Haïti en Marche, édition du 18 au 24 Septembre 2019 • Vol XXXIII • Nº 36

OURAGAN DORIAN
Immigrants haïtiens après le passage de Dorian
dans l’île de Abaco (Bahamas)
Les Haïtiens au Bahamas,
hier et aujourd’hui ...
PORT-AU-PRINCE, 10 Septembre – Le premier son pays quand bien même ces derniers vivent dans la partie
ministre bahamien Hubert Minnis se montrant presque plus qui a la plus cruellement été frappée par l’ouragan Dorian.
pressé de profiter de la catastrophe pour se débarrasser des Entretemps il a donné l’ordre de stopper temporairement la
plusieurs milliers de sans papiers haïtiens qui résident dans
(HAITIENS-BAHAMAS / p. 8)

POLITIQUE HAITI-GANGSTERISME
Gare à la presse On est tous des kidnappés
pourrie ! en sursis
PORT-AU-PRINCE, 15 Septembre – La presse haïtienne P O RT- A U -
joue un rôle qui n’est pas le sien : celui d’avoir le dernier mot sur tout, PRINCE, 13 Septembre
y compris les questions qui relèvent de la justice et de l’ordre public. – Il ressort d’un rapport
On comprend que dans une démocratie incomplète comme de la Police judiciaire
(DCPJ, Police nationale
(PRESSE / p. 6)
d’Haïti (25 juillet 2019),
que des gangsters se

USA-HAITI déguisent en policiers

pour commettre leurs
forfaits.

Trump Nous lisons :

14 mars 2019, lors de
l’enlèvement de Jean

le versatile Neel Michel, ‘alors qu’il

revenait de son entreprise
… sise à Gressier, à bord

déblaie de son véhicule Daihatsu

Terios, de couleur blanche,

le terrain pour
un véhicule de marque
Nissan, type Pathfinder
de couleur rouge, occupé

sa réélection
par des hommes cagoulés
dont certains vêtus d’un
uniforme apparenté à
PORT-AU-PRINCE, 11 Septembre – Le président Donald celui de la BOID, a croisé
Trump est bien décidé à renouveler son mandat en 2020. sa route.
Dame suivie de son chauffeur déambulant dans les rues en quête de carburant
Aux Etats-Unis les deux indicateurs les plus importants dans (GANGS / p. 4)
ce domaine sont : la situation économique et l’influence américaine

CRIMINALITE : L’affaire
dans le monde. (TRUMP / p. 7)

Garcia Delva-Arnel Joseph

Centaines de milliers de
dollars en rançon et 1 mort !
JACMEL,
14 Septembre 2019 –
L’actualité est revenue sur
Débat des candidats Démocrates :
le sénateur Garcia Delva
Sanders, Biden et Elizabeth Warren alors que celui-ci tente
de récupérer son fauteuil

Crise carburant de vice-questeur au Sénat

de la République mais
que circule également sur

Nouvelle l’internet un rapport de la

Direction centrale de la
police judiciaire (DCPJ,

journée tendue, Police Nationale d’Haïti-

PNH) qui apporte un
meilleur éclairage sur ses

l’école paralysée relations avec le chef de

gang en détention Arnel
Joseph.
HPN - Barricades de pneus enflammés, rues avec des Cela se présente
montagnes d’immondices et quasi-vides, absence presque totale du ainsi point par point :
petit commerce, rideaux de fer descendus des maisons de commerce, . Alors que les
(CARBURANT / p. 2) (CRIMINALITE / p. 5) Le Sénateur Garcia Delva

Page 2 EN PLUS...
On peut encore
sauver la nature !
(2e partie)
L’Amazonie est en danger. Partout les forêts meurent. Mais des scientifiques
optimistes estiment que c’est réversible. À part les programmes étatiques pour la
défense de l’environnement et du climat, il existe beaucoup initiatives qu’une équipe
de journalistes (1) a répertoriées. L’espoir est-il donc permis ?
Réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts
(2008), les objectifs d’Aichi (2010), Bonn challenge (2011), des initiatives transnationales
comme celles-ci sont nombreuses. Il en est de même au niveau local. Ce qui finalement
manque, c’est moins les fonds que la volonté politique de les mettre en œuvre.
Prenons le cas de l’Amazonie qui est aujourd’hui au centre des débats. Selon
l’Américain Philipp Fearnside qui y vit depuis 1978 et qui travaille à l’Institut national
de recherche d’Amazonie (Inpa), le président brésilien Jair Bolsonaro ne croit pas que le
changement climatique soit consécutif aux activités de l’homme. Il ne donne pas d’argent
pour la recherche mais plutôt encourage les cultivateurs à exploiter cette immense
forêt. Spécialiste mondialement reconnu pour les questions climatiques dans la région
amazonienne, Fearnside sait de quoi il parle. Dans le cas brésilien, on voit bien où le bât
blesse.
Le deuxième personnage cité dans ce reportage-fleuve est Klaus Borger, militant
écologiste allemand qui gère depuis 25 ans 143 hectares de jeunes forêts. Celui-ci peut
être utile pour avoir créé un écosystème capable de résister au changement climatique. Il
estime que la déforestation dans son pays est due à une mauvaise exploitation forestière.
La solution est, selon lui, de laisser à la nature son autonomie. Il s’agit de reconstruire une
forêt axée sur et par la nature. Il indique que 17 à 20 tonnes de CO2 par an et par hectare
peuvent être absorbés de façon permanente par une forêt mixte. « Nous travaillons à 90
% avec les intentions de la nature », explique le responsable des forets. Il laisse la forêt
agir d’elle-même autant que possible. Les arbres appropriés au site poussent presque
tout seuls. Des mesures qui, selon lui, ne coûtent pas cher. Pour sauver le climat, il faut
une forêt quasi naturelle et durable, alliant protection du climat, écologie et efficacité
économique. D’autres écologistes soutiennent aussi qu’une forêt « vaste », « diversifiée »
et « naturelle » est la condition sine qua non pour obtenir des effets positifs sur le bilan
hydrique, la température et le climat.
Ces experts expliquent que la quantité de carbone la plus importante s’accumule
(CLIMAT / p. 14)
Similitudes
et différences entre
le Mexique et Haïti
Réactions et réflexions après la lecture du livre :
«Ciudadania intermitente.  Hasta cuando?» de Laura Sarvide Álvarez Icaza
Le livre, présenté sous forme de roman, est très facile à lire.
L’Auteure, mexicaine, a fait carrière dans l’Éducation Non formelle des Adultes.
Son livre sert de prétexte ou d’occasion pour réfléchir sur la situation de son pays et aussi
partager ses connaissances et sa vaste expérience avec ses lecteurs et lectrices.
Laura est une amie qui se trouvait en Haïti, le 19 septembre 1985, lorsqu’un séisme
de magnitude 8.1 sur l’échelle de Richter, a détruit une grande partie de la capitale Mexico.
Les Mexicain-e-s font référence à ce moment tragique de leur histoire en rappelant le bruit
émis et perçu qui les a profondément marqué-e-s : « El grito de la tierra » ( Le cri de la terre).
Quelques années plus tard, le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d’une
magnitude de 7.0 à 7.3 degrés a frappé Haïti, détruisant une grande partie du pays, en
particulier, la capitale Port-au-Prince ; causant la mort de plus de 200,000 personnes et un
nombre incalculé de blessé-e-s.
Les Haïtien-ne-s ont alors créé le mot «  goudougoudou », onomatopée qui
exprime, à la fois, les vibrations ressenties ainsi que le bruit sourd émis par le frottement
de différentes couches terrestres.
Le livre de Laura Sarvide - tel que je le comprends et l’interprète - transmet la
grande préoccupation de l’auteure qui, passant en revue sa propre expérience et l’histoire
de son pays, ne peut s’empêcher de noter le comportement ambivalent de la société civile
mexicaine, très active à certains moments et presqu’inerte à d’autres.
L’auteure n’hésite pas à interpeller ses compatriotes… D’où le titre un peu
provocateur du livre : « Citoyenneté intermittente… Jusqu’à quand ? »
Je n’ai pu m’empêcher, tout au long de ma lecture, de comparer les réactions des
citoyen-ne-s des deux pays (Mexique et Haïti) après les ravages causés, d’un côté comme
de l’autre, par un puissant séisme.
Au Mexique, comme en Haïti, l’immensité des dégâts - et par conséquent,
(MEXIQUE-HAITI / P. 13)
Haïti en Marche Port-au-Prince
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Mercredi 18 Septembre 2019
/ EN BREF Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
Crise carburant : Nouvelle
journée tendue, l’école
paralysée
(CARBURANT... suite de la 1ère Page)
écoles dysfonctionnelles, transport public paralysé, incertitudes de citoyens et citoyennes
qui se précipitent dans toutes les directions, telle est la situation observée, ce lundi 16
septembre, à la capitale Port-au-Prince ainsi que dans la commune de Pétion-Ville qui
est en effervescence depuis le dimanche 15 septembre, constate Haiti Press Network.
Le dilemme de la rareté de carburant depuis environ trois semaines dans le
pays, est la dernière goutte, paraît-il, qui devait faire se renverser le vase. Les élèves qui
Déchets servant aussi de barricades aux protestataires
se sont difficilement rendus à l’école la semaine de la rentrée (9 septembre), ne peuvent
pas y aller, à cause du climat d’anarchie qui tend à régner dans le pays. 
Ces mouvements de mécontentement observés dans plusieurs endroits de
la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans quelques villes de province, sont
engendrés par la pénurie de produits pétroliers qui frappe brutalement le pays depuis
un mois. Alors que des gens en profitent pour faire leur beurre, dénoncent de nombreux
manifestants visiblement frustrés.
Des protestataires continuent de réclamer le départ du président Jovenel Moïse
qui, de leur avis, ne gère rien dans le pays. Sinon, opinent-ils, que des manœuvres
maladroites en complicité avec des parlementaires pour essayer de boucler son mandat,
pendant qu’une misère noire continue de ronger la population, particulièrement les plus
faibles économiquement.  
Ce lundi qui marque le début de la deuxième semaine de la rentrée des classes,
la commune de Pétion-Ville a été, une fois de plus, en ébullition, a observé HPN.
L’école ne fonctionne pas. Les établissements scolaires qui avaient ouvert leurs
portes pour la rentrée du 9 septembre, ont été obligés de renvoyer les élèves ce lundi à
cause de la tension qui règne partout dans le pays.
Alix Laroche
alix.l@hpnhaiti.com
EN BREF...
Kidnapping : la Police libère une jeune
fille de 15 ans à Péguy-Ville
HPN - Grâce à une opération menée à Péguy-Ville dans la commune de Pétion-Ville, la
police a libéré une adolescente de 15 ans kidnappée puis séquestrée pendant plusieurs
heures. L’un des présumés kidnappeurs, Junior Registre a été appréhendé. Ce dernier
serait impliqué dans le meurtre d’un ressortissant étranger récemment.
La police a procédé à la saisie d’une arme à feu, de T-shirts frappés à l’effigie de la
PNH (police nationale) ainsi que de billets de dollars, d’euros et de gourdes. Des
motos ont été retrouvées également sur les lieux.
 Cette opération a été menée suite à des informations fournies par la population au
commissariat de Pétion-Ville sur cet enlèvement. L’opération menée avec la présence
de deux juges de paix vers 2h30, a permis aux agents de Police du commissariat de
Pétion-Ville de sauver cette jeune fille, dont l’identité n’a pas été révélée, et de la
retourner chez elle en toute sécurité.
Tension-crise carburant : un journaliste
poignardé à Jacmel
HPN - Zidor Elmon a été poignardé lundi matin dans la ville de Jacmel en essayant
de traverser une barricade dressée sur la route. Haiti Press Network qui est entré en
contact avec les proches du journaliste. a appris que sa vie n’est pas en danger. 
Zidor Elmon  a reçu des soins à l’hôpital St Michel. La radiographie a révélé que
le poumon n’est pas touché. Il a passé 3 heures en observation à cet hôpital. Des
informations font croire que plusieurs journalistes ont été bastonnés et qu’il s’agirait
d’un règlement de compte.
Cette nouvelle journée de “pays Lock” montre combien la situation sociale est
explosive et la pénurie de carburant est venu la compliquer. Pour ce lundi, les activités
ont été complètement paralysées avec des pneus enflammés remarqués dans plusieurs
quartiers de la région métropolitaine et dans plusieurs villes de province.
 HPN
Crise sociale-Début de semaine difficile
Activités paralysées à plusieurs endroits
HPN - La semaine semble avoir très mal commencé avec des activités paralysées ou
perturbées à plusieurs endroits à Port-au-Prince, comme dans les provinces. La ville de
Mirelabais (Plateau Central) s’est réveillée timidement lundi matin avec des barricades
de pneus enflammés sur plusieurs axes routiers.
Toute la nuit, des tirs d’armes automatiques ont
(EN BREF / P. 16)
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36 L’ACTUALITE EN MARCHE Page 3

