Vous êtes sur la page 1sur 36

BOULANGER / PIAZZOLLA

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE
DE RADIO FRANCE
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN
direction
© Vincent Arbelet

1
RICHARD GALLIANO accordéon et bandonéon
MARIANA FLORES soprano
ÉRIC LE SAGE piano
WILLIAM SABATIER bandonéon
LYSANDRE DONOSO bandonéon

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE


JI-YOON PARK violon solo
LEONARDO GARCÍA ALARCÓN direction

2
NADIA BOULANGER
Fantaisie variée pour piano et orchestre
20 minutes environ

ASTOR PIAZZOLLA
Aconcagua, concerto pour bandonéon et orchestre
1. Allegro marcato
2. Moderato
3. Presto
25 minutes environ

Improvisation pour accordéon sur Libertango

Sinfonía Buenos Aires, opus 15


1. Moderato - Allegretto
2. Lento, con anima
3. Presto marcato
26 minutes environ

Quatre Chansons
Siempre se vuelve a Buenos Aires
Yo soy María
Balada para mi muerte
Balada para un loco
15 minutes environ

Ce concert, présenté par Benjamin François, est diffusé en direct le 11 mars 2021
à 20h sur l’antenne de France Musique. Vous pourrez ré-écouter ce concert
sur francemusique.fr à partir du 11 mars et pour une durée d’un mois.
Ce concert est également disponible sur la plate forme de concerts Arte Concert.

3
Le programme de ce concert réunit Nadia Boulanger et Astor
Piazzolla : le maître et l’élève en quelque sorte. Car Nadia Boulanger,
pédagogue musicale recherchée à son époque, avait contribué, au
sein du Conservatoire américain de Fontainebleau (où elle enseigne
à partir de 1921, puis qu’elle dirige de 1949 jusqu’à la fin de sa vie),
à la formation de nombreux musiciens, compositeurs et interprètes,
dont beaucoup d’Américains parmi ceux qui comptent en ce temps
(Aaron Copland, George Gershwin, Leonard Bernstein, Philip Glass,
Miguel Ángel Estrella, Daniel Barenboim…), venus du Nord et du
Sud du continent, et ainsi l’Argentin Astor Piazzolla. Née d’un père
musicien et d’une mère d’origine russe (d’où le prénom Nadia),
Nadia Boulanger fut en outre interprète au piano et à l’orgue, chef
d’orchestre et compositrice, sœur elle-même de la compositrice
tôt disparue Lili Boulanger (1893-1918). Ses compositions appar-
tiennent à la première partie de son existence, jusqu’à la Première
Guerre mondiale (un arrêt brusque consécutif à la disparition de la
sœur Lili), avant qu’elle se consacre à son activité d’enseignement.
Ainsi sa Fantaisie variée pour piano et orchestre, datée précocement
de 1912.

4
NADIA BOULANGER 1887-1979
Fantaisie variée pour piano et orchestre
Composée en 1912. Créée le 17 janvier 1913 à Berlin, avec Raoul Pugno au piano sous la direction de Nadia
Boulanger.
Nomenclature : piano solo ; 3 flûtes dont 1 piccolo, 4 cors, 3 hautbois dont 1 cor anglais, 2 clarinettes, 3 bassons
dont 1 contrebasson, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions ; 1 harpe ; les cordes.

C’est une œuvre à la destinée singulière que la Fantaisie variée pour piano et orchestre,
écrite à destination du pianiste Raoul Pugno. Singulière à plus d’un titre : reprise quelque
peu après sa création en 1913 (dont à Paris, aux Concerts Lamoureux), puis tombée
dans l’oubli ; jusqu’en 2009, où elle est ressuscitée au concert et au disque, déjà avec
l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Et c’est cette année-là, soit trente ans après
la disparition de Nadia Boulanger, que l’on découvre dans les papiers personnels de la
musicienne l’amour passionné qui la liait au dédicataire de l’œuvre. Une œuvre testament
en quelque sorte, puisque Raoul Pugno (1852-1914), pianiste, compositeur et aussi ensei-
gnant (au Conservatoire de Paris, avec Nadia Boulanger pour élève), devait décéder peu
après, le 3 janvier 1914.
Après une introduction d’orchestre ténébreuse, le piano égrène une série de touches en
accord. S’en dégage un thème, « construit d’un chant populaire russe », selon une préci-
sion du manuscrit de l’œuvre, thème repris à l’orchestre. S’échelonnent ensuite trois grands
épisodes en forme de variations rhapsodiques avec une virtuosité de circonstance et un
beau souffle soutenu par l’orchestre. L’esthétique rejoint celle de César Franck (dans ses
Variations symphoniques par exemple) ou de Gabriel Fauré, piquée de quelques rudesses
à la manière d’un Stravinsky. Autant de compositeurs que Nadia Boulanger avait côtoyés.

CES ANNÉES-LÀ :

1912 : Images de Debussy. La generala, zarzuela d’Amadeo Vives. Mort de Massenet.


Violon et feuille de musique de Picasso. Naufrage du Titanic.

1913 : Le Sacre du printemps de Stravinsky. Naissance de Benjamin Britten. Inauguration


du Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec Benvenuto Cellini de Berlioz dirigé par Felix
Weingartner. Alcools d’Apollinaire.

1914 : déclenchement de la Première Guerre mondiale.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Bruno Monsaingeon, Mademoiselle : entretiens avec Nadia Boulanger, Van de Velde,


1980, rééd. 2011. Du même auteur : Mademoiselle : Portrait de Nadia Boulanger, film
réalisé en 1977.
5
Né de parents d’origine italienne le 11 mars 1921 à Mar del Plata,
dans la province de Buenos Aires en Argentine, Astor Piazzolla
aurait eu cent ans ce 11 mars 2021. Ce concert est ainsi l’occasion
de commémorer cette date anniversaire.

Astor Piazzolla est un phénomène dans l’Histoire de la musique,


sinon un météore. Chantre du tango, le compositeur argentin
s’évertuera pourtant à vouloir le sortir de l’ornière. Bandéoniste
de formation et ayant quelque peu côtoyé Carlos Gardel, le
maître incontesté du tango traditionnel, il suit toutefois des cours
académiques, en particulier auprès de son compatriote compo-
siteur Alberto Ginastera (1916-1983). Ses œuvres prennent alors
une tournure de conception classique, entre sonates, rhapsodies
et symphonies, toutefois inspirées largement des racines de son
pays à la façon d’un Bartók ou d’un Villa-Lobos. La rencontre avec
Nadia Boulanger à Paris, en 1954, devait étrangement faire naître
chez lui un retour au tango des origines, pour petits ensembles
avec le bandonéon comme axe principal. Sans pour autant dé-
laisser l’écriture d’œuvres symphoniques et de chambre de ses
débuts. Il est ainsi à la croisée des chemins, musicien populaire et
savant, parfois contesté par les tenants d’un tango puro.

6
ASTOR PIAZZOLLA 1921-1992
Aconcagua, concerto pour bandonéon et orchestre
Composé en 1979. Commande du Banco de la provincia de Buenos Aires. Créé le 15 décembre 1979 à Buenos
Aires, avec Astor Piazzolla en soliste.
Nomenclature : bandonéon solo ; timbales, percussions, piano, harpe ; les cordes.

Commande du « Banco de la provincia de Buenos Aires », ce concerto pour bandonéon


fut intitulé par l’éditeur de la partition Aconcagua, nom du plus haut sommet d’Amérique
du Sud (à la frontière entre le Chili et l’Argentine), en considérant l’œuvre comme le som-
met de Piazzolla. Ce sommet vient aussi l’année même où disparaît Nadia Boulanger, à
qui Piazzolla doit tant, comme un ultime hommage. On y retrouve la veine du compositeur
dans une inspiration en référence au milonga, le tango traditionnel de Buenos Aires, traitée
de façon savante sinon classique.
C’est ainsi que les trois mouvements alternent un classique vif-lent-vif, dans l’alternance
mélancolique entre mineur et majeur.
Le début se fait saccadé, rythmé sur les secousses du bandonéon que ponctue un or-
chestre vif. Une intervention langoureuse de la harpe forme prélude à une réexposition
plus chantante à la charge du soliste, en manière de cadence, puis avec le soutien délicat
des cordes, avant une reprise des rythmes saccadés précédents.
Le deuxième mouvement commence par une longue plainte du bandonéon solitaire,
rejoint ensuite par la harpe, le premier violon et le premier violoncelle, dans un moment
de puissante nostalgie. Tout l’orchestre s’ensuit et s’associe pour une longue et tendre
cantilène.
Reprise de l’allégresse pour le troisième mouvement, dans le dialogue (la lutte ?) d’un
orchestre survolté et d’un soliste aux notes impétueuses. Vers la fin du mouvement, Piazzol-
la reprend le thème mélodique d’un tango qu’il avait composé antérieurement, El flaco
Arnoldi, comme une touche de nostalgie. Puis le tout se déchaîne à nouveau, jusqu’à un
final enflammé.

