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10/11/2022 Actividades con los Trabajadores / Equipo Técnico Multidisciplinario

ORGANIZACION INTERNACIONAL DEL TRABAJO

Equipo Técnico Multidisciplinario (ETM)

ACTIVIDADES CON LOS TRABAJADORES

LES CONDITIONS DE TRAVAIL EN HAITI


Rapport d’Etude des Conditions de Travail Prévalant sur les Entreprises de
Sous-traitance à Port-au-Prince
Réalisée par :
Yverose Moïse
Jean Claude Chérubin
Claude Pierre
Reynold Eustache

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Les ouvriers entrent dans le parc industirel

TABLE DES MATIERES


1 INTRODUCTION /PRESENTATION
2 FICHE SIGNALETIQUE DE LA REPUBLIQUE D'HAITI
3 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
4 CADRE LEGAL/INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE
4.1 Introduction
4.2 Le Code du travail
4.2.1 Histoire et Evolution
4.2.2 Contenu
4.3 Création des institutions
4.3.1 Le Ministère des affaires sociales
4.3.2 Le service de l'inspection du travail
4.3.3 Le service de conciliation et d'arbitrage
4.3.4 Office National d'Assurance Vieillesse (ONA)
Office Accident du Travail Maladies et Maternité (OFATMA)
Commission Tripartite de Conciliation et d'Arbitrage
Tribunal spécial du Travail
4.4 Les conventions internationales
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4.4.1 Prévisions
4.4.1 Les acquis

4.5 Des règlements et des procédures

4.5.1 Règlements relatifs à l'ouverture et à la fermeture des entreprises

4.5.2 Code d'éthique des industries d'Assemblage IDA


4.5.3 Des règlements internes des entreprises
4.5.4 Procédure de légalisation des syndicats

5 LES PARTENAIRES SOCIAUX


Perception et Statistiques
5.1 Les structures existantes

5.1.1 L'état

MAS (Ministère des Affaires Sociales)


Inspection du Travail
Conciliation et Arbitrage
ONA (Office National d'Assurance Vieillesse)
OFATMA Office (Assurance Maladie et maternité)
Commission Tripartite
MCI (Ministère du Commerce et de l'industrie)
AAN /APN ( Autorité Aéroport Nationale)
DGI (Direction Générale des Impôts)

5.1.2 Le Patronat

ADIH (Association des Industries d'Haïti)


Chambre de Commerce et de l'Industrie
ACRA

5.1.3 Les Syndicats

FOS (Fédération des Ouvriers Syndiqués)


Batay ouvriyè
CPFO (Centre de Promotion des Femmes Ouvrières)

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5.2 Les mécanismes relationnels

Etat / Patron
Etat / Ouvriers
Ouvriers / Patron
Commission tripartite

6. LA SITUATION DES TRAVAILLEURS


A. Présentation des Focus Groupes
B. Analyse de la situation

6.1. Conditions et milieux de travail


6.1.1. La question de l'emploi

Mode de recrutement des travailleurs


Caractéristique de l'emploi

6.1.2. Milieu Physique et environnement de travail

Bâtiment
Outils de travail
Conditions Sanitaires
Risques et accidents de travail

6.1.3. Organisation du travail

Durée de travail
Heures supplémentaires
Les congés
Les modes de rémunération et les salaires
Les relations interpersonnelles
Les services et avantages sociaux

6.2 Conditions et milieux de vie

6.2.1. Introduction

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2. Présentation des Etudes de Cas


3. Analyse des Etudes de Cas
4. Illustration de la situation

6. CONCLUSION
7. RECOMMANDATIONS

1. Coopérative d'atelier de couture


2. Batay ouvriyè
3. Le secteur syndical
4. Groupes d'études

9 ANNEXES
1- Termes de références
2- Guide d'entretien :

ONA (Guide et Entretien)


OFATMA (Guide et Entretien)
ADIH (Reproduction intégrale dans le dossier)
ACRA ou avec les Patrons (Reproduction intégrale dans le dossier)
Focus Groupe
Commission Tripartite

3- Liste des syndicats et syndicalistes présents à la restitution


4- Liste des entreprises de la Sous-Traitance

Sonapi
Ministère du Commerce et de l'Industrie
ADIH

5- Code d'Ethique de l'ADIH


6- Règlements internes de NEGATEX
7- Formulaire d'enquête sur l'hygiène et la prévention ( OFATMA)
8- Formulaire du bureau de Conciliation et d'Arbitrage
9- Exemplaire de trac «Batay Ouvriyè» à Ansy Manufacture

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10-Listes des entreprises mères sous-traitant, important des articles confectionnés en Haïti et /ou installées en Haïti (L.V. Myles)

11- Liste des Usines de conflit pendant les dix (10) dernières années
12- Liste des documents consultés

I-INTRODUCTION ET PRESENTATION DE L'ETUDE


Ce document est une étude réalisée par le Groupe de Recherche sur les conditions de Travail en Haïti et plus spécifiquement sur la "situation
des travailleurs de la Sous-traitance dans le Parc industriel". Elle a été commanditée par l'équipe technique multi-disciplinaire du Bureau
International du Travail (BIT), section OIT, Costa Rica, Coordonnée par Mme Elisabeth Tinoco et suivie par le spécialiste sur la condition du
travail M. Juan Carlos Bossio Rotondo.
Cette étude est destinée aux fédérations, confédérations et centrales syndicales en vue de contribuer à l'élaboration de stratégies et des
programmes d'action de ces secteurs. Les informations récoltées et les analyses réalisées leur serviront de base de discussions tant au
niveau interne du mouvement syndical que sur le plan externe vis à vis de leurs interlocuteurs publics et privés de la société civile haïtienne.
Le groupe spécialement ciblé est constitué des ouvriers de la Sous-Traitance du Parc Industriel.
En vue de mieux pénétrer les relations de travail au sein de ce secteur, on a dû porter l'étude sur les trois partenaires suivants: Patronat, Etat,
Syndicat.
La méthodologie utilisée a consisté en une enquête qualitative couvrant cinq aspects:

Recherche documentaire
Entrevue avec les différents secteurs
Focus documentaire
Etude de cas
Visite des lieux de travail

Recherche documentaire
Une recherche documentaire permettant de réunir l'essentiel du dossier publié jusqu'à date sur le sujet. La consultation de cette
documentation, éparpillée à travers diverses institutions, nous a permis de fixer les hypothèses de travail en vue de mieux consolider les
pistes de recherches. Elle a essentiellement servi à la conception et à la rédaction des chapitres III (Contexte Socio-économique) et IV (Cadre
légal).
Entrevues avec les différents secteurs
Cette approche a surtout concerné les trois (3) secteurs sociaux impliqués dans le monde du travail: Etat, Patronat, Syndicat. Le chapitre V
résulte fondamentalement de cette démarche.
Focus Groupe
En ce qui concerne le principal groupe cible visé (les travailleurs), nous avions dû entreprendre une démarche différente de collecte des
données. Elle consiste fondamentalement en la réalisation de sept focus groupes. Ce nombre relativement important s'explique par le souci de
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cerner plusieurs variables pour une meilleure représentativité du secteur (genre, tâche, branches d'activités, etc)
Etude de cas
En vue d'une meilleure illustration et pour une saisie individuelle de la situation, nous avions réalisé les études de cas. Là aussi on a dû
cerner les différents indicateurs nous permettant une meilleure représentativité du groupe cible. Les Focus groupe et Etudes de cas ont surtout
aidé à la réalisation du chapitre VI
Visite des lieux de travail
La visite des lieux de travail devait constituer pour nous une démarche importante pour saisir les conditions maternelles de fonctionnement
des établissements.
C'est pourquoi nous avions envisagé l'examen des six situations, alors qu'on a dû se contenter de la visite de deux établissements.
Cependant avec les focus groups, on a pu remarquer que la grande majorité du public ciblé a une grande connaissance de la plupart des
usines de sous-traitance, par le fait que chacun des ouvriers interviewés a travaillé dans au moins trois usines différentes. Ceci nous a permis
de cumuler un certain nombre de données sur un bon nombre d'usines de sous-traitance. En outre des rencontres de suivi et d'échanges avec
les commanditaires ont permis l'affinement progressif de la méthodologie et de mieux adapter l'étude aux exigences requises.
Dans le cadre de cette étude, on a dû faire face à un certain nombre de difficultés. Si à chaque niveau on a présenté un degré relatif de
difficultés, les problèmes les plus aigus ont été de deux ordres:

La question de la communication avec les commanditaires.


L'absence d'interlocuteurs disponibles de référence qui a provoqué une perte de temps dans l'acheminement des travaux dans les
étapes prévues. Ceci a entraîné un bouleversement du calendrier produisant un effet négatif sur la gestion de l'étude.

L'accès à l'information surtout dans le cas des visites d'usines et dans la disponibilité du groupe cible est caractérisé par deux facteurs
principaux:

1) Le temps à accorder pour un tel échange:


Les ouvriers ne peuvent disposer de leurs temps à leur guise d'après l'horaire de travail. Même après avoir fixé des rendez-vous avecces
enquêteurs, certains n'ont pu se présenter pour des raisons d'overtime. D'autres habitent trop loin pour pouvoir participer à ce genre d'activités.

2) Une certaine peur à livrer leurs impressions:

La grande majorité des focus groupes ont été identifiés à partir du CPFO et Batay Ouvriyè. Pour les ouvriers ils étaient en milieu connu pour
leur support à leur cause, donc ils étaient en confiance. Notre effort pour élargir le groupe cible vers d'autres ouvriers non organisés s'est
révélé un échec parce qu'ils ne voulaient pas participer dans une telle enquête ni à titre individuel ou de groupe par peur d'être dénoncé et
perdre leur emploi.
En résumé cette approche est traversée par une double préoccupation: faire ressortir la perception des différents acteurs d'une part et saisir la
réalité concrète à partir des données de fait d'autre part. Ce qui aboutit à un double éclairage des deux aspects de l'étudequi sont les
Conditions de vie et de travail dans la Sous-traitance.

Remerciements
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La saisie a été réalisée par Marlène Pépé. En grande partie, les focus groupe ont été réalisés par l'équipe technique de TAG sous la
supervision de Mme Merlet et les photos d'illsutration par Alex Duquella.
Cette étude ne serait pas rendue possible sans la collaboration des secteurs suivants:
D'une part les ouvriers et ouvrières qui nous ont permis de réaliser les Focus Groupes, les études de cas et certaines entrevues.
Ainsi que les encadreurs d'ouvriers et syndicats (CPFO, Batay Ouvriyé, FOS, Coordination Syndicale) et les institutions privées,
ADIH, ACRA et autres .
En dernier lieu les deux responsables d'entreprises (TEAM –MFG et Ashley Design), du parc industriel qui nous ont permis de réaliser les
visites d'observation, d'autre part les responsables des institutions publiques et privées qui nous ont accordé des entrevues de manière
spontanée (ONA, OFATMA, Inspection du Travail).

Port-au-Prince, novembre 1998

2- FICHE SIGNALETIQUE
Géographie
Haïti est située dans le bassin des caraïbes et partage l'île avec la République Dominicaine (375 kms de frontières). L'île est à 1.000 kms des
côtes américaines, à des côtes Jamaïcaines et à 1.000 kms des côtes sud-américaines. Moins de 70 kms de côtes cubaines dont elle est
séparée par le Canal du Vent.
Superficie
27,750 km2, dans seulement 7,000 km2 de plaines. Ainsi, plus de trois quart du pays sont montagneux, 916.750 ha. cultivés, à peine 229.190
sont situées dans les vallées.
Climat
De type tropical plutôt humide. Deux saisons de pluie. Depuis quelques décennies, on assiste à une diminution de la pluviométrie moyenne,
dûe principalement à l'érosion et à une augmentation du contraste entre saisons sèches et saisons pluvieuses (effets de serres).
Sur le plan administratif le territoire est divisé en 9 départements, 133 communes, 565 sections communales.
Démographie
Population
Selon les experts, les statistiques officielles semblent fantaisistes plutôt en dessous de la réalité; aujourd'hui la population est estimée à près
de 7.2 millions d'habitants.
Densité et répartition de la population
De l'ordre de 220 habitants au km2. Ce chiffre est énorme pour un pays vivant au trois quart (74 %) en milieu rural. Dans certaines sections
rurales, par exemple, la densité est de 5.000 habitants au km2 Haïti est aujourd'hui le pays d'amérique dont le taux de ruraux est le plus élevé
par rapport à la population globale.
La capitale
Port-au-Prince compte environ entre 1.300.000 à 1.700.000 millions d'habitants soit 18 à 23% de la population totale du pays.
Religion

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Officiellement, 80% de la population sont catholiques, et 20 % protestantes et divers. En réalité 80 à 90 % des haïtiens sont plutôt
vaudouisants pratiquants ou non. De toute manière, il y a un tel syncrétisme religieux, un tel bouillon de culture qu'il est difficile de préciser
quoi que ce soit en ce domaine.

CONDITION DE VIE
Alimentation
L'haïtien consomme en moyenne 20 % de moins de calories recommandées par les Nations-Unies et 30 % de moins de protéine. Dans les
secteurs ruraux ces déficiences sont de l'ordre de 40 % de calories et 50 % de protéines.
Malnutrition
Elle touche 3 enfants sur 4. La malnutrition chronique et la gastro-entérite sont à l'origine de près de 90 % de cas de mortalité infantile.
La consommation de viande est inférieure à 5kg par an et par habitant. Celle de lait est de 5 litres dans les campagnes. (Bureau International
du Travail – Bit, 1988).
Soins médicaux
En 1989, le pays comptait pour 10.000 habitants, 1,8 médecins, 0,2 dentiste, 1,9 infirmière, 3,6 auxiliaires, 0,1 vétérinaire. Cette moyenne
cache de grandes disparités car Port-au-Prince attire la plupart d'entre eux (90 %). Plus de 75 % des médecins diplômés de la faculté de
médecine émigrent vers l'Amérique du nord.
Taux de natalité : 35,4 pour mille

: Moyenne mondiale 29 pour mille

Taux de mortalité : Selon la BID, 13,8 pour mille


Moyenne mondiale: 11 pour mille
Taux de mortalité infantile : 108,2 pour mille; 27% des enfants
meurent avant l'âge de 5 ans.
Taux annuel de croissance démographique : 1,8 %. Ce chiffre relativement bas est dû au taux de mortalité infantile et à la forte émigration
annuelle estimée à 0,5 %. A ce rythme, la population sera de plus de 7 millions et demi d'habitants en l'an 2000 (même en tenant compte de
l'émigration).
Espérance de vie :Hommes: 51,2 ans;

Femmes: 54,4 ans.

Emigration :De 2000 à 2500 ruraux gagnent chaque année les centres urbains et environ 25.000 haïtiens partent à l'étranger chaque année.
On estime le taux d'immigration à environ 5%.

EMPLOI
Indicateurs 1990-1992
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Population active 41%


Proportion de femmes 40%
Population active dans l'agriculture 68.0%
Population active dans l'industrie 9.0%
Population active dans les services 23.0%
Taux annuel de croissance de salaire 4.6%

3- CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
3.1. Introduction
Depuis plus d'une décennie, Haïti fait partie des PMA (Pays Moins Avancés); elle occupe le dernier rang dans l'hémisphère. Haut taux de
mortalité infantile; 100 pour 1000, plus bas taux de PIB (Produit Intérieur Brut), plus faible taux d'espérance de vie. Sur le plan du travail tout
élan de développement est bloqué par les luttes de clans, l'égoïsme des oligarques du 19ème siècle d'une part, et d'autre part la dictature de
30 ans, l'instabilité et un terrorisme d'Etat contrôlé par l'armée et surtout aujourd'hui la lutte pour le pouvoir au mépris du peuple. Autant
d'explications mettant à nu la régression de ce pays. En effet aujourd'hui plus qu'hier, Haïti n'est pas en mesure de concurrencer les autres
nations de l'Amérique et des Caraïbes ni dans le domaine commercial ni dans le domaine industriel. Haïti est devenue aujourd'hui un pays à
vocation d'importation n'ayant plus rien à exporter hormis ses ressources humaines. C'est d'ailleurs cette ressource humaine tant convoitée
que les entrepreneurs étrangers de tout poil, en majorité de nationalité ont mis à profit pour exploiter sur place une main d'œuvre à bon marché
en encourageant le gouvernement de Jean-Claude Duvalier d'ouvrir le pays à la sous-traitance.

3.2. Constat
La situation globale de l'industrie en Haïti est catastrophique. Au palmarès de l'industrie pour l'hémisphère, Haïti est de loin le pays le plus
retardé. Cela demeure vrai quel que soit le critère de performance considéré. La situation globale de l'industrie en Haïti est catastrophique. Au
palmarès de l'industrie pour l'hémisphère, Haïti est de loin le pays le plus retardé. Cela demeure vrai quel que soit le critère de performance
considéré.Pour mieux situer le contexte, il n'est pas superflu de remonter rapidement le cours historique qui nous a conduit jusqu'à la situation
actuelle.

Premières années de l'indépendance


Economie de guerre sur fond de blocus international.
On peut caractériser l'économie haïtienne, d'après l'indépendance, d'économie de guerre dans un cadre de blocus international. Sans vouloir
entrer dans les détails, soulignons des faits suivants:
Inquiétés d'un éventuel "retour offensif des Français", les dirigeants de la jeune nation allaient consacrer l'essentiel du budget à l'érection de
forts dans les principales zones stratégiques du pays et à l'achat d'armes et de munitions.
Hérité d'une infrastructure économique coloniale en majeure partie dévastée par une dizaine d'années de guerre de libération, obligé en outre
d'assurer la défense du pays, ce nouvel état évoluant dans un contexte international hostile n'a pas su conserver l'embryon d'infrastructure ni

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jeter les bases de l'industrialisation d'Haïti.


Développement d'un capitalisme marchand dans un cadre néocolonial
Le reste du 19ème siècle jusqu'à l'occupation américaine d'Haïti en 1915 ne verra pas une orientation de l'économie haïtienne vers
l'industrialisation. En acceptant d'intégrer Haïti dans le cadre néocolonial de l'époque en échange d'une reconnaissance internationale, les
dirigeants haïtiens ont du même coup déterminé une certaine spécialisation de l'économie haïtienne dans la division internationale du travail.
Dès lors allait se développer un capitalisme marchand articulé à une économie agricole paysanne produisant des vivres pour le marché local
et des denrées pour l'exploitation. Ce système ouvrant très vite et très largement les portes du pays à l'importation de produits manufactures
étrangers s'est constitué à l'encontre de toute politique d'industrialisation. Il s'est contenté d'exploiter le pays comme une mine à ciel ouvert
sans souci de renouvellement des ressources. Le capitalisme prédateur marchand articulé aux modes les plus attardées de production n'a
même pas su jeter les bases d'entreprises artisanales de transformation agricole.
Il s'agit tout simplement de spécialiser Haïti comme producteur de matière première brute et d'ouvrir le marché local à l'importation. A souligner
cependant un modeste effort privé d'entreprise artisanales produisant pour le marché local.
1915–1934: Première tentative de modernisation par l'occupation étrangère
La première guerre mondiale allait retrouver Haïti, 11 Décembre après son indépendance en pleine turbulence politique sur fond d'incapacité
à adopter une option économique nationale. L'agriculture paysanne continue à nourrir une population en expansion en même temps à
alimenter les caisses de l'Etat confondues ave les portefeuilles de la classe politique. Café, cacao, bois précieux, etc, exploités dans des
conditions de non renouvellement des ressources et de manière brute procurent néanmoins assez de devises pour permettre à une élite
parasite de copier le train de vie de la minorité privilégiée des métropoles occidentale.
Ces temps des premières manifestations sérieuses d'impérialisme, comme nouvelle phase de développement du capitalisme et de l'apparition
des Etat-Unis comme puissance internationale, nécessitant une autre forme d'intégration à l'économie monde qui se définit. Les Etats-Unis
allaient profiter de la guerre en Europe pour arrimer de façon solide et définitive l'arrière cour caraïbéenne à son économie. Ainsi, après Cuba,
Saint Domingue, Haïti allait connaître sa première occupation américaine.
Pour faire court, on retiendra de cette première tentative de modernisation par l'occupation. Étrangère. L'absence totale d'infrastructures
industrielles après près de 20 ans d'occupation. Le transfert de la réserve d'or de la Banque Centrale aux Etats-Unis diminuant les capacités
financières du pays à l'image de la dette de l'indépendance acceptée de la France. La constitution d'une armée locale chargée de veiller au
maintien et au renouvellement de l'ordre américain.
En résumé
L'invasion américaine d'Haïti en 1915 conféra aux Etats-Unis une domination économique indéniable sur la faible Haïti et l'occupation militaire
de deux décennies consolida cette domination politique américaine. En matière économique, on a enregistré un déclin des activités agricoles
et artisanales traditionnelles (formation technique mécanisation et technologie agricole), occasionnant une forme de mutation de la population
rurale, sans même un début réel d'industrialisation. Seul sur le plan administratif et formation technique on pourrait parler d'un certain apport.
Du départ des Américains à l'accession de Duvalier Père
Cette période est caractérisée par un contexte international fortement marqué par la survenance de la 2ème guerre mondiale. Au point qu'elle
peut être appréhendée en deux phases:
Les années de guerre
L'après guerre jusqu'en 1957
Les années de guerre
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Paradoxalement, cette phase voit Haïti pour la deuxième fois de son histoire adoptée une économie de guerre. En effet, engagée du côté des
alliés à l'occasion de l'entrée en guerre des Etats Unis, l'économie haïtienne va développer un secteur orienté ver l'approvisionnement de ces
amis belligérants. Il concerne plus particulièrement l'agro industrie d'Hévéas et de Sisal. Une bonne partie de la superficie cultivable est donc
consacrée à ces types de culture à titre d'efforts de guerre d'Haïti aux côtés des alliés. Cette économie de guerre a fortement contribué à la
dégradation de l'environnement; cependant nous subissons encore aujourd'hui les contrecoups catastrophiques.
L'Après guerre jusqu'aux années 50 -
Un début d'industrialisation
Sur cette même lancée d'économie de guerre, une agro industrie allait se développer dans la première décade d'après guerre. Elle concerne
des produits agricoles destinés à l'exportation vers le marché international et/ou pour les entreprises agro industrielles. On est ici en présence
des premières tentatives sérieuses d'introduction du capitalisme dans l'agriculture, avec la Shada, la United Fruit, la Hasco etc. Mais cette
tentative va tourner court assez vite à l'occasion notamment des …… de la Shada et la United Fruit.
Durant cette même période s'est développé le secteur minier avec l'exploitation des gisements de bauxite, de marbre etc, particulièrement aux
Gonaïves et à Miragoane.
A souligner dans ce cadre l'effort de production d'énergie électrique et d'irrigation dans l'agriculture comme support à la dynamisation de
l'économie.

De 1957 à 1970 l'ère de Duvalier père ou phase de stagnation


La période qui va de l'accession de Duvalier père jusqu'à sa mort est marquée par la stagnation et même le déclin de l'effort de la phase
précédente. C'est la période de la révolution politique selon les propos même du dictateur.
Origine ou début de la sous-traitance
Jusqu'aux années 60, l'industrie haïtienne était limitée aux sous secteurs suivants:

Etablissement produisant des biens d'équipement avec approvisionnement local prédominant: Ciments d'Haïti (filiale de la société
française Lambert à Fond Mombin.
Etablissement produisant des biens de consommation à diffusion populaire, avec approvisionnement local prédominant:

fabrique de cotonnades Fitico (Brandt) usine textile Madse


fabrique de corps gras et dérivés Huilerie nationale, usine à mantègue, savonnerie nationale;
fabrique de cigarres et de cigarrettes;

Etablissement produisant aussi des biens de consommation, mais avec approvisionnement extérieur prédominant:

minoterie: Caribbean Mills Inc.


quincaillerie: Haïti Métal
fabrique de produits pharmaceutiques; Caribbean Canadian Chemical Co
fabrique d'objets en plastique: Industries nationales réunies.

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Il faut remonter à la fin des années 60 pour retrouver les premières manifestations sérieuses de la sous-traitance. Depuis cette époque en effet
l'industrie de confection à partir des produits semi finis aboutissant à des produits exportables s'est développée.
Des mesures ont été adoptées pour faciliter son expansion dans le pays: Exemptions des droits de douane, abaissement de ces droits sur les
matières importées et a l'exportation des produits finis. C'est ainsi qu'on a enregistré dès l'année 1968 l'implantation à Port-au-Prince des
industries d'assemblage dans la plupart des secteurs qui allaient plus tard se développer et subsister jusqu'à aujourd'hui (ballon de Base ball,
confection, électronique etc). La construction de l'aéroport international FD est le fait marquant de cette orientation. Cette nouvelle tendance va
se confirmer dans les années 1970-1980.

PRESENTATION DU SECTEUR DE LA SOUS-TRAITANCE


L'utilisation de certains paramètre permet de dresser un profil du secteur de la Sous-traitance en Haïti. La dernière enquête réalisée en Août
1996 a retenu les critères tels que: le nombre d'entreprise, leur localisation, l'origine des matières, le nombre des donneurs d'ordre, les
entreprises sœurs à l'étranger, la valeur nette et les investissements (OP. cité p.24). On pourrait s'arrêter aux trois premiers critères en y
ajoutant de l'emploi, les différentes tâches ainsi que la répartition des employés selon le genre.
Localisation des entreprises
La question de la localisation des entreprises industrielles revêt une importance capitale pour saisir la logique de leur dynamique d'évolution.
L'aménagement d'espace par les secteurs public ou privé, leur mode d'occupation et de tenue suggèrent l'intérêt et le profil d'un secteur dans
l'économie. On a vu comment dès le début des années 1970 la dynamique de construction de parcs industriels a accompagné la tendance à
l'implantation de la sous-traitance en Haïti. De même l'utilisation qui est faite de l'espace du parc industriel de Port-au-Prince au moment de
l'invasion militaire reflète les priorités de l'heure. Dans le même ordre d'idées, on comprend pourquoi à partir du déclin de la sous-traitance on
a arrêté le processus de construction de parcs industriels de province et l'élargissement de celui de la capitale.
Nombre d'entreprises
Lors d'une enquête réalisée en 1996 par Capital Consult, on a estimé à plus d'une centaine les entreprises occupant les différentes branches.
Mais assez vite, on a enregistré une régression dans le nombre d'entreprises présentes sur le marché.
On n'ose pas dépasser le chiffre de 90 aujourd'hui. Ceci semble s'expliquer par une baisse abyssale du secteur base ball qui a neutraliser la
légère reprise enregistrée dans la confection. En ce sens, on a souligné une augmentation du taux de concentration en faveur de cette
dernière catégorie qui représente à elle seule près de la moitié de l'effectif. Un autre élément significatif à relever est l'importance de l'artisanat
industriel qui vient en deuxième position.

Tableau 1-1996
Entreprise d'assemblage en opération par branche d'activités
Branche d’activités Effectif Pourcentage
Confection 49 49%
Artisanat industriel 16 16%
Electronique 14 14%

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Cuir 6 6%
Meuble 4 4%
Base-ball 3 3%
Article de pêche 3 3%
Autres 6 6%
Total 101 100%

Au niveau du nombre d'entreprises présentes, on doit constater que la situation se caractérise par une certaine instabilité. Un mouvement de
d'indécision se manifeste où l'on voit apparaître, disparaître sans raison évidente, des entreprises dans le secteur.
Par exemple, au moment où l'on déplore le départ de la compagnie étrangère H. H. CUTLER, l'une des plus solidement installée desservant
huit compagnies de sous-traitance, sept nouvelles entreprises s'installent sur le marché.
La comparaison entre les deux tableaux suivantsapparus dans l'espace d'une année donne une vision de ce mouvement en dents de scie
dans un contexte global de régression.

Tableau 2 -1997
Nombre d'entrprises dans l'industrie d'assemblage
Secteur d’activité Nombre d’entreprises

Confection 57
Artisanat Industriel 10
Electrique 9
Cuir 4
Meuble 3
Baseball 2
Article de pêche 3
Autres 2
Total 90

https://www.ilo.org/public/spanish/region/ampro/mdtsanjose/worker/travail/travail.htm 14/90
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La situation de l'emploi dans le secteur confirme son allure générale actuelle. Toutefois, on souligne une correspondance entre la quantité
d'emplois créés et le mouvement d'ouverture et de fermeture des entreprises.
L'état actuel de la situation se présente ainsi en ce qui concerne la sous-traitance:

Un secteur public (SONAPI) qui vend ce service à la clientèle patronale de la sous-traitance.


Des initiatives privées de construction et de gestion de parcs qui naissent (Shodecosa, Turnier, Airport industriel parc) et
disparaissent au gré de leurs intérêts.
Des entrepreneurs qui s'installent à leur gré et à leurs frais hors des parcs Industriels.

La première constatation est que la grande majorité des entreprises du secteur fonctionnent hors de ce qu'il convient d'appeler des parcs
industriels. C'est simplement à tout regroupement dans un même espace de locaux destinés à cet effet. On estime à plus de trois quart les
établissements éparpillés à travers la capitale en des endroits plus ou moins éloignés ou simplement séparés des résidences ordinaires.
Contrairement à ce que l'on croit généralement, l'essentiel de la sous-trai tance ne réside pas dans le parc industriel géré par la SONAPI. Au
contraire, celui-ci ne reçoit que 15% en 1996 des entreprises du secteur. Et la tendance est à la baisse. Au monent de l'enquête la liste des
industries de la sous-traitance du MCI fait mention de 13 entreprises sur 95 soit 13.6% du total (voir Annexe). La liste fournie par la SONAPI
compte environ 20.6% d'industries de sous-traitance. (Voir annexe).*
On retrouve, à l'initiative du privé, la SHODECOSA, et TURNIER avec respectivement six (6) et trois (3) entreprises représentant environ 9%
du total. Le complexe ACRA s'est soustrait complètement du secteur de la sous-traitance.
En effet, on a enregistré au cours de la même intervalle une augmentation relative de la quantité d'emplois. Elle a passé de 18.500 à 20.524
soit une croissance de 25% (déjà cité)
En Août 96, on estimait le nombre total d'emplois dans le secteur à 18500 enregistrant une augmentation de plus de 4.660 postes par rapport à
l'année précédente.
Ce qui montre que de 1995 à 1997, période dite de la reprise, le nombre d'emplois progresse de façon continue. Cette hausse confirme le
profil général quand on regarde la situation des différentes branches. En effet, il apparaît que 80% des emplois se retrouvent dans les secteurs
de confection et de l'artisanat industriel vérifiant la baisse des secteurs électroniques et base ball.
Toutefois, il faut souligner une régression de 5 points du secteur confection à partir de 96 qui semble se confirmer en 97. D'autre part, la
tendance à la concentration se confirme quand même.
Ce tableau comparatif synthétise la situation de l'emploi au cours de la période.
1996 Capital consult, Op.Citté

TABLEAU # 3
Variation de l’emploi dans la période 1996-1997
Branches Nombre d’Entreprises Emploi

1996 1997 1996 1997


Confection 49 57 11.982 15.498
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Artisanat industriel 16 10 2.656 2.038


Electronique 14 9 1.215 1.070
Cuir 6 4 511 507
Article de pêche 4 3 575 302
Baseball 3 2 447 442
Meuble 3 3 192 306
Autres 6 2 860 361
Total 101 90 18.475 20.524

Ces données montrent assez clairement, que malgré la dite reprise on est très loin de la situation d'avant l'effondrement du secteur.
Les tableaux suivants donnent une vision synthétique de la situation dans le secteur.

