n°34 - avril 2019

Ne faites plus tout un foin SOMMAIRE

des allergies Ne faites plus tout un foin

des allergies saisonnières..... 1

saisonnières
Ozonothérapie : mettez
votre organisme sous
haute pression ......................5
Syndrome du côlon irritable :
cette solution soulage 73 %
Pour certains, le printemps sonne le glas du nez qui des patients...................................... 7

coule. Pour d’autres, c’est l’entrée dans la saison

Sclérose en plaques :
de l’enfer : ils éternuent à la seule vue d’un pollen 11 traitements‑clés pour
qui voltige, les yeux pleurent et deviennent rouges, la freiner la maladie (dont
6 thérapies inattendues)......... 8
rhinite chasse tout odorat… Si les causes de l’allergie
Ils flairent l’hypoglycémie avant
sont difficiles à éviter, un travail de fond avec les huiles même qu’elle ne survienne...............19
essentielles est tout indiqué pour diminuer les crises. Aux États-Unis, une prescription
d’antibiotiques sur quatre

L
est inappropriée ........................... 19
’allergie affecte 25 % de la population française. Dès que le printemps
Le vin rouge purifie votre bouche
arrive, on distingue nettement les allergiques des « valides ». Les al‑
(et éloigne la parodontie) ............. 19
lergiques, ce sont celles et ceux qui éternuent sans cesse, qui semblent
épuisés, totalement congestionnés et dont les yeux rougis ne laissent pas de
place au doute : ils sont en pleine crise d’allergie. De l’Oural à la mer
L’allergie est une affection courante. Pourtant elle reste une maladie complexe de Chine, il traite les reins,
qui pose de véritables problèmes dans ses formes sévères. le foie, la toux… ................ 20
Les antihistaminiques traditionnels les plus répandus font souvent l’objet
d’effets secondaires indésirables, notamment la somnolence. Et c’est pourquoi Êtes-vous déjà malade
les huiles essentielles, hydrolats et macérats s’avèrent d’un grand secours pour dans votre sommeil ?.........23
garder un quotidien viable.
Pour traiter efficacement cette pathologie, une prise en charge globale en « Régime esquimau »,
deux temps sera nécessaire : le secret le mieux gardé
●● Un traitement de fond préventif (trop souvent oublié) ; contre le cancer ..................27
●● Un traitement lors de la crise aiguë.
Fort ou pas, Popeye avait surtout
Le traitement ne doit pas se limiter à la prise en charge de la crise aiguë, qui un œil de lynx !.............................. 30
ne correspond qu’à la « face visible » du problème.
Agenda.......................................... 32
Ne faites plus tout un foin des allergies saisonnières
Fabienne Millet Docteur en pharmacie, experte
diplômée en phytothérapie et en aromathérapie,
Fabienne Millet est enseignante dans plusieurs
universités en France. Elle est spécialiste de
l’utilisation des huiles essentielles.
Le traitement de fond est indispen‑
sable pour éviter toute aggravation
(risque de développer de l’asthme,
d’augmenter l’intensité et la
fréquence des crises…). Il est im‑
portant de limiter l’inflammation
allergique chronique localisée dans
l’organisme, car cette dernière est
responsable d’une hypersensibilité
croissante lors de contacts renouve‑
lés avec l’allergène.
Chats, acariens,
graminées :
les trois allergies
les plus répandues
De nombreux intrus (antigènes)
pénètrent régulièrement dans l’or‑
ganisme. Le système immunitaire est
chargé de les reconnaître et de les éli‑
miner. Il prend en chasse deux types
d’éléments : ceux qui provoquent
des infections (virus, bactéries,
champignons et parasites) et ceux
responsables de réactions allergiques
nommés allergènes (pollens, aca‑
riens, produits chimiques, aliments,
métaux, médicaments, squames
d’animaux, moisissures…).
L’allergie se caractérise par une réac‑
tion anormale de l’organisme face à
un allergène. S’il est reconnu comme
hostile, une réaction immunitaire
se met en place pour l’éliminer.
Malheureusement, cette réponse
est parfois excessive. On parle alors
d’hypersensibilité ou d’allergie. Une
quantité importante d’histamine
pro-inflammatoire est libérée dans
l’organisme. Cette histamine est
responsable des troubles associés
aux différents types d’allergies.
2
Les symptômes observés sont
l’asthme allergique, les rhinites non
saisonnières, le rhume des foins,
l’urticaire, le choc anaphylactique,
les vomissements, les diarrhées…
Parfois ce sont les tissus de l’or‑
ganisme qui, après avoir subi une
modification (par un microbe, une
substance toxique, une pathologie),
ne sont plus reconnus par l’orga‑
nisme. Ils deviennent des corps
étrangers et une maladie auto-im‑
mune s’installe.
L’allergie pollinique peut être provoquée
par les arbres, les graminées ou les herbes
De nombreuses réactions aller‑
giques, hormis la rhinite saisonnière,
ne peuvent pas être prises en charge,
sans avis médical, dans le cadre des
médecines globales (phytothérapie,
gemmothérapie, aromathérapie, nu‑
trithérapie, homéopathie…). Par
contre, ces thérapies conviennent
parfaitement pour une proposition
de prévention.
Traiter de fond
en comble votre
terrain allergique
Un traitement de fond permet d’amé‑
liorer la qualité de vie de la personne
allergique en minorant la fréquence
et l’intensité de ses crises. Le trai‑
tement de fond limite la fatigue, les
gênes quotidiennes parfois invali‑
dantes et le risque de complications
avec des lésions définitives (lorsque
la crise arrive). Sa mise en place est
indispensable.
La meilleure des préventions reste
l’éviction de la cause, ce qui n’est
pas facile, voire parfois impossible.
Dans ce cas, il faut réduire l’inflam‑
mation chronique qui apparaît dès les
premiers contacts avec l’allergène et
limiter les rencontres avec ce dernier.
De la camomille pour
limiter l’impact allergique
Pour limiter les dégâts, lorsqu’on
sait que l’on va être en contact avec
un agent allergène, l’aromathérapie
est préconisée. Le protocole est très
facile à mettre en place. Verser, au
choix, deux gouttes :
• D’huile essentielle de camomille
allemande (appelée aussi matri‑
caire, Chamomilla recutita) ;
• D’huile essentielle de camomille
bleue (Tanacetum annum) ;
• D’huile essentielle d’estragon
(Artemisia dracunculus) ;
sur un mouchoir en papier et respirer
à raison de trois à quatre inspirations.
Ce protocole est à réaliser quatre à
six fois par jour, dès l’apparition des
premiers pollens incriminés.
Cela permet de limiter la réaction
allergique lors du contact entre
l’allergène et la muqueuse nasale,
limitant ainsi la libération d’hista‑
mines. Cela dit, la réaction allergique
ne se limite pas à la muqueuse nasale.
Le nez n’est que la porte d’entrée
vers les voies respiratoires.
 Ne faites plus tout un foin des allergies saisonnières

Le petit œuf venu de Chine qui combat les allergies 

Les œufs de caille, connus par les
Chinois depuis des millénaires
pour leur action anti-allergique, ne
sont utilisés en Europe que depuis
1967. C’est le Dr Truffier qui les
a expérimentés dans la prise en
charge des allergies. Nombreuses
sont leurs autres propriétés (sti‑
muler la croissance et la mémoire,
limiter le vieillissement, lutter
contre le stress physique et psy‑
chologique…). Ils sont préconisés
aussi bien pour les enfants que pour
les adultes, même âgés, car sans
toxicité ni effets secondaires.
Les œufs de cailles doivent être
consommés par cure préventive de
sept semaines, ce qui fait un total
de 240 œufs à consommer, pour
un adulte. Il est recommandé de
continuer la prise, conjointement
au traitement de la crise.
Des laboratoires proposent des
comprimés ou gélules d’extraits
standardisés, afin de faciliter l’ob‑
servance du traitement.
Les œufs ou les produits à base
d’œufs de caille, pris en prévention,
permettent une meilleure tolérance augmente la réponse inflammatoire
aux allergènes environnementaux. (activation inappropriée des cel‑
Ils atténuent l’inflammation provo‑ lules immunitaires). Il est à relier
quée par la libération d’histamines aux phénomènes inflammatoires
lors du contact antigène-anti‑ chez les personnes âgées.
corps. Ils favorisent un effet de
« désensibilisation ». Les œufs de caille sont reconnus
actifs dans la prise en charge des
Sa composition atypique compre‑
troubles suivants :
nant de l’acide arachidonique, de
nombreuses vitamines (B1, B12…) ●● Rhume des foins,
et minéraux (fer, cuivre, zinc) à un ●● Rhinite,
pourcentage de cinq à quinze fois
●● Conjonctivite d’origine aller‑
supérieur par rapport à l’œuf de
poule, explique l’importante pro‑ gique ou non,
tection observée face à la réponse ●● Toux spasmodique,
allergique. ●● Démangeaisons d’origine
En plus de sa richesse en vita‑ eczémateuse,
mines et minéraux, cet œuf a la ●● Allergies courantes (acariens,
particularité de ne pas contenir
poils d’animaux, asthme
de cholestérol et de renfermer des
allergique…),
protéines d’excellente qualité.
●● Rhinopharyngite saisonnière,
Le zinc qu’il contient, est par
ailleurs un oligo-élément indispen‑ ●● Laryngite,
sable pour de nombreux processus ●● Urticaire,
biologiques (croissance, fonction
●● T r o u b l e s
digestifs et
neurologique ou immunité). Il
est essentiel aux personnes aller‑ vomissements,
giques. En effet, un déficit en zinc ●● Piqûre d’insectes…1

Contenir l’allergie ou bloquent le développement de l’in‑ dure pendant la période d’exposition

modifier son terrain
1. En phytothérapie, le plantain est
la plante réputée pour son action an‑
tihistaminique et anti-inflammatoire.
Elle peut être prise sous forme de
gélules de :
• Poudre totale, à raison de 3 à
6 gélules par jour (la majorité des
laboratoires de gélules de plantes
choisissent ce format) ;
• D’extrait sec, à raison de 1 à
2 gélules par jour (laboratoires
Naturactive, SID).
2. En gemmothérapie, les macérats
glycérinés :
• De cassissier (Ribes nigrum) ;
• De viorne (Viburnum lantana) ;
flammation chronique et favorisent
une désensibilisation. Les cures avec
ces deux macérats permettent d’atté‑
nuer les symptômes, de les diminuer
progressivement et, parfois, de les
éliminer.
Il est possible, ainsi, de modifier un
terrain allergique. Le traitement se
met en place un mois avant la période
de sensibilisation (on connaît la pé‑
riode pendant laquelle les pollens
encombrent l’air ambiant) puis per‑
Remarque : si les macérats glycérinés
proviennent du laboratoire Boiron, la
dose est de 100 gouttes de chaque (le
produit est dix fois moins concentré,
pour des raisons réglementaires).
aux pollens, à raison de 8 gouttes de
chaque, le matin.1
3. En aromathérapie, l’huile
essentielle :
• De camomille allemande, appe‑
lée aussi matricaire (Chamomilla
recutita) ;
• De camomille bleue (Tanacetum
annum) ;
sont incontournables car elles
contiennent du chamazulène,
substance antihistaminique et an‑
ti-inflammatoire. De plus, d’autres
constituants à visée anti-inflamma‑
toire sont présents dans ces huiles
essentielles. Elles ne présentent pas
d’effets secondaires et s’utilisent par
voie cutanée diluée.

1. J. Fleurentin, Du bon usage des plantes qui soignent, Ed. Ouest France, 2016. P. Andrianne, La thérapeutique par les bourgeons, D. Amyris, 2011. S. Vassart, Les
allergies : Dernières approches en phytothérapie et nutrition, Institut de phytothérapie international, M. Jacquemin, « Traitement de l’allergie par les œufs de caille »,
(cours). J.-M. Morel, Traité pratique de phytothérapie, Ed. Grancher, 2008. www. allergique.org

3
Ne faites plus tout un foin des allergies saisonnières
Pour une démarche de prévention,
afin de régulariser l’inflammation et
maintenir une action anti‑allergique,
le pourcentage de dilution est faible et
ne doit pas dépasser 5 %. L’utilisation
peut alors se faire sur plusieurs mois.
Adulte (5 %)
Verser 20 gouttes d’HE* de ma‑
tricaire ou 20 gouttes d’HE de
camomille bleue dans un flacon de
30 ml puis compléter avec une huile
végétale de jojoba (cire liquide) ou
de calophylle. Bien agiter.
Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une
petite noisette » du mélange sur un
avant-bras ou la plante d’un pied
si l’odeur n’est pas appréciée, 1 à
2 fois par jour. À renouveler selon
les besoins…
En présence d’allergie saisonnière
(rhume des foins), le traitement de
fond se commence environ un mois
avant le début de l’apparition des
pollens responsables de l’allergie et
se poursuit pendant toute la période
à risque.
L’hydrolat de camomille, en compresse,
apaise les yeux gonflés et irrités
L’huile végétale de nigelle (Nigella sativa), à action antihistaminique, est une huile végétale utilisée aussi bien en
cosmétique qu’en alimentation. L’ingestion d’une cuillerée à café par jour, pendant la crise allergique, crée une
synergie avec les huiles essentielles2.
2. Ipci K. et al., « Alternative products to treat allergic rhinitis and alternative routes for allergy immunotherapy », Am J Rhinol Allergy, 2016, DOI: https://doi.
org/10.2500/ajra.2016.30.4364 et Sharman S. et al., “Effect of Angelica glauca essential oil on allergic airway changes induced by histamine and ovalbumin in expe‑
rimental animals.”, Indian J. Pharmacol, 2017, doi: 10.4103/0253-7613.201019 et F. Millet, Le grand guide des huiles essentielles, Ed. Marabout, 2015
4
En cas de difficulté d’approvi‑
sionnement, les huiles essentielles
anti-inflammatoires suivantes
peuvent être utilisées :
• HE de gingembre officinal :
Zingiber officinalis (rhizomes) ;
• HE de poivre noir : Piper nigrum
(baies) ;
• HE de baume de copahu :
Copaifera officinalis (oléorésine) ;
• HE de katrafay ou katafray :
Cedrelopsis grevei (écorce) ;
• HE de patchouli : Pogostemon
cablin (plante fleurie).
La fin des yeux
qui pleurent et de
la gorge qui gratte
Un nez qui coule sans arrêt, des séries
d’éternuements, des yeux gonflés et
inflammés, des démangeaisons, une
toux récidivante…Tels sont bien les
symptômes de la réaction allergique.
Éviter que l’histamine
se répande
Afin de supprimer les gênes occasion‑
nées par le contact des allergènes et
des muqueuses, préparez le mélange
antihistaminique et anti-inflamma‑
toire suivant :
Adulte (30 %)
Verser 90 gouttes d’HE de matri‑
caire ou d’HE de camomille bleue
et 30 gouttes d’HE de katrafay ou
d’HE de poivre noir dans un flacon
de 20 ml, puis compléter avec une
huile végétale de jojoba (cire liquide)
ou de calophylle. Bien agiter.
Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une
petite noisette » du mélange sur un
avant-bras, quatre à six fois par jour,
* HE : Huile Essentielle
pendant trois à quatre jours, puis
deux à trois fois jusqu’à la fin de la
crise (cinq à six jours).
Ne pas oublier de continuer les inhala‑
tions sèches, citées lors du traitement
de fond.
Soulager le nez
et les yeux qui coulent
avec les hydrolats
Les hydrolats, utilisés en compresses
oculaires, calment les yeux irrités et
larmoyants, les démangeaisons et di‑
minuent le gonflement des paupières.
Verser sur une compresse un de ces
trois hydrolats, puis l’appliquer et la
maintenir quelques minutes sur les
yeux et les paupières :
• Hydrolat de mélisse (Melissa
officinalis) ;
• Hydrolat de camomille romaine
(Chamemelum nobile) ;
• Hydrolat de fleur d’oranger (Citrus
aurantium ssp amara/fleurs) ;
• Hydrolat de bleuet (Centaurea
cyanus).
Ce geste est à répéter à chaque crise
et autant de fois que nécessaire.
Les hydrolats peuvent également être
pulvérisés dans les narines. Grâce à
leurs propriétés anti-inflammatoire,
ils soulagent l’irritation au niveau
des yeux et du nez.2
Ne pas oublier de continuer les inha‑
lations sèches, la prise des plantes ou
des macérats glycérinés proposés lors
du traitement de fond.
Fabienne Millet

