevé d’enfants au sein des cimetières semble faire igure d’anomalie
et conduit les archéologues à attribuer des caractères particuliers aux ensembles funéraires. À
22 el-Omari (v. 4700-4300 av.), par exemple, les archéologues insistent sur la sous-représentation
des enfants dans le cimetière néolithique, et généralisent à d’autres cimetières, en expliquant
l’absence de tombes d’enfants par la décomposition rapide et la mauvaise conservation des petits
squelettes, mais aussi par l’idée que les enfants pourraient être enterrés ailleurs 35. À Mirgissa, les
fouilleurs ont parlé de cimetière spéciique réservé aux enfants parce que la moitié des individus
inhumés avaient moins de 2 ans au moment du décès 36.
S’il est incontestable que les os d’enfants ne se conservent pas aussi bien que ceux des adultes,
et qu’ils ont généralement été enterrés moins profondément que ceux des adultes ou dans des sec-
teurs différents du cimetière, il n’en reste pas moins que le nombre d’enterrements d’enfants sur les
sites est plus faible que ce qu’une mortalité naturelle pourrait laisser attendre. Au inal, il apparaît
que sur l’ensemble des tombes d’enfants publiées une inime minorité peut être réellement utili-
sable. Il s’agit là d’une situation bien dommageable au regard de leur importance pour appréhender
l’évaluation du « recrutement » d’un lieu funéraire, la composition de la population par classes d’âge 37

32. Voir à ce sujet l’importance de l’anthropologie de terrain pour l’étude des sépultures, qui met au premier plan le mort lui-
même et non plus le matériel qui l’entoure (DuDay 1978 ; DuDay, seLLier 1990 ; Janin 1992).
33. strOuHaL 1992.
34. À condition que l’inhumation soit le mode de sépulture principal et que les enfants n’aient pas fait l’objet d’un traitement
particulier en dehors des nécropoles. On verra plus loin que ces deux propositions trouvent peu d’éléments contradicteurs.
35. DeBOnO, MOrtensen 1990.
36. verCOutter 1975.
37. Et si possible selon le genre, mais la diagnose sexuelle reste encore une question encore non résolue. Voir à ce sujet MaJO
1996 ; COQueuGniOt, GiaCOBini, MaLerBa 2002.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 5 : Sépulture d’enfant, Taramsa Hill, Paléolithique Figure 6 : Enfant inhumé dans une fosse de stockage réutili-
Moyen (d’après verMeersCH et al. 1998, p. 477, ig. 2) sée en tombe sur un secteur abandonné de l’habitat (B55).
El-Omari, Néolithique (d’après DeBOnO, MOrtensen 1990)

ou encore le classement des défunts en fonction des pratiques funéraires. L’ archéologie funéraire
constitue à ce titre, comme on va le voir, un apport bien plus important que les sources textuelles et
iconographiques pour la connaissance des enfants et leur place dans la société égyptienne.

23
Enterrements en pleine terre
La plus ancienne sépulture connue en Égypte, et sur le contient africain au nord de l’Équa-
teur, est celle d’un grand enfant inhumé en pleine terre. Découverte en 1994 par P. Vermeersch 38
et son équipe à Taramsa Hill, près de Qena en Haute-Égypte, à 2,5 km au sud-est du temple de
Dendara, la sépulture était installée dans un site d’extraction de silex. Le matériel dispersé sur
la localité la rattache au Paléolithique Moyen comme le prouve une datation absolue par OSL
située entre 49800 et 80400 BP, avec un âge moyen autour de 55000 BP. Le squelette était très
mal conservé et très fragile. Il a été déposé en position assise dans une fosse d’environ 1 m de
profondeur, sur une couche de 10 cm de débris d’extraction (ig. 5). Pour les inventeurs du site,
il s’agit indubitablement d’une sépulture et non d’une mort accidentelle. Le squelette est celui
d’un enfant anatomiquement moderne (Homo sapiens sapiens), aux caractères archaïques, de 8 à 10
ans considérant la dentition bien conservée. Des outils en silex et des déchets de taille ont été
découverts dans la tombe, mais rien ne permet de les associer à du mobilier funéraire 39.
Après un hiatus de plusieurs dizaines de milliers d’années, lié sans doute plus qu’à autre chose
à des problèmes de taphonomie causés principalement par les déplacements et l’alluvionnement
du Nil, les sites de Mérimdé Beni-Salâmé 40, sur les franges désertiques du Delta occidental, et

38. Université catholique de Louvain, Belgique.


39. verMeersCH et al. 1998.
40. eiWanGer 1984, 1988, 1992.
YANN TRISTANT

d’el-Omari 41, au sud du Caire, sont les plus anciens cimetières connus dans la partie égyptienne
de la vallée du Nil, respectivement entre 5000-3800 av. et 4700-4300 av. Parmi les quarante-
trois sépultures fouillées à el-Omari, douze étaient celles d’enfants. Ils étaient inhumés dans des
fosses de stockage abandonnées de la zone d’habitat (ig. 6), en position contractée sur le côté
gauche, la tête au sud et le visage vers l’ouest pour la plupart, protégés par une natte, à la manière
des adultes enterrés à proximité. Un seul vase servait de mobilier funéraire pour chacun des
individus, mais on note également la présence de cornes d’ibex dans l’une des tombes d’enfant 42.
L’ inhumation en pleine terre reste pratiquée tout au long de la période prédynastique. La plus
grande des tombes découvertes sur le cimetière d’Armant 43 est par exemple celle d’un enfant
(tombe 1461). Datée de Nagada IC (v. 3800 av.), cette tombe mesure cinq fois la taille de la plus pe-
tite tombe de la même période (tombe 1459), celle d’une femme, et est beaucoup plus grande que la
plus grande tombe d’adulte masculin (tombe 1424). Elle contient également plus de mobilier que les
sépultures d’adultes 44. Adaïma, au sud d’Esna, est un site prédynastique sur lequel B. Midant-Reynes
et son équipe ont mis au jour un village et deux cimetières associés 45. La spéciicité de cette loca-
lité est de couvrir l’ensemble de la phase prédynastique et de fournir des données à la fois d’ordre
domestique et funéraire dont le croi-
sement apporte des résultats totale-
ment inédits pour l’étude des sociétés
égyptiennes du ive millénaire. La né-
cropole de l’Est, datée Nagada IIIA-
24 D (v. 3350-2700), comprend près de
600 tombes, intactes pour la plupart,
avec la particularité d’abriter presque
exclusivement des enfants, sauf pour
la partie la plus récente du cimetière
(Nagada IIIC2-D). C’est la plus vaste
et la plus ancienne nécropole d’en-
fants connue à ce jour en Égypte. Les
conditions de préservation optimales
facilitent les études biologiques et
anthropologiques (ig. 7). Il faut noter
également que ce cimetière intact,

Figure 7 : Inhumation d’un enfant dans le sable


(S753, Nagada III). Adaïma, Nécropole de l’Est.
Cliché L. Staniaszek

41. DeBOnO, MOrtensen 1990.


42. DeBOnO, MOrtensen 1990, p. 67-77.
43. MOnD, Myers 1937.
44. BarD 1988, p. 52.
45. MiDant-reynes, BuCHez 2002 ; CruBézy, Janin, MiDant-reynes 2002 ; BuCHez 2007.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

f Figure 8 : Enfant inhumé dans le sable (S636, Nagada


IIIA2). Quatre récipients en terre cuite (trois jarres dont une
décorée et une coupelle) sont disposés autour du corps.
Un collier de perles en fritte a été déposé entre le visage et
l’avant-bras droit du défunt. Adaïma, Nécropole de l’Est.
Cliché L. Staniaszek

i Figure 9 : Détail du collier devant le visage de l’enfant


(S636, Nagada IIIA2). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché
L. Staniaszek
25

complet et entièrement fouillé apporte des indications exceptionnelles sur la démographie et l’éco-
logie humaine d’une population prédynastique. Les études démographiques menées sur le cime-
tière ont d’ores et déjà montré que la mortalité des enfants correspond à une population naturelle
et, d’un point de vue épidémiologique, que la nécropole est sans doute liée à une phase épidémique
de tuberculose bien mise en évidence 46. Une grande partie des enfants est inhumée dans de simples
fosses peu profondes creusées dans le sable ou l’argile rouge d’un ancien ouadi. Ils reposent en géné-
ral sur le côté gauche, tête au sud et regard vers l’est 47. Le matériel funéraire qui les accompagne
comprend généralement des récipients en terre cuite ou en pierre, des objets de parure et des objets
cosmétiques (palettes, peignes, épingles, etc.) (ig. 8 et 9). Les tombes d’Adaïma rappellent en cela
les sépultures d’enfants connues sur d’autres nécropoles prédynastiques, où l’on n’observe pas tou-
tefois la même séparation entre enfants et adultes. Sur le cimetière HK43 de Hiérakonpolis, par
exemple, les enfants sont enterrés parmi les adultes. La sépulture 165, pour n’en citer qu’une seule,
était celle d’un enfant de 6 ans enterré avec une palette rhomboïdale en grauwacke, un collier de
perles en cornaline, en feldspath blanc et vert translucide, et une pendeloque en pierre verte 48.

46. CruBézy et al. 1998 ; CruBézy, DuCHesne, staniaszek 2003 ; CruBézy et al. 2006 ; CruBézy, DuCHesne, MiDant-reynes 2008 ; DaBernat, CruBézy
en préparation.
47. CruBézy, DuCHesne, MiDant-reynes 2008 ; DuCHesne, staniaszek, CruBézy en préparation.
48. FrieDMan 2002, p. 9.
YANN TRISTANT

26
Figure 10 : Sépulture d’enfant dans une jarre (S721, Nagada III). Le nouveau-né a été inséré par le col de la jarre, ensuite
fermée par une pierre (encore en place). Un autre enfant a été postérieurement déposé à proximité de la sépulture, les
pieds au-dessus du col de la céramique, dans le sable, sans protection particulière ou mobilier (S738, Nagada III). Adaïma,
Nécropole de l’Est. Cliché L. Staniaszek

La volonté de conserver les corps au-delà du processus de momiication naturelle et de la simple


protection par l’enveloppement dans une natte ou un linge s’afirme chez les adultes, par l’utilisation
de plus en plus courante de cercueils en matériaux périssables (joncs, roseaux, bois, etc.), en terre crue
ou cuite, puis en pierre. Cette transformation du mode d’inhumation va de pair avec les premières
attestations de momiication 49. On note au cours du Prédynastique, à Adaïma (ig. 10) comme sur
d’autres cimetières, le développement et la généralisation des ensevelissements dans des contenants
(pots, coffres, cercueils, sarcophages, etc.). Les inhumations en pleine terre sont encore attestées au
cours de la période pharaonique, même si l’utilisation d’un cercueil ou d’un sarcophage se généralise.
On peut mentionner ici le cas des tombes récemment mises au jour sur le Cimetière Nord d’Aby-
dos 50. Dans une zone comprenant une grande quantité de sépultures, parmi lesquelles de nombreuses
tombes de la XIXe dynastie ou plus tardives encore, un groupe d’inhumations, adultes et enfants,
se rattache au Moyen Empire (v. 2055-1650 av.). La sépulture no 9, par exemple, est celle d’un jeune
enfant de 18 à 20 mois, enveloppé dans un linge, sans cercueil, orienté sud-est/nord-ouest, et déposé

49. JOnes 2002-2008.


50. riCHarDs 2005.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

dans une fosse peu profonde avec plu-


sieurs amulettes (un œil oudjat et deux
chats en faïence, une petite perle en
coquillage, une perle en cornaline et
trois éléments en silex). Dans le sable,
en surface comme la précédente, la
sépulture no 8 est celle d’un enfant de
3 à 4 ans seulement enveloppé dans un
tissu, déposé sur le dos, la tête vers le
nord-est. Il était accompagné d’une
parure composée de deux amulettes
en cuivre, d’une perle en faïence et
d’un coquillage 51.

