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Réfugiés et demandeurs d’asile : réalités psychosociales et éducatives

et pistes d’intervention

Module 1 - Les réfugiés et les demandeurs d'asile : terminologie, contexte international,


national et provincial

Portrait de la santé mentale des jeunes réfugiés

Introduction
Plusieurs études se sont intéressées à la qualité de la santé mentale des réfugiés (Javanbakht,
Rosenberg, Haddad et Arfken, 2018; Kirmayer et al., 2011). Même si les recherches portant
spécifiquement sur les jeunes réfugiés sont moins nombreuses (Javanbakht et al., 2018), cette
population a été identifiée comme étant particulièrement vulnérable à cause des conditions
d’adversité dans lesquelles ils vivent et qui sont souvent entraînées par la migration forcée
(Cantekin et Gençöz, 2017; Javanbakht et al., 2018; Pacione et al., 2012). Généralement, les études
montrent une forte prévalence de problèmes de sommeil, des troubles de stress post-traumatique,
anxieux et dépressifs chez cette population (Cantekin et Gençöz, 2017; Hadfield, Ostrowski et
Ungar, 2017; Javanbakht et al., 2018). Par ailleurs, l’exposition à des traumas extrêmes peut aussi
faire émerger chez une personne une colère chronique et incontrôlable, entraînant ainsi une
éventuelle instabilité au niveau familial et social (Silove, Ventevogel et Rees, 2017). L’âge
influencerait également la qualité de la santé mentale comme en témoigne la présence plus marquée
des symptômes anxio-dépressifs et le moins bon fonctionnement psychologique des plus jeunes
réfugiés en raison de l’accumulation d’expériences traumatiques (Cantekin et Gençöz, 2017;
Javanbakht et al., 2018; Fazel et al., 2012; Jossé, 2011). Toutefois, cette relation entre l’âge et la
santé mentale est complexe et n’est pas univoque. En effet, les études tendent à démontrer qu’une
exposition à des évènements potentiellement traumatiques vers la fin de l’adolescence est associée
à de meilleures issues psychologiques puisque les adolescents ont pu bénéficier d’une plus longue
période de stabilité (Fazel et al. 2012). Selon certains auteurs, cependant, l’exposition en bas âge à
de telles expériences peut également favoriser le développement de la résilience du jeune (Fazel et
al. 2012; Joop et de Jong, 2002; Schweitzer et al., 2007; Hutchinson et Dorsett, 2012).

En effet, plusieurs chercheurs mettent en garde les professionnels quant à l’observation unilatérale
du trouble de stress post-traumatique et au traitement réalisé dans une approche
psychopathologisante de la santé mentale des personnes réfugiées (Abou-Saleh et Hughes, 2015;
Silove, Ventevogel et Rees, 2017). Cette revue de littérature dresse un portrait des principaux
facteurs d’influence sur la santé mentale des jeunes réfugiés et demandeurs d’asile. Dans un premier

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temps, nous soulignons les potentielles conséquences psychosociales des déplacements forcés et
nous aborderons d’une manière détaillées les problématiques particulières des mineurs non
accompagnés et des enfants soldats. Ensuite, nous traitons de l’exposition aux événements
potentiellement traumatiques et de ses conséquences. Dans un deuxième temps, nous apportons des
précisions sur l’influence des caractéristiques socioéconomiques des familles et de la pauvreté sur
le parcours migratoire et la santé mentale des jeunes réfugiés et nous terminons avec les conditions
de vie générales défavorables en contexte post-migratoire.