Tableau #4
Entreprises et travailleurs par entreprise 1996-1997
Branche Nombres Travailleurs/ Nombres Travailleurs/
d'activité d'entreprises entreprises en d'entreprises entreprises
1996 moyenne 1997 en moyenne
1996 1997

Confection 49 244.5 57 271.8

Artisanat ind. 16 166.5 10 103.8

Electronique 14 86.8 9 118.9

Cuir 6 85.2 4 126.7

Meuble 4 143.7 3 102.0

Base-bal 3 149.0 2 221.0

Article pêche 3 64.0 3 100.6


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Autres 6 149.95 2 180.5

Total 101 1.088.7 90 1.225.3

Tableau #5
Variations 1996-1997
Branche Nombre Emploi % Travailleurs
D’activité D’entreprises par
Entreprise %
Confection +8 +29.3 +11.2
Artisanat ind. -6 -23.3 +22.8
Electronique -5 -11.9 +37.0
Cuir -2 - 0.2 +48.7
Meuble -1 -46.8 - 29.0
Base-ball -1 - 1.1 +48.3
Articles 0 +57.3 +57.2
pêche -4 -59.8 +20.7
Autres -11 +11.1 +24.6
Total

Ceux deux tableaux montrent que:


a) Le nombre d'entreprises est en recul dans l'ensemble de l'industrie de la S.T et dans la plupart des branches sauf dans la confection où il
"progresse" et dans la fabrication d'articles de pêche où il stagne.
b) Le niveau d'emploi est en augmentation dans la confection et articles de pêche et recule dans toutes les autres branches.
c) Le nombre des travailleurs est en augmentation dans toutes les branches, sauf dans le meuble
Les tendances sont inégales selon les branches d'activité. Au-delà de la signification éventuelle de l'augmentation de la dimension moyenne
des entreprises, mesurée en nombre de travailleurs,, à l'égard de leur compétitivité, on doit souligner le comportement de la confection et de la
production d'articles de pêche. Les chiffres à notre disposition sur le volume et sur la valeur des importations américaines de produits haïtiens
de la confection lors des trois dernières années, montrent une augmentation très importante de la productivité de cette branche.

Les tâches selon les entreprises


Bien qu'on a généralement tendance à amalgamer tous les ouvriers de production, il faut cependant souligner qu'ils occupent des tâches
diverses. Non seulement d'une branche d'entreprises à une autre mais à l'intérieur d'une même branche il y a une variété de tâches.
Dans l'industrie de la confection l'enquête réalisée par le CPFO et publiée en Juillet 1986, a relevé les tâches suivantes:
la couture.
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le nettoyage
la broderie
le contrôle de production
le repassage
Dans l'industrie des articles de sport, on retrouve les tâches suivantes par ordre d'importance par rapport au nombre d'ouvriers:
laçage
couture
contrôle de qualité / production
Cette industrie concerne essentiellement la fabrication des balles de base ball.
Dans l'industrie d'assemblage de pièces électroniques, plus de la moitié des ouvriers (ères) sont occupés (es) dans les tâches d'assemblage
et de soudure. On retrouve en outre les tâches suivantes:
calibrage de machine
vérification
contrôle de production / qualité
L'assemblage est décrit comme consistant à coller à l'aide d'une colle les différentes parties d'une pièce. C'est un travail assez minutieux tel
qu'il est décrit par les ouvrières, qui demande un degré de précision assez délicate.
La tâche de soudure n'est pas moins délicate et dangereuse pour les travailleurs (euses) qui assez souvent la réalisent sans lunettes de
protection.
Dans l'industrie du cuir, les ouvriers (ères) sont occupés aux activités principales suivantes:
découpage
collage
couture et nettoyage
On a souvent souligné le caractère fragmenté de ces tâches qui empêche à l'ouvrier (ère) d'avoir une vision globale de son travail.
Ce qui contribue à le (la) rendre encore plus étranger (ère) à la production. Cette parcellisation tendant à la simplification entraîne un travail
répétitif et peu qualifié. Toutefois, de jour en jour le travail dans la sous-traitance exige un niveau de qualification plus élevée.
La caractéristique la plus frappante du secteur de la sous-traitance en Haïti est la grande majorité de femmes qui s'y trouvent dans les tâches
de production. La proportion de femmes est en diminution: 3.5% et 3.7% respectivement, sur une période de 15 mois seulement. Il faudrait
s'interroger sur les causes de cette diminution et sur les tendances à moyen et à long terme de l'emploi de femmes dans le personnel de
production dans la sous-traitance. Dans les branches d'activités rassemblées sous la rubrique autres, consistant en fait à 6% du total des
entreprises, elles sont de 80% de femmes. Elles sont minoritaires seulement dan les sous secteurs meubles et articles de pêche, qui sont les
parents pauvres de la sous-traitance en nombre et en quantité d'emplois créés.
L'occupation de cette main d'œuvre féminine dénote cependant la discrimination de genre existant dans toutes les sphères de la société. Les
éléments explicatifs d'un tel choix de main d'œuvre, généralement avancés, sont d'ordre psycho-affectifs. Malgré cette présence massive de
femmes, les postes de direction ou simplement administratifs, ou technique, sont concentrés entre les mains des hommes sauf au niveau du
secrétariat (qu'on persiste à considérer comme un travail essentiellement féminin) et aux postes de maîtrise (superviseuses, tchequeuse ...)
Dès qu'on arrive au niveau de superviseur l'absence de la femme commence à être manifeste, pour disparaître quasi complètement aux
échelons plus élevés.

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Un paramètre important de caractérisation du secteur de la sous-traitance est celui de l'origine des matières premières. On a tendance à
considérer l'utilisation de matières premières importées comme étant un élément de définition même de la Sous-traitance. Et de fait la réalité
semble donner raison à un tel point de vue.
Une enquête réalisée en 1995 montre que 91% des entreprises de la sous-traitance affirmaient utiliser de la matière première importée.
Cependant les choses semblent être plus nuancées. Certaines entreprises s'approvisionnent à la fois sur le marché local et international. De
plus il faudrait voir quelle place ces entreprises occupent en termes de volume de production pour bien déterminer la part de matières
premières locales ou internationales utilisées.
Dans les sous secteurs artisanat industriel et meuble, les ressources locales rentrent prioritairement et majoritairement dans la production.
Cela se comprend puisque elle se fait à partir de bois et de végétaux produits en Haïti. Cependant toutes données confondues on estime que
le taux de matières premières importées fluctue entre 80 et 90%.
Tableau #6
Origine de la matière première utilisée
Locale & Non
Branche Importée Locale
Effectif Imp. Déterminée
D’activités Eff. % Eff. %
Eff. % Eff %
Confection 49 37 76% - - - - 12 24%
Artisanat 16 4 25% 4 25% 8 50% --
Indus.
Electronique 14 8 57% - - - - 6 43%
Cuir 6 2 33% - - 2 33% 2 33%
Meuble 4 1 25% - - 3 75% --
Baseball 3 2 67% - - 1 33% --
Art. De pêche 3 2 67% - - - - 1 33%
Autres 6 4 67% 1 17% - - 1-

Total 101 60 59% 5 5% 14 14% 22 22%

L'absence d'une industrie de transformation dynamique et même de première préparation des ressources brutes locales explique ce fait.
L'industrie de la sous-traitance utilise en effet non pas de matières brutes en général mais de produits ayant déjà subi une certaine
transformation voire carrément manufacturés et finis. En outre même en cas d'existence de telles ressources au niveau local il est à
questionner leur coût comparatif par rapport à leurs disponibilité sur le marché international.

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En résumé, le développement d'un secteur industriel et particulièrement de la sous-traitance à partir de matières premières locales n'est sans
doute pas pour demain. Les caractéristiques même du secteur et les conditions dans lesquelles il évolue en Haïti l'éloignent
fondamentalement d'une telle logique.
Essor de la Sous-traitance
Les années 70-80 allaient voir un certain essor de l'activité industrielle marquée notamment par le développement des entreprises
d'assemblage, mais aussi par un certain renforcement du secteur industriel traditionnel. De fait cette période est généralement reconnue
comme la plus performante de l'histoire de l'industrie en Haïti.
C'est à partir de cette époque qu'on a vu se manifester dans la pensée économique en Haïti une véritable plaidoirie en faveur de la S.T. En
effet l'industrie d'assemblage orientée vers l'exportation allait être présentée comme une panacée économique capable d'assurer au pays une
croissance certaine et surtout résoudre la problème de l'emploi. Les stratèges de la USAID ont fini par convaincre les dirigeants à prioriser le
secteur industriel dans l'orientation des investissements publics.
Parmi les efforts fournis par l' Etat haïtien pour stimuler la sous-traitance, la construction du parc industriel en 1974 à Port-au-Prince mérite
qu'on s'y arrête un peu, car à travers son histoire se dessine l'évolution de ce secteur.
Le parc industriel de Port-au-Prince et la SONAPI (Société Nationale des Parcs Industriels)
L'offre des bâtiments industriels pour impulser l'implantation de nouveaux établissements en Haïti s'est élargie en 1974 avec la construction du
parc industriel de Port-au-Prince. Dès 1983 a été prévue l'érection de deux nouveaux parcs dans la deuxième ville du pays (Cap-Haïtien et
Gonaïves). Ces derniers n'ont jusqu'à aujourd'hui jamais vu le jour, tandis que celui de Port-au-Prince continu de connaître des fortunes
diverses.
Malgré tout, les industrie se plaignent des acquis limités de cette infrastructure.
L'électricité depuis un certain temps fonctionne dans les meilleures conditions, mais n'a pas encore atteint le seuil de satisfaction
Le manque d'accès aux structures importantes comme port et aéroport, (mauvaises routes, pertes de temps en circulation etc), limite
dramatiquement la capacité logistique du parc.
La télécommunication, les téléphones ne sont pas assez nombreuses à l'heure de l'Internet et en plus de cela, ils fonctionnent au ralenti quand
ils ne sont pas en dérangement. Par exemple, il est plus pratique d'atteindre une entreprise en faisant le déplacement sur une période d'une
heure que d'essayer par téléphone pendant cette même heure.
Avant 1990, le Parc comptait 42.000 ouvriers. De 1991 à 1994, ce chiffre a été réduit à 500 ouvriers. De 1994 à 1998, il s'est produit une
reprise partielle de 5000 ouvriers. D'ici 1999, on espère atteindre le chiffre de 7000 selon une projection optimiste. Huit des bâtiments du parc
sont actuellement occupés par les troupes étrangères, ce qui donne une idée de la perspective de l'industrie en Haïti.
Tendances récentes et perspectives
L'économie haïtienne n'a toujours pas rattrapé son niveau d'activités d'avant la période de crise. Le redressement amorcé en 1995 et
caractérisé après une croissance du PIB réel de 4,4 % a été suivi en 1996 d'un ralentissement marqué (2,8%), qui s'est accentué pendant
l'exercice 1997 (1,1%). La reprise de l'activité économique semble continuer de perdre de sa vigueur, ce qui reflète en partie les difficultés
rencontrées dans la mise en branle du programme de restructuration et de stabilisation entamée par les autorités haïtiennes depuis le retour à
l'ordre constitutionnel en octobre 1994. Il y a lieu de rappeler ici que les négociations avec les institutions internationales sur la Facilité
d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR) avaient été interrompues en septembre 1995 avec la démission du Premier Ministre Smarck Michel.
Reprise en mai 1996, elles ont abouti à la signature d'un accord en octobre 1996.

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En raison de la lenteur dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues dans le cadre de cet accord, du climat d'incertitude politique
causé après l'interpellation du Premier Ministre Rosny Smart par le parlement en mars 1997 et de la démission de ce dernier et juin 1997, les
décaissements au titre de l'aide externe on diminue considérablement. En fait, seulement 25% des fonds alloués à l'appui budgétaire, ont été
décaissés durant l'exercice, ce qui a sérieusement compromis la mise en œuvre du programme d'investissement public.
Comme en 1996, l'augmentation en termes réels de 1,1% du PIB est imputable principalement à la progression de 6,6% du secteur
secondaire, qui regroupe 19,7% de l'activité économique. Le secteur terriaire, qui contribue pour 46,4% au PIB, a pratiquement stagné avec un
taux de croissance de 0,4%, tandis que les activités du secteur primaire, dont la part relative dans le PIB est de 30,4% se sont contractées de
2,4%.
L'effort d'industrialisation ne peut pas être fécond sans un gouvernement responsable. Dans les conditions de l'Haïti d'aujourd'hui, il n'y aura
pas de miracle. En effet, sans un patronat éclairé et dynamique, sans un syndicat ouvert soucieux de formation et combattit enfin sans un
cadre légal respecté codifiant de façons claires les règles du jeu, ce pays va à coup sur rater le rendez-vous du 21ème siècle et le train de la
mondialisation.

Crise Economique et Déclin de la Sous-traitance

La Crise économique

A partir du début des années 1980, cette courte phase de tendance à l'essor économique et industriel va se stopper. En effet dès 1981-1982
une grave crise aux causes diverses internes et externes conjoncturelles et structurelles frappe l'économie haïtienne. Tous les indicateurs sont
au rouge. La conjoncture mondiale dépressive entraîne une baisse substantielle des prix des produits tant agricoles que manufactures. Au
niveau interne, le taux de déficit budgétaire représente 13,45 du PIB avec une détérioration de la balance commerciale accusant un déficit de
3% du PIB.
Ce processus de dégradation de l'économie allait se poursuivre en se renforçant à cause, entre autres, d'une longue période de turbulence
politique qui dure encore aujourd'hui. La courte parenthèse de 7 mois du gouvernement Lavalas a vu une tentative de relance de l'économie
grâce a un certain nombre de mesures destinées à corriger les déficiences du système a été brutalement stoppe par le coup d'état. Dès lors,
brigandage politique, gabegie administrative, corruption joints à un embargo économique international ont vite fait d'avoir raison du fragile
effort initié précédemment.

Le Déclin de la sous-traitance

Le processus de dégradation de l'économie haïtienne, amorcé au début des années 1980, s'est renforcé durant la décade et atteint tous les
secteurs. La succession d'événements politiques suivant la chute de la dictature des Duvalier en 1986 et l'instabilité qui en est résulté ont
encore davantage approfondi cette tendance. A partir des élections de 1990 et pendant les premiers mois de 1991, un certain nombre de
mesures destinées à corriger les déficiences du système et à relancer l'économie nationale ont été appliquées et ont commencé à porter des
résultats.
La période 1991-1994 et la rupture du processus démocratique par le coup d'état ont laissé «un pays socialement déstructuré, politiquement
désorienté, économiquement dévasté, moralement traumatisé».

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La réaction de la communauté internationale par l'application des sanctions économiques et politiques dont l'embargo commercial et la
suspension de l'aide internationale autre qu'humanitaire, combinés à l'irresponsabilité des dirigeants militaires et la gabegie administrative et
financière, ont profondément aggravé une situation économique déjà problématique.
Le nombre des entreprises opérant dans le secteur de la sous-traitance pour l'exportation s'est réduit à 72 et le chiffre d'affaires global est
passé de plus de US$350 millions en 1985 à moins de US$40 millions en 1995.
Cependant, selon le Dépatement du Commerce des Etats Unis, il y a reprise; car les seules importations américaines d'articles haitiens,
étaient de 93.4 Millions en 96 et vont en s'augmentant. La perte d'emplois qui en résulte est évalué à plus de 40.000 dans la seule zone
métropolitaine. Les débats, les controverses et les problématiques sur les options possibles ou souhaitables pour sortir de cette crise
commencèrent. La prise de conscience de la nécessité de reformes politiques et économiques profondes apparaît et va traverser petit à petit,
toutes les couches sociales.
PRESENTATION DU PARC INDUSTRIEL
Avant la crise de 81, le Parc Industriel présentait le profil suivant:
Il concerne 88ha de terre dont le 1/3 (21ha) comprenant une vingtaine de bâtiments était alors en fonctionnement. Déjà en 82, la construction
de 24 bâtiments devait s'ajouter sur les 23 existants pour atteindre en 1983 les 62 que le parc peut contenir, mais le chiffre est loin d'être
réalisé aujourd'hui. Chaque bâtiment occupe une superficie de 30.000 pieds carrés sur un terrain de 50.000 pieds carrés.
Chacun a un réservoir d'eau de 15.000 gallons et doté d'installations sanitaires. En outre il est livré avec l'éclairage incorporé, l'arrivée d'eau et
une ligne de courant électrique.
Les services suivants étaient offerts d'une manière générale:
Téléphone - Télex - service postal - dispensaire - sécurité. Le loyer, l'eau, l'électricité et la cotisation du dispensaire sont des charges relevant
du locataire. Il Est aussi responsable de l'installation de transformateurs de courant qui conviennent à la fabrication.
Le bâtiment est loué au taux de US$1.40 le pied carré dans les années 1978 - 1980.
N.B. Les services offerts ne répondent pas aux besoins des locataires (voir chapitre VI pour de plus amples informations.
SONAPI - Le Parc Industriel aujourd'hui
Le parc industriel est géré par la Sonapi, une entreprise publique qui s'occupe du local, de la recherche de locataires et du suivi administratif.
Ses activités ont débuté avec la construction du Parc en 1974.
Les Structures Générales de la Société Nationale des Parc Industriels SONAPI
La Société Nationale des Parcs Industriels est une institution autonome dépendant du Ministère de l'Economie et des Finances. Actuellement
le Parc Industriel qu'il gère dispose de 47 bâtiments industriels, 2 bâtiments administratifs et 1 bâtiment polyvalent et d'un espace de terrain
mesurant 15 ha environ.
Il est important de relater que 8 de ces bâtiments industriels sont occupés par les troupes américaines depuis 1994.
Arrangements et Aménagements
Les priorités de la Direction Générale du Parc Industriel portaient sur cinq grand axes d'intervention, à savoir:

L'amélioration de la gestion du Parc


L'établissement d'un cadre de concertation avec les différents partenaires impliqués dans la location des établissements de travail.
La recherche d'assistance technique pour l'élaboration d'un schéma directeur tendant vers l'actualisation des projets identifiés.

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Le renforcement institutionnel dans le souci d'améliorer la qualité de service en faveur des investisseurs établis dans le Parc
Industriel.
L'actualisation des lois cadres devant servir au bon fonctionnement de l'institution.

Ces différentes priorités ont été scindées en des actions urgentes et ponctuelles:
Les Actions urgentes
La direction Générale de la SONAPI a dû gérer depuis 1994 un certain nombre de dossiers nécessitant des interventions urgentes, à savoir:

Aménagement des bâtiments menacés d'usure (bâtiment 9A, 13A, 5,49B)


Travaux de drainage pour le curage et la canalisation des eaux diluviennes
L'achèvement du local devant loger l'administration centrale.
Création d'un comptoir d'expositions et de vente de produits artisanaux.
Construction d'un incinérateur devant servir à brûler les ordures ménagers et les déchets provenant des industries manufacturières.

Les Actions régulières


Les différentes divisions et de services de la SONAPI ont été mobilisés pour la réalisation d'actions courantes:

Le renforcement du service de sécurité


La rationalisation administrative
La gestion régulière du système de loyer
Appui au fonctionnement du service des relations publiques
Séance de travail avec les différentes divisions en vue d'accroître la
La productivité de la SONAPI
Séance de travail avec des partenaires nationaux et internationaux pour l'actualisation ou l'élaboration de nouveaux programmes
d'actions.

LES APPORTS
Il convient pour nous de mettre en lumière la provenance des ressources financières de ce sous secteur pour la réalisation de ces différents
programmes.
Apports internes
L'institution n'est émargée au budget national. Elle génère lui-même ses propres ressources provenant de la location d'immeubles et de
terrains au investisseurs nationaux et internationaux.
Apports externes
La SONAPI ne bénéficie d'aucune subvention, d'aucun apport externe. Elle entreprend des démarches tant au niveau national qu'international
pour le financement des différents programmes qu'elle a conçus, non seulement pour l'implantation de nouveaux bâtiments dans le parc, mais
aussi pour l'extension de ses actions dans les grandes villes de province.
Il est à souligner que:
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1. C'est le secteur habillement au niveau des industries manufactures qui génère le plus grand nombre d'emplois au Parc
Industriel.
2. En 1994, la majorité des buildings donnés en location était affectée à l'entreposage des produits alimentaires.
3. Le nombre d'emplois qui était à 300 environ pendant la période d'embargo est passé aujourd'hui à près de 5000 au moment
de l'entrevue.

Les perspectives de la SONAPI


La Direction Générale de la SONAPI a procédé à un état d'avancement entre les actions qu'elle a programmées et les résultats obtenus. Ce
travail lui a permis de relever les écarts entre les prévisions et les réalisations et de formuler des mesures de redressement appropriées.
C'est dans ce contexte qu'un effort a été consenti non seulement pour revaloriser les cadres mais aussi pour dynamiser les structures. Une
couverture d'assurance pour tous les bâtiments et installations du Parc a été negocie en vue de sauvegarder les intérêts des investisseurs.
La Direction Générale de la SONAPI va imposer une gestion rigoureuse devant conduire à une nette amélioration du niveau de performance
de l'institution. Les programmes suivants ont été mis sur pieds:

Achèvement de la construction du nouveau bâtiment devant loger l'administration centrale. Il sera pourvu d'un «Trade Center» avec
toutes les commodités de fonctionnement appropriées.
Implantation au sein du Parc Industriel d'une unité autonome de production d' électricité en vue d'assurer régulièrement
l'approvisionnement du parc en energie.

Participation à la mise en place d'une centrale téléphonique capable de fournir 3.000 lignes téléphoniques aux clients de la Sonapi

Mise sur pied et lancement d'un plan de commercialisation marketing des installations de la SONAPI dans les pays étrangers.
Elaboration d'une stratégie devant servir à l'établissement de zones franches industrielles en Haïti.
Mise sur pied d'un programme visant à encourager l'investissement national et international.

L'Environnement immédiat de la SONAPI


La SONAPI a mis sur pied un centre de restauration pouvant accueillir 8% des ouvriers évoluant à l'intérieur du Parc. Il en est de même pour
certaines entreprises ont leur propre cafétéria à l'intérieur du Parc capable d'accueillir les employés à revenu moyen, ce qui exclut
automatiquement la très grande majorité des ouvriers vu les coûts des repas et critères d'accès.
Cependant il faut souligner qu'elle avait prévu un centre de restauration à l'origine. (Voir Chapitre VII Analyse de la situation). D'autres
particuliers ont établi deux autres restaurants à l'intérieur du parc capable d'accueillir les employés à revenus moyens.
En dépit de ces différentes structures fonctionnent non loin de la SONAPI plusieurs autres restaurants pouvant accueillir un public qui reçoit un
salaire raisonnable. On peut citer: La Pause, Visa Lodge Hotel, Gateries etc).
5.1 Les structures existantes
5.1.1 L'ETAT
Tel que définit dans le code , le rôle de l'Etat dans le monde du travail est circonscrit à un ensemble de tâche ainsi présenté. (voir Cadre
Légal).
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Cette mission devrait être accomplie à travers un certain nombre d'institutions et de mécanismes mis en place progressivement.
Ces structures connaissent des fortunes diverses et leur performance dans l'accomplissement de leur mission fait l'objet de nombreuses
critiques.
Certaines de ces institutions ont un caractère plutôt social et concernent l'offre de services aux travailleurs ou visent à harmoniser les relations
de travail (ONA, OFATMA, Services de Conciliation et d'Arbitrage).
D'autres comme AAN, APN,DGI, MCI ont une finalité plus technique et / ou administrative.

Autorité Aéroportuaire Nationale AAN et Autorité Portuaire Nationale APN


Elles s'occupent de tout ce qui concerne à l'import/export. La sous-traitance est essentiellement de la matière exportée en Haïti pour être
assemblée et reexportée vers les pays d'origines ou d'autres marchés d'écoulement. Dans ce cas l'APN a beaucoup à voir avec la sous-
traitance tant à l'arrivage de pièces dans le pays qu'à leur retour après montage vers l'extérieur. C'est dans ce contexte un pourparler a eu lieu
la semaine du 15 octobre écoulé entre les patrons de manufactures avec les douanes sur le blocage de containers remplis de commandes.

Ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI)


Toutes les industries installées en Haïti, qu'elles soient nationales ''jouit ventures'' ou internationales, sont obligées de se faire enregistrer au
MCI. C'est grâce à ce ministère que nous avions trouvé une liste exhaustive des industries de sous-traitance en Haïti.
C'est à ce niveau qu'elles (IAE) Les Industries d'assemblage à l'Exportation, obtiennent leur autorisation de fonctionnement et autres
informations et conditions nécessaires à leur installation.

Direction Générale des Impots


Malgré que la (IAE) bénéficie du statut de zone franche et d'autres facilités à un certain niveau, elle a des dossiers administratifs à régulariser
avec cette instance. Il en est de même pour le Ministère des Finances et autres. Cependant pour ces 3 institutions, les rapports sont
strictement d'ordre économique et administratif et ne concernent le travailleur à aucun moment des transactions. Pour cela nous ne jugeons
pas nécessaire de les développer car à elles seules, elles feraient l'objet d'une étude.

Société Nationale des parcs industriels (SONAPI)


Avec ses 49 installations industrielles dont sept (7) sont occupés par la MINUHA, elle rassemble le plus grand nombre d'industries du pays.
Elle a été créée en 1974 pour répondre à la politique gouvernementale de Jean Claude DUVALIER qui prônait la révolution économique.
Avant 1990, elle employait 42.000 ouvriers. De 1991 à 1994, elle n'employait que 500 . De 1994 à 1998 elle est arrivée lentement à une
reprise partielle de 5.000. Son souhait pour l'année 1999 est d'arriver à atteindre un quota de 7.000. Pour cela des démarches sont entreprises
en vue de diversifier lemarché d'exploitation.
La SONAPI est une entreprise publique indépendante qui s'occupe de la gestion du local, la recherche de locataires et le suivi administratif du
parc.
La SONAPI ne gère pas et ne fait pas de suivi au sein des bâtiments. S'il y a conflit, c'est à la Direction du Travail, l'ONA, l'OFATMA, la
Commission Tripartite de faire leur part.
Dans certains cas de conflits dégénérés, la direction peut intervenir pour prendre des dispositions pour faire rétablir l'ordre.

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Les entreprises sont tout à fait autonomes. Des démarches sont entreprises pour diversifier le marché essentiellement américain vers le
continent européen.
La philosophie de secteur sur les conditions de travail, c'est d'augmenter l'emploi et de diversifier le marché, afin d'arriver à de meilleures
conditions. D'ores et déjà on a identifié des efforts consentis chez certains patrons de façon à intervenir dans l'amélioration des conditions de
travail.

5.1.2 LE PATRONAT
Politique patronale
Une réflexion sur la politique patronale laisse entrevoir quatre grandes préoccupations traversant le secteur des entrepreneurs:
L'instabilité politique
Le manque de qualification de la main d'œuvre
L'inéfficience des infrastructures
La dynamique de la globalisation

L'instabilité politique
L'instabilité politique est fortement ressentie par le secteur de la production industrielle. Surtout en ce qui à trait aux engagements des dirigeants
haïtiens à adopter une nouvelle politique économique qui n'arrivent pas à être concrétisés de manière résolue. Les patrons se plaignent de
l'absence d'un cadre défini et d'interlocuteurs capables d'assurer le suivi d'une politique arrêtée. Cet état de fait a entraîné un engagement prononcé
du secteur privé dans le débat politique. Divers appels sont régulièrement lancés, à travers les organes de représentation de ce secteur, pour
réclamer une sortie de crise. De même des rencontres de concertation bilatérale ou pluri sectorielle ont lieu avec les représentants des différents
pouvoirs sur la situation politique en général ou la problématique économique en particulier. En ce sens patronat et syndicat arrivent à parler d'une
seule voix pour réclamer des dirigeants politiques un climat favorable au fonctionnement de la production.

Le manque de qualification de la main d'œuvre


La main d'œuvre haïtienne traditionnellement louée pour ses qualités de "docilité", de sérieux au travail et de savoir faire, semble ne plus pouvoir
répondre aux nouvelles exigences de qualification. La faillite des rares institutions publiques de formation professionnelle vient aggraver une
situation déjà critique. Ce facteur fait l'objet d'une sérieuse préoccupation au niveau du patronat qui ne rate jamais une occasion de la soulever. Au
point qu'un effort est accepté au niveau de ce secteur pour essayer de pallier à l'inéfficience de l'état. Il faut dire que la dynamique de
désengagement de pouvoirs publics à tous les niveaux achève de le déresponsabiliser en la matière. Ainsi l'ADIH a mis sur pied un Centre de
formation de la main d'œuvre qui espère-t-on, viendra combler la défaillance de l'INFP dont on cesse d'espérer une dynamisation de ses différents
centre de FP.

