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Fernandez, L., Goillon, E., Blois-DaConceição, S., Finkelstein-Rossi, J. (2014).

L’adolescent déficient
mental : vécu et place dans la fratrie. In M. Poussin, Anna Galiano, psychologie clinique du
handicap : 13 études de cas. Paris : In Press, Concept psy, 95-119.

Introduction du chapitre pour l’ouvrage général

Dans le chapitre 4, Lydia Fernandez, Elodie Goillon, Stéphanie Blois-DaConceição et


Jacqueline Finkelstein-Rossi s’intéressent à la déficience mentale et à l’estime de soi à l’adolescence.
Il s’agit à travers le cas clinique de Melle D., 17 ans de rendre compte des relations familiales et du
vécu et de la place dans la fratrie à travers l’utilisation d’entretiens cliniques et le dessin de la famille.

L’adolescent déficient mental : vécu et place dans la fratrie


Lydia Fernandez, Elodie Goillon, Stéphanie Blois-DaConceição, Jacqueline Finkelstein-Rossi

1. Introduction

La déficience mentale peut être définie comme « une incapacité caractérisée par des limitations
significatives du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif qui se manifeste dans les
habiletés conceptuelles, sociales et pratiques. Cette incapacité survient avant l'âge de 18 ans »
(Schalock et al., 2007).

Le diagnostic de la déficience mentale peut s’appuyer sur l’utilisation d’une échelle d’intelligence
de Wechsler pour enfants et adolescents (WISC IV), qui permet de déterminer l’intelligence globale
d’un individu représenté par le QIT calculé à partir de quatre indices : indice de Compréhension
Verbale (ICV), de Raisonnement Perceptif (IRP), de Mémoire de Travail (IMT) et de Vitesse de
Traitement (IVT).
Cette échelle peut être employée lorsque des troubles dans l’apprentissage scolaire sont repérés.
Elle permet d’appuyer un diagnostic de déficience et de mettre en place une prise en charge adaptée
pour les personnes dont le quotient intellectuel diffère considérablement de la norme. La moyenne du
QI standard est fixée à 100 avec un écart type de 15. En fonction du score obtenu, il est possible de se
référer au DSM-IV-TR afin d’établir le niveau de la déficience (APA, 2003):

- QI < 20-25 : déficience profonde ;


- 20-25 < QI < 35-40 : déficience sévère ;
- 35-40 < QI < 50-55 : déficience modérée ;
- 50-55 < QI < 70 : déficience dite légère.

Par ailleurs, il est spécifié dans le DSM-IV-TR que le constat des limitations des fonctions
adaptatives doit être établi afin de confirmer la déficience mentale. Ce constat peut être effectué par
une simple observation dans les activités du quotidien ou s’opérer à l’aide d’outils psychométriques
tels que l’échelle de Vineland (Vineland Adaptative Behavioral Scale – VABS-II ; Sparrow, Cicchetti

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et Balla, 2005) qui permet de mesurer les comportements socio-adaptatifs en examinant les domaines
de la socialisation, de la communication, des aptitudes de la vie quotidienne et de la motricité.

En dehors de cette référence internationale, d’autres auteurs comme Galland et Galland (1993) ont
opté pour une sémiologie clinique de la déficience mentale permettant de distinguer deux types de
déficience mentale) : les déficiences harmoniques et les déficiences dysharmoniques.

Les déficiences mentales harmoniques sont définies par « un retard intellectuel fixé, qui ne se
complique pas, en principe, de troubles caractériels » (Galland et Galland, 1993). La personne
possède un tempérament relativement stable. Elle ne fait pas preuve de curiosité, de désir, et ses
capacités à progresser dans les apprentissages sont restreintes. Le fonctionnement mental du sujet
demeure figé. Le vécu intérieur est très peu évoqué et la vie pulsionnelle est presque inexistante.

Les déficiences dysharmoniques se distinguent par la présence de troubles de la personnalité, qui


peuvent être caractériels, d’ordre psychotique ou névrotique, ainsi que des troubles relationnels et
affectifs. Les troubles cognitifs et intellectuels sont évolutifs. Les situations générant de l’anxiété sont
bien souvent mal tolérées et peuvent provoquer des bizarreries du comportement. L’environnement
familial est souvent marqué par des évènements traumatiques.

2. Présentation de la problématique psychopathologique

2.1. La déficience mentale à l’adolescence

Pour le sujet déficient mental, l’adolescence constitue une étape de prise de conscience aiguë du
handicap. Il devient plus difficile, pour le sujet porteur de déficience mentale, d’atteindre les
différents standards sociaux auxquels doit répondre chaque individu. Les enjeux d’individuation et
d’autonomisation vont donc être source de difficultés (Mazet, 2004). Par ailleurs, l’écart entre le
développement physique et le développement cognitif et intellectuel se creuse davantage durant cette
période.