Crise-Carburant L’EVENEMENT
Haïtiens au Bahamas, hier et aujourd’hui p.1
GANGSTERISME & POLITIQUE
S
O

Situation de tension dans

On est tous des kidnappés en sursis p.1
L’affaire Garcia Delva-Arnel Joseph p.1 M
EDITORIAL M

la commune de Pétion-Ville
Gare à la presse pourrie ! p.1
Un Etat au bord du gouffre p.6 A
US-HAITI I
Trump versatile déblaie le terrain pour sa réélection p.1
15 SEPTEMBRE 2019 citoyens une semaine après la réouverture des classes. A la rue
DERNIERE HEURE R
HPN - Dans plusieurs artères de Pétionville, banlieue Clerveaux, près de Caribe Tours, aux environs de la place St Nouvelles journées tendues p.1
huppée de la capitale, Port-au-Prince, des pneus enflammés ont Pierre et  de la rue longeant l’Eglise Ste Thérèse,  devant l’hôtel La police libère une jeune fille p.2 E
été remarqués dimanche matin. Des manifestants lançant des Royal Oasis, la situation paraissait tendue.  Des chauffeurs de Un journaliste poignardé à Jacmel p.2
pierres dans plusieurs rues pour montrer leur colère face à la moto menaçant de mettre le feu aux pompes à essence si le gaz Le sénateur Youri Latortue demande une investigation sur
pénurie d’essence que connait le pays depuis le 20 Août dernier. n’est pas disponible demain lundi (16 septembre). l’affaire des 100.000 dollars p.3
Malgré les négociations entamées avec les secteurs concernés Au niveau de la rue Marcadieu sur la route de
et les promesses du gouvernement, la situation reste la même. Bourdon, des pneus enflammés également remarqués. Certains CLIMATOLOGIE
On peut encore sauver la nature p.2
riverains de la route de
Kenskoff ont signalé IDEES & OPINIONS
que cette route était Similitudes et différences entre Mexique et Haïti p.2
également bloquée avec Quand la débrouillardise tue l’intelligence p.12
des barricades érigées L’économie haïtienne en question p.13
avec des carcasses de LETTRES
voiture. Une situation Lòt Machin p.13
apparemment explosive. JUSTICE & COOPERATION
C e s L’IMED assiste légalement et réinsère les mineurs ... p.9
manifestants disent
annoncer une nouvelle OUR ENGLISH SPECIAL
opération dite “Peyi lok” Michael Jordan pledges $1M for Hurricane relief in Bahamas
(le pays est fermé). A p.10
Juvenat et à Pèlerin, les DEVELOPPEMENT
informations faisaient La réunion du G7(2) p.15
état d’une même situation PATRIMWAN
de trouble avec jets de Rezolisyon Oktòb 2019 p.17

Pétionville sous les flammes des barricades protestant contre la crise du carburant considérée comme
une conséquence de la corruption dans l’appareil gouvernemental

Des stations à essence ne fonctionnent pas, sinon rarement.

D’autres ont carrément fermé leur porte.
pierres lancés un peu partout par
des inconnus.
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Banking Network of Haiti :
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Une situation qui soulève davantage la colère des HPN 

Politique : Le Sén. Youri

Latortue demande une
investigation sur
les 100 mille dollars de
‘rémunération présumée’
HPN - Dans une lettre en date du 13 Septembre 2019, corruption du Sénat, les
le Président de la Commission Ethique et Anti-corruption, déclarations discordantes des
le sénateur Youri Latortue écrit au Président du Sénat pour sénateurs en question n’ont pas
convoquer une séance extraodinaire devant plancher sur des su rassurer l’opinion. Dans ce
actes de corruption, notamment les 100 mille dollars qui sens, le président du parti Ayiti
auraient été perçus par certains sénateurs contre la garantie An Aksyon(AAA) propose des
d’un vote favorable lors de la ratification du Premier ministre mesures conservatoires internes
désigné Fritz William Michel. courageuses et la mise en place

Le Sénateur Youri Latortue qui préside la Commission anti-corruption

“Inutile de rappeler l’indéniable gravité des d’une investigation sérieuse

déclarations fulgurantes du Sénateur Sorel Jacinthe sur la qui fera la lumière sur les faits,
rémunération présumée de certains sénateurs” écrit Youri indique Youri Latortue.
Latortue dans sa correspondance au Président Carl Murat
Cantave. HPN
Selon le président de la Commission anti-

Page 4
HAITI-GANGSTERISME
On est tous des kidnappés en sursis
(GANGS... suite de la 1ère Page)
‘Les bandits ont pris le contrôle de sa voiture ainsi
que son pistolet de calibre 40 et de marque Gluck’ …
Comment réagissez-vous quand au volant vous êtes
arrêtés par des policiers ?
Vous vous arrêtez évidemment sans aucune crainte.
Or voilà que, comme il ressort du rapport de la police
Le criminel Arnel Joseph menotté après son arrestation
alors qu’il était soigné pour blessures faites par un gang rival
judiciaire (circulant en ce moment sur l’internet) il se peut que
ce soit des gangsters qui se déguisent en policiers pour éviter
vos soupçons.
C’est là quelque chose de très grave.
Et nous pensons que c’est aux autorités elles-mêmes
d’y apporter sans tarder une solution.
Comme avoir, peut-être, un numéro de code (sorte de
911) que toute personne peut appeler automatiquement s’il a
des doutes sur l’identité des policiers en question.
Première observation  : ne sortez pas sans votre
téléphone.
Oui c’est une affaire grave. On ne peut laisser la
population aller à la boucherie vu les libertés qu’ont pris les
gangs armés sur tout le pays.
Vu aussi les complicités dont ils bénéficient.
Le même rapport de la police judiciaire signale aussi
des dispositions qui ont été prises par la police elle-même
contre des renégats pouvant surgir dans ses rangs.
C’est le cas de l’’Inspecteur Principal Gabriel
Faveur Désir, interpellé par l’Inspection Générale de la
Police Nationale puis transféré à la DCPJ pour avoir eu des
communications fréquentes avec le chef de gang Arnel Joseph.
Lors de cette audition, l’inspecteur a confirmé que le nommé
Arnel Joseph détient deux numéros de téléphone, les 3854-
9524 et 4889-7612, à partir desquels ils avaient l’habitude
de s’entretenir en tant que riverains et propriétaires dans la
même zone.
‘Suite au traitement de ce dossier par le Bureau des
Affaires Criminelles, l’Inspecteur de police, Gabriel Faveur
Désir, a été déféré par devant les autorités judiciaires pour
des fins de droit.’
Ce que le Sénat de la République n’a point le courage
de faire concernant le cas du sénateur Garcia Delva, lui aussi
un abonné au téléphone du chef de gang Arnel Joseph.
Ainsi que celui du sénateur du Nord, Onondieu Louis
pris dans les filets d’une autre enquête de la DCPJ (police
UNE ANALYSE
judiciaire) sur des réseaux de détournement de fonds publics
au sein de la questure (service de comptabilité) du Sénat qu’il
dirige.
Nos sénateurs considérant le siège qu’ils occupent
comme un bien propre et non comme une responsabilité vis à
vis de la communauté nationale.
Comment espérer que les mêmes acceptent d’aller
à des élections qui soient réellement propres (libres et
Des manifestants hilares faisant dérailler une séance de ratification
en s’emparant du siège du président du Sénat
démocratiques), puisque ne voulant prendre le risque d’être
éjecté de leur source d’enrichissement par tous les moyens
légaux et illégaux.
Portable et moto ...
Le rapport de la police judiciaire nous invite aussi à
réfléchir sur ce qui constitue les deux armes principales des
gangs.
Eh bien contrairement à ce qu’on croit, ce ne sont pas
les armes lourdes qu’ils trimballent mais plutôt : le téléphone
portable et la moto.
Ces jeunes hommes (et aussi femmes) sont de
véritables centrales téléphoniques à eux seuls, pour identifier
la position de leur proie, pour leur transport d’un point à l’autre
du pays quitte à travers plusieurs départements géographiques,
la bande à Arnel en dehors de Port-au-Prince (Village de Dieu)
disposant aussi de planques à Léogane (sud de la capitale)
ainsi que dans l’Artibonite (quartier général de Poste Pierrot,
Marchand Dessalines) pouvant servir éventuellement aussi de
cimetière pour des kidnappés décédés entre leurs mains, tel
le cas de Maken, vrai nom Milsaint Sigène, mort de blessure
avant le paiement de la rançon de 60.000 dollars américains …
Et enfin le téléphone est l’arme indispensable pour
négocier la rançon.
Pseudo et alias ...
A Léogane, la police a procédé à l’interpellation de
Julner Auguste alias Ti Pyè, Elysée Lormau alias Abò et Jude
Eloi déférés le 12 octobre 2018 au Parquet de Petit-Goave.
Car une autre originalité ce sont les pseudo et alias
derrière lesquels se cache cette nouvelle armée, d’ailleurs Arnel
lui-même se fait appeler ‘Général’.
Toute une armée et comment, dont les plus renommés
ont pour noms : Noel Gélin alias Plenta Plenta, Tidou,
DG, Bebeto, Macinio, Tiblan, Big, Bout, Zozo Dor, Ti
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Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
Makak, Toniman, Tizo, Phararon, Dezero, Oscar, Ti chofè,
Malkonprann et j’en passe.
Le Général Arnel ‘ki gen plizyè sòlda sou kont
li tankou Selondye ki rele Okap tou, Piti, Koler, Mazora,
Kenkenn, Tiwatson, Tiga, Sizyèm sans’ etc.
En tout cas très peu de femmes dans leurs rangs. Mais
on connaît la femme d’Arnel, Michelove.
L’un des complices placés sous les verrous avoue :
la voiture de Maken (Milsaint Sigène) décédé pendant son
kidnapping, une Rav4 rouge est devenue la propriété de
Mme Arnel, Michelove. Elle a été repeinte (‘redouko)’ et
on est en train de changer ses papiers ainsi que la plaque
d’immatriculation. Parce que le gang ne manque pas de
relations. En dehors de certains élus du parlement, comme
on sait, le rapport signale aussi l’existence d’un médecin de
confiance pour s’occuper occasionnellement des ‘soldats’
blessés.
Espionnage mis en place autour des futurs
kidnappés ...
En un mot, si le téléphone portable n’existait pas, le
nombre de kidnappings aurait été réduit, très réduit.
De même que la moto bien sûr.
On apprend par la même occasion un nouveau terme
très important c’est celui de ‘antenne.’
C’est-à-dire le système d’espionnage mis en place
autour des futurs kidnappés. ‘Tidou te al plase kèk nèg nan
Léogane pou fè antèn pou kontwole rantre ak sòti moun yo
gen pou kidnape yo.’
Ou encore dit Rodrigue Jean passé aux aveux, ainsi
que le nommé Noel Gélin alias Plenta Plenta  : ‘Gen yon chofè
taxi moto ki rele Ramson ki konn fè antèn tou.’
Voici donc le monde dans lequel aujourd’hui nous
vivons en Haïti.
On est tous des kidnappés en sursis.
A travers ce rapport, il faut aussi reconnaître que la
Police Nationale fait un travail colossal.
La PNH qui vient de changer de Directeur Général.
Pourvu que ça dure. Mieux, s’améliore.
Touchons du bois. Car le terrorisme d’Etat, pardon la
criminalité organisée, a le bras tellement long. Comme on voit.
Marcus-Haïti en Marche, 13 Septembre 2019
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Broward:
786-848-4175
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36 DE L’ACTUALITE Page 5