CETTE ANNÉE-LÀ :

1979 : Lys de Madrigaux de Maurice Ohana. Einstein on the Beach de Philip Glass Dé-
cès de Nadia Boulanger, Benjamin Britten, Mao Tsé-toung.

7
Libertango est le nom donné par Piazzolla en 1974 à l’une de ses
pièces, inspirée du tango, ainsi qu’à un enregistrement discogra-
phique effectué sous sa direction et composé de diverses pages
(de lui-même et d’autres compositeurs) toujours inspirées librement
du tango.
Ainsi que son intitulé l’indique, dérivé de libertad (« liberté ») et
tango.

8
ASTOR PIAZZOLLA
Quatre chansons
Nomenclature : bandonéon ; 3 flûtes, 2 hautbois dont 1 cor anglais, 1 clarinette, 1 basson ; 4 cors, 2 trompettes,
2 trombones ; timbales, piano ; harpe ;les cordes.

Siempre se vuelve a Buenos Aires


Lancinant et nostalgique, comme ses paroles (« On revient toujours à Buenos Aires »,
d’Eladia Blázquez).

Yo soy María
Cette chanson provient de l’opérette (operita) María de Buenos Aires. Toutefois, quand
cette œuvre de théâtre lyrique, la seule de Piazzolla, fut créée à Buenos Aires en 1968,
elle ne comportait pas cet air, introduit plus tardivement (en 1973). « Je suis María » :
María s’y exprime pour conter ses mésaventures dans les bas-fonds de la capitale argen-
tine (puisque le tango est censé être une danse de taverne et de bordel), héroïne appelée
selon le livret signé Horacio Ferrer à mourir et à renaître. Sur un rythme de tango obstiné,
la ligne de chant à couplets verse dans un lyrisme de circonstance.

Balada para mi muerte


Sur des paroles d’Horacio Ferrer, la mélodie de « Ballade pour ma mort » se fait ondoyante,
piquée de rythmes de tango puis de retours d’un chant sensible avec ajout de paroles récitées,
s’achevant dans un élan passionné.

Balada para un loco


Cette chanson sur des paroles d’Horacio Ferrer, écrite en 1969, est devenue l’une des plus
populaires d’Argentine. Cette « Ballade pour un fou » a la particularité de laisser une part
au récit déclamé sur fond d’accompagnent instrumental valsant, poursuivi d’une mélodie
changeante d’un tango des plus lyriques.

CES ANNÉES-LÀ :

1968 : au mois de mai, émeutes en France.

1969 : Leo, symphonie de chambre de Roberto Gerhard. Premiers pas sur la Lune.

1973 : fondation du Kronos Quartet. Mort de Pablo Casals.

1974 : décès de Darius Milhaud, André Jolivet, Frank Martin. Révolution des œillets au
Portugal.
9
Siempre se vuelve a Buenos Aires

Esta ciudad está embrujada, sin saber...


Por el hechizo cautivante de volver.
No sé si para bien, no sé si para mal,
Volver tiene la magia de un ritual.
Yo soy de aquí, de otro lugar no puedo ser...
¡Me reconozco en la costumbre de volver!
A reencontrarme en mí, a valorar después,
Las cosas que perdí... ¡La vida que se fue!
Llegué y casi estoy, a punto de partir...
Sintiendo que me voy, y no me quiero ir.
Doblé la esquina de mi misma, para comprender,
¡que nadie escapa al fatalismo de su propio ser!
Y estoy pisando las baldosas,
¡floreciéndome las rosas por volver...
Esta ciudad no se si existe, si es así...
¡O algún poeta la ha inventado para mí!
Es como una mujer, profética y fatal
¡pidiendo el sacrificio hasta el final!
Pero también tiene otra voz, tiene otra piel;
Y el gesto abierto de la mesa de café...
El sentimiento en flor, la mano fraternal
Y el rostro del amor en cada umbral.
Ya sé que no es casual, haber nacido aquí
Y ser un poco así... triste y sentimental.
Ya sé que no es casual, que un fueye por los dos,
Nos cante el funeral para decir... ¡Adiós!
Decirte adiós a vos... ya ves, no puede ser.
Si siempre y siempre sos, ¡una razón para volver!
Siempre se vuelve a Buenos Aires, a buscar
Esa manera melancólica de amar...
Lo sabe sólo aquel que tuvo que vivir
Enfermo de nostalgia... ¡Casi a punto de morir!

Eladia Blázquez

10
Toujours revenir à Buenos Aires

Cette ville est hantée, par hasard ...


par le sort captivant du retour
Je ne sais pas si c’est bien ou pas
revenir c’est comme un rituel magique.
Je suis d’ici, je ne peux pas être d’ailleurs ...
Je me reconnais dans l’habitude de revenir!
Pour me reconnecter et mettre en valeur plus tard
les choses que j’ai perdues... la vie qui est partie...
Je viens d’arriver et je suis presque sur le point de partir ...
Je sens que je m’en vais, et je ne veux pas y aller.
J’ai tourné le coin de moi-même, pour comprendre,
personne n’échappe à la fatalité de son être propre !
Et je marche sur les tuiles,
Que fleurissent les roses, pour revenir
Je ne sais pas si cette ville existe, si elle est vraie...
Ou si quelque poète l’a inventée pour moi !
C’est comme une femme, prophétique et fatale
Demandant le sacrifice jusqu’à la fin !
Mais elle a aussi une autre voix, une autre peau ;
et le geste ouvert d’une table de bar,
un sentiment sincère, une main fraternelle
et le visage d’un amour dans chaque portail.
Je sais que ce n’est pas un hasard, d’être né ici
et être un peu comme ça... triste et sentimentale.
Je sais que ce n’est pas accidentel, qu’un bandonéon
nous chante des funérailles pour nous dire... au revoir!
Te dire au revoir... tu vois, ça ne peut pas être.
Oui, tu seras toujours et toujours, une raison pour revenir !
On revient toujours à Buenos Aires, pour rechercher
cette façon mélancolique d’aimer.
Seul peut le savoir, celui qui devait vivre
malade de nostalgie ... presque au point de mourir.

11
Yo soy María

Yo soy María de Buenos Aires


De Buenos Aires María, ¿no ven quién soy yo?
María tango, María del arrabal
María noche, María pasión fatal
María del amor, de Buenos Aires soy yo

Yo soy María de Buenos Aires


Si en este barrio la gente pregunta quién soy
Pronto muy bien lo sabrán
Las hembras que me envidiarán
Y cada macho a mis pies
Como un ratón en mi trampa ha de caer

Yo soy María de Buenos Aires


Soy la más bruja cantando y amando también
Si el bandoneón me provoca, tará, tatá
Le muerdo fuerte la boca, tará, tatá
Con diez espasmos en flor que yo tengo en mi ser
Siempre me digo: «dale María»
Cuando un misterio, me viene trepando la voz
Y canto un tango que nadie jamás cantó
Y sueño, un sueño que nadie jamás soñó
Porque el mañana es hoy con el ayer después, che!

Yo soy María de Buenos Aires


De Buenos Aires María yo soy, mi ciudad
María tango, María del arrabal
María noche, María pasión fatal
María del amor, de Buenos Aires soy yo

Horacio Ferrer

12
Je suis María

Je suis María de Buenos Aires!


De Buenos Aires María
Ne voyez-vous pas qui je suis?
María tango, María de la banlieue !
María nuit, María passion fatale !
María de l’Amour ! De Buenos Aires c’est moi !

Je suis María de Buenos Aires


si dans ce quartier les gens
se demandent qui je suis,
ils connaîtront bientôt la réponse
les femelles m’envieront,
et chaque mec à mes pieds
tombera dans mon piège comme un rat.

Je suis María de Buenos Aires!


