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L’effet de l’égoportrait chez les jeunes

Dévalorisation. Culte du corps parfait. Baisse d’estime. Anxiété. Piège de la


comparaison. Peur du rejet. Ce ne sont là que quelques-uns des effets néfastes de
l’égoportrait (ou selfie) sur la santé mentale des enfants. Alors qu’une récente étude
publie des chiffres inquiétants, les experts recommandent d’ouvrir la discussion en
5 famille – et à l’école.

Publié le 1er août 2021 à 13h00


Maude Goyer collaboration spéciale

Une. Deux. Trois, quatre, cinq… jusqu’à quatorze. C’est le


nombre moyen de photos prises avant de publier un égoportrait
10 sur les réseaux sociaux, selon une étude réalisée en
décembre 2017 par le département de psychologie de l’Université
Northwestern, en Illinois.

Cela ne concerne pas que les adultes : selon une nouvelle étude
canadienne menée par un projet sur l’estime de soi signé par
15 Dove, 80 % des filles âgées de 10 à 17 ans ont déjà téléchargé
ou utilisé une application pour modifier leur apparence sur des
photos. La pression des réseaux sociaux est bien réelle – et elle
passe entre autres par le fameux selfie. Pourtant, seulement
30 % des parents en parlent à leurs enfants selon la nouvelle
20 étude sur l’estime de soi.

Pour freiner les ardeurs de nos enfants à faire des égoportraits, que ce soit par rapport au
nombre de photos publiées, au temps consacré ou à l’énergie déployée (à faire des moues,
à prendre des positions ou à créer des « scénarios »), Stéphanie Léonard, psychologue,
suggère d’explorer le sujet avec son enfant sans faire la morale. « Les enfants n’ont pas
25 tous les outils pour avoir du recul et du jugement », affirme-t-elle.

Évidemment, la modélisation compte beaucoup : si, comme parents, on passe beaucoup de


temps sur les réseaux sociaux, à faire des égoportraits, il y a fort à parier que notre
marmaille nous observe… et nous imite. « La base, c’est la cohérence », souligne Mme
Léonard.

30 Andrée-Ann Dufour Bouchard, cheffe de projet chez ÉquiLibre, suggère de faire de petits
défis de déconnexion en famille. « Ça nous permet de prendre conscience du temps passé
sur l’internet et sur les réseaux sociaux, précise-t-elle, et on peut voir comment on se sent
par rapport à ça. »

Les deux expertes s’entendent pour dire que des conversations en classe devraient avoir
35 lieu sur la gestion des réseaux sociaux, et particulièrement ceux basés sur l’image.
Mme Léonard croit qu’il est grand temps qu’il y ait des cours sur la façon de naviguer sur les
réseaux sociaux.

Adapté de : https://www.lapresse.ca/societe/2021-08-01/l-effet-de-l-egoportrait-chez-les-
jeunes.php

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