Enterrements en jarres
et en pots

La généralisation d’un contenant


pour protéger les dépouilles s’observe 27
Figure 11 : Les restes de la natte dans laquelle a été inhumé un enfant dans le courant du Prédynastique
sont encore visibles (S722, Nagada III). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché aussi bien dans les tombes d’adultes
L. Staniaszek que dans les tombes d’enfants. Sur
la nécropole de l’Est à Adaïma, les
enfants ont été inhumés majoritaire-
ment au fond de fosses creusées dans le sable ou le limon, à l’intérieur ou sous une natte (ig. 11),
un panier ou une jarre. La sépulture 649 (Nagada IIIA-B) est celle d’un enfant de 1 à 4 ans, qui
repose sur le côté gauche, la tête au sud-est, les pieds au nord-ouest, dans un panier lui-même
glissé dans une jarre, hermétiquement fermée par un fond de récipient céramique scellé par de la
terre crue et une natte. Le petit était accompagné d’un bol ; une palette était déposée sur le dessus
du couvercle 52 (ig. 12). Dans d’autres tombes, seule une jarre, parfois associée à une natte, servait
de réceptacle funéraire dans lequel était glissé un bébé (ig. 13) ; dans certains cas, la jarre a été
volontairement brisée/découpée pour être aménagée en cercueil et y faire entrer la dépouille d’un
enfant (ig. 14). Le mobilier funéraire comprend essentiellement de la céramique, et des objets de
parure dans près d’un tiers des cas, déposés à l’intérieur des jarres ou à l’extérieur de celles-ci. Le
matériel de parure (ig. 15) est constitué de tours de cou, colliers, bandeaux frontaux, bracelets de
perles, bracelets massifs qui dénotent une grande variété de matériaux : os, coquillages, cornaline,
fritte, calcaire, céramique, coquille d’œuf d’autruche, ivoire, stéatite, améthyste, diorite et cuivre.

51. riCHarDs 2005, p. 196-197, 209, ig. 97, 105.


52. CruBézy, DuCHesne, staniaszek 2003.
YANN TRISTANT

Figure 12 : Inhumation d’un enfant dans un


panier glissé à l’intérieur d’une jarre (S649,
Nagada IIIA1-IIIA2). Adaïma, Nécropole de
l’Est. Cliché L. Staniaszek

Ces objets pouvaient être portés ou


déposés sur le corps du défunt 53.
Les plus anciennes inhumations
en pots 54 apparaissent dès le début
du Prédynastique à Badari 55, en
Moyenne-Égypte, où deux enter-
rements en vases découverts sur
l’habitat ont été rattachés à la phase
Nagada I-IIA (v. 4000-3800 av.), sur
les sites de Naga êd-Deir, Minshat
Abou Omar 56 ou Gerzeh 57 pour la
phase Nagada IIC-D (v. 3600-3350 av.), puis en Haute-Égypte sur de nombreux cimetières Naqada
III et début de l’Ancien Empire 58. Sur le site d’el-Amra, malheureusement mal daté par l’absence
de mobilier, mais situé globalement après Nagada IIIB 59, enfants et adultes sont enterrés aussi bien
sous des pots que dans des cercueils en bois, en terre crue ou en céramique 60. Dans la région de
28 Badari 61, les enterrements dans et sous de grands bols en terre cuite se rapportent à la fois à des
enfants et à des adultes pour la IIe dynastie comme pour l’Ancien Empire, et plus particulièrement
la IVe dynastie. À Mostagedda, dans la même région, G. Brunton a ainsi noté 35 cas de squelettes
inhumés sous un grand vase parmi les 117 tombes qu’il a attribuées à la IVe dynastie (v. 2613-2494
av.), une seule sur les 76 attribuées à la Ve dynastie (v. 2494-2345 av.) et aucune pour la VIe dynas-
tie (v. 2345-2181 av.) 62. Les enfants étaient déposés dans des pots fermés par un bol, accompagnés
par un mobilier très limité comprenant surtout des parures corporelles (perles en fritte de couleur
bleue, en cornaline, en terre cuite et en coquillage ; amulettes ; etc.). À Balat, dans la nécropole de
Qila el-Dabba, trois nouveau-nés étaient déposés dans la descenderie du mastaba d’Ima-Pepi (VIe
dynastie), sans aucune protection particulière (ig. 16) ; quatre autres sépultures de nouveau-nés, en
vase cette fois (ig. 17), étaient présentes dans le mastaba lui-même, l’un d’entre eux déposé dans le

53. Voir à ce sujet DuCHesne et al. 2003.


54. Les plus anciennes attestations de sépultures en pots sont connues au Levant Nord pour le VIe millénaire. Voir WiLeMan 2005,
p. 74 ; BaCvarOv 2008, p. 61.
55. BruntOn 1927, p. 44, 46 ; HenDriCkX 1998, p. 118.
56. krOePer 1994.
57. Petrie, WainWriGHt, MaCkay 1912, p. 5.
58. Voir le catalogue des inhumations en pots proposé par Stan Hendrickx (1998, p. 119, tabl. 4).
59. HenDriCkX 1998, p. 119.
60. ranDaLL-MCiver, MaCe 1902, p. 10-11.
61. BruntOn 1927.
62. BruntOn 1937, p. 94-97, 104 ; HenDriCkX 1998, p. 117.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 13 : Inhumation d’un enfant dans une jarre (S759, Nagada III). Le col de la jarre était fermé par une coupelle (a). L’enfant
porte un bracelet au poignet droit (b). Deux autres bracelets étaient déposés à l’intérieur de la jarre sous le corps. Adaïma,
Nécropole de l’Est. Cliché L. Staniaszek
29

Figure 14 : Enterrement d’un enfant en jarre (S541, Nagada III). Un petit pot placé à l’extérieur du contenant sous le
col constitue le seul mobilier de la tombe (a). Une partie de la panse a été découpée pour y déposer un jeune enfant
(b). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché L. Staniaszek
YANN TRISTANT

caveau avec des perles dont sept


recouvertes d’un placage d’or 63.
Il est intéressant de noter dans
ce cas, comme dans d’autres,
l’utilisation conjointe de diffé-
rents modes d’inhumation pour
une même classe d’âge. Si pour
certains, on peut y voir une diffé-
rence de statut social, l’utilisation
conjointe d’inhumation sans et avec
contenant dans le même cimetière
rend l’interprétation assez délicate
sans une étude exhaustive, encore jamais
réalisée, de toutes les attestations connues
en Égypte 64.
Les enterrements sous pots semblent
disparaître pour les adultes dans le cou-
rant de la Ve dynastie, remplacés par des
cercueils en bois, en terre ou en céramique,
mais sont attestés pour les enfants tout au
30 long de la période pharaonique, et sont parti-
culièrement bien documentés pour le Nouvel
Empire. Le site de Kôm el-Hisn, dans le delta occidental, a livré des enterrements d’enfants en
pots de la XVIIIe dynastie (v. 1550-1295 av.). Les défunts étaient placés dans des récipients en terre
cuite, cassés volontairement pour faire entrer les petits, puis fermés par de la terre crue ou avec une
assiette. Les archéologues notent que les vases ont servi sur l’habitat avant d’être réutilisés comme
contenants funéraires. Quelques enfants seulement étaient accompagnés de parures – perles,
amulettes et pendants. À côté d’eux, les adultes étaient enterrés dans de simples fosses ou dans
des tombes en briques crues 65. Sur le site de Gourob, pour la XVIIIe et la XIXe dynastie, de très
jeunes enfants étaient inhumés dans des vases, partiellement brisés pour les y faire entrer, déposés

Figure 15 : Colliers découverts dans des tombes d’enfants. Le plus grand (a) est constitué de 1561 perles de terre cuite, grises
et bleues, montées en 15 rangs torsadés (S552, Nagada IIIA2). D’autres colliers sont composés de perles géométriques,
zoomorphes et végétales, ou encore d’éléments iguratifs tels que le pendentif dit en « bucrâne » (ivoire, associé à des
perles en fritte et en calcaire, S683, Nagada IID) ou en forme de faucon (cornaline, associé à des perles en fritte, cornaline,
serpentinite (?), diorite (?) et calcaire, S636, Nagada IIIA2). Adaïma, Nécropole de l’Est. IFAO, cliché A. Lecler

63. MinauLt-GOut 1992, p. 53, 64.


64. S. Duchesne et al. (2003, p. 152) rappellent à juste titre pour Adaïma que « si les données matérielles ne peuvent manquer
d’être prises en compte, ces exemples rappellent qu’on ne saurait confondre l’archéologie de la mort avec un commentaire
socio-économique de données funéraires, la valeur symbolique des objets, leur situation et le moment de leur dépôt ayant
en effet une importance primordiale quant à leur compréhension ».
65. HaMaDa, FariD 1950, p. 368.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 16 : Sépulture d’un nouveau-né protégé par un cais-


son en briques (70 x 35 cm) dans la descenderie du mastaba
d’Ima-Pépi, in de la VIe dynastie, Balat (d’après MinauLt-GOut
1992, pl. 30)

i Figure 17 : Inhumation d’un nouveau-né en jarre dans le


mastaba d’Ima-Pépi, in de la VIe dynastie, Balat (d’après
MinauLt-GOut 1992, pl. 29) 31

f Figure 18 : Enterrements d’enfants en jarres, Gourob,


Nouvel Empire (d’après LOat 1905, pl. VII,4)

dans des fosses peu profondes au sud de la ville. Les récipients étaient fermés par un bouchon en
terre crue ou une vaisselle 66 (ig. 18). À Boubastis, toujours au Nouvel Empire, cinq enfants étaient
enterrés dans des jarres parmi les adultes inhumés dans des sarcophages. Les petits portaient des
colliers composés de perles en faïence de différentes couleurs et d’amulettes représentant un œil
oudjat ou des divinités telles que Thot, Bes et Bastet 67. Le cimetière de Deir el-Medina a, quant lui,
livré des inhumations d’enfants en jarres, en paniers ou dans des coffres végétaux déposés dans des
fosses peu profondes 68. On peut aussi citer le petit cimetière d’enfants, enterrés dans des jarres,

66. LOat 1905, p. 2.


67. tietze, LanGe 2005, p. 6-53.
68. Bruyère 1937b, p. 11, 161-170, 188-190. Voir aussi Bruyère 1937a pour les autres tombes de Deir el-Medina sur le versant occidental.
YANN TRISTANT