Je suis la plus salope
quand je chante et quand je baise aussi !
Si le bandonéon me provoque... Tiará, tatá!
Je lui mords la bouche avec force... Tiará, tatá!
Avec les dix spasmes en fleur que je porte en moi!
Je me dis toujours : « Vas-y María ! »
Quand un mystère vient grimper à ma gorge
Et je chante un tango
que personne n’a jamais chanté
Et je rêve un rêve que personne n’a jamais rêvé
Car demain est aujourd’hui
avec l’hier après, che !

Je suis María de Buenos Aires!


De Buenos Aires María
Ne voyez-vous pas qui je suis ?
María tango, María de la banlieue!
María nuit, María passion fatale !
María de l’Amour ! De Buenos Aires c’est moi !

13
Balada para mi muerte

Moriré en Buenos Aires, será de madrugada


Guardaré mansamente las cosas de vivir
Mi pequeña poesía de adioses y de balas
Mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín
Me pondré por los hombros de abrigo, toda el alba
Mi penúltimo whisky quedará sin beber
Llegará tangamente mi muerte enamorada
Yo estaré muerto en punto, cuando sean las seis
Hoy que Dios me deja de soñar
A mi olvido iré por Santa Fe
Sé que en nuestra esquina vos ya estás
Toda de tristeza, hasta los pies
Abrazame fuerte que por dentro
Me oigo muertes, viejas muertes
Agrediendo lo que amé
Alma mía, vamos yendo
Llega el día, no llorés

Horacio Ferrer

Balada para un loco

Recitado:
Las tardecitas de Buenos Aires tienen ese que se yo, viste?
Salgo de casa por Arenales, lo de siempre en la calle y en mi...
Cuándo, de repente, detrás de un árbol, se aparece el.
Mezcla rara de penúltimo linyera
Y de primer polizonte en el viaje a Venus.
Medio melón en la cabeza,
Las rayas de la camisa pintadas en la piel,
Dos medias suelas clavadas en los pies
Y una banderita de taxi libre levantada en cada mano.
Parece que solo yo lo veo,
Porque él pasa entre la gente y los maniquíes le guiñan,
Los semáforos le dan tres luces celestes
Y las naranjas del frutero de la esquina
Le tiran azahares.
Y así, medio bailando y medio volando,
Se saca el melón, me saluda,
Me regalo una banderita y me dice:

14
Ballade pour ma mort

Je mourrai à Buenos Aires, ce sera à l’aube


Je garderai docilement les choses de la vie
Ma petite poésie d’adieux et de balles
Mon tabac, mon tango, ma poignée de lavande
Je chaufferai mes épaules, avec toute mon âme
Mon avant-dernier whisky restera sans pouvoir
Ma mort amoureuse arrivera au rythme du tango
Je serai mort pile quand il sera six heures.
Aujourd’hui que Dieu arrête de me rêver
Pour mon oubli je marcherai par l’avenue Santa Fe
Je sais que tu es déjà dans notre coin
Pleine de tristesse, jusqu’aux pieds
Serre-moi fort, qu’au dedans de moi
J’écoute les morts, les anciennes morts
Attaquent ce que j’aimais
Mon âme, on y va
L’heure arrive, ne pleure pas

Ballade pour un fou

Récité :
Les soirées à Buenos Aires ont un certain « je ne sais quoi », tu vois ?
Tu sors de chez toi, par rue Arenales,
comme toujours, dans la rue et dedans toi…
Quand soudain, …. derrière un arbre, j’apparais…
Un étrange cocktail d’avant dernier clochard et de premier polisson
en route pour Vénus:
demi-melon sur la tête, … les rayures de la chemise peintes sur la peau
deux mi-semelles clouées dans mes pieds
Et dans chaque main un lumineux de taxi indiquant que je suis libre
Tu te moques! … Mais seul toi me vois, parce que les mannequins
me clignent de l’œil,
Les feux rouges me donnent trois lumières bleus
Et les oranges du marchand de fruits me jettent des fleurs d’oranger
Viens… !
Ainsi, moitié dansant, moitié volant, j’ôte mon melon pour te saluer,
Je t’offre un lumineux, et je te dis :

15
Canto:
Ya sé que estoy piantao, piantao, piantao...
No ves que va la luna rodando por Callao,
Que un corso de astronautas y niños, con un vals,
Me baila alrededor... ¡Bailá! ¡Vení! ¡Volá!
Ya sé que estoy piantao, piantao, piantao...
Yo miro a Buenos Aires del nido de un gorrión
Y a vos te vi tan triste... ¡Vení! ¡Volá! ¡Sentí!...
El loco berretín que tengo para vos.
¡Loco! ¡Loco! ¡Loco!
Cuando anochezca en tu porteña soledad,
Por la ribera de tu sábana vendré
Con un poema y un trombón
A desvelarte el corazón.
¡Loco! ¡Loco! ¡Loco!
Como un acróbata demente saltaré,
Sobre el abismo de tu escote hasta sentir
Que enloquecí tu corazón de libertad...
¡Ya vas a ver!

Recitado:
Y así diciendo, el loco me convida
A andar en su ilusión super-sport
Y vamos a correr por las cornisas
¡con una golondrina en el motor!
De Vieytes nos aplauden: «¡Viva! ¡Viva!»,
Los locos que inventaron el Amor,
Y un ángel y un soldado y una niña
Nos dan un valsecito bailador.
Nos sale a saludar la gente linda...
Y loco, pero tuyo, ¡qué sé yo!:
Provoca campanarios con su risa,
Y al fin, me mira, y canta a media voz:

Canto:
Quereme así, piantao, piantao, piantao... La mágica locura total de revivir...
Trepate a esta ternura de locos que hay en mí, ¡Vení, volá, vení! ¡Trai-lai-la-larará!
Ponete esta peluca de alondras, ¡y volá! ¡Viva! ¡Viva! ¡Viva!
¡Volá conmigo ya! ¡Vení, volá, vení! Loca el y loca yo...
Quereme así, piantao, piantao, piantao... ¡Locos! ¡Locos! ¡Locos!
Abrite los amores que vamos a intentar ¡Loca el y loca yo

16 Horacio Ferrer
Chanté :
Je sais, je suis fou, fou, fou…
Tu ne vois pas que la lune rôde par avenue Callao,
Qu’un chœur d’astronautes et d’enfants
Dansent la valse autour de moi
Danse, viens! Vole!
Je sais, je suis fou, fou, fou…
Je regarde Buenos Aires depuis le nid d’un moineau,
Et je t’ai vu, si triste… Viens, vole!
Ressens cette folle tendresse que j’ai pour toi !
Fou, fou, fou…… !
Quand le soir arrivera dans la solitude de Buenos Aires
Je viendrai sur le rivage de tes draps
Avec un poème et un trombone
pour réveiller ton cœur.
fou, fou, fou…… !
Je sauterai comme un acrobate dément
Dans les abîmes de ton décolleté, jusqu’à sentir
Que j’ai rendu ton cœur fou de liberté.
Tu verras !

Récité :
Allons nous envoler, ma chère ;
Grimpe à mon illusion supersport
Et allons courir sur les toits
Avec une hirondelle dans le moteur,
Depuis Vieytes ils nous applaudissent : bravo, bravo!
Ces dingues qu’ont inventé l’amour,
Et un ange, un soldat et une fillette
Ils nous offrent une petite valse…
Des gens sortent pour nous saluer,
Et le fou, ton fou, qu’est-ce que je sais !
Lui fabrique des cascades de rire
Et finalement, lui te regarde et chante à mi-voix ...

Chanté :
Aime moi comme ça, fou, fou, fou
ouvre ton cœur aux amours, nous allons essayer
La totale folie magique de revivre
Viens, vole! Viens! Tralalalarara… !
Bravo, bravo, bravo!
Elle est folle et moi je suis fou!

17
ASTOR PIAZZOLLA
Sinfonía Buenos Aires
Composée en 1951. Créée en 1953 à la Faculté de droit de Buenos Aires par l’Orchestre symphonique de la Radio
argentine sous la direction de Fabien Sevitzky.
Nomenclature : 3 flûtes dont 1 piccolo, 3 hautbois dont 1 cor anglais, 3 clarinettes dont 1 clarinette basse,
2 bassons ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussion ; piano, célesta ; 2 bandonéons ; harpe ;
les cordes.