Rencontre avec l e Dr Thierry Schmitz
Ozonothérapie : mettez votre
organisme sous haute pression
Que faire quand la médecine classique échoue à guérir les malades : baisser les
bras ou se tourner vers d’autres méthodes ? Le Dr Thierry Schmitz n’hésite pas
une seconde. L’ozonothérapie à haute dose, une technique qui a fait ses preuves
mais qui reste (à tort) méconnue, est l’un des traitements qu’il utilise… pour
soigner les patients déclarés « incurables » par la médecine moderne.
Annie Casamayou (pour Santé
Corps Esprit)  : Dans votre pa-
lette de soins thérapeutiques,
il y a l’ozonothérapie à haute
dose. Qu’est-ce que c’est ?
Thierry Schmitz : L’utilisation de
l’ozone à des fins thérapeutiques
n’est pas nouvelle. Administrer de
l’ozone pour traiter des affections,
cela se pratique fréquemment de‑
puis une cinquantaine d’années dans
divers pays comme l’Allemagne
ou la Hollande. En France et en
Belgique, tout ce qui ne relève pas
de la pharmacologie (les médica‑
ments) est combattu. Cela explique
que l’ozonothérapie demeure très
confidentielle.
Un médecin autrichien, le
Dr Lahodny, a cherché à perfection‑
ner l’ancien traitement à l’ozone. Il a
mis au point une nouvelle méthode
qui consiste à injecter de grosses
doses d’ozone : l’OHT pour Ozone
High dose Therapy,
C’est une méthode très simple. On
prélève 200 ml de sang du patient
dans un flacon, on ajoute de l’ozone,
on mélange le tout et on réinjecte au
patient le sang enrichi en ozone. On
parle aussi de la méthode ten pass
ou dix passages puisqu’on reprend
le processus dix fois. Au total, on
traite donc 2 litres de sang, ce qui
est énorme quand on sait que le
corps humain ne contient pas plus
Ozonothérapie : mettez votre organisme sous haute pression
Le Dr Thierry Schmitz ne
cesse depuis trente ans de se
perfectionner dans différentes
approches alternatives de la
santé. Il s’intéresse particu‑
lièrement aux pathologies
pour lesquelles la médecine
allopathique ne donne pas de
résultats. Conférencier et direc‑
teur pédagogique d’une école
de naturopathie en Belgique,
ce praticien est aussi auteur de
livres, dont le « Guide pratique
pour une santé augmentée ».
de 5 litres de sang. Là, en moins
d’une heure, quasiment la moitié
du volume sanguin est enrichi avec
140 000 mcg d’ozone. Par compa‑
raison, avec l’ancienne méthode
on traitait 60 ml de sang en injec‑
tant seulement 3 mcg d’ozone. Les
résultats étaient déjà intéressants,
mais avec les hautes doses ils sont
réellement époustouflants ! Pour
le dire simplement, avec l’OHT,
on arrive à soigner tout ou presque
tout, de l’inflammation aiguë au
cancer, et toutes les pathologies que
la médecine actuelle ne sait pas bien
prendre en charge.
A.C : Quel est le rôle de l’ozone
dans l’organisme  ? Comme
fonctionne-t-il ?
T.S : L’ozone, comme l’oxygène, est
un élément vital. Ce sont des molé‑
cules similaires : l’ozone c’est O3,
car il est constitué de trois atomes
d’oxygène, là où l’oxygène O2 n’en
a que deux.
L’ozone se crée à 20 ou 30 km de la
surface de la terre, dans la fameuse
couche d’ozone, par l’action des
UV sur l’oxygène de l’atmosphère.
Il est aussi généré par l’action de la
foudre sur l’oxygène, c’est pour cela
qu’après un orage on respire cette
agréable odeur fraîche. L’ozone joue
un rôle très important dans l’atmos‑
phère ainsi que dans le corps qu’il
va réoxygéner.
Dans le sang, l’ozone fonctionne
selon le principe de l’oxydation.
Dire que l’ozone est un oxydant fait
peur mais il serait faux de croire
que nous devons nous protéger de
toutes les réactions d’oxydation :
elles sont nécessaires, car c’est grâce
à elles que l’organisme peut lutter
5
Ozonothérapie : mettez votre organisme sous haute pression
contre les agresseurs. L’ozone va
donc faire ce travail d’oxydation
en se dégradant en O2 et en libé‑
rant le troisième atome d’oxygène
qui lui donne une charge électrique
négative. Les cellules malades ou
infectées sont, à l’inverse, porteuses
d’une charge électrique positive.
L’atome d’ozone va attirer à lui tous
les substrats oxydables et créer des
réactions d’oxydation capables de
tuer les agents pathogènes. Ce qui
est beau avec l’ozone, c’est qu’il
agresse uniquement les cellules ma‑
lades, qu’elles soient victimes d’un
cancer ou d’une infection, tandis
que les cellules saines sont proté‑
gées, car l’ozone est aussi un grand
protecteur des cellules saines : il
stimule la production des piégeurs de
radicaux libres, les grands antioxy‑
dants produits par le corps que sont
le glutathion, la catalase et le SOD.
A.C  : Quelles sont les indi-
cations de l’ozonothérapie à
haute dose ?
T.S : En premier lieu, l’ozone est
un formidable anti-infectieux à
large spectre. Il y a des personnes
qui investissent dans un système
à l’ozone pour nettoyer leur pis‑
cine. L’ozone est actif sur tout :
les bactéries, les virus, les cham‑
pignons, les protozoaires, etc.
C’est intéressant dans les infections
bactériennes où l’on rencontre de
plus en plus de résistance aux an‑
tibiotiques. Des personnes meurent
dans les hôpitaux de ce qu’on appelle
les infections iatrogènes, comme
le fils de Gérard Depardieu décédé
d’une gangrène que l’on n’a pas pu
juguler malgré les antibiotiques.
Avec l’ozone, il serait probablement
toujours en vie !
Concernant les infections virales, en
médecine classique nous sommes
relativement démunis. Mais avec
l’ozone, nous avons une solution ;
nous avons des résultats même dans
les maladies virales dites incurables,
le sida, l’hépatite B et C, l’ebola, la
maladie d’Epstein Barr, etc. Donc,
6
le traitement à l’ozone peut être
quasi miraculeux, et avec une action
rapide.
Une propriété supplémentaire est
l’amélioration de la circulation san‑
guine : la viscosité du sang diminue
et les globules rouges peuvent mieux
circuler, y compris dans les très
fins capillaires, ce qui assure une
meilleure oxygénation des tissus.
De plus, l’ozone oxyde les plaques
d’athérome, il nettoie donc les artères
et les coronaires, ce qui sera intéres‑
sant dans l’athérosclérose, la maladie
de Raynaud ou l’insuffisance vascu‑
laire périphérique.
Les cellules
cancéreuses sont
attaquées par l’ozone
tandis que les cellules
saines sont soutenues.
C’est l’inverse de la
chimiothérapie qui
détruit tant les cellules
malades que les
cellules saines.
Son action est aussi intéressante
au niveau du système immunitaire,
ce qui offre un espoir à ceux qui
souffrent de maladies auto-im‑
munes. J’ai eu le cas d’une jeune fille
de 25 ans qui souffrait de sclérose
en plaques. Elle est arrivée à mon
cabinet en chaise roulante, com‑
plètement paralysée des membres
inférieurs avec incontinence totale
des selles et des urines. À l’hôpital,
elle avait reçu des injections de
cortisone, mais sans aucun résultat.
Au fur et à mesure des traitements
OHT, elle s’est levée et a com‑
mencé à marcher. Aujourd’hui elle
marche, elle court, elle conduit sa
voiture. Ce sont des résultats ex‑
traordinaires, et quand je vois ça,
je sais pourquoi je fais ce métier !
Il serait fastidieux de citer tout ce que
l’on peut soigner avec l’ozone : les
candidoses, la fatigue chronique, la
fibromyalgie, le burnout, la maladie
de Lyme, la DMLA, Parkinson…
Une des explications qui a été dé‑
montrée, c’est que la thérapie à haute
dose d’ozone avait un impact sur la
production des cellules souches, ces
fameuses cellules indifférenciées
qui vont ensuite se transformer en
cellules spécialisées dans les organes
et les réparer. C’est même un des
grands fantasmes de la médecine
actuelle. Mais le problème, c’est
que le coût de la culture des cellules
souches s’élève à 40 000 euros. Un
traitement à l’ozone OHT parvient
au même résultat et pour un prix
200 fois moins cher !
A.C  : L’ozonothérapie est-elle
aussi capable d’agir contre le
cancer ?
T.S : En effet, l’ozone diminue la
croissance des tumeurs, il oxyde la
couche lipidique externe des cellules
malignes et les détruit. En outre,
l’ozone a la particularité d’augmen‑
ter considérablement la capacité des
globules blancs du système immuni‑
taire à tuer les cellules tumorales. Il y
a donc une action sélective sur les cel‑
lules cancéreuses qui sont attaquées
par l’ozone tandis que les cellules
saines sont soutenues. C’est tout
l’inverse de la chimiothérapie qui dé‑
truit tant les cellules malades que les
cellules saines, en particulier celles
du système immunitaire. Comment
voulez-vous guérir d’un cancer si le
système immunitaire est diminué ?
Mais l’ozone agit au niveau le
plus fondamental de la cellule. En
1925, le prix Nobel a été décerné
à Otto Warburg parce qu’il avait
démontré que le métabolisme des
cellules cancéreuses était différent
de celui des cellules saines. Une
cellule saine produit de l’énergie
dans la mitochondrie, la centrale
énergétique, en oxydant l’oxygène,
tandis qu’une cellule cancéreuse
fonctionne en anaérobie, c’est‑à‑dire
sans oxygène, par fermentation et

par production d’acide lactique.
Aujourd’hui, d’autres scientifiques
ont repris les travaux d’Otto Warburg
et ils décrivent le cancer comme une
maladie du métabolisme cellulaire.
Est-ce que la cancérologie en tient
compte ? Non, pourtant c’est une
différence fondamentale.
Les résultats sont si spectaculaires
avec l’OHT que le Pr Lahodny, l’in‑
venteur de la méthode, a réalisé
des études cliniques en Allemagne.
Il a démontré que l’ozone à haute
dose intervient au cœur même de
la cellule au niveau des fameuses
mitochondries et qu’il augmente
leur capacité respiratoire. Avec la
thérapie à l’ozone, on est dans le
processus opposé au cancer puisque
l’on rétablit la voie métabolique qui
était perturbée. C’est un traitement
d’appoint extraordinaire. Car atten‑
tion, je ne dis pas que ça guérit tous
les cancers.
Il est très important d’avoir une vision
holistique de la maladie, en particu‑
lier dans le cancer, et donc d’associer
un bon programme nutritionnel et
Actualités
ɕɕSyndrome du côlon irritable : cette solution soulage 73 % des patients
Le syndrome du côlon irritable est une patho‑
logie aux effets aussi variés qu’incommodants.
L’incidence sur la qualité de vie des patients atteints
est lourde : douleurs, ballonnements, sensation de
ventre gonflé, diarrhées ou constipation... Outre les
régimes et les changements d’habitude de vie, les
personnes souffrant du syndrome du côlon irritable
peuvent avoir recours à l’hypnothérapie.
En effet, une équipe de recherche a effectué une
étude 1 sur 354 participants, tous atteint de ce
syndrome, répartis en trois groupes : l’un suivant
des cours individuels d’hypnothérapie, l’autre des
cours collectifs d’hypnothérapie (ces deux groupes
faisant notamment des exercices de visualisation
1. Carla E. Flik, et al., “Efficacy of individual and group hypnotherapy in irritable bowel syndrome (IMAGINE): a multicentre randomised controlled trial”, The Lancet
Gastroenterology & hepatology, novembre 2018, DOI:https://doi.org/10.1016/S2468-1253(18)30310-8
Ozonothérapie : mettez votre organisme sous haute pression
Où pratiquer
l’ozonothérapie ?
En France, quelques méde‑
cins pratiquent l’ancienne
ozonothérapie avec de petites
quantités de sang, ce qui est
déjà intéressant. Pour la mé‑
thode OHT, le Dr Schmitz
est le seul à la pratiquer en
Belgique.
D’autres praticiens se trouvent
en Espagne, en Italie, en
Allemagne et en Hollande.
Informations :
https://www.drschmitz.com
L’ozonothérapie enrichit le sang en ozone
et lutte contre tout type de germes
des procédures de désintoxication.
C’est bien beau de pouvoir tuer les
cellules cancéreuses, mais ensuite Propos
il faut que l’organisme soit capable recueillis par
de les éliminer. Les cures de désin‑ Annie Casamayou
toxication sont aussi essentielles, de
Naturopathe
façon à restaurer notamment un bon
fonctionnement hépatique.
positive), le dernier recevant des soins de soutien
et d’accompagnement. Après trois mois de traite‑
ment, 40% des gens du premier groupe et 33 % du
deuxième groupe disent avoir ressenti une amé‑
lioration de leurs symptômes et ce jusqu’à 9 mois
après l’hypnothérapie, contre seulement 17% du
troisième groupe.
C’est surtout la perception qu’ont les patients de
leur maladie et de ses symptômes qui change :
l’hypnose permet de changer l’état d’esprit des
participants qui, alors, peuvent mieux contrôler
leur douleur et mieux faire face aux symptômes.
Durable et sans effet secondaire, aucune raison
donc de rejeter cette option thérapeutique.
7
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)

Dossier

Sclérose en plaques :
11 traitements‑clés pour freiner la maladie
(dont 6 thérapies inattendues)
Comme la plupart des maladies auto-immunes, la sclérose en plaques (SEP) est une
pathologie incurable. Pour les personnes atteintes, il y a brouillage de l’information
nerveuse qui n’arrive pas (ou pas assez vite) à destination. De là découlent une
multitude de symptômes physiques, cognitifs et psychologiques, parfois très lourds.
Si aucun traitement ne guérit la maladie, la nutrition et une prise en charge « corps-
esprit » pourraient bien faire barrage à l’évolution des symptômes.

(comme la gaine d’un fil électrique)

Dr Philippe Veroli Médecin spécialiste en et permet une transmission rapide
anesthésie-réanimation, ancien Chef de Clinique, il est de l’influx nerveux (sous forme de
notamment diplômé en Nutrition, Hypnose et Médecine signaux électriques).
Traditionnelle Chinoise.
Les oligodendrocytes sont les cel‑
lules permettant la fabrication de la

L
a sclérose en plaques (SEP)
est une maladie neurodégé‑
nérative qui atteint plus de
2 millions de personnes dans le
monde. En France, on compte plus
de 100 000 malades et 5000 nou‑
veaux cas sont diagnostiqués chaque
année. Les trois-quarts des malades
sont des femmes. L’âge moyen du
début de la maladie se situe entre 25
et 35 ans, bien qu’on observe aussi
des formes pédiatriques et des cas
où la maladie débute après 40 ans.
Maladie imprévisible, la SEP est la
première cause de handicap neuro‑
logique non traumatique de l’adulte
jeune.
Le système nerveux
central affecté
La SEP est une maladie inflamma‑
toire du système nerveux central,
qui comprend le cerveau, la moelle
épinière et les nerfs optiques.
Le système nerveux central est
composé de plusieurs types de cel‑
lules parmi lesquelles on distingue
notamment les neurones et les
oligodendrocytes.
Les neurones possèdent un corps
cellulaire et un prolongement appelé
axone qui est entouré d’une gaine de
myéline. Cette gaine protège l’axone
myéline.
Dans la SEP, la myéline est la cible
du processus pathologique. Une réac‑
tion inflammatoire anormale détruit
les oligodendrocytes et la myéline
(on parle de démyélinisation), ce qui
perturbe la transmission de l’influx
nerveux et explique les symptômes
observés dans la maladie.
Peu à peu, l’axone, qui n’est plus
protégé par sa gaine de myéline,
va dégénérer (on parle de neuro-
dégénérescence).
La SEP est une maladie auto-im‑
mune : le système immunitaire de
l’individu, censé protéger le patient
d’agressions extérieures, se dérègle

Sources et références consultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2019/03/sce/2_0225_sce34_avril_sources_references.pdf

