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clés
Les violences
sexuelles
t e r. Ac c o mpag n e r.
Prévenir. Détec
Patrick Loiseleur
Vice-président de l’association
Les violences
sexuelles
D É T E C T E R . A C C O M PAG NER .
PRÉVENIR .
L’auteur
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Comprendre les violences
Partie I sexuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4
C’est difficile d’en parler avec des enfants, et encore plus
Introduction
avec votre enfant. Peut-être avez-vous peur de gâcher
son innocence et son insouciance en lui parlant de choses
aussi horribles que le viol, l’inceste et la prostitution.
Peut-être que la sexualité était un sujet tabou avec vos
propres parents. Peut-être ne savez-vous pas comment
vous y prendre, quels mots employer pour l’informer sans
le traumatiser avec des mots adaptés à son âge. Peut-
être avez-vous subi vous-même des violences sexuelles.
C’est très important de surmonter vos hésitations et vos
réticences car l’ignorance ne protège pas les enfants.
Si vous maintenez votre enfant dans l’ignorance, il sera
complètement sans défense, à la merci du premier mani-
pulateur venu.
Sur la sexualité en général, il existe de très bons livres
pour enfants (voir les Ressources utiles, p. 76). Répondez
sans mentir et sans rien dissimuler à toutes les questions
sauf celles qui touchent à votre intimité. Votre rôle de
parents n’est pas d’inciter et encore moins d’initier votre
enfant au plaisir sexuel. Votre rôle est d’informer et de
protéger votre enfant, tout en respectant son intimité
physique et psychologique, ainsi que la vôtre (clés n° 3
et 4).
5
BON À SAVOIR
C’est donc un véritable partenariat que vous
allez construire avec votre enfant, pour mettre
en place une stratégie de protection globale contre
les violences sexuelles.
• Le cahier de prévention
Plus votre enfant deviendra autonome, plus il sera actif
dans la définition des règles et des mesures de précaution le
concernant. Je vous invite à utiliser un cahier de prévention
où cette stratégie de protection sera posée par écrit, que
votre enfant pourra conserver dans sa chambre. Ce cahier
comporte :
– des informations adaptées à l’âge de l’enfant sur les
risques ;
– une définition claire de ce qui est autorisé et ce qui est
interdit ;
– les moyens pratiques d’alerter un adulte de confiance ;
– les questions de l’enfant et vos réponses.
Vous trouverez sur le site de l’association Face à l’inceste
3 modèles de cahiers de prévention téléchargeables gratui-
tement (4-10 ans, 11-14 ans, 15-18 ans)
Ce partenariat évolue quand votre enfant grandit. Avant de
lui donner un accès à un smartphone ou une tablette, vous
devez l’informer sur le harcèlement en ligne et la pornogra-
phie. Au moment de la puberté, vous devez parler du risque
de grossesse non désirée et des préservatifs ; lorsqu’il atteint
13 ans, de la responsabilité pénale, etc.
6
Des valeurs pour vous guider
Introduction
Ce qui donne du sens à votre action, ce n’est pas seulement
la sécurité de votre enfant : ce sont aussi les valeurs que vous
voulez lui transmettre. Pour que votre enfant ne devienne ni
une victime ni un agresseur, vous devez lui transmettre ces
valeurs qui fondent une sexualité positive et épanouissante :
le respect de l’autre, le consentement, la tendresse, l’intimité,
la complicité, la gratuité, la réciprocité, la confiance… Ces
valeurs permettent de faire la distinction entre les amours
adolescentes et les situations de domination, de manipula-
tion, de violence.
La bienveillance et l’écoute
Restez à l’écoute et construisez une vraie relation de
confiance afin que votre enfant puisse venir vous parler
sans honte et sans hésitation. Mettre en place une éduca-
tion positive et bienveillante est un atout essentiel pour le
protéger des violences sexuelles. S’il reçoit une éducation
« à l’ancienne » avec des menaces, des paroles humiliantes,
des cris et parfois des coups, votre enfant pourrait être plus
vulnérable face à un prédateur sexuel. Il pourrait avoir peur
d’être puni s’il vous parle des agressions sexuelles. Et vous
pourriez passer à côté des signaux d’alerte si quelque chose
de grave est arrivé.
Comme ce n’est pas le sujet principal de ce livre, je vous
renvoie aux Ressources utiles p. 76. Mais j’insiste : une rela-
tion bienveillante basée sur l’écoute et la confiance mutuelle
vous permettra de mieux protéger votre enfant.
7
Un comportement protecteur
40 % des agressions sexuelles sur mineurs sont commises
par d’autres mineurs. Il est donc essentiel d’apprendre le
respect et le consentement à votre enfant pour éviter d’en
faire un futur agresseur. Votre rôle de parents est très impor-
tant ! S’il n’a pas bien compris les limites, votre enfant de
14 ans pourrait très bien suivre la « meute » des copains et
participer à un viol en réunion sans en comprendre pleine-
ment les conséquences.