La Sinfonía Buenos Aires ferme la première période du compositeur. À tous égards, puisqu’elle
permit à Piazzolla de remporter un concours, dont le prix était une bourse pour… étudier à Paris !
Cette symphonie représente aussi un sommet dans la carrière du musicien, fruit de dix années
d’élaboration, où l’esthétique propre au tango se voit élargie à de nouvelles dimensions. À tel
point que sa création dans la ville à laquelle la symphonie est dédiée, provoqua un scandale
mémorable qui vit l’affrontement entre partisans du tango orthodoxe et jeunes loups aux oreilles
plus ouvertes. Sevitzky, qui dirigeait le concert, eut ces mots à l’adresse du compositeur : « Il en
est arrivé de même à Ravel pour la création de son Boléro et à Stravinsky pour son Sacre du
printemps. Considérez-vous comme un musicien fortuné. »
La symphonie ajoute à la formation habituelle d’un orchestre, deux bandonéons. Dans la version
d’origine toutefois, mais remplacés dans des versions ultérieures du compositeur par un quatuor
de cordes au deuxième mouvement et un septuor de bois pour le troisième mouvement.
Le premier mouvement attaque par de grands accords à tout l’orchestre. Puis c’est la dilution dans
des sautes rythmiques, dansantes, de texture de tango. Le tango se prolonge à l’orchestre, ponc-
tué de grands éclats symphoniques. Stravinsky n’est pas loin, celui de Circus Polka. Le bandonéon
fait une halte, ainsi qu’un soliste éphémère de concerto. Le rythme chaloupé reprend, mais comme
une évocation de loin en loin, entrecoupée de phrases des bois ou de déchirements de l’orchestre.
Ceux-ci finissent par tout emplir, avec quelques cruautés harmoniques, jusqu’à la coda finale.
La douceur prend place au début du deuxième mouvement, en une cantilène des bois empreinte
de rêverie, que colore un bandonéon fugace. La mélodie se poursuit, toujours douce, dans des
développements inattendus. Irruption du rythme tanguero, allant s’amplifiant puis s’éteignant. Suc-
cède l’emportement tourbillonnant de l’orchestre. Retour au calme et à la plénitude où le bando-
néon ajoute sa note de nostalgie, pour une fin apaisée en quelques touches évanouies.
La fulgurance revient au troisième mouvement, que marquent des percussions sauvages et des
fusées de cordes excitées. Les rythmes de tangage, propres au tango, prennent un caractère
acerbe, barbare, où percent des souvenirs du Sacre du printemps. Un chant mélancolique du
violon fait repos, sur un fond d’orchestre assagi et diaphane. Puis l’éclat reprend, dans la matière
de la première partie du mouvement. Un fugato excité des cordes se mêle de souvenirs tangués.
Puis tout se précipite, dans une danse infernale achevée brusquement.

Pierre-René Serna

18
CES ANNÉES-LÀ :

1950 : Llanto por Ignacio Sanchez Mejías de Maurice Ohana, oratorio à partir du
poème éponyme de Federico García Lorca (lamentation sur la mort dans l’arène du torero
Ignacio Sánchez Mejías).

1951 : The Rake’s Progress de Stravinsky. Mort de Schoenberg.

1952 : Trouble in Tahiti, opéra de Leonard Bernstein. Cantique des Cantiques de Da-
niel-Lesur. Le Vieil Homme et la Mer d’Ernest Hemingway.

1953 : Six Bagatelles de György Ligeti. Couronnement d’Élisabeth II.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- García Brunelli Omar, Estudios sobre la obra de Astor Piazzolla, Gourmet Musical
Ediciones, Buenos Aires, réédition 2015 ; et Natalio Gorin, Astor Piazzolla Memorias, Alba
Editorial, Espagne, 2003. Deux ouvrages en espagnol, le premier sur l’œuvre du musicien et
le second à partir d’entretiens avec le compositeur.

- Maria Susana Azzi et Simon Collier, The Life and Music of Astor Piazzolla, Oxford Univer-
sity Press, États-Unis, 2000. En anglais, une biographie très complète.

- Emmanuelle Honorin, Astor Piazzolla, Le Tango de la démesure, éd. Demi-Lune, Paris,


2011. La biographie, brève mais avertie, en français.

19
TANGO, FUGUE ET MUSIQUE POPULAIRE
Entretien avec Leonardo García Alarcón

« Le mois de mars 2021 est un moment très particulier puisque l’on commémore le cente-
naire de la naissance d’Astor Piazzolla, figure emblématique de l’Argentine et du tango
nuevo ou " tango nouveau ", par opposition au tango viejo, le tango plus ancien des
années 1920-1940. Astor Piazzolla a joué un rôle très important dans le renouvellement
du langage du tango. Il l’a amené vers un monde contrapunctique. C’est l’un des premiers
qui aient utilisé la fugue dans ces musiques populaires. Et c’est pour cette raison qu’en
Argentine on est habitué à entendre des fugues dans la vie de tous les jours. Pour l’hom-
mage que Radio France entend lui rendre, nous avons choisi des pièces très représenta-
tives de son œuvre, qui puissent montrer l’ensemble de son parcours. Nous ajouterons
une autre œuvre, la Fantaisie variée pour piano et orchestre de Nadia Boulanger, qui fut
son professeur à Paris dès son arrivée en Europe. C’est une page où se signale l’impor-
tance des timbres, dans la pure tradition de l’orchestration française, avec des échos de la
musique de Ravel par exemple, mais aussi des harmonies très particulières de septième et
neuvième, typiques de la personnalité de Nadia Boulanger. C’est une pièce qui peut nous
montrer à quel style Astor Piazzolla s’est confronté quand il est arrivé chez Nadia Boulan-
ger : un style d’une très grande économie de moyens, mais avec la recherche du timbre
comme nouveau moyen d’expression. Il faut savoir aussi que Nadia lui avait conseillé de
ne plus composer dans le style symphonique.

Dans ce programme imaginé pour Radio France, nous jouerons la Sinfonía Buenos Aires,
symphonie en trois mouvements écrite par Piazzolla en 1951 pour deux bandonéons et or-
chestre symphonique. Il a été guidé pour cette pièce par Alberto Ginastera, qui a corrigé
l’œuvre en intervenant surtout dans son orchestration. Ginastera était un jeune compositeur
à l’époque, mais il a influencé l’esthétique de Piazzolla, surtout dans le savoir-faire de
l’écriture symphonique. La partition a été vendue à l’époque à Nashville, et c’est là que je
l’ai consultée, dans la bibliothèque de la ville. J’ai éprouvé une grande admiration pour
cette œuvre, d’autant qu’on ne la connaissait pas et qu’elle n’était pas au répertoire des
orchestres. Car la partition n’était pas accessible à l’époque, on me l’a envoyée en 2011.
En son temps, lors de la création à Buenos Aires, la Sinfonía avait fait scandale car elle
faisait entendre des bandonéons, considérés comme des instruments joués dans les
bordels ou dans les tavernes mais non pas dans la musique symphonique : le public
conservateur avait mal réagi à la présence de cet instrument ! C’est une pièce d’une très
grande virtuosité pour le bandonéon, et c’est pour ce motif que le compositeur a utili-
sé deux bandonéons, car il souhaitait que la gamme harmonique puisse vraiment être
menée à l’extrême, à la manière d’un grand orgue. Dans la Sinfonía transparaît tout le
style de Piazzolla, depuis son admiration pour Bartók, pour Stravinsky, pour les fugues de
Bach, et même, dans le deuxième mouvement, pour les symphonistes russes, de Glinka à
Rimski-Korsakov et Tchaïkovski, avec des échos de la Deuxième Symphonie de ce dernier.

20
Le Concerto Aconcagua est un concerto pour bandonéon et orchestre où Piazzolla a
voulu donner à l’instrument ses titres de noblesse. Il s’agit du premier concerto pour ban-
donéon de l’Histoire, pris à sa mesure, à tel point que la virtuosité exigée de l’instrument
conduit le concerto à des sommets ; d’où le titre, Aconcagua (6 927 mètres, la montagne
la plus haute du continent américain). C’est vraiment un sommet de l’écriture pour bando-
néon, avec piano, harpe et orchestre à cordes.