1. Les déplacements forcés


En contexte pré et péri migratoire, les déplacements peuvent être nombreux et engendrer une
importante détresse psychologique (Fazel et al., 2012). D’ailleurs, le fait d’avoir vécu plus de quatre
relocalisations est associé à une faible qualité de la santé mentale des enfants et des adolescents
réfugiés (Fazel et al., 2012). Les enfants affectés par la guerre, persécutés ou victimes de
discrimination peuvent se voir contraints de quitter leur domicile pour des raisons de sécurité (Joop
et De Jong, 2002; Ringold, Burke et Glass, 2005). Or, ces déplacements s’effectuent souvent dans
des conditions d’adversité (Fazel et al., 2012; Hadfield et al., 2017). Ce faisant, ils peuvent
s’exposer à de multiples stresseurs : la pauvreté, la violence, la séparation de la famille, le
recrutement au sein de groupes armés et l’interruption du parcours scolaire (Pacione et al., 2012;
Saltaji et Al-Nuaimi, 2016; Asher et al., 2018; Bates, Luster, Johnson, Kin et Rana, 2013). À ces
stresseurs peuvent se juxtaposer des conditions de vie adverses telles qu’une détention prolongée,
un confinement forcé, de la coercition, un statut de résidence incertain, de longues procédures pour
l’obtention du statut de réfugié, un accès restreint aux services, un manque de nourriture, de faibles
opportunités de travail et d’étude. Cette combinaison entre stresseurs, adversité et expériences
traumatiques exacerbent les symptômes post-traumatiques et dépressifs (Cantekin et Gençöz, 2017;
Silove, Ventevogel et Rees, 2017; Fazel et al., 2012; Aragona, Pucci, Mazzetti, Maisano et Geraci,
2013; Bhui et al., 2003; Strauss, Dapp, Anders, von Renteln-Kruse et Schmidt, 2010). D’ailleurs,
dans leur étude menée aux États-Unis, Javanbakht et al., (2018) soutiennent que la forte prévalence
des problématiques en santé mentale chez les jeunes réfugiés serait notamment imputable au fait
de grandir dans un mode de « survie» pendant la guerre et à l’exposition chronique à un
environnement dangereux où les ressources sont limitées.

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2. Les enfants sans tuteurs légaux, orphelins et abandonnés


Dans le cas où les membres de la famille sont forcés de se séparer, l’enfant se retrouve plus à risque
de développer un trouble de stress post-traumatique (Pacione et al., 2012). D’ailleurs, les mineurs
non accompagnés sont plus à risque d’avoir vécu dans des conditions d’adversité et de développer
des problèmes de santé mentale (Fazel et al. 2012; Pacione et al., 2012). Les relocalisations et
l’insécurité quant à l’hébergement lors de déplacements forcés engendrés par la guerre peuvent
mener à de telles séparations (Pacione et al., 2012). La majorité des orphelins vivent avec un
membre de la famille éloignée, principalement les grands-parents (Pacione et al., 2012). Par contre,
si ces tuteurs meurent, les enfants se voient alors exposés à un grand risque d’abandon, surtout s’ils
ont peu de contact avec d’autres membres de la famille. De plus, les enfants peuvent être victimes
de négligence et d’exploitation de la part de leur tuteur légal (Pacione et al., 2012). Dans de telles
situations, les enfants peuvent tenter de fuir, risquant ainsi de de se retrouver à la rue et de vivre
des abus aussi importants tels que abus physiques et sexuels augmentant ainsi le risque de
problèmes de santé mentale (Pacione et al., 2012). Afin de survivre, ils peuvent travailler en tant
que vendeurs de rue, éboueurs, cireurs de souliers, artistes de rue, s’engager dans des activités
sexuelles contre de l’argent ou de la nourriture, s’engager dans des activités criminelles, etc.
(Saltaji et Al-Nuaimi, 2016; Pacione et al., 2012). La fratrie séparée de leurs parents tente tant bien
que mal de rester unis et de se soutenir dans leur processus de deuil, le maintien de leur sécurité et
l’évitement d’abus (Pacione et al., 2012). La faim, les travaux domestiques, les difficultés
financières limitant l’accès au matériel scolaire nécessaire sont les principales barrières à
l’éducation rencontrées par ces orphelins (Pacione et al., 2012; Ng, Ahishakiye, Miller et
Meyerowitz, 2015). De plus, les jeunes filles orphelines sont particulièrement à risque de
décrochage scolaire afin de prendre soin de leur fratrie (Pacione et al., 2012). Elles peuvent aussi
s’engager dans des relations sexuelles de type « Sugar daddy» afin d’assurer les dépenses reliées
à leurs études (Pacione et al., 2012). Bref, ces enfants sans tuteurs légaux, orphelins ou alors
abandonnés sont particulièrement vulnérables et souffrent souvent de privation, d’adversité et leurs
droits peuvent être bafoués et déniés (Pacione et al., 2012). Ils peuvent aussi souffrir de problèmes
de santé physique et mentale (Tello, Castellon, Aguilar et Sawyer, 2017; Ng, Ahishakiye, Miller et
Meyerowitz, 2015; Saltaji et Al-Nuaimi, 2016; Pacione et al., 2012). Ils présentent souvent des
troubles anxieux, des troubles de l’humeur, des troubles d’abus de substances, des troubles
hyperkinétiques, de la colère, de la solitude, d’une faible estime de soi, d’un retrait social et de
problèmes de sommeil (Ruiz-Casares et al, 2009; Zhao et al, 2009; Bates et al., 2013). Ils vivent