Mais votre enfant peut faire beaucoup plus que respecter
les règles. Enseignez-lui les comportements protecteurs
qui peuvent éviter des drames et même sauver des vies
(clé n° 8).
8
La deuxième partie comporte 10 clés organisées en 3 axes :
Introduction
– Prévenir, c’est-à-dire bien connaître la réalité des
violences sexuelles (clé n° 1), éviter les situations ou les
personnes à risque (clé n° 2), informer votre enfant avec
des mots adaptés à son âge (clés n° 3 et 4).
– Détecter les signaux d’alerte. Un enfant n’a pas forcé-
ment les mots pour décrire ce qui lui arrive. La peur, la
honte, le dégoût, et la stratégie de l’agresseur pour le
faire taire sont autant de freins. Mieux vous serez préparés
à interpréter ces signaux et à accueillir sa parole, plus
vite votre enfant pourra parler et recevoir l’aide dont il a
besoin. Intervenir précocement permet d’éviter le pire ou
de limiter les dégâts (clés n° 5 et 6).
– Accompagner l’enfant victime dans tous ses besoins. Les
conséquences des violences sexuelles subies dans l’en-
fance peuvent être très lourdes, mais le stress post-trau-
matique n’est pas une fatalité. Des spécialistes savent
très bien le prendre en charge de nos jours (clé n° 7).
La clé dans cette situation est de ne pas rester isolés :
l’amour inconditionnel que vous portez à votre enfant est
essentiel, mais il ne suffit pas. Il faut s’entourer de profes-
sionnels compétents mais aussi d’amis et de personnes
bienveillantes, trouver du soutien pour vous-mêmes (clé
n° 10). Il faut aussi garder les distances avec les personnes
qui restent dans le déni et peuvent devenir toxiques voire
violentes, y compris à l’intérieur de la famille (clés n° 8
et 9).
9
Partie I
Comprendre
les violences
sexuelles
Que dit la loi ? Les conséquences
12
• La stratégie du silence
• Un crime de lien
L’inceste est un crime de lien, qui déchire le tissu familial,
dont les conséquences vont bien au-delà des violences
sexuelles proprement dites. Bien souvent, les victimes d’in-
ceste doivent se résoudre, après des années de souffrances
et de tentatives pour restaurer les liens, à faire le deuil de
tout ou partie de leur famille.
L’inceste est souvent répété pendant des années. Il peut
prendre la forme du viol ou de l’agression sexuelle mais aussi
du harcèlement, de l’exhibitionnisme, du voyeurisme, des
confidences à caractère sexuel. C’est par exemple ce beau-
père qui faisait poser sa belle-fille de 12 ans pour des photos
nues à caractère érotique affichées dans le salon. Le climat
incestuel (paroles et gestes transgressifs sans aller jusqu’à
l’acte sexuel) peut produire des effets comparables à l’inceste.
13
• Un parcours du combattant
Les survivants de l’inceste doivent affronter bien des
épreuves :
– traumatisme des violences sexuelles, qui détruisent la
sécurité physique et psychologique ;
– déni de la famille, et parfois violence des contre-attaques
quand la victime ose parler ;
– errance thérapeutique, difficulté à trouver des profes-
sionnels formés ;
– réponse judiciaire insuffisante (seules 10 % des plaintes
conduisent à une condamnation).
En lisant les témoignages de survivants comme La première
fois j’avais 6 ans d’Isabelle Aubry ou encore Au-delà de
l’irréparable de Jonathan Delay, on prend la mesure des
conséquences multiples de l’inceste. On comprend mieux
pourquoi la moitié (52 %) des survivants de l’inceste ont fait
une tentative de suicide.
14
Les demi-frères et demi-sœurs sont inclus dans cette défi-
15
Ne craignez pas de traumatiser l’enfant car vous êtes là pour
le rassurer en répondant à ses questions. Si votre enfant
sait mettre des mots précis et bien définis sur les violences
sexuelles, il ou elle pourra non seulement se protéger mais
aussi réagir de façon appropriée s’il ou elle est témoin, ou
si un(e) ami(e) lui fait des confidences. Vous devez aussi
lui apprendre les limites à ne pas franchir et les sanctions
encourues.
• Le viol
Le viol inclut tous les actes de pénétration sexuelle (vaginale,
anale, orale), y compris les actes de pénétration commis avec
les doigts ou avec un objet. Depuis la loi du 21 avril 2021,
la définition du viol inclut aussi les actes bucco-génitaux
comme le cunnilingus.
Le viol est un crime passible de 15 ans, voire 20 ans de
prison.
16
• L’agression sexuelle
• Les conséquences
Sur un jeune enfant, des actes sexuels avec pénétration sont
une forme de torture pouvant causer blessures et lésions. Il
y a également les maladies sexuellement transmissibles et
les grossesses non désirées. Cependant, les conséquences
d’une agression sexuelle sont avant tout psychologiques.
C’est une véritable destruction de l’intégrité et de la sécurité
psychologique de l’enfant. Sur le moment on peut avoir
des réactions de sidération ou de dissociation traumatique.
Le cerveau « disjoncte » littéralement face à la violence.