L’adolescent déficient mental souffre de se sentir différent. Cette souffrance dépressive est souvent
masquée par des réactions caractérielles qui traduisent la prise de conscience de l’écart entre ses
désirs et ses possibilités. Son désir de ressemblance aux autres peut l’entraîner dans des
comportements de dénégation de son handicap : il peut refuser d’en parler, de prendre des
médicaments jusque-là bien acceptés, de repousser les autres adolescents déficients mentaux en niant
toutes similitudes (Mazet, 2004).

Durant cette période, la prise de conscience du handicap génère aussi de la honte chez
l’adolescent : honte de sa déficience mentale qui lui renvoie une image de soi « imparfaite,
incomplète, entravée » (Golse, 2006) et honte relative au regard d’autrui qui le met face à sa propre
vision du handicap.

2.1.1. Les relations aux pairs

L’adolescent porteur de déficience mentale a les mêmes désirs et préoccupations que tous les
autres adolescents. Il s’inquiète de son appartenance à un groupe et de son besoin de nouer des

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relations intimes (Haelewyck et Gascon, 2010). Il est également très sensible à l’impact négatif causé
par le fait de n’avoir que peu, ou pas, d’amis.

Chez l’adolescent déficient mental, bien que l’attention portée au réseau social s’accentue, elle ne
trouve pas pour autant le même débouché que celui de son pair non handicapé. La sphère sociale se
limite, bien souvent, à l’espace familial (Julien-Gauthier et al., 2000).

La honte ressentie par les parents, d’avoir engendré un enfant « pas comme les autres », et le désir
parfois inconscient qui en découle, de vouloir le cacher des regards extérieurs, sont autant de frein à la
construction d’une vie sociale riche. L’entrave aux activités extra-familiales et extra-scolaires est
aussi révélatrice de la surprotection que ces familles exercent envers cet enfant considéré comme
fragile, vulnérable (Picon, 2009).
L’isolement social vécu par l’adolescent déficient mental prend source également dans le rejet
pratiqué par ses semblables non handicapés. Le sentiment de solitude s’accroît notamment lorsque ce
dernier est scolarisé dans une classe intégrée au système scolaire ordinaire. Ainsi, l’adolescent
déficient mental se retrouve dans une situation où il distingue l’écart existant entre ses fréquentations
(celles qu’il entretient ou celles qu’il désire avoir) et celles des autres élèves non déficients. Cette
distinction va contribuer au développement du sentiment de solitude et peut avoir une influence
négative sur l’estime de soi (Haelewyck et Gascon, 2010).

Par conséquent, le placement de l’adolescent déficient mental au sein d’une institution spécialisée
représente un enjeu majeur de son intégration sociale. En effet, bien que divisant l’opinion publique,
les établissements spécialisés représentent des endroits sécurisant où chaque adolescent se retrouve
dans une position d’égalité face au handicap. C’est dans l’enceinte de ces établissements que ces
derniers vont constituer leur principal réseau de fréquentations (Haelewyck et Gascon, 2010).

2.1.1. Le rapport aux parents et aux adultes

L’adolescence constitue une période de prise de distance envers les figures parentales. Pour
l’adolescent déficient mental, la relation établie avec les parents est rarement source d’opposition ou
de désobéissance mais s’élabore plutôt dans la dépendance et l’assujettissement à la volonté parentale.
L’autorité parentale n’est pas remise en cause et est respectée soit parce que l’adolescent ne dispose
pas des moyens cognitifs, psychiques et environnementaux pour le faire, soit parce qu’une telle prise
de position ne lui semble pas envisageable. Par ailleurs, l’image que l’adolescent donne de lui-même
est bien souvent représentative de ce que ses parents espèrent de lui. Ainsi il n’est pas rare que ce
dernier adopte un discours emprunté à celui des adultes, avec des désirs et des projets très
raisonnables et conformistes. Cela lui donne de la valeur et le rend respectable aux yeux des autres
(Picon, 2009).

En revanche, les professionnels rencontrés en institution semblent davantage faire l’objet de


critiques et de discordances de la part de l’adolescent déficient mental qui se heurte plus aisément à
eux plutôt qu’à ses parents. Néanmoins, ces conflits demeurent passagers étant donné que l’adulte
représente un soutien primordial et parfois, l’unique ressource dont le jeune dispose pour devenir un
adulte.

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2.2. Les relations au sein de la fratrie

L’arrivée d’un enfant déficient mental dans une famille ébranle considérablement la structure de
celle-ci. Au sein de cette famille, l’organisation de la fratrie n’est pas épargnée.