Figure 19 : Sépulture d’enfant dans un coffre en terre crue (S934, Nagada IIID). Le coffre était fermé par une couverture en
terre crue (a). Un modèle de bateau en ivoire et un petit pot globulaire en terre cuite étaient placés devant le visage du
défunt (b). Adaïma, Nécropole de l’Est. Cliché L. Staniaszek
32

mis au jour au sud de la ville de Gourob, ou bien encore la nécropole de Saft el-Henneh, dans le
delta du Nil, qui compte de nombreuses sépultures d’enfants en jarres de la in de la xviiie dynas-
tie jusqu’à l’époque romaine 69.
La plupart des auteurs s’accordent sur le fait que les pots et jarres servant de réceptacles pour
les sépultures ont d’abord été utilisés sur l’habitat pour le stockage ou la cuisson 70. Traces d’uti-
lisations répétées, cassures, réparations ou sucs de cuisson témoignent de leur fonction pre-
mière en contexte domestique, détournée pour une réutilisation comme contenant funéraire.
À Adaïma, ils représentent les modèles de céramiques de cuisson les plus courants à l’époque et
portent tous des traces d’utilisation primaire comme pots à cuire (dépôts carbonés internes et
externes) 71. Ce réemploi d’un récipient souvent grossier, utilisé et cassé est sans doute la prin-
cipale raison pour laquelle on considère trop couramment les inhumations en pots comme des
sépultures « pauvres » 72 auxquelles on associe également une quantité et une qualité de mobilier
moindres. Il s’agit là encore d’un postulat qui mériterait une argumentation plus fournie pour

69. Petrie 1906.


70. LOat 1905, p. 2 ; BruntOn 1927, p. 21 ; 1948, p. 27 ; BruntOn, enGeLBaCH 1927, p. 7 ; DOnaDOni rOveri 1969, p. 31, 36, 39 ; krOePer
1994, p. 31-32 ; rOBins 1994-1995, p. 26 ; HenDriCkX 1998, p. 105, 127 ; BaCvarOv 2008, p. 64.
71. BuCHez 2007, vol. 1, p. 58.
72. ranDaLL-MaCiver 1901, p. 53 ; ranDaLL-MaCiver, MaCe 1902, p. 25 ; GarstanG 1904, p. 51 ; Petrie 1905, p. 38 ; BruntOn 1927, p. 21 ;
1937, p. 104 ; BruntOn, enGeLBaCH 1927, p. 7 ; Myers, FairMan 1931, p. 229 ; DOnaDOni rOveri 1969, p. 37, 38 ; HenDriCkX 1998,
p. 105, 126, 127, 128 ; ikraM, DODsOn 1998, p. 223.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

être suivi. Ne serait-ce que dans la


déinition beaucoup trop générique
du terme « pauvre », abusivement
employé pour l’analyse des tombes.
À Adaïma, par exemple, dans le cas
de la nécropole de l’Est, les sépul-
tures bénéicient d’autant de soins
que les inhumations en pleine terre
ou les enterrements dans des coffres
en terre crue, et d’un équipement fu-
néraire tout aussi semblable. Les en-
fants sont dotés de parures diverses
Figure 20 : Inhumation d’un enfant dans un cercueil en bois couvert de
feuilles d’or, IIIe dynastie, Tombe Sud, Saqqara (d’après Lauer 1977, pl. 118) (colliers, bracelets, perles, etc.) qu’ils
portent (autour du cou ou du poi-
gnet) ou qui ont été déposées dans la
tombe, de céramiques, de petits objets, etc. Aucun élément ne vient contredire l’idée que jarres
et coffres en terre crue sont utilisés au même moment et pour la même inalité, bien au contraire.
La proximité dans un même secteur du cimetière d’inhumations en jarre et de coffres en terre
crue, voire en céramique pour un adulte inhumé à l’extrémité septentrionale du cimetière, incite
à penser que ces récipients peuvent être indifféremment utilisés et que c’est sans doute la dimen-
sion restreinte des récipients qui inluence peut-être plus le choix des coffres pour les adultes et 33
les adolescents. L’ idée qui domine ici est celle de protection dans un contenant rigide. Il faut gar-
der à l’esprit que la in de l’utilisation des céramiques pour les adultes à l’Ancien Empire corres-
pond au développement concomitant et à la généralisation des coffres et cercueils pour la même
classe d’âge. La tradition de l’enterrement en pot s’est d’ailleurs perpétuée pour les enfants bien
au-delà de la période pharaonique puisqu’au début du xxe siècle elle est encore attestée dans
l’Égypte rurale et au Soudan 73. L’ utilisation des céramiques pour les enfants peut être vue comme
un choix pragmatique, l’abondance de récipients en contexte domestique contribuant à en faire
des contenants funéraires pratiques et idéals pour l’inhumation des petits, que comme un impé-
ratif symbolique ou culturel dont le sens nous dépasse. Il faut rappeler ici la signiication la plus
communément admise de ce type d’enterrement, pas seulement en Égypte, le pot étant considé-
ré comme un œuf ou plus couramment le ventre maternel, et la position contractée de l’individu
assimilée à celle du fœtus 74.

73. BLaCkMan 1968, p. 101 ; Geus 1984 ; ziLLHarDt 2009, p. 70.


74. Les adultes continuent à être enterrés en position fœtale dans les sarcophages jusqu’à l’Ancien Empire, la position semi-
contractée ou légèrement contractée demeurant majoritaire chez les adultes jusqu’à la Ve dynastie, à l’époque où d’ailleurs
les inhumations en pot tendent à être moins fréquentes pour les adultes. G. Reisner explique la généralisation de la posi-
tion allongée au cours de l’Ancien Empire par le développement de la momiication (reisner 1932).
YANN TRISTANT

Enterrements en coffres, cercueils et paniers 75

L’utilisation de nattes en roseaux


ou en joncs est la plus ancienne
forme de protection des corps dans
la tombe, utilisée dès le Néolithique
en Égypte. Les premiers cercueils en
bois sont apparus à la in Nagada I
(v. 3800 av.) 76. Ils sont ensuite attestés
sur les sites prédynastiques Nagada
II-III, et se sont généralisés durant
les premières dynasties et l’Ancien
Empire. Considéré d’abord comme
un élément de prestige à l’époque pré-
dynastique par la quantité et la qualité
du matériel associé 77, le cercueil
devient rapidement dans le courant
du IVe millénaire un élément com-
Figure 21 : Inhumation d’un enfant dans un cercueil en bois, Moyen mun de l’équipement funéraire. Tout
34 Empire, Harageh (d’après enGeLBaCH 1923, pl. VI) au long de la période pharaonique, il
sert aussi bien pour l’inhumation des
enfants que pour celle des adultes. À Hélouan, pour la I dynastie (v. 3150-2900 av.), on note des
ère

inhumations d’enfants en coffre de papyrus (tombes 53/H7 et 54/H6 78) et de bois (tombe 597/H5 79,
636/H4 80). Ce mode d’inhumation est connu pour l’époque protodynastique sur les sites d’Abou
Rawach 81, de Maadi 82, de Tarkhan 83 et d’Elkab 84. Sur le site d’Adaïma, une trentaine de cas de cer-
cueils en terre sont répertoriés sur le cimetière de l’Est. Dans le cas de la sépulture S934 (ig. 19), par
exemple, rattachée à la IIe dynastie (Nagada IIID), un enfant de 3 à 4 ans était inhumé en position
contractée sur le côté droit, la tête au sud-est, dans un petit coffre de terre crue (L. 50 cm ; l. 33 cm ;
H. 40 cm). L’épaisseur très ine des parois, 2 à 3 cm seulement, tend à suggérer que le coffre a été
construit sur place et non pas transporté. Le sable aggloméré à la terre à l’extérieur du coffre, alors

75. Voir aussi l’étude exhaustive de C. Spieser (2008) entièrement consacrée aux cercueils d’enfants dans l’Égypte ancienne
et tardive.
76. Des coffres en vannerie ou en tiges de roseaux découverts sur des cimetières badariens pourraient indiquer une attestation
plus ancienne remontant au Ve millénaire (BruntOn 1937, p. 27, 37, 48). Mais l’état des publications ne permet pas de savoir
s’il s’agit d’éléments structurels de la tombe ou de véritables cercueils (HenDriCkX 1998, p. 127).
77. Voir HenDriCkX 1998, p. 127.
78. Greiss 1955, p. 231.
79. saaD 1951, p. 34.
80. saaD 1951 ; 1969.
81. kLasens 1957, p. 54 ; 1958, p. 22 ; 1960, p. 71.
82. BruntOn 1939, p. 421.
83. Petrie, WainWriGHt, GarDiner 1913.
84. HenDriCkX, HuyGe, WarMenBOL 2002, p. 48-50.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

que les parois étaient encore humides


conirme cette hypothèse. Le défunt
était accompagné d’un modèle de
bateau en ivoire et d’un petit pot
globulaire en terre cuite. Le coffre
était fermé par un couvercle en terre
crue. Un autre pot avait été disposé
à l’extérieur dans la fosse de la sépul-
ture. À l’Ancien Empire, sur le site de
Saqqara, dans la Tombe Sud du com-
plexe funéraire de Djéser, les restes
d’un enfant de 2 ans environ ont été
découverts dans un cercueil en bois
couvert de feuilles d’or à décor de
nattes (IIIe dynastie, ig. 20) 85. À la
même époque sur le site de Naga
êd-Deir, un enfant de 3 ans environ a
été déposé dans un panier (Diam. 40
à 44 cm) fermé par un couvercle 86.
Des enterrements en coffres de bois
sont utilisés pour l’enterrement des 35
Figure 22 : Parure associée à un enfant inhumé dans un cercueil en
bois, Moyen Empire, Harageh (d’après enGeLBaCH 1923, pl. XXII)
enfants à Mostagedda de la IVe à la
VIe dynastie 87, à Qau 88, Abydos 89 ou
encore à Balat pour la VIe dynastie 90.
Pour le Moyen Empire, des coffres en bois abritent les dépouilles d’enfants sur les localités d’Abydos 91
et d’Harageh 92 (ig. 21). Sur ce dernier site, dans une grande tombe à puits du cimetière A (tombe 72),
un enfant d’environ 10 ans était inhumé dans un cercueil en bois, très abîmé mais dont les contours
étaient encore visibles, avec deux scarabées, plusieurs perles et un pendentif en or en forme de pois-
son 93 (ig. 22). La seule mention d’un enterrement d’enfants dans un sarcophage en pierre se trouve
sur le site de Tourah, pour le Moyen Empire, où deux corps 94 étaient déposés dans le coffre en cal-
caire d’un adulte masculin 95. Sur le Cimetière Nord d’Abydos, parmi les 6 sépultures d’enfants mises

85. Lauer 1969, p. 121-131 ; 1977, p. 135, pl. 118.


86. reisner 1932, p. 244.
87. BruntOn 1937, p. 94-98.
88. BruntOn 1927, p. 32; 1928, pl. LVIII.
89. Peet 1914, p. 20.
90. vaLLOGGia 1989, p. 20-22 ; 1998, p. 21 ; CasteL, PantaLaCCi 2005, p. 24, 29, 35, 72, 80, 225-227.
91. Peet, LOat 1913 ; Peet 1914 ; naviLLe et al. 1914 ; riCHarDs 2005.
92. enGeLBaCH 1923.
93. enGeLBaCH 1923 ; GraJetzki 2004, p. 29-30.
94. Âge non spéciié.
95. yaCOuB 1988, p. 201-202.
YANN TRISTANT

Figure 23 : Fœtus momiiés et leurs sarcophages, XVIIIe dynastie, tombe de Toutankhamon, Vallée des Rois, Thèbes (d’après
Leek 1972, pl. XXIII, XXIV)
36
au jour durant ces dernières années 96, la sépulture no 4 est celle d’un enfant de 3 ans enterré sur le
dos, la tête au nord, dans un coffre rectangulaire en bois, déposé dans une fosse peu profonde creu-
sée dans le sable. Des éclats et un racloir en silex ainsi que des tessons de poterie étaient présents
dans le remplissage de la tombe. La sépulture no 12 abritait le corps d’un jeune enfant de 11 à 14 mois
inhumé, lui aussi, dans un cercueil en bois rectangulaire, la tête au sud-ouest, accompagné de brace-
lets composés de perles en faïence, cornaline et coquillages et de cinq amulettes oudjat, ainsi que de
trois lames et d’un racloir en silex 97.
Ce tableau rapide et incomplet des inhumations en coffres entre le Prédynastique et le Moyen
Empire montre que les inhumations en paniers, cercueils en tiges végétales, en bois et même en
pierre sont utilisées pour les enfants comme pour les adultes, avec ou sans mobilier associé. Rien
ne permet de distinguer des modes d’inhumations spéciiques pour les adultes et les enfants,
mais on remarque plutôt une tendance générale à utiliser les mêmes pratiques funéraires pour
toutes les classes d’âges, les enfants les plus jeunes étant peut-être plus souvent associés à des
inhumations d’adultes. Durant les fouilles qu’il a menées sur le cimetière de Téti, à Saqqara,
N. Kanawati mentionne la découverte des restes de 106 individus. Parmi eux, l’égyptologue a
reconnu 30 hommes, 33 femmes, 30 adultes de sexe indéterminé car trop partiellement conser-
vés, et 13 enfants, mal préservés eux aussi. Seuls 13,9 % de ces individus avaient plus de 46 ans, ce
qui est un âge moyen normal pour l’Antiquité. Les femmes étaient fréquemment accompagnées

96. riCHarDs 2005.