Les conséquences du stress post-traumatique sont
notamment :
– des cauchemars, troubles du sommeil ;
– des troubles relationnels ;
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– des troubles alimentaires (anorexie, boulimie, orthorexie) ;
– de l’automutilation ;
– une dépression ;
– de l’anxiété ;
– de l’énurésie, de l’encoprésie ;
– des troubles digestifs ;
– des maladies chroniques.
Ces conséquences sont comparables à celles d’un attentat
terroriste ou d’un grave accident. Ce qui domine dans le
témoignage des victimes c’est le sentiment d’humiliation,
de rabaissement, de honte et souvent de culpabilité :
« J’étais sa chose », « J’étais un bout de viande », « Je
m’en veux de n’avoir pas réagi ». Elles ne sont pas irréver-
sibles (clé n° 7).
La prostitution
Entre 5000 et 8000 enfants sont prostitués en France
actuellement selon l’ACPE. L’âge moyen de l’entrée
dans la prostitution est de 14 ans (Fondation Scelles).
Beaucoup sont issus de la traite humaine ou des foyers
de l’aide sociale à l’enfance, mais cela concerne aussi des
enfants qui habitent chez leurs parents. 85% des personnes
prostituées en France sont des femmes (ONVF).
Le scénario typique, c’est un petit ami proxénète ou rabat-
teur (un « loverboy ») ou une camarade de classe qui propose
à votre fille de gagner de l’argent facile et rapide en faisant
quelques passes. Les menaces et les violences ne viendront
que plus tard, lorsqu’elle cherchera à sortir de ce piège.
18
• Les conséquences
19
• La loi de 2016
Avec la loi du 13 avril 2016, la France a adopté le « modèle
nordique », c’est-à-dire :
– punir l’achat d’actes sexuels (au minimum d’une amende
de 1 500 €, au maximum de 20 ans de prison si c’est un
enfant de moins de 15 ans) ;
– aggraver les sanctions pour les proxénètes qui risquent
jusqu’à 20 ans de prison ;
– subventionner des « parcours de sortie » pilotés par des
associations comme le Mouvement du Nid ;
– abolir le délit de « racolage ».
Cette loi a fait reculer la prostitution en France, et a
commencé à installer l’idée que c’est l’acheteur qui a un
comportement amoral et non la personne prostituée.
Le harcèlement sexuel
Le harcèlement sexuel, ce sont des propos ou des gestes
à connotation sexuelle sans contact physique. C’est
un délit défini par l’article 222-33 du Code pénal. Selon
une étude IPSOS de 2020, 81 % des femmes ont subi
le harcèlement de rue, et ce harcèlement commence
bien avant 18 ans. Le harcèlement sexuel peut aussi être
incestueux.
Il est également commis à distance, sur les réseaux sociaux,
par des inconnus. Selon l’ONU, 73 % des femmes ont
été exposées à des insultes ou menaces (le plus souvent à
caractère sexuel ou sexiste) sur Internet.
20
La stratégie de protection que vous définissez avec votre
Le chantage en ligne
ou « sextorsion »
La « sextorsion » consiste à manipuler un enfant (une fille le
plus souvent) à distance, via les messageries en ligne, pour
obtenir des photos ou vidéos pornographiques.
L’agresseur entre en contact avec l’enfant via les réseaux
sociaux. Après une première phase de séduction, il va rapi-
dement demander puis exiger des photos et vidéos dénu-
dées. Par une technique de « petits pas », il peut obtenir des
images de plus en plus pornographiques, voire des actes de
torture. Si l’enfant résiste, l’agresseur menace d’envoyer les
images déjà obtenues (aux parents, aux camarades de classe,
sur Internet…)
21
• Les conséquences
Une fois tombé(e) dans le piège, votre enfant est para-
lysé(e) par la peur, la honte, la culpabilité. Il ou elle peut
mettre du temps avant d’appeler à l’aide. En plus des
conséquences psychologiques (sécurité, confiance en soi),
si les images sont effectivement diffusées, il ou elle peut
subir harcèlement, insultes, violences, y compris à l’intérieur
de la famille.
Attention à ne pas le culpabiliser davantage ! C’est avant
tout un(e) enfant qui a été piégé(e), et qui a besoin d’aide.
22
• Les conséquences
• Comment se protéger ?
La stratégie élaborée en commun avec votre enfant doit
inclure ces mesures de prévention :
– ne pas filmer les moments intimes ;
– refuser d’être filmé(e) nu(e) ;
– ne jamais envoyer de photos ou vidéos intimes à qui
que ce soit ;
– ne pas retransmettre les images intimes d’une autre
personne (et alerter un adulte ou appeler le 119 si on est
témoin d’un tel acte).
De votre côté tenez-vous prêts à réagir rapidement et
vigoureusement (clé n° 7).
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Exhibitionnisme et « dick pic »
L’exhibitionnisme existe depuis toujours, y compris dans la
sphère familiale. Il connaît depuis quelques années un retour
en force avec les dick pics (littéralement « photos de zob »).
