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PHYSIOLOGIE

1. Introduction

Le mot physiologie se décompose en ‘physio’ (nature) et ‘logie’ (étude) ⇒ la


physiologie correspond à l’étude du fonctionnement normal de l’organisme. C’est
l’étude des interactions des composants de l’organisme avec le milieu extérieur.

1.1 Histoire

Tout commence avec Galien durant l’antiquité, il remarque que lors des sacrifices
animaux:
- Lorsque le coeur est arraché, la circulation stoppe mais l’animal bouge, crie,
respire jusqu’à la perte complète de sang ⇒ le coeur contrôle la circulation
sanguine
- Lorsque la moelle épinière est sectionnée, les mouvements stoppent mais le
coeur bat ⇒ le cerveau contrôle les mouvements

Au 19ème siècle, Claude Bernard dit: “La fixité du milieu intérieur est la condition de
la vie libre et indépendante” ⇒ selon lui, il faut qu’il y ait un milieu interne (sang,
lymphe, liquide interstitiel) constant qui absorbe les variations du milieu extérieur à
l’organisme.

Au 20ème siècle, c’est Walter Cannon qui définit le principe de l’homéostasie (rester
semblable): c’est l’ensemble des processus organiques qui agissent pour maintenir
l’état stationnaire de l’organisme, dans sa morphologie et son état intérieur, en dépit
de perturbations extérieures. Il émet le principe du ‘flight or fly’: en réponse à un
stress, l’activité péristaltique de l’estomac stoppe, elle reprend quand l’animal
retrouve un état serein ⇒ c’est un rétrocontrôle de l’activité de l’estomac par le
système nerveux.

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1.2 Set point et feed-back physiologique

Le set point physiologique correspond à une valeur pour une certaine variable que
l’organisme cherche constamment à atteindre. Elle est analysée par des récepteurs
qui envoient l’information à un contrôleur. Lorsque cette valeur est supérieure ou
inférieure au set point, des effecteurs permettront de baisser ou d’augmenter (selon
le cas) cette valeur pour atteindre à nouveau le set point.

Lorsque cette valeur est atteinte, on parle de quiescence.

On peut prendre l’exemple de


la température corporelle: des
thermorécepteurs la
‘perçoivent’ et envoient
l’information au niveau de
l’hypothalamus. Lorsqu’elle est
à 37°, à savoir au set point,
c’est la quiescence.
Lorsqu’elle est supérieure, on
observe une vasodilatation des
vaisseaux périphériques et une
sudation qui induisent une
baisse de la température. Au
contraire, lorsqu’elle est trop
basse, on observe des frissons
(contractions musculaires
rapides) et une
vasoconstriction des vaisseaux
périphériques.

Il existe d’autres exemples de rétrocontrôles: glycémie, pH, pression sanguine,..

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2. Homéostasie cellulaire

2.1 La membrane: interface

Le membrane plasmique est une bicouche lipidique: elle présente une perméabilité
sélective:

Elle est perméable au gaz, aux petites


molécules polaires non chargées, aux
molécules lipophiles et à l’eau (dans
une certaine mesure).

Cependant, elle est imperméable aux


petites molécules polaires chargées,
aux ions et aux grosses molécules
polaires non chargées.

Le corps est constitué principalement d’eau (60%), de graisses, de protéines et de


minéraux.

En ce qui concerne les fluides du corps, nous avons:


- ⅔ de fluides intracellulaires (⇒ liquide intracellulaire)
- ⅓ de fluides extracellulaires (⇒ liquide interstitiel et plasma)

Il existe un déséquilibre chimique des compartiments liquidiens:

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2.2 Osmose et tonicité

L’osmose correspond à un mouvement d’eau à travers une membrane en réponse


à un gradient de soluté.

L’équation de Jacobus Van t’Hoff (Nobel chimie 1901) permet de calculer la pression
osmotique:

L’osmolarité correspond au nombre de


particules en solution
➔ 6mM de glucose = 6mOsm
➔ 6mM de NaCl ≃ 12mOsm car se dissocie en Na​+ et Cl​- (i = 2), toutefois la
dissociation n’est pas parfaite (θ = 0,93)!

Le NaCl est le saccharose ne peuvent pas diffuser car la membrane leur est
imperméable: seul l’osmose est possible ⇒ on trouve du côté droit 20mOsm et du
côté gauche 10mOsm ⇒ il y a un mouvement d’eau vers la droite.

En fonction de l’osmolarité, on parle de isosmotique, hyperosmotique et


hyposmotique (ex: 2mOsm est hyperosmotique par rapport à 1mOsm, etc…).

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La tonicité définit comment une
solution va affecter le volume
cellulaire. La tonicité dépend de la
perméabilité des solutés. En cas de
nez bouché, on injecte une solution
isotonique (“physiologique”) ou
hypertonique (“décongestionnant“ ⇒
encore mieux).

2.3 Diffusion

La diffusion correspond à un mouvement de molécules d’une zone à forte


concentration vers une zone à faible concentration. Elle s’applique aux molécules
non chargées, capables de traverser la membrane. Le mouvement des molécules
est aléatoire mais répond à un gradient de concentration. La diffusion s’arrête quand
la concentration est uniforme.

Elle est passive. La vitesse de diffusion dépend de la température (proportionnelle),


de la distance et enfin du poids moléculaire et de la taille:

Selon l’équation de Stokes - Einstein, la diffusion est inversement proportionnelle au


poids moléculaire et à la taille:
- La diffusion est inversement proportionnelle au radius de la molécule
- Il s’agit d’un mouvement Brownien, totalement aléatoire, dont la cinétique
dépend de la molécule mais aussi du milieu dans lequel elle évolue.

Certains facteurs influencent la diffusion à travers la membrane:


- taille de la molécule
- solubilité dans les lipides
- gradient de concentration
- surface d’échange

Loi de Fick​​: le flux de diffusion désigne le nombre de particules qui vont diffuser à
travers une surface donnée en un temps donné. Il est dépendant:
- du gradient de concentration entre l’extérieur et l’intérieur de la cellule (ΔX)
- du coefficient de perméabilité (ΔP) qui englobe la solubilité, la taille de la
molécule, la surface d’échange et la distance à parcourir.

Lorsque le gradient de concentration est nul, le flux


de diffusion est nul ⇒ c’est le gradient qui détermine
principalement la capacité d’une molécule à diffuser.