97. riCHarDs 2005, p. 204-205, 216-217, ig. 102, 109-110.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

37

Figure 24 : Cercueil anthropoïde de Ta-irit- Figure 25 : Cercueil en bois de Sipaari, XVIIIe dynastie, Cachette de Deir el-
sekheru, XIXe dynastie, musée national Bahari (d’après eLiOt-sMitH 1912, pl. XIX)
d’Écosse, Edimbourg, inv. 1887.597 (d’après
tayLOr 1989, ig. 24)

des restes d’un enfant ou d’un fœtus, enterré à côté d’elle ou parfois dans le même cercueil. Les
corps n’étaient pas momiiés, mais placés enroulés dans des bandages de lin, déposés directe-
ment dans le sable, dans des nattes de roseaux, ou bien encore dans des cercueils en bois, souvent
de forme anthropoïde. L’ une des tombes les mieux dotées est celle d’une femme inhumée avec
un périnatal dans un même cercueil rectangulaire. Elle était accompagnée d’un nécessaire de toi-
lette, de igurines de fécondité, déposées dans deux paniers, et de 25 amulettes posées à côté des
paniers 98. Cette sépulture n’est pas sans rappeler la découverte dans la tombe de Toutankhamon
des dépouilles momiiées de deux fœtus de sexe féminin, l’un de 5 mois, l’autre de 7 mois, pro-
bablement les enfants du jeune roi et de son épouse Ankhesenamon 99. Ils n’étaient pas dans le
sarcophage royal, mais à proximité de celui-ci, à l’intérieur d’un coffret en bois (L. 61 cm), dans

98. kanaWati 2001, p. 4.


99. Ces fœtus sont les seuls enfants connus du couple royal. Voir rOBins 1994-1995, p. 27 ; Leek 1972, p. 21-23.
YANN TRISTANT

38

Figure 26 : Inhumation d’un enfant dans un coffre en bois à côté du sarcophage anthropoïde d’une femme, XVIIe dynastie,
Gourna (d’après Petrie 1909, pl. XXIII)

deux sarcophages anthropoïdes miniatures (L. 49,5 cm et 57,7 cm), placés l’un à côté de l’autre,
tête-bêche (ig. 23). La surface extérieure des sarcophages était peinte avec de la résine, relevée
de bandeaux d’inscriptions qui se réfèrent simplement à Osiris sans nom spéciique. Les fœtus
momiiés étaient conservés dans un autre cercueil, emboîté dans le précédent, entièrement cou-
vert de feuilles d’or. Les corps avaient subi les mêmes processus d’éviscération que les adultes
(crânes et corps emplis de linges imbibés de natron, soigneusement emmaillotés) 100.
À partir du Nouvel Empire, quand les cercueils des adultes ne sont plus de simples coffres
rectangulaires, mais adoptent des formes anthropoïdes qui montrent une image divinisée du
défunt, associé au dieu Osiris, on remarque que les mêmes types de sarcophages sont utilisés
pour les adultes et les enfants, avec une taille réduite adaptée aux petits corps. C’est le cas de la

100. Leek 1972, p. 21-23 ; reeves 1990, p. 123-125.


LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

tombe de Toutankhamon, ou encore du cercueil anthropoïde de Ta-irit-sekheru (XIXe dynas-


tie) reproduisant les traits d’une jeune ille (H. 66 cm ; ig. 24) 101. On peut également citer ici
l’exemple du prince Sipaari, dont la momie a été découverte dans son cercueil d’origine parmi
les dépouilles royales de la Cachette de Deir el-Bahari (XVIIIe dynastie). Décédé à l’âge de 5
ans environ, il était inhumé dans un cercueil de forme humaine en bois de sycomore, réalisé spé-
cialement pour lui comme le prouvent à la fois ses dimensions (L. 122 cm) et les inscriptions à
son nom peintes à l’extérieur. Le masque funéraire à l’efigie du prince était rapporté et ixé à
part sur le sarcophage. Sur les côtés de celui-ci, les quatre ils d’Horus, le dieu Anubis et les yeux
oudjat protègent la momie soigneusement emballée 102 (ig. 25). Dans des régions où le bois est un
matériau plus rare, des cercueils miniatures sont réalisés pour des fœtus ou des nouveau-nés. En
Nubie par exemple, ces sarcophages en céramique sont très courants pendant la période rames-
side et la Basse Époque 103.
Malgré tout, les cercueils en bois les plus simples, en sycomore notamment, sont souvent les plus
fréquemment associés aux enfants. On note ainsi dans la tombe d’une femme de la XVIIe dynas-
tie inhumée à Gourna dans un cercueil anthropoïde de type Rischi (« à plumes »), somptueusement
décoré, un simple coffre rectangulaire en bois dans lequel repose un enfant, portant un collier de
perles en or, des boucles d’oreille et des bracelets en ivoire 104 (ig. 26). Dans la Cachette de Deir el-
Bahari, un petit cercueil en bois de sycomore (L. 64 cm ; l. 24 cm), découvert parmi les sarcophages
d’adultes de la cachette, a pu appartenir à un enfant 105. Non loin de là, au Ramesseum, trois inhuma-
tions d’enfants présentent, elles aussi, des types de contenants funéraires extrêmement simples. La
première est celle d’un enfant déposé dans un tronc d’arbre évidé sur 20 cm de profondeur, taillé en 39
arrondi aux extrémités. Le coffre (L. 90 cm ; l. 22 cm) était fermé par un couvercle constitué de deux
planches grossièrement assemblées, probablement récupérées pour servir sur le cercueil. L’ ensemble
était maintenu par des cordelettes de palmier. L’ enfant, âgé d’un an au moment du décès, était
allongé sur le dos, la tête à l’est. Il était enveloppé dans un linceul. Une jarre déposée au niveau de la
tête permet de rattacher l’inhumation à la XVIIIe dynastie 106. La deuxième inhumation est celle d’un
nouveau-né de 9 mois déposé sur le dos, enroulé dans un linceul en lin, à l’intérieur d’un sarcophage
en bois rectangulaire (L. 76 cm ; l. 22 cm ; H. 22 cm) initialement stuqué, fermé par un couvercle, lui
aussi, en bois. Une coupelle en terre cuite déposée sur les pieds constitue le seul mobilier funéraire
associé 107. La troisième inhumation est celle d’un enfant de 10 ans, enroulé dans un linceul, déposé
sur le dos dans un lattis de roseaux assemblés par des cordes en ibres de palmier, sans mobilier 108.
Ces enterrements rappellent ceux du cimetière d’enfants et d’adolescents de la XVIIIe dynastie à
Gournet Mareï. Le caveau 1372, exceptionnel dans ce cimetière par sa disposition et son matériel

101. Ce cercueil, qui provient peut-être de Deir el-Medina, est conservé au musée royal d’Édimbourg (1887.597). Voir tayLOr 1989,
p. 38, ig. 29 ; sPieser 2008, p. 514.
102. eLLiOt-sMitH 1912, p. 22-23, pl. XIX.
103. Voir à ce sujet sPieser 2008, p. 527-528.
104. Petrie 1909, p. 6-10, pl. XXIII-XXVI.
105. CHassinat 1909, p. 57-58, no6019a-b (JE 29728).
106. JanOt 2002, p. 73-75.
107. JanOt 2002, p. 76-78.
108. JanOt 2002, p. 78-79.
YANN TRISTANT

Figure 27 : Vases utilisés comme contenants pour l’inhumation des enfants, Cimetière de l’Est, Deir el-Medina, Nouvel
Empire (d’après Bruyère 1937b, ig. 2)

aussi modeste qu’il soit, a livré la sépulture de trois grands enfants. Le premier, un enfant de 7 à 8
ans enveloppé dans des bandes de lin 109, était inhumé dans un cercueil rectangulaire en bois stuqué
(L. 130 cm), sans décor. Le deuxième corps était celui d’un enfant de 4 ans, enroulé dans un linceul et
inhumé sur le dos dans un cercueil grossier, sans mobilier. Le contenant funéraire a été taillé avec une
herminette dans un tronc d’arbre (L. 90 cm ; l. 20 à 25 cm) scié dans la longueur, évidé ain de séparer
la cuve du couvercle. Le cercueil était badigeonné de lait de chaux et orné d’un visage grossièrement
40 taillé sur le couvercle 110. Le troisième cercueil (L. 114 cm ; l. 27 cm ; H. 30 cm), de type anthropoïde
comme les deux autres, est constitué de planches en bois assemblées par des chevilles, plâtrées, puis
enduites de lait de chaux. Le couvercle était orné d’une ébauche de visage rapporté et ixé au moyen
de chevilles. Le cercueil abritait le corps d’un enfant de 6 ans environ enveloppé dans un linceul. Une
paire de sandales en cuir était placée sur le couvercle, aux niveaux des pieds ; un panier à l’intérieur du
cercueil contenait un bracelet de perles rondes de couleur bleue 111.
Les rapports de fouille disponibles s’accordent sur le fait que les nécropoles de l’Égypte pha-
raonique comportent des tombes d’enfants à toutes les périodes. Toutefois deux grands cimetières
plus spéciiquement réservés aux enfants se détachent, celui d’Adaïma pour la période prédynas-
tique, et celui de Deir el-Medina pour le Nouvel Empire, plus exactement la première moitié de
la XVIIIe dynastie, avant le règne d’Akhenaton. Le versant oriental de Gournet Mareï, et princi-
palement sa partie inférieure qui domine l’extrémité sud du village, abritait le cimetière d’enfants
fouillé par B. Bruyère au tournant du xxe siècle. Il y a enregistré une centaine de sépultures d’en-
fants 112 inhumés dans différents types de réceptacles, à l’intérieur de fosses peu profondes (0,4 à
0,9 m) creusées dans le rocher et fermées par des pierres 113, qu’il a regroupées en cinq types 114 :