Il faut distinguer nudité et exhibition sexuelle. La nudité
est parfois dépourvue de connotation sexuelle. L’exhibition
ce sont des propos et des gestes obscènes, par exemple :
– mettre la main dans son caleçon pour se masturber en
public ;
– avoir des relations sexuelles devant un enfant (même en
restant sous la couette).
24
La pornographie
25
• L’école des violeurs
L’autre risque est de fabriquer de futurs agresseurs. La
pornographie banalise le viol, mais aussi l’inceste, la pédo-
philie, les fétichismes, les pratiques violentes, extrêmes ou
sadiques, comme l’étranglement (« choking ») ou l’étouf-
fement (« gagging »). Dans un film porno, les femmes qui
subissent des insultes, des crachats ou des coups réagissent
en souriant ou ne réagissent pas. Le message sous-jacent est
limpide : les femmes ne demanderaient qu’à être maltrai-
tées et violentées, surtout pendant l’acte sexuel.
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• Que dit la loi ?
Astuce
Inscrivez ces valeurs en grandes lettres dans le
cahier de prévention. C’est votre boussole. Ce sont
ces valeurs qui donnent du sens à toute la stratégie
de protection.
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1 MYTHES ET RÉALITÉS :
FAISONS LA PART DES CHOSES
PARTIE II
9 ASSUMEZ ET GÉREZ LES CONSÉQUENCES
AVEC LA FAMILLE
10
Les
clés
4 INFORMEZ ET ÉCHANGEZ AVEC
LES ADOLESCENTS
5 RESTEZ ATTENTIFS
6 ÉCOUTEZ ET RECEVEZ AUX SIGNAUX D’ALERTE
LA PAROLE DE VOTRE ENFANT
MYTHES ET RÉALITÉS :
1 FAISONS LA PART
DES CHOSES
30
L’inceste est-il rare ? 1
31
Les agresseurs sont-ils victimes de leurs « pulsions
irrésistibles » ?
NON. Cela fait partie des mythes de la « culture du viol »
qui inversent les rôles et minimisent la responsabilité de
l’agresseur. En réalité, les prédateurs sexuels choisissent
avec soin le lieu et l’heure, et la victime en position de
vulnérabilité : enfants, personnes âgées, sans domicile fixe,
en situation de handicap ou de vulnérabilité.
Les garçons sont-ils en risque aussi ?
OUI, environ un quart des victimes de pédocriminalité
sont des garçons. Les personnes ouvertement pédophiles
comme Gabriel Matzneff ont décrit la prépuberté comme
un « troisième sexe » qui inclut les filles et les garçons
indifféremment.
Et les enfants prépubères aussi ?
OUI, hélas, même des bébés peuvent être agressés sexuel-
lement. La moitié des enfants victimes avait moins de 11 ans
lorsque les violences sexuelles ont commencé. 20 % d’entre
eux avaient moins de 5 ans (enquête Mémoire traumatique,
2015).
Est-ce que la vérité sort de la bouche des enfants ?
OUI, presque toujours. En dépit de ce que disent les théo-
ries non-scientifiques comme « l’aliénation parentale », les
études montrent que la proportion de fausses accusations
de violences sexuelles est très faible2. Depuis 2016, les
policiers et gendarmes français sont formés au protocole
32
du NICHD qui a été spécialement développé par des
scientifiques pour recueillir la parole de l’enfant victime
1
33
ÉTECTER
2 REST EZ VIGILANTS POUR D
LES COMPORTEMENTS
SUSPECTS
Les 3 questions
Dans les écoles primaires au Canada, on apprend aux
enfants à se poser « les 3 questions » lorsqu’un adulte leur
demande de le suivre quelque part :
34
1) Est-ce que ça me fait « oui » en-dedans ? 2
Restez à l’écoute
La sensibilisation de l’enfant est importante (clés n° 3 et 4),
mais votre attitude l’est aussi :
– Restez attentifs à la santé de votre enfant : si des signaux
d’alertes apparaissent, posez-vous la question d’une éven-
tuelle agression (clé n° 5).
– Cultivez une vraie bienveillance dans le dialogue et dans
l’écoute de votre enfant. Il doit sentir qu’il peut tout vous
dire en confiance (clé n° 6).
– Travaillez en collaboration avec votre enfant. C’est un
être doué d’intelligence et d’autonomie, qui apprend vite
et sera votre meilleur allié pour assurer sa protection.
– Si votre enfant parle, prenez-le au sérieux. Souvenez-
vous que les fausses accusations sont rares, et que la
première question à se poser n’est pas : « Pourquoi
raconte-il un truc aussi invraisemblable ? » mais : « Et si
c’était vrai ? » (clé n° 6).
35
– Si vous êtes le témoin direct de propos ou de comporte-
ments à connotation sexuelle visant votre enfant, réagissez
immédiatement et posez des limites. Y compris si l’auteur
de ces propos fait partie de la famille !
– Si un adulte (ou un grand enfant) semble développer une
relation privilégiée, exclusive, avec l’un de vos enfants,
soyez vigilants. S’il s’arrange pour multiplier les moments
en tête-à-tête avec l’enfant, assurez-vous que les limites
sont pleinement respectées.