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2.4 Forces de Starling

Le plexus capillaire correspond à une zone d’échange entre le plasma et le liquide


interstitiel. Pour rappel, il existe un déséquilibre chimique des compartiments
liquidiens. En ce qui concerne le fluide extracellulaire, il y a beaucoup moins de
protéines dans le liquide interstitiel que dans le plasma. Les principales protéines
plasmatiques sont:

- albumine (60%)
- (immuno)globulines (35%) ⇒ anticorps
- fibrinogène (4%) ⇒ coagulation

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Le capillaire permet la
diffusion de la plupart des
particules sauf les grosses
protéines plasmatiques. Les
cellules sanguines ne
peuvent pas passer non
plus.

Puisque le plasma est beaucoup plus riche en protéines que le liquide interstitiel et
qu’elles ne peuvent pas passer le capillaire, il existe une pression osmotique des
protéines (πp): c’est la pression oncotique. Elle est constante tout le long du
capillaire (25mm Hg). Il y a cependant quelques protéines dans le milieu interstitiel
générant une pression oncotique (π​i​) d’environ 3mm Hg.

Le système circulatoire est un gradient de pression hydrostatique.

Il existe donc une pression hydrostatique exercée par le capillaire (P​C​) sur le liquide
interstitiel, elle est plus forte du côté artériel (35mm Hg) que du côté veineux (15mm
Hg). La pression hydrostatique du liquide interstitiel est nulle.

Il y a donc une confrontation entre la pression hydrostatique et oncotique ⇒ la plus


grande définit le mouvement d’eau.

Au début du capillaire (artère): la pression hydrostatique est plus forte que la


pression oncotique ⇒ tendance à ce que l'eau sorte vers le liquide interstitiel
(filtration). Par la suite, puisque la pression hydrostatique a diminué (au niveau des
veines), la pression hydrostatique est faible par rapport à la pression oncotique ⇒
tendance à ce que l'eau rentre dans les capillaires (réabsorption).

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L’équation de Starling décrit ce phénomène:

● Le syndrome de Kwashiorkor

Ce syndrome est caractérisé par des oedèmes (accumulation d’eau dans les tissus)
et ascites (épanchement de liquide dans la cavité péritonéale). Il s’explique par une
carence alimentaire en protéines, réduisant la concentration en protéines
plasmatiques et donc la pression oncotique. On observe donc au début du capillaire
une filtration plus importante, et à la fin du capillaire une réabsorption plus faible ⇒
le liquide “sort” vers les tissus.

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● Oedème de Quincke

C’est une urgence médicale absolue! Il peut être d’origine héréditaire ou allergique
(antibiotique, aliments,..). Il est caractérisé par la libération d’histamine qui modifie la
perméabilité des capillaires ⇒ permet le passage de protéines plasmatiques dans le
liquide interstitiel ⇒ baisse de la pression oncotique ⇒ le liquide “sort” vers les
tissus. Il faut alors administrer de la phényléphrine: c’est un agoniste adrénergique
(~ adrenaline).

● Oedème aigu du poumon

Il est caractérisé par une augmentation de la pression capillaire du côté veineux.


Lors d’une insuffisance cardiaque gauche (par exemple liée à une hypertrophie du
ventricule gauche), on observe une accumulation de sang au niveau de la veine
pulmonaire ⇒ il y a une augmentation de la pression capillaire du côté veineux.

La pression hydrostatique exercée par le capillaire du côté veineux sur le liquide


interstitiel monte à environ 20mm Hg, ce qui diminue la réabsorption.

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2.5 Transports membranaires

Les protéines membranaires permettent la communication entre l’intérieur et


l’extérieur de la cellule, à travers la membrane plasmique semi-perméable, il y en a 4
types:
- transporteurs membranaires
- récepteurs
- protéines structurelles
- enzymes

● Les transporteurs membranaires

Ils permettent le passage de molécules non liposolubles (ions, eau, AA, glucose,..) à
travers la membrane plasmique. Il y en a 3 types:
- pores
- canaux
- transporteurs

➢ Les pores: ce sont des conduits aqueux continus, ils sont toujours
ouverts.
➢ Les canaux: ce sont des conduits aqueux continus. Cependant, ils
peuvent être ouverts ou fermés, dépendamment de certains stimuli:
- chimique (ligand)
- électrique (V​m​)
- mécanique (traction ou force)
➢ Les transporteurs: ce sont des conduits aqueux non continus: il n’y a
aucune communication directe entre l’intérieur et l’extérieur. Ils
peuvent être de type uniport (transport d’un seul composé) ou bien
effectuer du co-transport (symport et antiport).

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Les pores et canaux sont généralement constitués d’un ensemble de monomères
dans la membrane délimitant un espace creux, permettant le passage de molécules.

Les aquaporines sont des pores situés dans la membrane. Ils sont délimités par 4
sous-unités identiques (homotétramère). Chaque monomère est constitué de 8
hélices transmembranaires. Ces pores permettent une diffusion simple de l’eau, ce
qui facilite le processus d’osmose et notamment la réabsorption d’eau. Ils sont
recyclés et dégradés. Peter Agre a reçu un prix nobel en 2003 pour ses travaux sur
les aquaporines. Il en existe 12 isoformes dont:
- AQP1 (ubiquitaire)
- AQP2 (tube collecteur du rein)
- AQP3 et AQP4 (membrane basolatérale)
- AQP5 (production de salive et de larmes dans les glandes sécrétoires)

Les canaux ioniques peuvent être ouverts


ou fermés et sont électrogéniques: le
passage des ions génère un courant.
Ils possèdent un senseur qui détermine
leur activité. On observe des portes
d’activation et d’inactivation. Leur
sélectivité est déterminée par les acides
aminés présents dans le pore du canal.

Les canaux ioniques ligands-dépendants sont des canaux ioniques dont l’ouverture
est liée à la liaison d’un ligand.
C’est le cas du ​récepteur nicotinique (cholinergique): la liaison de 2 molécules
d’acétylcholine déclenche l’ouverture du pore du canal via un changement de
conformation moléculaire et permet le passage des ions (Na​+​ out to in; K​+​ in to out).

Le récepteur nicotinique est constitué de 5 sous-unités, c’est


un récepteur ionotrope. Il est essentiel dans la jonction
neuro-musculaire.