L’affaire Garcia Delva-Arnel Joseph

Centaines de milliers de dollars en rançon et 1 mort !
(CRIMINALITE... suite de la 1ère Page)
méfaits du chef de gang Arnel Joseph continuaient de défrayer
la chronique, le mercredi 24 avril 2019, coup de théâtre : le
sénateur Jean Renel Sénatus, président de la Commission
justice et sécurité du grand corps, révèle que son homologue,
le sénateur Garcia Delva, s’est entretenu, à partir de son propre
téléphone portable au numéro 3170-2281, plus d’une vingtaine
son mari, mais sans avoir fait mention d’appels placés vers le
téléphone de son mari.’
Garcia Delva ‘a parlé plus d’une vingtaine
de fois avec le chef de gang durant la période dite
« Pays Lock »’ ...
Voilà la partie du rapport de la DCPJ qui touche
directement au sénateur Garcia Delva.
Duvivier qui a été gardé prisonnier au Village de Dieu, puis
remis en liberté en échange de 120.000 dollars en argent haïtien.
12 avril 2019, enlèvement d’un ‘blanc’ travaillant
dans le domaine des produits pharmaceutiques …
20 mai 2019, kidnapping d’une doctoresse dans le
quartier de l’Ave. Christophe.
Etc.
Voici donc quelques uns parmi les multiples exploits

Le PM nommé Fritz William Michel et le cabinet ministériel au salon d’honneur du Parlement

Le chef de gang Arnel Joseph défilant armé dans les rues de Port-au-Prince en février 2019

de fois avec le chef de gang Arnel Joseph sur son téléphone
portable répondant au numéro 3854-9524, cela durant la
période dite ‘Pays Lock’ au mois de février 2019.
. En réponse aux déclarations de son collègue Sénatus,
peu de jours après Garcia Delva accorde une interview relayée
par plusieurs stations de radio au cours de laquelle il admet
que le numéro 3170-2281 lui appartient en effet et qu’il a
effectivement l’habitude de parler avec Arnel Joseph qui est
originaire comme lui de Marchand (Artibonite).
Une rançon de 110.000 dollars américains
et 50.000 gourdes versée ...
Cependant cela ne s’arrête pas là parce que peu
auparavant, le 26 mars 2019, avait lieu le kidnapping de Jean
Neel Michel.
‘Les faits se sont produits lorsqu’un véhicule de
marque Nissan, type Pathfinder, de couleur rouge occupé par
des hommes armés cagoulés dont certains vêtus d’uniforme
apparenté à celui de la « BOID » a croisé sa route. Se faisant
passer pour la DCPJ, les bandits ont pris le contrôle de son
véhicule ainsi que son pistolet de calibre 40, de marque Gluck
et de numéro de série YMM-095. Après avoir bandé les yeux
des victimes, ils les ont transbordés dans une Nissan pour une
destination inconnue.’
Remis en liberté, le plaignant, Jean Neel Michel
apprend à la police qu’une rançon composée de 110.000 dollars
américains et 50.000 gourdes a été versée par des proches.
Lors de son audition à la police judiciaire, l’ex-
kidnappé rapporte que son épouse Sophonie Garçon Michel
avait informé leur voisin, le sénateur Garcia Delva des faits.
De son côté, l’ami qui faisait office de négociateur
dans cette affaire, un nommé Gary Georges a déclaré aux
enquêteurs que ‘au cours du processus de négociations, il a
été contacté par le sénateur Garcia Delva à partir du numéro
3170-2281, le samedi 16 mars 2019, via le numéro de Sophonie
Garçon Michel (femme de l’ex-kidnappé, le 3858-6643) pour
le questionner sur le déroulement des négociations.’
Le rapport de la police judiciaire poursuit : ‘du résultat
de cette requête, il a été donné de constater que le numéro
3170-2281 est enregistré effectivement au nom de Garcia
Delva, de numéro d’identité fiscale 004-075-953-1, demeurant
à la rue Jessica.’
Puis c’est Sophonie Garçon Michel, l’épouse de la
victime Neel Michel, qui est auditionnée elle-même à la police
judiciaire.
‘Questionnée sur les démarches entreprises pendant
la période de séquestration de son mari, elle a reconnu qu’elle
s’était rendue chez le sénateur Garcia Delva le samedi 16 mars
2019 vers 8h ou 9h du soir dans le but de l’informer de la
situation puisque celui-ci est son voisin. Elle a continué pour
dire que c’était avec stupéfaction que le sieur Garcia Delva a
appris la nouvelle et a promis de passer des coups de fil afin de
l’aider à localiser la victime. Elle a conclu pour dire qu’elle a
contacté le lendemain le Sénateur pour savoir ce qu’il a trouvé
dans ses démarches mais celui-ci se contenta de dire qu’il a
placé plusieurs appels qui n’ont abouti à aucune nouvelle de
Celui-ci dans un premier temps, tout en admettant commis par la bande à Arnel Joseph. Un aperçu également du
qu’il sait parler au téléphone avec le chef de gang Arnel Joseph magot ainsi récolté.
(il n’a pas dit de quoi principalement), il a cependant démenti
être au courant des activités louches de ce dernier. Haïti le seul pays où un élu est au-dessus
Cependant les rapports entre les deux ne s’arrêtent pas des lois à ce point ...
là puisque, à la connaissance du sénateur Jean Renel Sénatus Pourtant c’est la même personne avec laquelle le
(numéros de téléphone à l’appui), Garcia Delva ‘a parlé plus sénateur Garcia Delva s’entretient, dit-il, couramment au
d’une vingtaine de fois avec le chef de gang Arnel Joseph sur téléphone, comme une simple connaissance, un ami d’enfance
son téléphone portable répondant au numéro 3854-9524, cela et du même village (un ‘payis’).
durant la période dite « Pays Lock » au mois de février 2019.’ On aura constaté qu’il n’y a pas non plus dans ce
Donc longtemps avant le kidnapping de M. Jean Neel rapport la moindre accusation directe contre le sénateur Garcia
Michel qui aura lieu le 26 mars 2019. Delva.
De quoi a-t-on donc parlé ? De la pluie et du beau Mais que se passe-t-il en Haïti pour que Garcia Delva
temps ! puisse se contenter d’un haussement d’épaule en mettant le tout
Pour toute explication, Garcia Delva dit que Arnel sur le dos de prétendus ‘adversaires politiques’ ?
Joseph et lui sont de la même région dans l’Artibonite. Haïti est le seul pays, mais bien le seul, où un élu peut
se comporter comme s’il était au-dessus des lois à ce point.
Centaines de milliers de dollars américains Partout ailleurs, un élu dans la même situation
arrachés à ses victimes ... présente sa démission avant de se présenter de lui-même devant
Cependant le sénateur n’était-il pas au courant des la justice pour laver son nom.
activités de son ami qui était au même moment le chef de gang Car s’il est reconnu innocent, alors seulement il peut
le plus recherché du pays ? se représenter à nouveau devant l’électeur avec la chance
En effet, le rapport de la police judiciaire ne fait pas certaine d’être réélu puisqu’il aura prouvé son innocence.
moins de 20 pages tout au long desquelles sont rapportés les On ne peut pas condamner Garcia Delva sans un
méfaits du gang à ‘Anel’ et les centaines de milliers de dollars jugement en bonne et due forme mais en même temps c’est
américains arrachés à ses victimes. devant les juges qu’il doit prouver son innocence. Et non
Pour remettre en liberté Jean Neel Michel, il a été uniquement devant ses pairs. Voire sur les ondes !
payé une rançon de 110.000 dollars américains plus 50 mille
gourdes. Marcus-Haïti en Marche, 14 Septembre 2019
L’intervention du sénateur Delva ne semble pas avoir
beaucoup aidé !
La série noire se poursuit avec l’enlèvement peu
après, le 22 mai 2019, de Mme Raphaëlle Montas ‘survenu
dans la matinée alors qu’elle se rendait à son travail … à bord
de son véhicule de marque Volkswagen.
‘Après huit jours de négociations, la victime allait
recouvrer sa liberté … après le paiement d’une rançon évaluée
à 80.000 dollars américains dont une partie était en monnaie
haïtienne.’
Lors des confrontations après la libération de l’otage,
il a été conclu que c’est toujours l’œuvre de la bande à Arnel
Joseph.
Mort d’un kidnappé. Il est enterré d’ordre
de Arnel ...
Des premières arrestations ont lieu. Les présumés
criminels et complices du chef de gang se mettent à table.
On apprend ainsi qu’avait eu lieu le kidnapping, à
la date du 10 décembre 2018, d’un ‘blanc’, Milsaint Sigene,
surnommé MAKEN, pour la remise en liberté duquel était
exigé 60.000 dollars américains.
Mais la victime, MAKEN a été blessée au cours de
l’opération. Et il en est mort. Le corps a été enterré par le gang
à Poste Pierrot (Artibonite), deuxième pied à terre d’Arnel
Joseph, en dehors de sa base à Port-au-Prince, Village de Dieu.
Peu auparavant, le 22 septembre 2018, c’est Josué