2.2.1. Le vécu de la fratrie

Les travaux portant sur le vécu de la fratrie d’un sujet porteur de handicap sont récents et encore
peu nombreux. Pourtant, le handicap d’un frère ou d’une sœur peut être lourd de conséquences sur la
fratrie. Harvey et Greenway (1984) ont pu observer les effets du handicap d’un enfant sur l’estime
personnelle de sa fratrie : les frères et sœurs d’un sujet déficient mental s’estiment moins populaires
que leurs pairs non confrontés à cette situation. Ils présentent également plus de symptômes anxieux
et dépressifs (Mc Hale et Harris, 1992). Ainsi, la vie affective des membres de la fratrie est perturbée
par la présence du handicap et la confrontation au handicap d’un membre de la fratrie est un véritable
obstacle dans sa construction identitaire (Boucher, 2005).

Pour Scelles (2010), il est difficile pour les membres de la fratrie de pouvoir s’identifier à leur
frère/sœur déficient(e) mental(e). La fratrie d’un adolescent déficient mental est confrontée à
l’incapacité de se représenter la vie intrapsychique de ce dernier. Cette incapacité provient d’une
difficulté à s’identifier à ce frère, ou cette sœur, et à l’investir comme tel(le).

L’adolescent porteur de déficience mentale nécessite généralement une attention et une prise en
charge bien plus importante que celles de ses frères et sœurs non handicapés. Il est souvent l’objet de
tous les soins et de toutes les prévenances parentales. Face à ce surinvestissement, la jalousie et des
violences intra-fraternelles peuvent se développer au sein de la fratrie. La jalousie provient du
sentiment de délaissement que l’enfant ressent lorsqu’il compare l’intérêt porté par ses parents à lui-
même face à celui voué à son frère handicapé.

Toutefois, une fois l’étape du traumatisme passée, la présence d’un pair déficient mental peut avoir
des effets positifs sur la fratrie.

Griot et al. (2010) expliquent que frères et sœurs établissent une relation privilégiée avec leur pair
porteur de déficience mentale. Le handicap n’entrave pas le partage de moments de joie, de
complicité. Le lien singulier et fort les unissant, qui réside dans une grande proximité et une forte
dépendance, perdure plus durablement que dans une fratrie ordinaire où l’indépendance prend le
dessus sur la proximité. Par ailleurs, il est constaté que ces frères et sœurs deviennent des adultes
souvent plus à l’écoute, plus compréhensifs (Mathelin, 2009).

2.2.2. La place dans la fratrie

Dans une fratrie, chaque membre possède une place bien définie, différenciée par l’âge, qui va
influer sur son développement personnel. Chaque enfant se construit différemment en fonction de sa
place dans la fratrie. Cette différenciation a un impact sur l’adulte qu’il va devenir. Il est nécessaire de
s’interroger sur les enjeux psychiques vécus par un individu en fonction de la place qu’il occupe dans
sa fratrie.

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Pour Boucher (2005), lorsqu’un des membres de la fratrie est porteur de déficience mentale, toute la
hiérarchie de la fratrie est remise en question et les interactions sont modifiées surtout lorsque l’aîné
est porteur du handicap. Dans une fratrie ordinaire, l’aîné est un exemple de progrès, de réussite et
d’exemple à suivre (Sznadejer, 2011). Cependant, lorsque ce dernier est déficient mental, la fratrie se
retrouve dans une situation paradoxale, elle doit réussir là où le premier-né a échoué et elle a, souvent,
le sentiment de ne pas avoir le droit à l’erreur (Meynckens-Fourez, 1999).

L’adolescent déficient mental en position d’aîné, du fait de son handicap, prend conscience que,
progressivement, ses cadets sains le surpassent dans de multiples domaines. Il peut être alors envahi
par l’angoisse d’être dépassé et se voir détrôné de son rôle d’aîné. Pour le reste de la famille, il est
également difficile de continuer à observer le sujet occuper ce statut alors que, dans les faits, ses
cadets tiennent un rôle davantage assimilé à celui d’aîné. Cela peut être à l’origine d’une profonde
tristesse chez le sujet déficient mental ne pouvant lutter contre la destitution de son statut
(Meynckens-Fourez, 1999). A la tristesse s’ajoute un profond sentiment d’envie de jouir des mêmes
choses que la fratrie. En effet, arrivés à l’adolescence, frères et sœurs peuvent expérimenter davantage
leur autonomie et se détacher progressivement du foyer parental. Pour l’aîné déficient mental,
regarder sa fratrie faire l’expérience de l’indépendance alors que lui, ne le peut pas, engendre
souffrance, envie et frustration (Golse, 2006).