L'inefficience et le manque d'infrastructure

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Ce point constitue un autre facteur majeur de préoccupation pour les entrepreneurs. La crise économique globale, l'instabilité politique et
institutionnelle ont entraîné une détérioration du minimum d'infrastructure existant. L'eau, l'électricité, le téléphone, ports, routes sont dans un état
déplorable et n'arrivent pas à atteindre un fonctionnement normal.
Pourtant, en 1994, a été élaboré dans deux grandes capitales occidentales (Washington –Paris) un plan de réhabilitation et de construction en
concertation avec les bailleurs de fond. Doté d'un budget de 1 milliard de dollar US. Ce plan prévu sur cinq ans (1994-199) porte sur des secteurs
tels que: routes – électricité – téléphone - eau potable. En outre, certains font espérer que la grande vague de privatisation rendra plus efficace le
fonctionnement des entreprises comme la TELECO (téléphone), EDH (électricité) CAMEP (eau potable) ainsi que les ports et les aéroports.
Pour les entrepreneurs rencontrés, tout ceci ne semble constituer que de rêves lointains où déjà passés puisque à l'horizon 1999 ils ne voient pas
encore la réalité de ce programme quinquennal (94 – 95).

La dynamique de la globalisation
Salué avec enthousiasme par certains, le processus mondial de globalisation semble être vécu par nos entrepreneurs dans une profonde
inquiétude. Non qu'ils soient contre cette dynamique; au contraire, ils craignent tout simplement d'être incapables de prendre le train lancé à grande
vitesse, à cause de la faiblesse structurelle de l'économie haïtienne. Ils participent quasi hébétés aux grands forums internationaux et régionaux sur
l'intégration, sans percevoir par quel bout ils vont pouvoir s'y accrocher.
La PAS et les différents accords signés avec les IFIS ne paraissent éclaircir l'horizon économique d'autant que les tergiversations des politiques
sont loin de faciliter une meilleure appréhension de la réalité et de dégager d'éventuelles perspectives industrielles.
Le livre blanc du secteur privé national, véritable manifeste du patronat haïtien, publié sous le sous titre "Propositions de politique
économique"résume l'ensemble de ses préoccupations.
Il est significatif de retenir que dans la partie réservée à la compétitivité internationale, sont traitées les questions de sécurité sociale et de législation
du travail. Y est revendiquée la fameuse refaite du code du travail dans lequel est relevé une série de dispositions prétenduement désavantageuses
pour les industriels. Huit thèmes devraient être ainsi faire l'objet d'amendement traitant de:
La résiliation des contrats de travail
Préavis
La durée du travail
Problème des jours fériés
Travail de nuit
Congés
Mode de calcul des boni
Transport du personnel
Tout ceci devrait être modifié dans un sens plus favorable pour les entrepreneurs afin de rendre leurs entreprises plus compétitives.
En outre, le système de sécurité sociale devrait dans cet ordre d'idée être privatisé afin d'améliorer sa performance.

Les Structures patronnales

A. Association des Industries d'Haïti (ADIH)


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Créée en 1980, l'Association avait pour mission d'aider les entrepreneurs (haïtiens et étrangers) à structurer plus efficacement leurs activités
industrielles. Elle avait pour objectif de mener la fondation à se concentrer sur une dynamique industrielle pour un développement national.
De 150 membres avant l'embargo, elle est passée à 85 membres dont 45% sont dans la sous-traitance. Ses membres sont aussi bien dans les
parcs que dans la zone industrielle couvrant la route de l'Aéroport (les deux côtés) la route de Delmas et la route nationale. (Voir annexe 4b)
L'ADIH offre en outre un certain nombre de services à ses membres commela défense des membres vis-à-vis de l'opinion publique, les
autorités et les associations nationales et internationales et autres…
Parmi les besoins en appui (services) exprimés par ses membres, ADIH se concentre ces temps-ci sur la qualification d'où le domaine de la
formation est devenue prioritaire. Elle fonctionne pour cela en inter échange avec les structures existantes (Centre Pilote, INFP, etc). En vue de
mieux répondre à ces besoins, elle s'en oriente vers la création de son propre centre de formation dans certains domaines.. Pour les centres
existants, ADIH pense qu'ils doivent d'avantage offrir leur service aux patrons ayant des besoins sur le marché local.
En tant qu'association, elle représente ses membres et défend leurs causes devant toutes les instances de l'état. Suivant la situation, elle leur
apporte un appui techniques dans certaines démarches administratives.
L'ADIH arrive même à intervenir en tant qu'association sur la demande de ses membres pour exiger des réformes dans les institutions qui les
concernent directement. Ainsi depuis un certain temps, elle fait pression pour exiger un audit de l'ONA après les nombreux scandales qui ont
touché cette institution.
L'ADIH ne fait pas que représenter ses membres et défendre leurs intérêts catégoriels face aux autres partenaire. Elle vise aussi leur
intégration et leur unification par l'adoption d'une certaine philosophie et d'une ligne de conduite commune. Le code d'éthique de l'ADIH
semble constituer cet embryon de ciment conceptuel qui, mis en pratique par ses membres, pourrait contribuer à les faire sortir de ce ''moyen
âge industriel'' où ils paraissent malheureusement persister à s'installer.
De l'avis de l'association du mouvement syndical, est en déclin continu, au point qu'on hésite à citer la possibilité d'éventuels rapports. ADIH
rencontre ce secteur qu'à travers la commission tripartite où elle est représentée par six (6) délégués. Pour ce qui concerne la sous-traitance,
cette délégation avoue n'y être pas présentée valablement ces derniers temps.
ADIH ne rencontre pas les ouvriers dans un rapport direct, mais de préférence à travers leur syndicat. Le rapport d'enquête du NLC a été
vivement critiqué par ce secteur ainsi, une contre enquête a dû être entreprise par la commission afin d'élucider certains problèmes posés.
Pour ADIH, cette enquête n'a fait plus de tort que de bien. Ceci a bloqué la reprise économique dans ce domaine. Il a créé un impact négatif
généralisé sur tout le pays.
A propos des conditions de travail, l'ADIH pense que des efforts se font de façon continue, tout est loin d'être rose, mais plusieurs raisons
contribuent à un manquement dans ce domaine. Plus particulièrement, on constate un manque d'indications standardes nécessaires au bon
fonctionnement des usines. Qu'il s'agit "d'accroître la production par l'amélioration des conditionsde travail ou de la Qualité totale", il faut des
infrastructures de base. D'où un grand problème en Haïti.
Cependant au sein de l'association, des recommandations sont faites et certains patrons de leur propre gré contribuent à l'amélioration de la
situation.
D'après l'Association, tout ce qui est prévu dans la loi (salaire, sécurité sociale, etc) sont respectés par les patrons.

0. Complexe Acra

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Ce parc est considéré comme un complexe d'usine familiale située dans deux zones centrales de Port-au-Prince (Delmas et bas de la ville, zone
commerciale). En plus de l'industrie de fabrication, ACRA s'occupe aussi de l'écoulement sur le marché local.
Dans le passé, le complexe produisait en grande partie à partir du matériel local et occupait à un faible pourcentage le domaine de la sous-traitance
pour la réexportation.
Ces deux secteurs fermés depuis l'embargo ont donné naissance à la reprise à la fabrication des produits comme filature et tissage de sacs en
polypopilen, sacs en papier pour le ciment, tôles et impression sur tôles, capsules pour boissons gazeuses, tuyau de P.V.C.
Aujourd'hui, ACRA emploie 450 personnes rien que dans la production avec 400 permanents et 50 temporaires lors des arrivages des produits
comme le ciment, la farine, etc
Ces productions sont essentiellement pour le marché local de nos jours. Membre des associations patronales, il refuse de retourner dans la sous-
traitance à cause de son instabilité.
A travers les associations patronales il est représenté dans la commission tripartite. En tant que membre, il participe à toutes les réflexions sur les
difficultés et les problèmes que rencontrent le secteur patronal et ensemble il travaille à la recherche de solutions conjointes.
D'autre part en tant que patron national il entreprend des initiatives individuelles, permettant l'évolution de ses usines à partir d'une adaptation aux
analyses de situation du milieu. Il intervient à chaque fois suivant le besoin pour permettre un meilleur fonctionnement de tout le système en vue
d'empêcher la stagnation ou la faillite. Ceci prend en compte l'amélioration des conditions de travail.
L'actuelle politique de libéralisation du marché et d'ouverture touts azimuts aux produits étrangers est vécue négativement par ce secteur.
Avec le pouvoir public, on estime des relations normales en ce qui concerne les contrats, la douane. Mais ses problèmes sont identifiés au niveau
des infrastructures qui sont insuffisantes pour ne pas dire inexistantes ou du moins non adaptées aux besoins des investisseurs.
ACRA considère que les structures de l'ONA sont inadéquates, inadaptées et quasi inutiles par rapport aux besoins des contribuables.
Pendant très longtemps, ACRA n'utilisait aucun des services fournis par l'Ofatma. Cette année, un certain rapprochement est tenté. Sinon les
ouvriers sont en cas de problème de santé, pris en charge par l'usine soit au dispensaire interne ou en référence externe, toujours aux frais de
l'usine sans tenir compte de la cotisation à l'Ofatma qui ne leur donnait aucune satisfaction.
Depuis la période 86, il n'a plus entendu parler du secteur syndical dans les usines. A ce niveau, ce sont les travailleurs qui présentent leurs
doléances au moment des réunions trimestrielles.
Comme il a déjà été dit dès l'identification d'un problème, à la mesure de ses capacités, il intervient pour le résoudre en utilisant une approche
d'échange et de compréhension.
Par rapport aux avantages sociaux, il existe un dispensaire, et un réfectoire qui aux frais de l'usine fournit la nourriture aux travailleurs de nuit. Les
employés reçoivent un verre de lait le matin dans les usines de peinture, P.V.C. et soudure. Ils peuvent aussi se payer la nourriture dans les
réfectoires.
A la rentrée scolaire tous les employés bénéficient d'un prêt allant jusqu'à 1/3 de leur salaire pour les petits salaires un peu plus après l'analyse de
dossier. Les employés malades sont pris en charge.
Le salaire minimum n'est utilisé que pour le 1er trimestre, sauf pour les temporaires où il est régulièrement appliqué. Tous les autre touchent un
salaire nettement supérieur à ce salaire fixé.
La formation sur le tas est évaluée et permet une amélioration de statut. Sur besoin, certains ouvriers sont référés pour recevoir des formations
supplémentaires et à charge de l'usine. Le recyclage se fait sur le tas dans la majeure partie des cas.
Les emplois sont en général stables sauf pour les temporaires qui sont recrutés pour l'arrivage de stock. Pour ce secteur, l'investissement est local
d'où le refus de retourner dans la sous-traitance qui se spécialise dans l'instabilité économique et de l'emploi, à cause de la dépendance externe.

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Certains prêts ou avances sont faits aux employés suivant besoin et après analyse de la situation. En gros il existe au sein d'une telle entreprise un
échange interne entre la structure patronale (responsable du personnel) et le travailleur.

5.1.3 LES SYNDICATS


Cette rubrique concerne exclusivement les syndicats ouvriers du secteur industriel et plus précisément ceux de la Sous-traitance.
On fait remonter généralement les premières manifestations sérieuses du syndicalisme haïtien dans les années 40 surtout à partir de 1946. Ce qui
coïncide avec une conjoncture politique particulière: celle de l'après guerre marquée par une résurgence générale du mouvement ouvrier.
Cependant les conquêtes assez nouvelles en Haïti dans ce domaine n'ont pas eu d'encrage social au point de s'inscrire sur une longue durée.
Les années dures du Duvaliérisme ont vite fait d'avoir raison de ces balbutiements du mouvement syndical par la répression sauvage des dirigeants
les plus combatifs.
C'est dans la foulée de la lutte pour le renversement de la dictature qu'on verra se constituer clandestinement les nouveaux syndicats qui allaient
occuper de façon intempestive plus la scène politique que la scène sociale d'après 1986. L'écrasante majorité des syndicats présents aujourd'hui se
sont constitués au tour de cette période si ce n'est plus récemment encore.
On pourrait dégager les caractéristiques suivantes pour cerner le monde syndical haïtien:
Absence de continuité historique
Morcellement très poussé
Forte politisation
Manque d'encrage dans le monde ouvrier
Tendance à la bureaucratisation
Ajouté à tout cela une perte de plus en plus forte de légitimité et de crédibilité non seulement dans le monde du travail mais dans la société en
général.
A souligner un effort actuel d'intégration pour surmonter les petites querelles partisanes autour des zizanies politiques ou en fonction de certains
petits intérêts.
On distinguera deux catégories de syndicats, en fonction de leur degré de structuration:
La première comprend les grandes centrales qui ont pillon sur rue et font office de représentants du monde ouvrier haïtien dans les rencontres
locales régionales et internationales. Sous la rubrique indépendant, on a l'habitude de classer d'autres syndicats plutôt nouveaux qui s'efforcent
d'organiser la base ouvrière. C'est la 2ème catégorie.
Les premiers concernent environ onze (11) centrales qui se distinguent plus par leur clientèle, leur lieu d'implantation, l'origine externe de leur
financement, un certain acoquinement politique que par une différence réelle de stratégie.
La deuxième catégorie regroupe les syndicats dits indépendants et des structures d'encadrement offrant des services divers à la clientèle ouvrière.
On peut citer entre autres BATAILLE OUVRIYE, ANTENNE ouvrière et le centre pour la promotion de la femme ouvrière, (CPFO).
Cette deuxième catégorie nous paraît beaucoup plus dynamique à la base et mieux inspirée dans sa stratégie. Elle est moins frappée par le
phénomène de bureaucratisation et de surpolitisation faisant montre en outre d'une meilleure connaissance et appréhension de la réalité du monde
du travail.
Tous les secteurs rencontrés et nos différentes enquêtes ont révélé une absence quasi totale des syndicats dans les entreprises de la Sous-
traitance. La FOS a fait état de sa présence dans l'établissement dénommé L.V. Miles, mais a conclu à des grandes difficultés d'implantation dans la
ST.

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Quatre facteurs sont évoqués pour expliquer cette quasi absence du mouvement syndical dans le secteur de la Sous-traitance.
La faiblesse intrinsèque des centrales syndicales dûe surtout à leur orientation "politicienne" et le développement d'une tendance bureaucratique et
un manque de travail à la base.
L'opposition obstinée du patronat qui a beau jeu d'arguer d'absence de préoccupation sociale des syndicats.
Les caractéristiques mêmes du secteur qui rendent difficile la conscientisation des travailleurs soumis à l'insécurité de l'emploi.
La situation de l'emploi dans le pays où le taux de chômage élevé (60% de la main d'œuvre) exerce une pression sur les travailleurs.
Dans une étude publiée par le Centre Pétion Bolivar en 1995 est présenté le profil suivant du secteur syndical.
De nouveaux syndicats indépendants essayent quand même de concevoir le développement d'une stratégie d'implantation dans les usines. Ils
comptent surtout sur la solidarité internationale pour faire pression sur les maisons mères afin d'influencer leurs filiales en Haïti.
Certaines centrales travaillent dans le même sens, ce qui induit une mobilisation au sommet sans ancrage réel à la base. L'articulation d'une telle
forme de lutte avec un effort d'implantation réelle semble être une nouvelle tendance qui se dégage au sein de quelques syndicats comme bataille
ouvrière, antenne ouvrière etc.

Présentation de syndicats interviewés

A. Fédération des Ouvriers syndiqués

Dans une étude publiée par le centre Pétion Bolivar intitulée " Situcion Sindical en Haiti" , la FOS a été montrée du droigt dans le mouvement
syndical pour avoir été l'unique autorisé à fonctionner pendant la période des Duvalier. Et que un de ces dirigeants a été le seul syndicaliste à
accompagner le 1er. Ministre Smarth Michel dans son voyage pour négocier avec les organismes internationaux à PARIS. Ce syndiat reçoit un
appui de la AIFRD. Le secrétaire général de la Fédération a été désigné par la coordination syndicale de nous accorder l'entrvue en tant que seul
syndicat présent dans la Sous-Traitance.
L'entrevue a révélé que sa présence était en fait manifeste avant la période de crise c'est-à-dire avant le coup d'Etat de 1991. Elle était représentée
à travers ses branches dans dix (10) entreprises réparties entre SHODECOSA et la SONAPI. Aujourd'hui elle reconnait la quasi absence de tout
syndicat dansle secteur de la sous-traitance. La seule usine où elle atteste une certaine présence est l'établissement L.V. Myles. Les démarches
poursuivies pour assurer cette démarche dénote une stratégie assez simgulière. Le travail à la base directement avec les ouvriers senble être de
plus en plus compliqué. Ceci réclame de développer ds pressions à partir des maisons-mère pour que les patrons locaux acceptent finalement un
minimum de présence syndical.
Généralement les luttes syndicales portent sur desaspcts mineurs desconditions de travail comme: l'eau potable fraiche, des toilettes propres, un
minimum d'hygiène environnementale etc. Malgré certains constats, le syndicat n'arrive pas vraiement à mobilser la base pour un certain
changement de la situation. Par exemplele pronblème de harcèlement sexuel sulevé dans les Focus Groupes et dans certaines études antérieures
comme celle de NLC n'aboutit à aucune solution.
Pour la Commission Tripartite, la FOS estime cependant que cette structure n'a aucun pouvoir de décision et semble même douter du sérieux de la
démarche. Cependant elle justifie sa présence en considérant cette commission comme un acquis institutionnel qui, un jour peut être dynamisé.
Nous sommes donc en présence d'un constat de faiblesse en ce qui a trait aux capacités syndicales d'influer positivement sur les conditions de
travail.

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B- BATAY OUVRIYE

Officiellement, Batay Ouvriyè a été créée le 17 Novembre 1994. Sous le sigle de KSPM, elle a apporté un soutien à toutes les luttes ouvrières
depuis 1990. Le coup d'état de 1991 a poussé à la fermeture d'usines et de révocation en masse d'ouvriers de toute catégorie. Face aux problèmes
de refus de payer les préavis et autres prestations, le KSPM a clandestinement appuyé les revendications de la masse ouvrière.
C'est à cette période que conscient du comportement de l'ensemble de syndicats face à cette crise, que les futures membres de batay ouvriyè aient
fait bande à part. Ils (les membres) avec un comité de base, ont lancé une invitation à tous les ouvriers en précisant les thèmes suivants à débattre:

le respect du droit syndical


l'augmentation de salaire
la baisse des tarifs de production journalière
la réforme au sein du Ministère des Affaires Sociales
les changements nécessaires dans le code du travail
l'arrêt de la répression au sein des usines restantes.

Les deux années qui ont suivi ont été de grandes années de lutte sur les points susmentionnés.
A la création en 1994, ils ont mis en place la structure suivante composée de quatre commissions et une coordination contenant un membre de
chaque commission et un délégué syndical d'usine.
Pour le moment, leurs activités consistent en:
La mise en place de syndicats dans les usines plus ou moins une dizaine, dont seulement quatre (4) continuent d'exister, pendant deux ans dans la
sous-traitance. Les autres fonctionnent maintenant sous forme d'embryon de comité d'agitation.
Batay Ouvriyè se concentre sur les appuis à apporter au secteur et à la mobilisation pour une solidarité nationale et internationale.
Entre autres activités, Batay ouvriyè offre des services suivants à ses membres et à leur famille:

Cours de rattrapage scolaire pour les enfants, cuisine, coupe, pâtisserie, karaté, électricité
Célébration des fêtes annuelles
Formation et séminaire sur le syndicat pour les membres.

Leurs Objectifs sont de deux ordres: mettre en place un autre type de mouvement syndical en Haïti qui revendique vraiment les droits des ouvriers et
construire une centrale syndicale démocratique, représentative de la vraie classe ouvrière vraiment combative et non de collaboration de classes.

Perception du syndicat sur les conditions de travail

Le mécanisme de recrutement des ouvriers.


En dépit des prescrits de la législation en vigueur, le recrutement des ouvriers n'est soumis à aucune règle. Qu'il s'agisse des entreprises orientées
vers le marché local, ou des entreprises de sous-traitance. L'embauchage se fait sans contrat ni écrit, ni oral, ni collectif, ni individuel.
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Il convient de souligner tout de suite qu'aucun employeur ne signe de contrat collectif dans son entreprise. Quand dans une entreprise, autres que
celles de la sous-traitance, il y a lieu de signer des engagements, le patron rejette automatiquement tout idée de contrat collectif. Seul le syndicat
des employés de l'APN (Autorité Portuaire Nationale) fonctionne sur la base d'un contrat collectif. Mais il s'agit d'une entreprise d'état.
Le taux élevé de chômage explique en partie cette situation vu le nombre indescriptible de gens la recherche d'un emploi. Au moment de son
recrutement le nouveau venu se soucie très peu des formalités.

L'Identification de son lieu de travail


Les ouvriers en général ignorent le nom de l'entreprise où ils travaillent. L'ouvrier vous dira qu'il travaille chez ''Liautaud'', ou chez ''Sassine'', ou
chez Mme X. Jamais il ne lui viendra à l'esprit de dire qu'il travaille à Megatex ou à Gilanex. Ceci s'explique en grande partie par la culture
paternaliste dans laquelle, de part son origine sociale, il a l'habitude d'évoluer.

Des règlements internes


Toutes les entreprises ont des règlements internes. Cependant, le travailleur ne le connaît pas. A son arrivée le jour de l'embauchage, on lui tend les
feuilles des règlements qui ne sont affichés nulle part. Les travailleurs ignorent le contenu de ces feuillet. Ils en prennent connaissance le jour où ils
sont en contravention avec l'administration de l'entreprise. Si vous posez une question y relative à un ouvrier, il vous répond avec étonnement: c'est
quoi les règlements internes? (voir Annexe 6)

De la présence des syndicats dans les entreprises


Le droit syndical prend sa source dans les conventions internationales de l'Organisation Internationale du Travail, dans la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme et dans la législation haïtienne du travail. En dépit de cette base nationale et internationale les syndicats n'arrivent pas à
s'implanter réellement dans les entreprises industrielles à l'intérieur du Parc Industriel.
Les patrons manifestent une hostilité presqu'agressive àl'endroit des syndicats.
Aucune des grandes centrales syndicales connues du pays ne se trouve présente à l'intérieur du Parc industriel de Port-au-Prince. Cette situation
peut se résumer ainsi:

- Les patrons n'acceptent pas de syndicats dans leurs entreprises.


- Les syndicats ne sont pas présents dans les entreprises.
- Tout ouvrier membre d'un syndicat quelconque est susceptible de perdre son emploi.
- Le patron qui, par un certain esprit d'ouverture accepte de collaborer avec un syndicat donné, attend la moindre occasion pour
renverser la situation au détriment de l'organisation ouvrière.

La question sanitaire
Les toilettes sont en très mauvais état. Dans une entreprise en particulier la toilette consiste en une longue tranchée cimentée ou hommes et
femmes font leurs besoins à ciel ouvert. Au bout d'un certain temps, on y verse un amont de l'eau qui s'en va avec les déchets. Tous les utilisateurs
plutôt bizarre se servent de déchets de tissus en guise de papier hygiénique. Une grande boite est prévue pour le stockage de ces tissus pollués.
Quand la boite est remplie, on la brûle à l'arrière de l'entreprise sans tenir compte de la pollution qu'entraîne cette pratique.
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Le problème de l'eau potable


Il y a à l'intérieur du parc industriel une problématique sérieuse d'eau courante. Parler d'eau potable dans l'état actuel de la situation reviendrait à
parler d'un produit de luxe.
Il n'y a pas d'eau courante nulle part sur la cour du parc. La CAMEP n'a rien fait pour améliorer la situation qui ne diffère pas de celle de la capitale.
Pour contourner ce problème, les chefs d'entreprises installent des réservoirs d'eau. Ces réservoirs sont très mal entretenus. Des fois c'est de l'eau
tout à fait polluée que boivent les travailleurs. Les réservoirs ne sont ni néttoyés, ni désinfectés sur une base régulière.

C- CENTRE DE PROMOTION DES FEMMES OUVRIERES (CPFO)


Elle est une institution privée travaillant avec les femmes des milieux défavorisés et plus particulièrement les 70% ouvrières des industries
d'assemblage. Créée en 1985, elle s'occupe de la formation sociale:

Rencontre éducative sur les droits humains


Santé préventive
Alphabétisation à cause du % élevé d'analphabète chez les femmes
Prévention SIDA, MST, planning pour les ouvriers des deux sexes.

Elle offre aussi un service de clinique gynécologique / dermatho; assistance juridique en cas de conflit. Elle met en place un centre de
documentation à partir des données recueillies des témoignages publiés, etc. Le centre publie un bulletin:''Journal fan'm ouvriyè''. Il organise des
ateliers sur les différents problèmes que rencontrent ces femmes dans leur travail. La section recherche et documentation a réalisé en juillet 1986
une étude de base sur ''les caractéristiques socio-économiques et les conditions de travail des ouvrières de la sous-traitance'' qui nous a été très
utile dans le cadre de cette étude.
Tous les programmes ont eu en support l'audio-visuel combiné à d'autres matériels didactiques adaptés au public cible.
D'après le CPFO, les vrais problèmes de santé soulevés par les ouvrières sont les suivants:

baisse de la vue pour les ouvrières du textile et de l'électronique à cause de la minutie du travail, les déchets de fil, la fixation du matériel
à préparer, faible éclairage.
Hygiène de l'eau (citerne, dépôt de calcaire et microbes, infection intestinale, les vers, maux de ventre, etc.
Migraine atroce et continue chez certaine, à cause du bruit des machines.
Insalubrité de l'environnement et des espaces de service (manque et mauvaises latrines)
Estomac (poumons faibles) et douleur de la cage thoracique dûe aux efforts fournis des mouvements de laçage des balles de base-ball.
Problèmes de peau dus à la poussière des tissus.
Problèmes respiratoires causés par la poussière.
Mycoses bactériennes dues principalement aux mauvaises conditions d'hygiène des toilettes qui peuvent provoquer des cas
d'avortement.

5.2 LES RELATIONS ENTRE LES PARTENAIRES SOCIAUX

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5.2.1 ETAT/PATRON

Les rapports des patrons d'usine avec l'administration publique se réalisent à titre individuel. Chaque patron présente son dossier, entreprend ses
démarches, paie ses frais, organise l'installation de son usine et s'assure de la bonne marche de celle-ci et ceci dans son intérêt.
Ils (les patrons) peuvent utiliser les services de leur association sur besoin, car certaines de ces structures patronales offrent des services à leur
membre.
On peut distinguer les relations résultant des procédures nécessaires à l'ouverture des entreprises, celles relatives aux volets sociaux de
fonctionnement de l'entreprise et enfin celles qui concernent des aspects techniques de réalisation de la production de la Douane, et la SONAPI)
Le volet social se réalise à travers les institutions suivantes ONA – OFATMA, les services de conciliation, d'arbitrage avec le tribunal du travail et
l'inspection du travail.
Les structures de l'état qui correspondent plus particulièrement aux aspects cités sont: Le Ministère des Affaires Sociales (MAS) , Le Ministère du
Commerce et de l'Industrie (MCI), L'Autorité Portuaire Nationale (APN), la Direction Générale des Impôts (DGI) et toute autre structure de l'état leur
permettant la réalisation et le suivi des procédures à suivre pour le bon fonctionnement de leurs activités.
Avec la SONAPI, c'est le patron le client, mais il s'agit ici d'un contrat qu'il signe en tant que locataire et du paiement qu'il effectue suivant les
conditions prévues. La SONAPI en revanche lui fournit des services prévus toujours dans le cadre du contrat (local, installation de base et
infrastructures prévues).
Au sein du MAS (conciliation et arbitrage et tribunal du travail) les relations sont d'ordre conflictuel (voir cadre légal). Ce n'est qu'en cas de conflit
avec les travailleurs que le patron rencontre ce secteur après qu'un où des travailleurs eurent à porter plainte. Ce cas n'est pas très courant mais ce
n'est que dans ce cas que ces deux secteurs se rencontrent.
L'inspection du travail a comme tâche de veiller aux bonne conditions physiques de travail dans les établissements pourtant elle n'est pas
fonctionnel et cette information est la même tant dans l'entrevue avec les patrons que dans celle réalisée avec le bureau de l'inspection. Il semblerait
que la dernière période d'inspections en bonne et due forme relève de 1985.
Sitôt cette étape franchie, le patron va contribuer à chaque exercice fiscale en versant des cotisations à l'ONA et à l'OFATMA. Avec ces deux
institutions, le patron négocie pour ses employés de la manière suivante:

La déclaration du nombre des employés, le patron est le seul interlocuteur, c'est lui le client de ces institutions
Retenu sur l'employé de 50% de la cotisation à la base
Versement des 50 % restants par l'employeur.
Pour l'Ofatma, le patron verse la cotisation totale.

5.2.2 ETAT/OUVRIERS
Normalement, les relations entre les travailleurs et l'Etat devraient débuter dès les premières démarches de demande d'emploi pour se poursuivre
jusqu'à la retraite. Et ceci incluait toute la période passée à l'intérieur de l'usine à travers le système de sécurité sociale, les procédures d'obtention
des avantages sociaux et de gestion des éventuels conflits sociaux. Or la réalité de la sous-traitance est telle que les occasions de contact entre les
travailleurs et le pouvoir public sont plutôt rares.
Un autre élément important de ses relations est leur caractère individuel, du moins du côté de l'ouvrier. En effet la quasi absence de structure
syndicale impose au travailleur de prendre lui même en charge les démarches à tous les niveaux. Cependant il faut souligner deux points
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importants: parfois c'est le patron qui le représent (cotisation à l'ONA – OFATMA). En cas de conflit avec le patron devant l'état, il arrive qu'il y ait une
certaine intervention du syndicat.
Nous représentons ici certaines situations où s'établit une relation entre l'ouvrier et l'état à travers quelques institutions (bureau de l'inspection /
service conciliation et arbitrage).
En effet l'ouvrier révoqué qui se sent abusé se présente au bureau de l'inspection au service de conciliation et arbitrage pour porter plainte. (Voir les
attributs de ce service). Dans la majeure partie des cas l'affaire s'arrête là et une entente est négociée.
Dans le cas contraire l'affaire se poursuit au tribunal du travail très souvent en désavantage de l'ouvrier à cause des problèmes d'absence de
contrat, de témoin et de règlements négociés et plus particulièrement de non accompagnement syndical.
A l'ONA. C'est encore en cas de fermeture d'usine, cas encore très courant où de révocation que l'ouvrier entreprend des démarches pour se faire
restituer ses fonds de cotisation. C'est la principale raison qui explique que même après plus de 20 ans de service ils ne bénéficient pas de la
retraite. Il (l'ouvrier) peut aussi faire des demandes de prêt sur cotisation. Malgré les difficultés administratives, certains arrivent parfois à obtenir gain
de cause dans cette procédure qui s'avère parfois difficile.
A l'OFATMA. Si une certaine connaissance des pratiques de l'ONA s'avère très courante dans le milieu ouvrier, il n'en est pas de même pour
l'Ofatma. La majeure partie des travailleurs n'ont pas de carte de santé. Comme il a déjà été signalé, l'Ofatma était mis au rancart par les patrons
pendant des années et ce n'est qu'à la venue de la nouvelle direction et des tendances nouvelles d'amélioration que certains patrons timidement
comptent reprendre les relations de services. L'office de son côté se plaint de retard et de non cotisations de certains patrons.
En ce qui concerne la commission tripartie que nous verrons plus bas, les ouvriers n'en ont jamais entendu parler. Cependant il faut souligner qu'ils
sont censés être représentés par la délégation syndicale de six membres siégeant au sein de cette structure. Ils déclarent n'avoir jamais vu des
inspecteurs du travail dans leur usine, certains patrons en disent autant.