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aussi significativement plus de détresse psychologique que les non-orphelins notamment en raison
des conditions de vie adverses auxquelles ils ont pu être exposées (Pacione et al., 2012).

3. Les enfants soldats


Enfin, certains enfants et adolescents réfugiés ou demandeurs d’asile peuvent avoir servis au sein
de forces armées lors de leur parcours migratoire. On estime à plus de 300 000 le nombre d’enfants
soldats à travers le monde (Brownell et Praetorius, 2017). Les enfants pauvres, les enfants de la rue
et ceux qui sont sur le marché du travail sont particulièrement à risque de se faire recruter par ces
groupes armés (Pacione et al., 2012; Peter, 2005). Le recrutement peut se faire par la force et
l’utilisation de moyens persuasifs, mais peut aussi se faire de façon volontaire (Brocklehurst, et
Peters, 2017; Hesford, 2018; Peters, 2005). En effet, afin de survivre, de répondre à leurs besoins
de base et de fuir de la maltraitance en milieu familial, ces jeunes peuvent s’enrôler dans un groupe
armé (Pacione et al., 2012). Pour d’autres, combattre leur permet de venger leurs parents décédés,
développer un sentiment d’appartenance et répondre à leur recherche de protection (Pacione et al.,
2012). Enrôlés de force ou volontairement, peu coûteux et pratiques aux yeux des groupes armés,
ces jeunes ne sont pas seulement des combattants armés (Brocklehurst et Peters, 2017; Hesford,
2018; Peters, 2005; Pacione et al., 2012) . Ils sont aussi espions, cuisiniers, gardiens, messagers et
esclaves sexuels (Pacione et al., 2012 Brocklehurst et Peters, 2017; Hesford, 2018; Coalition to
Stop the Use of Child Soldiers, 2008). Les filles sont souvent victimes de violences sexuelles et
peuvent être forcées de devenir esclaves sexuelles et de marier des hommes au sein du groupe armé
(Pacione et al., 2012; Brocklehurst, et Peters, 2017; Hesford, 2018). Elles courent ainsi un risque
important de vivre de l’abus, souffrir de blessures importantes imputables aux violences sexuelles,
contracter une ITS ou le VIH et avoir des grossesses non désirées (Pacione et al., 2012). Le
processus de militarisation inclut un endoctrinement important, un dur entraînement, l’utilisation
de menaces et de violence afin de promouvoir la terreur et le respect (Pacione et al., 2012;
Brocklehurst, et Peters, 2017). D’ailleurs, la soumission et l’obéissance sont impératives à la survie
de ces jeunes (Pacione et al., 2012 Brocklehurst, et Peters, 2017; Hesford, 2018). La réintégration
et la réadaptation à la vie civile engendrent plusieurs défis d’ordre physique, psychologique,
spirituel et économique (Pacione et al., 2012; Brownell et Praetorius, 2017). La santé mentale, le
bien-être et le soutien de la communauté et de la famille sont des points clés dans cette réintégration
(Brownell et Praetorius, 2017; Pacione et al., 2012). Leur exposition à la violence extrême peut
affecter ces jeunes autant physiquement, par des blessures physiques ou des maladies infectieuses