Lorsque l’adolescent déficient mental est un puîné, la fratrie, comme le couple parental, est tout
autant bouleversée par l’arrivée de cet être imparfait. La promesse de l’arrivée d’un beau bébé, d’un
frère ou d’une sœur merveilleux, avec lequel elle pourrait jouer, s’évanouit. La fratrie endosse
souvent le rôle de relais parental et devient un soutien important pour les parents. Elle évite de
s’affirmer pour ne pas rajouter un poids supplémentaire à la souffrance familiale et ne pas porter
préjudice à leur pair déficient mental. Les rapports fraternels à l’égard du membre porteur de
déficience mentale en deviennent changés.

3. Choix et intérêt du cas


Avec le cas clinique suivant, nous proposons de rendre compte des relations intra-familiales, du
vécu et de la place dans la fratrie d’une adolescente déficiente mentale. Dans le cas de Melle D., le
bilan psychologique s’impose comme levier pertinent dans l’exploration de ses conduites (agitation,
agressivité, etc.) et la compréhension de sa problématique.

4. Observation et description du cas

Melle D. est une jeune fille de 17 ans. Elle est la dernière d’une fratrie de trois enfants (deux filles et
un garçon). Les parents divorcent lorsqu’elle est âgée de 3 ans. La garde des enfants est confiée au
père car la mère, dépressive et alcoolique, n’est pas apte à s’occuper de ses enfants. La sœur ainée
prendra le relais de la mère en participant à l’éducation de sa sœur et de son frère et en réalisant les
différentes tâches ménagères.

Melle D. suit une scolarité normale jusqu’au collège (5ème), puis intègre un Institut Médico-Educatif
(IME) après plusieurs bilans cognitifs et intellectuels qui révèlent une déficience mentale moyenne. A
son arrivée à l’IME, elle est décrite comme une jeune fille souriante et très agréable avec ses

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camarades. Elle se montre sympathique avec les éducateurs et les sollicite souvent. Elle s’investit
dans son travail scolaire.

Sur le plan familial, la grossesse de sa sœur, la rencontre d’une nouvelle compagne pour le père et
la prise d’indépendance de son frère nécessitent de nouveaux aménagements de vie et une nouvelle
répartition familiale qui bouleverse le quotidien de Melle D. Elle tolère difficilement la présence de la
nouvelle compagne de son père dans le foyer familial et n’accepte pas l’annonce de leur mariage (« je
veux qu’il soit tout à moi »).

Progressivement, son comportement change. Elle est très agitée. Elle provoque et insulte ses
camarades. Elle est renvoyée de l’atelier éducatif auquel elle participait à cause de ses
comportements.

4.1. Présentation du cadre thérapeutique

Pour aider Melle D., des entretiens individuels sont mis en place une fois par semaine avec un
psychiatre. Elle est également suivie par le psychologue de l’institution et participe au groupe de
psychodrame. Dans ce contexte, un bilan psychologique est réalisé comprenant des entretiens
cliniques semi-directifs et le dessin de la famille (Jourdan-Ionescu et Lachance, 2000).

4.2. Bilan psychologique

4.2.1. Les entretiens cliniques

Les entretiens réalisés avec Melle D. se déroulent en dehors des temps dédiés aux activités
pédagogiques et éducatives dans le bureau de la psychologue. Ces derniers permettent de mettre en
évidence :

• La crainte de la solitude et de l’abandon

Elle évoque facilement la crainte de la solitude (« J’aime pas être toute seule. J’aime pas, je…
Après je me sens seule. J’aime mieux être en compagnie ») et de l’abandon (« J’ai l’impression que
personne veut rien savoir de moi, qu’on me laisse dans un coin. Ils ont d’autres choses à faire que
moi »). Elle exprime la satisfaction de se retrouver en groupe : « En groupe c’est mieux car on vient
vers moi, je suis pas seule ».

• La sociabilité

Elle parle de sa relation aux autres (parler, discuter, se faire des amis) : « Je vais vers eux, j’essaie
de parler, j’aime bien discuter avec les autres, je leur pose des questions » et de la possibilité de se
faire des amis « S’ils sont sympas on parle et après ça peut être des amis ».

• La reconnaissance de ses capacités et le manque d’estime de soi

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Elle souhaite dire et montrer qu’elle est capable de faire des choses seules et mieux que les autres :
« Je peux faire des choses bien toute seule et montrer mes capacités ; y’a des choses que je peux faire
meilleur que les autres ». Elle se dit rassurée par ses bilans après un moment de doute : « Je
m’inquiète. J’ai peur de pas y arriver, de pas arriver à faire ce qu’on me dit. Puis après, quand je
vois le bilan et qu’on me dit que j’ai réussi… ouf ! Là je suis plus tranquille ».