– Si votre ado tombe amoureux(se) d’un adulte (prof,
entraîneur sportif), avec patience et bienveillance,
rappelez-lui que si l’adulte respecte la loi, ces sentiments
touchants ne pourront pas se traduire par une relation
36
3 SENSIBILISEZ
LES JEUNES
ENFANTS
37
Les règles à respecter
– On ne montre pas ses parties intimes.
– On ne regarde pas les parties intimes des autres.
– On ne touche pas les parties intimes des autres.
– Ces règles s’appliquent à tous les enfants et à tous les
adultes.
– Même moi je n’ai pas le droit de toucher tes parties intimes.
– Ces règles s’appliquent à toutes les personnes de la
famille.
– Dès qu’on est assez grand, on se lave tout seul.
– Dès qu’on est assez grand, on va tout seul aux toilettes.
– Il n’y a aucun jeu pour les enfants qui implique les parties
intimes (énumérez les jeux avec votre enfant : « Est-ce
qu’on a besoin de toucher les parties intimes pour jouer
au Monopoly® ? au Lego® ? au foot ? » etc.).
– Une seule exception : pour soigner les bobos, avec l’ac-
cord des parents.
Consentement obligatoire
« Mon corps c’est mon corps, le tien c’est le tien ! » Les
activités qui impliquent le toucher ne sont permises qu’avec
l’accord de la personne (adulte ou enfant) qui est touchée.
Même pour un câlin, des chatouilles, ou un bisou, si ça fait
« non » à l’intérieur, l’enfant doit apprendre à dire « non ».
Attention, ça ne fonctionne que si les adultes et enfants de
la famille respectent ce « non » !
38
Faites preuve de pédagogie
3
• Expliquez et montrez l’exemple
39
La question préférée des enfants est : « Pourquoi ? »
– Parce que ton corps est à toi.
– Parce que tu dois respecter les autres et leur intimité.
– Parce que ça peut être très grave et que tu peux te sentir
très mal si un adulte ou un enfant touche tes parties
intimes, même si tu ne dis pas « non ».
Consignez les questions et les réponses par écrit dans le
cahier de prévention de l’enfant (un modèle de cahier de
prévention peut être téléchargé sur le site de Face à l’inceste)
• Ressources pédagogiques
Je vous recommande de regarder avec votre enfant l’ex-
cellent film Mon corps, c’est mon corps conçu par l’office
national du film canadien. Il est accompagné d’un livret pour
les parents et enseignants. Il y a aussi des livres pour enfants :
voir les Ressources utiles p. 76.
40
Pas de tabou
3
41
• Une limite : l’intimité de chacun
La limite pour satisfaire la curiosité naturelle des enfants,
c’est le respect de l’intimité de chacun. Si votre enfant
vous demande « Est-ce ma grande sœur fait l’amour avec
son copain ? » ou « Combien de fois vous avez fait ça papa
et toi ? » vous pouvez lui répondre que cette question est
déplacée car il doit respecter la vie intime des autres.
Cultivez la bienveillance
Travaillez en partenariat avec votre enfant, cultivez la
confiance et la bienveillance tout en posant des limites
claires. Votre enfant doit savoir que vous serez toujours là
pour l’aider, et non pour le punir ou le juger. Si votre enfant
craint d’être puni, ou s’il a l’impression que sa parole est
mise en doute, il gardera le silence. Il a aussi besoin que vous
posiez clairement les limites. Vous trouverez des livres sur
l’éducation positive dans les Ressources utiles p. 76.
42
Le signalement, mode d’emploi
3
43
4 iNFORMEZ ET ÉCHANGEZ
AVEC LES ADOLESCENTS
44
Quelques principes simples
4
45
– Cherchez le point d’équilibre entre dire la vérité à votre
enfant sur les risques et ne pas lui faire peur.
– Si nécessaire, travaillez avec un thérapeute professionnel
sur vos propres peurs et blocages relatifs à la sexualité.
– À l’adolescence, les risques sont très différents pour les
garçons et les filles. Adaptez votre discours. Vous pouvez
insisterez davantage sur certains points selon la personna-
lité de votre enfant, sa maturité et son genre.
46
–
–
ne pas accepter des inconnu(e)s comme « amis » virtuels ;
ne jamais publier de photos intimes ;
4
Le respect en ligne
Voici quelques règles simples que votre enfant doit
comprendre et accepter avant d’avoir son premier compte
sur les réseaux sociaux :
– Tu dois montrer le même niveau de respect sur les réseaux
sociaux et messageries en ligne qu’au lycée ou au collège.
– Les paroles s’envolent, mais les écrits restent.
– Ne demande jamais à une fille ou un garçon de t’envoyer
une photo intime.
– Faire poliment des avances à un garçon ou une fille qui te
plaît, c’est OK. Mais tu dois respecter son refus si jamais
47
il ou elle refuse,. Si tu réponds par des menaces ou des
insultes, tu bascules dans le harcèlement sexuel.