Les difficultés
Les structures de l'administration publique n'ont jamais été facile pour les ouvriers et les citoyens en général à cause de la lourdeur administrative.
Ainsi on les fréquente qu'en cas de besoin extrême. En un mot les travailleurs n'ont pas suffisamment d'information sur les services fournis par l'Etat.
Les services offerts par l'Ofatma ne sont pas à la portée des ouvriers par manque d'information. Ils ne concernent jusqu'à présent que les accidents
de travail et d'autre part cette institution essaie d'intervenir que dans 50% des usines. Ce quota est d'avantage penché sur les industries publiques
les plus grandes avec un faible % du secteur d'assemblage. Malgré leur effort pour faire mieux, tant qu'il ne couvra pas les maladies et la maternité il
ne sera pas populaire dans le milieu ouvrier.

5.2.3 OUVRIER/PATRON
En l'absence de structures de représentation les relations patron / ouvrier sont marqué d'une certaine informalité. Les mécanismes de dialogue et de
concertation font largement défaut. De ce fait, il n'existe pas de système de prévention des conflits, aussi des problèmes facilement évitables
surgissent pour créer des situation déplorables. Cette absence de passerelles de dialogues semble être carrément voulue par les patrons qui
préfèrent une gestion purement verticale et paternaliste. Des intermédiaires autoritaires et dépourvus de toute connaissance en matière de gestion
des relations humaines font l'interface entre ouvriers et patrons. Ainsi ni personnellement ni à travers leur structure respective de représentation,
ouvriers et patrons ne se rencontrent.
C'est le superviseur qui assure ce rôle d'intermédiaire selon une logique de commandeur jouant d'un côté le rôle de bourreau et de l'autre celui
d'amortisseur. Il arrive parfois ainsi à sauvegarder une certaine image de gentil homme pour le patron se chargeant lui même du mauvais rôle.
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Cette situation est reflétée dans la perception de l'ouvrier de la ST qui ne suit jamais un sentiment d'appartenance et d'intégration à son entreprise. Il
se sent difficilement partie prenante de l'usine.
L'ouvrier dans le cadre relationnel, n'a pas un rapport direct avec le patron. Ce dernier très souvent se fait représenter au sein de l'usine par un
superviseur qui devient pour l'ouvrier le patron. C'est à ce niveau que le dialogue et les conflits se passent.
Les difficultés
La crainte du chômage fait du travailleur quelqu'un de défavorisé dans ses rapports avec le patron, il accepte presque toutes les conditions pour
obtenir cet emploi ou ce job. L'instabilité de l'emploi après son obtention le met dans une situation de chômeur potentiel à tout moment.
Le bas salaire accordé dans la sous-traitance ne lui permet pas de répondre a ses besoins ni à ceux de sa famille et il a très rarement d'autres
sources de revenus.
L'enquête nous permet de remarquer que quelque soit le nombre d'années passées à l'intérieur d'une usine, l'ouvrier souhaite toujours partir pour
entreprendre une activité économique. Pour lui le manque de liberté qui régit sa vie dans les factories fait de lui l'élément social le plus dégradant. A
la question que pense t-il des commerces en détail qui ne nourrissent pas leur propriétaire, la réponse était "au moins il est libre de ses
mouvements".

5.2.4. Commisssion tripartite

Etat / Ouvrier / Patron

Cette commission a été créée en Janvier 1989, autorisée par décret loi en Janvier 1995 pour se conformer à la convention 144 de l'OIT, ceci après
l'arrêté présidentiel de 1994. Elle est dénommée Commission Tripartite de Consultations et d'arbitrage.
Comme son titre l'indique, elle est composée de trois secteurs décisionnels pour maintenir la paix sociale.
Pour le pouvoir public:

Le Ministre des affaires sociales, Président d'Office et trois membres délégués venant tous de ce ministère.

Pour le patronat:

A partir des différents secteurs du patronat dans le pays, une délégation de 6 commissaires siègent au sein de la commission.

Pour le syndicat:

Six (6) délégués syndicalistes sont délégués au sein de la commission. Ils viennent de 11 centrales syndicales. Il faut signaler ici pour le
1er mandat, étant donné qu'il est renouvelable tous les trois ans, les délégués sont généralement des hommes.

La structure comprend:

a. Une assemblée générale


b. Un bureau administratif

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c. Un bureau exécutif
d. Et des comités permanents
e. Evaluation et conciliation
f. Hygiène et sécurité
g. Législation labo sec soc., salaires
h. Transports et logements sociaux
i. Ad hoc
j. Relations publiques
k. Enquête
l. Elaboration des règlements internes.

Les priorités de la commission pour ces trois années ont été les suivantes:

Augmentation du salaire minimum


Enquête et rapport sur les conditions de travail dans les entreprises suite à un rapport du NLC
La refonte du code du travail.

Pour l'augmentation du salaire:


Les 15 gourdes correspondaient à $ 3. US avant 1986. Les repas devant l'usine coûtait au petit déjeuner 2,50 Gdes. et au lunch 4,50 Gdes. avec
une boisson, soit un total de 6,60 Gdes pour les repas.
En 1995, le salaire minimum est passé à 36 gourdes qui équivalent à $2,50 US. Les repas sont: petit déjeuner 7g. et lunch 10 à 12 g. soit un total de
19gourdes.
Le transport cas 1 est de 2g; cas 2, 4g. depuis le retour à l'ordre constitutionnel. En résumé dans le 1er cas l'ouvrier rentrait chez lui avec 15-8,60 =
6g40. dans le 2ème cas 36 – 23 = 13g.
Le coût de la vie a triplé au minimum donc avec ses 13 gourdes il ne peut faire que 1/3 de ce qu'il pouvait faire avant 1986.
Nous avions voulu présenté cet aspect que sur le plan le plus facile, un repas simple et un transport. Dans beaucoup de cas ils utilisent un double
transport pour arriver. (voir dans les études de cas).

En ce qui à trait à l'enquête


Le NLC a publié un rapport "How to get rich on 11 cents an hour". The US in Haïti 1996 ce fut le scandale. Le MAS a demandé à la commission de
procéder à la vérification des faits et a de son côté entrepris une enquête pour élucider les grands points.
A propos de la refonte du code du travail, la commission souhaite terminer son mandat en présentant un colloque de trois jours sur ce dossier en
vue de doter le pays d'un nouveau code du travail.
A cet effet il faut signaler, que le code remanié date de 1984, plusieurs contradictions empêchent la mise en application de certains points.
Cependant en appliquant de façon plus ou moins appropriée certaines mesures prévues dans le code, les conditions de travail seraient nettement
améliorées et ceci de façon universelle.

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Ex:

Eau courante pour se laver


Eau potable fraîche pour se désaltérer
Latrines propres et en quantités suffisantes
Réfectoire etc.

Face à cette situation on peut déjà se demander s'il n'y a pas une bonne volonté de la part des concernés? Est-ce que la refonte va permettre
l'amélioration des conditions de travail?
En gros on ne peut qu'apprécier l'existence de cette commission étant donné que c'est la seule instance où les trois secteurs sont réunis au moins
pour réfléchir ensemble sur certains points. Concrètement toutefois, les trois secteurs réunis se plaignent de la lenteur de l'exécutif pour mettre à
exécution les propositions obtenues après maints débats et qui occasionne de longues séances de travail.
Le ressort des entrevues réalisées le sentiment qu'au sein de la commission il y a beaucoup de frustrations. A première vue, les délégués veulent à
tout prix aboutir à des résultats mais le support de l'état n'est pas automatique. Deux des patrons ont déjà démissionné. Ils sont au nombre de quatre
pour le moment. Ceux qui restent vont sûrement partir sans que d'autres résultats puissent être obtenus malgré leur volonté. Cependant ils sont très
fier en tant qu'équipe d'avoir obtenu l'augmentation du salaire minimum et de pouvoir travailler sur la refonte du code du travail. Sur ce dossier ils ont
décrété la permanence et ils y travaillent tous les jours.
Les objectifs qu'elle s'est fixés pour le prochain mandat sont:

la garantie des emplois


la promotion de l'économie
la protection des travailleurs

Pour clore ce chapitre, nous présentons un condensé des problèmes qui semblent marqués les différents secteurs dans la dynamique de leurs
relations.
Le manque de présence syndicale limite les champs de négociation des travailleurs vis-à-vis des autres secteurs mieux organisés.
L'absence totale de structure comme un comité de suivi et de monitoring pour veiller à l'application des règlements tels que, code d'éthique et lois
en vigueur sur les différents aspects.
L'inexistence d'un comité de sécurité et d'hygiène pour la protection des travailleurs.
Le problème de la circulation de l'information sur les dossiers importants pour un fonctionnement normal entre les partenaires. Ex: en quoi consiste
l'ONA, l'OFATMA, l'affichage des règlements internes, la signatures des contrats, les problèmes de commande pour informer sur les heures
supplémentaire, les difficultés qui amènent à la fermeture d'une usine et aux arrêts répétés par rapport aux dispositions à prendre en faveur des
ouvriers. Les paiements de préavis, congé, boni par rapport aux salaires et heures supplémentaires.
Absence d'un système d'échange et de communication pour une meilleure compréhension des mécanismes de fonctionnement entre les différents
partenaires sociaux.
Certains patrons donnent:
. plus que le salaire minimum
. transport payé
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. repas chaud à la pause avec une boisson


. eau de système, igloo (eau traitée)
. toilettes propres et accessibles par leur suffisance.
Pendant que des ouvriers de la majeure partie des usines se battent encore pour l'eau potable, le salaire minimum et des latrines propres.

6- LA SITUATION DES TRAVAILLEURS

A – PRESENTATION DES FOCUS–GROUPES


(Perception des travailleurs)

FOCUS-GROUPE I

Origine sociale
Ils sont à 50% originaires de la paysannerie. L'autre 50%, des jeunes pour la plupart ont grandi ou sont nés à Port-au-Prince. Les premiers se
trouvaient dans l'agriculture, les autres n'avaient aucun métier.
Les jeunes ont généralement fréquenté l'école, même s'ils ont atteint un niveau avancé par manque d'écoles professionnelles. Ils se sont obligés de
s'orienter vers les manufactures.
C'est le groupe le plus nombreux. Il comprend dix sept (17) travailleurs dont trois (3) hommes et quatorze (14) femmes. Ce sont des ouvriers
expérimentés actuellement en activité dans différentes usines dont trois (3) à l'intérieur du Parc Industriel et le reste à l'extérieur.
La majorité travaille depuis dix (10) anx dans la sous-traitance et a été employé au moins dans trois (3) entreprises différentes. Apparemment les
entreprises ont des problèmes de demande parce qu'on souligne des cas de chômage technique par manque de commande. Il s'agit sans doute
d'entreprises axées sur le bas de gamme.
Les participants ont fait montre d'une grande connaissance du monde de la Sous-Traitance. Contrairement à d'autres groupes ces ouvriers encadrés
par
Bataille Ouvrière connaissent tous non seulement les noms des gérants responsables ou des dirigeants des entreprises où ils travaillent mais
également les noms des entreprises elles-mêmes.
Conditions de vie
Une seule des femmes vit avec son mari qui travaille également comme ouvrier de manufacture. Elle a cinq enfants à charge. Toutes les autres
vivent en tant que femmes seules et prennent en charge toutes les dépenses du foyer. La plupart d'entre elles ont deux, trois à quatre enfants. Ils
payent entre $400 et $500 de loyer tous les six mois soit $800 à $1000 par an.
Conditions de travail
Tâches
Le groupe comprenait 3 catégories: des couturières, des "tchequers" et des nettoyeurs. Le travail se fait à la chaîne avec des parties à exécuter
jusqu'au montage final. Certains ont travaillé dans la confection d'habit pour enfants et des sous-vêtements. Ils semblent tous posséder les
capacités d'effectuer les différentes tâches.
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Durée
Ils travaillent cinq jours par semaine, l'horaire de travail va de 6h30 à 3h30. Au cours de leur cheminement ils ont travaillé tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur du parc.
Environnement physique
Suivant le lieu de travail l'environnement est plus ou moins acceptable dans l'ensemble. Bien que des problèmes d'hygiène sont en général
communs avec des variantes.
Expérience et Rotation
L'expérience et la rotation ne débouchent pas nécessairement sur une augmentation automatique de salaire. Ils vivent tous les problèmes d'arrêt de
travail. Au cours de ces trois dernières années le volume de travail a considérablement diminué.
Recrutement
Au moment de l'obtention de l'emploi la personne responsable sa charge remplit pour chacun des recrutés une fiche signalétique. Un fort
pourcentage d'entre eux contrairement à des époques révolues est recruté sur présentation personnelle sur la base de connaissance des machines
et des tâches à effecteur (expérience).
La recherche de l'emploi s'effectue à partir d'informations relatives à de meilleures conditions de travail offertes par certaines autres manufactures.
Les ouvriers n'arrêtent jamais de chercher du travail en vue de jouir de meilleures conditions.
L'obtention d'emploi se fait donc par le contact personnel, la compétence sur base d'information relatives à de meilleures conditions.
Certains patrons se défont de leurs ouvriers avant 3 ans pour ne pas avoir à payer de préavis. Les ouvriers non plus n'attendent pas toujours d'avoir
trois ans avant d'abandonner.
Ils n'ont pas de contrat, ne connaissent pas les règlements internes, ils savent seulement qu'ils sont employés après l'accomplissement de trois
mois de travail.
Maladies et accidents de travail
La majeure partie des travailleurs ont fait état de piqûres dans les doigts et des autres maladies liées à la confection.
Couverture sociale
Elle comprend:
Le bonus est le 13ème versement de leur gain annuel calculé en dehors des heures supplémentaires.
Les congés annuels (15 jours) calculés sur la base du salaire minimum.
Les congés maternité (6 semaines), elles jouissent de congé maternité avec $320 calculé sur la base du salaire minimum.
Les congés de maladies ne dépassent jamais trois jours sauf dans les cas graves. La présence médicale n'est pas générale. Des médecins et
infirmières passent de manière périodique dans les entreprises. Un bon nombre de leurs entreprises sont affiliées au DASH.
Le Préavis – Suite à cette révocation, deux mois de salaire après trois ans de travail à titre, les ouvriers bénéficient de préavis.
Pour la syndicalisation, ce groupe est encadré par Bataille Ouvrière qui suivant les manufactures est arrivé à mettre en place une structure de
médiation minimum dans le cadre de la lutte pour l'amélioration des conditions de travail. Dans d'autres manufactures totalement hostiles à cette
forme d'organisation syndicale, les ouvriers l'organisent avec leurs encadreurs de façon à adapter aux situations pour revendiquer leurs droits.
Pour un complément économique, en période de chômage ou communément appelé arrêt de travail, elles sont en tant que chef de famille obligées
d'entreprendre des activité pour subvenir aux besoins du foyer. Toutes les femmes entreprennent des activités commerciales qui grossissent le
secteur informel. Cela leur permet d'évaluer ce qu'elles peuvent faire hors de la factorie. L'objectif de toutes ces femmes consiste à se lancer dans le
commerce.
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FOCUS GROUPE II
Cette enquête a porté sur des femmes qui travaillaient dans la sous-traitance jusque dans les années 1990.
Ce cas présente un intérêt particulier dans la mesure où il s'agit d'un effort de recherche d'alternative aux conditions de travail dans le secteur de la
sous-traitance. Cette initiative émane d'un groupe d'ouvrières encadrées par l'organisation féminine, SOFA.
Ces femmes organisées au sein de la SOFA (Solidarite Fanm Ayisyen) ont décidé, avec l'aide de leur organisation et un appui financier externe de
monter un atelier de couture.
Origine sociale
Ce groupe constitué de 12 femmes essentiellement d'origine paysanne qui ont de 40 à 50 ans et vivent à Port-au-Prince depuis plus de 20 ans.
Toutes, elles ont travaillé dans des factories pendant plus de 10 ans et 2 d'entre elles ont effectué 18 ans, dans une usine électronique, les autres
ont travaillé dans au moins 3 factories différentes.
Ces femmes sont toutes installées et sont très stables dans leur vie. Elles ont en moyenne 3 à 5 enfants dans leur vie. 50% d'entre elles vivent en
couple, les autres vivent avec leurs enfants et des alliés. Elles sont pour la plupart les responsables économiques de la famille. Certaines quoique
aidées par leur compagnon sont celles qui supportent économiquement la famille.
Leurs enfants fréquentent tous l'école. Membres de la SOFA depuis 5 à 15 ans, elles ont une bonne capacité et de connaissance de la lutte pour la
revendication de leurs droits. En créant l'atelier en 1995 d'abord avec leur propre moyen et ensuite avec l'aide financière externe, elles avaient
réalisé leur objectif de quitter l'usineet de trouver une certaine liberté de travail.
Leur passé dans les factories
Elles ont toutes travaillé dans les trois types de factories sauf une qui a passé ses 18 ans dans l'électronique, qui a toujours été l'entreprise qui paie
mieux. Elles ont une expérience dans l'ensemble des tâches à l'intérieur de l'usine (Tchecker, opérateur, nettoyeur) sauf une était superviseuse
pendant ses deux dernières années.
Elles déclarent toutes avoir reçu leur emploi par le biais des parents ou amis employés.
Durée
Elles travaillaient dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui pendant 8 heures par jour et 5 jours par semaine. Mais elles devaient quitter chez elles
à 5h30 du matin pour y retourner à 18h30 le soir sauf les jours d'overtime où elles rentraient vers 8h30.
Salaire
Le salaire minimum était à 15 gourdes vers a fin des années 80. Mais elles ont toujours préféré travailler au rendement sur leur courage pour gagner
d'avantage.
Maladies et accidents de travail
Celles qui travaillent dans l'électronique se plaignent d'une baisse de la vue à cause de la minutie des pièces utilisées. Les autres qui ont travaillé
dans le textile et le base-ball ont toutes eu des piqûres d'aiguilles aux doigts, des tâches (démangeaisons de la peau) à cause de la poussière du
tissus, etc.
Couverture sociale
Les bénéfices prévues par la loi étaient plus ou moins respectées, mais beaucoup de combats se menaient pour l'augmentation de salaire.
Certaines discussions se faisaient autour des préavis pour savoir s'il s'agissait de départ ou de révocation et s'il était bien calculé.
ONA
Elles étaient pour la plupart affiliées à l'ONA et bénéficiaient de certains prêts médiocres ou rarement de la restitution.
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La plupart des usines les referaient en cas de maladie à l'Ofatma et très peu d'autres au Dash ce qui est différent aujourd'hui.
En cas de maladie, elles avaient droit à 3 jours de congé et il ne leur était pas permis de tomber malade plus de 2 fois sur une période de trois mois.,
Après avoir eu deux enfants en travaillant dans une même factorie on leur obligeait le planning ou les comprimés étaient distribués sur place par
une infirmière qui s'en chargeait.
La plupart des usines avaient un médecin qui les visitait, une fois par mois pour le planning et les maladies contagieuses.
Syndicalisation
A leur époque les syndicats étaient dans presque toutes les factories et les batailles menées par les ouvriers étaient très collectives. Plusieurs luttes
se menaient pour les meilleures conditions de travail (salaire, hygiène, sécurité etc). Plusieurs révocations et arrestations se faisaient en parallèle à
ces combats. Beaucoup d'ouvriers sont morts après avoir été signalés par les superviseurs comme étant des meneurs.
Ces femmes encadrées par la SOFA se battaient sur deux fronts: d'une part avec tous les ouvriers pour l'amélioration des conditions de travail
etd'autre part pour l'égalité des genres tant au sein de l'usine que dans leur vie de tous les jours.
Condition de vie
A l'époque malgré le bas salaire, les coûts de la vie étaient nettement en baisse par rapport à aujourd'hui. Même le problème de l'embouteillage
était mieux contrôlé. Le transport et la nourriture prenaient une bonne partie de leur salaire, mais la plupart d'entre elles avaient des petites activités
économiques qui les permettaient de joindre les deux bouts. Elles déclarent que dès cette période elles travaillaient vraiment pour manger.
Lors des fermetures et arrêts de travail, elles entreprenaient automatiquement des activités commerciales. Elles étaient toujours en dettes. Elles
faisaient tout à crédit, car elles n'arrivaient jamais à avoir du liquide pour se procurer leurs besoins.
Appréciation générale
Elles ne retourneraient jamais dans les factories. Elles ne sont plus aussi jeunes pour donner leur force de travail de façon rentable; d'ailleurs c'est
le travail à l'usure qui les a affaiblit. Elles ont presque toutes quitté l'usine après une maladie ou un accouchement.
Le sentiment d'esclavage, elles ne pourraient plus le supporter.
Les contraintes et taclages dus au harcèlement et le manque de respect ne sont plus acceptables à leur âge.
Certaines conditions d'hygiène et de santé dues à la chaleur exécrable les ont rendus hypertendues et leur acuité visuelle a nettement baissée.
(Pour de plus amples détails concernant ces femmes voir Etude de cas I)
FOCUS GROUPE III
Sous - secteur: Confection Date: 19/10/98 Durée: 2h:30
Onze (11) travailleurs dont sept (7) femmes et quatre (4) hommes. On signale des cas de harcèlement sexuel par les superviseurs. Il y a de graves
problèmes avec la rémunération des sixième et septième jours. Les heures supplémentaires seraient obligatoires et très fréquentes : on dit que la
totalité de travalleurs survit grâce à celles-ci.
Profil des participants-es
La majorité des participants-es sont de sexe féminin (63.63%). La majorité des participants-es (63.18%) ont en moyenne une expérience de deux (2)
à trois (3) ans dans la confection. L'ouvrier le plus ancien, travaille depuis douze (12) ans dans le domaine.

Tableau 7.
REPARTITION DES ENQUETÉS-ES SELON LE NOMBRE D'ANNÉES D'EXPERIENCE
Nbre d’années d’expériences Effectif Pourcentage

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1 1 9.09%

2 5 45.45%

3 2 18.18%

4 1 9.09%

6 1 9.09%

12 1 9.09%

Total 11 100%

La quasi totalité des participants-es sont des opérateurs-trices (72.72%). Une proportion relativement faible soit 18.18% est affectée à la tâche de
contrôle de qualité. Sur l'ensemble des personnes présentes une (1) seule travaille comme nettoyeuse.

Tableau 8
REPARTITION DES ENQUETÉS-ES SELON LE POSTE
Poste Effectif Pourcentage

Opérateur - trice 8 72.72 %

Nettoyeur -euse 1 9,09 %

Contrôleur -euse de la qualité 2 18.18 %

Total 11 100 %

Conditions de travail

Mode d'obtention de l'emploi


La majorité des ouvriers-ères a obtenu l'emploi par l'intermédiaire d'un-e ami-e et/ou un-e superviseur-euse. Certains ont réussi à décrocher l'emploi
en faisant la file devant les portes de l'usine.
D'autres arrivent parfois à payer un-e superviseur-euse jusqu'à deux cent cinquante gourdes (gds 250) pour être embauché-e. Dans le cas des
femmes, le payement peut s'effectuer en nature (droit de cuissage). Selon les participants-es les patrons ne sont pas au courant de cette pratique.

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Qui pis est, le paiement n'est pas une garantie d'emploi, l'ouvrier-ère peut être révoqué-e, par ce même superviseur, après quinze (15) jours de
travail -Notons que superviseur est au masculin parce qu'il s'agit prequ'exclusivement d'hommes-
D'autres points ont été avancés par les participants-es:

Les femmes sont parfois contraintes à avoir des relations avec les superviseurs.
Une connaissance des machines permet d'obtenir plus facilement l'emploi.
Les ouvriers-ères ne sont pas informés-es des conditions du travail au moment du recrutement.

Entraînement à la tâche
Selon les participants-es, on ne prévoit plus de période d'apprentissage pour les nouveaux-elles ouvriers-ères. Actuellement, la tendance consiste à
recruter que des personnes ayant déjà une certaine expérience et une connaissance des machines industrielle. En cas où la personne recrutée n'a
aucune expérience dans ce type de travail, le/la superviseur-euse se charge de lui donner les instructions nécessaires durant seulement la première
journée. Selon la majorité des participants-es, la pratique d'embauche des ouvriers-ères stagiaires a quasiment disparue depuis l'augmentation du
salaire minimum à trente six gourdes (gds 36). La majorité des ouvriers-ères, soit un pourcentage de 54%, déclare qu'ils-elles ont appris à utiliser les
machines dans une école spéciale.

Tâche / Chaîne et cadence de travail


Parmi les participants-es au Focus Groups, on a huit (8) opérateurs-trices, dont 4 hommes et 4 femmes; deux (2) nettoyeuses et une (1) contrôleuse
de qualité (Control quality).
La tendance veut que la quasi totalité des contrôleurs-euses de qualité et les nettoyeurs-euses sont des femmes, alors que certains hommes sont
aussi admis comme opérateurs -précisons que les contrôleuses et les nettoyeuses sont obligées de rester debout pendant l'exécution de leurs
tâches-. Quasi tous les postes qui s'accompagnent d'un certain niveau de pouvoir (superviseur-euse, distributeur-trice,...) sont réservés aux hommes
.
Les opérateurs-trices utilisent les machines pour coudre les vêtements fabriqués à l'usine. Une autre personne est chargée du nettoyage des
vêtements. Leur travail est contrôlé par un-e superviseur-euse. Avant d'être acheminé au service d'emballage, la qualité du travail est inspectée par
le/la contrôleur-euse.

Position hiérarchique
Les contrôleurs-euses sont chargées de vérifier (au niveau de la qualité) le travail de l'ensemble de l'usine.
Les opérateurs-trices n'ont pas de subalternes.
Ce sont les distributeurs-trices qui sont chargés-es de fournir du travail aux ouvriers-ères.
Les personnes chargées du contrôle de la qualité et du nettoyage sont en majorité des femmes.
Outre la supervision des contrôleuses, la surveillance de la qualité du travail est assurée par deux superviseurs: un (1) superviseur de ligne et un (1)
superviseur de qualité.

Durée( journalière et hebdomadaire) de travail

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La majorité des participants-es au Focus Groups, soit un pourcentage de 63%, fournit cinq (5) jours de travail par semaine. Une proportion
relativement faible de 36.36% travaille pendant six (6) jours. Il a été déploré, par les ouvriers-ères travaillant six (6) jours/semaine, que le patron ne
les paie pas selon les prescrits de la loi haïtienne. De plus, Cette journée est souvent payé au comptant sous la table, afin de ne pas être enregistré
sur la feuille de paye et de ne pas être comptabilisé dans le calcul des bonus et préavis.
L'ensemble des participants-es déclare travailler huit(8) heures par jour. L'horaire prévu est de 6h30 à 15h00. La presque totalité des ouvriers-ères
(90.90%) affirme qu'ils-elles n'ont qu'une seule pause de trente (30) minutes. Une seule ouvrière déclare qu'elle a droit à deux (2) pauses de trente
(30) minutes chacune. En dehors des heures de pauses ils/elles peuvent se déplacer en cas de besoin.

Heures supplémentaires
La rémunération des heures supplémentaires est fonction de l'usine. Le niveau varie de six (6) à huit (8) gourdes, par heure.
La totalité des ouvriers-ères déclare être forcée, sans avis, d'effectuer le travail supplémentaire.
À certaines périodes de l'année (octobre à décembre), la probabilité d'être gardé-e pour du travail supplémentaire est plus fréquente.
De manière incontestable la totalité des ouvriers-ères affirme survivre grâce aux heures supplémentaires.

Environnement physique
La salle de travail n'est pas bien aérée. Il y fait très chaud.
Les fenêtres et les ventilateurs sont insuffisants.
La salle de travail est bien éclairée, par des néons.
Beaucoup de bruit dans la salle.
Pas de poubelles dans la salle.
Pas d'eau potable à l'usine.
La salle de travail est trop petite. Les ouvriers-ères se gênent dans leurs mouvements .
Les toilettes sont très salles. Les toilettes des femmes sont séparées de celles des hommes..
Les ouvriers-ères déclarent que les problèmes les plus percutants sont: la chaleur, la poussière, les toilettes et l'eau potable.

Rémunération
Certains-es ouvriers-ères déclarent être rémunérés sur la base de salaire journalier de trente six (36) gourdes(sou kouraj blan), d'autres, la majorité,
sont rémunérés à la pièce (sou kouraj pa m).
Les ouvriers-ères préfèrent travailler à la pièce.
Avec l'expérience, le salaire peut augmenter du fait de l'accroissement du rendement.
Les ouvriers-ères gagnent entre cinq cent (500) à sept cent cinquante(750)gourdes par quinzaine.
Au delà de la question des mauvaises conditions du travail dans les usines, la totalité des ouvriers-ères estime être la catégorie de travailleurs
salariés la moins payés en Haïti.

Expérience & Rotation


La majorité des ouvriers-ères ont entre deux (2) et trois(3) années dans les usines de sous-traitance.

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Les ouvriers-ères déplorent l'instabilité de leur emploi. Ils/elles sont parfois obligés-es de rester à la maison pendant des périodes allant d'un (1)
mois jusqu'à trois (3) mois sans rien faire. En moyenne, une usine peut subir quatre arrêts de travail par an.
Certains-es ouvriers-ères ont plus de trente (30) ans à l'usine. L'administration les garde pour ne pas devoir payer le préavis.