• La tendance à l’agressivité

Elle explique qu’elle est quelquefois agressive dans ses propos (« Dans les ateliers, des fois je
réponds mal… aux éducateurs ») et qu’elle a des difficultés à se comporter correctement (« Des fois
je n’arrive pas à me tenir correcte, des fois. Je fais n’importe quoi »).

• Des relations fraternelles contrastées :

Ces propos témoignent d’une relation conflictuelle avec son frère :


- « Je pense qu’il me fait souffrir moi plus qu’aux autres. » ;
- « Il m’embête. Il fait des choses des fois, j’aime pas. Voilà. Il me dit des choses méchantes des
fois. » ;
- « Y’a que lui, des fois il est méchant. » ;
- « Peut-être parce qu’il dit que je suis la plus jeune alors… » ;
- « C’est pour ça, je pense, il m’embête. » ;
- « Je l’écoute pas. Je fais demi-tour et je m’en vais. » « Mais des fois quand il est pas content,
il commence à s’énerver, voilà. ».

En revanche, les relations avec sa sœur aînée sont marquées par une certaine admiration :
- « Oui, ma sœur elle est sympathique. C’est la seule que j’aime bien. » ;
- « Oui, très gentille. » ;
- « Elle est bien, elle a bien construit sa vie, voilà. Elle est bien installée, voilà. » ;
- « Elle travaille, elle fait du ménage et elle a des enfants. Deux petits-enfants, une fille et un
garçon. Et elle est mariée. ».

4.2.2. Le dessin de la famille

Le test projectif du dessin de la famille est présenté à Melle D. dans l’objectif d’analyser sa
dynamique familiale. Il est révélateur des relations intra-familiales perçues par Melle D., des conflits et
des préférences au sein du groupe. En outre, ce test permet de mettre en évidence la façon dont Melle
D. se perçoit parmi les siens.

Commentaires de Melle D. sur son dessin de la famille


Avant de commencer son dessin, Melle D. s’inquiète de savoir si celui-ci sera montré à la directrice
de l’établissement : « Vous allez pas le montrer à la directrice ? ». Elle évoque ainsi à la fois sa
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crainte d’être face à un exercice à visée évaluative, mais aussi son désir qu’une certaine
confidentialité soit préservée quant au contenu, intime, de son élaboration.

Durant l’élaboration des personnages Melle D. porte plusieurs jugements de valeur les concernant :
« Elle est bizarre ! Merde ! Putain ! Il est bizarre. ». Elle exprime son manque de satisfaction quant à
sa prestation graphique, dévalorisant ainsi ses compétences. Elle demande une gomme à la stagiaire
psychologue afin de pouvoir effacer ce qui lui déplaît et pouvoir le recommencer. La stagiaire
psychologue lui répond : « Ce dessin doit se faire sans gomme. Mais tu peux barrer ce qui ne te plaît
pas et le recommencer à côté si tu le souhaites. ». Ce qu’elle fait. Elle montre une volonté de bien
faire, une attitude assez scolaire avec une tendance au perfectionnisme : « Merde ! J’ai pas mis les
oreilles. Merde ! ».

A la fin de son exécution, Melle D. est soucieuse de savoir si elle est dans la contrainte de dessiner
tous les membres de sa famille. Elle présente alors le désir de ne pas en faire apparaître certains :
« Est-ce que je dois vraiment dessiner toute ma famille ? Tout le monde ? ». Melle D. s’inquiète quant
à sa propre représentation. Elle interroge afin de connaître s’il y a une obligation à se représenter au
sein de cette famille : « Et moi je suis obligée de me faire ? ». Elle met un terme à son travail lorsque
la stagiaire psychologue lui explique qu’il n’y a aucune exigence à ce qu’elle dessine tous les
membres de la famille.

Principales caractéristiques du dessin


La position horizontale de la feuille est conservée. Le dessin de la famille est élaboré au centre,
tendance gauche de la feuille. Les personnages sont présentés sur une ligne horizontale, non tracée,
qui penche davantage à gauche qu’à droite de la feuille. Ils sont dessinés de gauche à droite dans
l’ordre suivant : « sœur », « frère », un début de personnage qui sera raturé après sa constitution, et
« père ». Chaque personnage sera caractérisé par son statut dans la famille, son prénom, et son âge.