8
 Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
et considère la myéline comme un
corps étranger contre lequel elle
réagit. Les lymphocytes T, cellules
majeures du système immunitaire,
attaquent les axones et provoquent
des lésions à l’aspect scléreux (épais
et dur), dispersées dans le système
nerveux central. Ces lésions sont
appelées « plaques de démyélinisa‑
tion », d’où le nom de la maladie.
Les causes de ce dérèglement ne sont
pas connues avec précision et on
évoque plusieurs facteurs favorisant
la survenue de cette maladie :
●● Des facteurs génétiques : le gène
HLA-DRB1 est le principal risque
génétique lié au développement
d’une SEP.
●● Des facteurs environnementaux :
infections (bactériennes et/ou vi‑
rales), déficit en vitamine D et en
exposition solaire, tabagisme, pol‑
lution, vaccination.
●● L’obésité semble être un facteur
favorisant la maladie.
●● Le fait d’être né par césarienne et
de ne pas avoir bénéficié d’allaite‑
ment maternel est associé à un risque
augmenté de développer une SEP1.
Il est établi que le stress oxydatif joue
un rôle majeur dans la survenue et la
progression de la maladie.
Scérose multiple - démyélinisation
Nerf normal
Gaine de myéline
Fibre nerveuse (Axon)
La myéline devient la cible du système immunitaire dans la SEP : de nombreuses lésions
scléreuses apparaissent dans tout le système nerveux central
Des poussées
de symptômes
avant‑coureurs
Les symptômes sont très variables,
dépendant de la zone du système ner‑
veux qui est atteinte par le processus.
On peut ainsi observer, de manière
plus ou moins conjointe :
●● Troubles de la sensibilité :
sensations de fourmillements, de
picotements, de ruissellement d’eau
sur la peau (très évocateur), sensation
d’être pris dans un étau.… Ces troubles
peuvent toucher un bras, le thorax,
le ventre, les jambes ou une partie
du visage.
●● Troubles visuels : baisse d’acuité
visuelle, vision double (diplopie),
mouvements involontaires de l’œil
(nystagmus).
●● Faiblesse des membres.
●● Perte d’équilibre, vertiges.
●● Fatigue souvent intense.
●● Troubles cognitifs (mémoire,
concentration).
●● Troubles du langage.
●● Troubles digestifs, urinaires (in‑
continence), sexuels.
Les divers signes présents sont re‑
groupés sous le terme de « poussée ».
Nerf affecté
par la SP
Myéline
endommagée
Fibre exposée
Fibre nerveuse (Axon)
Plus de cas au Nord
qu’au Sud
La répartition de la SEP dans le
monde n’est pas uniforme. Le
nombre de cas augmente dans
chaque hémisphère lorsqu’on
s’éloigne de l’équateur vers les
pôles. Cette hétérogénéité se
retrouve aussi en France où la
SEP est plus fréquente dans le
nord-est que dans le sud-ouest
du pays. Le nombre de cas est
plus important dans les pays
industrialisés.
Quels que soient les symptômes
présents, la poussée correspond à
une définition précise : c’est l’appa‑
rition de nouveaux symptômes ou
l’aggravation de symptômes déjà
existants, pendant plus de 24 heures
et en dehors d’une période de fièvre.
Deux poussées distinctes doivent
être séparées d’au moins un mois.
Le plus souvent, une poussée
s’installe en quelques jours, voire
quelques heures et dure environ deux
à six semaines.
Le diagnostic
de la SEP :
un séisme dans
la vie du patient
Le diagnostic repose sur l’examen
clinique et l’analyse du système
nerveux central par IRM. Il est
fondé sur un faisceau d’arguments
de dissémination temporelle (espa‑
cés dans le temps) et spatiale (sur
plusieurs zones du système nerveux)
des lésions du système nerveux cen‑
tral en dehors d’une autre maladie
évolutive.
Il peut être fait devant la survenue
de deux poussées ou d’une poussée
unique avec des critères de dissé‑
mination spatio-temporelle établis
par IRM.
9
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
Il n’existe aucun test biologique spé‑
cifique pour le diagnostic de SEP. Un
bilan biologique minimal est réalisé
pour éliminer d’autres pathologies.
L’analyse du liquide céphalo-ra‑
chidien prélevé par une ponction
lombaire n’est plus obligatoire. Elle
permet surtout d’éliminer d’autres
diagnostics.
L’annonce du diagnostic est sou‑
vent vécue comme un cataclysme :
les malades sont abasourdis et ont
l’impression que le monde s’écroule
autour d’eux. Pour l’entourage du
patient, le diagnostic de SEP est
également douloureux et nécessite
un apprentissage pour comprendre
la maladie.
Une forme
rémittente et une
forme progressive  l’organisme), médecin de réadapta‑
L’évolution de la maladie est ex‑
trêmement variable d’une personne
à l’autre. Il reste impossible au‑
jourd’hui de prédire, au début de la
maladie, comment celle-ci évoluera
à long terme.
Le plus souvent, après une pous‑
sée de la maladie, l’inflammation
s’estompe et des mécanismes de
réparation de la gaine de myéline
(remyélinisation) conduisent à une
régression partielle ou complète des
symptômes. On parle de « forme
rémittente » de la maladie, qui re‑
présente 85 % des formes de début.
Suivre les infections à la trace
Il faut noter que 20 à 40 % des
patients ne présentent pas de
handicap sévère dans leur vie
quotidienne après 15 à 20 ans
d’évolution de la maladie.
Toutefois, la maladie entraîne
une diminution de l’espérance de
vie de 5 à 7 ans. Les infections
10
Dans ce cas-là, les périodes de re‑
chute et de rémission se succèdent,
mais malheureusement, au cours de
l’évolution de la maladie, les méca‑
nismes de réparation de la myéline
deviennent de moins en moins effi‑
caces et les séquelles neurologiques
s’installent et s’aggravent.
Dans certains cas, la maladie évo‑
lue progressivement sans phases de
rémission, on parle alors de « forme
progressive ».
Les traitements allopathiques de la SEP
entraînent encore de sévères effets secondaires
Il existe un biomarqueur de la ma‑
ladie  : ce sont les neurofilaments,
protéines du cytosquelette neuronal,
dosables dans le plasma comme
dans le LCR. Les taux sériques de
ces neurofilaments sont corrélés au
profil évolutif de la maladie, et ce
très précocement. Ainsi, lorsque le
taux de neurofilaments est élevé dès
le début la maladie, on sait qu’il y a
plus de risques que celle-ci évolue
plus défavorablement2.
constituent les causes majeures
de décès chez les patients souf‑
frant de SEP, d’où l’importance
d’une prise en charge attentive
et précoce des infections, quelles
qu’elles soient, chez les patients
souffrant de SEP afin d’améliorer
leur pronostic vital3.
Contre
les poussées :
des molécules…
aux sévères effets
secondaires
Les poussées sévères de la maladie
sont traitées par corticoïdes (corti‑
sone intraveineuse à forte dose) qui
diminuent l’intensité et la durée de
la réaction inflammatoire. Ils ne pré‑
viennent cependant pas la survenue
de nouvelles poussées.
La prise en charge des symptômes
liés à la SEP tels que la douleur,
les raideurs, la spasticité (ressentie
comme une espèce de crispation mus‑
culaire), la dépression, les troubles
digestifs, urinaires…, doivent faire
l’objet d’une collaboration pluridis‑
ciplinaire : neurologue, algologue
(étudiant la douleur et ses effets sur
tion, urologue, psychiatre…. Elle
peut être médicamenteuse (médi‑
caments antispastiques, antalgiques
spécifiques, antidépresseurs) ou
non (kinésithérapie, appareillages,
orthophonie, psychothérapie, re‑
laxation, acupuncture, stimulation
magnétique)4.
Les traitements de fond, pris dès
le début de la maladie et pendant
plusieurs années, diminuent la fré‑
quence des poussées et retardent
la progression du handicap. Ils ne
sont pas prescrits pour améliorer les
symptômes de la maladie.
Ces traitements, qui agissent sur le
système immunitaire pour limiter
l’inflammation, sont administrés soit
par injection soit par voie orale. Le
choix du traitement est difficile et
sera fait par le neurologue en fonc‑
tion du stade et du profil évolutif de
la maladie.
Les principales molécules injectables
utilisées sont les inteférons bêta,
l’acétate de glatiramère (Copaxone®),
le Natalizumab (Tysabri®), l’Ocreli‑
zumab et la Mitoxantrone (Elsep®,
 Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
Novantrone®). Par voie orale, on
dispose actuellement de trois mo‑
lécules efficaces : le diméthyle
fumarate (Tectidéra®), le térifluno‑
mide (Aubagio®) et le Fingolimod
(Gylénia®).
Sans détailler le mode d’action et les
indications de chacun de ces médi‑
caments, retenons qu’ils permettent
une réduction de la fréquence des
poussées allant de 30 % à 70 %,
mais au risque d’effets secondaires
parfois très sévères (baisse du taux
de globules blancs, infections sé‑
vères, survenue de cancers, atteinte
cardiaque, toxicité hépatique, voire
démyélinisation du système nerveux
avec le Natalizumab). Ils néces‑
sitent une surveillance médicale
rigoureuse.
Dans les formes agressives de SEP, la
greffe de cellules souches constitue
un espoir important5.
Cinq actions pour
freiner la maladie
et améliorer
son état
Parallèlement aux traitements don‑
nés par le neurologue, les patients
atteints de SEP ont tout intérêt à
s’intéresser à leur hygiène de vie
en général et à leur alimentation en
particulier, ainsi qu’à plusieurs thé‑
rapies complémentaires qui peuvent
apporter un réel bénéfice sans aucun
risque.
1. L’activité physique
contre le syndrome
dépressif
Les activités physiques et sportives
ne sont pas interdites quand on est
atteint par la SEP, elles sont même
recommandées.
En plus du plaisir qu’elles procurent,
les activités physiques permettent
l’entretien musculaire et contribuent
à l’équilibre psychique et à l’estime
de soi. Plusieurs études démontrent
l’impact positif d’une activité phy‑
sique adaptée sur la fatigue, la force
musculaire et la qualité de vie. C’est
un point essentiel quand on sait que
60 % des patients développent un
syndrome dépressif au moment du
diagnostic ou ultérieurement6.
Il faudra simplement adapter ses
efforts à son niveau de fatigue.
Des directives canadiennes sur l’exer‑
cice physique et la SEP suggèrent
de pratiquer au moins 30 minutes
d’activité aérobie d’intensité modé‑
rée deux fois par semaine et deux
séances hebdomadaires d’exercices
de renforcement des grands groupes
musculaires.
Les personnes atteintes de SEP pré‑
sentent souvent une spasticité des
membres (raideur excessive des
muscles extenseurs des membres in‑
férieurs et fléchisseurs des membres
supérieurs). La rééducation, su‑
pervisée par un kinésithérapeute
expérimenté, joue un rôle essentiel
dans la correction de ce trouble et
permet de prévenir des attitudes
vicieuses des membres.
2. Moins de symptômes
avec un régime
méditerranéen
Peu d’études ont évalué le rôle de
l’alimentation dans la SEP et il n’y a
pas, en France, de recommandations
officielles sur l’alimentation et la
sclérose en plaques.
Pourtant, on sait que le risque de
développer une SEP est double chez
les femmes qui sont en surpoids à
20 ans, comparativement à celles
qui, au même âge, ne l’étaient pas7.
Un travail publié en janvier 2018
dans la prestigieuse revue Neurology
indique qu’une alimentation riche
en fruits, en légumes et en céréales
complètes (diète méditerranéenne)
est associée à un meilleur contrôle
de la maladie8.
Le régime méditerranéen (plein de fruits,
de légumes et d’huile d’olive) limite
les conséquences graves de la SEP
L’équipe de Baltimore a analysé
les questionnaires complétés par
6989 sujets ayant une SEP dans
le cadre du registre américain
NARCOMS (North American
Research Committee). Un régime
alimentaire équilibré était défini
par beaucoup de fruits, légumes et
céréales complètes et peu de pro‑
duits sucrés (desserts, boissons), de
viandes rouges et de charcuteries.
Par rapport à une alimentation moins
saine, les sujets dont l’alimentation
était plus équilibrée avaient un risque
diminué de 20 %, à la fois d’avoir
une incapacité grave, mais aussi de
subir une dépression.
Cette étude montre aussi que les
sujets avec une bonne hygiène de vie
globale (alimentation saine, absence
de surpoids avec un BMI<25, acti‑
vité physique régulière, abstinence
tabagique) avaient, par rapport aux
autres, un risque diminué de 50 %
d’avoir une dépression, de 30 %
d’avoir une asthénie sévère (fatigue
de l’organisme) et de plus de 40 %
d’avoir des douleurs.
Une grande consommation de proté‑
ines du règne végétal et de céréales à
grains entiers est associée à un risque
réduit de SEP9.
Les légumineuses, les noix et les
graines sont à privilégier. La diète
de type méditerranéen semble donc
idéale en cas de SEP (tout comme
pour la population en général).
11
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
Une enquête transversale américaine
portant sur plus de 7000 individus
souffrant de SEP10 a montré qu’une
consommation importante de bois‑
sons sucrées était associée à un
tableau de SEP plus sévère.
3. Privilégier les acides
gras polyinsaturés
(AGPI), surtout
les oméga-3
L’importance du rôle de l’apport ali‑
mentaire en acides gras polyinsaturés
oméga-3 dans les pathologies in‑
flammatoires a été envisagée grâce à
des observations épidémiologiques.
Des chercheurs ont constaté une
très faible incidence des pathologies
auto-immunes et inflammatoires,
telles que le psoriasis et le diabète
de type 1, et l’absence totale de SEP
dans une population d’Esquimaux du
Groenland comparée à une popula‑
tion vivant au Danemark11.
Une récente étude (randomisée en
double-aveugle contre placebo),
concernant 41 patients atteints de
SEP rémittente suivis pendant trente
mois, a montré qu’une supplémenta‑
tion en acides gras oméga-3 (EPA et
DHA) et oméga-6 réduisait de 64 %
le risque de rechute à deux ans.
Cette réduction atteignait même
72 % chez les patients qui n’avaient
pas reçu de traitement par anticorps
monoclonal (Natalizumab). La pro‑
babilité cumulée de progression de
la maladie à deux ans était de 10 %
dans le groupe supplémenté contre
58 % dans le groupe placebo12.
L’acide linolénique est le « parent »
de tous les oméga-3. Il n’est pas
synthétisé par l’être humain et doit
être apporté par l’alimentation. On
le trouve surtout dans les graines de
lin et les huiles de lin, de soja et de
canola. EPA et DHA sont deux acides
gras oméga-3 possédant une impor‑
tance fondamentale pour la santé.
Ils peuvent être synthétisés à partir
de l’acide linolénique, mais cette
conversion dans l’organisme humain
12
Sclérose en plaques et virus : quels liens ?
Plusieurs virus ont été incriminés
dans le développement de la SEP
(EBV, HSV 1 et 2, HHV6, virus de
la rougeole, des oreillons et de la
rubéole), mais seul le virus EBV
a été montré comme clairement
associé à une augmentation du
risque de développer une SEP.
L’association séropositivité pour
l’EBV et SEP, évoquée pour la
première fois en 2003, est à pré‑
sent admise par la communauté
scientifique. À tel point que cer‑
tains auteurs considèrent qu’un
diagnostic de SEP chez un patient
EBV devrait entraîner une révi‑
sion du diagnostic vers une autre
maladie inflammatoire du SNC13.
On retrouve fréquemment une
accumulation de lymphocytes B
infectés par l’EBV dans le liquide
céphalorachidien et au sein des
lésions chez les patients atteints
de SEP, suggérant donc l’impli‑
cation directe de l’EBV comme
un agent responsable14.
L’EBV infecterait les lympho‑
cytes B et provoquerait une
attaque de la myéline du cerveau
et de la moelle épinière. Sachant
que 90 % de la population mon‑
diale est infectée par l’EBV, mais
que la plupart des personnes ne
déclenchent pas la maladie, il est
probable que les lymphocytes T
tueurs CD8 tiennent habituel‑
lement les lymphocytes B sous
contrôle, mais que les patients
qui développent la maladie
est faible et un apport alimentaire est
indispensable. Les huiles végétales
ne contiennent pas d’EPA ni DHA :
on les retrouve dans les poissons et
les huiles de poissons.
Le DHA peut traverser la barrière
hémato-encéphalique et consti‑
tue un composant majeur des
membranes cellulaires des neu‑
rones. Quant à l’EPA, il possède
présentent, eux, un défaut de ce
contrôle immunitaire.
Dans une étude préliminaire de
phase 1, présentée en 2017 au
congrès de l’American Academy
of Neurology, l’injection de lym‑
phocytes T boostés en laboratoire
pour les amener à cibler les lym‑
phocytes B infectés par l’EBV
(par une technique appelée immu‑
nothérapie adoptive) s’est traduite
par une amélioration notable des
symptômes de quelques patients
atteints de sclérose en plaques.
D’autres hypothèses sont aussi
avancées pour expliquer com‑
ment les infections virales sont
associées à la SEP. Il pourrait
s’agir d’une activation non
spécifique de lymphocytes T
auto-réactifs par les molécules
inflammatoires induites par l’in‑
fection ou bien d’une activation
de lymphocytes T autoréactifs par
mimétisme moléculaire.
Notons toutefois que dans une
étude pédiatrique portant sur
189 enfants, 10 % des patients
atteints de SEP étaient séronéga‑
tifs pour EBV, ce qui impliquerait
que l’EBV n’est peut-être pas
nécessaire au développement de
la maladie (les auteurs n’excluent
pas que la séroconversion ait pu
avoir lieu après le début de la
maladie)15.
Une autre étude, portant sur
61 malades, ne retrouve pas de
lien entre réactivation de l’EBV
et exacerbation de la maladie16.
des actions immunomodulatrices et
anti-inflammatoires.
4. Limiter les graisses
saturées et trans
Une alimentation riche en graisses
saturées diminuerait la fluidité des
membranes cellulaires et contribuerait
à la formation de molécules inflam‑
matoires néfastes dans la SEP17.
 Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
En 2003, Swank et Goodwin ont
rapporté que la restriction en graisses
saturées induisait une régression de
la maladie chez les patients atteints
de SEP18.
Bien qu’il n’y ait pas de preuves
scientifiques solides de l’efficacité
d’un régime pauvre en graisses sa‑
turées et trans sur l’évolution de la
maladie, on peut toutefois raisonna‑
blement le préconiser, du fait de son
intérêt pour la santé générale.
Principales sources de graisses satu‑
rées (à éviter !) :
●● Viandes et charcuteries à plus de
10 % de matières grasses ;
●● Fromages à plus de 20 % de ma‑
tières grasses ;
●● Beurre et huile de coco, huile de
palme ;
●● Lait, crème, beurre ;
●● Huiles végétales hydrogénées ;
●● Viennoiseries, pâtisseries ;
●● Fritures.
Que l’on remplacera avantageuse‑
ment par :
●● Poissons, volailles sans la peau,
légumineuses (lentilles, pois cas‑
sés, haricots), tofu ;
●● Huiles d’olive et de colza bio
vierges, de première pression à
froid ;
●● Cuisson au four ou vapeur.
5. L’importance capitale
de la vitamine D
Sur le plan épidémiologique, il existe
un gradient latitudinal de la SEP
dont la fréquence augmente quand
on se rapproche des pôles. Une des
explications à ce gradient est liée
à l’exposition au soleil et à la pro‑
duction de vitamine D, qui apparaît
comme un facteur protecteur de
développement de la maladie.
De plus, une étude des naissances dans
l’hémisphère nord a mis en évidence
une augmentation du risque de déve‑
lopper une SEP chez les personnes
Une fragilité osseuse à surveiller
Plusieurs études ont montré une
prévalence plus marquée de l’os‑
téoporose au cours de la SEP.
Il semblerait que l’ostéopénie
survienne surtout au site fémoral,
dès les premiers stades de la ma‑
ladie. De plus, les malades ont un
risque accru de chutes en raison
de troubles de la marche (spasti‑
cité, troubles proprioceptifs), de
troubles de l’équilibre, de troubles
de la vue et d’une dépression asso‑
ciée à la maladie. Dans une étude
de cohorte britannique, portant
sur 5565 sujets atteints de SEP
comparés à des sujets témoins
non atteints de SEP, les malades
avaient un risque de fracture
de hanche multiplié par 3 et un
risque de fracture ostéoporotique
Les maquereaux sont riches en vitamines D
(100g couvrent 10% de nos besoins)
et efficaces contre la SEP
nées en mai et une diminution chez
celles nées en novembre.
Une association inverse forte a aussi
été montrée entre le taux d’expo‑
sition de la mère aux UV lors du
premier trimestre de grossesse et le
risque de développer une SEP.
La vitamine D semble donc jouer
un rôle non seulement dans le dé‑
veloppement du système nerveux
central, mais également dans celui
de la tolérance immunitaire, qui se
fait très tôt in utero20.
De nombreuses études ont mis en évi‑
dence l’association entre déficience
multiplié par 1,4 par rapport aux
sujets témoins19.
Le risque était plus grand chez
les malades qui avaient reçu
des glucocorticoïdes ou des an‑
tidépresseurs dans les six mois
précédents. Le risque de fracture
était faible chez les malades plus
jeunes mais devenait important
chez les individus de plus de
60 ans, très probablement en rap‑
port avec le trouble osseux et les
chutes fréquentes.
Ces résultats devraient sensibili‑
ser les médecins à l’intérêt d’un
dépistage précoce des malades at‑
teints de SEP à risque de fractures
avec une vigilance toute particu‑
lière sur le statut en vitamine D.
en vitamine D et SEP mais une étude
canadienne plaide fortement en fa‑
veur d’un lien de causalité. Dans
cette étude, il est montré que les
individus porteurs de gènes associés
à une déficience en vitamine D ont un
risque au moins deux fois plus élevé
de développer une SEP21.
Une étude de la Harvard School of
Public Health montre que dans les
premiers stades de la SEP, un faible
taux de vitamine D est fortement
prédictif d’une maladie sévère et
accélère sa progression22.
Dans cette étude, les patients, qui
au début de leur maladie avaient des
taux adéquats de vitamine D, présen‑
taient un risque de nouvelle lésion
cérébrale abaissé de 57 %, comparés
aux patients ayant les taux les plus
faibles. Ces résultats suggèrent que
la vitamine D a un puissant effet
protecteur contre le processus de la
maladie.
La vitamine D a de nombreuses
propriétés régulatrices du système
immunitaire : elle diminue l’acti‑
vation des cellules présentatrices
d’antigènes, diminue la production
13
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
de cytokines pro-inflammatoires Th1
et Th17 impliquées dans la SEP et
augmente l’activité des cellules T
régulatrices. Elle pourrait également
avoir un rôle neuroprotecteur au sein
du système nerveux central (SNC).
La déficience en vitamine D étant
largement répandue et la supplémen‑
tation en vitamine D étant très sûre
et peu onéreuse, identifier et corriger
un déficit en vitamine D devrait être
une mesure de base dans la prise en
charge de tout patient atteint de SEP.
En 2009, des chercheurs canadiens
ont donné 14 000 UI de vitamine D3
par jour à 25 malades (une forte dose,
un peu supérieure à ce qu’il est pos‑
sible d’obtenir via un ensoleillement
maximal), 25 autres recevant un
placebo. Au bout d’un an, le nombre
de poussées avait été diminué de
70 % dans le groupe qui prenait la
vitamine D. Cette efficacité était
supérieure à celle obtenue par les
médicaments de référence comme
l’interféron23.
À titre préventif, prenez 4000 IU/jour
de vitamine D3. En plus de vous pro‑
téger contre la sclérose en plaques, la
prise de vitamine D renforcera vos os
et diminuera votre risque de cancers,
de maladies cardiovasculaires et de
dépression.
Le nombre de scléroses en plaque augmente dans les pays moins ensoleillés à cause
du manque de vitamine D
14
En cas de SEP déclarée, seuls des do‑
sages sanguins répétés permettront de
déterminer le statut initial du patient
et l’efficacité de la supplémentation.
Faut-il se méfier
du lait et du gluten ?
Une étude épidémiologique fran‑
çaise conduite dans vingt-sept pays a
conclu à une corrélation « très signi‑
ficative » entre le fait de consommer
du lait de vache et la prévalence de
la sclérose en plaques (p<0,001)24.
Dans cette même étude, une corré‑
lation significative, bien que moins
forte, a aussi été trouvée avec la
consommation de produits laitiers
crus (crème, beurre). Par contre,
aucune corrélation n’existait avec la
consommation de fromages.
Rappelons ici que l’être humain n’a
aucun besoin de consommer du lait