ONA, OFATMA, BUREAU DU TRAVAIL


Seulement trois (3) ouvriers-ères ont un carnet de l'ONA.
Aucun-e participants-e n'a la carte OFATMA.
Selon les participants-es, il n'y a jamais eu d'inspection du Bureau du Travail à l 'usine. En fait les participants-es ont une très mauvaise opinion de
l'institution.
Les accidents de travail font légion (piqûre et coupure aux doigts).

Remarque:
En raison de l'heure avancée 18h45, les discussions ont du s'arrêter, sans avoir traité les différents thèmes prévus.

FOCUS GROUPE IV
Six (6) travailleuses dédiées à la fabrication de balles de base-ball. Elles réalisent depuis longtemps cette activité et sont très expérimentées. Elles
sont payées à la tâche, Leurs salaires sont relativement élevés. Toutefois, elles sont très souvent en chômage technique. Peut-être pour cette raison
elles se considèrent «comme étant la dernière catégorie dans l'échelle sociale». Toutefois, elles ont négocié une augmentation de tarif, l'usine a une
infirmière (deux jours par semaine) et les ouvrières sont visitées par un médecin (deux jours par semaine à raison de trois heures par jour).
Cependant, les ouvrières n'ont pas de carnet de santé. Le travail est individuel. On fait état d'accidents de travail dus aux mauvais entretien des
machines. Probablement les protections de celles-ci ont été enlevées également.
Sous-secteur: Articles de sport (Balles de base-ball) Date: 21/10/98 Durée: 2:30
Nombre de participantes: six (6) femmes
Profil des participantes
La totalité des enquêtées sont de sexe féminin, soit un pourcentage de 100%. Les participantes ont dans l'ensemble une grande expérience dans le
domaine de la fabrication des balles de base-ball. Une forte proportion de 33.33% a vingt et une années d'expérience.
Tableau 9
RÉPARTITION DES ENQUETÉES SELON LE NOMBRE D'ANNÉES D'EXPERIENCE
Nbre d’années d’expériences Effectif Pourcentage

28 1 16%

21 2 33.33%

17 1 16%

26 1 16%

15 1 16%

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Total 6 100%

Toutes les participantes travaillent comme couturière (100%). Elles réalisent en moyenne entre huit cent (800) et mille (1000) gourdes le mois.
La grande majorité des participantes déclare avoir deux (2) à trois (3) enfants à charge, soit un pourcentage de 83.33%.

Conditions de travail
Tâches / chaînes et cadence de travail
La totalité des participants au focus group sont des ouvrières qui travaillent comme couturière dans les usines fabricant les balles de base-ball.
À ce propos, il est important de souligner que le nombre d'usines qui fabriquent les balles de base-ball a considérablement baissé pendant ces
dernières années.
Les ouvrières engagées comme couturières sont chargées de recouvrir, en cousant une peau sur un noyau, les balles de base-ball. Leur travail est
contrôlé par un superviseur. Elles reçoivent leur rémunération en fonction du nombre de douzaines fourni.
Le tarif de la journée de travail est de trois(3) douzaine. La rémunération de la douzaine est de quatorze gourdes soixante cinq (gds 14.65).
Le travail ne s'effectue pas à la chaîne. Chaque ouvrière (appelée couturière, du fait de la couture d'une peau sur un noyau dur) se voit attribuer, par
le/la distributeur/trice, une certaine quantité de balles à recouvrir.
Durée( journalière et hebdomadaire) de travail
Les ouvrières en général fournissent cinq (5) jours de travail par semaine (du lundi au vendredi). Les ouvrières déclarent travailler rarement le
samedi. Quand cela arrive, elles sont payées sous la table, afin que le montant ne figure pas sur les feuilles de paye et par conséquence ne soit pas
comptabilisé dans le calcul du bonus. La totalité des participantes déclare travailler huit(8) heures par jour. L'horaire de travail est de 6h30 à 15h30.
Elles ont droit à une seule pause de trente (30) minutes, vers 11h00. En dehors des moments de pause, elles peuvent se déplacer pour se rendre
aux toilettes ou pour se désaltérer. Les ouvrières déclarent avoir à peine le temps de manger pendant la pause. Notons qu'il n'y a pas de cantine,
que ces femmes doivent se restaurer auprès des marchandes de nourritures installées à proximité des usines.
Environnement physique
Chaleur terrible dans la salle de travail
Les fenêtres et les ventilateurs sont insuffisants
La salle de travail est assez large pour travailler sans se sentir mal à l'aise
La salle de travail est propre
Des poubelles sont placées dans la salle de travail et dans les toilettes
La salle de travail est bien éclairée
Pas de bruit
Les toilettes(WC) sont en général très propres.
Rémunération
La rémunération s'effectue sur la base de «sou kouray travayè» (expression désignant le travail à la pièce).
Elles préfèrent ce mode de rémunération, cela permet de gagner plus que le salaire minimum.
Le prix de la douzaine est de 14. 65 gourdes

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Elles gagnent entre quatre cents et six cents gourdes (gds 450.00-600.00) par quinzaine. La majorité se situe entre quatre cent cinquante et cinq
cent cinquante gourdes.
Il y a environ sept à huit mois, la rémunération de la douzaine de balles est passée de douze gourdes et cinquante centimes (Gdes 12.50) à
quatorze gourdes et soixante cinq centimes (Gdes 14,65).
Les ouvrières se considèrent comme étant la dernière catégorie dans l'échelle sociale. Elles affirment sans l'ombre d'un doute que les travailleurs-
euses domestiques voire les petites marchandes de pistache sont économiquement dans une meilleure situation.
Expérience et Rotation
La grande majorité de ces ouvrières a une très grande expérience dans la fabrication des balles. Certaines ont plus de vingt ans (20) d'ancienneté
dans le métier de couturières de balles de base-ball. La moins expérimentée d'entre elles travaille dans la fabrication des balles de base-ball depuis
1983.
Les périodes d'arrêt de travail sont des faits courants. En moyenne, les ouvrières sont renvoyées chez elles pour manque de travail, au moins six (6)
fois par ans pour des périodes allant de quinze (15) jours à deux (2) mois. En fait, les participantes aux F. G. sont consciente de la précarité de
l'emploi dans le secteur, ce surtout après la période du coup d'état. Elles savent que le volume des commandes a beaucoup diminué et que
beaucoup d'entreprises impliquées dans la fabrication de balles de base-ball se sont reconverties. Pour ce qui est de la situation de l'emploi, la
présence de «djobèz» (c'est-à-dire, des ouvrières non employées, travaillant à la journée) - de plus en plus nombreuses, est le résultat de cette
situation.
Politique de prévention/ normes et règlements internes
Les ouvrières ne sont pas au courant de l'existence d'un règlement interne
Accidents de travail
Les ouvrières sont parfois victime d'accident de travail à cause du mauvais entretien des machines. Ce sont les ouvrières qui sont chargées
d'appeler les mécaniciens quand les machines fonctionnent mal.
Les accidents les plus fréquents sont: heurt de balle (la balle s'échappant de la machine), piqûre des doigts par l'aiguille.
Couverture Sociale
Les ouvrières qui sont employées dans l'usine déclarent toucher leur bonus chaque fin d'années, en décembre. Le montant du bonus varie entre
$120 et $150.
Les autres personnes qui ne sont pas employées (djobè-z) bénéficient parfois d'une gratification, selon la générosité du patron. Les ouvrières
déclarent qu'elles ne savent pas comment se calcule le bonus. Cependant, elles sont unanimes à dire que le patron ne paie pas correctement le
bonus.
Les ouvrières ont un congé annuel de quinze (15) jours pendant le mois de juillet. Le patron paie le congé ($60) pour les 15 jours
Les ouvrières limogées touchent leur préavis. ). Elles déclarent que ce préavis s'élève à deux (2) mois après trois (3) ans à l'usine.
Elles ont le carnet de L'ONA, mais pas la carte de l'OFATMA
Il n'y a pas de traitement spécial pour les femmes enceintes. Cependant, elles ont droit au congé de maternité d'un mois et demi(1mois1/2).
Les ouvrières ont une certaine connaissance de l'ONA mais semble ne posséder aucune information concernant L'OFATMA. Elles connaissent
l'existence du Bureau du Travail, elles affirment même que c'est un service du Ministère des Affaires Sociales. Mais, outre les questions se
rapportant au payement du préavis, en cas de licenciement, elles ignorent les services offerts par cette institution.
Présence de médecin/ infirmière/ infirmerie

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Un médecin vient dans l'usine pour consulter les ouvrières deux (2) fois par semaine à raison de trois heures par jour. L'usine a une infirmerie, mais
l'infirmière n'est pas présente en permanence, elle travaille deux (2) jours par semaine.
Syndicalisation
Pas de présence syndicale à l'usine.
Le patron ne veut pas de syndicat dans l'entreprise.
Les ouvrières pensent qu'il est nécessaire d'avoir un syndicat dans l'usine pour défendre leurs intérêts face aux patrons.
Néanmoins, consciente des difficultés du sous-secteur (baisse des commandes à Haïti – faiblesse de l'emploi), les ouvrières sont d'avis que la
présence du syndicat ne serait pas souhaitable. Le patron fermerait simplement boutique.
Mentionnons que ces ouvrières ont une expérience dans la négociation. Dans le but d'augmenter la tarification de la douzaine de balles, un comité
de dix (10) ouvrières s'était constitué. Ce comité a pu obtenir une augmentation de douze gourdes (Gdes 12.) à quatorze gourdes (Gdes 14). Cette
négociation, de l'avis des ouvrières n'a pas été difficile. Les responsables de l'usine ont facilement concédé à leur demande.
Conditions de vie
Situation familiale
Une seule des participantes au F.G. vit en ménage. Les autres vivent avec des sœurs et frères et leurs enfants. Les foyers se composent de trois (3)
à six (6) personnes.
Lieu de résidence / Eloignement du lieu de travail
Les ouvrières habitent à Cité Soleil, au village Solidarité (sur la route de l'aéroport), à cité militaire à Delmas et à Martissant. La majorité passe
quinze (15) à trente (30) minutes en transport. Une seule déclare passer près d'une heure et demie pour se rendre au travail. Toutes déplorent le
manque de transport en commun ce, surtout en fin de journée, où elles doivent attendre jusqu'à deux (2) heures pour avoir un transport.

Appréciation générale
Les participants pensent que le nombre d'ouvriers-ères qui travaillent dans les usines a fortement diminué depuis le coup d'Etat.
Les ouvrières ne manifestent aucun désir de passer toute leurs existence dans les usines de sous-traitance. Sauf si on consentait à payer la
douzaine de balles à vingt cinq gourdes (gds25.00). Elles déclarent toutes vouloir se lancer dans le commerce.

FOCUS GROUPE V
Sous-secteur: Ouvriers-ères occupés-es à d'autres tâche que la production Sous-traitance mélangé
Date: 22/10/98 Durée: 2h:30
Nombre de participants-es: six (6) femmes et quatre (4) hommes
Profil des participants-es
Les participants au Focus Group étaient à 60% des femmes. Ils/elles ont une moyenne d'âge comprise entre trente-cinq à quarante ans. La majorité
des participants-es, soit 70%, a quatre à cinq ans d'expérience dans les usines de sous-traitance.
La quasi totalité des participants déclarent avoir entre deux(2) à trois (3)enfants à charges. Une faible proportion de 20% a cinq(5) enfants à charge.
Ils/elles déclarent gagner entre deux mille à trois mille gourdes (2000 à 3000 Gdes) par mois.

Conditions de travail

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Tâche / Chaîne et cadence de travail


10 travailleurs, dont 6 femmes et 4 hommes, travaillent à des tâches autres que celles de la production, L'un étant mécanicien et les autres neuf des
agents de maîtrise (superviseurs, aides de supervision, inspecteurs de qualité, distributeurs). Leurs salaires sont au-dessous de leurs attentes.
Toutefois, ils sont 3 voir 4 fois ceux des ouvriers. Il est a remarqué que la majorité des superviseurs-euses est de sexe masculin, tandis que les
inspecteurs-trices et les distributeurs-trices sont presqu'exclusivement des femmes. La discrimination à l'égard des femmes dans les postes de
commandement est, selon un superviseur mâle, fonction de l'incapacité des femmes à faire respecter leurs autorités ce, surtout avec les ouvriers-
ères qui ont besoin d'une surveillance stricte. Cette tentative d'explication a été immédiatement rejetée par une superviseuse.

Les tâches des participants-es selon le poste occupé:


Le/La superviseur-euse est chargé de contrôler le travail des ouvriers-ères manoeuvrant les machines.
Les aides superviseur-euse ont les même tâches que les superviseur-euses.
Les distributeur-trices sont chargés de distribuer le travail aux ouvriers-ères et ensuite d'enregistrer la production de chaque travailleurs-euses.
Les mécaniciens s'occupent de la réparation des machines. Ils n'assurent pas l'entretien des machines, mais la réparation des machines en panne
sur demande des opérateurs-trices. Il est important de signaler que le nombre de mécanicien disponible semble être insuffisant par rapport à la
quantité de machine (3 mecaniciens/500 machines).
L'inspectrice effectue une vérification de l'ensemble des travaux réalisés.
Selon les participants-es l'organigramme de l'usine se présenterait ainsi:

Chaine de Commandement
À l'intérieur de l'usine règne un climat de peur, de tension et de haine selon certains superviseurs-euses. A leur avis les ouvriers-ères les prennent
pour des espions-nes du patron et ne les considèrent pas comme des employés-es au même titre qu'eux/elles. Ils/elles accusent surtout les
distributeurs-trices de "punir" les ouvriers-ères. Cette punition consiste à ne pas donner du travail aux ouvriers-ères comme leur fonction l'exige. De
plus, les ouvrières sont victime de harcèlement sexuel de la part des superviseurs mâles.
Les superviseurs-euses reconnaissent que certains ouvriers-ères sont obligés-es de payer pour espérer obtenir un emploi dans une usine.
«Payement» qui se fait souvent en nature dans le cas des femmes.

Durée ( journalière et hebdomadaire)


La presque totalité des participants-es, soit 90%, fournit six (6) jours de travail par semaine (lundi au samedi). Une proportion relativement faible de
10% travaille seulement cinq (5) jour par semaine (lundi au vendredi). L'horaire de travail dépend en grande partie de l'usine. Certains débutent le
travail à partir de 7h30 AM jusqu'à 4h00 PM, tandis que pour d'autre l'horaire est de 6h30 AM à 3h00 PM. Selon les propos livrés par les
superviseurs-euses leurs conditions de travail ne sont pas trop différentes de celles des ouvriers-ères.
À l'instar des ouvriers-ères, les heures supplémentaires sont obligatoires pour les superviseurs-euses. Certains patrons les paient normalement
mais d'autres préfèrent payer les superviseurs-euses sous la table, afin que le montant ne figure pas sur les feuilles de paye et par conséquence ne
soit pas comptabilisé dans le calcul du bonus.

Environnement Physique
Les toilettes personnelles des superviseurs-euses sont en bon état
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Chaleur extrême dans les salles de travail


Pas d'eau potable dans les usines
Les fenêtres et les ventilateurs sont insuffisants

Rémunération
La rémunération des superviseurs-euses, des mécaniciens, des inspectrices et des distributeurs-trices s'effectue sur la base d'un salaire journalier
fixe.
Le mécanicien realise près de trois mille deux cent cinquante gourdes (gds 3,250.00) par mois.
Le/la distributeur-trice touche deux mille gourdes (gds 2,000.00) par mois.
L inspectrice touche soixante (60) gourdes par jour
Les superviseurs-euses ont un salaire de trois mille sept cent cinquante (3,750) gourdes par mois.
Les superviseurs-euses reçoivent leur salaire même en cas d'arrêt de travail.
Il est à remarquer que certains superviseurs-euses n'ont pas un statut d'employée.
Les participants-es sont d'avis que leur salaire ne les permet de vivre décemment.

Expérience & Rotation


La majorité des participants travaillent dans les usines d'assemblage depuis quatre à cinq (4, 5) ans à un poste de responsabilité.
La totalité des participants déclarent avoir été d abord Ouvrier-ère avant d'être promu au grade de superviseur-euse ou de distributeur-trice.

Accident de travail
Les accidents de travail sont très fréquents dans les usines
Il n'existe pas de comité de sécurité dans les usines

Couverture sociale
Les participants-es déclarent recevoir leur bonus régulièrement en décembre. Mais, ils/elles pensent que le calcul du montant est faux.
Le patron paie le préavis.
Les femmes enceintes n'ont pas de traitement spécial dans les usines. Cependant le congé de maternité est respecté.
La totalité des participants-es paye chaque mois leur cotisation pour l ONA, mais ils/elles n'ont pas le carnet de l ONA. La totalité des participants-es
pense que l'ONA aide beaucoup les ouvriers-ères. L'existence de l OFATMA est presque totalement méconnu.

Présence de médecin/ infirmière/infirmerie


Le médecin vient pendant deux jours dans l usine.
Certaines usines n'ont pas de salle d'infirmerie.

Syndicalisation
Il n'y a pas de syndicat dans l'usine
Le patron s'oppose catégoriquement à l'existence d'un syndicat dans l'usine Certains superviseurs-euses sont contre les syndicats.
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FOCUS GROUP VI
Sous-secteur: Electronique Date: 24/10/98 Durée: 2h:30
Nombre de participants-es: Quatre (4) femmes et deux (2) hommes
Profil des participants-es
Les participants-es au Focus Groups étaient en majorité des femmes. Ces ouvriers-ères sont en général très jeune, ils/elles ont entre vint deux
(22)et vint sept (27) ans. La quasi totalité des ouvriers-ères n'a pas encore une(1) année d'expérience dans le sous-secteur. La plus expérimentée a
quatre (4) ans dans l'entreprise
La quasi totalité des participants-es déclarent avoir entre un (1) à deux (2) enfants à charge. Ils/elles déclarent gagner entre cent soixante quinze
(175) et deux cent (200) gourdes par quinzaine.

Condition de travail
Mode d'obtention de l'emploi
Les ouvriers-ères remplissent un formulaire de demande d'emploi. Des informations personnelles telles: l'âge, le niveau d'étude, etc. figurent dans le
formulaire. Ce serait, selon eux/elles les principaux critères d'embauche.
Les ouvriers-ères subissent un test d'aptitude qui consiste à enfiler d'une seule main une aiguille avec un fil d'acier.
Entraînement à la tâche
Il n'est pas prévu une période de stage proprement dite. Cependant, une journée leur est accordée pour faire l'apprentissage du travail.

Tâche / Chaîne et cadence de travail


Les participants-es au Focus Groups travaillent dans l'assemblage des pièces électroniques, certains-es au poste d'opérateur-trice, d'autres sont
affectés-es au «bobinage» (opération consistant à enrouler un fils d'acier de différentes dimensions, selon la pièce). Il est à noter que les femmes et
les hommes peuvent s'adonner aux mêmes tâches, sauf pour le bobinage qui selon les participants-es est impossible aux femmes en raison de
l'effort physique que requière ladite tâche (l'ouvrier-ère doit tirer sur le fil pour en assurer la tension). Cependant, la main d'oeuvre féminine est
largement majoritaire dans le sous-secteur.
Le travail ne s'effectue pas à la chaîne. Chaque Ouvrier-ère se voit attribuer une certaine quantité de pièce par le /la distributeur-trice.

Durée (journalière et hebdomadaire) de travail


Les ouvriers-ères déclarent travailler cinq(5) jours par semaine (du lundi au vendredi). La durée du travail est de huit (8) heures par jour. Tous et
toutes affirment avoir droit à deux (2) pauses pendant la journée. Une première pause de quinze (15) minutes dans la matinée, où l'entreprise leur
offre gratuitement une petite collation (du pain et du café). Une deuxième pause de trente (30) minutes leur est accordée à douze heures trente
(12h30).
Les ouvriers-ères doivent respecter un niveau de production («tarif») journalier pour garder leur emploi. Lorsque la production fournie entre 7h00 et
15h30 n'atteint pas le niveau requis, ils et elles ont la possibilité de rester jusqu'à 17h30.
Le travail en heures supplémentaires n'est pas pratiqué dans cette usine
Environnement physique et assainissement
Il n'y a pas de toilette dans l'usine depuis le mois de janvier.
Il n'y a généralement pas d'eau potable. Il y a environ trois (3), l'administration de l'usine a mis à la disposition des ouvriers-ères un Water Cooler.
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Cependant, les participants-es affirment que l'administration ne fourni en moyenne que trois (3) récipients de cinq (5) gallons par mois. L'eau potable
est donc plutôt rare.
L'eau utilisée provient d'un réservoir récoltant l'eau de pluie / il n'y a aucun système de traitement de cette eau.
La salle de travail est extrêmement chaude.
Le nombre de ventilateurs est nettement insuffisant pour assurer une bonne ventilation.
La salle de travail est salle.
Pas de poubelle.
Il y a beaucoup de moustiques.
La salle est bien éclairée par des néons.
Il y a beaucoup de bruit dans la salle (bruit des appareils et de la génératrice).
Les problèmes les plus percutants sont l'absence d'eau potable et de toilettes, «surtout pour les filles».

Rémunération
La rémunération s'effectue sur la base d'un quota de production. Le «tarif» ou quota est de huit mil cinq cent quatre vingt sept (8,587) pièces par jour.
La rémunération du «tarif» est de quarante gourdes cinquante (gds 40,50).
Ils/elles gagnent entre trois cent vingt cinq et quatre cent gourdes (gds 325.00, 400.00) par quinzaine.
Le salaire gagné est jugé trop («extrêmement») faible pour faire face aux dépenses.

Expérience et Rotation
La grande majorité des ouvriers-ères n'a pas beaucoup d'expérience dans le domaine. Ils/elles ont moins d'une année dans la fabrication de pièce
électronique. Sur l'ensemble, seulement deux (2) ont une expérience antérieure à l'usine actuelle.
L'ensemble des participants-es affirment que passé un certain âge, le travail dans le secteur de l'électronique devient impossible à cause de la
diminution de l'acuité visuelle avec le temps.
Les périodes d'arrêt de travail sont des faits courants. Les ouvriers-ères sont renvoyés-es pour manque de travail au mois quatre (4) fois par an, pour
des périodes allant de quinze (15) jours à deux (2) mois. Sur une année, les participants-es affirment travailler en moyenne huit (8) mois.

Politique de prévention/ normes et règlements internes


Les ouvriers-ères ne sont pas au courant du règlement interne dans la mesure où il est seulement affiché dans le bureau de la directrice.
Néanmoins, ils/elles savent que le travail devrait se faire avec certains équipements de protection. Ces équipements (gants en cuir et dés –
recouvrant 2 phalanges pour l'indexe et le pouce- en caoutchouc respectivement pour le bobinage et les opérateurs-trices), fournis par l'entreprise
ne sont utilisés par les ouvriers-ères. Ils/elles affirment que l'équipement ralenti leur dextérité manuelle.

Produits Toxiques / Substances dangereuses


Les ouvriers-ères estiment que leur travail est très dangereux. Ils/elles utilisent des produits qui ont des effets négatifs sur leur corps et qui dégage
une odeur désagréable(«manje dwèt, fè tèt fè mal, pike je»). Des produits tels que "tinner", «l'epoksi» et alcool ont été cités par les participants-es.
Certaines fois, les femmes enceintes s'évanouissent à cause de l'odeur du "Tinner".

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Couverture sociale
Le paiement du bonus se fait régulièrement chaque fin d'année (autour du 22 décembre). Le montant du bonus varie entre cinq cent quarante et
mille gourdes (gds 540.00, 1,000.00). Les ouvriers-ères affirment ne pas savoir comment calculer le bonus.
Ils/elles n'ont pas de congé annuel, mais un montant de cinq cent quarante gourdes (gds 540.00) leur est versé en compensation.
Pas de traitement spécial pour les femmes enceintes. mais, elles ont droit a un congé de maternité d'un mois et demi.
Pour ne pas payer de préavis , selon les ouvriers-ères, le patron les remercie avant trois (3) mois d'emploi.
L'administration retient, tous les mois, la cotisation à l'ONA, mais déclarent les ouvriers-ères cette somme n'est pas versée à l'institution.
Les ouvriers-ères n'ont ni la carte de l'OFATMA ni le carnet de L'ONA. Les ouvriers-ères semble totalement dépourvus d'informations sur le rôle ou
l'utilité de ces deux (2) institutions.

Présence de médecin / infirmière/ infirmerie


L'entreprise a une infirmière et un médecin. Le médecin vient deux (2) fois par semaine et l'infirmière est employé à temps plein.

Syndicalisation
Pas de syndicat dans l'entreprise
Le patron n'accepte pas de syndicat dans l'entreprise

Conditions de vie
Situation Familiale
La quasi totalité des participants-es au Focus Groups vit avec leur famille d'origine: frères, soeurs et leurs propres enfants. Un seul participant vit en
ménage avec sa femme et ses enfants. Les foyers ont en moyenne quatre(4) à cinq (5) personnes.

Lieu de résidence/ Eloignement du lieu de travail


Les ouvriers-ères habitent à Carrefour feuille, à Delmas et à Carrefour. La majorité passe plus d'une heure pour se rendre au travail. Après une dure
journée de travail, les ouvriers-ères déplorent les conditions terribles du transport en commun.

Appréciation générale
La majorité des ouvriers-ères ne manifestent aucun désir de passer toute leurs existence dans les usines de sous-traitance.
Toutes les ouvrières veulent se lancer dans le commerce
Les ouvriers qui ont une profession déclarent vouloir travailler dans leur domaine.

FOCUS GROUP VII


Sous-secteur: Usines travaillant pour le marché local
Date: 05/11/98 Durée: 2h:20
Nombre de participants-es: Six (6) hommes
Profil des participants-es

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Les participants aux Focus Groups sont tous de sexe masculin (100%). En ce qui a trait aux nombres d'années d'expériences, le groupe présente
une certaine hétérogénéité. L'écart observé est parfois considérable. L'un des participants a plus de vingt ans (20) d'expérience tandis qu'un autre a
seulement une (1) année.

Conditions de travail
Tâche / chaîne et cadence de travail
La presque totalité des participants au Focus Groups travaille comme opérateur dans une usine de fabrication de carton d'emballage. Les
opérateurs s'occupent à manoeuvrer des machines qui coupent, modèlent (en utilisant une colle) ou impriment les cartons. Un (1) des ouvriers se
chargent de l'inspection des boîtes avant livraison et un (1) autre fait aussi office de surveillant de nuit. Ce dernier cumule deux (2) fonctions au sein
de l'entreprise.
Le travail ne s'effectue pas à la chaîne, chaque ouvrier a à sa disposition une certaine quantité d'ouvrage, fournie par un (1) distributeur.
L'entraînement à la tâche s'effectue», par un superviseur, au cours d'une période de durée variable –une (1) semaine à un (1) mois-, appelée
«stage». Cette période est rémunérée à un tarif moindre qui, selon les déclarations des ouvriers, dépend de la «bonne volonté» du patron.
Notons que dans cette usine, il y a qu'une seule femme. Tous les ouvriers rencontrés sont d'avis que ce travail est «un travail d'homme». «se yon
pakèt gwo machin», «fanm pa gen ase kouraj/fòs pou travay ak machin sa yo».
Durée (journalière et hebdomadaire) de travail
Les participants travaillent cinq (5) jours par semaine à raison de huit (8) heures par jour. L'horaire est de six heures à deux heures trente (6h00 à
2h30). Il n'y a pas d'autre plage horaire à l'usine.
Les ouvriers ont droit à une seule pause de trente (30) minutes pendant la journée entre 12h00 et 12h30. (Les ouvriers déclarent dépenser entre
douze (12) à vingt gourdes par jour pour la nourriture).
La totalité des ouvriers déclarent que, depuis 1989, ils ne font plus de supplémentaire, en raison du non-paiement de ces heures par le patron.
Environnement Physique
La salle est trop petite/ les ouvriers se sentent mal à l'aise.
Il fait très chaud.
Beaucoup de poussières (provenant du carton, mais la salle est balayée chaque jour).
Pas de ventilateur.
Salle mal aérée.
Pas de poubelle.
Les toilettes(W.C) sont «très propres». notons que l'administration oblige les ouvriers-ères à payer cinq gourdes (gds 5.00), au moment de chaque
paye, pour l'achat de papier hygiénique.
La salle est bien éclairée / l'éclairage se fait par l'intermédiaire de «tôles» transparents, ce qui augmente la chaleur ambiante.
Beaucoup de bruit à cause des machines./ le bruit dérange beaucoup les ouvriers.
Pas d'eau potable.
Les participants déplorent particulièrement la chaleur et la poussière. Ils sont par ailleurs convaincues que cela ne servirait à rien de se plaindre
«Patwon an pap tande moun nan, epi l ap tounen yon zoranj pouri ke revoke»

Rémunération
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La rémunération s'effectue sur la base d'un salaire fixe.


Le salaire mensuel des ouvriers est des mille (1000) gourdes. La paie s'effectue par quinzaine.
Les ouvriers n'apprécient pas ce mode de rémunération. Ils préfèrent la rémunération à la pièce qui permet de gagner plus.
Le niveau de rémunération les classent, selon leurs déclarations, dans la dernière classe des travailleurs-euses. Par ailleurs, tout en sachant le
niveau du salaire minimum légal, les participants déclarent ne pas toucher le salaire minimum. Selon eux, le niveau fixé par l'Etat concerne les
employés-es de l'Etat et non ceux du secteur privé. Néanmoins, ils ont été incapable de chiffrer ce «salaire minimum». Il devrait correspondre,
poursuivent-ils, à un montant permettant à un «père de famille» de se reproduire avec sa famille.

Expériences et Rotation
Du point de vue de nombre d'années d'expérience, il existe d'énorme différence entre les ouvriers participants au Focus Groups (voir profil).
Selon les participants, il n'existe pas un système de promotion dans l'industrie.
Contrairement aux industries de la sous-traitance, il est à remarquer qu'on n'enregistre pas de période d'arrêt de travail.

Accidents de travail
Parfois les ouvriers-ères sont victimes d'accident (doigt coupé, «machin nan pran yon bò dèyè») mais cela ne se produit pas facilement.
L'accident le plus fréquent est l'amputation de doigts par la machine.
Selon les participants, les accidents sont le fait de négligence de la part de l'accidenté-e.
En cas d'accident, il n'y a pas de procédure formelle, selon la gravité et «la relation du patron avec l'ouvrier en question», l'accidenté est amené
chez un médecin/centre de santé (centre Bernard MEVS).