Le curare est un antagoniste compétitif de l’acétylcholine: il


occupe le site de liaison du récepteur sans transmettre de
signal. Le curare bloque la transmission du signal nerveux au
niveau de la plaque motrice musculaire. Il n’est pas absorbé
par voie orale ⇒ idéal pour la chasse. Le curare est un
myorelaxant dont l’effet est réversible (par augmentation de la
concentration en acétylcholine).

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Bioélectricité: ​les milieux intérieurs et extérieurs sont riches en molécules chargées
(conducteurs). Ils sont séparés par une membrane lipidique isolante qui agit comme
un condensateur (de chaque côté s’accumulent les charges). Les canaux et pores
permettent le passage d’ions, ce sont des conducteurs ohmiques ou résistance (une
résistance correspond à l’endroit où le courant va passer).

La membrane plasmique est donc


considérée comme un circuit
comprenant une résistance et un
condensateur en parallèle.

Le ​patch clamp est une technique électrophysiologique d’enregistrement des


courants ioniques transitant à travers les membranes cellulaires. Elle consiste à
mettre une pipette en verre (constitué d’un milieu conducteur et d’une électrode
amplifiant le signal) en contact avec une membrane cellulaire. Lorsqu’on impose un
potentiel membranaire d’environ -40mV que certains canaux sodium s’ouvrent.

Il y a donc des ​canaux ioniques


voltage-dépendant​​, par exemple le Na​V​,
qui à un certain potentiel s’ouvre, puis
s’inactive et enfin se ferme. L’activation est
très rapide et l’inactivation est rapide.

Chaque canal ionique voltage-dépendant


possède un potentiel d’activation propre,
une vitesse propre, une affinité pour un
ion particulier et des propriétés d’activation
et d’inactivation propres.

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La tétrodotoxine (TTX) est un inhibiteur des canaux Na​V ⇒ elle se fixe au niveau du
pore du canal et empêche physiquement l’accès du pore aux ions ⇒ empêche la
transmission du signal nerveux. La dose létale médiane ou LD​50 correspond à
5 µg/kg (mort par asphyxie).

En ce qui concerne le canal potassique voltage-dépendant (K​V​), “l'échelle” du


courant est différente et l’activation est plus lente. On observe également sur
graphique que le courant va dans l’autre sens: le potassium étant plus concentré à
l’intérieur de la cellule, l’ouverture de ces canaux induisent une sortie de potassium
(contrairement au sodium qui lui rentre dans la cellule).

Pour sentir des différences de température, l’organisme possède des ​canaux


ioniques ​thermosensibles (canaux TRP) qui peuvent s’ouvrir à une certaine
température, source d’information pour le cerveau. Ce sont des canaux cationiques
(calcium et sodium), ils sont présents sur les terminaisons nerveuses afférentes de
l’épiderme. Ces canaux présentent des un seuil d’activation spécifique pour un
range de température, ils peuvent s’ouvrir suite à la liaison de certains ligands
chimiques ( ⇒ explique pourquoi la menthe donne un aspect “froid” et le piment un
aspect “chaud”).

Il existe également des ​canaux ioniques mécanosenseurs​​. C’est le cas des


canaux Piezo 1: ce sont des mécanosenseurs directs ⇒ ils s’ouvrent en réponse à
une déformation mécanique de la membrane et permettent l’entrée de cations
(calcium et sodium).

En réponse à une contrainte mécanique trop importante, les canaux Piezo des
chondrocytes s’ouvrent et permettent l’entrée massive de calcium. L’augmentation
massive de calcium déclenche le mécanisme de mort cellulaire programmée
(apoptose). L’inhibition de Piezo avec la toxine GsMTx4 réduit l’apoptose des
chondrocytes.

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Les ​transporteurs associés à une diffusion
facilitée se réarrangent pour permettre le passage
des molécules.

La diffusion facilitée va être limitée par le nombre


de sites de liaison pour le ligand et obéit donc à la
loi de Michaelis-Menten:
[S] correspond à
la concentration
en soluté.

Km = [S] à V​max​/2

Le transport de glucose est associé aux transporteurs de glucose: GLUT.

Ce mécanisme permet l’absorption de tout le glucose par la cellule. Le G6P formé


est stocké en glycogène ou utilisé pour la glycolyse.

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Il existe plusieurs types de transporteurs GLUT:
- GLUT 2 (foie) présente une faible affinité pour le glucose ⇒ il permet de
sentir les déviations de concentration en glucose car l’entrée de glucose
dépend ici du taux de glucose sanguin (Km = 15mM)
- GLUT 3 (cerveau) et GLUT 4 (muscles) présentent une haute affinité pour le
glucose: le transporteur fonctionne à son activité maximale même avec de
faibles concentrations en glucose. Cette grande affinité permet la fourniture
de glucose aux cellules musculaires et nerveuses en priorité (Km 3 = 1,5mM
et Km 4 = 6mM).

Le ​transport actif requiert de l’énergie pour déplacer les molécules à l’encontre de


leur gradient de concentration. On parle de:
- transport actif primaire (direct) ⇒ requiert l’hydrolyse d’ATP
- transport actif secondaire (indirect) ⇒ requiert une source d’énergie
potentielle

Un exemple de transport actif primaire est la pompe à sodium Na/K ATPase (Jens
Skou ⇒ prix nobel de Chimie 1997).

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Un exemple de transport actif secondaire est le ​cotransporteur sodium/glucose​​,
notamment au niveau du rein et de l’intestin.

Le sodium extracellulaire [high]


se lie au cotransporteur
sodium/glucose. Le gradient de
sodium est dirigé vers la cellule. Le
sodium diffuse dans le sens de son
gradient électrochimique.

La liaison du sodium fait apparaître


un site à haute affinité pour le
glucose qui vient se fixer sur le
co-transporteur.

La liaison du glucose change la


conformation du co-transporteur,
qui se ferme à l’extérieur et s’ouvre
vers l’intérieur.

Le sodium diffuse dans le cytosol


ou sa concentration est faible. Ce
faisant, le site de liaison au glucose
redevient un site à faible affinité, le
glucose est libéré dans la cellule
où sa concentration est faible.