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que sur le plan psychologique (Pacione et al., 2012). Quoique leur état diffère beaucoup en fonction
de leur implication, plusieurs souffrent d’un trouble de stress post-traumatique, d’anxiété et de
dépression (Pacione et al., 2012). Pour ceux ayant été victimes de violences sexuelles, ils montrent
plus de symptômes dépressifs, post-traumatiques, d’idées suicidaires et de dysfonctionnement
social que ceux n’ayant pas subi de telles violences (Pacione et al., 2012; Asher et al., 2008). Les
jeunes filles ayant vécu de la violence sexuelle sont souvent stigmatisées lors de leur réintégration,
car elles peuvent être perçues comme sexuellement impures ou inaptes au mariage (Pacione et al.,
2012). Or, la stigmatisation et la discrimination peuvent ébranler leur santé mentale et mettre en
danger leur réintégration sociale (Pacione et al., 2012; Brownell et Praetorius, 2017). Afin
d’optimiser les conditions permettant une réintégration réussie à la vie civile, il est nécessaire que
ces enfants se redéfinissent en tant que civil, qu’ils soient désarmés et démobilisés de façon formelle
et que la communauté soit sensibilisée à leur retour (Pacione et al., 2012; Brownell et Praetorius,
2017). La médiation familiale, la réunification familiale, les cérémonies traditionnelles de guérison,
la formation scolaire, l’accessibilité aux soins de santé et à l’éducation ainsi qu’un soutien
individuel en psychothérapie favorisent également cette réintégration (Pacione et al., 2012).

4. L’exposition à des évènements traumatiques

Lors de leur parcours migratoire, les jeunes réfugiés et demandeurs d’asile ont pu être exposé à
plusieurs événements traumatiques : conflits armés, torture, la mort et la perte d’êtres chers, etc.
(Cantekin et Gençöz, 2017). De façon générale, l’exposition à la violence a été identifiée comme
étant un facteur clé quant au fonctionnement psychologique des enfants réfugiés (Fazel et al., 2012;
Hadfield et al., 2017). Plus particulièrement, une exposition directe à la violence est associée à la
détresse psychologique (Cantekin et Gençöz, 2017; Fazel et al., 2012). Selon l’étude de Cantekin
and Gençöz (2017) menée dans un camp de réfugiés en Turquie, plus de 50 % des participants ont
rapporté avoir vécu des évènements traumatiques en contexte pré migratoire. L’événement le plus
commun était l’exposition au conflit armé, suivi de la migration forcée sous des conditions
dangereuses, la séparation forcée des membres de la famille et être contraints de se cacher. Quant
à l’exposition indirecte aux évènements traumatiques, les participants rapportent avoir été témoins
de blessures physiques importantes engendrées par les conflits armés et les mines. Toutefois, dans
cette étude, aucun de ces évènements traumatiques vécus en contexte pré migratoire n’a été associé
au fonctionnement psychologique. Seules la séparation forcée et la perte des êtres chers ont été
associées aux symptômes dépressifs. Cette relation serait expliquée par la perte de membres du

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réseau social et donc par la perte de ressources favorisant l’adaptation psychologique aux
conditions d’adversité (Cantekin et Gençöz, 2017). La réaction traumatique à un évènement donné
peut être influencée par différents facteurs tels que l’intensité et la gravité de l’évènement, le degré
d’exposition aux facteurs traumatisants (durée, fréquence, récurrence, proximité et multitude)
(Jossé, 2011; Fazel et al., 2012; Eruyar, Maltby et Vostanis, 2018). Lorsque l’évènement
potentiellement traumatogène est causé par un être humain, l’identité de l’agresseur ainsi que la
relation qu’il entretient avec la victime influencent également la réaction du jeune (Jossé, 2011).
Enfin, la présence ou l’absence des parents ou d’une personne de confiance, protectrice, lors de
l’évènement potentiellement traumatique ainsi que leur réaction face à l’évènement influencent la
réaction psychotraumatique du jeune (Jossé, 2011). En effet, le jeune peut baser son interprétation
de l’évènement traumatique sur l’interprétation et la réaction de ses parents. L’évènement peut être
perçu donc comme une menace et peut ainsi engendrer des symptômes post-traumatiques chez le
jeune (Fazel et al., 2012). D’ailleurs, certaines recherches suggèrent que la sévérité des symptômes
anxieux, dépressifs et d’évitement de l’enfant serait plus associée à la détresse et au trouble de
stress post-traumatique de leur mère qu’à leur propre degré d’exposition à un évènement
traumatique (Harpaz-Rotem, Rosenheck et Desai, 2009). De la même façon, la torture ou la
disparition d’un parent en contexte de guerre peut parfois s’avérer plus nuisible à la santé mentale
de l’enfant réfugié qu’à sa propre exposition à la violence (Fazel et al., 2012). Dans leur étude
menée auprès des enfants réfugiés récemment immigrés aux États-Unis, Javanbakht et al. (2018)
se sont intéressés à l’association des symptômes post-traumatiques de l’enfant à la sévérité des
symptômes anxio-dépressifs de la mère. Tout comme d’autres recherches, ces chercheurs ont
démontré une corrélation positive entre la sévérité symptomatologique de la mère et la sévérité des
symptômes anxieux chez l’enfant (Javanbakht et al., 2018).