Page 6
POLITIQUE
Gare à la presse pourrie !
(PRESSE... suite de la 1ère Page)
elle l‘est chez nous, où les droits humains n’ont pas la priorité,
entre autres héritages culturels, la presse se donne facilement
le rôle de protecteur de la veuve et de l’orphelin …
Cependant au fur et à mesure s’est effectué un
glissement où tout s’emmêle et s’entremêle : la victime ainsi
que le bourreau, comme si la presse ne peut résister à sa propre
toute puissance.
De plus en plus, les gouvernants désertent leur bureau
et le travail pour lequel ils sont payés pour … les ondes.
Il existe des antennes radiophoniques qui sont plus
importantes aujourd’hui pour connaître des plus grands dossiers
de l’Etat que le palais national et la Primature (bureau du
Premier ministre).
On fait la queue devant sa majesté Média c’est chacun
son tour. Evidemment tout cela dans un grand désordre où les
plus justes ne sont pas forcément sauvés.
Et aujourd’hui si l’opposition n’en mène pas large
c’est peut-être parce qu’elle manque quant à elle de capacités
... de séduction.
Nous ne voulons accuser personne.
En tout cas les mieux servis, constate-t-on, paraissent
les personnalités politiques qui, bien que sur la sellette, savent
déployer tout leur charme.
Trois petits tours et puis s’en retournent à son fauteuil
... bien bourré.
Le cas le plus emblématique est celui du sénateur
Garcia (ou Gracia) Delva, chanteur de charme confirmé,
amuseur professionnel, et qui confronté à une affaire de liens
soupçonnés, et même certifiés dans un rapport de la police
judiciaire, avec un chef de gang patenté, choisit de défendre
son dossier, où ?
Ni devant ses pairs du parlement, voire devant la
justice, mais tout droit au micro des ‘radios-sœurs’.
‘Oui, dit-il, il a l’habitude de parler au chef de gang
Editorial
Un État au bord du gouffre
Le quotidien en ligne «  Gazette Haïti » publie
le 12 septembre dernier que « pour le sénateur [W.J.] qui
répondait à un journaliste RCH, il n’est pas question de
refuser de l’argent en ces temps si durs » .
Si c’est vrai, ce représentant du peuple ne comprend
pas du tout son rôle de parlementaire et visiblement il
confond servir et se servir. Et choquant, surtout que, selon
ses collègues, ce parlementaire ne serait pas le seul à avoir
accepté d’être soudoyé pour voter en faveur du Premier
ministre  : on aurait graissé les pattes à quatre autres
sénateurs, chacun aurait obtenu 100.000 dollars américains
chacun. Le PM mis en cause a démenti les faits ; il en est
de même des sénateurs cités.
En tout cas, si c’est vrai, si cette proposition avait
été vraiment faite et acceptée, il y aurait de quoi s’alarmer
pour de bon. Et dans le cas où c’est la vérité, il est toutefois
réconfortant que des élus aient dénoncé cette tentative de
corruption, peu importe ce qui est derrière leur coming-out.
Mais ce qui est aussi encourageant, c’est de
constater combien à l’annonce de cette affaire, la nation en
a été consternée. Ceci dénote une capacité à s’indigner. En
tout cas, une enquête devrait être menée pour démêler le
vrai du faux. On en a marre des scandales classés sans suite.
En termes de scandales, le pays en a eu pour son
grade ces derniers jours. L’autre incident qui s’est déroulé
la semaine dernière au parlement, est tout aussi inquiétant.
Comme la dernière fois, une opération coup de poing s’y est
déroulée pour empêcher la ratification du Premier ministre,
déjà avalisé par la Chambre des députés. Des jeunes
jaillis dont on ne sait où, ont envahi le parlement et l’ont
occupé, avec la complicité manifeste des parlementaires
de l’opposition.
Une chose apparaît clairement en deçà de la
connivence des sénateurs de l’opposition, c’est l’irrespect
des symboles de l’État. Même si ces parlementaires ont le
droit de s’opposer au régime actuel, leur alliance avec ces
petits casseurs laisse à désirer. Cette collaboration dénote
certes un ras-le-bol et un désespoir, mais aussi une incapacité
à trouver une solution plus démocratique à la crise. On
dira qu’il faut être deux pour un dialogue, c’est vrai.
Mais ce spectacle dégradant et affligeant était-il vraiment
nécessaire ? S’attaquer aux symboles de l’État apporte-t-il
un avantage à la lutte pour la démocratie et au relèvement
des conditions de vie de la population ?
Il faut dire, à la décharge de ces jeunes et de
leurs « patrons » politiques, que l’État ne se respecte pas
parce qu’il ne remplit pas son rôle d’assurer la sécurité
S u i v e z t o u s l e s m a t i n s à 8 : 0 0 s u r M E L O D I E F M 1 0 3 . 3 l ’ E d i t o r i a l d e M a rc u s
LIBERTE D’EXPRESSION
Arnel Joseph mais parce qu’ils sont tous deux natifs de la même
région (Marchand, dans l’Artibonite qu’il représente au Sénat
de la République) mais il ne sait rien des activités dans le privé
de son interlocuteur.’
Arnel Joseph est le plus connu et reconnu des
kidnappeurs de toute la république avec des dizaines de cas à
son actif et des dizaines sinon centaines de milliers de dollars
de rançon arrachés à ses victimes, et avec y compris un mort à
son actif, un kidnappé ayant mal supporté le traitement infligé,
et dont le ‘Général’ Arnel a enterré le corps près de son second
quartier général, justement dans le même fief que le sénateur
Delva, à Poste Pierrot (Marchand Dessalines, Artibonite).
Ainsi derrière la barrière invincible constituée par
les médias, Garcia Delva peut défier la justice, dédaignant
l’obligation faite à tout un chacun de se présenter en pareil
cas devant ses juges naturels, décidant de lui-même dans un
premier temps de se retirer de la comptabilité (questure) du
sénat dont il occupait la vice-présidence, puis estimant avoir
bien remporté la partie devant le tribunal suprême que sont
devenues aujourd’hui les radios, il annonce sa décision de
revenir à son poste de vice-questeur au sénat.
Tous ne peuvent réussir une telle performance mais
Garcia Delva était déjà une big star avant d’avoir été élu
sénateur.
Par exemple, son collègue Onondieu Louis, président
de la questure, accusé dans un dossier de détournement de
fonds publics, a plus de difficultés à faire taire les accusations.
C’est une question de charme. Tout le monde ne
sait pas faire aussi bien ‘Aya !’, le cri de guerre de la vedette,
auteur-compositeur du groupe Mass Compa.
Mais ce n’est pas du sénateur que nous voulons parler
que de la déliquescence d’une presse qui se laisse aller à devenir
la tribune à tout faire de dirigeants politiques, pourvu que ces
derniers aient les moyens de leur politique.
Honni soit qui mal en pense, nous en resterons au
charme personnel, quitte à ce que ce dernier trouve un certain
de ses citoyens et d’appliquer les lois et règlements de la
République ; bref de défendre l’intérêt général. La situation
socio-économique d’une grande partie de la population laisse
à désirer. Donc, l’appareil étatique n’est pas innocent dans
cette débâcle et cet irrespect vis-à-vis d’un de ses organes.
À constater la gestion des institutions de cet État, on frôle
l’envie de comprendre ces jeunes déchouqueurs, même si en
tant que démocrate pacifique, on ne peut partager ces actes
de sabotage contre la puissance publique, quand bien même
celle-ci serait fautive.
La faute est imputable à toute la classe politique qui
brille par son incompétence, son immoralité et son immobilisme
anti-patriotique. Elle n’a pas su faire son travail de formation
politique, éthique, morale et civique. Il faut admettre qu’elle
ne peut donner que ce qu’elle a. Il n’est dès lors pas étonnant
de voir ces jeunes désœuvrés reproduire la façon de penser et
d’agir des politiciens véreux qui leur servent de modèles. Et
quels modèles !
Ce reproche vaut aussi pour toutes les élites. Elles ont
échoué dans leur rôle d’éclaireurs de la nation. Elles passent
leur temps à se détester royalement et à se rejeter la faute de
l’échec national les uns sur les autres, sans jamais reconnaître
les leurs propres. Politiciens de toutes tendances (PHTKiste,
lavalassienne, duvaliériste etc.) se livrent une lutte sans merci
au lieu de chercher ensemble une solution en vue de sortir le
pays de l’abîme. Ceux qui prônent le dialogue national sont
minoritaires dans ce pays et sont objets de dénigrement, de
détestation, d’exécration et de haine.
Tout se passe comme si cette classe politique était
atteinte de schizophrénie : chacun reste dans son clan, persuadé
d’avoir raison et d’être légitime, tandis que l’autre a non
seulement tort mais il n’a pas droit à l’existence et à la parole.
Avec une telle attitude obstinée et récalcitrante, aucune chance
de dialogue et de discussion n’est possible et que penser de la
possibilité d’une réconciliation qui pourrait mener, si elle est
sincère, à la mise en œuvre d’un projet collectif.
Des réactions sans objet
À la suite de ce coup de théâtre populaire, on a
enregistré trois attitudes dominantes. Un premier camp
regroupe ceux qui désapprouvent l’acte de ces jeunes qui
se sont attaqué aux biens publics avec l’approbation de
représentants de l’État. Une deuxième catégorie d’Haïtiens
appuient cette forme de rébellion anti-étatique parce qu’elle
est dirigée contre leurs ennemis politiques du moment ou
à l’encontre ce pouvoir qu’ils abhorrent. Le dernier groupe
est tout simplement désespéré de l’état de dégradation et de
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
renfort, une sorte de plus ailleurs.
Mais comment en est-on arrivé là, une presse si fière
de ses performances il n’y a encore pas si longtemps ?
Renversement de la dictature Duvalier, lutte contre
les généraux putschistes, renversement du pouvoir Lavalas
accusé de tendances dictatoriales (2004), résistance aux
instincts sexistes du président Michel Martelly  ; par contre
on n’a pas su prévoir le scandale de la dilapidation des fonds
Pedrocaribe (près de 4 milliards de dollars américains) avant
qu’il ne soit consommé.
Oui comment en est-on arrivé là car c’est nous tous
qui sommes concernés ?
Est-ce la compétition pour l’audimat (la plus grande
écoute) ?
Ou la crise économique qui nous force à manger à
tous les râteliers, n’importe lequel, où que l’on trouve son
pain même sans en regarder la couleur ?
Or seuls les médias peuvent décider par eux-mêmes
de mettre un frein à ce dangereux glissement, en décidant d’un
commun accord de laisser les autres institutions, aussi bien
politiques que civiles (principalement le pouvoir judiciaire),
jouer librement leur rôle constitutionnel.
Quitte à les critiquer elles-mêmes en cas de
relâchement.
Mais toujours en ne confondant pas tribune politique
et manipulation. Message et massage !
Et les médias qui décideront de continuer sur la même
pente où qu’elle nous mène, ne tarderont pas à être identifiés.
A leurs risques et périls.
Car il y va de la survie même de toute une nation qui
corruption pour corruption, ne devrait pas également devoir
subir celle-là.
Il y a une odeur de traitrise dans l’air, pardon sur les
ondes.
Marcus-Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
détérioration avancée de notre société, condamnant aussi
bien les faiseurs de troubles que les dirigeants qu’ils jugent
inaptes à juguler la crise.
Des sentiments de révulsion, de joie malsaine ou
de désespoir ne nous avancent à rien. Sauf si l’écœurement
dynamise un changement de paradigme visant à la mise
sur pied d’un État apte et soucieux de l’intérêt général. La
joie malsaine éprouvée par certains opposants, n’apportera
pas plus d’amélioration si elle n’est suivie de positions
civiques et patriotiques, comme par exemple des séances de
formation civique ou la décision d’aller, la fois prochaine,
aux élections. La plupart des gens parmi les plus critiques,
s’abstiennent arrogamment d’aller voter et ils crient
ensuite haro sur le baudet quand ils constatent la qualité
intellectuelle et morale de ceux qui sortent vainqueurs des
urnes. Monter au créneau après s’être reposé sur ses lauriers
sans rien faire, c’est trop facile. C’est comme ceux, effrontés,
qui veulent le beurre (un pays qui fonctionne) et l’argent
du beurre (sans lever le petit doigt) et après, ils réclament
des bénéfices qui leur seraient dus. Ou encore ceux qui
pratiquent le fameux «  sétoupamisme  », cette redoutable
constante dans nos pratiques politiques : ils essaient toujours
de tirer la couverture à soi.
Il en est de même des « désespérés », qui veulent
fermer le chapitre Haïti à cause de ses difficultés infinies.
On n’a cure de leur désespoir. Ce pays se meurt. Il a besoin
d’espoir, non de plaintes, ni d’auto-flagellations inutiles,
et encore moins d’explosions de haines réciproques. Ces
sentiments négatifs doivent céder le pas à l’engagement
«  pour un avenir meilleur  ». C’est pour cela qu’il faut
applaudir des deux mains la pétition d’Eavans Juste du
Kolektif Tèt Ansanm et d’autres démarches juridiques qui
disent non aux pratiques de corruption telles que celles qui
viennent d’être dénoncées à la face de la nation. Il ne faut
pas nous laisser aller. Nous le devons à cette jeunesse pleine
d’énergie, qui voit son présent bafoué et son avenir bouché,
ce qui explique d’ailleurs son ire incontrôlée et incontrôlable
et cette facilité à se laisser endoctriner par le premier venu.
Nous le devons aussi au pays qui nous a vus naître et qui
est en train de sombrer dans l’abîme sous l’indifférence
du poids de l’égoïsme, de l’incompétence et de la folie
de nos différentes élites. À cette fin, il n’y a qu’une voie,
celle du dialogue pour que, ensemble, s’établisse un projet
véritablement collectif. Un projet qui ne souffre d’aucune
exclusion, de quelque nature que ce soit.
Élodie Gerdy
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Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36 POT DE FER & POT DE TERRE Page 7