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Le ​transport épithélial de glucose est caractérisé de
plusieurs étapes:
- Entrée du glucose grâce à un transport actif
secondaire localisé à la membrane apicale
(gradient Na+ et co-transporteur
sodium/glucose)
- Le glucose sort via des transporteurs Glut
localisés sur la membrane basolatérale
- L’élévation de Na+ est contrebalancée par un
transport actif primaire situé sur la membrane
basolatérale (pompe à sodium)
- Le potassium est recyclé via des canaux
potassium

2.6 Potentiel de membrane

L’axone géant du calamar est un modèle clé dans le développement de la


physiologie moderne. L’axone n’est pas myélinisé mais son gros diamètre permet de
transmettre rapidement l’influx nerveux. Dans cet axone géant de calamar, on a pu
mesurer une différence de électrique entre l’extérieur et l’intérieur de la cellule (qui
sont électriquement neutres): la membrane est donc polarisée.

Cette différence de potentiel est négative: l’intérieur de la cellule possède plus de


charges négatives que l’extérieur (principalement en raison des protéines présentes
sous forme d’anions). Chaque type cellulaire possède un potentiel de repos qui lui
est propre. La valeur du potentiel de repos va aussi déterminer leur seuil
d’excitabilité.

L’expérience d’Hodgkin et Katz a pu déterminer l’influence de [K]​out sur le potentiel


de repos: l’augmentation de [K]​out diminue V​m (dépolarisation). Le gradient de
concentration des ions contribue donc à établir le V​m​.

NB: passer de -60mV à -40mV est une diminution du Vm ⇒ c’est une dépolarisation.

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Origine du potentiel de membrane​​: on observe ici une cellule artificielle. Elle
présente un équilibre osmotique mais un déséquilibre chimique. Les milieux intra- et
extracellulaires sont électriquement neutres. Dû à la présence de canaux, certaines
substances (ici, le potassium) peuvent diffuser selon leur gradient de concentration
impliquant la formation d’un gradient électrique. Un équilibre est atteint lorsque le
flux de diffusion vers l’extérieur de la cellule est égal au flux répondant au gradient
électrique dirigé vers l’intérieur de la cellule.

Le ​potentiel d’équilibre est la valeur du potentiel de membrane à laquelle la force


électromotrice s’opposera à la force de diffusion et ne permettra plus de mouvement,
même si les canaux sont ouverts.

- force électromotrice ⇒ force générée par le gradient électrique


- force de diffusion ⇒ force générée par le gradient chimique

Le potentiel de membrane correspond à la combinaison du gradient de


concentration ainsi que de la perméabilité membranaire pour chaque ion (équation
de Goldman-Hodgkin-Katz).
P relative représente la
tendance à ce que les canaux
soient ouverts au repos.
V​m est principalement contrôlé
par le potassium:

⇒ sa perméabilité élevée au repos fait que V​m​ se rapproche de E​potassium​.

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La Na/K ATPase maintient les gradients de concentration et contribue au potentiel
de membrane. La pompe est électrogénique: elle expulse 3 ions Na et fait entrer
deux ions K…

La ​sécrétion d’insuline​​: interplay entre le transport de glucose et V​m​: lors de


l’ingestion de glucose, [ATP] devient importante ce qui provoque la fermeture des
canaux potassium ATP-dépendant (ouverts au repos). Il y a donc une diminution de
la perméabilité relative au potassium ⇒ la cellule se dépolarise légèrement ⇒
ouverture des canaux Ca​V qui laissent entrer beaucoup d’ions calcium dans la
cellule. La cellule est alors fortement dépolarisée ce qui provoque l’exocytose de
vésicules contenant l’insuline.

Le ​diabète néonatal ​est une


mutation dans une sous-unité du
canal K​ATP​: cette mutation
maintient le canal dans un état
ouvert, même en présence
d’ATP ⇒ la cellule n’est pas
dépolarisée ⇒ les canaux calcium voltage-dépendant ne s’ouvrent pas et l’insuline
ne peut pas être sécrétée. Cette forme de diabète est très rare. Il ne faut pas la
confondre avec le diabète de type 2 (lié à notre alimentation).

3. Communication intercellulaire

3.1 Potentiel d’action

Le neurone est une cellule excitable capable de transmettre des signaux. Il y a


plusieurs types de neurones: ils ont des fonctions différentes. La fente synaptique
fait toujours 20nm.

Les potentiels gradués sont proportionnels à l’amplitude et à la durée du stimulus. Ils


peuvent être dépolarisants ou hyperpolarisants. Ils voyagent dans toutes les
directions et leur amplitude décroît proportionnellement avec la distance. Il en existe
3 types:
- potentiel récepteur (ligand, mécanique)
- potentiel post-synaptique (ligand)
- potentiel de plaque motrice (ligand)

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Les ​récepteurs GABA (canaux chlore) induisent des potentiels gradués inhibiteurs:
l’entrée d’ions chlore hyperpolarise le neurone ⇒ effet inhibiteur. Les barbituriques
sont des agonistes du récepteur GABA (suicide assisté, traitement épilepsie).

Les potentiels gradués peuvent


s’additionner ou se soustraire: c’est la
sommation spatiale.

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Il est important de comprendre que le potentiel d’action est unidirectionnel grâce à la
période réfractaire.

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- espaces mauves ⇒ couverts par cellule de Schwann ⇒ myéline
- espaces verts ⇒ pas de myéline ⇒ noeuds de ranvier

La conduction saltatoire
permet une propagation
rapide du potentiel d’action
sur de longues distances
(saltatoire < saltare: qui
saute).

La myéline agit comme un isolant électrique: résistance très élevée, pas de fuite
d’ions. Au niveau des noeuds de ranvier, on trouve des canaux ioniques ⇒
régénération du potentiel d’action.

La perte de myéline induit


des fuites de courant, ce qui
ralentit la propagation du
potentiel d’action.

Plusieurs pathologies y sont associées (sclérose en plaques, neuropathie


diabétique, syndrome Guillain-Barré, maladie de Fabry,..).

La ​synapse chimique est une zone d’excitation électrochimique, il y a plusieurs


étapes:
1. Signal électrique (dépolarisation)
2. Ouverture de canaux Ca​V
3. Fusion des vésicules synaptiques
4. Relargage et diffusion des neurotransmetteurs
5. Liaison du neurotransmetteur sur son récepteur (signal chimique)

En ce qui concerne le recyclage, les neurotransmetteurs peuvent:


- être réincorporés dans la terminaison présynaptique ou dans des cellules
gliales via un transporteur
- être dégradés par des enzymes présents dans la fente synaptique
- diffuser en dehors de la fente synaptique et se retrouver dans la circulation
(⇒ neurohormones)

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Exemple de l’acétylcholine:

1. L’acétylcholine est synthétisée


par un enzyme à partir de choline et
d'Acétyl CoA
2. Elle peut être dégradée par
des acétylcholinestérases dans la
fente synaptique
3. La choline est réincorporée via
un co-transporteur au sodium
4. La choline recyclée va
permettre de synthétiser plus
d’acétylcholine

Chaque neurotransmetteur a des protéines impliquées différentes. Les inhibiteurs de


l’acétylcholinestérase sont utilisés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer ou
encore pour réverser un blocage neuromusculaire (curare).