Dans les chansons que nous avons également choisies, il a été fait appel à Quito Gato,
luthiste et arrangeur de mon ensemble Cappella Mediterranea, qui est aussi un formidable
arrangeur symphonique. Il a ainsi arrangé quatre chansons, parmi lesquelles la fameuse
« Yo soy María » tirée de l’opérette María de Buenos Aires. Ces quatre chansons sont
donc accompagnées par l’orchestre en grande formation, à la manière de grands lieder
symphoniques. Il s’agit d’une première, car généralement les chansons de Piazzolla sont
accompagnées par un quintette. Parmi les interprètes, il y aura deux bandonéonistes, dont
Richard Galliano, peut-être le bandonéoniste le plus connu à travers le monde.
Ce sera ma première rencontre avec lui. Et c’est lui, après le Concerto Aconcagua, qui
aura la charge d’une grande improvisation sur Libertango, une des pièces aujourd’hui
les plus connues de Piazzolla, avec ses rythmes 3-3-2 caractéristiques de sa musique.
Nous jouerons sûrement d’autres pages pour bandonéon et orchestre, dont Oblivion,
un adagio pour bandonéon et cordes, l’un des morceaux les plus célèbres de Piazzolla.

La seconde partie du concert sera assurée par William Sabatier, bandonéoniste origi-
naire de Clermont-Ferrand, imprégné de la grande tradition des bandonéonistes argen-
tins, et dont le père était lui aussi bandonéoniste. Un grand connaisseur de la tradition et
de l’interprétation de la musique argentine. Pour moi, c’est toujours un grand plaisir de
travailler avec lui. On pourrait croire qu’il est né dans mon pays, tant il connaît le style de
tous les instruments des musiques traditionnelles argentines. Après Richard Galliano, ce
sera l’occasion de montrer au public la nouvelle génération représentée en France par le
bandonéoniste William Sabatier. »

Propos recueillis par Pierre-René Serna

21
© PaoloSoriani

22
RICHARD GALLIANO
accordéon, bandonéon

Richard Galliano commence l’étude du piano


et de l’accordéon dès l’âge de quatre ans avec
son père. Il entre ensuite au Conservatoire de
Nice pour y suivre des cours d’harmonie, de
contrepoint et de trombone à coulisse (Premier
Prix). Installé à Paris en 1975, il se lie d’amitié
avec Claude Nougaro et sera jusqu’en 1983
l’accordéoniste et le chef d’orchestre de ses
concerts. De cette collaboration naîtront bon
nombre de chansons qui font aujourd’hui par-
tie du patrimoine de la chanson française. Une
deuxième rencontre déterminante a lieu en
1980  : celle d’Astor Piazzolla, qui encourage
Richard Galliano à créer le «  New Musette  »
français, comme il a lui-même inventé aupara-
vant le nuevo tango argentin. Richard Galliano
a enregistré plus de cinquante albums sous son
nom et collaboré avec Chet Baker, Eddy Louiss,
Ron Carter, Wynton Marsalis, Charlie Haden,
Gary Burton, Michel Portal, Toots Thielemans,
Kurt Elling, pour le jazz ; Serge Reggiani, Claude
Nougaro, Barbara, Juliette Gréco, Dick Anne-
garn, Georges Moustaki, Allain Leprest, Charles
Aznavour, Serge Gainsbourg, pour la chanson
française  ; Nigel Kennedy ainsi que de nom-
breux orchestres pour le répertoire classique. Il
se produit dans les plus grandes salles : Lincoln
Center de New York, Victoria Hall de Genève,
Accademia Santa Cecilia de Rome, Théâtre
des Champs-Élysées, Théâtre Mariinsky de
Saint-Pétersbourg, Philharmonies de Hambourg
et de Paris, etc. Il a reçu en 2010 le Prix Sacem
du Meilleur Ouvrage pédagogique pour la mé-
thode d’accordéon qu’il a publiée aux éditions
Lemoine avec son père, Lucien Galliano. Chez
DG, il publie en 2010 un album consacré à
Bach, en 2016 un album Mozart, ainsi qu’un
nouvel album en quartet « New Jazz Musette
», sous le label italien Ponderosa Music & Art.
23
© Jean-Baptiste Millot

24
MARIANA FLORES soprano

Mariana Flores étudie le chant à l’Université de


Cuyo, avec Silvia Nasiff et Maria Teresa D’Ami-
co, et se perfectionne ensuite à la Schola Canto-
rum Basiliensis avec Rosa Dominguez. Elle parti-
cipe à de nombreuses productions du répertoire
baroque dans des lieux tels que l’Opéra de Paris,
l’Opéra Comique, le Grand Théâtre de Genève,
l’Opéra de Dijon, le Festival d’Aix-en-Provence,
le Teatro Colón de Buenos Aires, mais aussi en
Australie avec l’Australian Brandenburg Or-
chestra. Elle a sillonné le monde à la faveur des
cinquante représentations du Diluvio universale
de Falvetti données avec la Cappella Mediter-
ranea. Elle travaille sous la direction de Leonardo
García Alarcón et a aussi collaboré avec Sir John
Eliot Gardiner (Orfeo et les Vêpres de Montever-
di en 2016), Christina Pluhar, Vincent Dumestre,
Teodor Currentzis, Gabriel Garrido, etc. Elle a
pris part à l’enregistrement des madrigaux d’Ar-
cadelt aux côtés de la Cappella Mediterranea
(Ricercar, 2018). Son dernier disque (« Dowland:
Whose Heavenly Touch »), réalisé avec le luthiste
Hopkinson Smith, est sorti en 2019 chez Naïve.
Début 2020, elle enregistrait, entre deux dates
de tournée, l’Orfeo de Monteverdi sous la di-
rection de Leonardo García Alarcón. Elle donne
de nombreux récitals : le programme « Le donne
di Cavalli » à Porrentruy et dans les festivals de
Sablé, et de Pontoise ; un grand récital solo au
Festival d’Ambronay avant le Magnificat de Bach
à Dijon et à Versailles, et Dido and Aeneas à la
Fondation Gulbenkian. On l’a entendue dans
Il pallazzo incantato de Luigi Rossi à l’Opéra de
Dijon en création mondiale, puis, en 2021, dans
les Vespro de Vivaldi en tournée en Belgique et
en France, avant son retour dans le rôle-titre de La
finta pazza de Sacrati à Dortmund et à Versailles.
Elle vient d’enregistrer avec la soprano Julie Roset
un disque consacré à la musique de Sigismondo
d’India.