USA-HAITI : Trump le versatile

déblaie le terrain pour sa réélection
(TRUMP... suite de la 1ère Page)
(1990) d’une armée de 27.000 hommes pour prendre d’assaut Et troisième atout, le camp Démocrate pour l’instant
Trump joue sur ces deux claviers en même temps et sans coup férir le château du dictateur panaméen Manuel dans une totale anarchie.
depuis son investiture en février 2017. Noriega ou l’invasion d’Haïti en 1994, sous le président Bill Pas moins de vingt candidats et parmi lesquels il est
D’un côté la ‘guerre commerciale’ (bien sûr entre Clinton, pour ramener au palais présidentiel de Port-au-Prince encore difficile de déchiffrer le numéro gagnant, celui qui
guillemets) pour forcer les plus grands alliés (ainsi que un certain Jean-Bertrand Aristide. portera les couleurs Démocrates en novembre 2020. Entre
compétiteurs) des Etats-Unis dans ce domaine, et avec lesquels Mais voilà, entretemps il y a eu l’Irak. A coups le centriste Joe Biden, ex-vice-président de Barack Obama,
ces derniers ont un déficit commercial, à mais qui fait trop gentil face à un Trump prêt
concéder davantage. Ce sont particulièrement à tout tandis que les autres (Elizabeth Warren,
le Mexique, le Canada et surtout la Chine Bernie Sanders, Kamala Harris etc) il leur
(Pékin). reste encore à se faire connaître.
Jusqu’à présent, et malgré quelque Ah oui, nous allons oublier le
crainte d’une récession dans les mois à venir, Venezuela. L’administration Trump a depuis le
l’état de l’économie peut être qualifié tout au début aussi dans son collimateur, le président
moins de stable. dit socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro.
C’est l’un des arguments centraux de Mêmes armes : le Venezuela est sous
la campagne de Mr Trump. ‘Notre économie le coup des sanctions économiques les plus
est forte, notre pays est fort, nous n’avons sévères mais Maduro jusqu’ici résiste, grâce
jamais été dans une meilleure position’ ne à des alliés de poids : la Russie, la Chine et
cesse-t-il de répéter. Cuba.
Bien que, selon un sondage Cette semaine le gouvernement
Washington Post/ABC, si 56% des Américains vénézuélien a décidé d’organiser des exercices
jugent que l’état de l’économie en effet est bon, militaires à la frontière avec son voisin la
mais ce chiffre est en nette baisse par rapport Colombie, allié de Washington.
à il y a un an (65%). Pas moins de 120.000 soldats
Par contre, sur le front international, vénézuéliens mobilisés.
le président américain n’a marqué jusqu’ici Washington dénonce l’agression de
aucun point, bien au contraire. la part de Caracas et se dit prêt à supporter son
Son approche généralement allié colombien.
belliqueuse n’a pas apporté les résultats Provocation ?
escomptés. Maduro fait probablement un test
Après avoir échangé les menaces Trump et son (désormais) ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton pour voir si la Maison blanche a réellement
les plus terribles avec le changé son approche.
dictateur nord-coréen Kim De toutes
Jong-un, puis rétrogradé façons, des négociations
dans une sorte de jeu du sont depuis quelque
chat et de la souris, en temps en cours entre le
rencontrant ce dernier gouvernement vénézuélien
deux fois avec la plus et l’opposition.
grande courtoisie, mais Une sortie de
plutôt que de renoncer crise donc peut-être en
à poursuivre ses essais perspective.
nucléaires, Kim remet ça. Mais tenez-vous
Plus récemment bien, quelqu’un doit payer
recevant le président du les pots cassés ou encore
Pakistan, Donald Trump seul risque comme on dit
rappelle aux dirigeants de passer par pertes et
Talibans en Afghanistan profits un certain président
qu’il a le pouvoir de faire haïtien qui a abandonné
disparaître leur pays en un l’ami vénézuélien si
clin d’œil. généreux (fonds à
Mais c’est milliards Petrocaribe)
encore lui qui vient pour concéder le vote
d’annoncer l’échec des haïtien devant l’OEA à
négociations avec les un ami Trump ... aussi
chefs Talibans qu’il devait versatile.
rencontrer le week-end Débat des candidats à l’investiture Démocrate Mélodie 103.3
dernier à Camp David, la FM, Port-au-Prince
résidence de campagne des présidents des Etats-Unis. de mensonges et d’inventions
Mais le dossier le plus chaud reste le conflit avec (le fameux dossier d’armes de
l’Iran qui s’est trouvé plusieurs fois au bord de l’état de guerre destruction massive soi-disant
ouverte, avec les sanctions américaines affamant le peuple détenues par le dictateur Saddam
iranien et les forces iraniennes abattant un drone américain Hussein, ce qui s’est révélé la
d’espionnage, un joyau de la technologie dans ce domaine. plus grande supercherie du siècle),
Mais la semaine dernière la Maison Blanche a le président Bush fils a mené les
annoncé que le président américain est prêt à rencontrer son Etats-Unis dans une guerre (la
homologue iranien ‘sans conditions préalables.’ guerre d’Irak, 2003) dont on n’a
Réponse de l’Iran : enlevez d’abord les sanctions ! pas fini d’en payer le prix. C’est le
En tout cas le ton a changé. vide de sécurité créé depuis en Irak
Et cela a une grande signification. Le président qui a ouvert la voie aux nombreux
candidat à sa réélection en novembre 2020, a probablement mouvements terroristes dont le
consulté les sondages, comme on en conduit en tout et pour fameux Etat islamiste (Daesh) qui
tout et à toute heure du jour aux Etats-Unis et ces derniers ont va trainer aussi sa folie meurtrière
pu démontrer que le peuple américain aujourd’hui n’est pas en Europe (France, Belgique etc).
d’humeur à jouer au casse-pipe. D’où ce début de
D’où une première décision très symbolique. C’est machine-arrière toute que semble
le renvoi brutal cette semaine du tout puissant conseiller en en train d’opérer le futur candidat
sécurité nationale, celui que Mr Trump siffle comme on appelle Républicain aux présidentielles de
son bouledogue, le moustachu va-t-en-guerre John Bolton. 2020.
En un mot, Trump renonce à l’ambition d’avoir lui Avec deux atouts majeurs :
aussi sa petite guerre bien pépère comme le président Reagan une économie présentable et un pays
avec l’invasion de la Grenade (1983) qui ne couta pas un seul en paix.
soldat au US Army ; la mobilisation par le président Bush père Qui dit mieux ?
 Mercredi 18 Septembre 2019
Page 8 MIGRATION Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36

Les Haïtiens au Bahamas,

hier et aujourd’hui ...
(HAITIENS-BAHAMAS... suite de la 1ère Page)
mesure de déportation.
C’est qu’il existe une vraie rivalité aux Bahamas entre
les immigrés haïtiens et les Bahamiens de souche.
Le comportement de ces derniers vis-à-vis de
services publics sont gratuits.
Normal. Les Bahamas, un chapelet de près de 700 îles
et ilots, ce n’est pas seulement un paradis touristique naturel
avec partout des marinas et des flottes de voiliers de plaisance,
y compris les fameux ‘rain forest’ ou forêt luxuriante presque
en pleine ville, idéal pour le ‘Club Med’, mais c’est aussi un
C’est donc la main d’œuvre haïtienne qui a construit
les principales stations touristiques, bref qui a fait la fortune
des Bahamas.
Mais les Haïtiens continuent à venir. Et une fois le
pays construit, les Bahamiens prirent peur pour leur nouvelle
richesse.

Immigrants haïtiens au Bahamas entre partir pour ailleurs ou rester pour participer à la reconstruction (photos Miami Herald)

l’Haïtien n’est rien d’autre que du racisme. Racisme à base paradis fiscal où des milliards
culturelle et socio-économique. Malgré qu’on soit des Noirs viennent de tous les coins du
des deux côtés. monde s’y réfugier, ni vu ni
Mais les Haïtiens sont de rudes travailleurs, qui connu.
s’enrichissent et enrichissent en même temps le pays où ils ont Ce qui donne à ce
atterri et sur ce point d’excellents immigrants. pays de 400.000 habitants
Aux Etats-Unis on aime à dire que l’Haïtien est un (même pas un cinquième de la
bon immigrant parce qu’il gagne de l’argent et qu’il le dépense population de Port-au-Prince)
largement. Donc bon pour le système. un PIB (produit intérieur
Tandis que le Bahamien est un habitué de l’Etat- brut) de plus de 8 milliards
Providence. Aux Bahamas on ne paie pas de taxes. Et tous les de dollars l’an.

Les grands complexes touristiques de Freeport (Lucaya) ont été réalisés avec une forte participation
de la main d’œuvre haïtienne (années 1960)