109. Les cheveux nattés de l’individu ont laissé le fouilleur penser qu’il s’agit de la dépouille d’une ille. Cet argument ne peut
être validé sans l’étude anthropologique du corps.
110. Bruyère 1937b, p. 163 ; JanOt 2003, p. 174-176.
111. Bruyère 1937b, p. 163 ; JanOt 2003, p. 173-177.
112. Toutes les classes d’âge étaient représentées, depuis les fœtus jusqu’aux grands enfants.
113. Bruyère 1937b, p. 11.
114. Bruyère 1937b, p. 11-14.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 28 : Corbeilles utilisées comme contenants pour l’inhumation des enfants, Cimetière de l’Est, Deir el-Medina, Nouvel 41
Empire (d’après Bruyère 1937b, ig. 3)

1) Enterrements en jarres : des vases en terre cuite, grossiers pour la plupart, parfois décorés,
tous usagés, étaient utilisés pour enterrer les très jeunes enfants, généralement des fœtus et des
nouveau-nés (ig. 27). Aucun ne porte une inscription qui renseigne sur l’identité du défunt ou
son devenir post-mortem. Bruyère note que certains vases ne contenaient que des linges ensan-
glantés et des éléments tels que la poche amniotique ou le placenta. Un silex taillé, identiié par le
fouilleur comme l’instrument qui a servi pendant l’accouchement, était presque toujours déposé
sur les chiffons 115.
2) Enterrements en faisceaux ou bourriches de jonc : paniers très rudimentaires fabriqués
à l’aide de tiges de jonc ou de papyrus liées entre elles par des cordes en ibre de palmier ou de
papyrus, dans lesquels un linge de rebut enveloppe les petits enfants. Les défunts étaient géné-
ralement enveloppés dans une pièce d’étoffe grossière, linge de rebut ou chiffon hors d’usage,
déposés sur le dos, les bras pendants, les mains devant le bas-ventre, sans parure, mais avec des
offrandes alimentaires à l’extérieur des paniers (pains, raisins, noix de palmier Doum, graines,
etc.) ainsi que des jarres ovoïdes 116.

115. Bruyère 1937b, p. 11-13.


116. Bruyère 1937b, p. 12-13.
YANN TRISTANT

3) Enterrements dans des cor-


beilles : corbeilles en vannerie fer-
mées par un couvercle, rondes ou
ovales, neuves ou usagées (ig. 28),
dans lesquelles les restes des enfants,
déposés sur le dos dans la même posi-
tion que précédemment, sont recou-
verts d’un suaire ou d’un chiffon hors
d’usage. Il arrivait quand le corps était
plus grand que le contenant que l’on
Figure 29 : Pains en forme de poupées anthropoïdes sexuées associées coupe une fenêtre dans la vannerie
aux sépultures d’enfants, Cimetière de l’Est, Deir el-Medina, Nouvel
pour laisser sortir les pieds. Pas de pa-
Empire (d’après Bruyère 1937b, p. 170-171, ig. 94)
rure associée, mais quelques aliments
étaient disposés en dehors de la cor-
beille dans des récipients en terre
cuite 117 ainsi que des pains en forme
de poupées anthropoïdes sexuées,
mâles ou femelles, sans jambes 118
(ig. 29), sortes de versions rustiques
des poupées de fécondité magiques
42 découvertes dans les maisons de Tell
el-Amarna et de Deir el-Medina 119.
Dans la tombe 1373, un enfant était
ainsi déposé la tête au nord, dans une
corbeille ovale (L. 65 cm). Sa taille
(80 cm) avait nécessité la découpe de
la corbeille. Le petit portait un tour
de cou en faïence. Le mobilier funé-
raire comprenait des assiettes et des
jarres en terre cuite contenant des
Figure 30 : Coffre en bois contenant la dépouille d’un enfant au nom offrandes alimentaires de petits pains
d’Ariki (d’après Bruyère 1937b, ig. 4) et de graines 120.
4) Enterrements dans des coffres
de ménage : coffres initialement utilisés pour ranger des vêtements, de forme rectangulaire à
fond plat, montés sur quatre pieds, munis d’un couvercle tantôt à charnières, sur un des grands
côtés, tantôt à glissière. Certains coffres plus rudimentaires sont de simples caisses de bois épais
assez grossièrement équarri. Ils étaient parfois peints à l’intérieur et à l’extérieur en blanc, en

117. Bruyère 1937b, p. 13-18.


118. Bruyère 1937b, p. 170-171.
119. PinCH 1983 ; 1994, p. 126.
120. Bruyère 1937b, ig. 36, 37.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

i Figure 31 : Cercueil anthropoïde d’un enfant, tombe 1386, Cimetière


de l’Est, Deir el-Medina, Nouvel Empire (d’après Bruyère 1937b, p. 170-
171, ig. 94)

p Figure 32 : Cercueil contenant la dépouille d’un enfant, déposé


auprès des sarcophages de Sennéfer et de sa femme, tombe 1159, Deir
el-Medina, Nouvel Empire (d’après Bruyère 1929, pl. IX, ig. 3)

jaune ou en rose pour bien marquer leur nouvelle utilisation en contexte funéraire 121. Bruyère 43
mentionne un coffre peint en jaune à bordures noires avec le nom de l’enfant, Ariki, inscrit en
hiéroglyphes 122 (ig. 30).
5) Enterrements en cercueils : seuls de rares enfants du cimetière de l’Est de Gournet Mourraï
étaient enterrés dans des caveaux. Les cercueils en bois, de facture modeste, étaient déposés dans
une pièce souterraine accessible par un puits bouché après les funérailles. Le mobilier comprend
comme pour les adultes des meubles (tabourets), des vases et jattes en terre cuite, des paniers
contenant des offrandes alimentaires (pains, noix de palmier Doum, pains et simulacres de vases
à bière) 123. La tombe 1386, par exemple, est un puits de 1,25 m de côté pour 1 m de profondeur
au fond duquel repose le cercueil anthropoïde d’un enfant. Le cercueil, inscrit et orné de per-
sonnages peints en jaune sur fond noir, était prévu pour un individu encore plus jeune, et a été
coupé aux pieds pour installer la petite momie (ig. 31). L’ enfant ne portait aucun bijou et n’était
accompagné d’aucun mobilier particulier. Il reposait sur deux momies d’adultes 124. La tombe de
Sennéfer, aux dimensions modestes, contenait les cercueils de l’artisan et de sa femme Nefertiti
placés côte à côte. Un petit cercueil rectangulaire en bois anépigraphe disposé à leur tête abritait
la dépouille d’un enfant, enroulé dans un suaire, sans parure (ig. 32). Le mobilier funéraire associé
aux trois occupants de la tombe comprenait un coffre, une chaise, des cannes et de la vaisselle en

121. Bruyère 1937b, p. 97.


122. Bruyère 1937b, p. 14, ig. 4. Selon Spieser (2008, p. 507), il pourrait s’agir d’un enfant atteint de nanisme.
123. Bruyère 1937b, p. 162-166.
124. Bruyère 1937b, ig. 106.
YANN TRISTANT

Figure 33 : Dessin de B. Bruyère montrant la disposition des sarcophages dans la tombe, du mobilier et des bouquets de
leurs, tombe 1159, Deir el-Medina, Nouvel Empire (d’après Bruyère 1929, ig. 28)

44
terre cuite. Des bouquets de leurs déposés lors des funérailles étaient encore présents dans la
tombe malgré le pillage partiel du caveau (ig. 33) 125.
Pour les époques postérieures au Nouvel Empire 126, la documentation fournit un nombre encore
plus grand d’enterrements en cercueils pour les enfants, en raison notamment d’un corpus de maté-
riel plus fourni et mieux conservé qu’aux phases plus anciennes de la période pharaonique, mais
surtout d’une transformation des pratiques funéraires qui privilégient désormais les enterrements
collectifs, faisant du cercueil, sur lequel se concentrent les textes religieux, un élément presque plus
important que la tombe elle-même. Les sarcophages en cartonnages peints se généralisent, aussi
bien pour les adultes que pour les enfants. Dans la continuité de ce qui a été décrit précédemment,
les rituels attachés aux enfants reproduisent les gestes funéraires appliqués aux adultes sans véri-
table différence et avec tout autant de soins portés aux enfants qu’à leurs parents.

Enterrement des enfants en contexte d’habitat


L’ étude des cimetières offre l’accès le plus direct à l’étude des inhumations. Toutefois, il faut
aussi considérer les sépultures en contexte domestique, particulièrement quand on s’intéresse
aux enterrements d’enfants. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer la faible représentation

125. Bruyère 1929.


126. On se référera ici à l’étude détaillée de Spieser (2008, p. 516-534) concernant les cercueils de l’époque tardive.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 34 : Inhumation d’un enfant en pleine terre sur le Figure 35 : Inhumation d’un nouveau-né dans un pot sur le
secteur d’habitat de Maadi, Prédynastique (d’après rizkana, secteur d’habitat de Maadi, Prédynastique (d’après rizkana,
seeHer 1990, pl. III) seeHer 1990, pl. XXVII)

45
des enfants dans le corpus funéraire de l’Égypte ancienne, on a déjà évoqué les problèmes liés
à la reconnaissance des squelettes les plus petits, leur préservation et le peu d’intérêt qu’ils ont
suscité pour les pionniers de l’archéologie égyptienne. Un autre élément souvent cité concerne
l’inhumation des enfants en dehors des nécropoles, ce qui tendrait à justiier leur absence dans le
cimetière attenant. Ce phénomène existe bel et bien, mais ne peut à lui seul expliquer les lacunes
observées dans les données disponibles 127.
Pour la période prédynastique, des inhumations d’enfants en contexte d’habitat, mais aussi
de quelques individus adultes, sont connues sur deux sites seulement 128, Maadi et Adaïma. Sur
le premier site, Maadi, ce ne sont pas moins de 55 nouveau-nés et enfants qui ont été enterrés
dans l’habitat 129, alors que le reste de la population a été inhumé à une centaine de mètres plus au
sud (76 tombes parmi lesquelles 18 enfants) et dans le Ouadi Digla voisin (471 parmi lesquelles 9
enfants) 130. Aucun soin spéciique n’a été porté à ces enterrements, sinon le dépôt de récipients
en céramique et de meules pour mobilier funéraire (ig. 34 et 35). Sur la zone d’habitat d’Adaïma,
partiellement explorée, six sépultures d’enfants sont connues, toutes en pleine terre. Sur le sec-
teur 1001, trois nouveau-nés de 6 à 9 mois et un quatrième de 9 mois à un an ont été déposés

127. Il convient toutefois de rappeler ici les problèmes liés à l’archéologie des sites d’habitat en Égypte qui n’ont encore jamais
bénéicié de l’attention nécessaire. Voir à ce sujet keMP 1977 ; Bietak 1979 ; tristant 2004.
128. tristant 2004, p. 122-124.
129. rizkana, seeHer 1989, p. 65-66.
130. rizkana, seeHer 1990, p. 15-16.
YANN TRISTANT