de vache ou d’autres ruminants, et
que les produits laitiers ne sont pas
nécessaires pour avoir des os solides.
À travers le monde, les taux de frac‑
tures sont moins élevés dans les pays
qui ne consomment pas de lait par
rapport aux pays où l’on consomme
des laitages. Un apport adéquat en
calcium est largement assuré par la
consommation de fruits, légumes,
légumineuses et oléagineux, sans
oublier l’eau de boisson. Rappelons
aussi que la majorité des adultes ne
digère pas correctement le lait.
En cas de SEP (et plus généralement,
à tous mes patients !), je recommande
de limiter la consommation de lait.
Du côté du gluten, chez des pa‑
tients atteints de maladie cœliaque
ou de sensibilité au gluten, aussi
atteints par la SEP, le régime sans
gluten procure une nette améliora‑
tion neurologique25.
Les patients atteints de SEP présentent
fréquemment des taux significative‑
ment plus élevés d’anticorps (IgG)
antigliadine et antitransglutaminase,
deux marqueurs de l’intolérance au
gluten, que des sujets témoins26.
Bien que leur rôle dans la genèse de
la maladie demeure incertain, il est
logique de conseiller un régime sans
gluten (à l’essai pendant au moins
trois mois) chez les patients porteurs
de ces anticorps à taux élevé.
Une étude iranienne, publiée en 2007,
portant sur 161 malades atteints de
SEP n’a, quant à elle, retrouvé au‑
cune différence dans les taux de ces
anticorps (IgG ou IgA) entre les
malades et le groupe témoin27.
Dans une récente revue de la lit‑
térature couvrant 49 publications
scientifiques, seulement trois études
ont retrouvé un effet bénéfique d’un
régime sans gluten chez les pa‑
tients atteints de SEP. Les auteurs
concluent qu’à ce jour il n’y a pas
d’évidences scientifiques permettant
d’affirmer que le gluten joue un rôle
dans la SEP28.
Malgré l’absence d’évidences scien‑
tifiques, certains patients constatent
toutefois une amélioration de leur
état en suivant un régime sans gluten
qu’il est toujours possible de tenter
(pendant une période de trois mois
au minimum).
 Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
Régime hypotoxique
ou jeûne  exact des bactéries intestinales dans
Le microbiote et
l’intestin en question
Il existe une relation clairement éta‑
blie entre le microbiote intestinal et
les désordres immunologiques de
la SEP.
Les patients atteints de SEP ont une
population bactérienne intestinale
différente de celle des sujets sains.
Les selles provenant des sujets at‑
teints de SEP ont des concentrations
plus élevées de Methanobrevibacter
et d’Akkermansia et, au contraire,
moins élevées de Butyricimonas, des
espèces bactériennes impliquées dans
l’inflammation et l’auto-immunité29.
Il a aussi été montré que les mo‑
difications du microbiote sont
corrélées aux modifications d’ac‑
tivité des gènes impliqués dans le
fonctionnement du système im‑
munitaire (maturation des cellules
présentatrices d’antigène, voies de
signalisation interféron et NF-kB des
cellules T et des monocytes).
Les lymphocytes T CD4+ sont nor‑
malement activés quand ils sont
confrontés à des fragments de proté‑
ines typiques de microbes reconnus
par notre organisme comme exté‑
rieurs à lui-même et potentiellement
dangereux.
Or, en 2018, une équipe suisse d’im‑
munologistes a constaté chez les
personnes atteintes de SEP une forte
activation de ces lymphocytes par
une enzyme humaine appelée guano‑
sine diphosphate-L-fucose synthase,
qui est abondante dans le cerveau.
Cette enzyme permet aux cellules
de remodeler des sucres.
Chez certains patients atteints de
SEP, les lymphocytes ont aussi réagi
face à une version bactérienne de
l’enzyme, ce qui pourrait étayer
l’hypothèse que des bactéries intes‑
tinales pourraient jouer un rôle dans
le déclenchement de la maladie30.
Toutefois des études sont encore
nécessaires pour préciser le rôle
la progression de la maladie et pour
savoir si une modification du micro‑
biote peut être utile dans le traitement
de la maladie.
Lutter contre l’intestin
poreux
Le syndrome de l’intestin poreux
(leaky gut syndrome, en anglais)
est fortement suspecté d’avoir une
responsabilité dans la survenue des
maladies auto-immunes.
L’altération des jonctions serrées
(tight junctions) au niveau des mi‑
crovillosités intestinales joue un rôle Jeûner réduit la production de radicaux
libres, éléments oxydants favorisant
majeur dans la perte de tolérance l’inflammation
orale.
15 jours avant l’induction de l’en‑
Cette hyperperméabilité intestinale
céphalomyélite diminue sa sévérité32.
résulte principalement de l’alimen‑
tation moderne industrielle. Elle Une fois l’encéphalopathie installée,
permet la translocation (passage de des périodes de restriction calorique
substances au travers de la muqueuse (3 jours sur 7) diminuent la sévérité
intestinale vers des organes internes) des signes cliniques et permettent
d’antigènes alimentaires, de produits une disparition totale des symptômes
toxiques et de microbes, conduisant chez 20 % des animaux étudiés33.
à une réponse immunitaire du tissu Chez l’homme, il existe une relation
lymphoïde digestif (gut-associated inverse entre un apport élevé en ca‑
lymphoid tissue, GALT). Celui-ci
lories et le risque de SEP34.
réagit en produisant des anticorps
qui contribueraient à l’apparition des Trois hypothèses sont proposées
désordres immunitaires. pour expliquer les effets de la res‑
triction calorique :
Les mécanismes de l’auto-immunité
●● Une amélioration de la fonction
peuvent être freinés, voire stoppés,
immunitaire ;
si l’interaction entre le système
●● Une stimulation de la production
immunitaire et les déclencheurs en‑
vironnementaux est prévenue par le de glucocorticoïdes (hormones à
rétablissement de la fonction barrière action anti-inflammatoire) ;
de l’intestin31. ●● Des effets immunomodulateurs
(augmentation des cellules Treg,
Basés sur cette notion, les régimes
diminution des cytokines pro-inflam‑
Seignalet et Kousmine prônent une
matoires et des cellules Th1 et Th17).
alimentation hypo-toxique et pro‑
curent une amélioration, souvent très Le fait de manger moins protégerait
nette, de l’état clinique. contre les maladies neurodégénéra‑
tives et pourrait être efficace dans le
Restriction calorique : trois ralentissement de la progression de
raisons de s’y mettre ! la sclérose en plaques en réduisant
Des études sur un modèle animal le dommage oxydatif. En effet, ab‑
de SEP (encéphalomyélite auto-im‑ sorber trop de calories augmente la
mune expérimentale) ont montré production de radicaux libres et, de
qu’une restriction calorique pendant ce fait, l’inflammation35.
15
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
L’équipe de Valter Longo (Los
Angeles) a rapporté des résultats
préliminaires suggérant que la res‑
triction calorique intermittente (trois
jours sur sept) est réalisable sans
danger et efficace dans le traitement
de la SEP.
Un seul cycle de restriction calo‑
rique pendant sept jours, suivi d’un
régime méditerranéen pendant six
En finir avec la pincée de sel dans nos assiettes
Plusieurs recherches chez l’ani‑
mal ont suggéré qu’il existait un
lien entre des apports élevés en
sel et la survenue des maladies
auto-immunes. Une alimentation
trop salée pourrait contribuer à
augmenter l’activité clinique et
radiologique de la SEP.
Des études animales ont montré
qu’un régime hypersodé augmen‑
tait les poussées d’encéphalite
auto-immune expérimentale (EAE,
modèle de SEP) en stimulant l’ac‑
tivité d’une sous-population de
cellules immunitaires T, les lym‑
phocytes Th17 dont le rôle a été
clairement démontré dans l’EAE.
1. Une étude observationnelle
menée sur 70 patients pour les‑
quels les apports sodés ont été
estimés, a montré une corrélation
positive entre le taux d’exacer‑
bation de la SEP et la quantité de
sodium absorbée.
La consommation de sodium a été
divisée en trois groupes : consom‑
mation faible (inférieure à 2 g/j),
consommation modérée comprise
entre 2 g et 4,8 g/j et consomma‑
tion élevée supérieure à 4,8 g/j,
sachant qu’il faut multiplier la
teneur en sodium par 2,5 pour
obtenir la teneur en sel.
Les taux d’exacerbation étaient res‑
pectivement 2,75 et 3,95 fois plus
élevés lorsque la consommation de
sodium était jugée moyennement
élevée ou très élevée comparati‑
vement au taux d’exacerbation du
groupe ayant la consommation de
sel la plus faible.
16
mois améliore significativement la
qualité de vie des patients atteints
de SEP rémittente36.
Les cycles de restriction calorique
induisent l’apoptose des lympho‑
cytes autoréactifs et augmentent
le nombre de cellules naïves et
de lymphocytes T régulateurs. Ils
stimulent aussi la remyélinisation
De plus, les sujets dont la consom‑
mation de sodium était la plus
élevée, avaient un risque 3,4 fois
supérieur de présenter de nou‑
velles lésions visibles à l’IRM37.
2. Le sel pourrait agir sur le sta‑
tut inflammatoire en augmentant
le nombre de cellules Th17, qui
sont impliquées dans le proces‑
sus pathologique des maladies
auto-immunes38.
3. Dans une autre étude menée chez
l’animal, des chercheurs ont montré
qu’une alimentation très salée aug‑
mentait non seulement le nombre
de cellules pathogènes Th17, mais
réduisait également la présence
de Lactobacillus murinus dans le
microbiote39.
La réintroduction de cette bactérie
dans l’alimentation des animaux
diminuait les paramètres de neuro‑
inflammation au niveau de l’in‑
testin et de la moelle épinière,
suggérant que le microbiote pour‑
rait être une cible thérapeutique
pour traiter la SEP.
Une étude récente tempère toute‑
fois cette opinion sur le sel dans
la SEP40.
Dans cette étude portant sur
465 patients suivis pendant cinq
ans, les auteurs ne retrouvent pas
d’influence de la consommation
de sel sur l’activité et la progres‑
sion de la maladie.
Les nombreux méfaits d’un excès
de sel sur la santé générale in‑
vitent néanmoins à conseiller d’en
limiter sa consommation.
en favorisant la régénération des
oligodendrocytes.
Le taux des lymphocytes autoréac‑
tifs, diminué par la période initiale
de restriction calorique, retrouve
son niveau de base trois mois après
le passage au régime méditerranéen,
suggérant que la poursuite des cycles
de restriction calorique est nécessaire
au maintien du bénéfice clinique.
Il semble que ce soit l’alternance
restriction calorique/alimentation
normale (diète méditerranéenne) qui
favorise la régénération de la myéline
et le remplacement des cellules au‑
to-immunes par des cellules naïves.
La restriction calorique chronique
ne semble pas efficace et présente
d’ailleurs un risque de dénutrition
qui doit être absolument évité.
Comment manger moins :
●● Être attentif aux signaux de faim
et de satiété : ne pas manger si l’on
ne ressent pas la faim et arrêter de
manger quand on n’a plus faim,
●● Réduire les portions servies,
●● Prendre rarement des desserts.
Jeûne et maladies
auto‑immunes
Le jeûne est un outil essentiel dans la
gestion des maladies auto-immunes.
Il est démontré que le jeûne réduit
la perméabilité intestinale paracel‑
lulaire pathologique, laquelle est
le précurseur de tous les désordres
auto-immuns41.
Plusieurs études menées chez des
patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde (une autre maladie auto­
immune) montrent qu’une période de
jeûne suivie d’un régime végétarien
améliore les symptômes de la mala‑
die et procure un bénéfice clinique
à long terme42.
Il est démontré que le jeûne favo‑
rise les mécanismes de réparation
de l’ADN, la régénération des cel‑
lules souches et l’autophagie des
cellules endommagées. Au niveau
 Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
du cerveau, le jeûne améliore les
fonctions exécutives et cognitives,
la plasticité neuronale, la synthèse
de mitochondries (usines énergé‑
tiques de la cellule) et de facteurs
neurotrophiques et lutte contre
l’inflammation43.
Des études récentes ont montré que
le jeûne atténue le stress oxydatif,
confère une protection cellulaire,
optimise le métabolisme éner‑
gétique et améliore la résistance
au stress en augmentant le tonus
parasympathique44.
Cette augmentation du tonus pa‑
rasympathique améliorerait le
fonctionnement de l’axe intes‑
tin-cerveau, améliorant ainsi la
communication entre le système
nerveux central et le système im‑
munitaire. La stimulation vagale
(parasympathique) des cellules im‑
munitaires périphériques les oriente
vers une action anti-inflammatoire45.
La stimulation parasympathique
inhibe le relargage de cytokines
pro-inflammatoires par les cel‑
lules gliales, les leucocytes et les
macrophages. Les molécules de
signalisation pro-inflammatoires
impliquées dans les maladies au‑
to-immunes sont ainsi supprimées46.
Le jeûne constitue la réduction ultime
de la charge antigénique. Il réduit
l’exposition du tractus digestif aux
protéines alimentaires qui peuvent
Un sommeil réparateur, de l’exercice
et certaines plantes, comme la valériane,
aident à réduire le stress
contribuer à l’inflammation via des
mécanismes immunitaires. Du fait de
son efficacité et de sa sécurité, avec
la supervision d’un professionnel
compétent, le jeûne a toute sa place
dans une prise en charge holistique
des maladies auto-immunes.
Tenez le stress
et la fatigue
à bonne distance
Bien dormir et dormir suffisamment
est important pour maintenir une
bonne santé physique et mentale,
mais c’est essentiel pour les malades
atteints de SEP, avec des horaires
réguliers de lever et de coucher, y
compris pendant les vacances. Il suf‑
fit parfois d’un manque de sommeil
ou d’un surmenage de quelques jours
pour favoriser une poussée.
La mélatonine peut dans ce cas être
une aide appréciable.
Le stress, qui fragilise le système im‑
munitaire et augmente la perméabilité
de la barrière hémato-encéphalique,
augmente aussi le risque de poussée.
Pour lutter contre le stress, il existe
des pratiques simples et efficaces. Je
recommande tout particulièrement
les pratiques respiratoires (respira‑
tion profonde, cohérence cardiaque)
et l’activité physique.
L’EFT (emotional freedom tech-
nique) et l’EMDR sont des méthodes
psychocorporelles très utiles dans
le traitement des blocages émotion‑
nels et des stress post-traumatiques.
Pensez aussi à l’hypnose.
Ces plantes qui vous
détendent
Plusieurs plantes peuvent être d’une
aide appréciable.
●● Ginseng (Panax ginseng) :
1000 mg par jour sous forme de
gélules ou d’ampoules, en cures
de 15 à 30 jours.
●● Rhodiole (rhodiola rosea) :
500 mg par jour, à distance des
repas.
●● Valériane (Valeriana officina-
lis L.) : 400 mg, 3 fois par jour,
d’extrait de racine ou en tein‑
ture-mère 40 gouttes, 3 fois par
jour.
●● Griffonia (Griffonia simplicifo-
lia) : de 50 à 300 mg, le soir.
Des micronutriments
favorables contre
la SEP
De nombreux autres micronutri‑
ments ont montré leur intérêt dans
la prise en charge de la SEP.
La Coenzyme Q10
(CoQ10)
La CoQ10 a un rôle fondamental
dans le métabolisme énergétique
cellulaire et possède un puissant effet
antioxydant.
Dans une étude, randomisée en
double-aveugle contre placebo,
l’administration de 500 mg par jour
de CoQ10 pendant douze semaines
diminue significativement la fatigue
et la dépression des patients atteints
de SEP47.
Dans cette étude, la CoQ10 a permis
d’obtenir une diminution significa‑
tive des marqueurs de l’inflammation
(TNFα, interleukine  6, MMP  9)
sans diminution des cytokines an‑
ti-inflammatoires (interleukine 4 et
TGFβ).
À la dose de 500 mg par jour, la
CoQ10 réduit le stress oxydatif et
augmente l’activité enzymatique an‑
tioxydante chez les patients atteints
de SEP48.
L’acide alpha-lipoïque
L’acide alpha-lipoïque (ALA) est un
antioxydant naturel agissant comme
cofacteur dans les mécanismes de
production d’énergie par la mito‑
chondrie. Il capture les radicaux
17
Sclérose en plaques : 11 traitements‑clés pour freiner la maladie (dont 6 thérapies inattendues)
libres, régénère les vitamines C et E
et module aussi la réponse inflamma‑
toire. Pour toutes ces raisons, il est
d’un apport utile dans les désordres
du système nerveux central49.
L’administration de 1200 mg par
jour d’acide alpha-lipoïque pendant
douze semaines réduit significa‑
tivement plusieurs marqueurs de
l’inflammation chez les patients
atteints de SEP (INF-γ, ICAM-1,
TGF-β, interleukine-4)50.
Les vitamines B9 et B12
Les vitamines B9 et B12 sont des
cofacteurs importants dans les ré‑
actions de méthylation, ce qui leur
confère un rôle crucial dans les mé‑
canismes de synthèse et de réparation
de l’ADN, dans le métabolisme des
acides gras et dans le bon fonction‑
nement du système nerveux.
L’homocystéine est une substance
neurotoxique qui favorise les pro‑
cessus neuro-inflammatoires et la
neurodégénérescence51.
Les vitamines B9 et B12 sont des
cofacteurs importants dans la trans‑
formation de l’homocystéine en
méthionine. Or, chez les patients
atteints de SEP, on observe très fré‑
quemment un déficit en cobalamine
(vitamine B12) et en folates (vita‑
mine B9) ainsi que des taux élevés
d’homocystéine52.
La vitamine B12 est aussi un co‑
facteur important dans la formation
de gaines de myéline53 et intervient
dans la modulation du système im‑
munitaire, de telle sorte qu’un déficit
en vitamine B12 aggrave les phéno‑
mènes inflammatoires observés dans
la SEP54.
L’acetyl L-carnitine
La fatigue, souvent intense, participe
à l’altération de la qualité de vie des
patients atteints de SEP.
L’acetyl L-carnitine, à la posologie
de 1g, deux fois par jour, est mieux
tolérée et plus efficace dans la prise
en charge de la fatigue liée à la
18
SEP que l’amantadine (médication
fréquemment utilisée dans cette
indication)55.
Les thérapies
complémentaires…
inattendues
Le cannabis
La majorité des études s’intéres‑
sant à l’usage du cannabis dans la
SEP concernent les problèmes de
spasticité.
Le constituant psychoactif majeur du
cannabis est le tetrahydrocannabinol
(THC) qui se lie à des récepteurs
cannabinoïdes dans le système ner‑
veux central.
Le cannabidol (CBD) est un consti‑
tuant non psychoactif du cannabis,
beaucoup plus présent que le THC
dans la plante. Contrairement au
THC, il n’est pas enivrant et n’altère
ni la perception ni la capacité de
réflexion.
L’effet médicinal du CBD n’est pas
démontré scientifiquement, mais les
personnes atteintes de SEP qui l’uti‑
lisent font état d’un soulagement des
douleurs et de la spasticité56.
Le CBD peut être fumé avec un
risque pour les voies respiratoires, ou
inhalé au moyen d’un vaporisateur. Il
peut aussi être consommé sous forme
d’huile de CBD, qui a ma préférence.
Le DPG (Daphné
Primeverosyl
Genkwanine)
Molécule isolée du Daphné gnidium,
connue grâce au Dr Pierre Tubery,
elle présente un intérêt dans les pous‑
sées de la maladie plus que sur les
formes lentement progressives.
La sélongénine
Isolée d’une plante africaine,
Securidaca longepeduncalata,
connue aussi grâce au Dr Tubery,
elle apporte parfois une stabilisation
de la maladie.
La Médecine
Traditionnelle Chinoise
(MTC)
En MTC, la SEP correspond fonda‑
mentalement à une insuffisance du
yin des reins. Acupuncture, moxi‑
bustion et pharmacopée peuvent être
d’un apport considérable. Consultez
un praticien spécialisé.
Le traitement
par les SEROCYTOL®
Immunothérapie à dose homéopa‑
thique constituée d’anticorps équins,
son administration répétitive indui‑
rait une régulation des organes cibles.
Demandez conseil à un spécialiste.
La micro-
immunothérapie
La micro-immunothérapie est une
méthode thérapeutique qui vise la
modulation des fonctions immuni‑
taires en présentant au corps, par
voie sublinguale, des cytokines ainsi
que des facteurs de croissance et des
acides nucléiques hautement dilués.
Des résultats encourageants ont été
obtenus avec la formule SEP.
En cas de réactivation du virus EBV,
qui peut être détecté par des séro‑
logies spécifiques, la formule EBV
peut contribuer à maîtriser le virus.
Cette revue générale montre
qu’un grand nombre de thérapies
complémentaires à l’allopathie
peuvent être proposées dans la prise
en charge de la SEP. Tous les malades
bénéficieront d’une alimentation
saine telle que nous l’avons décrite
et d’une restriction calorique bien
conduite. Les traitements non
médicamenteux seront choisis par
le médecin, en accord avec le patient,
en fonction de ses connaissances et
de son expérience.
Dr Philippe Veroli
Actualités
ɕɕIls flairent ɕɕAux États-Unis, une prescription d’antibiotiques sur
l’hypoglycémie avant quatre est inappropriée
même qu’elle ne survienne Une étude2 réalisée sur une immense cohorte (19 millions de per‑
Il y a bien longtemps que sonnes de 0 à 65 ans) aux États-Unis montre que près d’un quart des
les animaux sont entrés dans antibiotiques prescrits en 2016 étaient inappropriés. Époustouflant
le quotidien des personnes quand on sait qu’administrer ce genre de médicaments à tour de bras
malades : l’équithérapie uti‑ n’est pas sans conséquences, pour le patient bien sûr, mais également
lise le cheval comme médium pour l’ensemble du système de santé. Et c’est sans compter sur la
thérapeutique, les chiens prolifération des bactéries résistantes aux antibiotiques.
guides pour les personnes Selon l’étude : 23 % des prescriptions aux États-Unis étaient inap‑
aveugles ou malvoyantes et, propriées ou médicalement injustifiées (en cas de toux, rhume ou
de plus en plus, les chiens infections pulmonaires, les antibiotiques sont inefficaces) et 36 %
détecteurs de diabète ! des prescriptions étaient appropriées mais potentiellement inutiles
Une étude 1 britannique puisque les cas de sinusite et de maux de gorge, par exemple, peuvent
publiée dans la revue Plos tout à fait être d’origine virale. Dans ces cas, l’administration d’anti-
biotiques est discutable.
One, prouve que les chiens
détecteurs de diabète sont Ces prescriptions excessives, pour traiter les cas ambigus, sont notam‑
d’une efficacité redoutable ment dues à la peur des médecins de manquer un diagnostic. Ne
lorsqu’il s’agit de signaler les serait-il pas judicieux de consacrer un peu plus de temps aux patients
changements glycémiques de pour prendre la décision médicale adéquate, plutôt que de prescrire à
leur maître atteint de diabète tout va des antibiotiques “au cas où” ? La question mérite vraiment
de type 1. d’être posée !
Vingt-sept chiens d’alerte
ont été suivis pendant six à
douze semaines. Pendant ce ɕɕLe vin rouge purifie votre bouche (et éloigne
laps de temps, ils sont parve‑ la parodontie)
nus à signaler 4000 épisodes Au restaurant, vous hésitez toujours : blanc ou rouge ? Voici une
d’anomalies glycémiques nouvelle étude qui vous permettra de faire rapidement votre choix
avec 83 % des hypoglycé‑ sur la couleur du vin.
mies correctement signalées
Une équipe de chercheurs espagnols a découvert que certains
et 67 % des hyperglycémies
polyphénols contenus dans le vin rouge exerçaient un effet positif sur
correctement signalées, par
le microbiote oral (les milliards de bactéries qui nichent dans votre
un coup de museau dans la bouche), notamment lorsqu’ils étaient combinés à un probiotique (le
jambe ou un bouton sonore à Streptococcus dentisani).
la portée des chiens. L’odorat
extrêmement fin des canidés Deux polyphénols (acides caféique et p-coumarique) seraient
permet ainsi de détecter les capables de combattre efficacement les bactéries à l’origine de la
changements de notre orga‑ plaque dentaire, des parodontites et des gingivites, qui colonisent
nisme avant même que l’on notre bouche.
ne s’en rende compte. Si cela Bien que cet effet antibactérien soit plus efficace avec des probio‑
est prouvé avec le diabète, tiques, il n’en reste pas moins que quand vous buvez un verre de
pourquoi ne pas tester leur rouge, vous travaillez à la prévention et au traitement de vos éven‑
efficacité pour d’autres patho‑ tuelles pathologies bucco-dentaires microbiennes !
logies ? Alors au lieu de tergiverser, préférez le vin rouge. Bio évidemment !