Cependant il faut On finit par décider d’accorder la nationalité à une

revenir au commencement.
C’était les années
1960, le pays était encore une
colonie britannique (langue
officielle, l’anglais bien sûr).
Située à vol d’oiseau
des Etats-Unis d’Amérique,
de l’île de Bimini on peut
apercevoir les lumières du
centre-ville de Miami, il parut
évident que la vocation du
nouvel Etat indépendant depuis
1973, était toute trouvée  : le
tourisme.
C’est la création de
Freeport, la plus grande station
balnéaire de la Caraïbe. Chaine
d’hôtels, casinos, marinas
géantes, sports aquatiques et
tutti quanti.
Mais les Bahamiens
font à peine quelques centaines
de milliers d’habitants.
D’où viendra alors la
main d’œuvre ?
D’Haïti.
L’ a d m i n i s t r a t i o n
est encore britannique et
les investissements sont
américains.
To u s l e s j e u n e s
haïtiens, d’autant plus que le
duvaliérisme à peine arrivé au
pouvoir en 1957, combinait
la persécution des ‘tontons
macoutes’ avec la chute de
l’économie nationale, ce fut
une aubaine pour plusieurs
milliers de jeunes Haïtiens qui
se virent offrir sans effort le
visa pour Nassau, capitale des
Bahamas, pour aller travailler
à la construction d’un pays.
partie des Haïtiens. Une amnistie fut votée. En bénéficient les
Haïtiens arrivés dans le pays avant la date X.
Tous les autres, et surtout ceux qui continuent
d’arriver sont sujets à la déportation. Sans autre forme de
procès.
Et comme ils continuent d’arriver, eh bien les
méthodes se font toujours plus sévères.
La prison de Fox Hill ne désemplit pas. Avant le vol
retour pour Haïti. Les gardes côtes américains prêtent leur
concours. Haro sur l’Haïtien ce pelé, ce galeux d’où nous
vient tout le mal !
Evidemment l’aventure de la construction de Freeport
est depuis longtemps oubliée.
La veille du déchainement de Dorian, ouragan de
catégorie 5 avec des vents soufflant à plus de 300 km/heure, les
gardes côtes bahamiens embarquaient une nouvelle cargaison
de boat people haïtiens vers leur pays d’origine.
L’Haïtien aux Bahamas est victime de sa propre
réussite. Ou plutôt de sa propre performance.
Alors que le Bahamien d’origine vit par nature dans
une cage dorée, l’Haïtien doit compter sur sa propre force.
Et c’est sa réussite qui fait peur au Bahamien. Déjà
lui-même une population d’à peine 400 mille habitants, les
vagues d’immigrants haïtiens entrainent automatiquement la
crainte que les Haïtiens finissent par doubler, tripler rapidement
et submerger les Bahamiens.
Cependant la population elle-même ne partage pas
entièrement ces sentiments. En effet, l’Haïtien est considéré
comme un individu responsable. Bon époux, bon père. Une
image positive, surtout dans la gent féminine.
C’est surtout l’administration (autrement dit les
nantis) qui se donne pour tâche de freiner la progression
haïtienne.
Ainsi en même temps que la lutte contre l’immigration
clandestine, il existe d’autres mesures de rétorsion. Comme
interdire certains emplois aux Haïtiens même légaux. Ils
n’ont pas le droit d’ouvrir un commerce. D’avoir pignon sur
rue. Ni de travailler à certaines fonctions. Par exemple, dans
les grands complexes touristiques. Si ce n’est aux emplois
subalternes comme jardiniers ou plongeurs (entendez laveurs
de vaisselle) etc.
(HAITIENS-BAHAMAS... / P. 9)
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
L’IMED assiste légalement et réinsère
les mineurs en conflit avec la loi
en partenariat avec les autorités
de la chaîne pénale et la MINUJUSTH
L’Institut mobile d’éducation démocratique
(IMED), une organisation haïtienne de défense des
droits de la personne, travaille depuis août dans la
deuxième phase du projet d’accès à la justice et de
protection des mineurs en détention préventive. Mis
en œuvre en 2018-2019, ce projet bénéficie dès lors
Deux jeunes du Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol), à Port-au-Prince, à l’occasion d’un atelier sur la prise d’engagements, en mai 2019.
d’une deuxième phase de trois mois supplémentaires,
d’août 2019 à octobre 2019, pour continuer à réduire
la détention préventive prolongée parmi les détenus du
Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la
loi (Cermicol) de Port-au-Prince. Un projet qui associe
assistance légale et réinsertion, avec le soutien technique
de la section Juridictions modèles de la Mission des
Nations Unies pour l’appui à la Justice (MINUJUSTH)
et le soutien financier de son programme de Réduction
de la violence communautaire (RVC).
Les Haïtiens Aux Bahamas, on redoute
au Bahamas, plus d’un millier de morts
hier et
aujourd’hui
...
(HAITIENS-BAHAMAS... suite de la Page 8)
Mais la population haïtienne n’a pas la mémoire aussi
courte que ses hôtes bahamiens.
Et peut-être qu’aujourd’hui elle attend encore son
heure.
Les journaux écrivent : La zone la plus touchée par
l’ouragan est aussi l’une des plus pauvres de l’archipel, c’est
Abaco.
Et les plus pauvres de Abaco habitent dans des
bidonvilles comme celui appelé ‘The Mudd’ (traduisez La
Boue). Ce sont en grande partie des Haïtiens. Des réfugiés,
légaux et illégaux. Environ 10.000 âmes.
Mais, tenez-vous bien, ils ne veulent pas partir.
Ils craignent que le gouvernement en profite pour les
déporter tout simplement vers Haïti.
‘Ils ne veulent pas monter dans les avions ou les
bateaux qui pourraient les sortir d’Abaco, comme les incitent
à le faire les autorités. Ils veulent être secourus mais sur place.
Car ils ont peur qu’on leur demande leurs papiers, qu’on les
expulse vers Haïti.’
Et poursuit la même presse : ‘Et puis, ils savent que
bientôt il y a aura ici du travail pour eux car va venir le temps
de la reconstruction.’
Back to the beginning.
Retour à la case départ !
Marcus-Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
JUSTICE & COOPERATION
Des représentants de la Direction de l’administration
pénitentiaire (DAP) et de la Brigade de protection des mineurs
(BPM), le Commissaire du gouvernement près le Tribunal de
première instance (TPI) de Port-au-Prince mais aussi les doyens
des TPI de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets : c’est
l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale qui étaient présents
© Leonora Baumann / UN / MINUJUSTH, 2019
à l’occasion du lancement de la phase II du projet d’assistance
légale de mineurs de l’IMED. En appui à la lutte des institutions
haïtiennes contre la détention préventive, l’organisation entend
garantir l’accès à la justice pour tous, et particulièrement pour
des populations vulnérables comme les mineurs.
Grâce à la phase I du projet, mis en œuvre de juillet
2018 à juin 2019, 137 mineurs en situation de détention
préventive prolongée ont pu être libérés, soit 60 % du
Cermicol. « Certains mineurs restent incarcérés sans jugement
parfois une, deux ou trois années. C’est notre devoir de leur
Modifié le 09/09/2019
« Pas de doute que le bilan dépassera les mille
morts », estimait depuis Nassau, lundi 9 septembre, le
consul honoraire de France aux Bahamas joint par La Croix,
Dominique Lefevre. Un journal local, The Punch, titrait, lui, sur
un bilan de 2 300 victimes, alors que le bilan du gouvernement
n’était toujours, l’après-midi même, que de 45 morts.
Joint lundi également, le secrétaire national du
Secours populaire, Christian Lampin, confirmait que
le « bilan de l’ouragan Dorian sera au moins de 1 000 morts,
car de nombreuses personnes sont encore disparues ». Il
revenait de l’île d’Abaco, la plus touchée par le passage de
l’ouragan Dorian la semaine dernière. En compagnie de deux
humanitaires venus de Guyane et de Saint-Martin, Christian
Lampin avait pris un avion de tourisme depuis la capitale
Nassau. Ils ont ensuite parcouru en voiture toute l’île, du sud,
épargné par Dorian, jusqu’au nord, totalement dévasté.
« Beaucoup de gens en errance »
Or ce nord est la zone la plus pauvre des
Bahamas.  « Nous avons croisé beaucoup de gens en
errance. Ils sont en attente de secours. De nombreux
habitants sont partis vers Nassau en bateau ou en avion. Les
autorités les incitent à quitter l’île, étant donné les risques
sanitaires », explique Christian Lampin. Chacun ici redoute les
épidémies liées à l’eau, notamment le choléra. L’humanitaire
n’a pas vu « de scènes de panique ou de violence, même si
certains essaient de siphonner de temps en temps les réservoirs
d’essence. »
Ce sont les plus pauvres d’Abaco qui risquent d’être
les principales victimes de cette catastrophe inédite, sur un
territoire pourtant habitué aux passages des ouragans à cette
période de l’année. Ceux-là habitaient dans le quartier The
Mudd (la boue, en anglais), plus important bidonville des
Bahamas. Ils étaient des réfugiés haïtiens, légaux ou illégaux,
vivant dans des maisons de tôle et de terre.
Aux Bahamas, les migrants haïtiens ont tout perdu
Page 9
donner accès à la justice en leur fournissant d’abord une
assistance légale, mais aussi en les aidant à se réorienter
à la sortie », explique Kettly Julien, directrice exécutive
de l’IMED.
Une fois libérés, l’objectif est d’assurer la
réinsertion socioéconomique de ces mineurs grâce à la
formation professionnelle. C’est pourquoi, parmi les 320
bénéficiaires du projet, plus de 60 mineurs déjà libérés
vont pouvoir suivre des apprentissages dans des différentes
branches de métier : le carrelage, l’informatique,
l’électricité, la plomberie ou encore l’hôtellerie. Pour
ces jeunes, la chance de pouvoir trouver un travail et un
nouveau souffle après leur libération.
David Nieto (MINUJUSTH)
« On estime le nombre des Haïtiens vivant aux
Bahamas à 80 000, dont les trois quarts sont illégaux ». Ces
migrants trouvent notamment à s’employer dans la construction
ou les métiers de service. Aujourd’hui, les rescapés de The
Mudd ont plutôt décidé de rester sur place. Christian Lampin
constate qu’« ils ne veulent pas monter dans les avions ou les
bateaux qui pourraient les sortir d’Abaco, comme les incitent
à le faire les autorités. Car ils ont peur qu’on leur demande
des papiers, qu’on les expulse vers Haïti. Et puis, ils savent
que bientôt, il y aura ici du travail pour eux, car il faudra bien
reconstruire !  »
Troisième pays du continent américain le plus
riche par habitant
Les Bahamas sont un eldorado et le resteront dans les
Caraïbes. Le pays est classé au troisième rang de la richesse
par habitant de tout le continent américain, nord et sud. « On
n’est pas dans un pays pauvre, même s’il y a un problème de
répartition de ces richesses » résume Dominique Lefevre.
Les Bahamas sont connus pour leurs banques peu
regardantes sur l’origine de l’argent de leurs clients, ce qui
leur vaut d’être sur la liste noire des paradis fiscaux pour les
pays européens. Ils sont réputés aussi pour leurs touristes. Cela
explique que les grands noms du tourisme aient témoigné de
leur solidarité : la compagnie maritime américano-norvégienne
Royal Caribbean, qui fait accoster chaque année des milliers
de touristes sur l’archipel, a ainsi annoncé qu’elle « remontait
ses manches pour aider ses amis ».
Cette aide vient en complément des appuis
nationaux. « Un contingent franco néerlandais de 50 militaires
doit arriver de l’île de Saint-Martin. La marine britannique
et les coast guards américains sont déjà en action pour venir
au secours des populations », souligne Dominique Lefevre.
Les coast guards sont familiers des eaux bahamiennes depuis
les années 1980. Elles y exercent une surveillance renforcée
pour lutter contre le trafic de drogue qui s’y développait.