– Si tu reçois des images volées, ne les retransmets à
personne et préviens-nous immédiatement
Parlez de prostitution
avec votre enfant
L’association Agir Contre la Prostitution des Enfants
(ACPE) a développé un « michetomètre », outil pédago-
gique pour faire la différence entre les histoires d’amour et
les différentes formes de prostitution.
Votre fille (plus rarement votre garçon) peut tomber dans la
prostitution à votre insu, et sans comprendre la gravité des
conséquences.
– Listez avec elle les risques.
– Donnez-lui une copie du « michetomètre » de l’ACPE (à
inclure dans son carnet de prévention).
– Rappelez-lui que quoi qu’elle fasse, vous ne la jugerez pas,
et vous resterez là pour elle en cas de besoin.
Parlez de pornographie
avec votre fille
Vous pouvez installer le « contrôle parental » sans vous faire
d’illusions sur son efficacité. La quasi-totalité des filles de
14 ans ont déjà regardé des images pornographiques et
beaucoup d’entre elles le font pour leur « éducation », pour
savoir « comment faire » avec leur petit ami le moment venu.
48
Expliquez à votre fille pourquoi le porno ne doit pas lui servir
de modèle :
4
49
Parlez de pornographie
avec votre garçon
Vous pouvez installer le contrôle parental mais ça ne suffit
pas car votre enfant saura le contourner. La meilleure option
reste l’éducation. Le porno, c’est l’école des violeurs : à vous
de lui enseigner qu’une autre sexualité, positive, égalitaire et
respectueuse, est possible.
– Ne le culpabilisez pas. C’est normal d’avoir des désirs,
c’est normal et sans risques pour la santé de se masturber
(les études scientifiques le confirment). Ce qui n’est pas
normal, c’est le détournement de ces désirs par l’industrie
criminelle du porno.
– Rappelez-lui que les films pornographiques sont interdits
aux moins de 18 ans parce qu’ils sont violents et sexistes.
Ce n’est pas tant la nudité qui est choquante, mais la
violence verbale et physique, l’humiliation et les gestes
de torture comme l’étranglement.
– Alertez-le sur le fait que beaucoup de vidéos sur les sites
pornographiques sont de vraies scènes de viol, de prosti-
tution de mineurs, ou encore des images volées. Regarder
ces images, c’est se faire complice d’un crime ou d’un
délit. Les prendre pour modèle, c’est apprendre à devenir
un prédateur sexuel.
– Invitez-le à faire preuve d’empathie pour les personnes
filmées. Est-ce que ça plairait à votre garçon d’être filmé
pendant qu’il fait une fellation ou subit une sodomie, et que
le film soit sur Internet, accessible à tous ces camarades de
classe, à ses professeurs, à toutes les personnes de sa famille ?
50
Cette question permet de comprendre la violence
intrinsèque de la pornographie, qui viole l’intimité des
4
e
Pour une sexualité positiv
Dénoncer la violence de la pornographie, ce n’est
pas un discours anti-sexe. Votre adolescent, garçon
ou fille, doit savoir qu’il est sain et naturel :
d’avoir une libido ;
de ressentir de l’attirance pour une autre personne ;
de se masturber ;
de rechercher des relations intimes avec d’autres
adolescents.
Il n’est pas responsable de ses désirs, mais il est
responsable de ses actions. Il doit respecter la loi
et les autres, et ne jamais faire à une autre
personne ce qu’il ne voudrait pas subir lui-même.
51
5 RESTEZ ATTENTIFS
AUX SIGNAUX
D’ALERTE
52
À l’adolescence, les difficultés habituelles de communica-
tion entre parents et enfants ne simplifient pas les choses.
5
53
Avec les adolescents on peut aussi observer ces signaux
d’alerte :
– scarification, automutilation ;
– fugue ;
– dépression ;
– addiction (alcool, cannabis) ;
– délinquance ;
– tentative de suicide.
Les violences sexuelles détruisent la confiance en soi et
causent un véritable dégoût, voire une haine de soi-même.
Cela se matérialise par des comportements autodestruc-
teurs qui peuvent aller jusqu’aux tentatives de suicide. Chez
les adolescents, on peut aussi observer des comportements
de fuite (fugue, absentéisme scolaire) ou des comporte-
ments délinquants qui sont en fait des appels à l’aide.
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Un exemple concret
« J’observe que tu n’as rien mangé depuis 3 jours,
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6 ÉC OUTEZ ET RECEVEZ
LA PAROLE DE VOTRE
ENFANT
Comment réagir ?
• « Je te crois. »
La révélation des violences sexuelles subies par votre enfant
est un véritable choc. Surtout si l’agresseur est un proche en
qui vous aviez toute confiance. C’est humain de réagir par
le déni, l’incrédulité, la stupeur face à une catastrophe aussi
soudaine.