Figure 36 : Sépulture d’enfant en contexte d’habitat, Nagada IIA, Adaïma, Secteur 9000. Cliché B. Midant-Reynes
46

individuellement dans des fosses peu profondes, en position contractée sur le côté gauche, la
tête au nord, le visage vers le nord-est. Le plus âgé d’entre eux était accompagné d’une petite
coupe posée sur un coquillage bivalve ; l’un des trois autres avait pour équipement funéraire un
pot black-topped de petite dimension et un collier de perles en cornaline 131. Ils sont rattachés par
leur mobilier à la phase Nagada IIB/IIC. Les deux autres enterrements, découverts sur les sec-
teurs 9000, sont contemporains. La sépulture U2.13B est celle d’un jeune enfant de 12 à 18 mois
inhumé en fosse, sur le côté gauche, la tête au sud, recouvert d’une natte. Il était accompagné de
deux vases black-topped, d’un vase en pierre derrière lequel se trouvait un peigne en ivoire (ig. 36
et 37). Un autre enfant (18 mois) était inhumé à moins de deux mètres de celui-ci. La sépulture
était malheureusement trop perturbée pour en tirer plus de renseignements 132.
Pour l’Ancien Empire, trois inhumations d’enfants en contexte d’habitat sont connues à
Kôm el-Hisn dans un niveau du début de la période 133, sept dans la ville de l’Ancien Empire/
début de la Première Période Intermédiaire à Balat. Dans le palais des gouverneurs d’Ayn Asil,
les corps de nourrissons et de très jeunes enfants sont inhumés en pleine terre et à l’intérieur
d’une jarre pour un seul des cas, dans des secteurs de l’espace domestique vierges ou abandonnés,

131. MiDant-reynes, BuCHez 2002, p. 71-75.


132. MiDant-reynes et al. 2003, p. 500.
133. Trois sujets adultes étaient également inhumés dans le même secteur. Aucune information supplémentaire n’est disponible
concernant les enfants. Voir CaGLe 2003, p. 155.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

Figure 37 : Mobilier de la sépulture d’enfant du secteur 9000 à Adaïma : deux vases black-topped, un vase en pierre noire
(basalte ?), quatre bracelets en os et un peigne en ivoire. IFAO, cliché A. Lecler 47

mais toujours à proximité des zones habitées. Deux perles en cornaline près du poignet gauche
d’un nourrisson constituent le seul équipement funéraire identiié 134. À Abydos, les fouilles du
Cimetière Nord, principal lieu d’ensevelissement sur le site pour le Moyen Empire à partir de
la XIXe dynastie, ont révélé les sépultures de 6 enfants parmi lesquelles deux sont attribuées à
la XIIe dynastie. Sur l’habitat voisin contemporain, trois enfants sont enterrés sur un secteur
désaffecté de l’espace domestique, certains d’entre eux dans des jarres 135. La même pratique se
rencontre dans la ville de Kahun, toujours au Moyen Empire, où Petrie a trouvé des enfants
enterrés dans des coffres en bois sous le sol des maisons 136. Ne voulant pas considérer que les
Égyptiens pouvaient avoir des pratiques aussi « barbares », l’archéologue britannique a tenu
ces tombes comme celles d’une population étrangère habitant dans la ville. Mais des fouilles
récentes dans la ville ont conirmé que des bébés et des jeunes enfants étaient bien enterrés
dans l’habitat. Ces sépultures se présentent comme des inhumations en pleine terre ou dans
des pots dans l’angle de pièces apparemment abandonnées 137. On connaît le même phénomène

134. GOBeiL 2009.


135. aDaMs 1992 ; WeGner 1998 ; 2001 ; riCHarDs 2005, p. 169-170.
136. Petrie 1890 ; 1893, p. 117.
137. vOn PiLGriM 1996, p. 81-83 ; Baker 1997 ; aDaMs 1998 ; Baker 2001 ; riCHarDs 2005, p. 66.
YANN TRISTANT

à Éléphantine pour la XIIe dynastie 138, à Tell el-Dab’a pour la Deuxième Période Intermédiaire
et Deir el-Medina pendant le Nouvel Empire 139. Il faut toutefois rappeler que sur le site Hyksôs
de Tell el-Dab’a, les inhumations syro-palestiniennes se distinguent de la tradition égyptienne
par des caractères bien spéciiques (position semi contractée des corps, inhumations d’ânes,
céramique et armement en bronze) et par le fait qu’elles se trouvent à la fois dans le cimetière
et dans l’habitat, près ou sous les maisons. Des inhumations d’enfants en jarres sont attestées
en contexte domestique ; d’autres étaient enterrés dans le cimetière à l’intérieur de tombes
construites en briques crues, parfois voûtées 140.
Aucune source écrite ne vient expliquer la présence d’enterrements d’enfants en secteur d’ha-
bitat dans l’Égypte ancienne. Mais il s’agit de toute évidence d’une pratique spéciale parce qu’il
est inhabituel d’enterrer des adultes en dehors de la nécropole même si des cas sont connus 141.
Cela peut arriver quand le village s’est étendu sur un ancien cimetière 142 ou dans des secteurs
abandonnés de l’habitat 143. À Tell el-Dab’a, en revanche, les niveaux palestiniens du Bronze
Moyen II offrent un contraste intéressant : les sépultures sont communes en contexte domes-
tique et incluent tous les âges jusqu’aux périnataux 144. B. Dedet rappelle que, dans les sociétés
pré-jennériennes, la mort du nouveau-né n’affecte que très peu les activités de la communauté
villageoise ou la cellule familiale, et que les nouveau-nés ne font l’objet ni de deuil ni de cérémo-
nie particulière. Il rappelle que l’inhumation des plus jeunes hors des lieux funéraires réservés
aux autres morts est une réalité bien connue dans les sociétés antiques 145 et traditionnelles, le
nouveau-né ou le jeune enfant n’ayant pas encore le statut d’un individu à part entière 146. Devant
48 le nombre très restreint des enterrements d’enfants sur le cimetière d’Abydos au Moyen Empire,
J. Richards propose de voir une pratique d’inhumation en contexte d’habitat liée à des impéra-
tifs économiques, certaines populations ayant choisi de ne pas dépenser en enterrant leurs plus
jeunes enfants dans le cimetière. L’ infanticide entre dans le même genre d’idée, permettant au
groupe de limiter le nombre d’individus à charge. Mais aucune preuve de cet usage n’est attes-
tée en Égypte ni par l’archéologie ni par les textes. En fait, si les inhumations hors du cimetière
peuvent effectivement suggérer des traitements différents pour les enfants de ceux appliqués
aux adultes 147, les raisons sont sans doute moins liées à une logique rentable qu’à un statut parti-
culier de l’enfant au sein de la société, et notamment à des conceptions sur la pleine personnalité
et sur l’âge auquel on l’atteint dans l’Égypte ancienne. Les explications concernant la présence

138. vOnPiLGriM 1996, p. 137-138.


139. MeskeLL 1994 ; 1999.
140. van Den Brink 1982 ; Bietak 1991.
141. vOn PiLGriM 1996, p. 81-83.
142. Voir notamment keMP 1968 pour Mérimdé Beni-Salâmé ; MeskeLL 1999 pour Deir el-Medina.
143. À el-Omari par exemple. Voir DeBOnO, MOrtensen 1990.
144. Bietak 1991.
145. Selon Aristote (ive siècle av.), « la plupart des décès de petits enfants se produisent avant le septième jour. C’est d’ailleurs
pourquoi les enfants ne reçoivent leur nom que le septième jour parce qu’on pense qu’ils ont désormais plus de chance
de survivre » (Aristote, Histoire des animaux, 588a, 8-10) ; Plutarque mentionne qu’à Rome, Numa Pompilius (715-674 av.)
« ne voulut point que l’on portât aucunement le deuil pour la mort d’un enfant qui serait décédé au-dessous de l’âge de
trois ans » (Plutarque, Vie de Numa, XX) (cités par DeDet 2008, p. 132).
146. DeDet 2008, p. 132-134.
147. Baines, LaCOvara 2002, voir aussi esMOnDe CLeary 2000 ; POLLOCk 1999.
LES ENTERREMENTS D’ENFANTS DANS L’ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE ET PHARAONIQUE

des enfants en contexte d’habitat se heurtent malheureusement à la proportion trop réduite des
habitations égyptiennes correctement fouillées et à la question fondamentale du statut de l’en-
fant et de son intégration au monde des adultes.

Conclusion
Malgré les sources archéologiques pour le moins déicientes, héritage de fouilles déjà bien
anciennes, et très loin des standards actuels de la recherche, les données disponibles peuvent
offrir un début de réponse aux questions principales touchant aux enterrements d’enfants dans
l’Égypte ancienne : Qu’est-ce qui caractérise les tombes d’enfants dans l’Égypte ancienne ?
Qu’est-ce qui les différencie des tombes d’adultes ? Quelle est la place des enfants dans la société ?
Le tableau qui vient d’être dressé montre déjà que des tombes d’enfants existent bel et bien,
dans les cimetières comme sur les habitats, et que le traitement funéraire accordé aux petits
était au moins égal à celui des adultes 148. Elles n’ont toutefois jamais encore reçu de la part des
chercheurs la même attention que celles des adultes. Pourtant, les enfants ont bénéicié de soins
particuliers dans la mort et non pas du désintérêt que certains auteurs leur ont trop souvent
prêté. Parfois même l’investissement en matière funéraire est beaucoup plus important pour les
enfants que pour les adultes 149. Tous les types d’enterrements sont représentés au il des époques
et suivent l’évolution générale des pratiques funéraires : ensevelissements en pleine terre, sans
cercueil, avec ou sans traitement d’embaumement ; ensevelissements dans des objets de réem- 49
ploi, tels que des vases en céramique, de l’époque prédynastique à l’époque copte, des paniers ou
des coffres domestiques ; développement et généralisation des enterrements dans un contenant
(pot, panier, cercueil) suivant en cela les modes d’inhumation des adultes.
Les tombes d’enfants montrent les signes de la piété et de l’affection de leurs parents, qui
n’ont économisé aucun effort pour protéger et conserver la dépouille des petits. Le mobilier
comprend principalement des récipients en terre cuite et des éléments de parure. Les travaux
menés à Adaïma ont montré tout l’intérêt de différencier les colliers et bracelets portés par les
petits dans la tombe de ceux qui ont été déposés sur le corps du défunt, souvent trop grands par
rapport à la taille des corps 150.
Les inhumations en contexte d’habitat ou la spéciicité des cimetières d’Adaïma et de Deir
el-Medina, réservés aux enfants, soulignent enin la place des enfants dans la société égyptienne.
Il ressort du panorama proposé que les enfants ne sont peut-être pas considérés comme des indi-
vidus à part entière ou du moins ont un statut social très spéciique, comme tendrait à le prouver
l’inhumation des plus jeunes en dehors de la zone funéraire commune. On pourrait reprendre
ici les différentes étapes sociales de l’enfance telles que les a décrites B. Dedet pour les sociétés

148. Contra strOuHaL 1992, p. 21.


149. Voir par exemple les tombes du cimetière de l’Est à Adaïma.
150. DuCHesne et al. 2003.
YANN TRISTANT

protohistoriques du Sud de la France 151. Les textes égyptiens, pourtant pléthoriques, ne disent
rien à ce sujet 152, et seules des données de terrains peuvent répondre à ce type d’interrogation.
L’ exploitation en cours des données disponibles, notamment sur un site comme celui d’Adaïma,
laisse espérer que des études futures pourront aider à mieux cerner la place des enfants au sein de
la société de l’Égypte ancienne.