5. Caractéristiques socioéconomiques et pauvreté


Les caractéristiques socioéconomiques des familles réfugiées en contexte migratoire peuvent
influencer le parcours migratoire de celles-ci. Malgré le fait que les études ne sont pas unanimes
sur l’influence de ces circonstances, il semblerait qu’un statut socioéconomique élevé facilite
l’accès aux ressources et peut ainsi résulter en une immigration plus hâtive, ce qui pourrait protéger
l’enfant d’une accumulation d’expériences traumatiques (Fazel et al., 2012). De plus, le niveau
d’éducation des parents peut avoir un effet protecteur sur la santé mentale du jeune, mais cet effet

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peut se voir renversé lorsque, par exemple, les gens instruits sont la cible de conflits politiques
(Fazel et al., 2012).

Les enfants réfugiés ont non seulement pu être exposé à la violence notamment engendrée par la
guerre et les conflits politiques mais ils ont également pu vivre sous diverses conditions d’adversité
lors de leur parcours migratoire : pauvreté, travaux forcés, perte de l’un ou des deux parents,
recrutement au sein des forces armées, etc. (Javanbakht et al., 2018; Hadfield et al., 2017; Pacione
et al., 2012; Cantekin et Gençöz, 2017). La pauvreté peut se définir par la privation et l’accès
insuffisant aux ressources permettant de répondre aux besoin de base de l’individu, menaçant dès
lors sa survie (Pacione et al., 2012; Abdu et Delamonica, 2018). Concrètement, il peut s’agir de la
privation de nourriture ou d’une malnutrition sévère, la privation ou l’accès limité à l’eau, le
manque d’installations sanitaires, l’inaccessibilité aux services de santé et d’éducation,
l’inaccessibilité à l’information (internet, télé, radio, etc.) et la privation d’un toit ou un toit trop
petit pour le nombre de personnes qui y sont hébergées (Pacione et al., 2012; Abdu et Delamonica,
2018; Li, Jiang et Yin, 2017). Cet état de pauvreté peut s’appliquer en contexte pré, péri et post
migratoire chez les enfants réfugiés et demandeurs d’asile. Les enfants sont particulièrement
affectés par la pauvreté, car ils dépendent de leurs parents, ce qui les rend conséquemment
impuissants et vulnérables (Pacione et al., 2012). En contexte de pauvreté, les enfants sont d'autant
plus vulnérables lorsqu’ils sont orphelins, sans-abris, des enfants de la rue ou encore des enfants
travailleurs (Pacione et al., 2012). De plus, la pauvreté est fréquemment associée à un faible état de
santé, une iniquité sociale et un déni des droits de l’Homme (Pacione et al., 2012; Abdu et
Delamonica, 2018). Les études montrent que les jeunes filles sont souvent surreprésentées dans
les conditions de pauvreté puisqu’elles sont sujettes à de la discrimination systémique limitant ainsi
leur accès à l’éducation, aux soins de santé et au marché du travail (Pacione et al., 2012). Les
conséquences de la pauvreté, telles que la malnutrition et les problèmes de croissance, peuvent
affecter le développement psychologique et physique des enfants, entraînant ainsi des répercussions
à long terme (Pacione et al., 2012; Li, Jiang et Yin, 2017). De plus, les déficits nutritifs,
l’inaccessibilité aux soins de santé, les problèmes neurodéveloppementaux, la sous-scolarisation,
les séquelles de maladies infectieuses, les anomalies cérébrales peuvent affecter la qualité du
processus développemental (Pacione et al., 2012). Ainsi, ces enfants peuvent montrer des
difficultés quant à leur régulation émotionnelle, des difficultés d’apprentissage, des difficultés
quant à leurs stratégies d’adaptation en contexte d’adversité et des problèmes comportementaux
(Pacione et al., 2012; Li, Jiang et Yin, 2017). De plus, la pauvreté peut affecter le bien-être