1. N. J. Rooney, et al., “How effective are trained dogs at alerting their owners to changes in blood glycaemic levels?: Variations in performance of glycaemia alert
dogs”, Plos One, janvier 2019, https://doi.org/10.1371/journal.pone.0210092
2. Kao-Ping Chua et al., “Appropriateness of outpatient antibiotic prescribing among privately insured US patients: ICD-10-CM based cross sectional study”, BJM,
janvier 2019, doi: https://doi.org/10.1136/bmj.k5092
3. Adelaida Esteban-Fernández et al., “Inhibition of Oral Pathogens Adhesion to Human Gingival Fibroblasts by Wine Polyphenols Alone and in Combination with an
Oral Probiotic”, J. Agric. Food Chem., 2018, DOI: 10.1021/acs.jafc.7b05466

19
De l’Oural à la mer de Chine, il traite les reins, le foie, la toux…

Médécine chinoise

De l’Oural à la mer de Chine,

il traite les reins, le foie, la toux…
Rares sont les remèdes miracles de nos aïeux que nous maîtrisons encore.
Aujourd’hui, à chaque mal son remède et votre trousse à pharmacie
déborde… La pharmacopée chinoise détient encore le secret d’une plante
efficace pour soulager votre toux mais qui sait également tonifier l’énergie
des reins et alléger celle du foie. Un remède à mettre entre toutes les mains,
en Occident aussi.

Philippe Sionneau a étudié la médecine chinoise De la gorge aux

à la Hubei University of Chinese Medicine, à Wu Han.
Cet expert en médecine chinoise a déjà publié plus de
reins : les 4 actions
25 ouvrages sur le sujet et enseigne cette médecine du schizandre
millénaire à travers le monde.
Tout d’abord, on dit que le schi‑
zandre retient l’énergie du poumon

T
out le monde connaît le gin‑
seng ou les baies de goji.
Je vous ai fait découvrir le
notoginseng ou l’houttuynia. La
pharmacopée chinoise recèle de
bien nombreux trésors qui peuvent
nous aider à avoir une meilleure
santé. C’est pour cela que j’ai choisi
de vous présenter cette fois-ci un
des remèdes magiques que tout le
monde devrait connaître… et sur‑
tout, votre médecin généraliste !
Je veux parler du fruit du schi‑
zandre de Chine. C’est le fruit d’une
liane à feuilles caduques originaire
des forêts du nord-est de la Chine
(Hei Long Jiang, Mandchourie) et
également de la Corée et de l’Ex‑
trême Orient russe.
Son nom chinois est Wǔ Wèi Zǐ 五味
子 qui signifie littéralement le « fruit
aux cinq saveurs ». Bien que les pa‑
lais les plus délicats peuvent sentir
les cinq saveurs de base décrites par
la diététique chinoise – à savoir le
doux, l’acide, l’amer, le piquant et
le salé – ce sont surtout les saveurs
douce et acidulée qui dominent dans
ce fruit.
Je vais vous présenter tout d’abord
l’application traditionnelle que l’on
fait du schizandre en médecine
chinoise et ensuite nous ferons le
point sur les découvertes modernes
à son sujet. Les médecins chinois
prescrivent Wǔ  Wèi  Zǐ (Fructus
Schisandrae Chinensis) dans quatre
situations différentes.
et qu’il arrête la toux. Dans la vi‑
sion chinoise, la toux est considérée
comme une montée anormale de
son énergie. Le schizandre, grâce à
sa saveur acide et astringente, per‑
met de retenir l’énergie du poumon,
évite qu’elle ne remonte, ce qui a
pour conséquence, progressivement,
d’arrêter la toux.
Et ce n’est pas tout ! En médecine
chinoise, on considère qu’une bonne
respiration dépend certes du poumon
mais aussi des reins ! Les reins récep‑
tionnent le souffle et lui permettent de
bien descendre profondément dans
le corps. Or Wǔ Wèi Zǐ tonifie les
reins et renforce cette fonction d’an‑
crage de la respiration. Ainsi, le fruit
aux cinq saveurs permet de traiter
les toux chroniques par faiblesse