Page 10 WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo
‘Give Paperless Haitians
Temporary Asylum’
HAITIAN TIMES
HAITIAN Chargé d’Affaires Dorval Darlier wants the Bahamas government to grant
temporary asylum to undocumented migrants affected by Hurricane Dorian.
This, he asserted yesterday, was the best way to assist devastated Haitians living in
Grand Bahama and Abaco to rebuild their lives after losing everything to Dorian’s destruction.
His comments came days after North Eleuthera MP Hank Johnson was caught on video
by a Florida reporter arguing about the picture being painted of how the Bahamas government
is treating Haitian
evacuees. Mr Johnson
insisted migrant
storm victims are
being treated fairly
and accused a group
of Haitians evacuees
of complaining.
Meanwhile,
Mr Darlier appealed
to the government
yesterday to enforce
a mandatory
evacuation in Abaco,
telling The Tribune
some storm victims
were refusing to leave
despite mounting
Nothing left for thousands of families health concerns.
H o w e v e r,
the chargé said he had no idea just how many people from various Abaco shanty towns were
still alive or dead in the aftermath of the storm as the government had not yet communicated
its findings regarding those communities.
But what he was certain of yesterday was the larger communities – the Mudd and
Pigeon Peas – were completely wiped out, leaving many missing and families desperate to
find loved ones.
“I’ve been to the Mudd and Pigeon Peas, that does not exist anymore. There is no
Mudd, there is no Pigeon Peas,” Mr Darlier said.
“I go around down there. The reason I went is because they say Haitians shooting at
people. It’s not true. I go around but I don’t see no one.
“It’s like a ghost town. My major concern is how are all those people going to be
relocated? Some who have insurance, it’s easy for them to get back, but those who don’t, what
is going to happen to them? What is the plan for them?
“I think both governments have to sit together to see what plan they can do just for
them, especially for those who have nowhere to go.
Bahamas: Naomi Osaka rescues victims
of Hurricane Dorian
Tennis woman Naomi Osaka has decided to help the thousands of victims of
Hurricane of victims of Hurricane Dorian that devastate the Bahamas. The Japanese made the
announcement on Twitter, without mentioning the details of the donations.
“I donate to the Red Cross to help relief in the Bahamas” tweeted the 21-year-old
Grand Slam Champion Double. I invite other interested parties to do the same in order to assst
those affected by an increasing number of victims. According to the authorities, more than 76
thousand people are affected in the Abacos Islands where Dorian destroyed 90% of the housing.
More than a week after the Bahamas was hit hard by Hurricane Dorian, which claimed
50 lives, several personalities and great fortunes have responded to the appeals for donations
launched by humanitarian and religious organizations all over the world to relieve the victims.
That’s how the NBA legend, Michael Jordan, announced at the beginning of a week a
donation of $1 million. The basketball player was followed by singer Lenny Kravitz who also
announced donations on social networks.
It must be remembered that the search continues to find missing persons including
many Haitians.
At the same time, Haitians continue to complain about the treatment they have been
receiving since Dorian. «Since this morning, I have had only one cup of tea» complains Blondel
Vincent, a Bahamian of Haitian origin. “I don’t know what to say and what to do. I need help,”
he added.
Hurricane Dorian: Trump Administration
Reportedly Won’t Extend Temporary
Protected Status To Bahamians
WASHINGTON, HAITIAN TIMES – The Trump administration reportedly will not
grant temporary protected status to Bahamians impacted by Hurricane Dorian, according to
CNN and NBC.
Temporary protected status would allow Bahamians to work and live in the United
States until it is safe enough for them to return. As CNN explained: “TPS applies to people who
would face extreme hardship if forced to return to homelands devastated by armed conflict or
natural disasters, therefore the protections are limited to people already in the United States.”
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
TPS has been granted after other natural disasters , including for Haitians following
the devastating earthquake in 2010.
The chairwoman of the Congressional Black Caucus criticized the administration.
“There are thousands of Bahamian families who deserve the full unquestioning and unwavering
support of the United States government during this difficult time,” Rep. Karen Bass, D-Calif.,
said in a statement, adding This is a matter of life or death and this President is failing to lead.”
The reported development follows days of confusion as top federal officials have
offered conflicting statements regarding Bahamians seeking refuge in the U.S. and the
documentation they may be required to have.
Bahamas government denies reports
it discouraged Dorian aid to shattered
Abaco Islands
Ellison Barber
Death toll rises to at least 50 in the Bahamas
Hurricane death toll rises in the Bahamas; Ellison Barber reports.
The Bahamian government has denied allegations that officials are rejecting or stalling
aid for the Abaco Islands in a bid to pressure remaining residents to evacuate.
Three sources working with nonprofits told Fox News on Tuesday that Bahamian
officials encouraged them to hold off on delivering items like generators and water filtration
systems to the Abaco Islands, which were devastated by Hurricane Dorian last week.
A spokesman for the Bahama’s emergency management agency, NEMA, told Fox
News the claims are inaccurate.
Island of 50,000 People in the Bahamas
is 70% Under Water
An island in the Bahamas that’s home to 50,000 people is 70% under water after
Hurricane Dorian battered it with record force for two days, according to the government.
There are “still many outstanding rescue missions,” on the island of Grand Bahama,
Finance Minister and Deputy Prime Minister Kevin Peter Turnquest said, in reply to written
questions. “It’s not looking good as we expect catastrophic damage.”
Seaports and airports in Grand Bahama and the nearby Abaco Islands are flooded or
damaged, complicating the task of rescuing people cut off by flood waters.
The National Emergency Management Agency sent out an “urgent plea” for owners
of equipment such as flatbeds, jet skis, small boats, trucks and buses to assemble at a shopping
mall on Grand Bahama to help with the rescue operation.
The U.S. Coast Guard and British Royal Navy sent ships to assist.
Unprecedented
The storm is now traveling northwest away from the archipelago at nearly 5 miles per
hour, the U.S. National Hurricane Center said at 2 p.m. New York time.
It could potentially hit the East Coast of the U.S.
At least five people died in the storm, but National Security Minister Marvin Dames
said this figure is likely to rise, and will include some children, according to a report in the
Nassau Guardian, a local newspaper.
Humanitarian aid organizations estimate 13,000 homes have been damaged or
destroyed in the Bahamas, according to a report by the UN Office for the Coordination of
Humanitarian Affairs.
Grand Bahama and the Abaco Islands between them have about 2,250 of the 17,500
hotel rooms in the Bahamas, Resort Capital Partners, a real estate investment advisory firm
that covers the region, said in reply to emailed questions.
The severity of the storm impact on Grand Bahama and Abaco over the last two days
may be the greatest ever experienced by any populated area in the Atlantic basin, according to
Ryan Truchelut, president of Weather Tiger in Tallahassee, Florida.
MICHAEL JORDAN PLEDGES $1M FOR HURRICANE RELIEF IN
BAHAMAS
The spokesman admitted the distribution of aid to all of the islands has not been as
consistent as people wish. However, he said that was partly due to the fact that most vehicles
were destroyed by the storm.
Food and supplies were still flooding into Marsh Harbour Airport in the Abaco Islands,
but for the most part, no locals were there to use them.
Fox News was told that rescues in the Abaco Islands are largely completed, as are
most evacuations. Military aircraft are now flying supplies to the smaller surrounding cays,
where more residents have chosen not to evacuate.
In Marsh Harbour, neighborhoods with names like “Pigeon Pea” and “da Mudd” are
empty. All that appears to be left are piles of rubble and the bodies buried underneath them.
On a nearby dock, pallets of emergency ready meals sat untouched for most the afternoon. 
Supreme Court allows Trump
Administration to enforce toughest
restrictions yet on Asylum requests
A lawsuit to stop the new policy is still working its way through the lower court.
By Pete Williams
The U.S. Supreme Court late Wednesday gave the Trump administration permission
to enforce its toughest restriction yet on asylum seekers at the southern border, even though a
lawsuit to stop the new policy is still working its way through the lower courts.
As a result, the government can now refuse to consider a request for asylum from
anyone who failed to apply for it in another country after leaving home but before coming
here. The order means, for instance, that migrants from Honduras, Guatemala, and El Salvador
cannot seek asylum in the U.S. if they didn’t first ask for it in Mexico.
Justices Ruth Bader Ginsburg and Sonia Sotomayor dissented, saying the court acted
too quickly and should allow the case to work its way through the normal judicial process.
The administration said the new restriction is needed to respond to “an unprecedented
surge” of people who enter the country illegally and seek asylum if they’re caught. But officials
said only a small fraction of them are eventually found to be qualified. “The rule thus screens
out asylum seekers who declined to request protection at their first opportunity,” said Solicitor
General Noel Francisco. He said it allows immigration officials to concentrate on the asylum
seekers who most need protection.
Immigration courts now face a backlog of 436,000 asylum requests. But given how few
are actually granted, it’s reasonable to ask whether those applicants “genuinely fear persecution
or torture, or are simply economic migrants,” Francisco said.
After the new policy was announced in July, a federal judge in California blocked its
enforcement, ruling that it would violate existing immigration law and was improperly rushed
into effect. The Justice Department took the case to the Ninth Circuit Court of Appeals in San
Francisco, but also asked the Supreme Court to let the government carry out the restrictions
while the case is on appeal.
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
Départ des policiers jordaniens
après 15 ans d’appui à la PNH
Un total de 125 officiers de l’unité de police
constituée de la Jordanie de la Mission des Nations
Unies pour l’appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH)
ont quitté Haïti, le dernier 22 août, à la suite de la clôture
des opérations du dernier contingent jordanien dans le
125 officiers de la dernière rotation jordanienne de la MINUJUSTH ont quitté Haïti, le 22 août 2019, pour rentrer chez eux
dans le cadre du retrait progressif des contingents de la mission. © UNPOL Marième Débo MBodj / UN / MINUJUSTH, 2019
pays. Les 14 officiers jordaniens restants partiront en
septembre, mettant fin à 15 ans de présence continue
de la police de la Jordanie sur le territoire haïtien
en appui à la Police nationale d’Haïti (PNH), depuis
l´arrivée de leur premier contingent, en 2004, au sein
Politique : La Constitution interdit toute
prolongation de mandat des élus en Haïti,
soutient Mirlande Hyppolite Manigat
P-au-P, 10 sept. 2019 [AlterPresse] --- La Constitution
en Haïti interdit qu’il y ait une prolongation du mandat des
élus, affirme la présidente d’honneur du parti Rassemblement
des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), Mirlande
Hyppolite Manigat, en conférence de presse, ce mardi 10
septembre 2019.
«  Le mandat des députés est de 4 ans, le mandat
des sénateurs de 6 ans. Il n’y a pas de prolongation » précise
Mirlande Hyppolite Manigat, soulignant que la 50e législature
a pris fin le lundi 9 septembre 2019, date où les 119 députés
sont partis en vacances.
1/3 du sénat devrait être renouvelé tous les 2 ans.
Jusqu’ici, le candidat, vainqueur des sénatoriales,
avec le plus grand nombre de voix, était élu pour 6 ans en
Haïti, le deuxième pour un mandat de 3 ans et le troisième
pour un mandat de 2 ans.
Mais seulement 2 sénateurs sont issus des dernières
JUSTICE & COOPERATION
de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en
Haïti (MINUSTAH).
Le départ des policiers de la Jordanie, arrivés en
août 2018 et déployés aux Gonaïves, fait partie du retrait
progressif des deux dernières unités de police constituées de
la MINUJUSTH d’ici octobre 2019.
Cette date a été fixée par le Conseil
de sécurité des Nations Unies pour la
fermeture programmée de la mission,
mettant fin à 15 ans d’opérations de
maintien de la paix des Nations Unies
en Haïti.
Lors de la cérémonie
de clôture des opérations, le
Commandant de la composante
Police de la MINUJUSTH, le
Commissaire Serge Therriault, a
remercié le contingent pour son
professionnalisme et sa dédication
afin de servir Haïti et la mission
des Nations Unies : «  Je voudrais
exprimer ma profonde gratitude
au contingent, lequel a soutenu
les opérations policières les plus
complexes et difficiles. Mes sincères
félicitations ».
Après le départ des policiers jordaniens, le contingent
sénégalais sera la dernière unité de police constituée à quitter
le territoire. À partir du 16 octobre 2019, avec une nouvelle
configuration sans présence de policiers de maintien de la paix
sur le terrain, les Nations Unies vont continuer à appuyer la
joutes électorales. Face à ces sénateurs, qui revendiquent,
aujourd’hui, six années de mandat, il faudrait qu’il y ait une
décision politique, considère Mirlande Hyppolite Manigat.
En principe, le deuxième lundi du mois de janvier
2020 devrait correspondre à l’installation de la 51e législature, à
condition qu’il y ait de nouveaux élus ou que les parlementaires
sortants aient été réélus à travers des élections, qui devraient
être organisées au mois d’octobre 2019.
L’apparente confusion sur la durée du mandat des
sénateurs « n’est pas une question constitutionnelle. C’est une
question politique », affirme Mirlande Hyppolite Manigat.
Il incombe au Conseil constitutionnel (qui cependant
n’a jamais été mis en place), aux yeux de la loi, de décider sur
cette situation « chaotique », qui règne actuellement au niveau
du parlement, estime Mirlande Manigat.
L’ex-première dame et candidate à la présidence en
2011 s’est exprimée sur ce sujet, en marge d’une cérémonie de
Page 11
mise en œuvre du Plan stratégique de développement de la
PNH 2017-2021 à travers l’appui technique et de conseils
du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), en
étroite collaboration avec l´Équipe Pays des Nations Unies.
5000 policiers de la Jordanie ont servi aux côtés
de la PNH depuis 2004
Entre 2004 et 2019, plus de 5 000 policiers de
la Jordanie ont quitté leurs pays et leurs familles pour
servir par rotation aux côtés des policiers haïtiens dans
des interventions telles que des opérations de maintien
de l’ordre et des patrouilles conjointes, des dispositifs de
sécurité statique (check-points) et l’escorte de convois
humanitaires d’assistance dans des zones affectées par
des désastres naturels. Au 31 juillet 2019, la Jordanie avait
685 policiers et militaires déployés au sein des différentes
missions onusiennes dans le monde.
Composante Police de la MINUJUSTH
distribution d’uniformes et de valises par le parti RDNP à une
vingtaine de personnes handicapées, membres de l’association
sportive des handicapés.
Ces dernières ont reçu, chacune, deux valises et un
chèque de 5,000.00 gourdes.
« Le départ de la chambre des députés ne signifie pas
le dysfonctionnement du parlement. Le sénat reste en éveil
constant et attentif », a fait savoir, en revanche, le président du
sénat, Carl Murat Cantave, mettant en garde toute personne qui
voudrait attenter aux dogmes constitutionnels, lesquels fixent
à six ans le mandat des sénateurs.
Tel n’est pas l’avis de plusieurs sénateurs de
l’opposition, comme Antonio Chéramy, qui s’élève contre tout
marchandage politique, qui voudrait prolonger le mandat des
sénateurs, au-delà du deuxième lundi du mois de janvier 2020.