Couverture sociale
Les ouvriers-ères déclarent toucher régulièrement toutes les fins d'année (entre le 16 et le 18 décembre) leur bonus. Notons que, selon les dires des
participants, un prélèvement de 30% est opéré, pour le payement de la «couverture sociale» (dixit du patron). Couverture qu'ils déclarent ne pas
posséder. Selon eux, une partie de ce prélèvement va à des employés-es de l'ONA sous forme de pot de vin.
Le patron paie le préavis en cas de révocation. Les participants déclarent que le montant du préavis est certainement moindre que celui auquel ils
ont droit.
Les participants sont informés de l'existence du département du travail, mais n'ont jamais utilisé ses services. «Cela ne vaut pas la peine, le patron
et les fonctionnaires s'entendent» «kout kòb pa anba»
Chaque année les ouvriers prennent leur congé annuel, au moment de la fermeture de l'usine.

Les ouvriers n'ont pas de carte de l'ONA.


Ils n'ont pas de carte de l'OFATMA, mais sont bien imbus du rôle de L'OFATMA. À ce propos, les participants ont relaté un fait survenu il y a
quelques années.
Des fonctionnaires de l'OFATMA s'étaient présentés à l'usine pour faire des tests sanguins aux ouvriers-ères «pou wè si genyen ... ki malad» (dixit
du patron, selon les participants). Tous les ouvriers ont participé au test, mais, à date, aucun d'entre eux n'a eu les résultats.

Présence de médecin/ infirmière/ infirmerie


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Pas de médecin ni d'infirmière dans l'usine.


Les ouvriers ont droit au congé maladie payée.

Syndicalisation
Pas de syndicat.
Le patron refuse systématiquement l'idée même du syndicat.
Quant aux relations patron/ouvriers, ils sont très mauvais «pa gen okenn posiblite pou pale ak patwon an».

Conditions de vie
Situation familiale
Tous les participants, sauf un (1) –plutôt jeune- sont des responsables de famille(s). Ils vivent dans des foyers de cinq à douze (12) personnes,
composés, dans leur grande majorité, de: père, mère, enfants, tante, oncle, cousin-nes.
Lieux de résidence
Les participants se partagent entre Carrefour (2) et Delmas (4). Tous empruntent le transport en commun pour ce rendre au travail. Le temps de
transport (un trajet) est de moins de trente (30) minutes pour les habitants de Delmas et d'environ deux (2) heures pour les habitants de Carrefour.
Ces derniers déclarent laisser leur maison entre 4h00 et 5h00 et rentrer entre 17h00 et 18h00.
Tous les participants déplorent les conditions de transport, ce surtout en fin de journée.
Autres occupations
Un (1) des participants s'adonne aussi à une «petite affaire» de restauration à domicile (pen ak ze, kola ji glase). Il déclare qu'il ne pourrait pas s'en
sortir sans cette activité. Néanmoins, bien qu'il dise que cela se passe le soir, il a été impossible de savoir s'il s'adonnait personnellement à cette
activité (préparation et vente) ou si c'était surtout le fait d'un autre membre du foyer.
Deux (2) autres participants ont tenté des «petits commerces» qui se sont révélés non rentables faute de capital.

TABLEAUX DE SYNTHESE DE FOCUS GROUPES 3 à 7


Tableau #10
Répartition selon l’Usine
Usine Pourcentage

Ohmicron 25,53%

Parc Industriel #21 19,14%

Philtex 14,89%

Carton d’Haiti 12,76%

Parc Industriel #12 6,38%

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Megatex 4,26%

Parc Industriel # 16 4,26%

Eather crafts 4,26%

Parc Industriel # 8 2,13%

Caribean 2,13%

Carogeber 2,13%

Chancerelles 2,13%

Tableau #11
Répartition selon le type de Production
Production Pourcentage

Textile/Confection 42.55%

Articles de sport 19,14%

Pièces électroniques 25,53%

Carton d’emballage 12,76%

Tableau #12
REPARTITION SELON LE NOMBRE D’ANNEE D’EXPERIENCE
Nombre d’années Pourcentage

non déclaré 2,12%

moins d’un an 23,40%

42,55%
1 an - 5 ans

5ans - 10 ans 12,765

10 ans - 15 ans 6,38%

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15 ans - 20 ans 6,38%

plus de 20 ans 6,38%

Tableau #13
REPARTITION SELON LE POSTE OCCUPE
Poste Pourcentage

Assemblage 2,12%

Boulanger 2,12%

Contrôleur-euse 4,25%

Couturière 14,89%

Gardien 12,76%

Inspecteur-trice 2,12%

Mécanicien 2,12%

Nettoyage 2,12%

Opérateur-trice 8,51%

Presse 38,29%

Superviseur-seuse 2,12%

Triage 4,25%

Non déclaré 2,25%

Tableau # 14
REPARTIRTION SELON LE SALAIRE MENSUEL
Salaire mensuel en gourdes Pourcentage
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500 à 1000 17,02%

1000 à 1500 63,82%

1500 à 2000 10,63%

plus de 2000 2,12%

non déclaré 6,38%

Tableau 15
REPARTITION SELON LE REVENU FAMILIAL

Revenu familial en gourdes Pourcentage

Moins de 500 4,5%

500 à 1000 6,38%

Non déclaré 89,36%

Tableau# 16
REPATITION SELON LE SEXE
Sexe Pourcentage

Masculin 45,80%

Féminin 53,19%

Total

Tableau 17#
REPARTITION SELON LE LIEU DE RESIDENCE
Lieu de résidence Pourcentage

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Delmas 36,17%

Carrefour 8,51%

Martissant 6,38%

Sarthe 4,25%

Nazon 6,38%

Cité Soleil 8,51%

Petite Place Cazeau 2,12%

Cité Alisalon 2,12%

Poste marchand 2,12%

Cité Castro 2,12%

Non déclaré 2,12%

Pont Rouge 2,12%

Tableau #18
REPARTITION SELON LE NIVEAU D'ETUDES

Niveau d'études Pourcentage

Elémentaire 8,51%

Certificat 19,15%

6ème - 4ème 36,17%

3ème - Rhétorique 14,89%

Philosophie 4,25%

Analphabète 2,12%

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Non déclaré 14,89%

Tableau #19
REPARTITION SELON LE NOMBRE D'ENFANTS A CHARGE
Nombre d'enfants à charge Pourcentage

0 10,63%

1-2 53,19%

3-4 17,12%

5-6 17,12%

Plus de 6 2,12%

B - ANALYSE DE LA SITUATION
6.1. Conditions et milieux de travail
6.1.1. La question de l'emploi
Légalement tout ouvrier potentiel doit se munir du livret de travail délivré par la Direction du Travail du Ministère des Affaires Sociales sans lequel
son embauchage par un patron devient automatiquement illégal. Le patron a pour obligation, toujours selon le Code du Travail, de s'assurer que le
recruté détient ce livret au moment de son engagement. L'intervention de l'état se limite pratiquement à cette formalité en matière de placement.
Pourtant cette simple formalité n'est pas du tout respecté dans la sous-traitance.
Il n'existe pas de structure organisée chargée d'orienter les ouvriers à la recherche d'emplois. Aucun des trois secteurs concernés (état-syndicat-
patronat) n'intervient de façon organisée dans ce domaine. Les ouvriers se rendent directement dans les entreprises pour solliciter du travail.
Le seul embryon de structure représenté au niveau du secteur privé par la SODEC n'a pas su remplir ce rôle dans la sous-traitance.
a) Mode de recrutement des travailleurs

inexistence de contrats écrits.


«contrat oral»: A l'embauchage, une entente est établie entre employeurs et employés sur les attentes, les salaires, les horaires etc... une
fiche est remplie mais le travailleur ne possède pas de copie.
contrats collectifs: Le contrat collectif est inexistant dans les entreprises de sous-traitance. Par contre, dans les entreprises publiques où
il existe des syndicats, les travailleurs ont réussi à obtenir des contrats collectifs de travail.
contrat individuel: Dans la sous-traitance, l'engagement revêt toujours un caractère individuel. Même quand l'embauchage se fait par
groupe, l'entente (qui prend la forme d'un contrat verbal, donc non formel) se fait sur une base individuelle.

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Période d'essai: D'après les résultats de l'enquête, la période d'essai n'est plus de mise dans les entreprises de sous-traitance sauf dans
l'électronique où un stage d'une journée de rodage est prévue. Ceci est dû au fait que dans la majeure partie des entreprises les patrons
n'engagent que des ouvriers expérimentés. Cela s'explique par trois raisons:

b) Caractéristiques de l'emploi
L'emploi dans la sous-traitance est caractérisé par une insécurité comme qui dirait organisée tant elle est entretenue et acceptée par les différents
secteurs.
De nombreux facteurs expliquent le caractère insécure de l'emploi dans les entreprises de sous-traitance tels que:
L'absence de contrat solide, seul garantie valable dans le domaine du travail.
La dépendance des entreprises locales vis à vis des commandes en provenance de l'extérieur, ce secteur produisant essentiellement pour le
marché externe. En général le «plein emploi» permet de couvrir en grande majorité six à huit mois de fonctionnement sur l'année fiscale. D'où des
arrêts fréquents de travail dans le secteur de la sous-traitance.
La compétition internationale qui peut entraîner la fermeture imprévisible d'une entreprise sans tenir compte des intérêts des ouvriers, pour s'installer
dans d'autres marchés jugés plus intéressants.
La fermeture et la réouverture d'une même entreprise avec d'autres sous contractants, entraînant le limogeage de l'ouvrier et son réengagement
éventuel sur une base toute nouvelle.
Il faut souligner une pratique courante dans le secteur consistant pour l'entrepreneur à changer le nom de son entreprise en vue d'échapper aux
charges sociales. Il s'ensuit de courtes périodes de fermeture et le transfert d'ouvriers d'une usine à une autre. Ce qui a une grande incidence sur la
stabilité de l'emploi. Dans ces cas le patron en profite pour mettre à pied des travailleurs et garder les plus qualifiés. Ainsi, les lutte pour le paiement
des préavis donnent parfois lieu à de grands troubles sociaux. En outre, cette façon de contourner les responsabilités rend difficile la prise en
compte de l'ancienneté du travailleur qui recommence à chaque fois son insertion dans le monde du travail.
Il convient ici d'attirer l'attention sur les prescrits du Code du Travail traitant du préavis. En effet tout employé révoqué après trois mois de service a
droit au préavis et l'article 45 calcule les différentes catégories de préavis. Des conflits naissent régulièrement lors des fermetures d'usine sans
avertissement. Certains ouvriers après avoir fourni trois ans s'arrangent pour quitter l'entreprise et toucher leurs trois mois de préavis.
Il faut signaler l'existence d'une catégorie de travailleurs appelés "djobeurs".
Ce sont en général des ouvriers (ères) ayant une certaine expérience dans la sous-traitance recrutés à l'occasion d'une augmentation des
commandes. Ces travailleurs occasionnels sont embauchés sans emploi fixe pour répondre à l'urgence d'une commande ou à l'approche d'une
échéance. Ils sont payés comme les autres et subissent les mêmes conditions de travail.
Il va sans dire cependant qu'en matière de charges sociales, les patrons profitent de cette situation pour t'en soustraire. Congé annuel, maladie,
préavis etc, ne concernent pas cette catégorie de travailleurs.
Dans les périodes de baisse de productivité, ils exercent une telle pression sur l'emploi qu'ils tendent à accentuer la précarité de la situation
générale des travailleurs à la limite cette situation tend à transformer l'ensemble des travailleurs en "djobeurs".

La mobilité hiérarchique interne


La promotion est quasi inexistante. On l'enregistre seulement quand l'ouvrier devient chef d'équipe qui est de loin le plus haut niveau que peut
atteindre l'ouvrier dans une entre prise. De plus, cette promotion ne s'accompagne pas nécessairement d'une augmentation de salaire. Il s'agit donc
d'une promotion honorifique. Il arrive même que l'ouvrier devenu contrôleur continue à produire pour améliorer son salaire.

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La mobilité inter-entreprise
Cet aspect a été abordé au point relatif à l'insécurité de l'emploi. Souvent, l'ouvrier qui estime avoir suffisamment d'expérience offre son savoir faire
à une autre entreprise, en quête de promotion, d'un meilleur salaire. Tout en travaillant dans une entreprise donnée, l'ouvrier s'informe toujours des
avantages offerts par d'autres entreprises en vue d'avoir la possibilité d'améliorer ses conditions d'existence. En outre le patron qui change le nom
de son entreprise ou qui devient propriétaire d'une nouvelle déménage avec ses ouvriers les plus performants laissant les autres sur le pavé.
Beaucoup de travailleurs rencontré, qui ont plus de dix ans dans le secteur, déclarent avoir déjà travaillé dans plusieurs entreprises.

Le travail des mineurs


Dans le cadre de l'étude, la présence de mineurs en tant qu'ouvriers dans les entreprises n'a pas été enregistrée. Ce pendant, il faut signaler que
des mineurs, bien qu'en nombre restreint, circulent aux alentours du parc, rendant parfois des services précis à des travailleurs qui ne peuvent se dé
placer.

6.1.2 Milieu physique et environnement de travail


L'Etat est censé intervenir dans ce domaine par l'intermédiaire du Service d'Inspection et de l'OFATMA en vue de s'assurer que les normes établies
par la loi sont respectées. Etant donné que le service d'Inspection a cessé concrètement d'être fonctionnel depuis la fin des années 80, cette tâche
ne se réalise pas effectivement. L»OFATMA est supposée assurer une couverture de 50% des usines annuellement, en terme d'inspection mais ce
quota n'est pas réellement couvert. Les interventions de cette dernière instance se limitent à des recommandations et ne peuvent en aucun cas
revêtir un caractère contraignant. Le secteur syndical dont l'intervention aurait pu influencer l'amélioration des conditions physiques se caractérise
par une absence quasi totale dans le monde du travail plus particulièrement dans la sous-traitance. Notre propre enquête nous a permis de faire les
constats suivants:
Batiment
Standing
D'une manière générale, les bâtiments sont standardisés. Cependant dans les usines qui emploient un nombre relativement élevé d'ouvriers,
certains problèmes se posent tels que:
Chaleur excessive
Aération insuffisante
Sensation d'étouffement pour certaines personnes, plus particulièrement les femmes enceintes.
Eclairage
En absence de mesures d'évaluation scientifique, l'éclairage semble être adéquat d'après les moyens et méthodes d'observation utilisés par les
différents intervenants.

Bruit
Dans la majeure partie des usines on peut parler de pollution sonore. L'absence d'électricité courante entraînant parfois l'utilisation de groupes
électrogènes provoque conséquemment une augmentation du bruit à l'intérieur des usines. Il convient de souligner ici que le vacarme qui peut
régner à l'intérieur d'une entreprise n'est pas toujours perceptible de l'extérieur.

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Outils de travail
Selon les entreprises, les ouvriers travaillent sur des machines, avec des outils spécifiques ou des accessoires spécialisés, selon la tâche à réaliser.
Ces outils sont en général en bon état.

Accidents de travail et maladies professionnelles.


L'article 13 du Code du Travail stipule qu'une carte d'immatriculation, de carnet de santé l'OFATMA sera délivré à l'assuré. Tandis que l'article 28
définit les conditions d'obtention de l'assurance. Pour avoir droit à l'assistance médicale, l'assuré doit avoir été régulièrement affilié au régime de
l'OFATMA et avoir versé six mois de cotisation au cour de 12 mois précédant la date de la demande des prestations médicales. Les articles 477 et
478 du Code du Travail font obligation à tout employeur de plus de 20 personnes de mettre à leur disposition un service médical gratuit.
L'OFATMA a enregistré une liste de maladies professionnelles résultant pour la plupart d'accidents du travail. Retenons les suivants:

1. Les ulcérations causées par les acides et la potasse(soude caustique)


2. l'Anthrax chez les ouvriers qui manipulent les peaux

3. Les maladies causées par les Rayons X:

Radiotermite,
CA des radiologistes
anémie simple
anémie pernicieuse
leucémie
radionécrose osseuse

1. Le tétanos contracté par des ouvriers travaillant dans les tuyaux d'égouts et les terrassements
2. La TB seulement pour le personnel des hôpitaux, labo, clinique, sana
3. (délai de prise en charge: six mois)
4. Les intoxications causées par les colorants, les produits chimiques, le plomb
5. l'Hémopathie et coup d'arc dans les travaux de soudure autogène et hétérogène
6. Les pneumoconioses déterminées par les poussières provenant des meules de ciment, du coton, de la pite, de toute poussière
résineuse ou silicieuse.
7. Les différents accidents et maladies professionnelles varient suivant la branche d'activités et la tâche de l'ouvrier.

Nous avons relevé ici l'ensemble des maladies professionnelles rencontrées dans la sous-traitance.
Dans l'électronique la faiblesse de la vue dûe à la minutie des pièces semble être la maladie la plus courante, ensuite vient l'étourdissement dû
aux odeurs des produits utilisés.
Dans le textile ce sont:
La dermatose causée par la poussière des tissus.
Les problèmes respiratoires dûs à la poussière et aux particules des fils.-
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Les douleurs dorsales chroniques dûes à des positions fixes prolongées, ceci est commune à toutes les branches.-
L'inflammation des jambes pour les nettoyeurs du textile qui travaille d debout sans exception pour les femmes enceintes.
Dans le baseball ce sont:
Les coups dûs aux échappements des balles de la machine.-
Les piqûres aux doigts, très fréquentes, qui semblent être un accident de novice. La plupart des ouvriers (res) l'enregistrent à leur début dans la
sous-traitance.-
Les douleurs chroniques d'estomac et de thorax dues aux types de mouvements répétés au laçage des balles.-
Pour des raisons différentes, certaines maladies comme la malnutrition et la tuberculose sont communes à toutes les branches d'activité et les
mycoses bactériennes sont couramment constatées chez les femmes enceintes et provoquant souvent des avortements chez les femmes enceintes.
Ceci est dû aux manques d'hygiène constatés (Voir conditions sanitaires)
«La loi haïtienne assimile les maladies professionnelles aux accidents de travail, mais elle prévoit une liste de celles qui pourront donner lieu à des
compensations». Les maladies que nous avons rencontrées dans la sous-traitance ne se retrouvent pas dans la liste des maladies couvertes par
cette importante institution de sécurité sociale. (voir document de l'OFATMA intitulé «A B C de la Prévention Accidents de Travail» Mai 1995).
De toute façon l'OFATMA ne couvre aucune maladie au moment de l'enquête, bien que dans la semaine du 23 novembre 1998 écoulé, le service de
maternité a été officiellement inauguré.
Si l'accident de travail ne semble pas trop fréquent, la maladie professionnelle par contre est inhérente au travail dans la sous-traitance. En outre,
aucun effort particulier n'est consenti pour pallier aux causes d'un tel état de fait. L'ouvrier qui s'engage dans ce secteur est dès lors conscient des
risques qu'il encourt pour sa santé. C'est pourquoi il va gérer son passage dans la sous-traitance en ayant à l'esprit ce à quoi il est exposé. Ainsi
verra-t-on l'ouvrier se fixer dès le départ un nombre d'années à l'issue duquel il abandonnera ce secteur afin de sortir sain et sauf de cette
dangereuse mais indispensable aventure.

Conditions sanitaires
L'article 439 du Code du Travail oblige l'employeur à mettre à la disposition des travailleurs de l'eau potable et des installations sanitaires
appropriées. Dans l'article 470 il dit que dans une usine le nombre de cabinets d'aisance est déterminé à raison de 1 pour 15 employés de sexe
féminin.
La situation générale des toilettes est mauvaise. Cela s'explique par les raisons suivantes:
insuffisance par rapport au nombre d'utilisateurs.-
absence d'eau courante qui est un élément indispensable au bon fonctionnement des toilettes modernes.-
inadaptation des toilettes modernes à la culture des usagers, ce qui entraine une détérioration rapide de l'infrastructure même quand l'effort de
l'installer a été consenti. Ce dernier point mérite une attention particulière.

Eau potable
La CAMEP (Centrale Autonome Métropolitaine d'Eau Potable) assure l'alimentation en eau courante, comme prévu lors de la construction du parc
industriel. Mais ce service ne fait l'objet d'aucune exception par rapport à la situation générale qui prévaut dans la région métropolitaine.
Aussi, les responsables d'usine, pour s'approvisionner en eau, font appel aux services privés de livraison d'eau, chaque entreprise s'alimentant à
ses propres frais. Ce système en général pose pas mal de problèmes. Dans certains cas on parle de la dégradation de la qualité de l'eau avec des
incidences négatives sur la santé des travailleurs. Certaines entreprises par contre, s'appliquent à traiter l'eau en utilisant les produits destinés à
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cette fin. Le stokage de l'eau se fait dans des réservoirs. L'eau destinée à la boisson est conservée dans des récipients appropriés que l'on veille
même à rafraîchir avec des blocs de glace. Ce dernier cas est plutôt exceptionnel car les ouvriers dans leur grand nombre se plaignent de la qualité
de l'eau qui leur est offerte. Dans certains autres cas, l'eau est carrément polluée et dégage une mauvaise odeur.

3. Organisation du travail
L'Etat intervient sur le plan légal en fixant des normes devant réglementer les aspects relatifs à la durée, les horaires, les salaires, les congés, les
boni etc... Ces règlements légaux servent de base de référence à l'occasion de toutes les négociations entre les patrons et les ouvriers, étant donné
l'absence de syndicats. Ces règlements sont souvent source de conflits. Nous avons établi ce constat en considérant les éléments suivants de
l'organisation du travail:

Durée du travail
La durée réglementaire de travail est de 6 jours/semaine, de 8 heures/jour soit 48 heures de travail par semaine. Elle est déterminée par l'article 96
du code du travail précisant que celle-ci ne doit pas excéder 9 heures dans les établissements industriels. En période de bonne commande, l'ouvrier
travaille 6 jours et touche le 7ème jour. Dans certains cas ils sont payés sous la table afin d'éviter l'implication de ce supplément partiel de salaire
sur le calcul annuel du boni. Quand il travaille 5 jours et demi, l'ouvrier est payé le double pour la demi journée. La cadence en général va de
6h30a.m. à 15h ou 7ha.m. à 15h30 avec un arrêt d'une demi heure pour le lunch qui se prend entre 11h et 12h. Certaines usines offrent une pause
de 15 minutes aux environs de 8h30-9h.
La durée annuelle de travail n'atteint pas 12 mois parce que au cours de l'année, les commandes étant aléatoires, les ouvriers passent 4 à 6 mois
en arrêt de travail. Ces 4 ou 6 mois s'étalent sur l'année allant de 15 jours à un mois. Ceci aura des incidences sur la sécurité de l'emploi, le boni, le
congé annuel, le salaire, les conditions de vie des travailleurs.
Les informations obtenues chez les syndicalistes et dans les focus groupes expliquent ce qui suit: le nombre de jours de travail, sauf dans de rare
cas, est de 5 jours. Si l'ouvrier travaille la demi journée du samedi, (7h-12h) il est payé double; mais s'il travaille la journée entière, il est payé le
double de la journée.

Heures supplémentaires
Les conditions de réalisation des heures supplémentaires sont définies par l'article 80 du Code du Travail qui fixe la limite de 80 heures par
trimestre à ne pas dépasser dans les entreprises industrielles, ajoutant qu'elles sont majorées de 50% du salaire horaire initial.
Certaines enquêtes précédentes ont montré que les heures supplémentaires n'ont pas un caractère forcé. Etant donné que les heures
supplémentaires ne sont pas toujours automatiquement accomplies par tous les travailleurs d'une part, et que dáutre part elles permettent d'arrondir
les salaires, elles peuvent ne pas être perçues comme un travail forcé.
Cependant dans le cadre des Focus-groupes, unanimement les ouvriers considèrent les heures supplémentaires comme un travail forcé pour les
raisons suivantes:
Premièrement – Aucun avertissement préliminaire n'est donné à l'ouvrier pour lui permettre de planifier son emploi du temps. Des entreprises
contraignent les travailleurs à fournir des heures supplémentaires en fermant la barrière avant l'heure réglementaire de fermeture.
Au point que certains escaladent la barrière afin de s'y soustraire.

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Deuxièmement – Certaines usines de production intense avisent de manière générale qu'il faut toujours être prêt à faire des heures
supplémentaires. Ces usines travaillent en général 6 jours par semaine (voir F.G. V)
Certaines opérations difficiles à réaliser dont le tarif arrive ê être atteint avec peine aux heures régulières de la journée, (voir focus groupe
électronique) quand ils arrivent épuisés au bout de la journée ils n'éprouvent aucune envie à peiner deux heures supplémentaires rien que pour
réaliser une dizaine de gourdes au maximum.
Troisièmement – Ajouté à tout cela les problèmes relatifs à l'insécurité, au transport, aux enfants en bas âge à récupérer chez des parents ou des
amis, etc, font que les ouvriers ne souhaitent pas toujours réaliser ces heures supplémentaires. Alors, c'est contre leur gré qu'ils sont obligés de les
accomplir pour ne pas perdre leur emploi. La question semble être assez délicate. La réalité est que l'ouvrier est intéressé au système d'heures
supplémentaires mais il voudrait pouvoir légitimement être libre à les solliciter.

Les Congés - Modalités et conditions d'obtention

Congé annuel
L'article 123 du Code du Travail prévoit que tout travailleur permanent a droit après une année de service à un congé de 15 jours dont 13 jours
ouvrables et 2 dimanches.
D'une manière générale le congé annuel est payé_ au mois de juillet suivant un barème de $60 à $120 pour 15 jours de travail. Mais très souvent
l'ouvrier préfère, après avoir obtenu le salaire prévu en la circonstance, travailler au cours de ces 15 jours, vendant ainsi son congé, cela lui permet
de disposer d'un supplément d'argent liquide.
Cependant dans certaines usines ils sont payés pour travailler lors de leur congé (voir F.G. VI).

Les Congés de maternité


Le congé maternité est perçu 45 jours. Mais, il est réglementairement prévu pour une période de 12 semaines. L'OFATMA qui normalement devrait
couvrir la différence ne se trouve pas jusqu'à présent en mesure de le faire. Ce qui va au désavantage des travailleuses.
Cependant, selon les articles 320 –321 qui traitent de la question restent toujours au stade prévisionnel.

Les congés de maladie


L'article du décret du 18 février 1975 fait obligation à tout employeur d'inscrire son entreprise à l'OFATMA dans un délai de 15 jours à compter de la
date d'ouverture de l'établissement.
Les ouvriers se plaignent de ne pas bénéficier de congé de maladie quand il est recommandé par des médecins autres que ceux du DASH. Le
maximum, sauf dans les cas graves, est de (3) trois jours. L'OFATMA aurait pu intervenir efficacement si le service approprié était fonctionnel dans le
paquet assurance tel que prévu par le Code du Travail.

Préavis-Boni
Les préavis, les boni et les congés en rapport avec les heures supplémentaires sont des sources permanentes de conflits. Eu égard à ces trois
indicateurs, les ouvriers estiment qu'ils ne sont jamais rémunérés correctement, et ceci pour trois raisons:

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1. A propos des heures supplémentaires, même lorsqu'ils travaillent 48 heures su cours de la semaine le patron ne leur paie pas le 7eme
jour sauf s'ils travaillent le 6ème jour. Cela s'explique uniquement par le non enregistrement les heures supplémentaires dans la rubrique
des salaires.
2. L'article 144 du Code du Travail fait obligation à tout employeur de payer aux salaries entre le 24 et le 31 Décembre de chaque année un
salaire complémentaire quelque soit la durée de l'emploi. Les ouvriers s'estiment toujours lésés dans le paiement du bonus. Une fois de
plus cette insatisfaction trouve son origine dans le mode de gestion des heures supplémentaires.
3. Le préavis est une cause de tension régulière. Pourtant les articles 44 et 45 expliquent clairement les modalités de calcul du paiement
des préavis. Cependant le non enregistrement des heures supplémentaires faussé à la base le calcul du préavis. Par contre l'article 148
du Code stipule que le boni, le préavis et les congés doivent être calculés de la manière suivante: Le total des gains divise par le nombre
de jours donne la moyenne des salaires quotidiens a multiplier par le nombre de jours a payer.

Il faut signaler que cette situation s'est aggravée au cours de la période 91-94 au cours de laquelle il s'avérait particulièrement impossible aux
ouvriers de produire des revendications. La fermeture en masse des usines de manière imprévisible ne s'est pas faite en tenant compte des
prescriptions légales. Dans ces cas la, aucun ouvrier n'a reçu ni boni ni préavis au point que jusqu'à présent encore certains ouvriers nourrissent
l'espoir de récupérer un jour ou l'autre leurs dus des entreprises qui les ont exploités.
Les jours fériés
Selon les articles 108 / 112 du Code, les travailleurs doivent bénéficier sans diminution de salaire du repos hebdomadaire et des jours fériés
chômés.
S'ils travaillent ils sont payés double comme pour les jours supplémentaires mais cela pose des problèmes aux patrons quand ils ne figurent pas
dans le calendrier. En effet ces derniers s'en plaignent énormément arguant que la pratique courante consistait pour les pouvoirs publics à décréter
sans prévenir des jours de congé perturbant ainsi la bonne marche des entreprises.
La rémunération
La rémunération se fait à la quinzaine sur base de rendement. Le niveau des salaires dans la sous-traitance varie d'une branche d'activités à une
autre.

Tableau # 20
comparatif des salaires mensuels par branche d'activités en $H
Branches Fixe Quota Quota

I985 1998 1985 1998 1985 1998

Sport 60 144 75 175.40 100 200

Textile 50 150 65 200 90 240

Electronique 68 150 99 162 108 -

Ces données sont basées sur le salaire minimum fixé respectivement à 15 gour des ou 3 $H en 1985 et à 36 gourdes ou 7,20 $ H en 1998.
L'électronique qui payait mieux dans le temps connaît actuellement une forte baisse. Ses quotas continuent d'augmenter tandis que les salaires
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diminuent.