20

des deux organes : poumon et rein.
En outre, il est très utile également
en cas de toux aiguë avec des ex‑
pectorations claires, fluides. Dans
ce cas, il est idéal de l’associer au
gingembre frais dont nous avons
vanté les mérites dans un précédent
article de Santé Corps Esprit.
Les reins, dans la vision de la méde‑
cine chinoise, n’ont pas grand-chose
à voir avec la conception occidentale.
Par exemple, on considère que c’est
l’énergie de ces organes qui permet
de gérer les sphincters inférieurs
(anal et urétral) ainsi que le sperme.
En cas de faiblesse de cet organe, il
peut en découler des diarrhées ou
des spermatorrhées, voire de l’éja‑
culation précoce. Or notre ami aux
cinq saveurs a la capacité de toni‑
fier les reins et de retenir, contrôler
les urines, selles, sperme en cas
d’échappements involontaires ou
trop fréquents.
Par ailleurs, si vous transpirez abon‑
damment, Wǔ  Wèi  Zǐ (Fructus
Schisandrae Chinensis) vous per‑
mettra de réguler cet excès de
sudation qui induit, sur le long cours,
un vide d’énergie et de yīn. Il tonifie
le qì et engendre les liquides phy‑
siologiques. Grâce à cela, il combat
également le diabète qui se manifeste
par de la soif.
Enfin, le fruit aux mille vertus a
aussi la capacité de nourrir le cœur
et de calmer l’esprit. En d’autres
termes, il enrichit le sang et le yīn du
cœur qui, lorsqu’ils sont déficients,
Le schizandre de Chine, moins connu que
le ginseng, est le remède par excellence en
Chine et en Russie
De l’Oural à la mer de Chine, il traite les reins, le foie, la toux…
provoquent palpitations cardiaques,
anxiété, agitation, insomnie. C’est
un excellent tranquillisant naturel
qui n’induit pas d’accoutumance. Il
a aussi cette faculté d’augmenter la
vivacité intellectuelle qui dépend du
cœur dans la vision chinoise.
Des interactions
médicamenteuses…
qui prouvent
son efficacité
Comment utilise-t-on traditionnelle‑
ment cette substance médicinale en
Chine ? Tout d’abord il faut savoir
que l’on n’aime pas beaucoup utili‑
ser les plantes de manière isolée, en
gélules, dans le pays du Milieu. On
préfère les combiner et les consom‑
mer sous forme de décoction à base
d’eau. Et dans ce cadre, on peut en
consommer de 3 à 12 g par jour en
décoction, jusqu’à 15 g par jour dans
les cas sévères. On peut également
le consommer en poudre fine, de
1 à 3 g par jour. Cependant il n’est
pas conseillé de dépasser ces poso‑
logies car « l’overdose » peut induire
quelques désagréments (rarement)
comme une gêne abdominale avec
sensation de brûlure ou sensation
de froid dans l’estomac, douleur
de l’estomac, inappétence. Dans
cette situation (très rare), l’arrêt du
traitement contenant Wǔ Wèi  Zǐ
(Fructus Schisandrae Chinensis)
suffit pour stopper ces effets secon‑
daires temporaires.
Traditionnellement, on déconseille
vivement le fruit aux cinq saveurs
dans les cas suivants :
●● Toute pathologie aiguë qui se
manifeste par un excès de chaleur
(fièvre, mucosités jaunes ou vertes,
forte irritabilité avec teint rouge…).
●● Stade initial de la rougeole (quand
les exanthèmes commencent à sortir).
Dans de très rares occasions, le
schizandre a altéré un traitement à
base de cortisone, de réserpine (un
hypotenseur, comme par exemple
Tensionorme©).
Selon des recherches faites en
2004 et 2006 au Japon, Wǔ Wèi Zǐ
(Fructus Schisandrae Chinensis), in
vitro (c’est-à-dire dans une éprou‑
vette), augmente l’effet de tous les
médicaments dont l’élimination
dépend du Cytochrome P450. Le
Cytochrome P450 est une enzyme
hépatique clé dans l’élimination de
certains médicaments. Or ce fruit
viendrait inhiber cette protéine et
ainsi l’élimination du médicament
qui reste alors actif plus longtemps et
a plus de probabilités de produire ses
effets secondaires. Des recherches
in vivo, sur des rats, ont confirmé
cette tendance sans que les résultats
soient suffisamment significatifs. Il
est donc très probable que, dans la
vraie vie, le fruit aux cinq saveurs
soit totalement compatible avec la
majorité des médicaments.
Par ailleurs, le schizandre diminue
l’action de la warfarine (coumadine),
un médicament anticoagulant très
utilisé en cas de maladies cardiovas‑
culaires. Si vous prenez un traitement
avec cette molécule, il serait souhai‑
table d’éviter d’utiliser le fruit aux
cinq saveurs ou bien augmenter la
posologie de votre médicament sous
strict contrôle médical.
Enfin, le schizandre semble aug‑
menter l’absorption du tacrolimus
(i.e. fujimycine), un immunosup‑
presseur utilisé principalement en
transplantation d’organes et en
dermatologie. Du coup, cela aug‑
mente les effets thérapeutiques et
secondaires des spécialités Prograf,
Advagraf et Protopic.
Vous pourriez être tenté de vous dire
que ce remède possède trop d’inte‑
ractions avec les molécules de Big
Pharma ! En ce qui me concerne,
je pense simplement que cela dé‑
montre sa puissance thérapeutique.
Cela étant dit, les nombreuses re‑
cherches russes sur le schizandre
et l’expérience clinique de près de
21
De l’Oural à la mer de Chine, il traite les reins, le foie, la toux…
2000 ans en Chine prouvent que cet
« aliment-médicament » ne provoque
pas d’effets secondaires, avec une
posologie normale (voir-ci-dessus),
et il est très bien toléré.
Les Russes,
aussi adeptes du
schizandre de Chine
Ce sont les Russes, sous l’ère so‑
viétique entre 1940 et 1960, qui
commencèrent les recherches autour
de ce fruit. Tout simplement parce
qu’il appartient aussi à la médecine
traditionnelle russe. En effet, un
peuple de la partie la plus orientale de
l’ex-URSS, proche de l’Asie donc (!),
utilisait traditionnellement ce fruit,
nommé Limonnik, pour combattre la
faim, la soif et la fatigue des chasseurs
ainsi que pour augmenter leur acuité
visuelle. En Russie, on le considère
depuis bien longtemps comme un
grand tonique qui réduit l’appétit,
qui lutte contre la fatigue et le vieil‑
lissement, qui augmente la vitalité
et qui favorise les facultés mentales.
Ces recherches qui commencèrent
dans les années 1940 démontrèrent
que le schizandre de Chine avait de
nombreux atouts : remède adaptogène
permettant de mieux gérer le stress,
d’augmenter les capacités physiques
du corps et l’endurance, stimulation
des capacités intellectuelles, effet
hypotenseur, anti-inflammatoire, an‑
tioxydant, antitumoral. Rien que ça !
On sait aujourd’hui que c’est
également un vasodilatateur, un car‑
diotonique et que c’est un régulateur
de la tension artérielle. Il augmente
celle qui est trop basse et diminue celle
qui est trop haute. En Russie, depuis
plus de quarante ans, le schizandre est
considéré comme un médicament à
part entière et appartient à la médecine
russe « moderne ».
Sources :
Traité de phytothérapie chinoise. Éditions Vitalis. Philippe Sionneau.
Pharmacology of Schisandra chinensis Bail.: An overview of Russian research and uses in medicine. Alexander Panossian, Georg Wikman. Journal of Ethnopharmaco‑
logy 118 (2008) 183–212.
Current knowledge of Schisandra chinensis (Turcz.) Baill. (Chinese magnolia vine) as a medicinal plant species: a review on the bioactive components, pharmacological
properties, analytical and biotechnological studies. Agnieszka Szopa . Radosław Ekiert . Halina Ekiert. Phytochem Rev (2017) 16:195–218
22
Gardez-vous Utilisation et posologie
contemporaine
des crises de foie Dans un usage plus moderne, on
D’autres recherches plus récentes soigne l’hépatite avec des extraits
ont montré l’efficacité notable du de schizandre de Chine avec un
Wǔ Wèi  Zǐ (Fructus Schisandrae apport standardisé de 20 mg de li‑
Chinensis) pour traiter le foie. Il
est hépato-protecteur contre di‑
gnane par jour. Pour augmenter les
performances physiques ou intellec‑
verses substances chimiques ou tuelles, on suggère 1 à 2 g d’extrait de
médicaments. Il tend par ailleurs à schizandre (l’idéal étant d’absorber
régulariser GGT et transaminases environ 20 mg de lignes quotidien‑
(enzymes présentes en grande quan‑ nement) ou encore 2 à 6 g de poudre
tité dans le foie). C’est un remède brute, par jour.
clé de l’hépatite chronique d’origine
virale ou médicamenteuse.
Un traitement de cette maladie Où trouver le
est la décoction de Wǔ  Wèi  Zǐ schizandre de Chine ?
五味子 (Fructus Schisandrae
Chinensis) combiné à Líng Zhī 灵 Pour une plus grande rentabili‑
芝(Ganoderma Lucidum), Dán Shēn té et une sécurité maximale, je
vous encourage à consulter un
丹参 (Radix Salviae Miltiorrhizae),
praticien de médecine chinoise
Chái Hú 柴胡 (Radix Bupleuri).
qui saura adapter la posologie
Prendre 10 g de chaque et faire une de Wǔ Wèi Zǐ 五味子 (Fructus
décoction de 20 minutes à feu doux. Schisandrae Chinensis) à vos
Prendre la décoction 30  minutes besoins.
après les repas, pendant 3 mois. Faire Je recommande particuliè‑
une fenêtre thérapeutique d’une se‑ rement deux laboratoires
maine entre chaque mois. Ce sont spécialisés en substances mé‑
des polyphénols nommés lignanes, dicinales chinoises :
contenus dans le fruit, qui proté‑ Sinolux
geraient le foie et favoriseraient la BP 27 – L-8401 Steinfort
régénération des cellules hépatiques, Luxembourg
notamment en cas d’intoxication ou Email : contact@sinolux.lu
d’alcoolisme. Web : www.sinolux.lu
Une étude faite en Chine en 2010 Tél. : 00352 39 87 98
semble même souligner que cette Planeta Verd
substance médicinale protégerait BP 32 – AD400 La Massana
le foie en cas de transplantation Principat D’Andorra
hépatique. Parmi les lignanes, il y Email : planetaverd@plane‑
a la schisandrine, le composant le taverd.ad
plus actif. Il a démontré également Web : www.planetaverd.ad
un fort pouvoir antioxydant. En fait, Tél. : 00376 737 135
il protège les tissus contre le stress
oxydatif en augmentant la fonction
antioxydante du glutathion.
Philippe Sionneau
Il existe une pléthore de recherches
récentes qui démontrent l’activité
biologique de plusieurs lignanes.
 Êtes-vous déjà malade dans votre sommeil ?

Neurosciences

Êtes-vous déjà malade

dans votre sommeil ?
Loin d’être un long fleuve tranquille, notre sommeil nous joue parfois de drôles
de tours. Il en est ainsi des rêves lucides, des paralysies du réveil ou des terreurs
nocturnes. Ces phénomènes rencontrés dans les bras de Morphée, parfois
terrifiants, en disent long sur notre état de santé. Certains pourraient même
prédire, avec dix ans d’avance, la survenue de Parkinson…

ces deux catégories, il n’y a qu’une

Dr Patrick Lemoine Médecin psychiatre,
docteur en neurosciences, Patrick Lemoine a dirigé une
équipe de 14 psychiatres à la Clinique Lyon-Lumière,
établissement français le plus en pointe sur les solutions
« corps-esprit ».
différence quantitative, pas qualita‑
tive. C’est donc juste un problème
de degré.
Chez l’enfant, ils sont d’une grande
banalité et nous concernent tous en
tant qu’anciens enfants, parents et

C
ertains diraient que le
rêve est une sorte d’expé‑
rience vécue, un concept
intime, littéraire, artistique, voire
philosophique. Mais il est aussi un
phénomène purement électrique ou
physiologique – le sommeil para‑
doxal (ou REM des Anglo-Saxons)
– au cours duquel se déroulent princi‑
palement les rêves. Dans cette phase
de sommeil, il n’est pas rare que se
produisent des anomalies qui nous
en font voir de toutes les couleurs…
et qui donnent du fil à retordre aux
experts en neurosciences !
Il convient d’abord de se rappe‑
ler que le sommeil paradoxal est
un des stades de sommeil au cours
duquel nous sommes très profon‑
dément endormis alors que notre
cerveau carbure à fond, comme
en témoignent les EEG (électro‑
encéphalogramme), et qu’à ce mo‑
ment, bien qu’en érection (garçons
comme filles au niveau du clitoris),
nous sommes totalement paralysés
et comme sourds et aveugles. Il est
donc très difficile de se réveiller à
ce moment-là.
Cauchemarder
pour se protéger
du danger
Parmi les maladies du rêve, je citerai
en premier les plus fréquentes et, il
faut bien le dire, les plus banales,
à savoir les mauvais rêves et en
particulier les cauchemars. Entre
même grands-parents ! C’est en gé‑
néral dans les suites d’un événement
traumatique, mineur chez l’enfant,
majeur chez l’adulte, que l’on se
met à produire des cauchemars ;
cela sert à tenter de digérer ledit
traumatisme mais aussi à produire
du sommeil sentinelle pour se pré‑
munir du danger réel ou imaginaire.
Une lecture, un film, une dispute
avec un autre enfant, une séparation
en cours des parents, le chômage,
un déménagement, que sais-je !,
peuvent avoir pour conséquence ce
genre d’imagerie nocturne plus ou
moins terrifiante.
La technique de soulagement la plus
utilisée est le scénario de bonne
fin : si l’enfant sait écrire, on lui
demande de rédiger une happy end
à la Walt Disney, sinon, il dessine,

23
Êtes-vous déjà malade dans votre sommeil ?
voire il raconte avec ses mots une fin
heureuse : « Le loup entre dans ma
chambre, veut me manger, mais un
chasseur arrive, le tue et je m’aper‑
çois que c’est ma maman ou mon
papa. » Au bout de quelques nuits,
le mini traumatisme est digéré et tout
rentre dans l’ordre.
Chez l’adulte, le cauchemar isolé
remplit la même fonction d’assi‑
milation et est donc très utile pour
surmonter les petits traumatismes ou
contrariétés de la vie. En revanche,
si le mauvais rêve se répète, cela
signifie qu’il n’arrive pas à remplir
sa fonction. Si le cauchemar revient,
c’est que le processus naturel de
traitement de l’information ne fonc‑
tionne pas et c’est tout le système
qui risque de se mettre en boucle,
voire de disjoncter sous forme de
burnout ou de dépression. Que faire
dans ce cas ?
Ces signes-
diagnostics qui
obligent à se soigner
Tout d’abord, il est important de
rechercher d’éventuels signes asso‑
ciés, réminiscences ou flash-backs :
une scène comparable au cauchemar
s’impose de manière quasi hallucina‑
toire dans les moments d’inactivité.
Des états dissociatifs extrêmement
pénibles avec l’impression de sortir
de son corps, de s’observer de l’ex‑
térieur, de n’être plus soi-même, de
devenir fou, de mourir. En cours de
dissociation, il est possible de se re‑
trouver par terre, soit inerte, soit avec
des convulsions ou de fuir à toutes
jambes, voire de devenir agressif ou
vouloir sauter par la fenêtre.
Si un ou plusieurs de ces signes sont
présents, il faut alors absolument
chercher le traumatisme à l’origine
de tous ces troubles. Il est parfois,
souvent même, enfoui et complète‑
ment oublié. Si c’est le cas, seules
l’hypnose médicale ou l’EMDR,
dont j’ai déjà parlé dans la revue,
24
Quand les cauchemars se répètent chez l’adulte, une psychothérapie est indispensable pour
trouver le traumatisme passé
pourront permettre une fouille quasi
archéologique des profondeurs de
soi et exhumer ce qui s’est passé
dans l’enfance, soit un viol, soit
un inceste, soit une violence. Si le
souvenir est retrouvé, il est impor‑
tant alors de faire comme pour le
cauchemar des enfants, c’est-à-dire
rédiger un scénario de bonne fin.
Ce travail s’avère souvent difficile
car le fait d’évoquer précisément
le traumatisme peut déclencher pa‑
nique et/ou dissociation. De toute
manière, une psychothérapie avec un
psychologue ou un psychiatre est in‑
dispensable en essayant d’éviter les
médicaments psychotropes qui, dans
ce type d’indication, sont inutiles et
même toxiques. Il est possible aussi
de faire appel au rêve lucide.
Le rêve lucide :
revivre son
traumatisme… pour
en modifier l’issue
C’est un personnage tout à fait
exceptionnel, le sieur Harvey de
Saint-Denis, professeur de chinois
et de tartaro-mandchou au Collège
de France, qui a décrit en premier,
en 1867, cet étrange état modifié de
conscience.
Au passage, il est difficile d’ima‑
giner qu’avec de telles spécialités
il n’ait pas été, sinon initié, tout
au moins informé des pratiques
chamaniques et donc de la transe
dont je pense qu’elle est le pendant
éveillé du rêve lucide en sommeil.
Toujours est-il qu’il est le pre‑
mier à avoir signalé l’existence du
rêve lucide, cet état curieux pour
ne pas dire bizarre, ce moment
où « lorsque le dormeur rêve, il
est conscient qu’il est en train de
rêver ». Selon les études, cette ca‑
pacité concernerait environ 5 % de
la population générale. Selon moi,
elle concerne 100 % des personnes
qui ont vécu dans leur enfance un
traumatisme grave et qui ont des
dissociations. En effet, tous les
patients en état de stress post-trau‑
matique que j’ai suivis et qui ont
des crises de dissociation me l’ont
décrit. Chose plus étrange encore,
Harvey de Saint-Denis se disait
capable de diriger ses rêves, ce qui
est encore plus rare, même si cer‑
tains de mes patients m’ont affirmé
qu’ils pouvaient parfois modifier
consciemment le déroulement de
leurs scénarios oniriques.
Il se trouve que la majorité d’entre
eux ont également vécu des expé‑
riences de mort imminente (Near
Death Experience : NDE) et que
ceux qui disent ne pas l’avoir vécu,
décrivent leur expérience trauma‑
tique comme tellement terrifiante
que l’on peut se demander, au fond,
si ces traumatismes extrêmes ne
sont pas des équivalents de NDE,
puisque le traumatisme correspond
à une effraction corporelle et/ou
psychique, une effraction mortifère.
Beaucoup ont cru mourir quand