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psychologique de ces enfants et peut affecter négativement leur santé mentale une fois rendue à
l’adolescence et à l’âge adulte (Pacione et al., 2012; Li, Jiang et Yin, 2017). En effet, un taux plus
élevé d’anxiété, de dépression et une moins bonne santé mentale chez les adolescents et les jeunes
adultes ayant vécu en situation de pauvreté a été démontré dans plusieurs études (Pacione et al.,
2012; Wickham, Barr et Taylor-Robinson, 2016; Li, Jiang et Yin, 2017). On constate également
plus de problèmes internalisés et externalisés chez les enfants de trois ans vivant dans des
conditions de pauvreté, comparativement à une population normale aussi âgée de trois ans (Park,
Fertig et Allison, 2011). Non seulement la pauvreté à elle seule peut influencer négativement la
qualité de la santé mentale des jeunes, mais celle-ci peut aussi interagir avec l’instabilité politique,
les conflits armés, la violence et la discrimination, affectant d’autant plus la qualité de la santé
mentale et le bien-être de ces enfants (Pacione et al., 2012). De plus, afin d’assurer la survie de la
famille, un enfant peut être vendu, abandonné, trafiqué, militarisé ou forcé de travailler (Pacione et
al.. 2012 et O’Leary et al., 2018). Dans les régions les plus pauvres du globe, de nombreux enfants
sont contraints de quitter ou de réduire leurs activités scolaires afin d’aider leur famille à surmonter
les difficultés induites par leur faible statut socioéconomique (Pacione et al., 2012; O’Leary et al.,
2018; Agbényiga, 2013; Stewart, 2011). Cette conjonction entre décrochage scolaire et marché du
travail entraîne bien souvent de la détresse psychologique chez les enfants victimes de ces
conditions (Pacione et al., 2012; Agbényiga, 2013). Les emplois occupés par les enfants sont
souvent synonymes d’exploitation ou alors sont non rémunérés comme c’est le cas par exemple
dans le contexte de travaux agricoles en milieu familial (Pacione et al., 2012; Agbényiga, 2013;
O’Leary et al., 2018). Les enfants sur le marché du travail risquent des blessures et des maladies
aiguës ou chroniques telles que des empoisonnement aux pesticides et des maladies respiratoires
(Pacione et al., 2012; Agbényiga, 2013). Malgré qu’il n’y ait que peu d’études à ce sujet, on observe
que les enfants sur le marché du travail sont plus à risque de souffrir de troubles comportementaux
et émotionnels tels que la dépression (Pacione et al., 2012; Agbényiga, 2013). De plus, une grande
proportion des enfants qui travaillent sont victimes d’abus de la part de leur employeur (Pacione
et al., 2012; O’Leary et al., 2018). Les filles engagées dans une activité rémunérée augmentent leur
risque d’être victime d’abus physiques, sexuelles et psychologiques, et ce, particulièrement
lorsqu’elles travaillent dans des milieux domestiques (Pacione et al., 2012). Bref, la pauvreté place
les jeunes réfugiés en situation de vulnérabilité quant à la contraction de maladies infectieuses, les
problèmes de croissance, la sous-scolarisation, l’exploitation en milieu de travail, les abus
physiques, psychologiques et sexuelles.

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6. Conditions de vie en contexte post-migratoire