TABLEAU DE SYNTHÈSE

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Potentiel d’action cardiaque​​: les cellules musculaires cardiaques sont des cellules
excitables: leur potentiel d’action se déclenche rapidement mais elles se repolarisent
plus lentement.

Le courant funny est un générateur du courant pacemaker ⇒ entrée de cations en


réponse à une hyperpolarisation (canaux HCN) ⇒ ce sont les seuls courants
sodiques qui s’activent suite à une hyperpolarisation.

L’ECG ou électrocardiogramme est un test qui mesure la propagation des potentiels


d’action dans le tissu cardiaque.

3.2 Perception sensorielle

Types de neurones:

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Types de récepteurs et stimulis sensoriels:

Les terminaisons sensorielles sont des structures capables de reconnaître un


“message spécifique” (médiateur ou stimulus) et d’en opérer la traduction en un
signal électrique.

Le pouvoir séparateur​​ va dépendre:

- de la densité de neurones sensoriels


- de leurs connexions aux neurones secondaires afférents (1 neurone
secondaire pour chaque neurone sensoriel individuel >< un neurone
secondaire intégrateur)
- du chevauchement du champ d’excitation

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Codage de l’amplitude du
stimulus​​:

Une augmentation de l’intensité du


stimulus se traduit par une
augmentation du potentiel récepteur
(potentiel gradué). Ce potentiel
récepteur se propage jusqu’à la
zone de déclenchement où, s’il
dépasse la valeur seuil, il génère un
potentiel d’action.

Une augmentation de l’intensité du


stimulus est associé à une
augmentation de la fréquence des
potentiels d’action, ce qui se traduit
par une sécrétions plus importante
des neurotransmetteurs.

Exemple des barorécepteurs sanguins ⇒ au repos, le sang exerce une pression


hydrostatique qui fluctue avec le cycle cardiaque et génère des potentiels d’actions
au niveau de barorécepteurs (sinus carotidien et aorte). Une augmentation brusque
de la pression artérielle moyenne va augmenter la fréquence des potentiels d’action
générés par ces barorécepteurs et activer une boucle homéostatique. L’inverse se
produit si la pression artérielle chute.

Adaptation aux stimulus: récepteurs toniques et phasiques:

L’accommodation est un
mécanisme physiologique
qui favorise la détection
des changements afin de
ne pas percevoir en
permanence les
stimulations sensorielles
(ex: vêtements).

Les récepteurs toniques renseignent sur l’intensité du stimulus et sur sa durée tandis
que les récepteurs phasiques traduisent les variations du stimulus en fonction du
temps.

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Anesthésie locale​​: consiste en un blocage de la transmission du signal sensoriel au
niveau axonal ⇒ agit en ciblant les canaux Na​V​. Les opiacés agissent au niveau
postsynaptique dans le SNC.

On peut aussi anesthésier avec d’autres agents, comme la lidocaïne. On y ajoute de


l’épinéphrine qui induit une vasoconstriction locale ⇒ modification de la
biodisponibilité de la lidocaïne (fraction d’une dose qui atteint la circulation
sanguine).

3.3 Introduction à la communication intercellulaire

Les ​jonctions GAP sont constituées de canaux intercellulaires: 2 connexons, un sur


chaque cellule, s’associent pour former un canal intercellulaire. Chaque connexon
est constitué d’un assemblage de connexines. Ce sont des canaux, car ils peuvent
s’ouvrir et se fermer (≠ pore). Ces canaux laissent passer les ions (électrogéniques)
et les petites molécules. Ils sont présents dans toutes les cellules sauf dans les
cellules musculaires squelettiques et les cellules mobiles (spermatozoïdes, cellules
sanguines). Les synapses électriques sont constituées de jonctions GAP.

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Les ​jonctions intercellulaires ont un
rôle structurel (synapse, endothélium,..).
Elles permettent la transmission de
signaux intracellulaires (ex: formation
vaisseaux sanguins). Elles peuvent
induire une modification du phénotype
cellulaire (ex: intravasation des
lymphocytes). Elles permettent une
transmission des forces (ex: cellules
endothéliales et flux sanguin).

Les ​jonctions intercellulaires​​, via les cadhérines, principalement, stabilisent la


formation de la synapse et maintiennent une distance correcte entre les deux
neurones ⇒ les synapses chimiques ont une distance de 20nm.

Une onde de choc associée à une explosion “cisaillerait” les jonctions intercellulaires
au niveau de la synapse ⇒ perte de connexions neuronales suivis de symptômes
variés: migraines, troubles moteurs et de l’élocution, épilepsie, troubles du
comportement,...

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Exemple des lymphocytes:

1. Les lymphocytes n’interagissent pas directement avec les cellules


endothéliales
2. Inflammation: en réponse à des cytokines, les cellules endothéliales
expriment des sélectines et ICAM sur leur surface
3. Les lymphocytes expriment un récepteur pour les sélectines: ils vont
pouvoir “rouler” sur les cellules endothéliales
4. Ceci active des intégrines à la surface du lymphocyte
5. Les intégrines activées interagissent avec ICAM ⇒ adhésion forte
6. Les lymphocytes interagissent ensuite avec des protéines de jonction
endothéliales ⇒ modifient la perméabilité capillaire
7. Le lymphocyte peut entrer dans l’espace interstitiel et agir localement

La signalisation ​autocrine​​ définit un effet du stimulus sur la cellule qui le génère.

La ​signalisation paracrine est une


propagation du stimulus par diffusion aux
cellules adjacentes (ex: NO libéré par
l’endothélium qui va induire une relaxation du
muscle lisse; histamine libérée en cas
d’inflammation qui va agir sur les cellules
endothéliales).

Les signalisations paracrine et autocrine sont des signalisations locales.