25
ÉRIC LE SAGE piano l’œuvre intégrale de Poulenc (piano solo,
musique de chambre et concertos) et les
trois dernières sonates de Beethoven. Il est,
En 2010, Éric Le Sage enregistre l’intégrale avec Paul Meyer et Emmanuel Pahud, le
de la musique pour piano de Schumann, en- créateur et directeur artistique du Festival
registrement qui sera suivi d’un album consa- « Musique à l’Empéri » de Salon-de-Pro-
cré à l’œuvre de Guillaume Connesson avec vence et enseigne à la Hochschule für Mu-
le Royal Scottish National Orchestra et d’une sik de Fribourg.
intégrale de la musique de chambre de Fauré.
Il est l’invité de nombreuses salles de concert WILLIAM SABATIER
et festivals à travers le monde : Wigmore Hall,
Théâtre des Champs-Élysées, Philharmonie
bandonéon
de Paris, Alte Oper de Francfort, Suntory Hall,
Carnegie Hall, Philharmonie de Cologne,
Depuis toujours, le bandonéon et le tango
Konzerthaus et Philharmonie de Berlin, Mai-
font partie de la vie de William Sabatier.
son symphonique de Montréal, Laeiszhalle
Il commence ses études musicales à six
de Hambourg, Walt Disney Hall de Los An-
ans, au contact de son père musicien de
geles, Concertgebouw d’Amsterdam, Verizon
profession, puis avec Olivier Manoury. Ce
Hall de Philadelphie, Bozar de Bruxelles,
dernier saura l’ouvrir au-delà de l’univers
Festival de La Roque d’Anthéron, Festival
du tango et lui donner le goût de la liberté.
d’Édimbourg, Festival de Ludwigsburg, Schu-
De 1995 à 2009, William Sabatier multi-
bertiade de Schwartzenberg, etc. Il joue sous
plie les collaborations dans des domaines
la direction d’Armin Jordan, Edo de Waart,
parfois très éloignés de la musique de Bue-
Stéphane Denève, Pablo Gonzalez, Fabien
nos Aires. Il signe des musiques de scène
Gabel, Louis Langrée, Michel Plasson, Sir
pour le théâtre et la danse, croise aussi la
Simon Rattle, Yannick Nézet-Seguin, entre
route de musiciens de tango en Europe et
autres. Passionné de musique de chambre,
tisse des relations privilégiées avec Osval-
il partage la scène avec Emmanuel Pahud,
do Calo, Roger Helou, Ciro Perez, Vidal
Paul Meyer, François Leleux, Amihai Grosz,
Rojas, Diego Trosman, Fernando Maguna
Lise Berthaud, François Salque, les Quatuor
et Romain Lecuyer. Imprégné de culture
Ébène et Modigliani, Daishin Kashimoto,
tanguera, amoureux d’un tango sponta-
Christian Poltera, Claudio Bohorquez, Julian
né et ancré dans la tradition populaire, il
Prégardien, etc. Après ses études au CNSMD de
forme, avec les guitaristes Ciro Perez et
Paris, Éric Le Sage se perfectionne à Londres
Norberto Pedreira, le Trio PSP. En 2008,
auprès de Maria Curcio. Il est lauréat de plu-
avec le Conjunto Negracha, il propose un
sieurs concours internationaux : Premier Prix
programme sur le tango des années 60. En
du Concours international de piano de Porto
2013, son admiration pour le bandonéo-
en 1985, Premier Prix du Concours internatio-
niste Leopoldo Federico l’amène à former
nal Robert Schumann de Zwickau en 1989 ;
le Trio Celebracion avec Aurélie Gallois
il lauréat du concours de Leeds l’année sui-
(violon) et Romain Lecuyer (contrebasse).
vante. Ses enregistrements (BMG-RCA,
On le retrouve également aux cotés de Ro-
Denon, Harmonia mundi, Naïve, Emi et au-
ger Helou (piano) ou Vidal Rojas (guitare)
jourd’hui Alpha Classics) comprennent aussi
pour dialoguer en duo. Le chef Leonardo
26
García Alarcón l’invite à participer à son Vervelde. Parallèlement à ses études, il mul-
spectacle «  Monteverdi-Piazzolla  », créé tiplie les expériences professionnelles avec
en 2009 au Festival d’Ambronay. William l’orchestre Silbando, le Quinteto Emedea,
Sabatier rencontre à cette occasion le chan- l’ensemble Sónico, le grand orchestre de
teur de tango Diego Flores. Depuis 2011, leur Juan José Mosalini, etc. Il a accompagné de
programme « Cancionero porteño » voyage nombreuses pièces de théâtre et des opéras,
aussi bien en Europe qu’en Amérique latine. notamment avec l’Orchestre du Capitole de
Il signe en 2012 l’album « Desde Gardel » Toulouse. Il est appelé comme soliste par
(Ambronay Éditions). Depuis 2009, Wil- l’Orchestre National de France et à l’oc-
liam Sabatier multiplie les concerts en Eu- casion de plusieurs projets européens. Il se
rope avec le quatuor suisse Terpsycordes. produit dans les salles les plus prestigieuses
De cette collaboration est née en 2014 la d’Europe  : le Royal Albert Hall (Londres),
première suite pour bandonéon et qua- l’Elbphilharmonie (Hambourg), la Salle
tuor à cordes écrite par William Sabatier, Pleyel (Paris), le Bozar (Bruxelles), le Berlin
Les Hommes de Piaf, qu’on retrouve sur le Konzerthaus, etc.
disque « Piaf/Piazzolla » sorti en 2018 sur
chez Fuga Libera. Invité par de nombreux
orchestres (Orchestre d’Auvergne, Orchestre
philharmonique de Nice, Orchestre lyrique
d’Avignon, Orchestre philharmonique de
Strasbourg, Nederlands Kamerorkest, Or-
chestre de chambre de Genève…), on le
retrouve régulièrement sur des scènes telles
que le Wigmore Hall à Londres, le Conser-
vatoire Tchaïkovski à Moscou, la Salle
Pleyel à Paris, le Concertgebouw d’Ams-
terdam, Flageay à Bruxelles ou encore le
Victoria Hall de Genève.

LYSANDRE DONOSO
bandonéon

Lysandre Donoso commence à six ans ses


études au Conservatoire de Lyon. Grâce au
bandonéon qu’il hérite de son grand-père,
il se passionne rapidement pour le tango et
la musique argentine. Il décide d’arrêter ses
études d’ingénieur en 2010 et de se consa-
crer intégralement à la musique. Il entre au
Conservatoire de Rotterdam (Codarts) où
il suit notamment l’enseignement de Gusta-
vo Beytelmann, de Víctor Villena et de Leo
27
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE
MIKKO FRANCK directeur musical

Depuis sa création par la radiodiffusion fran- phique ambitieuse avec le label Alpha et pro-
çaise en 1937, l’Orchestre Philharmonique de posent leurs concerts en diffusion radio et vidéo
Radio France s’affirme comme une formation sur l’espace « Concerts » du site francemusique.
singulière dans le paysage symphonique eu- fr et ARTE Concert. Conscient du rôle social et
ropéen par l’éclectisme de son répertoire, culturel de l’orchestre, le Philhar réinvente chaque
l’importance qu’il accorde à la création, la saison ses projets en direction des nouveaux pu-
forme originale de ses concerts, les artistes blics avec notamment des dispositifs de création
qu’il convie et son projet éducatif et citoyen. en milieu scolaire, des ateliers, des formes nou-
Cet « esprit Philhar » trouve en Mikko Franck velles de concerts, des interventions à l’hôpital,
– son directeur musical depuis 2015 – un en milieu carcéral, des concerts participatifs…
porte-drapeau à la hauteur des valeurs et Avec Jean-François Zygel, il poursuit ses Clefs
des ambitions de l’orchestre, décidé à faire de de l’orchestre (diffusées sur France Inter, France
chaque concert une expérience humaine et Télévisions et la RTBF) à la découverte du grand
musicale. Son contrat a été prolongé jusqu’à répertoire. L’Orchestre Philharmonique de Radio
septembre 2025, ce qui apporte la garantie France et Mikko Franck sont ambassadeurs de
d’un compagnonnage au long cours. Mikko l’Unicef. Renouveler le temps du concert, tisser
Franck a succédé à ce poste à Gilbert Amy, des passerelles entre les formes, cultiver la curiosi-
Marek Janowski et Myung-Whun Chung, mais té… Mikko Franck et les musiciens du Philhar vous
ses 80 ans d’histoire ont aussi permis à l’Or- invitent à partager l’expérience en 2020-2021
chestre Philharmonique de Radio France d’être ! Les artistes en résidences (Barbara Hannigan,
dirigé par de grandes personnalités musicales, Patricia Kopatchinskaja, Jean-Guihen Queyras,
de Désiré-Émile Inghelbrecht à Gustavo Du- Benjamin Grosvenor et Karol Mossakowski)
damel en passant par Aaron Copland, Pierre comme les chefs et solistes invités se prêtent au
Boulez, Yuri Temirkanov, Esa-Pekka Salonen, jeu, mettent en perspective les chefs-d’œuvre
Kent Nagano ou Barbara Hannigan. Après repérés, les répertoires à découvrir, la musique
des résidences au Théâtre des Champs-Ély- d’aujourd’hui (25 créations, dont 11 créations
sées puis à la Salle Pleyel, l’Orchestre Phil- mondiales !) et convoquent souvent, au sein d’un
harmonique partage désormais ses concerts même programme, symphonies, œuvres pour
parisiens entre l’Auditorium de Radio France piano solo, concertos, musique de chambre,
et la Philharmonie de Paris. Il est par ailleurs oratorios, chœurs, orgue… en s’affranchissant
régulièrement en tournée en France (Lyon, du carcan ouverture-concerto-symphonie. Tout
Toulouse, Aix-en-Provence, Folle Journée de au long de la saison, l’Orchestre Philharmonique
Nantes, Chorégies d’Orange, Festival de de Radio France joue la carte russe et célèbre les
Saint-Denis…) et dans les grandes salles in- 50 ans de la mort de Stravinsky avec notamment
ternationales (Philharmonie de Berlin, Konzer- Petrouchka par Yuri Temirkanov, Pulcinella sous
thaus de Vienne, Elbphilharmonie, NCPA a Pé- la direction de Barbara Hannigan, et des œuvres
kin, Suntory Hall à Tokyo, Festival international plus rares telles que le Capriccio pour piano et or-
des orchestres de radio de Bucarest, Festival chestre, la Messe, l’Octuor ou le Chant funèbre.
Rostropovitch à Moscou …) Mikko Franck et Il participe à l’intégrale de l’œuvre concertante
le Philhar engagent une politique discogra- de Rachmaninov (Concerto pour piano n° 1 par
28
Nicholas Angelich et Concerto pour piano n° 4 Paris en 2016, Il Giasone à Genève et Erisme-
par Anna Vinnitskaya, Rhapsodie sur un thème na au Festival d’Aix-en-Provence 2017. Ou la
de Paganini avec Boris Berezovsky), mettant en redécouverte (à l’Opéra de Dijon) de La finta
évidence les trajectoires artistiques divergentes pazza de Francesco Sacrati, premier opéra
de ces deux contemporains russes que sont Stra- importé à Paris (aux fins de célébrer les 350
vinsky et Rachmaninov. Autres événements russes ans de l’Académie royale de musique, deve-
de cette saison, les symphonies vocales de Chos- nue Opéra de Paris, où il a dirigé Les Indes
takovitch (13e et 14e) données avec la participa- galantes, ouvrage qu’il a donné également
tion de Matthias Goerne et d’Asmik Grigorian. au Grand Théâtre de Genève). Ou encore El
Le Philhar est cette saison encore le partenaire Prometeo d’Antonio Draghi, qu’il a recréé à
privilégié des antennes de Radio France pour Dijon en 2018. Un opéra qui lui ressemble :
des projets croisés ambitieux (Hip Hop Sympho- sur un livret en espagnol mais créé à Vienne en
nique avec Mouv’, Pop symphonique avec Inter, 1669 et une musique d’un compositeur italien.
concerts-fiction avec France Culture…) des ren- L’empire de Charles Quint en quelque sorte,
contres avec le cinéma (concerts Gabriel Yared sur lequel «  le soleil ne se couche jamais  ».
et Howard Shore), les musiques d’inspiration Leonardo García Alarcón s’attache aussi à ses
traditionnelle (centenaire d’Astor Piazzolla) ou le racines. Après son concert Carmina latina, fait
cabaret (Miss Knife avec Olivier Py). d’œuvres des Amériques baroques, après La
guerra de los gigantes et El imposible mayor
LEONARDO GARCÍA en amor (datés du début du XVIIIe siècle) de
Sebastián Durón, il présente le programme
ALARCÓN direction Mediterraneo, savoureux et émouvant hom-
mage à Joan Manuel Serrat et à la musique
baroque espagnole. En tant que chef ou clave-
Après avoir étudié le piano en Argentine, son ciniste, Il est invité dans les festivals et salles de
pays d’origine, Leonardo García Alarcón s’ins- concerts du monde entier. En 2016, Leonardo
talle en Europe en 1997 et suit, au Conservatoire García Alarcón a enregistré chez Alpha Clas-
de Genève, les cours de la claveciniste Christiane sic I 7 Peccati Capitali, programme imaginaire
Jaccottet. Membre de l’Ensemble Elyma, il de- sur des airs de Monteverdi. En 2018, sont sor-
vient l’assistant de Gabriel Garrido puis fonde tis des enregistrements de Lully, Joan Manuel
en 2005 l’ensemble Cappella Mediterranea. Serrat et un coffret consacré à Jacques Arca-
En 2010, il est nommé directeur artistique et chef delt. L’Opéra Il Giasone est sorti en DVD chez
principal du Chœur de chambre de Namur et Alpha Classics en 2019. Leonardo García
fonde en 2015 le Millenium Orchestra. Il en- Alarcón était résidence à Radio France au
seigne aujourd’hui à la Haute École de musique cours de la saison 2019-2020  ; à cette oc-
de Genève (classe de « maestro al cembalo »). casion, il a notamment dirigé la Messe en si
Il se partage ainsi entre Genève, la France (il est de Bach à la tête du Chœur et de l’Orchestre
assidu du Festival d’Ambronay et, depuis 2108, Philharmonique, un programme «  Canto
en résidence à l’Opéra de Dijon), la Belgique, all’improviso » à l’orgue, et un concert à la tête
mais aussi son Amérique du Sud natale. Un de la Maîtrise consacré au Codex Martinez
éclectisme géographique, auquel correspond Compañon. Les 11 et 14 mars 2021, il dirige
son répertoire. Avec un goût pour redonner vie à deux concerts consacrés à Astor Piazzolla à la
des œuvres méconnues, notamment de Cavalli : tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio
Eliogabalo, pour ouvrir la saison de l’Opéra de France.
29
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE RADIO FRANCE