151. Les nouveau-nés peuvent être considérés comme des êtres inquiétants, situés entre deux mondes, et qui de fait n’appar-
tiennent pas encore à la société des vivants ; le stade du nourrisson (moins d’un an) correspond à un début d’existence
sociale ; celui de jeune enfant, jusqu’à 6 ans, à celui d’une première éducation, donnée par les femmes ; et celui de grand
enfant, jusqu’à l’adolescence, à une seconde éducation, spéciique selon le sexe (DeDet 2008, p. 329).
152. On peut toutefois citer une lettre écrite par une femme de Deir el-Medina qui essaie de prendre contact avec ses deux
enfants morts (PinCH 1994).

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59
RéSUMéS

Child burials in Pre-dynastic and Pharaonic Egypt


Yann Tristant
Children hold a special place in the texts and iconography of the Pharaonic era, however, while we may well
know aspects of the daily life of ancient Egyptians during their early lives, we know almost nothing of the
funerary practices that were reserved for them. This article shall consider the different types of post-mortem
treatments applied to children from the pre-dynastic era, using the exceptional example of the Adaima necro-
polis, up to the last dynasties, in order to understand better the rites that surrounded the deaths of youngsters.
Attention will be paid to the treatment of the body, the lay-out of the tomb, and the offerings made. We shall
see how the study of child burials, whether situated within housing or dismissed to beyond the sphere of the
living, allows one to address the collective representations of the dead and the hereafter, and also to propose a
view of the organisation of Egyptian society and the place within it attributed to the youngest.

Les enterrements d’enfants dans l’Égypte prédynastique et pharaonique


Yann Tristant
Les enfants tiennent dans les textes et l’iconographie de l’époque pharaonique une place de choix. Mais si on
connaît bien des aspects de la vie quotidienne des Anciens Égyptiens dans les premiers temps de leur vie, on
ne sait presque rien des pratiques funéraires qui leur étaient réservées. Cet article propose d’envisager les dif-
férents types de traitements post-mortem relatifs aux enfants depuis l’époque prédynastique, avec l’exemple
exceptionnel de la nécropole d’Adaïma, jusqu’aux dernières dynasties, ain de mieux comprendre les rites qui
entouraient la mort des petits, l’attention portée au traitement des corps, l’aménagement des sépultures ou 577
les offrandes qui leur étaient faites. On verra comment l’étude des enterrements d’enfants, qu’ils soient situés
dans les habitats ou rejetés hors de la sphère des vivants, permet d’aborder les représentations collectives de la
mort et de l’au-delà, mais aussi de proposer une image de l’organisation de la société égyptienne et de la place
attribuée aux plus jeunes.

‫دفن اأطفال مر ى ماقبل اأرات ومر الفرعونية‬


‫يان تريستان‬
‫ لكن عى الرغم من معرفتنا بالعديد من النواحى الخاصة بالحياة اليومية‬.‫إتخذ اأطفال ى النصوص التصويرات القدمة مكانه مميزه‬
‫ يقدم‬.‫للمرين القدماء ى بدايات العصور إا ان امعلومات التى قد نحصل عليها بخصوص الطقوس الجنزيه آنذاك تكاد تكون منعدمه‬
‫ مع إعطاء مثال‬،‫هذا امقال اأماط امختلفة معالجة جثامن اأطفال امتوفين منذ بداية عر ما قبل اأرات وحتى نهاية عر اأرات‬
‫ اإجراءات‬،‫ واإهتام البالغ لتجهيز الجثان‬،‫إستثناى لجبانة أدما من أجل تحقيق تحقيق فهم افضل للطقوس امخصصه عند موت اأطفال‬
‫ ونرى هنا كيف ان دراسة طقوس دفن اأطفال سواء كانوا قد يوارو الرى ى محيط اأحياء أو بعيدا‬.‫الجنزية امتخذة عند تقديم القرابن‬
.‫عنهم يسمح معرفة التجهيزات كلها الخاصة باموت والحياة اأخرى وكذلك تقدم صورة منظمة امجتمع امرى ومكانة الصغار فيه‬
Liste des contributeurs

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archéologiques préventives et UMR 7044, Archéo- logiques préventives et UMR 7044, Archéologie et
logie et histoire ancienne : Méditerranée-Europe histoire ancienne : Méditerranée-Europe (ARCHI-
(ARCHIMEDE), Strasbourg MEDE), Strasbourg

Gersende alIX, Collaborateur du Centre d’Études Gillian E. Bowen, Monash University, Melbourne,
Alexandrines, USR 3134 du CNRS, Alexandrie Australia
601
Sylvie BaIBourDIan, UMR 6578 (Anthropologie Anna BuCCellato, Soprintendenza Speciale per i
bioculturelle), Université de la Méditerranée - Beni Archeologici di Roma
CNRS – EFS, Faculté de Médecine Nord, Marseille
Carla CalDarInI, Collaboratore esterno della
Paul BaIlet, Service Archéologie et Patrimoine Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici
– Communauté d’Agglomération Dracénoise, Dra- di Roma
guignan
Paola Catalano, Soprintendenza Speciale per i
Valentina BenassI, Collaboratore esterno della Beni Archeologici di Roma
Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici
di Roma Michel ChauVeau, EPHE, Sciences historiques
et philologiques, Paris
Frédérique BlaIZot, Institut national de re-
cherches archéologiques préventives et UMR 5199 Frédéric ColIn, Université de Strasbourg et UMR
PACEA du CNRS, Laboratoire d’anthropologie 7044, Archéologie et histoire ancienne : Méditer-
des populations passées et présentes, Université ranée-Europe (ARCHIMEDE), Strasbourg
Bordeaux 1
Wiktor Andrzej DasZewsKI , Professor emeritus,
University of Warsaw
L’ENFANT ET LA MORT DANS L’ANTIQUITé II

Françoise DunanD, Professeur émérite à l’univer- Maria KaCZmareK, Polish Centre of Mediterra-
sité de Strasbourg et UMR 7044, Archéologie et nean Archaeology, Warsaw University ; Institute
histoire ancienne : Méditerranée-Europe (ARCHI- of Anthropology, Faculty of Biology, Adam Mick-
MEDE), Strasbourg iewicz University, Poznań

Roberto egIDI, Soprintendenza Speciale per i Solenn De larmInat, Chercheur associé, Aix-Mar-
Beni Archeologici di Roma seille Université, CNRS, CCJ UMR 7299, 13094,
Aix-en-Provence, France
Diego elIa, Dipartimento di Studi Storici, Uni-
versità di Torino Roger lIChtenBerg, Docteur en médecine,
radiologue et ancien chef du service de radiologie
Jean-Yves empereur, Centre d’Études Alexan- de l’Institut Arthur Vernes de Paris
drines, CNRS, USR 3134, Alexandrie
Manuel molIner, Service archéologique munici-
Sherry C. foX, Wiener Laboratory, American pal (Atelier du Patrimoine, Ville de Marseille)
School of Classical Studies at Athens
Valeria meIrano, Dipartimento di Studi Storici,
Virginie fromageot-lanIèpCe, UMR Archéo- Università di Torino
logies et Sciences de l’Antiquité, Umr 7041,
CNRS, Université de Paris I, Université de Paris Romina mostICone, Collaboratore esterno della
602 Ouest Nanterre, Ministère de la Culture Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici
di Roma
Claudio gallaZZI, Università degli Studi di Milano
Stefano musCo, Soprintendenza Speciale per i
Patrice georges, Institut national de recherches Beni Archeologici di Roma
archéologiques préventives et UMR 5199 PACEA
du CNRS, Laboratoire d’anthropologie des popu- Marie-Dominique nenna, CNRS, UMR 5189,
lations passées et présentes, Université Bordeaux 1 Histoire et Sources des Mondes antiques, Maison
de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon
Gilles gréVIn, CNRS – CEPAM, Université de
Nice / Sophia Antipolis, UMR 6130 Walter pantano, Collaboratore esterno della
Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici
Gisèle haDJI-mInaglou, Institut Français d’Ar- di Roma
chéologie Orientale, Le Caire
Rita parIs, Soprintendenza Speciale per i Beni
Antoine hermarY, Aix-Marseille Université, Archeologici di Roma
CNRS, CCJ UMR 7299, 13094, Aix-en-Provence,
France
LISTE DES CONTRIBUTEURS

Lisa pesCuCCI, Collaboratore esterno della Soprin- Christiane ZIegler, Directeur honoraire du
tendenza Speciale per i Beni Archeologici di Roma département des Antiquités égyptiennes du musée
du Louvre. Directeur de publication des Fouilles
Amira saBah, Conseil suprême des Antiquités, du Louvre à Saqqara
Alexandrie
Iwona ZYCh, Polish Centre of Mediterranean
Stéphanie satre, Aix-Marseille Université, CNRS, Archaeology, University of Warsaw
CCJ UMR 7299, 13094, Aix-en-Provence, France

Yann trIstant, Institut Français d’Archéologie


Orientale, Le Caire et Macquarie University, Sydney

603
Abréviations

ÄAT : Ägypten und Altes Testament (Wiesbaden)


AmJHumBiol : American Journal of Human Biology (Washington, DC)
AJA : American Journal of Archaeology (Norwood)
AJPA : American Journal of Physical Anthropology (Philadelphie, PA)
AMGRA : Annuaire du Musée gréco-romain (Alexandrie)
AMSL : Archives des missions scientiiques et littéraires (Paris)
AnEp : Année Épigraphique (Paris)
ANSP : Annali della Scuola normale superiore di Pisa, cl. di lett. e ilos. (Pise) 605
AntAfr : Antiquités africaines. Centre nat. de la rech. scient. (Paris)
APF : Archiv für Papyrusforschung und verwandte Gebiete (Leipzig, Stuttgart)
ArchDelt : Archaiologikon Deltion. Serv. des antiq. (Athènes)
ArchVer : Archäologische Veröffentlichungen (Berlin, Mayence)
ASAE : Annales du Service des Antiquités de l’Égypte (Le Caire)
BAAlg : Bulletin d’archéologie algérienne. Dir. des antiq. (Alger)
BACE : Bulletin of the Australian Centre for Egyptology. Macquarie Univ. (Sydney)
BACT : Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientiiques. Min. de l’éduc. nat. (Paris)
BAR-IS : British Archaeological Reports, Internat. Series (Oxford)
BAR-SS : British Archaeological Reports, Supplement. Series (Oxford)
BCE : Bulletin de liaison du Groupe international d’étude de la céramique égyptienne (Le Caire)
BCEDA : Bulletin du Centre d’études et de documentation archéologique de la conservation de Carthage.
Inst. nat. d’archéol. et d’art de Tunisie (Tunis)
BCH : Bulletin de correspondance hellénique (Athènes)
BIE : Bulletin de l’Institut égyptien, puis Bulletin de l’Institut d’Égypte (Le Caire)
BdÉ : Bibliothèque d’étude (Le Caire)
BIFAO : Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire)
BMSAP : Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris (Paris)
BollArte : Bollettino d’arte. Min. per i beni cultur. e ambientali, Ist. poligraf. dello Stato (Rome)
BSAA : Bulletin de la Société archéologique d’Alexandrie (Alexandrie)
BSAC : Bulletin de la Société d’archéologie copte (Le Caire)
L’ENFANT ET LA MORT DANS L’ANTIQUITé II