La position de l’axe horizontal indique des perturbations relationnelles entre la jeune fille et son
environnement. Le centre est souvent lié au lieu de la projection du Moi. La gauche de la feuille,
assimilée au passé, peut révéler une dépendance et un attachement à la mère ainsi qu’une crainte de
l’avenir qui, lui, est symbolisé par la partie droite de la feuille. Le dessin, davantage situé vers la
gauche que la droite, évoque également une certaine timidité, une fuite du contact avec les autres avec
le désir de trouver refuge près de la mère, symbolisée par la partie gauche de la feuille.

En mettant en lien la production de Melle D. avec les éléments de son anamnèse, nous pouvons
constater que Melle D. dessine bien des membres de sa propre famille, mais elle les sélectionne. En
effet, certaines personnes sont omises (beau-frère, neveu, nièce, belle-mère). Melle D. semble ainsi
obéir au principe de plaisir-déplaisir.

L’absence de couleurs dans le dessin marque une prédominance de la forme sur la couleur du
rationnel sur l’émotion et est révélatrice de troubles de l’affectivité. L’analyse du dessin de la famille
apporte de nombreux autres éléments qui complètent et corroborent ceux précédemment apportés par
l’entretien clinique. Nous retrouvons notamment chez Melle D. :

a) Concernant la sphère affective :

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- Un fort attachement à la sœur (substitut maternel). Le personnage représentant sa sœur,
dessiné en premier, est en effet celui qui est représenté avec le plus de subtilité, de détails. Ce
lien d’attachement à la sœur est accentué par le discours de Melle D. : « C’est elle la plus
gentille. Elle s’occupe bien de moi ». L’élaboration de ce personnage laisse également
entrevoir des processus d’identification à ce dernier (valorisation du personnage, apparence
physiologique proche de celle de Melle D.).
- Un blocage de la charge affective liée au passé. L’élaboration du dessin (bord gauche de la
feuille) est révélatrice d’un refuge vers le passé ainsi que d’une dépendance au maternel, qui
se dévoile également par la prédominance de tracés de type curvilignes. Ce type de
composition indique une personnalité timide, craintive, pour laquelle l’avenir peut être source
d’angoisses. Melle D. manque d’assurance et a besoin de se rassurer auprès de la figure
maternelle. De plus, l’aspect général du dessin met en évidence la personnalité inhibée de Melle
D. (personnages de petite taille, traits fins, arrondis, continus) et le caractère anxiogène qui se
dégage de la structure familiale (personnages isolés les uns des autres, bras fermés le long du
corps). Ce dessin met en lumière l’angoisse suscitée par une organisation familiale actuelle
morcelée dans laquelle Melle D. ne trouve pas sa place. Par ailleurs, la scène familiale dessinée
est représentative d’un passé dont Melle est nostalgique. Les nouveaux membres de la famille,
ayant contribué au morcellement du noyau familial, ne sont pas représentés. Cette élaboration
défensive permet à l’adolescente de lutter contre les sentiments anxiogènes que leur présence
susciterait.
- Des fragilités physiques (liées à son handicap), visibles dans la posture des personnages, leurs
proportions ainsi que dans certaines dissymétries, et psychiques (anxiété, tendance dépressive,
émotivité, crainte, inhibition) visibles à travers la fracture du dessin (serré sur le bord gauche
de la feuille, traits légers, continus, courts, arrondis) ainsi que la posture des personnages
(isolés, bras fermés). Melle D. se sent vulnérable, elle a besoin d’être rassurée, entourée. Son
dessin révèle un sentiment fort de solitude et des difficultés à créer des liens affectifs
(personnages pas en lien).
- Un sentiment d’insuffisance et d’insécurité marqué par le caractère inhibé de la représentation
des personnages (taille, posture, finesse du tracé), et l’emplacement de ces derniers (isolés,
davantage à gauche de la feuille). Le dessin de Melle D. est révélateur d’un sentiment de
dépendance à la figure maternelle et d’angoisses face à la solitude qu’elle ressent au sein de sa
structure familiale : « On va dire que je suis dans le coin… Ils ont d’autres choses à faire que
moi. ». Melle D. tente de lutter contre ce sentiment de solitude en censurant la représentation
d’autres membres de sa famille (neveu, nièce, beau-frère, belle-mère) qui sont aux origines de
l’éclatement de sa bulle familiale et qui se présentent comme des rivaux dans le gain de
l’affection de ses objets d’amours (sœur et père). Elle essaye aussi d’y faire face en se
réfugiant dans les interactions sociales au sein de l’IME : « J’aime pas être toute seule. J’ai
l’impression que personne veut rien savoir de moi. J’aime mieux être en compagnie. Je vais
vers les autres, je leur parle. ».
- Une dévalorisation de soi importante perceptible notamment à travers l’absence de
représentation de soi. Le personnage raturé vient également marquer un sentiment
d’insatisfaction et d’inaptitude à l’égard de soi-même. Cette dévalorisation de soi est
accentuée par le discours de Melle D. : « Je ne m’aime pas ».