29
La ​signalisation endocrine est une signalisation à distance. La cellule endocrine va
sécréter une hormone (ex: insuline par la cellule β du pancréas). Cette hormone va
se retrouver dans la circulation sanguine et circuler dans tout l’organisme
(distribution systémique). L’hormone ne va exercer son effet que si et seulement si la
cellule cible exprime un récepteur pour cette hormone (ex: récepteur à l’insuline).

Tandis que les neurotransmetteurs diffusent dans la fente synaptique (effet


paracrine), les neurohormones diffusent dans le sang et agissent sur des cellules
éloignées (effet endocrine).

3.4 Récepteurs membranaires et transduction du signal

● Voie de signalisation associée aux récepteurs intracellulaires

Cette voie concerne les hormones


lipophiles: stéroïdes (testostérone)
et thyroïdiennes. Le récepteur est
un facteur de transcription
(translocation dans le noyau). La
réponse est lente ⇒ transcription
de gènes (jours) qui vont modifier
le phénotype de la cellule en
modifiant l’expression de protéines

La testostérone est une hormone stéroïdienne. Son récepteur est le récepteur aux
androgènes. La testostérone induit la transcription de gènes impliqués dans la
biogenèse musculaire et inhibe la formation de cellules adipeuses.

30
● Voie de signalisation associée aux récepteurs membranaires

Les molécules
hydrophiles se fixent sur le domaine extracellulaire d’un récepteur membranaire. Ces
récepteurs activent une voie de signalisation intracellulaire qui va transmettre et
amplifier le signal. Ce signal peut médier une réponse intracellulaire rapide et/ou une
réponse lente impliquant la transcription de gènes via l’activation d’un facteur de
transcription.

Les ​protéines kinases permettent la transmission du signal, elles peuvent


phosphoryler d’autres protéines (sur des résidus sérine, thréonine et tyrosine). La
phosphorylation d’une protéine altère sa fonction.

Les résidus tyrosine sont phosphorylés par des tyrosine kinases tandis que les
résidus les résidus sérine et thréonine sont phosphorylés par des sérine/thréonine
kinases. Les protéines kinases contrôlent la majorité des processus cellulaires
(synthèse des protéines, transcription, transport intracellulaire, contraction
musculaire,...).

31
Il existe différents types de récepteurs membranaires:

➢ Récepteur enzymatique: tyrosine kinase

Le récepteur possède un site de liaison au ligand extracellulaire et un domaine


kinase intracellulaire. La liaison du ligand induit la dimérisation du récepteur.

Cela active le domaine kinase qui va phosphoryler les résidus tyrosine du récepteur
adjacent (autophosphorylation croisée). Ces résidus phosphorylés vont permettre le
recrutement de protéines intracellulaires effectrices.

Le récepteur à l’insuline est de type tyrosine kinase, il est surtout exprimé dans les
cellules musculaires et adipeuses. Son activation déclenche l’incorporation de Glut-4
(haute affinité) à la membrane, ce qui va faire baisser la glycémie (rentrée de
glucose dans la cellule). En outre, il active des voies de signalisation qui vont
promouvoir la synthèse de glycogène.

32
➢ Récepteur enzymatique: récepteurs au TGF-β (transforming growth factor)

Le ligand (TGF-β) vient se lier au récepteur alk5


(sérine-thréonine-kinase), avec un corécepteur
(TGFBRII) ⇒ entraîne la phosphorylation de
Smad2/3 ce qui entraîne sa translocation dans le
noyau (facteur de transcription). TGF-β est impliqué
dans la fibrose.

➢ Récepteur enzymatique: Notch

Un certain ligand, présent sur une autre cellule se lie à Notch ⇒ entraîne un clivage
protéolytique du récepteur Notch. Le domaine intracellulaire de Notch (NICD ⇒
Notch IntraCellular Domain) est un facteur de transcription. Ce récepteur est
impliqué dans l’embryogénèse.

➢ Récepteurs couplés aux protéines G

Tous les récepteurs couplés aux protéines G sont constitués de 7 domaines


transmembranaires. Une protéine G (constituée de 3 sous-unités: Gα , β et γ) est
fixée au récepteur quand elle est inactive (liée avec un GDP).

La liaison du ligand induit l’échange du GDP avec du GTP, ce qui induit la scission
de la protéine G en 2 complexes: Gα-GTP et β-γ qui lui reste à la membrane. Ces
molécules vont activer des transducteurs du signal. Les ligands peuvent être variés:
hormones, neurotransmetteurs, molécules organiques (dont molécules odorantes,
molécules associées au goût, …), photons. ​Plus de 800 gènes codent pour un
récepteur couplé aux protéines G… 32 gènes codent pour l’une des 3 sous-unités
de la protéine G… ~ 10 prix Nobel…

33
Protéines G: seconds messagers

34
La ​perception du goût lié au sucré, amer et umami sont dus à des ligands pour des
récepteurs couplés à des protéines G.

La liaison d’une molécule “sucrée”,


“amère” ou “umami” déclenche
l’activation d’une protéine G qui va
activer la PLC, dégrader le PIP2 en
DAG et IP3. L’IP3 se lie à son
récepteur au niveau du réticulum
sarcoplasmique, ce qui permet la
libération de calcium. Cette brusque
augmentation de la concentration
cytosolique en calcium déclenche
l’ouverture des canaux Panx1,
induisant la diffusion d’ATP dans
l’espace extracellulaire.

35
➢ Modulation de l’activité des canaux ioniques par des ligands

TABLEAU RÉCAPITULATIF DES SECONDS MESSAGERS

36
● Régulation des voies de signalisation

Un ligand chimique peut avoir différentes réponses. Les réponses cellulaires vont
être conditionnées par le type de récepteur mais aussi par l’identité des facteurs
intracellulaires qui vont transmettre et amplifier le signal.

Le ​recyclage et la dégradation du complexe ligand-récepteur sont rendus


possibles grâce à l’​endocytose​​:
Les récepteurs sont incorporés
dans des « microdomaines » de
la membrane plasmique.

L’activation du récepteur induit


sa relocalisation dans un « puit
» tapissé par des protéines de
clathrine.

Ce puit va ensuite former une vésicule intracellulaire, capturant les récepteurs


usagés à l’intérieur de la cellule, déclenchant le processus d’endocytose.