Tableau #21
Tarif et salaire journalier par branche d'activités en gourdes
Branches Tarif Coût

Baseball 3dz_ 43.50

Electronique 8.587 pièces 40.50

Textile 10 à 70 dz 50gdes

Tableau #22
Tarif comparatif opérations tarif / coût / journalier Textile
Opérations Tarif Coût /jour

Dentelle au cou 12 dz 50 gdes

Ourlet de shorts 20 dz 50 gdes

Col de maillots 15 dz 50 gdes

Etiquettes 70 dz 50 gdes

Ourlet de robes d'intérieur (moumou) 40 dz 50 gdes

N.B: 5 gourdes = 1 $H
Explications...
De manière générale, le salaire gagné dépasse généralement le salaire minimum. Cependant la question du salaire au rendement pose un certain
nombre de problèmes. En effet plusieurs situations peuvent se présenter:

1. Un trop haut tarif empêche d'atteindre le salaire minimum.- (voir Electronique)


2. Le make up.
3. Ils atteignent le tarif fixé et dépassent le salaire minimum.-Dans le premier cas deux situations peuvent se présenter:

Les ouvriers fixés à l'usine n'arrivent pas à toucher le salaire minimum incapables qu'ils sont de réaliser le tarif demandé. Ce phénomène est plutôt
rare, il est vrai.
Dans le temps le plus souvent pour pallier à cette difficulté, certaines entreprises utilisent le travail à domicile. Alors le travailleur va impliquer des
membres de sa famille dans la production pour pouvoir atteindre la tarif demandé et gagner alors le salaire convenu. Il en résulte une surexploitation
du travailleur et de sa famille.
Pour pallier à cette situation, un décret présidentiel adopté en Janvier 1995 avait prévu le système du make up.
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Le Make up
C' est un système qui prévoit de payer l'ouvrier le salaire minimum quelle que soit sa production à la journée. Il offre l'avantage de permettre à
l'ouvrier de garantir le salaire minimum tout en s'efforçant d'atteindre le tarif pour l'améliorer. Le make up est diversement appliqué dans le domaine
de la sous-traitance. Certaines entreprises affichent au mur intérieur de leur bâtiment «No make up» en guise de règlement interne.
Un troisième cas peut être considéré comme le plus courant. Il y en a qui font évidemment plus que le quota établi. C'est ainsi qu'il est signalé que
les ouvrieres composant le focus groupe 3 qui sont rémunérées à la tâche <gagnent entre cinq cents (500) et sept cent cinquante (750)gourdes par
quizaine>. C'est à dire, entre 1,39 et 2,08 fois le salaire minimum et entre 1.15 et 1.72 fois le tarif/quota. Il semble que dans leurs entreprises le
dépassement du quota donne lieu à des primes spéciales. Par ailleurs, les travailleuses de la fabrication de balles de base-ball gagnent encore
plus. Cette catégorie de travailleurs se dépensent outre mesure pour systématiquement dépasser le tarif fixé. Ils ont pour objectif de s'installer dans
l'informel ou bien émigrer en vue d'un mieux être trop souvent illusoire. Cette situation tend à déduire de la mauvaise foi des ouvriers en faisant
croire que le tarif fixé est à la portée des ouvriers moyens alors qu'il s'agit d'une dépense physique exceptionnelle qui entraîne des conséquences
négatives sur la santé des travailleurs. (Voir les maladies professionnelles).

Augmentation des salaires-Conditions d'obtention


Ni l'ancienneté ni la qualification ne semblent avoir une incidence directe et automatique sur l'augmentation des salaires.

1. Le changement de statut de l'ouvrier au sein de l'entreprise où l'ouvrier devient chef d'équipe, demeure un cas extrêmement rare. Même dans
ce cas, l'ouvrier peut changer de statut sans changer de salaire.
2. En cas d'injustice flagrante il arrive que le travailleur s'organise pour négocier directement son salaire avec l'employeur. Dans une entreprise
de baseball (voir Focus Groupe - Sport) l'enquête a révélé que les travailleuses ont réussi à arracher une augmentation de 2gdes et 15
centimes de leur employeur. L'ouvrier qui veut un meilleur salaire s'arrange pour changer d'entreprise une fois qu'il a acquis une meilleure
maîtrise de son travail.

Les relations interpersonnelles


En matière de relations interpersonnelles dans les entreprises les points suivant sont souvent soulevés comme des problèmes dans le monde de la
sous-traitance:
le harcellement sexuel / abus sexuel
autres formes d'abus
Dans l'enquête du NLC (National Labor Committee) intitulée «The U.S in Haïti How to get rich on 11¢ an hour» la question du harcellement sexuel a
été abordée comme un problème flagrant dans la sous-traitance. La Commission Tripartite et le Ministère des Affaire Sociales en réponse à cette
enquête ont produit des rapports de contre enquête portant un démenti à ce genre d'abus. Cependant, cette étude a révélé des cas courants d’abus
sexuels soulignés par les ouvriers.
Le harcellement sexuel se manifeste dans plusieurs occasions comme pour l'obtention d'emploi, la sélection pour les heures supplémentaires, la
jouissance de certains privilèges même insignifiants.

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Les ouvriers-ères estiment qu'ils (elles) subissent d'autres abus comme le manque de pause, les injures, l'interdiction de communiquer avec leurs
collègues, les agressions verbales, les menaces, la position debout prolongée même pour les femmes enceintes travaillant surtout au nettoyage de
la production etc.

Les services / avantages sociaux


La Cantine
L'article 458 du Code du Travail interdit aux travailleurs de manger sur les lieux de travail. Des locaux doivent être aménagés pour les repas.
A la construction du parc industriel il avait été initialement prévu l'aménagement de 8 (huit) salles de restauration pour les ouvriers et les cadres.
Depuis lors, la question de restauration des ouvriers demeure un problème chronique. La situation est assez délicate bien que une certaine
alternative s'est développée aux alentours du parc industriel par l'existence de cantines populaires communément appelées «machan n manje
kwit».
Ce service est assuré essentiellement par des femmes travaillant en deux temps: l'un fonctionnant le matin, fournissant le petit déjeuner. Ce premier
groupe arrive avec le repas préparé qui est disponible à 5h30 du matin jusqu'à 7 heures. Le deuxième groupe assure le repas du midi préparé sur
place, et prêt à la consommation à partir de 11h30 a.m. jusqu'à 2hp.m. Le repas du matin coûte de 5 à 10 gdes et celui du midi de 10 à 15 gdes. Ce
système indique clairement que les ouvriers se déplacent de chez eux pour se rendre au travail sans prendre de petit déjeuner. Ce service fourni à
un prix relativement modeste permet de pallier à l'absence de structure de restauration dans les entreprises. Cependant, il soulève un certain
nombre de problèmes:
Il existe à l'intérieur du parc un réfectoire populaire où les ouvriers se restaurent. Les conditions d'hygiène prévalant dans cet espace ne diffèrent
pas réellement de la situation des "machan n manje kwit" évoluant à l'entrée du Parc. La seule différence réside dans le fait que les aliments offerts
au réfectoire interne ne sont pas exposés à la pollution permanente provoquée par la poussière de l'extérieur dûe particulièrement
au passage incessant des véhicules sur la route de l'aéroport, pourtant les conditions d'insalubrité dûes aux poubelles accumulées aggravent la
situation.
Dans ce cas également les "machan n manje kwit" arrivent au réfectoire, appelé d'ailleurs marché, avec les aliments prêts à être servis.
Ce réfectoire tel qu'il est organisé ne correspond pas au projet initial conçu il y a 20 ans lors de l'implantation du Parc. (voir Photo)

a) Conditions hygiéniques inadéquates


Le repas est préparé dans une situation environnementale très peu hygiénique voire malsaine, en plus de la qualité douteuse des éléments entrant
dans la conception même du repas (viandes avariées, légumes, eau non potables etc...) Le spectacle de travailleurs debout s'empressant de
terminer un tel repas suggère en soi les conditions infra humaines dans lesquels les il est obligé de gagner sa vie. Dans de très rares cas l'usine
prévoit des bancs sur la cour pour permettre à l'ouvrier de se restaurer. Cette situation est d'autant plus délicate que les ouvriers rencontrés ont
montré très peu d'intérêt à l'établissement de cantines à l'intérieur des usines gérées par l'entrepreneur. Il semble que des considération d'ordre
culturel soient à la base d'un tel désintérêt.
b) Instabilité du service
Les marchandes évoluant à l'extérieur se plaignent d'une certaine instabilité dans l'occupation de l'espace. De temps à autre elles sont délogées
par les agents de la mairie qui leur reproche leur installation sur les trottoirs. Ce qui peut entraîner pour les ouvriers une impossibilité de se restaurer
certains jours. D'autres pour cause de non paiement par les ouvriers recommencent leur commerce que quand elles ont un peu de cash.

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Toutefois, il faut souligner que certaines entreprises plus conscientes de la situation comprennent la nécessité de fournir à leurs ouvriers un repas
chaud par jour. En outre, il existerait un réfectoire à l'intérieur même du parc industriel.
Il a été transformé en un véritable marché public où les conditions d'insalubrité sont pires qu'au alentours du parc. (voir photo).

Les crêches
Elles n'ont pas été prévues lors de la construction du parc industriel et figurent sur aucun programme actuel, privé ou public.
Les ouvriers ne semblent pas intéressés non plus à la mise en place d'un tel service aux alentours de leurs lieux de travail à cause surtout des
conditions inadéquates de transport qui seraient rendues encore plus difficiles quand elles devraient transporter des enfants. Pourtant, c'est un
problème sérieux auxquels est confrontée la classe ouvrière dans la sous-traitance. (voir conditions de vie.
Avant sa révision en 1984, le Code du Travail avait fait obligation aux entreprises employant plus de 50 femmes de mettre une crêche à leur
disposition. Il paraît que sur la demande du secteur patronal cette obligation a été levée.
Notre enquête ne révèle la présence d'aucune crêche sur les lieux de travail.

Le transport
Le transport en commun constitue un élément fondamental de fonctionnement du secteur de la sous-traitance. Il suffit de relever les difficultées
soulevées à l'occasion d'une jour née de grève de transport en commun qui entraîne le disfonc tionnement des entreprises. Il importe de souligner
que ce secteur est en grande majorité privé en Haïti et réalisé dans des conditions qui laissent à désirer
Le Code du Travail prévoit la prise en charge du transport des ouvriers par le patron. Il semble que dans le temps cette pratique était plus ou moins
systématisée. De nos jours, elle resta la discrétion de très rares patrons qui s'en acquittent encore. Le coût du transport constitue cependant une
charge élevée en considération du salaire minimum.
Un autre problème rencontré est la rareté des fameux «tap tap» qui doivent transporter le travailleur à son lieu de travail et à la maison. Parfois deux
heures d'attente sont nécessaires avant de rattraper la «camionnette» surchargée qui conduira l'ouvrier à son logement distant en moyenne d'une
demi heure. En période d'insécurité l'ouvrier se plaint de devoir se lever tôt pour pouvoir arriver à l'heure sur son lieu de travail.

Les logements sociaux


On n'est pas au courant d'initiative patronale visant la construction et l'octroi de logements sociaux pour les travailleurs de la sous-traitance. De
telles démarches ont été entre prises dans le secteur public à travers des entreprises d'état ou directement par le pouvoir public. L'exemple de
l'EPPLS (Entreprise Publique de Promotion des Logements Sociaux) demeure celui d'une initiative sans impact réel sur la situation.

6-2 Conditions et milieux de vie


6-2-1 Introduction
Nous avons entrepris de saisir les conditions et le milieu de vie du travailleur de la sous-traitance à partir de trois indicateurs: l'habitat, l'alimentation
et les charges familiales. Pour les charges familiales on a retenu certains éléments comme le nombre d'enfants, la scolarité, les parents à charge.
Une enquête réalisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti parue dans '' Le Nouvelliste No 355816'' du 29 Octobre 1998 révèle la
situation suivante:
Habitat
Sur 654 cas étudiés on trouve 72% en béton, 16% en tôle, 5,6% en bois, 4% en terre battue.
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Eau courante
1,4% d'alimentation régulière, 27,8% s'approvisionnent dans des fontaines publiques, 68% achètent de l'eau.
Sanitation
Système sanitaire hygiénique inconnu. Seulement 0,33% ont des W.C., 76% utilisent des latrines communes ou rarement individuelles, 24% n'ont
pas de latrines.
Communication
1% de cette population utilise le téléphone.
Electricité
91,49% ont l'électricité.
Location
Le fermage annuel varie entre 1000 et 2000gdes.
Alimentation
l'alimentation occupe une part modeste dans le budget des ménages. 51% seulement prennent un repas chaud tous les deux jours dont le prix est
en moyenne de 10gdes. Ce qui équivaut à 150gdes. par personne et par mois.
Il faut souligner que cette étude porte sur la situation de la population vivant dans les bidonvilles.
Nous l'avons utilises fondamentalement pour trois raisons:
1- 13% des cas étudiés sont des ouvriers
2- le milieu étudie est le lieu de résidence habituelle des travailleurs
3- Elle nous parait très intéressante a titre de comparaison
Nous avons réalisé trois études de cas dans l'objectif d'approfondir certains aspects déterminants de la vie des travailleurs de la sous-traitance.
Chaque cas cas représente le profil déterminé d'un ouvrier à partir de la combinaison de plusieurs variables: genre, secteur d'activités, catégorie de
travailleurs, tâche etc.
6.2.2. PRESENTATION DES ETUDES DE CAS
Dans les quatre études, les grands indicateurs retenus indiquent la situation suivante:
En comparant ces données avec celles de l'enquête précitée on remarquera qu'il y a certaines différences mais que pour certains ouvriers les
problèmes se présentent tels quels.
ETUDE DE CAS I
Atelier de couture (Coopértive)

Présentation de l'atelier
Cette expérience a été choisie parce qu'elle représente pour la majorité des travailleurs une alternative autre que le commerce et une initiative
intéressante entreprise par eux. Elle peut servir de piste de réflexion dans la quête d’une alternative surtout pour des ouvriers au chômage ou à la
retraite ayant acquis une bonne expérience dans le secteur de la sous-traitance
La coopérative de couture des femmes de Martissant est située à Martissant 3 au marché de la rue. Elle est composée de 12 personnes qui
travaillent au sein del'atelier de façon rotative. Ainsi certaines travaillent pendant certaines heures la semaine et d'autres le samedi. Elles ont toutes
une activité parallèle à leur intervention dans l'atelier. Leur seul employé est un homme mécanicien et opérateur qui coud et s'occupe de l'entretien
des machines. Même la femme de ménage est membre de la coopérative.
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Elle est fondée en 1995 sur l'initiative de la SOFA (Solidarité fan'm ayisyen) et est financé en 1997 par la Oxfam pour une réorganisation de l'atelier.
Cet atelier permet non seulement à ses membres d'avoir une entrée économique, elle permet aussi aux acheteuses (17) de se procurer les produits
fabriqués à gagner leur pain sur la vente. Ces dernières les achètent par douzaine et les revendent par emballage de trois en tirant un profit sur la
vente.
L'atelier produit pour le marché local, les mêmes articles fabriqués dans les factories de textile. Pour le moment, elles (les travailleuses)
confectionnent: des sous vêtements, des slips pour adultes et enfants, des draps de lit avec taies. Ces produits sont vendus dans tous les marchés
de Port-au-Prince et parfois aux foires patronales dans les villes de province. Pour mieux liquider leurs produits, elles organisent deux foires de
vente pour l'année dont la prochaine est prévue pour le mois de Décembre.
Le salaire est le même que dans les usines mais elles ne travaillent pas à temps plein et ne font pas l'overtime.
Ce qu'elles aiment le plus dans leur nouveau travail c'est la possibilité d'un usage de leur temps à d'autres activités et les conditions de travail
basées sur la compréhension mutuelle et la solidarité entre.
Si un jour une d'entre elles ne vient pas, son travail est couvert par les autres présentes. Sans incidence sur son gain car elle s'arrangera pour
rattraper le jour perdu. Alors que dans les factories c'est chacun pour soi et parfois c'est la compétition entre elles qui est de rigueur.

Problèmes rencontrés par le groupe


Condition sanitaire
Installé au sein du marché, l'atelier évolue dans un environnement malsain. Cependant l'espace dédié à l'atelier est bien entretenu. Elles sont
confrontées à des coupures d'électricité qui ralentissent leurs activités.
Leur capital de base reste faible pour un bon développement de l'atelier et dans le but de viser l'exportation, les femmes doivent acquérir une bonne
capacité de gestion.
Gestion de l'atelier
Jusqu'à présent, malgré un encadrement partiel, les problèmes de gestion est souvent identifié. Il faut signaler ici que malgré leur grande expérience
des tâches à l'intérieur des usines, elles n'avaient jamais eu à côtoyer l'administration et la gestion dans le passé. Elles sont en train de faire une
expérience valable mais elles ont besoin d'appui pour que leur atelier devienne une vraie coopérative de femmes.

ETUDES DE CAS II
Fifi: travailleuse dans une usine de confection

Histoire de Fifi
Je viens d'une famille de 4 enfants de parents originaires de Pestel (département de la Grande Anse). Je suis née à Port-au-Prince car mes parents
y ont été émigrés au début des années 50. J'ai 39 ans, j'ai 3 enfants, deux filles et un garçon âgés, de 18, 16 et 9 ans. J'ai fréquenté l'école jusqu'à
la 5ème quand je suis tombée enceinte d'un copain de mon quartier; je vivais à cité soleil avec mes parents. Mon enfant et moi avions vécu avec
mes parents quand j'ai eu ma deuxième fille pour un ami sur qui je comptais pour m'aider. abandonnée après deux ans par mon deuxième ami, j'ai
dû aller chercher un emploi parce que la charge était trop pour mes parents.
Ainsi en 1983, je suis rentrée dans une factorie grâce à une amie qui y travaillait. On montait des pièces électroniques, un an après l'usine a fermé,
je suis allée dans le textile. A cette usine je suis restée deux ans et puis je suis rentrée dans le commerce. Je me débrouillais assez bien quand une

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incendie a ravagé le dépôt de chaussures où on déposait nos stocks. J'ai pu reprendre le commerce mais en 1989, j'ai eu mon fils pour qui j'ai dû
dépenser une bonne partie de mon capital. Très tôt, j'ai dû le laisser avec ma mère pour recommencer encore une fois à l'usine. Depuis ce fut pour
de courtes périodes alternant avec le commerce. En gros j'ai dû passer sur quinze ans de travail, cinq dans les usines et dix à me débrouiller
comme commerçante. Mon dernier emploi à l'usine date du 10 de ce mois, car j'ai été révoqué à cause d'un tract que j'ai fait circuler au sein de
l'usine, on m'a payé mes frais (préavis, congé, etc) $240, et je suis partie; je vais dès samedi entreprendre une activité économique en préparant de
la soupe chaude sur la route près de l'église (Croix des Missions). J'ai une comère qui y habite, elle me permet d'utiliser l'avant de sa maison à cet
effet. Quand j'aurai de l'argent, je recommencerai avec la vente des chaussures. C'est ce qui me va le mieux.

Une journée dans la vie de Fifi.


5 : 00
Je me lève, je me lave rapidement pour aller prendre le transport que je paie 3 gourdes afin d'arriver à temps. Avant de partir, je laisse pour mes
deux filles 10 gourdes pour aller à l'école. Elles paieront 8 gourdes aller-retour pour leur transport et garderont chacune une gourde pour acheter
quelque chose.
6 : 00
J'arrive devant l'usine où je m'achète du café avec du pain pour 3 gourdes, car tous les autres plats sont de 5 à 10 gourdes et je ne peux me les
permettre. Et même pour le petit déjeuner je ne suis pas régulière.
6 : 30
Je rentre à la sonnerie et je commence à entreprendre l'opération qui m'est destinée après la distribution par une superviseuse. Je suis opératrice
sur machine simple et je fais suivant le jour des opérations différentes – ourlet de short, col de maillot, pose d'étiquette, ourlet de robe de chambre,
garniture au cou de robe d'intérieur. Les tarifs (quota à atteindre pour la journée) varie suivant l'opération et est de 12 à 70 douzaines.
11 : 30
Je sors pour la pause et je mange chez mon abonnée pour 11 gourdes. Si ma marchande ne vient pas, je ne mange pas parce que je n'ai jamais de
liquide à cette fin. Et les marchandes parfois ont de grandes difficultés à être régulières à 100%, à cause des pertes qu'elles enregistrent parfois par
le non paiement des ouvriers.
12 : 00
On sonne, je rentre à nouveau à l'usine pour continuer les pièces me permettant d'atteindre le quota de la journée. Ceci jusqu'à 15:00 H. S'il y a des
heures supplémentaires, je travaille jusque vers 17: 00; mais c'est la partie la plus dure pour moi car avec ces deux heures en plus, je ne peux
gagner tout au plus 10 gourdes et s'il s'agit d'ourlet de robe d'intérieur, je ne peux obtenir que 5 gdes qui ne me servent à rien. (voir les heures
supplémentaires, chapitre 6-1-3)
15 : 00
On sonne la sortie, je prend un transport pour 2gdes et j'arrive sur la grande route près de chez moi vers 16: 00. Si on quitte à 17: 00, j'arrive vers 18:
00. Le retour me prend toujours une heure parce que je ne fais qu'un transport, le reste je le fais à pied pour ne pas payer l'autre gourde.
Etant donné que je n'ai pas d'électricité, les enfants viennent me trouver chez un parent qui habite sur la route où on reste jusqu'à l'heure du
coucher. Les enfants profitent pour étudier et moi je regarde la Télé ou je cause avec ma comère. Les enfants me parlent de leur journée et de la

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bouffe (riz blanc ou riz collé) qu'elles ont mangé à 14: 00 au retour de l'école. Le riz est notre plat obligé car c'est tout ce qu'on trouve à crédit à la
factorie pour payer à la quinzaine.

Charges familiales
Je gagne entre 500 à 600 gourdes tous les quinze jours pour 10 à 12 jours de travail et je dépense en:
Alimentation à l'usine (3 + 11) * 10 = 140
Transport 5 * 10 = 50
J'achète pour les enfants à crédit
Du riz à l'usine 35 * 3 marmtes = 105
Charbon 25
Pois 24
Huile 12
Epices et autres 10
Frais des enfants 10 * 10jrs = 100
Total Gdes. 466
Quand je touche 500 gourdes, il me reste 34 gourdes. Quand je touche 600 gourdes il me reste 144 gourdes; avec le reste je passe les week end
avec les enfants chez ma mère et je contribue pour manger un peu mieux. Dans d'autres cas c'est pour acheter une chaussure "pèpè", une robe
pour les enfants et moi, ceci une personne à la fois.
Pour le logement, j'ai une nièce qui vit à Miami, elle m'envoie l'argent du fermage.
L'école des enfants: l'aînée reçoit un appui de son père qui est toujours en retard. La cadette n'a pas encore été à l'école cette année mais je vais
m'arranger pour Janvier, grâce à mon "dégagé"commerce. Elle, son père est mort depuis trois ans. Le garçon reste chez ma mère pendant la
semaine à cité soleil. C'est un grand soulagement pour moi. Il mange là bas et va à l'école tout près.
Je paie son écolage avec une partie de mes frais de révocation. Parfois c'est l'unique moment pour nous d'avoir une somme liquide en main pour
faire quelque chose.
Information générale
Grâce au syndicat, je reçois des cours de formation syndicale, ça me permet de mieux comprendre ce qui se passe, de comprendre mes droits de
les défendre, de me distraire par les échanges avec les autres. J'y vais deux fois par semaine le mardi et le dimanche.
A l'ONA, je suis allée une fois que mon usine était fermée; on m'avait donné $20.00. A l'OFATMA, si on est blessé on nous panse et on nous donne
trois jours de congé. Heureusement je n'ai pas eu à y aller. Au Dash, j'ai suivi un planning familial. Certains de mes collègues ont eu à aller à la
commission de Conciliation et Arbitrage pour refus de payer le préavis par les patrons.
Après le travail, mes activités de base se concentrent autour du syndicat. Dans la plupart des usines, c'est chacun pour soi, donc il est important de
se solidariser contre les abus. Je suis soutenue par mes parents qui m'aident encore avec mon fils, mais la majeure partie de mes collègues n'ont
aucun support. Avec le travail à l'usine, je ne peux que faire manger ma famille une fois par jour le riz comme je l'ai décrit plus haut. Donc comment
peut-on répondre à ses obligations en travaillant à l'usine? Que doit-on faire pour le logement, l'éducation des enfants et d'autres? Je prie Dieu tous
les jours, pour que mes enfants ne tombent pas malades, je ne saurai quoi faire avec le coût des médicaments.

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Les ouvriers doivent s'organiser pour faire changer leur situation. Moi en attendant je veux retourner dans le commerce. Dès que j'aurai une entrée,
j'irai vendre des chaussures. Je m'en sortais plus ou moins bien dans cette activité. Ma fille cadette pourra aller à l'école elle aussi.
Tout ce que je souhaite c'est une conscientisation de la classe ouvrière pour revendiquer ses droits devant l'état et les patrons.

ETUDE DE CAS III


Oscar, travailleur dans une usine de confection

La vie de Oscar
Oscar âgé de 40 ans environ, est un ouvrier qui travaille dans les entreprises manufacturières depuis les années 70. Au cours de cette longue
période, il a fait des expériences enrichissantes d'une manufacture a une autre, d'un patron a un autre, mais également des camarades et des
collègues de travail qui ont marque son existence.
Originaire de la Grand'Anse, plus particulièrement du village de Previle, Oscar est né d'une famille de paysans. Et comme tous les paysans de la
région, avant de s'installer à Port-au-Prince il participait aux cotés de son père et des autres membres de sa famille aux travaux agricoles qui
consistaient surtout à la culture du maïs, du café, de l'igname, de la patate douce…
Cependant, Oscar tout au cours de ses études primaires, en plus des travaux agricoles auxquels il s'adonnait, encourage par son père, il apprit a
coudre chez un tailleur du village qui était l'ami de son père.. Il éprouva un grand plaisir a apprendre le métier de tailleur en milieu rural étant très
apprécié même s'il n'est pas réellement rentable. Les jours réguliers de la semaine étant consacrés à l'école et a l'agriculture, il pratiqua la couture
les Samedi, Dimanche et les jours fériés.
Parallèlement aux travaux agricoles, Oscar fréquenta comme une grande partie des enfants de Previle, l'école primaire jusqu'au C.E.P. (Certificat
d'Etudes Primaires). Puis il se rendit à Jérémie où il fut admis en classe de 6ème secondaire au Lycée F.Duvalier.

Ses débuts à Port-au-Prince


Pendant l'année de sa 6ème secondaire, un ami plus âgé que lui, originaire de Previle également, tailleur aussi, vivant à Port-au-Prince,
l'encouragea à venir à la capitale pour pouvoir travailler et gagner de l'argent. Oscar suivit ce conseil, et à la fin de l'exercice scolaire, bien qu'admis
en classe supérieure il abandonne le lycée, se rend à Port-au-Prince chez son ami qui l'accueillit chez lui avant de se rendre ensuite chez sa tante.
Au cour de cette période plutôt difficile, il reçût régulièrement l'aide de son père qui consistait en nourriture et argent de poche.
Oscar fit ses débuts dans la manufacture quelques semaines après son arrivée à la capitale au cote de son ami dans une petite entreprise qui ne
tarda pas à fermer ses portes à cause des conditions économiques de cette entreprise qui baissèrent graduellement jusqu'à sa fermeture définitive.
Il portait encore les pantalons courts. C'est alors que va commencer sa longue carrière d'opérateur dans les entreprises de sous-traitance où il
continue à travailler durement pour subvenir aux besoins de sa famille. Comme la majorité des ouvriers de la sous-traitance, il s'intéressait peu au
nom des entreprises qu'il connaissait davantage par les noms de leurs propriétaires ou gérants responsables et les numéros des bâtiments qui les
abritaient.

Sa Famille
Oscar est marié, il a cinq enfants dont quatre garçons et une fille. Le premier âgé de onze (11) ans se trouve en cour élémentaire II, la deuxième, fille
unique, à huit (8) ans elle fait le cour préparatoire II, le troisième qui est en enfantine 2 a cinq (5) ans. Le quatrième qui a trois (3) ans ne fréquente

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pas encore l'école. Le cinquième est un bébé de un mois et demi. Tous les enfants de ce travailleur infatigable fréquentent une école privée dans le
quartier de Christ Roi.
Sa femme lui apporte une aide appréciable bien que peu substantielle en s'adonnant à une petite activité de friture le soir surtout, non loin de leur
résidence.

Ses expériences d'ouvrier


Oscar a pratiquement travaillé dans environ huit entreprises de sous-traitance. Il se rappelle surtout les numéros des bâtiments logeant ces
manufactures. De toutes les anciennes manufactures très peu de noms lui sont restés familiers sinon un seul, hormis celui où il travaille maintenant,
c'est "l'Arc en Ciel" une manufacture de textile où il passa 3 ans.
Autrement il se rappelle de No.16, No.2, No.25, à l'intérieur du Parc Industriel et des noms: «Jean Pierre, Mourra, Berhman, Mevs, Coles».
Il n a jamais travaillé que comme opérateur de machine dans la confection et il connaît toutes les machines et exécute toutes les opérations. Dans la
plupart de ces entreprises, il ne restait souvent que deux à trois mois car une pratique très courante des patrons consistait à renvoyer l'ouvrier avant
cette période afin de ne pas avoir a respecter ses engagements sociaux. Etant donné qu'avant trois mois l'ouvrier n'a droit à rien il suffisait de ne pas
le garder pour s'y soustraire.
Dans ces cas là, il pouvait rester deux semaines à trois mois sans emploi avant de recommencer. Cependant, il pouvait toujours compter sur l'appui
de son père dans ces moments de grande difficulté en nourriture et en argent pour couvrir le loyer en attendant de trouver un nouvel emploi.
Ce que Oscar retient comme une expérience agréable, ce sont les bonnes relations qu'il entretenait avec un patron qui ne refusait jamais de lui
prêter de l'argent jusqu'à concurrence de deux à trois cents dollars. Mais à l'intérêt. Ce patron prélevait l'intérêt automatiquement sur le salaire de la
quinzaine ou retenait tout simplement une partie du montant sans avertissement préalable. Cependant, quand le salaire était relativement bas, ce
patron se gardait d'en prélever attendant une prochaine occasion.
Oscar se souvient également avec amertume de sa révocation ainsi que celle de tous ces camarades qui participaient comme lui à la mise en place
d'un syndicat devenu relativement fort dans cette entreprise là. Le responsable principal du syndicat le vendit au patron et tous les membres furent
remerciés.