ils ont été violés, torturés, « inces‑
tués » et souvent, au moment des
faits, ils ont dissocié, devenant
inertes, sortant de leur corps et
assistant de plus ou moins loin à
l’horreur… presque aussitôt oubliée.
En fait, pas totalement et pas dé‑
finitivement. Certain(e)s, même,
ont vécu à ce moment un orgasme,
ce qui les culpabilise beaucoup (à
tort) et qui représente encore un
état modifié de conscience. En tout
cas, pour moi, il existe un lien très
fort entre NDE, rêves lucides et
dissociations…
Il est probable que si la nature, dans
sa grande sagesse, a prévu que les
personnes gravement traumatisées
aient des rêves lucides, c’est que
ce phénomène a une finalité. Je
demande à mes patient(e)s de pro‑
céder en plusieurs temps, ce qui peut
prendre plusieurs années :
●● Repérer leurs rêves lucides et, au
moment de s’endormir, les cultiver
en se conditionnant à en avoir.
●● Prendre le contrôle de leurs rêves
en apprenant à les diriger à leur guise.
J’avoue être très envieux car ce doit
être fabuleux de pouvoir se projeter
chaque nuit – et gratuitement – un
film fantastique et en 3D, voire en
4D si l’on se souvient que, lorsqu’on
rêve, on peut faire appel à tous ses
sens.
●● Rédiger le scénario de bonne fin
du traumatisme ; c’est dur mais c’est
indispensable.
●● Une fois que ce processus est bien
maîtrisé, comme si l’on avait réussi
son brevet de pilote des rêves, se
conditionner à rêver du traumatisme ;
c’est souvent source d’angoisse et
beaucoup rechignent et s’abstiennent
pendant des mois. Pourtant c’est un
passage obligatoire.
●● Enfin, lors du rêve lucide du
traumatisme, l’enchaîner avec ledit
scénario de bonne fin, ce qui, pour
les quelques personnes que je suis et
qui y sont parvenues, leur permet de
progresser énormément.
Quand le sommeil
paradoxal présuppose
la maladie
Il s’agit là d’un symptôme, mal‑
heureusement souvent de mauvais
augure pour les médecins. Il concerne
le plus souvent des hommes relative‑
ment âgés. Dans ce cas, les choses
deviennent difficiles car ce phé‑
nomène est souvent le signe d’une
affection grave comme une maladie
de Parkinson à venir dans les cinq
ou dix ans ou d’une autre forme de
dégénérescence du système nerveux
central, voire un cancer du cerveau…
Dans ce cas, les caractéristiques du
rêve partent en morceaux ! C’est la
paralysie qui manque et le patient
agit pendant son rêve. Une vidéo a
beaucoup tourné sur les réseaux so‑
ciaux des spécialistes du sommeil du
monde entier. Il s’agit d’un policier
en retraite de Los Angeles qui rêve
toutes les nuits qu’il est en train d’ar‑
rêter un malfrat et de le menotter…
sauf que c’est sa femme qui tient le
rôle du malfrat et se retrouve com‑
plètement immobilisée et à moitié
étranglée.
Pas grand-chose à dire de plus sur cette
maladie à la fois triste et burlesque, si
ce n’est qu’elle concerne surtout les
hommes et que leurs comportements
sont en général violents, alors que
dans les rares cas où elle touche les
femmes, pas de violence, que de la
douceur et de la gentillesse. Et là,
on aura du mal à me faire croire que
les différences hommes/femmes sont
purement culturelles. Ou alors c’est
que ça remonte très loin, à l’époque
où les mâles devaient défendre le
clan alors que les femmes devaient
materner les petits ! Mais je ne suis
pas certain que les paléoanthropo‑
logues soient totalement en accord
avec cette idée imprégnée de sexisme
contemporain. Selon eux, les femmes
chassaient et guerroyaient tout autant
que les hommes. Il suffit aussi de
penser aux amazones de l’Antiquité
grecque. Bref, si votre mari se met
Êtes-vous déjà malade dans votre sommeil ?
à vous étrangler, vous saute dessus
alors que vous avez l’impression
qu’il n’est pas conscient et si, après
avoir réussi à le réveiller, il vous
raconte qu’il était en train de rêver,
il faut vraiment en parler à votre
médecin qui l’enverra consulter un
neurologue.
La narcolepsie-
cataplexie :
une maladie
atypique très difficile
à diagnostiquer
Un nom bien barbare pour une ma‑
ladie bien étrange ! Elle concerne
donc, pour l’essentiel, le sommeil
paradoxal et provoque, entre autres,
de nombreux phénomènes autour
du rêve. Cette maladie est tellement
atypique qu’elle piège les médecins ;
il faut en moyenne treize ans entre
le premier symptôme et le diagnostic
correct et souvent, malheureuse‑
ment, elle est prise pour une hystérie
ou même une schizophrénie alors
qu’il s’agit d’une maladie génétique,
dégénérative et neurologique… et en
aucun cas psychiatrique !
Elle ne concerne qu’un individu sur
2800 en population générale avec des
différences selon les pays. Les signes
sont pourtant caractéristiques… à
condition d’y penser :
●● Narcolepsie : les attaques de
sommeil sont inopinées, incontrô‑
lables, succèdent à une lutte opiniâtre
contre la somnolence. Elles peuvent
durer trois minutes comme deux
heures et, au réveil, le sujet est en
pleine forme pour quelques heures
avant la prochaine période de som‑
nolence. Elles peuvent évidemment
s’avérer dangereuses quand elles
se produisent au volant ou au bord
d’une falaise.
●● Cataplexie : cette paralysie molle
est toujours déclenchée par une émo‑
tion : généralement le rire, mais cela
25
Êtes-vous déjà malade dans votre sommeil ?
peut être les pleurs, la surprise, la
colère, n’importe quelle émotion
mais presque toujours la même chez
le même sujet.
Par exemple un professeur rendu
furieux par un chahut et qui va tom‑
ber devant la classe ravie ! Comme
ce genre de symptôme prête à rire,
ceux qui en souffrent les cachent
pour s’éviter le ridicule et, surtout,
se protègent contre toute émotion,
d’où cette apparence froide, distante,
déconnectée du réel.
La cataplexie peut être partielle :
au lieu d’être totalement paralysée
pendant quelques instants, la per‑
sonne n’a que quelques muscles
concernés : « bouche bée », « les bras
m’en sont tombés », « les jambes
coupées » sont des expressions cou‑
rantes qui décrivent parfaitement la
cataplexie, laquelle est normale chez
les petits enfants et chez certains
animaux menacés de mort comme
les coccinelles, les cloportes ou les
orvets par exemple. Aucune autre
maladie ne provoque ce genre de
symptômes.
●● Les hallucinations hypnago-
giques : lorsque la nuit tombe et que
la somnolence arrive, des visions
incroyables et souvent terrifiantes
surviennent : des chauve-souris ou
un crocodile qui s’installe tous les
soirs dans le lit de cette dame de
50 ans. Elle peut toucher ses écailles
rugueuses et sentir son haleine de
poisson pourri. « J’ai beau savoir que
ce n’est pas vrai, qu’il n’existe que
dans mon imagination, cela n’em‑
pêche que c’est un compagnon de lit
plutôt flippant ! ». Ces hallucinations
Les hallucinations montrent que
l’imagination prend trop le dessus sur la
réalité du patient
26
Phénomènes étranges mais non paradoxaux
Plusieurs autres phénomènes
étranges peuvent se produire
durant le sommeil mais ils ne
concernent pas le sommeil
paradoxal :
•• Le somnambulisme : ces cu‑
rieuses déambulations nocturnes
qui affectent essentiellement les
enfants et qui n’auraient aucune
importance s’ils ne les exposaient
à de graves accidents comme pas‑
ser par la fenêtre. Si l’on réveille
un sujet en cours d’épisode, ce qui
est déconseillé car pouvant entraî‑
ner des réactions d’effroi, il n’aura
rien à raconter, son esprit est vide
car, en effet, il est en sommeil lent
profond, au cours duquel il n’y a
pour ainsi dire aucune imagerie
nocturne.
•• La terreur nocturne : l’enfant
hurle, c’est la première partie de la
nuit, il est très difficile à réveiller,
il transpire. Là encore il n’a rien
à dire et le lendemain il a tout
oublié. Comme le somnambu‑
lisme, cela n’a rien à voir avec le
sommeil paradoxal : on est dans
sont appelées hypnopompiques
quand elles se produisent au ré‑
veil. Dans ce dernier cas elles sont
typiques.
●● Les paralysies de réveil : au
matin ou après une sieste, la personne
est complètement paralysée, ne peut
plus bouger ni pieds ni poings. Peu
agréable comme sensation. De plus,
comme la respiration volontaire est
également touchée, il s’ensuit une
(fausse) impression d’étouffement.
Dans ce cas, ne pas paniquer. C’est
désagréable mais pas grave. Il ne
faut pas chercher à lutter mais sim‑
plement se concentrer sur son petit
doigt et dès qu’on arrive à le faire
bouger, c’est gagné ! De toute ma‑
nière, ce genre de désagrément ne
dure jamais plus de quelques minutes
et n’a jamais tué personne !
le sommeil lent profond. Ces deux
pathologies sont essentiellement
neurologiques et plutôt liées au
développement du cerveau.
•• La somniloquie : il s’agit là
d’une manifestation très banale
et, il faut bien le dire, plutôt amu‑
sante… Elle se produit le plus
souvent chez l’enfant et l’adulte
jeune et peut se limiter à quelques
mots plus ou moins bredouillés.
Mais elle peut aller jusqu’à des
phrases, voire à des dialogues
(éventuellement indiscrets) avec
le voisin de lit. Elle se produit sou‑
vent, mais pas toujours, en début
de nuit (dans ce cas la personne
bavarde mais n’est pas totalement
endormie (stade 1)) ; elle peut
aussi survenir pratiquement dans
n’importe quel stade de sommeil.
Si la personne parle juste avant le
réveil : là, c’est vrai, le sommeil
paradoxal est de plus en plus pré‑
sent en fin de nuit et la personne
peut alors parler de son rêve. En
tout cas, pas de panique, la som‑
niloquie n’est pas vraiment une
maladie, c’est plutôt une curiosité.
●● Les conduites automatiques : le
sujet part en balade, prend sa voiture,
le train, son vélo… se retrouve à
quelques kilomètres et se demande
où il est !
Cette maladie du rêve est assez
invalidante, due à la destruction
d’un petit groupe de neurones, mais
heureusement, elle n’a pas d’autres
complications que la somnolence et
les chutes.
Si ces phénomènes sont effrayants,
ils restent une porte semi-ouverte sur
les tréfonds de notre âme. Ils nous
invitent à explorer les profondeurs
mystérieuses de cet organe complexe
qu’est notre cerveau… même s’il
faut parfois des dizaines d’années
pour les comprendre et les analyser.
Dr Patrick Lemoine
 « Régime esquimau », le secret le mieux gardé contre le cancer 

Dans le cabinet du naturopathe

« Régime esquimau », le secret

le mieux gardé contre le cancer 
Les cellules saines se nourrissent de graisses et les cellules cancéreuses
s’entretiennent en consommant du « sucre ». À partir de là, quoi de plus logique
« qu’affamer » le cancer en le privant de son jus nourricier ? C’est ce que
propose le régime cétogène, un régime à la mode pourtant utilisé pendant plus
de cent ans, notamment contre les troubles épileptiques.

ennemies de notre santé, mais bel et

Christian Brun Naturopathe, Christian Brun
enseigne la naturopathie dans la plus prestigieuse
école de formation en France (le CENATHO-Paris).
bien les « sucres ». Et des dizaines
d’études le confirment. En réalité, les
graisses à fuir ce sont les gras « cis
- trans » – ceux que l’on retrouve
dans les produits industriels ainsi que

L
es livres sur le régime cétogène
fleurissent dans les librairies.
Vendu comme un protocole
miracle, il paraît pourtant aussi sur‑
prenant qu’illogique…
Le principe de base du régime cé‑
togène, c’est de limiter les aliments
glucidiques tels que les fruits mais
aussi les céréales et les féculents
tout en privilégiant les graisses. Non
Mauvaise grippe ou nouveau régime ?
Il est bon de savoir que, bien
souvent, au début de cette modifi‑
cation alimentaire, certains signes
semblables à la grippe peuvent
apparaître. Fatigue, toux, nez qui
seulement ce principe n’est pas facile
à mettre en œuvre dans notre société
« hyper sucrée » mais il peut aussi,
s’il est mal orchestré, être lourd de
conséquences pour l’organisme.
Dans les faits, cette alimentation
ancestrale est pratiquée par de nom‑
breux peuples à travers le monde : les
Massaï ou les Inuits ont bien compris
que ce ne sont pas les graisses les
coule, maux de tête… ces symp‑
tômes peuvent durer un à deux
jours. Il s’agit d’une crise curative
qui est en soi une réaction posi‑
tive : c’est le grand nettoyage !
dans les plats cuisinés et certaines
pâtisseries.
Où va tout
ce sucre que l’on
consomme ?
L’objectif du régime cétogène est de
diminuer nos réserves en « substrat
énergétique », c’est-à-dire en glyco‑
gène (forme de stockage du glucose
au niveau du foie) afin de produire des
éléments intermédiaires : les corps
cétoniques sous forme d’acétoa‑
cétate bêta-hydroxybutyrate. La
fonction des corps cétoniques est de
répondre aux besoins du corps en cas
de demande exceptionnelle d’éner‑
gie, comme dans le jeûne ou au cours
de l’exercice physique intense1.

1. In : Saudubray JM. – Maladies métaboliques. Paris:Doin, 1991 ; pp. 29-40

27
« Régime esquimau », le secret le mieux gardé contre le cancer
Quand nous ingurgitons des aliments
glucidiques, ceux-ci sont digérés par
les différents sucs digestifs secrétés
par nos organes digestifs.
La digestion chimique des glucides
commence dans la bouche avec une
enzyme, nommée ptyaline salivaire
ou amylase, qui transforme les
amidons en maltose. Puis le cata‑
bolisme digestif passe dans un tube
transitoire, l’oesophage, entre la
bouche et l’estomac fermé en haut
par le cardia (près du cœur) et en
bas par le pylore. L’estomac n’est
pas impliqué dans la digestion des
glucides puisque le milieu stomacal
a un pH acide contraire à la digestion
des glucides.
Les aliments « sucrés » arrivent
ainsi dans le duodénum, première
partie de l’intestin grêle, où les sucs
pancréatiques (les « sucrases ») vont
transformer les sucres complexes en
éléments simples et unitaires. À ce
niveau, le résultat du catabolisme
des glucides aboutit à un « sucre »
élémentaire : le glucose. C’est le seul
élément absorbable et assimilable
par nos cellules intestinales.
Ce glucose emprunte le circuit san‑
guin via la veine porte pour transiter
de l’intestin vers le foie. Le foie
va alors l’utiliser pour ses propres
besoins énergétiques ou le stocker
sous forme de glycogène. Et quand
il y en a de trop, le foie se transforme
en « foie gras » ou stéatose.
Dissolvant, l’odeur caractéristique du jeûne  le digérer – il devient pyruvate dans
En cas d’hypoglycémie, l’orga‑
nisme va tenter de transformer les
cellules graisseuses en glucose.
Cette transformation chimique
entraîne la production d’acétone
par le foie. L’acétone se répand en‑
suite dans les urines (acétonurie)
et le sang (acétonémie). C’est la
raison pour laquelle les personnes
observant un jeûne strict dégagent
parfois une odeur de dissolvant.
28
En fonction des demandes d’énergie
de notre organisme, le foie libèrera
ce glycogène (qui sera transformé en
glucose par l’insuline). Ce glucose
pénétrera dans nos cellules grâce à
l’insuline, hormone pancréatique,
pour fabriquer l’ATP, source d’éner‑
gie indispensable à notre organisme.
Le « sucre » est donc une source
d’énergie indispensable… Que se
passe-t-il alors si je supprime les
glucides de mon alimentation ?
Evitez les sucres et graisses trans
des viennoiseries, pâtisseries,
plats préparés ou produits industriels
Attention au cerveau
en overdose 
Si l’on supprime les glucides, l’or‑
ganisme doit nécessairement trouver
une autre source d’énergie. Dans le
cas du régime cétogène, ce sont les
lipides. L’organisme va puiser dans
ses réserves de graisses pour assurer
ses besoins en énergie.
Si certains jeûneurs (jeûnes pro‑
longés) parviennent à échapper
à cette odeur, c’est simplement
parce qu’ils boivent de l’eau
sucrée, des jus de fruits ou de
légumes crus qui empêchent la
formation de corps cétoniques et
ses conséquences sur le cerveau.
Ce n’est donc plus un jeûne mais
une monodiète à l’eau sucrée ou
aux jus crus.
Mais, il y a un hic : pour transformer
les graisses en glucoses puis en ATP,
le corps a besoin d’un catalyseur…
et ce catalyseur, c’est le glucose !
Ainsi, si j’ai encore suffisamment de
réserves de glucose dans mon foie
ou dans mes muscles, mes graisses
seront utilisées et transformées en
source d’énergie. Mais si je viens à
manquer totalement de réserve de
glucoses, comme dans le cas d’un
jeûne prolongé, mon corps va ten‑
ter de mobiliser mes graisses sans
que le processus de catabolisme
n’aboutisse. Et cette tentative s’inter‑
rompra en une phase intermédiaire :
la formation de corps cétoniques
sous forme d’acétoacétate bêta‑
hydroxybutyrate. Or ces corps céto‑
niques sont des poisons, notamment
pour notre cerveau ! Quand il y en a
trop, le corps procède à une homéos‑
tasie pour éviter une catastrophe
et provoquera ce que l’on nomme
le coma cétonique, c’est-à-dire un
coma diabétique.
Un régime miracle
contre le cancer ?
C’est en reconsidérant les travaux
d’Otto Warburg (1883-1970), prix
Nobel de Médecine en 1931, que
le régime cétogène a été remis au
goût du jour. Il a également été sou‑
tenu par la théorie du Dr Laurent
Schwartz.
Selon le Dr Laurent Schwartz, la cel‑
lule capte le glucose et commence à
le cytoplasme – puis le brûle au sein
des mitochondries avec de l’oxy‑
gène, vitamines, oligo-éléments et
enzymes pour donner de l’ATP. Si
la cellule fonctionne correctement,
elle brûle le carburant (glucose)
et les déchets du métabolisme et
ne se divise pas anarchiquement.
Mais si l’organite mitochondriale
ne fonctionne pas parfaitement, la
cellule ne peut brûler le carburant
(glucose) ni les déchets qui vont