37
Régulation des récepteurs​​: L’activation du récepteur suite à la liaison de l’agoniste
induit l’activation de la protéine G mais aussi le recrutement de GRK, une kinase.
GRK va phosphoryler certains acides aminés du récepteur, permettant le
recrutement de la beta-arrestin, protéine qui va recruter les récepteurs au sein de
puits enduits de clathrine. S’ensuit la formation d’une vésicule d’endocytose qui va
internaliser le récepteur. Le ligand va se séparer du récepteur sous l’action
d’enzymes présents dans la vésicule 2 possibilités existent pour ce récepteur
internalisé:

- soit il est envoyé dans le


lysosome et est dégradé

- soit il est recyclé à la


surface, prêt à être
stimulé à nouveau

3.5 Réflexes

Il existe 2 types de réflexes:


- nerveux
- endocrines

38
● Réflexes nerveux

La réponse est automatique, involontaire, d'une structure ou d'un organisme vivants


à la stimulation d'un récepteur déterminé.

39
● Réflexes neuro-endocrines

La ​lactation​​ est un exemple de réflexe neuro-endocrine:

40
● Réflexes endocrines

La ​régulation de la calcémie​​ est un réflexe endocrine:

La ​régulation de la glycémie est un autre


exemple de réflexe endocrine: le récepteur au
glucagon est un récepteur couplé à une
protéine G​αs contrôlant l’activité de l’adénylate
cyclase. Ce récepteur est également activé
par l’adrénaline. La synthèse d’AMPc active la
PKA qui va activer une voie de signalisation
menant à la dégradation du glycogène.

Le glucagon est une hormone sécrétée par


les cellules alpha du pancréas déclenchant la
dégradation du glycogène et la libération du
glucose. L’insuline est une hormone sécrétée
par les cellules bêta du pancréas,
déclenchant la translocation de transporteurs
GLUT à la surface de la cellule. Cela promeut
le stockage du glucose sous forme de
glycogène.

41
4. Physiologie musculaire

4.1 Structure des muscles

Il existe 3 types de muscles:

Ces 3 types de muscles sont différenciés par leur ultrastructure cellulaire.

● Muscles striés squelettiques

Ils sont constitués de longues fibres (cellules) musculaires plurinucléées (fusion de


cellules musculaires isolées et mononucléées) constituées de nombreuses unités
contractiles: les sarcomères. Chaque cellule agit indépendamment des autres: il n’y
a pas de connexions entre les cellules. Pour se contracter, les fibres ont besoin d’un
stimulus externe.

Les tubules T sont des invaginations de la membrane sarcoplasmique qui


permettent la propagation du potentiel d’action au sein de la fibre.

Le réticulum sarcoplasmique permet le stockage du calcium intracellulaire.

L’interface entre le motoneurone et la fibre musculaire est appelée plaque motrice.

42
● Muscle strié cardiaque

Il est composé de courtes fibres musculaires mononucléées constituées de


nombreuses unités contractiles: les sarcomères, reliées entre-elles par des jonctions
adhérentes et des jonctions GAP. Ces cellules sont coordonnées et n’ont pas besoin
de stimulus: l’automaticité est assurée par le système pacemaker ⇒ pas de plaque
motrice mais couplage électrique via les jonctions GAP.

● Muscle lisse

Les cellules musculaires lisses ont des mitochondries, jonctions GAP,... On trouve
également les corps denses et plaques denses.

Il y a une certaine striation longitudinale


(mais différente de celle des muscles
squelettiques).

Les corps denses sont des points


d'ancrage pour les filaments
intermédiaires (protéines ayant
principalement un rôle architectural ⇒
structure). Entre 2 corps denses, on
trouve l'actomyosine qui permet la
contraction ⇒ rapprochement des corps
denses ⇒ excès de membrane qui
ressort.

Les jonctions GAP ont une importance capitale dans l’activité péristaltique ( activité
contractile coordonnée permettant la progression d’un contenu au sein d’une cavité)
⇒ tube digestif et certains vaisseaux sanguins.

● Structure moléculaire

➢ Filaments épais: myofilaments de myosine

Il y a environ 300 molécules de myosine. La


myosine est constituée de 2 longues chaînes
entrelacées avec chacune une tête globulaire,
formant un angle avec la chaîne (“club de golf”). Il
y a 4 sous-unités légères et 2 sous-unités
lourdes.

43
➢ Filaments fins: myofilaments d’actine

On observe 2 filaments d’actine (actine F) constitués de monomères d’actine (actine


G). Une extrémité s’assemble tandis qu’une autre se désassemble. Des filaments de
tropomyosine masquent les sites de liaison à la myosine. Il y a 3 molécules de
troponin régulant la structure du myofilament fin.

Les ​troponins sont des protéines régulatrices du couplage


acto-myosine.

Le calcium permet l’interaction actine-myosine. En absence de


calcium, il n’y a pas d’interaction directe car les sites de liaison à la
myosine sur l’actine ne sont pas exposés.

44
La contraction résulte d’un raccourcissement du sarcomère consécutif au glissement
des filaments fins en réponse au coup de force des têtes de myosine. Les filaments,
eux-mêmes, ne raccourcissent pas (la bande A ne change pas,..).

4.2 Couplage excitation-contraction

La plaque motrice correspond à l’interface entre la fibre musculaire et le


motoneurone. Les récepteurs nicotiniques génèrent un potentiel de plaque motrice
qui va éventuellement donner naissance à un potentiel d’action se propageant à
travers les tubules T (⇒ invaginations de la membrane).

● Couplage excitation-contraction dans le muscle squelettique

45
46
● Couplage excitation-contraction dans le muscle cardiaque

Dans la cellule musculaire


cardiaque, le potentiel d’action se
prolonge en conséquence de
l’entrée de calcium via les canaux
calcium voltage-dépendant.

● Couplage excitation-contraction dans le muscle lisse

47
Au niveau du muscle lisse, on observe un couplage électromécanique (canaux
calciques voltage-dépendant ⇒ potentiel d’action) et pharmacomécanique (lié à
l’activité de récepteurs ⇒ protéines G).

4.3 Biomécanique et contrôle de la contraction du muscle lisse

● Rôle des facteurs endothéliaux et rôle du NO

Le sang exerce en permanence une force de frottement (shear stress) sur les
cellules endothéliales.

La valeur du shear stress (forces de frottement) est directement proportionnelle à la


vitesse du sang et inversément proportionnelle au diamètre du vaisseau.

48
Il existerait un set point pour le shear stress, qui contrôlerait le diamètre des
vaisseaux sanguins en réponse à un changement de vélocité du sang. Si le flux de
sang augmente, le vaisseau va se dilater (transitoire) ou se remodeler (permanent)
pour revenir à sa valeur du shear stress initiale.