BSAE : British School of Archaeology in Egypt and Egyptian Research Account (Londres)
BSFE : Bulletin de la Société française d’égyptologie (Paris)
BSEG : Bulletin de la Société d’égyptologie de Genève (Genève)
CahKarn : Cahiers de Karnak. Centre franco-égyptien d’étude des temples de Karnak,
Centre nat. de la rech. sc. (Paris).
CASAE : Cahiers. Suppl. aux ASAE (Le Caire)
CCE : Cahiers de la céramique égyptienne (Le Caire)
CEFR : Collection de l’École française de Rome (Rome)
ChronÉg : Chronique d’Égypte (Bruxelles)
CIL : Corpus inscriptionum latinarum, 1862- (Berlin)
CRAIBL : Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (Paris)
CRIPEL : Cahiers de recherches de l’Institut de papyrologie et d’égyptologie de Lille (Lille)
DFIFAO : Documents de fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire)
DialArch : Dialoghi di archeologia (Rome, Milan)
EMC : Échos du monde classique. Class. Views. Dept. of Class., univ. d’Ottawa (Ottawa)
EES : Egypt Exploration Society (Londres)
EgArch : Egyptian Archaeology (Londres)
EgUit : Egyptologische uitgaven (Leyde)
ENIM : Égypte nilotique et méditerranéenne (Montpellier)
ÉtudAlex : Études alexandrines (Le Caire, Alexandrie)
606 ExcMem : Excavation Memoirs (Londres)
FIFAO : Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire)
IntJOsteoarcheol : International Journal of Osteoarcheology (Chichester)
JARCE : Journal of the American Research Center in Egypt (Boston, New York)
JAS : Journal of Archaeological Science (Londres, New York)
JDAI : Jahrbuch des deutschen archäologischen Instituts (Berlin)
JEA : Journal of Egyptian Archaeology (Londres)
JForensicSci : Journal of Forensic Sciences (Chichester)
JRA : Journal of Roman Archaeology (Ann Arbor)
JSSEA : Journal of the Society of the Studies of Egyptian Antiquities (Toronto)
MDAIK : Mitteilungen des deutschen archäologischen Instituts, Abt. Kairo (Wiesbaden, Mayence)
MEFRA : Mélanges d’archéologie et d’histoire de l’École française de Rome. Antiquité (Rome)
MIFAO : Mémoires publiés par les membres de l’Institut français d’archéologie orientale (Le Caire)
MonAnt : Monumenti antichi. Accad. dei Lincei (Rome)
NSA : Notizie degli scavi di Antichità. Accad. dei Lincei (Rome)
OBO : Orbis biblicus et orientalis (Fribourg, Allemagne, Göttingen)
OLA : Orientalia lovaniensia analecta (Louvain)
OMRO : Oudheidkundige Mededelingen vit het Rijksmuseum van Oudheden (Leyde)
PAM : Polish Archaeology in the Mediterranean (Varsovie)
P.L.Bat. : Papyrologica Lugduno-Batava (Leyde)
PN : H. ranke, Die ägyptischen Personennamen, 3 vol., 1935-1977 (G ckstadt, Hambourg)
PP : La Parola del passato. Riv. di stud. antichi (Naples).
ABRéVIATIONS

RevAfr : Revue africaine. Soc. hist. algérienne (Alger)


RevArch : Revue archéologique (Paris)
RISE : Ricerche italiane e scavi in Egitto. Ist. Ital. di Cultura del Cairo (Le Caire)
RSAConst : Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de Constantine (Constantine)
RSS : Rassegna storica Salernitana. Deputaz. napolet. di stor. patria, Sez. di Salerno (Salerne)
SAGA : Studien zur Archäologie und Geschichte Altägyptens (Heidelberg)
StudEtr : Studi etruschi (Florence)
StudHell : Studia hellenistica (Leyde, Louvain)
TMO : Travaux de la Maison de l’Orient (Lyon)
UZK : Untersuchungen der Zweigstelle Kairo des Österreichischen Archäologischen Institutes (Vienne, Autriche)
WorldArch : World Archaeology. Univ. College (Londres)
ZÄS : Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde (Leipzig, Berlin)

607
Collection Études Alexandrines

Aux presses de l’Institut français d’archéologie orientale, Le Caire :

1. Alexandrina 1 ( Jean-Yves emPereur éd.), 1998.


2. Véronique François, Céramiques médiévales à Alexandrie, 1999.
3. Alexandrie médiévale 1 (Christian décobert et Jean-Yves emPereur éd.), 1998.
4. Marie-Dominique nenna et Mervat seiF eL din, La vaisselle en faïence d’époque gréco-romaine :
catalogue du Musée gréco-romain d’Alexandrie, 2000.
5. Nécropolis 1 : Tombes B1, B2, B3, B8, 2001 (Jean-Yves EmPereur et Marie-Dominique nenna
éd.), 2001.
6. Alexandrina 2 ( Jean-Yves EmPereur éd.), 2002.
7. Nécropolis 2 ( Jean-Yves EmPereur et Marie-Dominique nenna éd.), 2003.
8. Alexandrie médiévale 2 (Christian décobert éd.), 2002.
9. Pharos 1 (à paraître).
10. L’ exception égyptienne ? Production et échanges monétaires en Égypte hellénistique et romaine (Olivier
Picard et Frédérique duyrat éd.), 2005.
11. Mervat seiF eL -din, Die relieierten hellenistisch-römischen Pilgerläschen, Untersuchungen zur
Zweckbestimmung und Formgeschichte der ägyptischen Pilger- und Feldlaschen während des Hellenis-
mus und der Kaiserzeit, 2006.
12. Elžbieta rodZieWicZ, Bone and Ivory Carvings from Alexandria. French Excavations 1992-2004,
2007.
13. Dominique kassab teZgör, Tanagréennes d’Alexandrie : Figurines de terre cuite hellénistiques des
nécropoles orientales, Musée gréco-romain d’Alexandrie, 2007.
14. Alexandria ad Europeam (Sophie bascH et Jean-Yves EmPereur éd.), 2007.
15. Michael sabottka, Das Serapeum in Alexandria. Untersuchungen zur Architectur und Bauges-
chichte des Heiligtums von der frühen ptolemäischen Zeit bis Zur Zerstörung 391 n. Chr., 2008.
16. Alexandrie médiévale 3 (Christian décobert et Jean-Yves EmPereur éd.), 2008.
17. Jean-Luc Fournet, Alexandrie : une communauté linguistique ? ou la question du grec alexandrin,
2009.
18. Alexandrina 3 ( Jean-Yves EmPereur éd.), 2009.
19. Alexandrie ottomane 1 : Michel tucHscHerer, Le renouvellement des privilèges de la nation des
Français et des Catalans à Alexandrie en 1528 ; Maria Pia Pedani, Reports of Venetian Consuls in
Alexandria (1554-1664), 2011.
20. Hélène Fragaki, Images antiques d’Alexandrie (Ier siècle-VIIIe siècle après J.-C.), 2011.
21. Sandrine éLaigne, La vaisselle ine de l’habitat alexandrin. Contribution à la connaissance de la
mobilité des techniques et des produits céramiques en Méditerranée du IIe siècle av. J.-C. à l’époque
claudienne, 2012.
Aux presses du Centre d’Études Alexandrines, Alexandrie :

22. Delphine DixneuF, Amphores égyptiennes. Production, typologie et diffusion (IIIe siècle avant J.-C.-
IXe siècle après J.-C.), AmphorAlex 1, 2011.
23. Claude brixHe, Timbres amphoriques de Pamphylie, AmphorAlex 2, 2012.
24. Alexandrie médiévale 4 (Christian décobert, Jean-Yves EmPereur, Christophe Picard éd.), 2011.
25. Olivier Picard, Cécile bresc, Thomas FaucHer, Gilles gorre, Marie-Christine marceLLesi,
Cécile morrisson, Les monnaies des fouilles du Centre d’Études Alexandrines : Les monnayages de
bronze à Alexandrie de la conquête d’Alexandre à l’Égypte moderne, 2012.
26. L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité II. Types de tombes et traitement du corps des enfants dans l’antiquité
gréco-romaine (Marie-Dominique nenna éd.), 2012.

Pour l’achat des 21 premiers titres de la collection des Études Alexandrines : Institut français
d’archéologie orientale, 37 rue Cheikh Aly Youssef, Mounira, Le Caire, Égypte – www.ifao.egnet.net
à partir du volume 22, pour les ventes en Égypte : Centre d’Études Alexandrines, 50 rue
Soliman Yousri, 21131 Alexandrie, Égypte
Pour les autres pays : De Boccard Édition-Diffusion, 11 rue de Médicis, 75006 Paris, France
– www.deboccard.com
The second international round table in the programme L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité (Death and
the Child in Antiquity), inanced by the Agence Nationale de la Recherche, is dedicated to types
of tombs and the treatment of the child’s body. There is a concentration upon recent discoveries in
Egypt dated to between the seventh century BC and the ninth AD—Alexandria, Marina el-Alamein on
the Mediterranean coast, Saqqara, Tebtunis in the Fayoum, the oases of the Libyan Desert (Bahriya,
Dakhleh, and Khargeh)—with an introduction on children’s tombs in the Pharaonic world. In
addition, one contribution takes a look at biological anthropology in Greece, and regional studies
examine the types of children’s tombs in Greek colonies of southern Italy, in Rome, in the south of
France and in North Africa.


La deuxième table ronde internationale du programme L’ Enfant et la mort dans l’Antiquité, soutenu
par l’Agence Nationale de la Recherche, est consacrée aux types de tombes et aux traitements du
corps des enfants. L’ accent est mis sur les découvertes récentes en Égypte datées entre le VIIe siècle
av. J.-C. et le IXe siècle apr. J.-C., – Alexandrie, Marina el-Alamein sur la côte méditerranéenne,
Saqqara, Tebtynis dans le Fayoum, oasis du désert libyque (Bahareya, Dakhla et Kharga) –, avec
une introduction sur les tombes d’enfants dans le monde pharaonique. En outre, une contribution
fait le point sur l’anthropologie biologique en Grèce, et des études régionales portent sur les types
de tombes d’enfants dans les colonies grecques d’Italie du Sud, à Rome, dans le Midi de la France
et en Afrique du Nord.

،‫اقيم مؤمر امائدة امستديرة الدوى الثاي لرنامج )الطفل واموت ى العصور القدمة) تحت رعاية معهد اأبحاث القوميه‬
‫ وركز اإهتام عى امكتشفات الحديثه مر‬.‫وكرست ابحاثه عى دراسة أنواع امقابر و طرق معالجة جثامن اأطفال امتوفين‬
،‫ ومارينا العلمن عى الساحل الشاى‬،‫وامؤرخه ما بن القرن السابع قبل امياد والقرن التاسع اميادى بكل من اإسكندرية‬
‫ والواحات اموجودة بالصحراء الليبيه )الغربية) كالواحه البحرية والداخله والخارجه مع إعطاء نبذه‬،‫ وتيبتونيس بالفيوم‬،‫وسقارة‬
‫ باإضافة اى مساهمه بحثيه ى الدراسات البيلوجيه اانربيولوجيه باليونان وكذا دراسات‬.‫عن مقابر اأطفال ى العر الفرعوى‬
.‫ وجنوب فرنسا واخرا بشال أفريقيا‬،‫محليه عن أنواع مقابر اأطفال ى امستعمرات اليونانية بجنوب إيطاليا وحتى روما‬

Couverture : Détail d’une stèle funéraire d’enfant découverte


dans la nécropole de Hadra à Alexandrie, dernier quart du IVe siècle.
Musée gréco-romain, inv. 30933. © CEAlex, A. Lecler.

CEAlex 0006-étAlex26-2012
ISBN 978-2-11-128615-3
ISSN 1110-6441

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