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- Le manque de confiance en soi transparaît tantôt dans le discours verbal de Melle D.
lorsqu’elle manifeste du mécontentement face à sa production « Zut! Putain ! Ils sont
bizarres. » mais aussi dans l’élaboration de celle-ci (finesse du tracé, rature, reprise des traits).
- Des difficultés relationnelles, le manque affectif et un sentiment de solitude apparents dans
l’absence de contact entre les personnages et dans le caractère inhibé de leur représentation.
L’absence de représentation de soi vient également accentuer le sentiment de solitude et
l’impression de Melle D. d’être mise « dans le coin ». L’adolescente éprouve des difficultés à
trouver sa place au sein de sa structure familiale. Le personnage représentant son frère, avec
lequel elle est en conflit, est placé au centre du dessin, au milieu des autres protagonistes.
Cette place privilégiée le situe au centre des interactions familiales. Quant à Melle D., elle porte
en elle le sentiment d’être une charge pour sa famille : « Ils ont d’autres choses à faire que
moi. Ils ont pas une vie comme moi j’ai. ». Elle semble ressentir un manque d’affection, qui se
manifeste aussi par l’absence d’utilisation de la couleur dans le dessin de sa famille, qu’elle
cherche à combler en se montrant très sociable au sein de l’IME : « Je vais vers les autres,
j’essaie de parler, j’aime bien discuter avec les autres, je leur pose des questions ».
b) Concernant la sphère intellectuelle :
- Le caractère régressif du dessin peut manifester à la fois le retard intellectuel dont la jeune
fille est porteuse mais aussi le versant nostalgique qui découle du dessin. En effet, cette scène
familiale est dépourvue des nouveaux arrivants qui font aujourd’hui partie de la famille de
Melle D. Elle semble donc plutôt représentative d’une structure familiale appartenant au passé
de la jeune fille. Par ailleurs, le test de Goodenough (1926), permet de déterminer un écart
entre l’âge réel de la jeune fille et son âge mental. Cela est visible notamment par le recours à
la simplification dans l’élaboration d’éléments du dessin.
- Une personnalité de type rationnel, visible notamment à travers l’application de la consigne
avec rigueur (absence d’éléments en dehors des personnages de la famille), l’utilisation du
crayon de papier, l’absence de couleurs ainsi que le recours aux stéréotypies. La spontanéité
du dessin semble inhibée par la censure. Melle D. utilise la censure comme moyen de défense
pour lutter contre les angoisses que suscitent les interactions intra-familiales.

c) Concernant la sphère sociale :


- Melle D. a besoin de se rassurer auprès des autres. La solitude est vectrice d’angoisses. Elle lui
préfère le contact avec autrui, le sentiment d’appartenance à un groupe. Bien que timide, elle
cherche le contact des autres jeunes de son âge (« Je vais vers les autres, j’essaie de parler,
j’aime bien discuter avec les autres, je leur pose des questions ») afin de lutter contre ses
angoisses d’abandon et d’assouvir son besoin de reconnaissance : « J’aime pas être toute
seule. J’ai l’impression que personne veut rien savoir de moi. ». La représentation des mains
des personnages (tournées vers l’extérieur) vient marquer un besoin de contact avec
l’environnement, d’établir des liens relationnels. Les oreilles que Melle D. rajoute
expressément à la fin de son dessin peuvent aussi symboliser un besoin d’écoute.
- La volonté de faire preuve d’autonomie est perceptible notamment à travers l’orientation des
personnages. Ces derniers sont tournés vers la droite, tête, mains et pieds orientés dans cette
direction. Ces caractéristiques sont le signe d’une personnalité combative, désireuse de

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montrer son autonomie. Ce trait de personnalité se retrouve dans le discours de Melle D. : « Je
peux faire des choses bien toute seule ».