DIRECTEUR MUSICAL
MIKKO FRANCK

DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL
JEAN-MARC BADOR

VIOLONS SOLOS ALTOS FLÛTES


Hélène Collerette, premier solo Marc Desmons, premier solo Mathilde Calderini, première flûte solo
Ji Yoon Park, premier solo Christophe Gaugué, premier solo Magali Mosnier, première flûte solo
Julien Szulman, premier solo
Fanny Coupé, deuxième solo Michel Rousseau, deuxième flûte
VIOLONS Aurélia Souvignet-Kowalski, deuxième solo
Virginie Buscail, deuxième solo Anne-Sophie Neves, piccolo
Nathan Mierdl, deuxième solo Daniel Vagner, troisième solo
Marie-Émeline Charpentier HAUTBOIS
Marie-Laurence Camilleri, troisième solo Julien Dabonneville Hélène Devilleneuve, premier hautbois solo
Sophie Groseil Olivier Doise, premier hautbois solo
Cécile Agator, premier chef d’attaque Élodie Guillot
Pascal Oddon, premier chef d’attaque Clara Lefèvre-Perriot Cyril Ciabaud, deuxième hautbois
Anne-Michèle Liénard Anne-Marie Gay, deuxième hautbois
Juan-Fermin Ciriaco, deuxième chef d’attaque Frédéric Maindive et cor anglais
Eun Joo Lee, deuxième chef d’attaque Benoît Marin
Jérémy Pasquier Stéphane Suchanek, cor anglais
Emmanuel André Martine Schouman
Cyril Baleton CLARINETTES
Emmanuelle Blanche-Lormand VIOLONCELLES Nicolas Baldeyrou, première clarinette solo
Martin Blondeau Éric Levionnois, premier solo Jérôme Voisin, première clarinette solo
Floriane Bonanni Nadine Pierre, premier solo
Florence Bouanchaud Manuel Metzger, petite clarinette
Florent Brannens Jérôme Pinget, deuxième solo
Guy Comentale BASSONS
Aurore Doise Anita Barbereau-Pudleitner, troisième solo Jean-François Duquesnoy, premier basson solo
Françoise Feyler-Perrin Julien Hardy, premier basson solo
Rachel Givelet Jean-Claude Auclin
Louise Grindel Catherine de Vençay Stéphane Coutaz, deuxième basson
David Haroutunian Marion Gailland
Mireille Jardon Renaud Guieu Hugues Anselmo, contrebasson
Jean-Philippe Kuzma Karine Jean-Baptiste Wladimir Weimer, contrebasson
Jean-Christophe Lamacque Jérémie Maillard
François Laprévote CORS
Clémentine Meyer-Amet
Amandine Ley Antoine Dreyfuss, premier cor solo
Nicolas Saint-Yves
Arno Madoni
Virginie Michel CONTREBASSES Sylvain Delcroix, deuxième cor
Ana Millet Christophe Dinaut, premier solo Hugues Viallon, deuxième cor
Céline Planes Yann Dubost, premier solo
Sophie Pradel Xavier Agogué, troisième cor
Marie-Josée Romain-Ritchot Lorraine Campet, deuxième solo Stéphane Bridoux, troisième cor
Mihaëla Smolean
Isabelle Souvignet Edouard Macarez, troisième solo Isabelle Bigaré, quatrième cor
Thomas Tercieux Bruno Fayolle, quatrième cor
Anne Villette Daniel Bonne
TROMPETTES
Wei-Yu Chang
Alexandre Baty, première trompette solo
Etienne Durantel
Lucas Henri
Jean-Pierre Odasso, deuxième trompette
Boris Trouchaud
Javier Rossetto, deuxième trompette

Gilles Mercier, troisième trompette et cornet


30
TROMBONES ADMINISTRATEUR
Patrice Buecher, premier trombone solo Mickaël Godard
Antoine Ganaye, premier trombone solo
RESPONSABLE DE PRODUCTION / RÉGISSEUR GÉNÉRAL
Alain Manfrin, deuxième trombone Patrice Jean-Noël
David Maquet, deuxième trombone
RESPONSABLE DE LA COORDINATION ARTISTIQUE
Raphaël Lemaire, trombone basse Federico Mattia Papi