Et pourtant, la première chose que votre enfant doit
entendre c’est : « Je te crois. » Dans ce moment crucial pour
votre relation et pour son avenir, il est essentiel pour votre
enfant de savoir que sa parole a de la valeur à vos yeux. Si
l’enfant a menti, il sera temps plus tard de mener l’enquête
et d’avoir le fin mot de l’histoire. Sachez cependant que les
fausses accusations sont plutôt rares : si vous accueillez les
révélations de l’enfant avec scepticisme, selon toute proba-
bilité, c’est vous qui êtes dans le déni.
La révélation des faits peut être partielle et progressive.
Votre enfant peut commencer par raconter une partie des
agressions seulement, pour « tester » votre réaction, ou
parce qu’il ou elle a peur d’en dire plus.
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• « Ça n’est pas ta faute. »
6
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Gérez vos propres émotions
Il vous faudra gérer vos propres émotions face à cette catas-
trophe qui peut réveiller en vous des blessures anciennes.
Prenez garde à ne pas augmenter la culpabilité de l’enfant
avec des phrases comme : « Mais pourquoi ça m’arrive à
moi ? » ou « C’est vraiment trop, je n’en peux plus ! ». Vous
êtes adultes, et vous avez des ressources d’adultes pour
faire face à un événement difficile. Votre enfant n’a pas les
mêmes ressources, c’est à vous de soutenir votre enfant et
non l’inverse. Sachez cependant que vous n’êtes pas seuls,
n’hésitez pas à demander de l’aide pour votre enfant et vous-
même afin de créer un véritable réseau de solidarité et de
soutien (clé n° 10).
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Pensez positif
6
59
7 EZ ET ACCOMPAGNEZ
PROTÉG
VOTRE ENFANT
Prostitution
• Ne culpabilisez pas votre enfant
Si votre enfant est tombé dans la prostitution, il a peut-être
commis des erreurs de jugement, mais c’est avant tout un
enfant qui a besoin d’aide. Il n’a pas besoin qu’on l’insulte
ou qu’on le gifle en lui disant qu’il fait honte à la famille.
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Si la prostitution des mineurs est sévèrement réprimée
par la loi, c’est pour protéger leur santé et leur dignité, et
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Harcèlement
La première chose à faire est de recueillir le témoi-
gnage de votre enfant, de noter les paroles et les gestes
précis, les lieux et les dates. Si vous connaissez le harce-
leur (c’est presque toujours le cas), vous pouvez tenter de
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chercher une solution amiable et contacter ses parents s’il
est mineur.
Vous pouvez le faire par téléphone, mais le mieux est de
préparer un écrit (courrier ou e-mail) qui comporte :
– Les faits datés, précis et détaillés.
– La mention du délit de harcèlement sexuel (Code pénal
article 222-33).
– Vos demandes concrètes comme :
• la reconnaissance des faits et de leur gravité ;
• un engagement à ne pas recommencer.
Le ton du courrier et des échanges téléphoniques doit rester
poli et respectueux, mais ferme. Évitez les menaces ou les
insultes même indirectes. C’est une démarche amiable, vous
cherchez à tendre la main pour protéger votre enfant, et non
à punir ou à humilier le harceleur ou ses parents.
Les réactions les plus fréquentes, de la part du harceleur
ou de ses parents, seront le déni, la minimisation, parfois
les tentatives de diversion. Ce n’est pas facile mais il faut
rester calmes, respectueux, centrés sur les faits précis que
vous reprochez au harceleur et sur les demandes concrètes
que vous avez préparées.
Si cette démarche amiable n’aboutit pas, vous pouvez envi-
sager la voie judiciaire avec un l’aide d’un avocat. C’est long,
difficile et coûteux, et le résultat est incertain. Ne l’envisagez
qu’en dernier recours.
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Si le harcèlement a lieu en milieu scolaire, prenez rendez-
vous avec la direction. Si la réaction de la direction est
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Images volées
Si jamais vous apprenez que des photos intimes de votre
enfant circulent dans son collège ou lycée, rencontrez
en urgence le proviseur pour mettre en place une action
pédagogique.
• Comment (ré)agir ?
C’est l’occasion de rappeler la loi et de jeter la honte sur
les auteurs et complice de la diffusion des images plutôt
que sur la victime, et de déclencher une vague de soutien.
Si ça ne produit pas les effets attendus, il faut envisager
un changement d’établissement scolaire et en parler au
rectorat. On peut aussi porter plainte (c’est même un devoir
citoyen) mais la lenteur de la justice est peu compatible avec
le besoin de réactions rapides et vigoureuses. Le soutien des
associations qui luttent contre le harcèlement scolaire peut
être précieux.
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• Créez un réseau
Il faut aussi signaler à la police, via la plateforme PHAROS,
toutes les adresses Internet où les images pourraient être
repérées.
La peur et la honte doivent changer de camp. À vous de
vaincre le déni et l’inertie pour créer un réseau de soutien
et de solidarité autour de l’enfant victime, qui impliquera
enfants et parents, enseignants, direction, policiers autour
d’un objectif commun :
– identifier et détruire les copies des photos et vidéos ;
– casser les chaînes de redistribution ;
– mettre les coupables et complices devant leurs
responsabilités.