s’accumuler et seront recyclés dans
la cellule et viendront perturber le
noyau cellulaire avec son ADN et
ARN, responsable de la division
cellulaire, ce qui entraînera peut-être
une division cellulaire anarchique.
Ainsi une cellule qui aura ses mi‑
tochondries en dysfonctionnement
pour différentes raisons (notam‑
ment d’hygiène de vie) ne pourra
pas contrôler sa division qui sera
anarchique.
Le Dr Magali Walkowicz a confirmé
cette observation : la diète cétogène
diminue la croissance des cellules
cancéreuses et potentialise les effets
de la chimiothérapie sans pour autant
engendrer de fonte musculaire ni de
fatigue.
Ce régime, associé à une activité
physique régulière, est donc une des
meilleures stratégies d’accompagne‑
ment contre le cancer (en complément
des traitements médicamenteux).
Mais pour le mettre en œuvre, il faut
tout de même diviser par dix l’apport
en glucides !
Classiquement il est conseillé de
consommer :
●● 50 à 60 % de glucides ;
●● 30 à 40 % de lipides ;
●● 10 à 20 % de protides.
Dans le cadre d’un régime céto‑
gène, les doses conseillées sont les
suivantes :
●● 70 à 80 % de lipides ;
●● 20 à 25 % de protides ;
●● Et seulement 5 à 10 % de glu‑
cides, soit environ 20 à 50 g par jour
Les poissons comme le hareng, les anchois,
le saumon ou le maquereau sont une source
de lipide idéale
« Régime esquimau », le secret le mieux gardé contre le cancer
Prévenir le cancer mais aussi Parkinson
et Alzheimer
Petit rappel, les mitochondries
rejettent de l’eau et du gaz carbo‑
nique, ce qui engendre pour des
raisons enzymatiques (anhydrase
carbonique) de l’acide carbonique
au pH acide, chose que n’aime
pas la cellule cancéreuse. La dif‑
férence entre une cellule normale
et une cellule cancéreuse dépend
donc du bon fonctionnement de
(cette petite quantité de glucides
permet d’éviter la formation de corps
cétogènes avec ses conséquences
pathologiques).
5 conseils anticancer
Nous savons que le cancer, quel qu’il
soit, se nourrit de « sucre » et évolue
dans un milieu basique, il convient
donc, avec logique et bon sens, de :
1. Supprimer totalement ou par-
tiellement les aliments sucrés ou
des aliments à index glycémique
élevé qui engendrent un état fa‑
vorable aux cancers ou autres
maladies de civilisation.
2. Continuer la consommation de
fruits et légumes mais en faible
quantité pour éviter la formation
de corps cétogènes avec leurs
conséquences.
3. Augmenter de façon importante
la consommation d’aliments gras
pour favoriser la synthèse en se‑
cours d’énergie sous forme d’ATP.
4. Consommer de façon modérée des
protéines car le corps est capable
de fabriquer du glucose avec les
protéines (néo-glycogenèse).
5. Compléter son alimentation par
de l’acide alpha lipoïque.
Je me permets ici un aparté personnel
en relatant une situation qui, il y a
quelques mois, m’a rendu fou : ma
 
la mitochondrie, ce que nous rap‑
pelle le vieillissement, source
de maladies dites de civilisation
telles que cancer, Parkinson,
Alzheimer. Ceux qui pratiquent
le sport en excès sont aussi soumis
à une oxydation prématurée à la‑
quelle ils doivent impérativement
veiller.
mère, qui a déclaré un cancer de
la vessie et de l’intestin, s’est vue
proposer une alimentation, après une
lourde opération, de tripes à la mode
de Caen et d’un yaourt aux fruits
hyper sucré… Sans commentaire !
Soutenir l’organisme
lors d’un régime
cétogène
Je le répète, le régime cétogène pré‑
sente des effets secondaires non
négligeables s’il est excessif. Ces
effets peuvent aggraver certains pro‑
blèmes pathologiques, notamment
cardiovasculaires et hépatiques.
On ne peut pas non plus faire abstrac‑
tion de certains signes désagréables
tels que vertiges, maux de tête, nau‑
sées, fatigue intense, hypoglycémie,
ainsi que constipation par manque de
fibres alimentaires ou diarrhée par
excès de graisse.
On observe parfois une carence en
vitamines, minéraux, enzymes et
antioxydants.
Sans omettre la formation de kystes
ou encore de calculs hépatiques et/
ou rénaux ou des pathologies articu‑
laires car les corps cétoniques sont
des éléments acides engendrant une
déminéralisation avec formation de
cristaux.
1. À titre personnel, j’aime ajouter
des compléments alimentaires des
29
« Régime esquimau », le secret le mieux gardé contre le cancer
Laboratoires Copmed qui me pa‑
raissent innovants :
ADN Regen© Nucléotides à base de
zinc qui contribuent à la synthèse
normale de l’ADN et à protéger les
cellules contre le stress oxydatif,
ainsi qu’au fonctionnement normal
du système immunitaire, sans omettre
la L-glutamine, de l’inositol, vit B9
(métabolisme du système immunitaire
et processus de division cellulaire),
B12 (métabolisme énergétique nor‑
mal et formation des globules rouges),
vit B2 (métabolisme énergétique du
système nerveux).
3 gélules par jour à prendre avec
un verre d’eau. Attention aux su‑
jets transplantés ou sous traitements
immunosuppresseurs.
2. Resverasod© Pour lutter contre les
radicaux libres, freiner le vieillisse‑
ment cellulaire, les inflammations. À
base de SOD, N-acétyl-cystéine, vit C
et E, resvératrol, zinc, sélénium…
1 gélule par jour, à prendre de pré‑
férence avant un repas avec un verre
d’eau.
Ce régime révolutionnaire qui ex‑
clut certains aliments et qui permet
d’éviter certaines pathologies, no‑
tamment cardiovasculaires, et qui
peut permettre de perdre quelques
kilos, ne peut être suivi au long court
sans risque pour la santé en général.
Actualités
ɕɕFort ou pas, Popeye avait surtout un œil de lynx !
Quel bambin n’a jamais fait la grimace à la vue
des épinards dans son assiette ? L’incroyable
richesse de ce légume en fait pourtant un aliment
incontournable.
Une récente étude3, menée par une équipe de
recherche du Westmead Institute for Medical
Research (Australie) vient confirmer encore une
fois que les épinards font des miracles. Après une
recherche étalée sur 15 ans et une cohorte de 2000
personnes âgées de 49 ans et plus, l’équipe austra‑
lienne vient de prouver qu’une dose quotidienne
2. http://guerir-du-cancer.fr/lacide-alpha-lipoique/
3. Gopinath B et al., “Association of Dietary Nitrate Intake with the 15-Year Incidence of Age-Related Macular Degeneration”, J. Acad Nutr Diet., décembre 2018, doi:
10.1016/j.jand.2018.07.012
30
 
Il est bon de savoir qu’il existe Remarque : actuellement les gélules
une enzyme, la pyruvate déshydro‑ ne contiennent que 60 % d’hydroxy‑
génase, qui permet le passage du citrates. Dans ce cas, prendre 800 mg
pyruvate (dérivé du glucose) vers de gélules 3 fois par jour.
la mitochondrie, produisant alors
Pour conclure, je dirai qu’il faut
l’énergie indispensable à nos mé‑
toujours garder en tête ce phénomène
tabolismes. L’un des cofacteurs de
de synthèse de corps cétoniques en
cette enzyme est l’acide lipoïque.
excès, véritables poisons pour notre
Or, selon le Dr Laurent Schwartz, il
cerveau. Voilà pourquoi je conseille
existe sous une forme intraveineuse
ce régime cétogène en intermittence
(vendue en Allemagne, Autriche et
afin d’éviter l’auto-intoxication.
en Andorre, et pas en France !).
En fonction des constitutions et tem‑
Mais existe sous forme orale : soit
péraments, il est sage de pratiquer
sous forme d’acide alpha-lipoïque,
des cures afin d’éviter les crises
soit sous forme de sodium R-lipoate2.
curatives qui peuvent être source
Pour une supplémentation efficace,
de pathologies plus graves que la
on conseille 600 mg en intraveineuse
pathologie initiale.
lente pendant 3 semaines, puis en oral
(800 mg le matin et 800 mg le soir). Dans ce cas, il peut être raisonnable
de faire par exemple une cure de
La prise d’acide alphalipoïque doit
régime cétogène à l’approche du
s’accompagner de celle d’hydroxyci‑
printemps, puis en été et au début de
trate car, selon le Dr Laurent Schwartz,
l’automne. On évitera en revanche
ces molécules prises séparément sont
cette restriction alimentaire durant
peu efficaces. Il est conseillé une prise
la période froide de l’hiver.
de 500 mg matin, midi et soir, en com‑
pléments alimentaires.
Christian Brun
L’hydroxycitrate, molécule extraite
d’un fruit exotique, le Tamarier de
Malabar, Garcinia cambogia.
On peut en prendre sous forme de
compléments alimentaires (extrait
standardisé de la pelure du fruit qui
contient 60 % d’hydroxycitrates).
de 100 à 142 mg de nitrate alimentaire pouvait
réduire de 35 % environ les signes précoces de
dégénérescence maculaire liée à l’âge, pathologie
qui, à l’heure actuelle, ne se traite pas vraiment une
fois qu’elle est déclarée.
Or les épinards ont une concentration élevée en
nitrate alimentaire : 20 mg pour une portion de
100 g.
Alors, comme Popeye, mangez des épinards pour
muscler... votre vue !
 LIVRES
Hystérie vaccinale. Vaccin
Gardasil et cancer : un paradoxe
Nicole Delépine et Gérald Delépine
Fauves Éditions, octobre 2018
228 pages – 18 euros
Un livre choc, qui met en lumière les
risques des vaccinations obligatoires de
produits expérimentaux. C’est au Gar-
dasil que s’attaquent les docteurs Nicole
et Gérard Delépine, après une enquête
minutieuse sur ce vaccin aux effets indé-
sirables très graves : les études montrent
que, paradoxalement, on observe une
augmentation du risque de cancers
invasifs du col de l’utérus chez les
femmes vaccinées. Ils font le bilan
douze ans après le début
de commercialisation de
ce produit et posent la
question suivante : lais-
serons-nous le Gardasil
être le prochain scandale
sanitaire ?
Le guide des antidouleurs naturels
Yann Rougier et Marie Borrel
Editions Leduc.s, janvier 2019
240 pages – 18 euros
Migraines, rages de dents, douleurs articu-
laires, maux de dos ou de ventre, la douleur
est le lot de nombreuses personnes… quand
ce ne sont pas les douleurs graves des
maladies chroniques. Si les médicaments
peuvent être réservés aux moments d’ur-
gence, la médecine traditionnelle regorge
de produits, de techniques efficaces et
sans danger. Dans leur livre, le Dr Yann
Rougier, spécialiste en neurosciences et
en nutrition-santé et Marie Borrel, journa-
liste spécialiste des médecines naturelles,
allient ces techniques
ancestrales aux décou-
vertes les plus récentes
en neurosciences pour
proposer des solutions
innovantes et naturelles
et lutter contre tous les
types de douleur.
Vital ! Votre Bible Santé
Dr Frédéric Saldmann
Éditions Albin Michel, janvier 2019
288 pages – 19,90 euros
Le cardiologue Frédéric Saldmann
nous offre, après ses livres Le Meil-
leur médicament c’est vous ! et
Prenez votre santé en main !, un
nouveau guide de bien-être. Vital !
est un soutien au quotidien en
matière d’alimentation, de rythme
de vie, mais également d’exercices
pour relier le corps et l’esprit. Les
conseils et les recommandations
sont pratiques et faciles à mettre en
œuvre, pour des résultats optimaux.
Un beau recueil de
bonnes résolutions
accessibles à tous,
pour mieux pen-
ser et parfaire son
hygiène de vie.

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et de se détendre complètement. Au ni‑
veau émotionnel, elle crée une sensation
de confiance, de douceur, de protection.
Balasana permet de lâcher prise. Elle est
donc excellente avant de dormir, pour lutter
contre l’insomnie, favoriser le sommeil et
la détente profonde.
Se régénérer des pieds à la tête
Balasana permet d’étirer les muscles des
cuisses et ceux qui longent la colonne ver‑
tébrale. Les vertèbres elles-mêmes profitent
aussi de cet étirement. Tous les poids phy‑
siques et émotionnels que l’on porte au
quotidien se relâchent.
Cette posture est particulièrement adaptée
en cas de sciatique ou de tassement dans le
bas du dos. Elle soulage aussi les douleurs
au niveau des trapèzes, des cervicales et des
épaules. Balasana redonne de la souplesse
dans les hanches (une zone qui accumule
les toxines et les tensions générationnelles
anciennes). Les reins, siège des peurs, sont
apaisés et tout le système digestif est massé
par la posture. La détente du ventre permet
également la détente du cerveau : Balasana
lutte contre le stress, les angoisses, la fatigue
et aide à baisser l’hypertension artérielle.
Elle est recommandée en cas d’hyperacti‑
vité, de fatigue, de stress, de bipolarité ou
de burnout.
En pratique
Cette posture peut être réalisée sur le sol
mais aussi sur votre lit, avant de vous cou‑
cher. Le plus important est d’être au calme.
AGENDA - SANTÉ-CORPS-ESPRIT AVRIL 2019
Méditation guidée, en plein air
Vous aimeriez que la méditation entre dans votre
quotidien mais vous n’avez pas la discipline
de commencer seul ? Cet événement, en plein
cœur de Paris, est fait pour vous : une séance de
méditation et de pleine conscience guidée, dans
un parc, chaque semaine, d’avril à septembre !
Les intempéries ne seront pas une excuse car
les séances ont lieu par tout temps (orages ex‑
ceptés). Un rendez-vous hebdomadaire à ne pas
manquer… d’autant qu’il est gratuit !
Informations pratiques : Du 2 avril au 24 sep‑
tembre 2019, tous les mardis de 19 h à 20 h.
Jardin Yitzhak Rabin, parc de Bercy (Paris XIIe)
Inscriptions obligatoires : https://www.toutes‑
tun.com/evenement/meditation-plein-air-paris/
•• Mettez-vous à genoux et étirez le sommet
du crâne vers le ciel : respirez profondément,
en prenant le temps de visualiser votre co‑
lonne qui s’allonge vers le ciel. Ressentez
le poids de vos hanches et de vos fessiers
qui vous enracinent à la terre.
•• Enroulez délicatement le dos, vertèbre
après vertèbre, jusqu’à ce que votre ventre
soit en contact avec vos cuisses, les fessiers
sur les talons et votre tête sur le sol. Si besoin,
mettez un petit coussin sous votre front.
•• Étirez-vous quelques instants, bras vers
l’avant.
•• Relâchez les épaules et le cou, amenez
délicatement les bras de chaque côté du
corps, au sol, et les mains vers les pieds. Vous
êtes dans un cocon, sans rien d’autre à faire
que de respirer pleinement, en conscience :
sentez l’espace qui se crée dans votre dos, le
ventre qui est massé à chaque inspiration, les
tensions qui se relâchent à chaque expiration.
•• Restez plusieurs minutes dans la posture,
jusqu’à sentir un bien-être profond s’instal‑
ler. Vous êtes en contact avec vous-même,
aucune perturbation extérieure ne peut vous
impacter. Respirez avec douceur. Votre
mental se vide peu à peu.
•• Prenez votre temps pour sortir de la
posture : si vous êtes dans votre lit avant
de vous coucher, vous pouvez délicatement
rouler sur le côté et vous laisser emporter
par le sommeil. Si vous êtes au sol, rame‑
nez les mains vers les genoux et déroulez
doucement le dos, vertèbre après vertèbre,
la tête en dernier, pour vous redresser en
position assise.
Cette posture peut être pratiquée à tout
moment de la journée, dès que vous sentez
Conférence sur la santé numérique
E-santé, télémédecine ou santé connectée : autant
de nouveaux termes qui montrent que notre rap‑
port à la santé est de plus en plus connecté ! S’il
existe des bénéfices certains, la santé numérique
soulève des questions éthiques auxquelles Alain
Loute, maître de conférences à l’Université
Catholique de Lille, va s’attacher à répondre. Une
mise au point nécessaire pour appréhender avec
sérénité ces changements de pratiques.
Informations pratiques : Le 23 avril 2019
de 10 h 30 à 12 h. PointCulture Bruxelles, rue
Royale, 145, 1000 Bruxelles (BE)
Entrée : 5 euros. Réservation en ligne :
https://www.pointculture.be/reservation/
evenement/56088/seance/?reset=
le stress ou la fatigue s’installer ou que vous
avez besoin d’un moment de calme, pour
vous recentrer. Quelques minutes suffisent.
Le petit plus : avant votre posture, respirez
un peu d’huile essentielle d’orange douce
ou de mandarine, qui ramène en enfance
et favorise le sommeil. Si vous êtes avec
un/e ami/e vous pouvez lui demander de
déposer les mains sur le sacrum et de presser
légèrement vers le bas, pour détendre encore
davantage le dos.
Contre-indications
En cas de grossesse ou d’obésité, mettez
un traversin entre vos genoux, et laissez le
haut du corps, les bras et la tête se déposer
sur ce support.
Pour les personnes souffrant de problèmes
aux genoux ou aux chevilles, placez une
couverture épaisse dans le pli du genou ou
sous les chevilles, afin de créer de l’espace
dans l’articulation et d’assouplir en douceur.
En cas de pression artérielle élevée, vous
pouvez prendre régulièrement la posture
mais sans rester trop longtemps.
Emeline Díaz Roman, Yogathérapeute,
Thérapeute en Ayurveda,
Lithothérapeute et Energéticienne
Salon des Thérapies Naturelles
100 conférences gratuites rassemblées en un
week-end pour faire le plein de connaissances
sur la santé naturelle. Toutes les dimensions des
médecines complémentaires seront abordées :
plantes, thérapies par les mains, énergétique,
développement personnel, ésotérisme et ali‑
mentation ! Les 40 ateliers vous permettront
de mettre en pratique vos connaissances pour
faire de vous de vrais experts.
Informations pratiques : Le 27 et 28 avril de
10 h à 20 h. Théâtre Beausobre, av. de Vertou
2– 1110 Morges (CH)
Entrée : 15 euros. Informations sur
https://morges.salontherapiesnaturelles.ch/