TUBA CHARGÉES DE PRODUCTION / RÉGIE PRINCIPALE


Florian Schuegraf Chloé Van Hoorde
Émilia Vergara Echeverri
TIMBALES Marie de Vienne
Jean-Claude Gengembre
Rodolphe Théry RÉGISSEURS
Philippe Le Bour
PERCUSSIONS Adrien Hippolyte
Renaud Muzzolini, premier solo
RESPONSABLE DE RELATIONS MÉDIAS
Gabriel Benlolo Laura Jachymiak
Benoît Gaudelette
Nicolas Lamothe RESPONSABLE DE LA PROGRAMMATION ÉDUCATIVE ET CULTURELLE
Cécile Kauffmann-Nègre
HARPES
Nicolas Tulliez DÉLÉGUÉE À LA PRODUCTION MUSICALE ET À LA PLANIFICATION
Catherine Nicolle
CLAVIERS
Catherine Cournot RESPONSABLE DE LA PLANIFICATION DES MOYENS LOGISTIQUES DE PRODUCTION
MUSICALE
CHEFFES ASSISTANTES William Manzoni
Emilia Hoving
Lucie Leguay CHARGÉE D’AFFAIRES GÉNÉRALES
NN

RESPONSABLE DU PARC INSTRUMENTAL


Emmanuel Martin

CHARGÉS DES DISPOSITIFS MUSICAUX


Philémon Dubois
Thomas Goffinet
Amadéo Kotlarski

RESPONSABLE DE LA BIBLIOTHÈQUE D’ORCHESTRES


Maud Rolland

BIBLIOTHÉCAIRES
Alexandre Duveau
Giordano Carnevale

31
JAZZ
À RADIO
FRANCE
24 OCTOBRE
SA. STUDIO 104
DESSINS © FRANÇOIS OLISLAEGER

Das Rainer Trio / Baptiste Trotignon


DAS RAINER TRIO
RÉMI DUMOULIN  saxophones ténor, soprano et compositions
BRUNO RUDER  Fender Rhodes et effets ARNAUD BISCAY  batterie
BAPTISTE TROTIGNON « OLD AND NEW BLOOD »
MATTHIEU MICHEL  trompette et bugle ADRIEN
SANCHEZ  saxophone  ténor BAPTISTE TROTIGNON  piano
VIKTOR NYBERG  contrebasse GAUTIER GARRIGUE  batterie

CONCERTS —

20-21 21 NOVEMBRE
SA. STUDIO 104
Nguyên Lê « Streams » Quartet
NGUYÊN LÊ « STREAMS » QUARTET
NGUYÊN LÊ  guitare JOHN HADFIELD  batterie
CHRIS JENNINGS  contrebasse ILLYA AMAR  vibraphone
Avec LEÏLA MARTIAL  voix

32
16 JANVIER
SA. STUDIO 104 SA.24 AVRIL STUDIO 104
Leïla Martial / Théo Ceccaldi Trio Thibault Gomez Quintet plus Karoline
LEÏLA MARTIAL « BAA BOX »
LEÏLA MARTIAL  voix, électronique, glockenspiel
Wallace / Marc Ducret
THIBAULT GOMEZ QUINTET PLUS KAROLINE WALLACE
PIERRE TEREYGEOL  guitare, voix
THIBAULT GOMEZ  piano
ÉRIC PEREZ  batterie, guitare, voix, human-bass
ROBINSON KHOURY  trombone
THÉO CECCALDI TRIO « DJANGO » PIERRE-MARIE LAPPRAND  saxophone
THÉO CECCALDI  violon ÉTIENNE RENARD  contrebasse
VALENTIN CECCALDI  violoncelle BENOÎT JOBLOT  batterie
GUILLAUME AKNINE  guitare KAROLINE WALLACE  voix
— MARC DUCRET « LADY M »
MARC DUCRET  compositions, guitares 6 et 12 cordes
SA.20 FÉVRIER STUDIO 104 LÉA TROMMENSCHLAGER  soprano

Olivier Ker Ourio Quintet / RODRIGO FERREIRA  contreténor


SYLVAIN BARDIAU  trompette, bugle
Géraldine Laurent Quartet SAMUEL BLASER  trombone
CATHERINE DELAUNAY  clarinette, cor de basset
OLIVIER KER OURIO QUINTET « SINGULAR INSULARITY »
LIUDAS MOCKUNAS  clarinette contrebasse, saxophones ténor et soprano
OLIVIER KER OURIO  harmonicas, compositions
RÉGIS HUBY  violon, violon ténor
GRÉGORY PRIVAT  piano, Fender Rhodes
BRUNO DUCRET  violoncelle
GINO CHANTOISEAU  basse
JOACHIM FLORENT  contrebasse
ARNAUD DOLMEN  batterie
SYLVAIN DARRIFOURCQ  batterie, percussions, électronique
INOR SOTOLONGO  percussions
GÉRALDINE LAURENT QUARTET « COOKING »

GÉRALDINE LAURENT  saxophone
PAUL LAY  piano
SA.29 MAI STUDIO 104
YONI ZELNIK  contrebasse Jî Drû / Émile Parisien Quintet
DONALD KONTOMANOU  batterie
JÎ DRÛ
— JÎ DRÛ  flûte, chant
SANDRA NKAKÉ  chant, machines
SA.6 MARS STUDIO 104 MATHIEU PENOT  batterie
ARMEL DUPAS  claviers
L’Orchestre national de Jazz joue Hodeir ÉMILE PARISIEN QUINTET « SFUMATO »
ANDRÉ HODEIR Musique écrite pour le « Jazz Groupe de Paris » ÉMILE PARISIEN  saxophone soprano
« Anna Livia Plurabelle », version originale franco-anglaise de 1966 ROBERTO NEGRO  piano
ELLINOA mezzo-soprano MANU CODJIA  guitare
CHLOÉ CAILLETON contralto SIMON TAILLEU  contrebasse
PATRICE CARATINI direction MARIO COSTA  batterie
ORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ
FRÉDÉRIC MAURIN direction artistique

RÉSERVATIONS MAISONDELARADIO.FR
Ces concerts sont enregistrés par Radio France et diffusés sur France Musique.

33
Devenez
Mécènes !
Créée en 2013 sous l’égide de l’Institut de France,
la Fondation Musique et Radio agit autour de deux
grands axes. Particuliers et entreprises s’engagent chaque
année pour le rayonnement culturel, en soutenant
la création et le rayonnement de l’excellence musicale
en France et à travers le monde, et autour de l’engagement
citoyen, en encourageant l’éducation à la musique et
aux médias et à l’information.

VOUS AUSSI, ENGAGEZ-VOUS


POUR DONNER À TOUS LES CLEFS
D’ACCÈS À LA MUSIQUE ET AUX MÉDIAS !
ILS SOUTIENNENT LA FONDATION :

> Covéa Finance > La Fondation Groupe RATP


> La Fondation Bettencourt-Schueller > Le fonds de Dotation Education Culture et Avenir
> Le Fonds du 11 janvier > Le Boston Consulting Group
> La Fondation de France > IT Head Search
> Orange > Le Comité France Chine
> Fondation Sopra Steria – Institut de France > La Jonathan K.S. Choi Foundation
> La SACEM > Le Cercle des amis / Le Cercle des amis-Chine
> Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) > Le Cercle des Entreprises Mécènes
> La Fondation Safran pour l’insertion > Les donateurs de la campagne « Un orgue pour tous »

Pour plus d’informations,


contactez Caroline Ryan, déléguée au mécénat, et
Héloïse Lambert, chargée de mécénat, au 01 56 40 40 19
ou via fondation.musique-radio@radiofrance.com
34
PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE RADIO FRANCE SIBYLE VEIL

DIRECTION DE LA MUSIQUE ET DE LA CRÉATION


DIRECTEUR MICHEL ORIER
DIRECTRICE ADJOINTE FRANÇOISE DEMARIA
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DENIS BRETIN

COORDINATION ÉDITORIALE, RESPONSABLE DE LA COMMUNICATION CAMILLE GRABOWSKI


RÉDACTEUR EN CHEF CHRISTIAN WASSELIN
GRAPHISME / RÉALISATION HIND MEZIANE-MAVOUNGOU, PHILIPPE LOUMIET

IMPRESSION REPROGRAPHIE RADIO FRANCE

35
LE CONCERT DE 20H
Tous les soirs
Sur France Musique

Chaque jour,
un concert enregistré
dans les plus grandes
salles du monde
© Photo : Christophe Abramowitz /Radio France

91.7
36 + 9 webradios sur francemusique.fr

Vous aimerez peut-être aussi