Vers la résilience
Le stress post-traumatique consécutif aux violences sexuelles
n’est pas une fatalité. Les thérapies pour le soigner ont
beaucoup progressé, et la formation des thérapeutes aussi.
Certains chercheurs parlent de croissance post-trauma-
tique ou de résilience pour désigner le chemin qui conduit
à dépasser les conséquences du trauma, mais aussi à se
réinventer, et donner un nouveau sens à sa vie. On ne peut
pas oublier ni effacer un événement traumatique. Rien n’est
jamais plus « comme avant ». Mais on peut l’accepter et l’as-
sumer, en réduire les conséquences, et lui donner une autre
signification par des actions altruistes comme le témoignage,
l’entraide, la solidarité, l’engagement associatif.
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8 FAITES FACE LORSQUE
L’AGRESSEUR EST
MINEUR
Quelle responsabilité
pour un mineur agresseur ?
Dès son 13e anniversaire, un enfant peut avoir à répondre de
ses actes devant un Juge des enfants. Bien sûr la justice prend
en compte l’âge du trop jeune délinquant et favorise autant
que possible les mesures éducatives plutôt que la prison.
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Mais du point de vue de la victime, le traumatisme est le
même que l’agresseur ait 16 ans ou qu’il en ait 60. Évitez
de minimiser les violences sexuelles commises par des
mineurs en disant que ce sont des « jeux innocents » ou du
« touche-pipi ».
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C’est le juge, non la victime, qui décide de la sanction.
Porter plainte n’est pas un acte de vengeance, c’est un devoir
8
Cas pratique n° 1
Votre enfant reçoit des images de « revenge porn »
envoyées par un ami ou un camarade de classe. Voilà
ce qu’il doit faire immédiatement :
Ne pas les redistribuer.
Alerter les parents et la direction du collège
ou lycée.
Montrer de la solidarité avec la victime par
des actions individuelles ou collectives.
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Cas pratique n° 2
Dans une soirée d’ados, votre garçon tombe sur
une fille saoule et à moitié dénudée. Il est seul
dans la chambre avec elle. Que fait-il ?
a) Il la caresse ou se frotte contre elle (agression
sexuelle)
b) Il va plus loin et commet une pénétration sexuelle
(viol)
c) Il la photographie et partage la photo
(harcèlement)
d) Il va chercher une amie ou un adulte pour
la rhabiller et la ramener chez elle.
Les comportements a, b, c) sont ceux d’un prédateur
sexuel, passibles de prison.
Le comportement d) est protecteur.
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Et si votre enfant a comem?
is 8
une agression sexuell
69
9 ASSUMEZ ET GÉREZ
LES CONSÉQUENCES
AVEC LA FAMILLE
70
Faut-il pardonner ?
9
71
E RESTEZ PAS ISOLÉS:
N
FAITES-VOUS
AIDER
Une des grandes difficultés pour les victimes de violences
sexuelles est l’isolement. Difficile d’en parler, d’être entendu
par les professionnels, de trouver le soutien et l’aide dont on
a besoin auprès des proches qui se sentent parfois démunis
et impuissants.
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Une aide pour vous-même
10
Demandez conseil
Pour répondre à vos questions, il y a bien sûr les numéros
d’information et d’orientation (le 119 pour toutes les violences
contre les enfants et le 3018 pour les violences numériques)
ainsi que les associations. Ce sont des relais essentiels d’in-
formation et d’entraide. Soyez conscients cependant qu’elles
fonctionnent le plus souvent avec des bénévoles qui ont des
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moyens limités face à une tâche immense. Vous pouvez en
espérer une écoute, un accueil, des conseils, des informations
utiles, des contacts : mais n’attendez pas non plus des miracles.
Mobilisation générale !
On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant.
Voici quelques suggestions pratiques pour mobiliser
le village autour de votre enfant :
Un livre d’or qui collecte les messages de soutien.
Une fête d’anniversaire qui réunit toutes
les personnes qui comptent.
Des initiatives pédagogiques avec les enseignants
et la direction de l’école.
Des actions militantes (marche blanche,
manifestation, pétition) en lien avec d’autres parents
d’enfants victimes.
Une « cagnotte » pour couvrir certains frais.
Des pages de soutien sur les réseaux sociaux.
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CONCLUSION
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RESSOURCES UTILES
Numéros d’information :
– 119 : « allô enfance en danger »
– 3018 : numéro national contre les violences numériques
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– Les 4 tomes de L’encyclo de la vie sexuelle (4-6 ans,
RESSOURCES UTILES
7-9 ans, 10-13 ans, ados), Hachette enfants
– Les 3 tomes de Questions d’amour (5-8 ans, 8-11 ans,
11-14 ans), Virginie Dumont, Nathan
– Le loup, Mai-Lan Chapiron, La Martinière, 2021 (leloup.
org)
– Mon cahier de prévention, (4-10 ans, 11-14 ans, 15-18 ans)
https://facealinceste.fr/nos-themes/parent-protecteur
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– Pornland : Comment le porno a envahi nos vies, Gail
Dines, Libre, 2020
– https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/
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Dans la même collection :