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TEST D'ATTENTES FONDAMENTALES (TAF)
DE FRANÇAIS 11e du 20 mars 2018
A l’inverse, il existe toute une population de parents plus stricts. « J’ai imposé à mon
20 fils de 12 ans de laisser son téléphone au salon dès 20h. Mais celui-ci s’allume
continuellement dans la soirée, laissant apparaître des notifications de multiples
messages sur WhatsApp. Je ne peux pas m’empêcher d’en lire quelques-uns, avoue
sa mère à demi-mot. Je suis toutefois bien embêtée quand la conversation dérape. Je
ne sais pas comment aborder la question avec mon fils étant donné que je ne suis pas
25 censée les avoir lus…» Ces parents curieux, contrôlants ou juste inquiets, ne sont
apparemment pas des cas isolés. « J’ai imposé à ma fille de 13 ans de me donner ses
codes d’accès. Je ne tiens pas à vérifier ce qu’elle écrit, mais je veux juste qu’elle
sache qu’il y a un garde-fou 2. J’espère ainsi qu’elle fait plus attention à ce qu’elle
publie », explique Sophie. En revanche, Stéphane, père de deux adolescents, veut
30 tout savoir : codes d’accès, noms d’utilisateur, mots de passe. « J’ai mis des filtres et
je contrôle tout ce qu’ils font. Je les suis sur Facebook et Twitter. Et je ne veux surtout
pas apprendre qu’ils ont créé un compte dont je n’aurais pas l'accès. Sinon, cela
risque de mal se passer. » Idem pour une mère d’une adolescente de 14 ans qui
vérifie tout ce qui est publié et qui sélectionne les amis sur Musical.ly. « Je fais un
35 contrôle régulier une fois par semaine. En revanche, je n’ai pas mis de filtre car je suis
moi-même bien plus efficace qu’un filtre. Le jour où elle aura son premier copain, je
sais que je devrai lever le pied. »
Espionnage malsain
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TEST D'ATTENTES FONDAMENTALES (TAF)
DE FRANÇAIS 11e du 20 mars 2018
enfant, il faut lui faire confiance et respecter son intimité. Contrôler ce qu’il écrit ou ce
qu’il publie constitue un jeu malsain. Je pense qu’il faut intervenir uniquement lorsque
l’adolescent semble se mettre en danger ou qu’il a subitement un comportement
suspect », dit-il, tout en reconnaissant que le smartphone est un journal intime vis-à-
45 vis de ses parents mais totalement ouvert par rapport à ses pairs. « C’est en effet tout
le paradoxe d’un objet à la fois intime et exhibant. » Quant à Tiziana Bellucci, directrice
d’Action Innocence, une organisation genevoise qui contribue à préserver la dignité et
l’intégrité des enfants sur Internet, elle mise également sur la confiance. « Nous ne
préconisons3 pas le contrôle au-delà de 12 ans et si les parents souhaitent l’adopter ils
50 doivent en informer l’enfant. Par contre, lorsque l’on donne un portable à son enfant, il
faut non seulement installer un contrôle parental, mais aussi apprendre à lui faire
confiance tout en continuant à lui parler des risques. Il faut sans cesse rappeler quels
sont les comportements à adopter et aussi inciter les enfants à raconter ce qu’ils font,
à quoi ils jouent et avec qui ils discutent », dit-elle, tout en admettant que, grâce au
55 contrôle de certains parents, des cas de harcèlement scolaire ont pu être dénoncés.
« Tout contrôler peut se révéler contre-productif. D’une part, l’enfant comprend vite
qu’il peut tout effacer. Il risque, d’autre part, de créer un autre profil sur le portable d’un
copain. Et là, on ne maîtrise plus rien du tout », avertit Tiziana Bellucci. Selon la
spécialiste, cette hypersurveillance aurait aussi pour effet de déresponsabiliser l’enfant
60 qui ne saura pas comment gérer seul ses interactions sociales. « Autrefois, lorsque
moi-même j’étais petite, les parents ignoraient tout de ce que nous faisions dans la
cour d’école ou en bas de l’immeuble. Les réseaux sociaux ne sont rien d’autre que
des espaces publics mais en réseau. »
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