L’entretien post-dessin
Melle D se dit satisfaite de son dessin et n’évoque pas l’envie d’ôter ou de rajouter certains
éléments : « Il est bien ». Elle présente le personnage « Salete » comme le plus gentil, verbalisant
ainsi la valorisation et l’attachement à ce dernier, déjà perceptible au travers de son
élaboration : « Elle s’occupe bien de moi ». En revanche, elle ne nomme aucun personnage comme
étant le moins gentil. Elle semble ainsi marquer une censure, tout comme elle le fait en omettant de
représenter certains autres membres de la famille. Ceci, probablement dans le but de lutter contre des
sentiments de jalousie, de rivalité ou encore de culpabilité. Le personnage « frère » est ensuite désigné
comme le plus heureux car « il est toujours content, il sourit », phrase qu’elle souligne par un
haussement d’épaule. Il est alors possible d’entrevoir là le sentiment de rivalité et les tensions que
Melle D. a évoqués précédemment dans la relation qui l’unit à son frère. Lorsqu’il lui est demandé si
un des personnages est moins heureux que les autres, Melle D. répond sèchement « Non ». Elle semble
là encore répondre avec censure.
Concernant les préférences au sein de la famille représentée, Melle hésite dans un premier temps :
« Je ne pense pas mais… ». Puis, elle finit par répondre « Non, on s’aime tous ». Ainsi, elle ne
verbalise pas les conflits, pourtant existants, place tout le monde sur un même niveau et persiste dans
une censure et une idéalisation de son environnement familial dont les défaillances émergent pourtant
à travers son dessin. Melle D. reconnait ne pas s’être représentée en formulant une grande mésestime
d’elle-même : « Je ne m’aime pas ». Elle laisse émerger toute sa difficulté à s’accepter comme elle
est, toute sa fragilité narcissique et son impossibilité à se confronter à une image d’elle-même. En
conclusion, lorsqu’il lui est demandé qui elle serait si elle avait la possibilité de prendre la place de
quelqu’un, elle répond brutalement « Personne. » marquant ainsi à la fois son retrait radical de la
sphère familiale, le refus d’une éventuelle identification, mais aussi sa difficulté à admettre que
certain membres de la famille puissent avoir un statut plus avantageux que le sien.

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5. Diagnostic

Les entretiens cliniques avec Melle D. montrent toute la complexité à trouver sa place et à interagir
avec sa fratrie. Ses aînés sont des sujets de comparaison accessibles, lui renvoyant ses propres
faiblesses. Sa sœur aînée, qu’elle estime tant, représente un modèle d’identification, de réussite. Mais
la conjoncture familiale, ainsi que l’influence du handicap de Melle D., ont entravé leur relation. Celle-
ci semble davantage se rapprocher d’une relation mère-fille que d’une relation fraternelle. La relation
de Melle D. avec son frère est également en proie à des difficultés. L’adolescente présente une relation
marquée par les attaques de son aîné. Des attaques qu’elle ne comprend pas bien et surtout, dont elle
n’arrive pas à se défendre, préférant fuir. La complicité, le partage, mais aussi la rivalité, que l’on
retrouve dans les fratries ordinaires, ne sont pas au centre des interactions que Melle D. évoque en
parlant de sa propre fratrie. L’écart entre son vécu et celui de ses frères et sœurs domine son discours
(« Ils ont pas une vie comme moi j’ai »), un écart qu’elle matérialise en se retirant du dessin de sa
famille. Le sentiment de solitude que Melle D. évoque (« Ils ont d’autres choses à faire que moi »)
semble ainsi également s’inscrire au sein de sa sphère fraternelle. Une solitude qui s’explique par un
manque d’interactions fraternelles, accentuant aussi sa différence, et qui trouve également sa source
dans son statut de cadette ne pouvant avoir de lien avec d’autres membres que ses aînés, dont les
préoccupations sont manifestement bien différentes des siennes. Melle D. a une mauvaise estime
d’elle-même. Le manque d’interactions satisfaisantes avec sa fratrie la conforte dans un sentiment
d’insuffisance et d’insécurité.

6. Conclusion

Le cas de Melle D. illustre la complexité rencontrée par les sujets porteurs de déficience mentale à
s’inscrire dans leur sphère familiale. Les interactions entre ces derniers et les membres de leur famille
sont bien souvent influencées par la présence du handicap. La fratrie est alors en proie à une
réorganisation des échanges, chacun devant tenter de s’adapter à l’autre.

Le travail psychologique entrepris avec Melle D. nous amène à nous interroger sur la nécessité
d’impliquer davantage les familles dans le travail opéré en institution auprès des sujets porteurs de
déficience mentale. Afin que ces derniers puissent avoir des échanges satisfaisants avec leurs proches,
il serait intéressant de pouvoir recevoir régulièrement les parents mais aussi les fratries. Ce, dans le
but de pouvoir inviter chacun d’eux à évoquer ses difficultés, ses angoisses face au handicap de leur
pair et ainsi les accompagner à entretenir malgré tout des interactions satisfaisantes avec ce dernier.
Le cas de Melle D. montre que les interactions avec la fratrie influent sur le sentiment d’appartenance
au groupe. Elles constituent un enjeu majeur du bien-être du sujet au sein de sa famille et de la place
qu’il va s’attribuer au sein de celle-ci.

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