Oscar Propriétaire
Contrairement à la grande majorité des ouvriers de sa catégorie, Oscar est propriétaire de la maison où il vit avec sa famille. L'acquisition de cette
maisonnette de deux pièces n'est pas le fruit de ses économies d'ouvrier de la sous-traitance. Sur les encouragements d'un ami qui l'aida, des
parents de sa femme qui contribuèrent financièrement, il put acheter cette maison dans le quartier de Christ Roi.

Son éducation
Oscar est l'un des rares ouvriers de la sous-traitance à se concentrer sérieusement sur son éducation classique. En effet, en Octobre 1991 sur les
conseils d'un Directeur d'école à qui il s'adressa pour des cours d'anglais, il reprit ses études secondaires au niveau de la classe de 5ème, niveau
qu'il avait atteint quand il laissa le lycée de Jérémie. Ayant toujours tenu la tête de sa classe tout au plus au début de la reprise, il chemina sûrement
pour aboutir en Juin 1996 aux examens du baccalauréat Ière partie qu'il n'arriva pas a subir avec succès malheureusement. L'année suivante, en
1997, il refit la même expérience. Il est appuyé à 100% par sa femme dans cette initiative, mais cette dernière exprime certaines inquiétudes quant à
l'avenir de la famille une fois que son mari aura bouclé le cycle complet de ses études classiques puisque celle-ci aura à peine suivi le cour
préparatoire. Mais il jure à sa partenaire de ne jamais l'abandonner et aurait préféré l'encourager à reprendre elle aussi ses études.
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Son emploi du temps


Oscar se lève tous les jours de la semaine à 4 heures du matin. A cette heure là, il aide sa femme à préparer pour les enfants qui doivent se rendre à
l'école. Il laisse la maison entre 5h30 et 6h afin de commencer le boulot à 7h.
Quand les possibilités le permettent, il prend le petit déjeuner à la maison avant de sortir, dans le cas contraire, il se contente de pains ou biscuits
qu'il transporte avec lui pour prendre le café devant la manufacture comme tous les autres travailleurs.
A 11h, heure de la pause, il prend sa ration quotidienne. A 3h heure de la fermeture, il rentre rapidement chez lui afin de se rendre immédiatement
après à l'école.

Un bon père de famille


Oscar participe aux côtés de sa femme à toutes les activités régulières de la maison. Des fois sa femme se rend dans sa ville natale, et en l'absence
de cette dernière, Oscar fait la lessive, le repassage habits mais ne prépare la nourriture, n'aimant pas cuisiner. A part cela, il participe à tout ce qui
entre normalement dans l'administration de la maison. Avec les enfants en bas âge, parfois il passe la nuit debout sans jamais pouvoir fermer l'œil.
Ce sont les moments où il connaît les journées les plus dures. Ce qui est plutôt rare pour un haïtien moyen, laissant d'habitude les travaux
domestiques aux femmes et aux domestiques proprement dits.

Son transport
Pour se rendre à son travail, il utilise sur une base régulière les services des tap-tap. De son lieu de résidence à son travail, il paye deux courses
d'une gourde à l'aller et au retour ce qui totalise 4gdes. Pour l'aller et le retour. De façon exceptionnelle, surtout quand à certains moments il est
complètement à court d'argent il fait le trajet à pied. Il parcourt dans ces cas là la distance séparant sa maison de son travail dans environ 45
minutes à une heure de temps.

Son économie
Oscar gagne entre 400 Gdes au minimum et 800 Gdes. au maximum par quinzaine. De cette somme qui n'est pas toujours stable, il paye à sa
cliente 70 Gdes. pour la nourriture qu'il mange à crédit, s'arrangeant de manière à ne pas consommer davantage; 48 Gdes sont consacrés au
transport.
Cependant à part son boulot d'ouvrier, il utilise les services de son frère qui dirige une boulangerie au bas de la ville. Il donne à celui-ci une certaine
somme en lui demandant de lui préparer du pain avec l'équivalent de deux ou trois sacs de farine.
Une partie de ces pains sont vendus par son frère qui lui remet les bénéfices en gardant l'investissement initial. L'autre partie va chez lui et sert à
alimenter le petit commerce qu'entretient sa femme, à l'alimentation des enfants. Il en apporte avec lui pour le café du matin.
De plus il participe à une «solde». Quand ses moyens le lui permettent, il intègre des soldes de 200 à 250gdes. Par quinzaine. Autrement, il se
contente de soldes plus modestes ne dépassant pas 100 à 150gdes. C'est une façon de faire des économies. Quand son tour arrive de bénéficier
de la collecte, il peut effectuer telle dépense relativement élevée qu'il lui serait plutôt impossible d'affronter autrement.

Ses rapports avec les instances de sécurité sociale


Malgré son ancienneté, Oscar ne détient aucune carte de sécurité sociale. Ni de l'ONA ni de l'OFATMA. Il n'a jamais mis les pieds dans aucun de
ces bureaux. Il sait que l'ONA existe mais quand il faut obtenir un prêt, le montant que parviennent à obtenir la plupart de ses collègues, il estime
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qu'elle est maigre. Trop maigre pour justifier de longues démarches qui n'en finissent pas avant d'en arriver à un quelconque résultat. Quant à
l'OFATMA, il n'y est jamais allé parce qu'il ne s'est jamais blessé.

Sa santé et sa nourriture à la maison


Apparemment Oscar n'est pas malade. Encore faudrait-il le faire consulter par différents spécialistes. Il se rappelle au cours de l'année, avoir été pris
de vertige en plein travail ce qui lui valut, impuissant, de heurter sa tête à la machine sur laquelle il travaillait sans pouvoir réagir.
La nourriture à la maison consistait essentiellement au mais, au rix, au pois avec de
temps à autre des légumes.
Ses beaux parents, sédentaires de la région de Saint Marc lui ont appris à consommer le petit mil qu'il n'aimait pas. Depuis, il en mange
régulièrement. Il pense que ce changement lui fait du bien.

Ses projets
Son projet le plus cher consiste à agrandir sa petite maison afin d'augmenter sa capacité. Avec cinq enfants dans deux petites pièces, en plus des
parents à lui aussi bien que ceux de sa femme et des amis qui arrivent de la province n'ayant nulle autre part où aller. On vit à l'étroit. Etant donné
l'étendue restreinte du terrain, il souhaite préparer en conséquence des poteaux de support afin de construire deux ou trois autres pièces à l'étage.
Cela permettra de mieux faire face à certaines obligations.

Ses amertumes
Oscar a vu mourir plusieurs de ses compagnons de travail, des amis pour la plupart au cours de sa longue carrière. Ils sont tous morts de
tuberculose. Cela lui fait réfléchir beaucoup. Aucun d'entre eux n'a pu obtenir les soins médicaux que nécessitaient leurs cas. Ça fait très mal de voir
mourir ainsi des amis sans qu'on puisse leur venir en aide. Ça fait encore plus mal de les voir malade sachant à coup sûr qu'ils sont condamnés à
mourir. Ce n'est pas juste dit-il.

ETUDES DE CAS IV
Françoise, contrôleuse dans une usine de confection

Françoise est contrôleuse dans une usine de confection (textile) depuis trois ans. Avant elle travaillait comme simple ouvrière de production dans
une entreprise d'assemblage de pièces électroniques.
Conditions de vie
J'ai une fille de six ans, son père est mort en Février 93 dans le naufrage du bateau Neptune. Maintenant je suis enceinte de 5 mois. J'ai un
compagnon, mais nous n'habitons pas ensemble. C'est de lui que je suis enceinte. Mon premier enfant vit à Jérémie avec sa grand-mère. Nous
sommes dix dans la même maison.
Je travaille au parc industriel et j'habite Fontamara. Ça me prend une heure de pour arriver chez moi s'il n'y a pas d'embouteillage. Je parts de chez
moi vers 4h45. Donc, je dois me réveiller à 4h, le temps d'une petite toilette et d'arranger ma chambre. Je paye quatre courses de''tap tap'' par jour.
Dans mes heures libres je fais de la couture, de la broderie, chez moi. Mais souvent je suis tellement fatiguée que je suis incapable de faire quelque
chose. Parfois il y a des moments de baisse de production surtout vers les mois de Juin et de Juillet. J'en profite pour faire de la couture, de la

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broderie comme travail personnel.


Ce que je gagne c'est juste pour satisfaire mes besoins primaires de base: manger, boire, m'habiller de vêtements de seconde main (pèpè). Pour le
reste , je le remets entre les mains de Dieu.

Conditions d'obtention de l'emploi


J'ai obtenu mon emploi grâce à un voisin qui est responsable de la distribution des matériaux de travail aux ouvriers (ères) de production. J'ai pas
eu à payer pour cela.
J'ai eu déjà à travailler dans le secteur de la sous-traitance. Avant c'était dans l'électronique mais maintenant c'est dans la confection.
Normalement, quand on engage une personne, si elle a de l'expérience elle est d'emblée employée, sinon elle doit passer trois mois de stage. J'ai
du faire les trois mois avant d'être employée. Maintenant je suis inspectrice (contrôleuse).
C'est la superviseuse qui nous entraîne à la tâche pendant environ troismois. Le ''tarif du blanc'' est de 45gdes (H$9.00 ou environ US$3.00) alors
que celui de l'Etat est de 36gdes (salaire minimum). Le tarif du blanc varie jusqu'à 60 à 75 gourdes dans d'autres usines.
Nous confectionnons des pantalons de toutes dimensions. Les tâches sont diversifiées. Certains s'occupent de la coupure (parfois les pièces nous
arrivent déjà découpés). D'autre les classent et mettent les ''goba'' (étiquettes) jusqu'à la superviseuse qui contrôle l'ensemble du travail.
Nous travaillons sur plusieurs types de machines: machines simples, mero, etc.
C'est nous (contrôleurs) qui achevons le produit avant de l'envoyer à la presse. Nous sommes quinze contrôleurs pour une superviseuse. C'est elle
qui distribue les tâches, surveille le travail et c'est elle aussi qui assure la paye.

Durée de travail
Nous travaillons 8 heures de temps par jour, de 6h30 à 15 h. Parfois, nous faisons de l'overtime. Nous avons une demi heure de repos entre 11h30
et midi c'est la seule pause de la journée. Le temps de manger et de boire un peu d'eau, c'est tout.
La durée hebdomadaire est de cinq jours, du lundi au vendredi. Parfois nous travaillons le samedi et accomplissons des heures supplémentaires
toute la semaine à raison d'une heure par jour. Mais c'est à la demande même des ouvriers (ères) qui peuvent toujours refuser de les faire. La
superviseuse nous informe de cela vers 14 heures. L'heure supplémentaire est payée 8gdes et quelques centimes. C'est intéressant, mais d'autres
entreprises la payent mieux. Ca nous permet d'augmenter notre argent.

Environnement physique
La salle où nous travaillons est bien mise et bien entretenue. Elle est régulièrement nettoyée et propre. La chaleur est intense. Mais il y a quand
même un ventilateur et l'aération est assez bonne.
Il y a des fenêtres et des ouvertures. La luminosité est bonne. Toute la journée des lampes électriques sont allumées qui nous permettent de voir
très bien.
Les machines font beaucoup de bruit. Mais ça ne nous dérange pas trop car nous savons que ce sont des machines qui font du bruit en travaillant.

Rémunération

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Nous travaillons au rendement. Le tarif varie entre 10 et 20 douzaines selon la tâche. Quel que soit la tâche, le tarif est de 45 gourdes. Mais nous
cherchons toujours à gagner plus en dépassant le tarif. Nous sommes payés à la quinzaine.
Le tarif au rendement est intéressant; nous gagnons en fonction de notre travail. Même quand nous sommes fatigués, nous continuons quand même
à travailler pour gagner plus. Le "tarif de l'Etat" (le salaire minimum de 36gdes) est par contre vraiment écrasant. Ce sont seulement les débutants
qui acceptent de travailler de cette façon. Ils n'arrivent pas atteindre le tarif, on leur paye 36gdes. Avec le travail au rendement (le tarif du blanc) on
peut arriver à gagner jusqu'à 1.000gdes ($200 environ US$60) par quinzaine. Quand le travail est au ralenti nous gagnons entre 600 à 700gdes. Le
seul problème c'est que le tarif est parfois trop élevé.
Dans ces cas là nous pouvons négocier avec les responsables qui parfois abaissent le tarif. Nous allons ensemble et chacun défend sa propre
cause.
Depuis que je travaille dans cette factorie, on n'a pas encore augmenter leprix du tarif. On nous promet une augmentation pour le mois de
Décembre.

Conditions d'hygiène et de sécurité


Les toilettes sont en très bon état. Il y en a assez pour tout le monde. Ce sont des toilettes modernes et hygiéniques. Il y en a à l'intérieur, à l'extérieur
et dans les bureaux. Il n'y a pas de lavabos mais plusieurs conduites d'eau. L'eau est bien traitée. A chaque carré il y a un water cooler.
Les outils sont entreposés dans des ''shops'' où les gens qui ne sont pas concernés ne peuvent pas entre. Les détritus sont entreposés dans une
grosse poubelle qu'un camion de l'usine va jeter régulièrement.
Nous travaillons avec des ciseaux, nous ne manipulons pas de produits. Seuls les mécaniciens utilisent du gazoil et de l'huile pour les machines.
Mais ça ne représente aucun danger.
Il arrive que des ouvrières soient perforées profondément au doigt par l'aiguille de la machine. Ou encore il leur arrive d'être brûlées en repassant
les pantalons. Dans ces cas, elles sont envoyées au DASH (Hôpital).
En cas de prescription de médicaments, c'est la direction qui avance l'argent qui sera prélevé sur le salaire. Je trouve cela normal, car on ne saurait
vous le donner en cadeau. On vous paie votre congé de maladie.

Couverture sociale
En cas d'accidents de travail (voir plus haut).
Le boni est payé en décembre (18 décembre). C'est aussi à cette date là qu'on a congé. Je ne sais pas très bien comment on le calcule. J'accepte
ce qu'on me donne. Je crois que ça provient de la générosité du «blanc».
Les femmes enceintes touchent leur congé maternité et peuvent retrouver leur place sans rien perdre après un (1) mois et demi ou deux.
Certaines refusent de prendre leur congé de maternité, craignant de perdre leur place.
On prélève directement de notre salaire une cotisation pour l'ONA, qui est une assurance vieillesse. J'ai le carnet de l'ONA.
L'Ofatma est un hôpital. Il fait partie de la factorie. Mais j'ai jamais été. DASH envoie un docteur une fois par semaine, le mardi. Quand ils viennent
ils ne font qui visiter et distribuer des pillules pour le planning. Si vous êtes malade, on vous donne une carte pour aller au DASH. J'y ai encore
jamais été.

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Règlements de travail et syndicalisation


Je ne sais pas s'il y a des règlements de travail. Mais il n'y a pas de syndicats. Là où je travaille, si on apprend que vous faites partie d'un syndicat,
vous êtes révoqué immédiatement. Le syndicat pourrait défendre nos droits mais il n'est pas accepté.

6.2.3 ANALYSE DES ETUDES DE CAS


I-ORIGINE SOCIALE DES TRAVAILLEURS

Du point de vue de l'origine sociale on peut classer les travailleurs-euses en trois (3) catégories:

1. Les plus âgés, de 35 à 50 ans et plus. En général, ils viennent des (milieux ruraux) provinces avec un taux de scolarité très bas et passent en
moyenne 3 à 5 ans avant de s'intégrer dans le milieu de la sous-traitance.
Originaire dans leur grande majorité du Sud et de la Grand'Anse, ils ont en moyenne 10 à 15 ans dans le secteur et font montre de peu de
compréhension de la réalité vécue et des mécanismes de fonctionnement du secteur.
Ils ont en général 3 à 5 enfants et vivent pour la plupart avec leurs partenaires.
2. La deuxième catégorie concerne la classe d'âge de 25 à 30 ans. Elle constitue la catégorie la plus nombreuse. La plupart sont originaires de
la province et certains d'entr'eux ont émigré à Port-au-Prince des leur plus jeune âge. Scolarises pour la plupart, ils ont une connaissance plus
approfondie du milieu urbain, de leurs conditions de travail et des mécanismes de fonctionnement du secteur. Elle fait preuve d'un niveau
avance de conscientisation et participe davantage aux mouvements de revendication.
Ces travailleurs sont souvent victimes de révocation à cause de leurs prises de positions ouvertes face aux situations d'injustice qui
caractérisent le secteur.
Ils,elles ont en général 2 à 3 enfants et sont chefs de famille plutôt monoparentale chez les femmes.
Ils,elles sont très mobiles, passant en moyenne 3 ans dans une manufacture enquête permanente de meilleures conditions, conscients de
leurs compétences et de leurs expériences.
3. La troisième catégorie regroupe les plus jeunes ouvriers-ères. Ils,elles sont dans leur grande majorité originaires de Port-au-Prince et sont
poussés dans la sous-traitance à cause de situations particulières. Les femmes dominent cette catégorie. Elles subissent un stage de
formation préalable dans des ateliers préparatoires d'apprentissage d'utilisation des machines industrielles.

Elles sont monoparentales et ont en moyenne 2 enfants en bas âge et vivent toujours avec des parents rapprochés ou éloignés qui
assurent la garde des enfants en leur absence. Elles prennent seules toutes les dépenses de la famille.

II- CHARGE FAMILIALE

Composition
La structure familiale est généralement de type monoparentale avec une moyenne de 5 membres par famille. Assez souvent même si les conjoints
sont présents il arrive que la charge économique incombe a une seule personne. Sur ... personnes interviewées... personnes déclarent avoir des
enfants scolarises. Le cout de la scolarité varie de 20 à 50 dollars et est pris en charge par un parent ou un complément d'activités.
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Des cinq membres de la famille, il y a en moyenne 2 à 3 enfants en plus de 2 adultes en moyenne à charge.
Pour les autres il varie entre $200 à $400 pour ceux qui passent par l'étape de cité soleil et $800 à $1.000 l'an pour une pièce de maison de 12 à 15
mètres carrés d'une maison en toiture de tôle ou de béton. A remarquer que ce coût représente 2 fois celui signale dans l'étude réalisée par la
Chambre de Commerce. A cité soleil. Le coût du logement est en général de sources autres que le salaire, pour l'écolage, il est d'origine diverse
(appui parent à l'étranger, conjoint, petit commerce, solde etc)
Les conditions sont les mêmes en terme d'infrastructure hydroélectrique et sanitaire.

L'alimentation
il y a une variation en ce qui concerne l'alimentation. Il faut établir une différence entre l'alimentation du travailleur et celle de sa famille. Le
travailleur s'alimente généralement sur son lieu de travail, ce qui suppose qu'il mange au moins une fois par jour même quand cette quantité est
nettement insuffisante vu l'effort physique que doit déployer ce travailleur. Ceci n'implique pas nécessairement la même régularité dans
l'alimentation du reste de la famille. D'une manière générale on peut dire que l'ouvrier est relativement plus régulièrement nourri que les membres
de sa famille mais il n'est pas pour autant le mieux nourri comparativement aux efforts physiques fournis. D'ou des cas fréquents de malnutrition
et/ou de sous-alimentation dans ce groupe social.

7. CONCLUSION

Après plus d’un quart de siècle de présence en Haïti, l’industrie de la Sous-traitance saluée avec éclat dans les annés 70-80 est aujourd’hui à bout
de souffle. La timide lueur de reprise signalée après le fameux "retour à l’ordre constitutionnel" s’est vite éteinte, emportée par les ténèbres d’une
crise aux multiples facettes.
Aucune des promesses annoncées ne s’est concrétisée dans la durée. Tout le monde connait les limites d’un tel secteur industriel en ce qui
concerne sa capacité à contribuer à l’essor économique d’un pays. Surtout en Haïti où elle évolue dans un contexte très limitant avec la quasi
totalité des matières premières importées et n’entretenant aucun lien avec le reste de l’économie nationale. sans parler d’absence totale de stratégie
et d’efforts visant à rendre adéquate l’infrastructure de base et l’amélioration de la qualification technique de la main-d’oeuvre.
Cependant on misait gros sur ses éventuelles incidences sur l’emploi dans une économie à environ 60% de chômeurs. Pourtant même là, la
déception est flagrante.
Peut-on valablement penser à l’amélioration des conditions de travail dans un secteur dont l’avantage comparatif semble résider dans les mauvais
traitements des travailleurs ? D’aucuns n’hésitent à parler d’esclavage industriel se référant à la situation actuelle de la sous-traitance en Haïti.
Et c’est à peine une exagération quand on considère les conditions générales de l’embauche, les relations interpersonnelles faites de soumission,
de harcèlement et d’abus sexuels, de révocation arbitraire etc. Des conditions d’hygiène et de sécurité sont telles que l’obtention de l’eau potable ou
d’un lieu réservé à la satisfaction des besoins physiologiques des travailleurs est condidéré comme une véritable conquête syndicale, à l’aube de
ce nouveau millénaire !
Que dire alors des conditions de vie qui, sans justifier les conditions de travail, les rendent néanmoins possibles.
Il est effarant de constater qu’en regard de la situation de pauvreté en Haïti les travailleurs constituent malgré tout une couche "privillégiée" parmi les
démunis. Conditions de vie et de travail dégradantes se renforcent ainsi mutuellement rendant extrêmement difficile les luttes revendicatives. Les
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secteurs concernés (l’Etat, patronat, travailleurs, syndicats) enfermés dans ce cercle vicieux se vautrent dans un quasi immobilisme, chacun
essayant de tirer le peu d’une situation sur laquelle il n’a aucune prise réelle.
Faut-il alors perdre espoir et rejeter tout effort tendant à l’amélioration de la situation ?
Les recommandations qui vont suivre, tirées de nos constatations et analyses, des entrevues et des débats avec les différents secteurs concernés
ne prétendent même pas créer les conditions d’un secteur d’assemblage à visage humain. Elles sont seulement indicatives de certains efforts
possibles pour remédier au plus scandaleux.

8. RECOMMANDATIONS

Les recommandations suivantes ont été faites par secteur

1) Coopérative de l'atelier de couture

Salaire
Pour ceux qui y sont, il faut que les gens aient un salaire fixe les permettant de survivre. Les heures supplémentaires ne doivent pas dépasser deux
heures par jour. Ils ne doivent travailler qu'une demi journée le samedi.

Services sociaux et sécurité sociale


Le respect des bénéfices sociaux doit être à la lettre (d'après le code du travail). De toute façon les gens ne devaient pas travailler plus de 10 ans
dans les usines sans bénéficier de la retraite.
Après 10 ans de toute façon, la personne n'a plus de force de travail sauf pour essayer quelque chose dans l'informe. Pour cela , l'ouvrier devait
avoir sa retraite et un fond pour ces activités informelles.
L'assurance maladie qui n'existe pas encore doit être prévue pour la famille et les frais (médicaments et analyses médicales) doivent être inclus.

Relations interpersonnelles
Les gens doivent travailler sous le signe du respect réel réciproque. Ex. Un patron qui avait injurié un homme sur le "Floor" ce dernier lui a répondu
sans hésitation. Le patron est rentré à son bureau et est revenu avec un billet de $50 qu'il lui a remis en lui disant "vous êtes un homme, vous, je
vous félicite, je n'en ai pas rencontré depuis que je suis ici"

Rôle de l'Etat
L'Etat doit intervenir pour protéger les ouvriers en tenant compte du fait que les travailleurs contribuent énormément à l'économie du pays.
Le repas et le transport doivent être à charge de l'usine.

2) Batay Ouvriyè
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Que les structures en place jouent leur rôle en respectant la loi et les conventions internationales.
Que des mesures soient prises pour relever la crise syndicale et faire respecter le droit des travailleurs à la syndicalisation.
La Sous-traitance n'est pas un agent de développement pour le pays, il faut évaluer vraiment la sous-traitance et négocier d'autres types de contrat.

3) Le secteur syndical

Par rapport au salaire

1) L'application effective du make up qui a été mis de côté par les patrons.

Le salaire actuel ne correspondant pas aux charges familiales dans l'état actuel de la situation économique, il s'avère nécessaire de procéder à un
ajustement du salaire en rapport avec le coût de la vie.

Sur les conditions sanitaires


Les entreprises doivent être pourvues de latrines propres et en bon état pourvues de papiers hygiéniques à la charge de l'entreprise et de Kotex
pour les femmes.
L'élimination des déchets qui s'accumulent dans les espaces de travail ainsi que l'augmentation du système de ventilation, l'aménagement d'une
cafétéria propre où les ouvriers peuvent se restaurer dans un espace sain.
L'ensemble de ces dispositions peuvent être coordonnées et supervisées par une commission mixte de santé et de sécurité du travail.

Concernant la sécurité sociale


Ratifier la convention No 102 relative à la sécurité minimum

Avantages sociaux
Les avantages sociaux devraient couvrir les loisirs, les congés de paternité l'assurance maladies, des bourses d'études accompagnées de congés
d'études payés devant permettre l'obtention de promotion, la mise en place de cliniques de premiers soins, l'implantation de crèches dans les
entreprises, un repas chaud, la prise en charge des moyens de transport et la construction de cités ouvrières.

Relativement à la Santé
Les femmes enceintes doivent travailler dans de bonnes conditions, et le paiement des congés maternités doit couvrir trois mois en plus d'une
garantie de congé supplémentaire en cas de complication d'accouchement.
Le nombre d'heures de travail des femmes enceintes doit être réduit.

Portant sur l'emploi


Le recrutement des travailleurs devrait passer à travers les syndicats et les centres d'encadrement.
En attendant la ''refonte'' du Code du Travail, prendre les dispositions en vue de sa mise en application; la remise des livrets aux ouvriers qui
travaillent.
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4) Groupe d'études

a) Sécuriser l'emploi
Il est important de penser à formaliser la question de l'embauchage qui doit normalement se faire sur la base de contrat. Des dispositions précises
doivent être prises en vue de porter les patrons à signer des engagements formels avec les ouvriers. De plus la situation des djobeurs mérite d'être
régularisée. Il faudra trouver des mécanismes en vue de légaliser le statut de cette catégorie de travailleurs qui peuvent passer des années à
travailler sans avoir accès aux avantages sociaux.
Utiliser des structures d'encadrement d'ouvriers déjà existantes pour le recrutement des ouvriers comme CPFO, SOFA, Batay Ouvriye, Antenne
Ouvrière etc. Ceci mettra un frein au système de recrutement sauvage aux portes des usines et pourra contribuer a la régularisation de la situation
des «djobeurs»

b) Les avantages sociaux et sécurité sociale


Généraliser le repas du midi. Le paiement du transport des ouvriers devait également être généralisé à toutes les entreprises et toutes les catégories
de travailleurs.
Affecter des bus pour le transport des ouvriers. Prendre toutes les dispositions nécessaires pour que le minimum prévu par le code du travail soit
respecté.
Par ailleurs les règlements internes des entreprises doivent être affichés a l'intérieur de la manufacture et une copie remise à l'ouvrier ou à son
syndicat par son employeur.
Fournir des matériels de protection adéquats afin de prévenir les accidents
de travail et renforcer les comités de suivi et de protection en vue d'exiger leur port par les ouvriers.
Le service d'inspection du travail mérite d'être déconcentré et démocratisé. En aménageant un bureau à l'intérieur du parc il pourra desservir non
seulement le parc mais les entreprises environnantes étant donné que la majeure partie de ces dernières se trouvent dans la même zone. Trouver
des modalités en vue d'intégrer les ouvriers dans les activités d'inspection en utilisant par exemples les comités de vigilance mis en place par
l'OFATMA.
Prendre les dispositions nécessaires en vue de permettre à l'OFATMA de remplir sa mission conformément à sa vocation, c'est a dire:
Assurer la couverture médicale des ouvriers et étendre cette assurance a la famille immédiate des assurés.
Compléter l'assurance maternité couverte jusqu'au présent par les employeurs à 50%, pour que les femmes puissent bénéficier des 3 mois de
congé de maternité.
Améliorer le réfectoire existant à l'intérieur du parc par l'installation de bancs de tables. On pourrait même envisager de confier sa gestion aux
structures encadrant les ouvrières.
Prévoir un aménagement de type réfectoire à l'intention des ''machan n mangé kwuit'' installées à l'extérieur des usines répondant aux critères
d'hygiène et de salubrité.
Augmenter les écoles préscolaires et les crèches que le secteur social (Etat, ONG Mairie) a déjà dans les quartiers populaires avec éventuellement
l'appui des entrepreneurs.
Permettre aux femmes allaitant l'accès à un espace approprié pour nourrir leur bébé si tel est leur désir.

https://www.ilo.org/public/spanish/region/ampro/mdtsanjose/worker/travail/travail.htm 89/90
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c) Motivations dans les entreprises


Il faudrait tenir compte d'un certain nombre d'innovations déjà réalisées dans le secteur de l'assemblage dans le but d'améliorer la situation
générale des travailleurs. A ce titre l'exemple de Multy Assembly mérite d'être cité et proposé comme référence et ceci à plusieurs titres. Il montre
que des améliorations sont possibles quelque soit l'aspect considéré.
D'ailleurs la production à Multy Assembly, le plus gros sous-traitant dans la confection (12% de l'emploi de cette branche), est organisée sur la base
de modules de travail. L'organisation du travail dans la production est très différente des lignes d'assemblage. Il n'y a plus de contremaître ; tous les
travailleurs sont au même niveau. On produit plus de petites séries et plus de grandes séries. Les tâches sont intégrées, récompensées et enrichies,
en éliminant presque leur caractère répétitif et monotone. Les travailleurs sont polyvalents, leur productivité élevée et leurs salaires rémunérés
d'apr1es le rendement du groupe ou module. En moyenne, les travailleurs perçoivent 3 salaires minimum. L'équipement et les installations de cette
entreprise sont modernes. De plus comme nous l'avons déjà signalé au niveau de la restauration, un effort est consenti par cette entreprise qui
fournit un repas chaud aux travailleurs. Il en est de même en ce qui concerne le transport.

d) Qualification professionnelle
Un effort sérieux devra être entrepris au niveau de la qualification professionnelle surtout pour les cadres techniques. Plusieurs entreprises souffrent
de ce manque. Les démarches de l'ADIH en ce sens sont à encourager quoique insuffisant et on devrait étendre cette démarche à d'autres secteurs.

https://www.ilo.org/public/spanish/region/ampro/mdtsanjose/worker/travail/travail.htm 90/90

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