L’augmentation du shear stress ou la stimulation des cellules endothéliales avec des


agonistes chimiques induit une augmentation de la concentration en calcium
intracellulaire. Le calcium va se lier à la calmodulin. Ici, le complexe
calcium-calmodulin va activer le NO synthase, qui catalyse la formation de
monoxyde d’azote (NO), à partir de L-arginine et d’oxygène. Le NO est un gaz, il
diffuse librement à travers la membrane plasmique pour exercer ses effets sur les
cellules avoisinantes.

Le NO diffuse librement à l’intérieur des cellules musculaires lisses des vaisseaux où


il va stimuler une guanylate cyclase catalysant la synthèse de GMPc à partir de GTP
(analogue à la synthèse d’AMPc). Le GMPc active la PKG qui va ensuite
phosphoryler divers substrats dont:
- les canaux calcium voltage-dépendant ⇒ réduction de l’entrée de calcium
(inhibition)
- la MLPC ⇒ diminution de la phosphorylation de la myosine ⇒ activation
- le récepteur à l’IP3 ⇒ inhibition de la sortie de calcium du réticulum
sarcoplasmique
- le phospholamban ⇒
augmentation de la
recapture du calcium du
réticulum sarcoplasmique

Conséquences: il y a moins de
calcium intracellulaire ⇒ moins
de myosine phosphorylée ⇒
relaxation.

49
● Contrôle de l’érection

50
5. Physiologie de la salivation

Tous les jours, notre corps produit plus d’un litre de salive. La salive a plusieurs
fonctions:
- digestion
- gustation
- tampon (pH) ⇒ neutralise l’acidité des aliments
- lubrification
- protection microbienne

Les glandes salivaires sont des glandes mixtes:


- cellules séreuses: production et sécrétion d’enzymes digestives (amylase) ou
régulant le pH (anhydrase carbonique); transport des IgA
- cellules muqueuses: production et sécrétion de mucus (mucins:
glycoprotéines)

Salive primaire isotonique ⇒ le sodium


et l’eau vont diffuser passivement à
travers les jonctions intercellulaire. Le
chlorure va, quant à lui, traverser la
cellule.
Sur la membrane basale, se trouve un cotransporteur sodium-potassium-chlorure,
non électrogénique. 2 ions chlorure vont être incorporés et les ions sodium et
potassium vont être recyclés par la pompe à sodium et les canaux de fuite. L’énergie
est fournie par le gradient électrochimique du sodium. Le chlore va ensuite être
expulsé, à l’encontre de son gradient de concentration, par le canal CFTR.
L’accumulation de sodium et chlorure dans la lumière de la glande va provoquer un
mouvement d’eau (osmose).
51
Canal CFTR:

Ce canal est présent dans la lumière des glandes muqueuses. Son activité est
contrôlée par l’ATP et une phosphorylation (PKA et PKC). Il expulse du chlore hors
de la cellule, à l’encontre du gradient de concentration. L’augmentation de
l’osmolarité déclenche l’osmose, ce qui va fluidifier le fluide sécrété par les glandes.
Sa mutation est associée à la mucoviscidose, une pathologie caractérisée par une
hyperviscosité des sécrétions épithéliales.

Production de salive finale, hypotonique et riche en HCO3:

L’anhydrase carbonique catalyse la synthèse de HCO3 - et H+ à partir de CO2 et


H2O. Le proton est expulsé dans le liquide interstitiel par un cotransporteur sodium
proton. Un co-transporteur Chlore-HCO3 présent sur la face apicale des cellules
recapte le Cl présent dans la lumière et expulse un ion HCO3 - .

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6. La matrice extracellulaire

Lorsque les cellules sont détachées de leur matrice extracellulaire, elles déclenchent
rapidement un processus de mort cellulaire programmée (apoptose). La matrice
extracellulaire a plusieurs fonctions:
- survie
- migration
- adhésion
- prolifération

Les cellules vivent dans ou sur de la matrice


extracellulaire. Il existe 3 types de matrices:
- membrane basale (collagène de type IV,
laminine)
- matrice interstitielle (collagène fibrillaire,
protéoglycans, élastine)
- matrice provisoire (fibrine, fibronectine)

● Intégrines: récepteurs membranaires à l’interface matrice-cellule

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Activation à double sens des intégrines:
1. Activation “inside-out”:

En réponse à un signal
intracellulaire envoyé par des
récepteurs membranaires, la talin
est recrutée et vient se fixer sur
le domaine cytoplasmique de la
sous-unité β. Cette interaction
induit un changement de
conformation du dimère qui se
déplie et peut maintenant
interagir avec un ligand externe
(fibrinogène ou collagène par
exemple).

Ce processus permet à la cellule d’initier une adhésion, de migrer à travers la


matrice (chimiotaxie) ou de réassembler la structure de la matrice extracellulaire.

2. Activation “outside-in”:

En présence de ligands en abondance, les


intégrines vont s’activer en changeant de
conformation et recruter des protéines du
cytosquelettes dont des kinases, qui vont
ensuite induire une cascade de signalisation
menant à des remodelages du cytosquelette
d’actine, l’activation de facteurs de
transcription menant à l’expression de gènes
ou la prolifération de la cellule.

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➢ La thrombasthénie de Glanzmann: mutation de l’intégrine α2β3:

Thrombasthénie de Glanzmann: maladie autosomale récessive ou auto-immune.


Cette maladie est consécutive à une déficience dans l’expression ou l’activité des
intégrines α2β3 exprimées à la surface des plaquettes.

Les patients présentent des saignements prolongés des muqueuses dont les
gencives. La morphologie et le nombre de plaquettes sont normaux mais elles ne
peuvent s’agréger ensemble.

➢ La coagulation: formation d’un caillot sanguin à partir de fibrinogène

En présence de thrombine (protéase activée par une cascade de signalisation), les


monomères de fibrinogène vont polymériser et former des filaments de fibrine. Le
réseau de fibrine va emprisonner des cellules sanguines circulantes et former un
caillot qui va colmater la lésion vasculaire. Les plaquettes répondent à des ligands
chimiques accessibles au niveau de la lésion (Von Willebrand Factor ⇒ VWF), ce
qui les active et permet la liaison au fibrinogène.

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Rôle des intégrines dans la coagulation:

● Elasticité de la matrice

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