Malgré un risque modéré de développer un problème de santé mentale en contexte post-migratoire,
il n’en reste pas moins que plusieurs éléments psychosociaux peuvent venir exacerber la
vulnérabilité des jeunes réfugiés (Silove et al., 2017; Fazel et al., 2012; Eruyar, Maltby et Vostanis,
2018). A priori, le temps écoulé depuis la migration est associé négativement aux problèmes
psychologiques, excepté en ce qui a trait au trouble de stress post-traumatique (Fazel et al., 2012).
Dans leur étude, Cantekin et Gençöz (2017) identifient plusieurs conditions de vie difficiles
rapportées par les réfugiés : des préoccupations quant à la famille, des soucis quant au futur, des
séparations entre les membres de la famille, des difficultés financières et la perte des repères
culturels. Toutefois, seule la perte de soutien et des repères culturels a été associée aux symptômes
post-traumatiques, dépressifs. Quant aux symptômes anxieux, ceux-ci ont été associés à la perte de
soutien et des repères culturels ainsi qu’aux préoccupations relatives à la famille. Nonobstant les
facteurs de risque relatifs aux parcours pré et péri migratoires, Cantekin et Gençöz (2017)
soutiennent que les difficultés en contexte post-migratoire expliquent une plus grande variance des
problématiques en santé mentale chez les jeunes réfugiés. Parallèlement, plusieurs recherches
soulignent l’importance des stresseurs post-migratoires sur la santé mentale des jeunes réfugiés
(Fazel et al., 2012, Silove et al., 2017; Javanbakht et al., 2018; Pacione et al., 2011). D’ailleurs, être
victime de discrimination dans la société d’accueil prédit des problèmes de comportements
internalisés, externalisés, les problèmes émotionnels, le trouble de stress post-traumatique et la
dépression (Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017; Pacione et al., 2011; Beiser et Hou, 2017; Wu,
Schimmele et Hou, 2012). En contrepartie, un sentiment d’appartenance envers l’école a été
identifié par les jeunes comme étant le facteur le plus important leur permettant d’adopter des
stratégies efficaces quant aux difficultés vécues, alors qu’un sentiment d’appartenance envers la
société d’accueil est associé à une meilleure santé mentale (Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017;
Beiser et Hou, 2017). De plus, ce sentiment d’appartenance est associé négativement à l’isolement,
l’assimilation et la marginalisation (Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017; Beiser et Hou, 2017).
Pareillement, les relations positives avec les pairs favorisent le développement du bien-être de
l’enfant (Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017). Toutefois, l’altération de la santé mentale et du
fonctionnement social, le racisme, l’exclusion et les difficultés sociolinguistiques peuvent rendre
plus difficile le développement d’amitiés (Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017). Enfin, le soutien
familial et la cohésion parentale sont primordiaux dans la promotion du bien-être de l’enfant
(Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017; Pacione et al., 2011; Fazel et al., 2012). Plusieurs études

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démontrent que la santé mentale de la mère influence celle de son enfant et que la communication
de l’enfant avec sa mère quant aux difficultés rencontrées lors du parcours migratoire est associée
négativement aux problèmes psychologiques (Javanbakht et al., 2018; Fazel et al., 2012; Eruyar,
Maltby et Vostanis, 2018).

Conclusion
En conclusion, certaines caractéristiques socioéconomiques en contexte pré migratoires telles que
les ressources, le niveau d’éducation des parents et l’âge au moment de la migration peuvent agir
en tant que facteurs de protection. Inversement, les déplacements forcés et les conséquences
psychosociales qu’ils sont susceptibles d’engendrer telles que des séparations entre les membres
de la famille, l’exposition à des évènements potentiellement traumatiques et le recrutement au sein
de groupes armés vulnérabilisent les jeunes réfugiés quant au développement de problématiques en
santé mentale. Quant au contexte post migratoire, la perte de soutien et de culture ainsi que la
discrimination peuvent venir exacerber cette vulnérabilité. Néanmoins, une famille qui reste unis
et soutenante malgré de telle conditions a pour effet de protéger la santé mentale de l’enfant
(Pacione et al., 2012; Hadfield, Ostrowski et Ungar, 2017; Fazel et al., 2012). Pouvant agir en tant
de point de repère à travers ces nombreux bouleversements, la famille peut favoriser la création
d’un équilibre entre le passé et les stratégies d’adaptation quant à l’inconnu et un sentiment de
continuité entre les aspects significatifs de la vie de l’enfant afin de l’aider à surmonter les
difficultés rencontrées lors du parcours migratoire (Pacione et al., 2011).

Cette revue de littérature nous a permis de présenter la situation psychosociale des jeunes réfugiés
et les problèmes de santé mentale que ceux-ci peuvent développer mais nous avons aussi pu voir
que l’existence de personnes et de facteurs de protection peuvent diminuer l’influence des
conditions d’adversité sur ces jeunes et favoriser le développement de leurs stratégies adaptatives.

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Réfugiés et demandeurs d’asile : réalités psychosociales et éducatives
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