Page 12
Quand la débrouillardise
tue l’intelligence
Du rayonnement obscur au rayonnement indigent !
Dans certains univers, le contraste est manifestement
saisissant dès qu’on cherche à mesurer la contribution des
talents individuels dans la performance globale de leur
écosystème. Pour s’en convaincre, il suffit de projeter la
somme des compétences et des succès des membres de certains
collectifs sur les murs de la stabilité institutionnelle et de
la cohésion sociale de leur pays. C’est là qu’on se retrouve
interloqué, choqué et même révolté de ne trouver aucune trace
d’intelligence, aucune empreinte de performance. La lumière
projetée s’étale comme une ombre diffuse et confuse ! Un vrai
rayonnement obscur !
C’est là un cas d’espèce qui intéresserait la physique
quantique. Imaginez des particules étincelantes de lumière qui
deviennent obscures quand elles se regroupent pour former
un faisceau convergent  !  Imaginez des photons de lumière
qui, en s’assemblant, rayonnent d’obscurité ! Cette étrangeté
scientifique pourrait aisément porter le nom de paradoxe du
rayonnement obscur ! On pourrait penser qu’un tel phénomène,
s’il n’est pas du tout improbable, reste quand même très rare à
observer. Sauf, si on se met à dériver dans l’espace intersidéral
qui est, du reste, peuplé de bizarreries cosmiques et de mystères
stellaires. Alors là, on pourrait bien, en explorant les zones
sombres de l’univers, dans le vide intersidéral, découvrir les
trous noirs peuplés d’étoiles qui meurent sous le poids de leur
énergie sombre.
Pourtant, Il en est ainsi de certaines sociétés qui se
désagrègent à perte de valeurs et d’humanité en diffusant
uniformément dans l’espace-temps de leur écosystème un
rayonnement indigent. Cela n’a rien de mystérieux. Juste un
phénomène interstellaire, comme il y en plein dans l’immensité
de l’univers. D’ailleurs, si le postulat de Hubert Reeves, selon
lequel, les humains ne sont que des poussières d’étoile, tient
l’espace, certains collectifs humains doivent bien provenir des
débris des trous noirs et constituer un résidu de cette énergie
sombre. Incidemment à l’échelle humaine, ce phénomène
peut s’observer en Haïti. Et oui, la déchéance collective
dans laquelle baignent passivement, et parfois allégrement,
les Haïtiens et les Haïtiennes, malgré la diversité des talents
et des compétences disponibles dans leur écosystème, peut
s’apparenter à ce paradoxe.
Environ douze millions d’êtres pétris de talent
individuel dont certains sont bourrés de titres académiques et
honorifiques qui acceptent pourtant de vivre dans une indigence
défiant toute intelligence. Des millions d’hommes et de
femmes, animés d’une débrouillardise qui tient lieu de malice
et d’art dans un milieu où la seule norme est de survivre dans
le déni de toute dignité, dans le mépris de toute exigence de
qualité, dans une proximité suffocante avec tout ce qui révolte
toute humanité intelligible.
Toute la réalité sociale, économique, politique et
culturelle haïtienne est conditionnée par ce rayonnement
indigent. C’est lui qui projette, en couleurs vives et à vitesse
vertigineuse, sur les murs des succès que certains brandissent
et revendiquent avec arrogance et fierté, le film de cette
déshumanisation à laquelle Haïti habitue le monde. On eût dit
un foyer nourri par un gigantesque fumier laissant échapper
IDEES ...
une flamme qui enfume sans jamais atteindre l’incandescence,
sans jamais parvenir à rayonner. Et ce n’est pas tant parce que
l’énergie et la chaleur du foyer ne sont pas suffisantes. Bien au
contraire ! C’est juste un phénomène lié à la nature des corps
qui forment le brasier, que dis-je, le fumier !
Un fumier pour célébrer l’imposture
Dans leur frénésie et leur culte de célébration de leur
talent individuel, de leur réussite et de leur succès, pourtant
sans effet sur leur écosystème, le collectif haïtien ressemble
à ces brindilles éclairées parées pour un grand feu de paille.
Une fois regroupées dans un creuset pour faire un flambeau,
elles perdent leur éclat et deviennent fumée et cendres. C’est
comme si les succès individuels célébrés et médiatisés à
souhait n’avaient aucune propriété additive, aucune structure
de groupe, aucune reliance, aucun rayonnement ! Et pourtant,
on ne cesse de les brandir comme des références à imiter, à
reproduire : Une haïtienne d’origine est élue maire adjoint
dans le district nord de Miami ! Une haïtienne d’origine rentre
comme professeur au Massachussetts Institute of Technology
! Une Haïtienne d’origine est élue secrétaire générale de la
francophonie ! Cinq restaurateurs haïtiens vont cuisiner dans
un restaurant parisien ! Une Haïtienne remporte le Nobel de la
littérature aux USA ! Les écrivains haïtiens et les grands prix
littéraires français ! Une Haïtienne reçoit la légion d’honneur
des mains de ses anciens maitres français ! Un Haïtien devient
un illustre immortel et rentre à l’académie française !
Empressons-nous de dire que nous n’avons rien contre
ces éminentes personnalités ; toutefois, nous essayons de voir
comment elles mettent leur aura, leur célébrité à contribution
pour transformer leur pays ou leur lieu de transit. Car il
nous semble insensé de continuer de célébrer les réussites
individuelles en attendant que la prochaine secousse sismique,
la prochaine onde cyclonique et la prochaine crise politique
viennent nous ramener à nos indigences : un peuple qui ne
survit que par l’assistance humanitaire ! Un peuple de 12
millions d’êtres dont 90% sont constitués de potentiels migrants
tricheurs et de boat-people ! Un peuple dont la résignation
et l’aliénation ont fini par transformer son habitat en un trou
de merde à force de supporter, par complicité, par surdité et
par cécité, des trous
de cul, des voleurs,
des gangsters et des
criminels comme
des dirigeants rien
qu’en raison de leurs
accointances avec
les donneurs d’ordre
français et américains
! ceux et celles qui croient que c’est en masquant la vérité, en
On peut
aisément comprendre
la joie, la frénésie
et l’hystérie de
tout un peuple qui
célèbre, dans les
titres individuels
obtenus par toutes
les personnalités qui
ont un lien étroit,
rapproché ou même
éloigné avec son
histoire. Il voit dans
ces distinctions toute
la grandeur, toute la
dignité et toute la fierté
auxquelles il aspire
pour son collectif,
mais que le leadership
médiocre qui lui sert
d’élite ne lui a pas
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
inculqué à gagner par ses luttes, par ses exigences, par ses
insoumissions et par ses révoltes ! Alors, frénétiquement, il se
jette et se projette sur ces vastes mystifications, ces fumisteries
qui sont des espaces d’impostures et n’ont d’existence que
dans leur isolement, dans leur cloisonnement et dans leur
dislocation. Souvent, elles ne sont que des récompenses et
des distinctions conçues pour soumettre, brider l’intelligence
et récompenser les plus soumis. On n’a qu’a se rappeler que
la liberté et la dignité ne se gagnent ni par légion d’honneur,
ni par les distinctions, ni par les célébrations. La liberté se
gagne au bout des luttes populaires et collectives par la révolte
contre l’oppression. La dignité se mérite par l’entêtement d’un
peuple à refuser la fatalité en osant faire autre chose de ce
qu’on a fait de lui.
Tant que ceux et celles qui reçoivent ces honneurs
et ces distinctions, tant que les détenteurs et détentrices des
titres académiques et honorifiques, tant que ceux et celles qui
cumulent les succès professionnels, artistiques, littéraires ou
économiques ne comprennent pas qu’ils et qu’elles doivent
devenir l’avant-garde agissante pour conduire le peuple vers
sa transformation par la déviance, leurs succès continueront
de s’étaler en cascade sur le plan individuel, mais se
projetteront toujours, sur les murs de la cohésion sociale et de la
performance globale, comme les reflets ombragés d’une sourde
médiocrité faite d’impostures, de crapulerie et d’indignité.
Quel gâchis humain que ces talents individuels
enfumés et disloqués qui ne savent pas conjuguer leur savoir et
leur expérience pour s’offrir un modèle de cohésion, magnifier
leur société, leur pays, leur État et laisser aux générations
futures quelque chose de grand à honorer en leur mémoire !
Étincelants en tout point de leur trajectoire individuelle, ils
réussissent presque partout et n’arrêtent pas de vivre dans
le culte de l’immédiateté, des rêves et des envies d’ailleurs.
Ils restent incapables de se fusionner dans une intelligence
collective pour entretenir le flambeau de la transmission
intergénérationnelle. De fait, les Haïtiens ne peuvent que se
tourner vers le passé pour évoquer le moindre fait de gloire
collective. Quand le passé d’un peuple contient davantage
d’honneur et de dignité que le présent, c’est qu’il a consommé
sa part de lumière et ne peut plus rien offrir à l’avenir.
Ainsi, le collectif haïtien, vidé de toute reliance et de toute
intelligence, semble n’être plus qu’une étoile en extinction !
Sauf, si une avant-garde agissante surgit et montre au peuple
la voie de la régénération qui est l’étape indispensable à toute
transformation sociétale véritable.
En effet, là où Victor Hugo voyait, en 1860, dans
l’Haïti, d’après la révolution de 1804, «  une lumière  » qui
s’imposa au monde par la révolte des esclaves au nom de la
liberté, il ne subsiste, environ deux siècles plus tard, qu’un
immense trou noir qui se désintègre peu à peu, en fragments
dispersés, sous le poids de la soumission et de l’indignité de
ceux et celles qui n’ont pas su raviver la flamme du flambeau
éclaireur pour guider la route du progrès. Quand l’évolution
d’un peuple est figée dans le temps, la notion du collectif
disparait peu à peu. Il ne reste plus qu’un regroupement d’êtres,
dont la majorité, humainement fissurée, ne peut que se verser
dans une imposture de plus en plus démesurée. Immense
débris d’un trou noir désintégré dérivant dans l’espace-temps
de l’histoire !
Douloureux constat qui appelle à une exigence de
vérité quitte à choquer et à blesser les susceptibilités. C’est ce
pari que nous voulons tenter ici et dans la suite de cette réflexion
en montrant la source de cette sombre énergie qui diffuse
uniformément dans l’écosystème haïtien ce rayonnement
indigent. Tant pis, si par cette démarche nous choquerons
se détournant des difficultés, en ignorant leurs causes racines
pour se concentrer sur le futile et l’insignifiant, autrement plus
facile à maitriser, que l’on projettera une bonne image du pays.
Nous croyons dans la complexité de la vie et conséquemment
dans l’exigence d’une intelligence de plus en plus éthique,
qui n’est jamais évidente, jamais sans douleur, pour entamer
la régénération comme prélude à la transformation. En accord
avec la pensée d’Edgard Morin, nous rappelons que «toute
vérité est une hérésie», et qu’il faut assumer le dissensus social,
car «il n’y a pas de consensus préalable à l’innovation». C’est
dans la turbulence et dans le chaos que l’intelligence finit par
prendre le dessus sur l’indigence. Puisque nous avons réfléchi
avec la tête dans les étoiles, je vous laisse en paraphrasant
Hubert Reeves : Dans le vide intersidéral, chaque boule de feu
qui scintille est la chance d’une diminution du rayon obscur
qui déforme indigemment l’univers !
Enflammons-nous de colère et brillons de dignité pour
mériter notre statut de poussière d’étoiles en refusant d’être
des reflets merdiques !
(à Suivre)
Erno Renoncourt, 13/09/2019
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Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
Similitudes et différences
entre le Mexique et Haïti
(MEXIQUE-HAITI... suite de la Page 2)
du travail à accomplir- a fait surgir un nombre important
d’organisations non gouvernementales (ONG) qui se sont
impliquées dans divers domaines d’activités.
Certaines organisations ont voulu travailler en
choisissant pour groupe cible  : les enfants ; d’autres, les
jeunes. Certaines ont choisi de s’occuper de personnes âgées
; d’autres, de femmes enceintes et de mères avec nourrissons
; d’autres encore se sont penchées vers les blessé-e-s ou bien
les personnes avec un handicap …
Quelques organisations ont opté de travailler sur
la base d’une sphère d’intervention :  Aide d’urgence,
Reconstruction de logements, ou autres…
D’autre organisations se sont concentrées sur un
secteur : celui de la Santé, par exemple ; alors que d’autres
ont préféré se concentrer sur un aspect spécifique : la Santé
sexuelle reproductive, par ex.
Ce fut pareil en Haïti !
Mais les Mexicain-e-s ont globalement réagi par une
prise en charge de leur situation ; ce qui s’est traduit par une
large répartition des tâches à accomplir dans un pays où il
y avait tant à faire !
Le séisme a donc - dans une certaine mesure - favorisé
au Mexique, l’émergence d’une « société civile organisée» (je
reprends ici l’expression utilisée par l’auteure).
C’est là, une énorme différence avec ce qui s’est
passé chez nous en Haïti… Et c’est précisément ce qui
m’interpelle !
Au cours de leur implication dans les travaux à
exécuter pour construire (ou reconstruire) leur pays, les
Mexicain-e-s se sont rendu-e-s compte que les interventions
ne forment pas un processus linéaire très bien défini. Et qu’il
ne s’agit pas, non plus, forcément d’évolution de séquence
L’économie haïtienne en
question. Vers une vision
Institutionnaliste
de la crise haïtienne
Azad Belfort a rencontre pour vous l’économiste
Frédéric Gérald Chéry pour un diagnostic de l’économie
haïtienne. M. Chéry à déjà écrit plusieurs ouvrages sur ce sujet.
A la lecture de ces livres qui proposent une analyse alternative
de cette économie on constate que cet économiste relève
d’une école que les historiens de l’économie appellent l’école
institutionnelle. Cette vision économique de la crise est-elle
capable d’offrir une solution et une thérapeutique valable à la
crise de longue durée qui affecte Haiti et son système socio-
économique? Nous allons approfondir ces questions avec lui.
1.- Azad Belfort : L’économie haïtienne ne se porte
pas bien depuis plusieurs années. Une telle situation est-elle
due a un éventuel cycle économique? Quel est votre diagnostic
à ce sujet?
Frédéric Gérald Chéry : Depuis 1804, Haïti exporte
les produits du paysan et en tire des devises qui permettent de
financer l’État et de monter une économie dans les villes. Cette
production paysanne est en déclin. Tout piétine. Haïti aurait pu
rebâtir son économie et créer de nouveaux secteurs d’activités
si les jeunes haïtiens pouvaient maîtriser de nouveaux savoirs et
savoir-faire sur les produits existant en Haïti et sur des produits
exploités à l’étranger. Mais, en Haïti, l’école n’enseigne pas
ces connaissances qui sont souvent discréditées. En général,
le jeune haïtien ne reprend pas le métier ou l’activité de ses
parents. Il est souvent moins bien formé que ses parents. Les
nombre des travailleurs formés diminuent et les compétences
disponibles en Haïti sont insuffisantes pour faciliter l’expansion
du crédit venant des banques locales et attirer les capitaux
étrangers. Le refus du savoir technique est dû à un blocage
de la mentalité.
2.- Azad Belfort : L’économie haïtienne se caractérise
avant tout par un très faible taux d’épargne national nettement
insuffisant pour toute relance fondamentale de cette économie
par la voie de l’investissement national. Les investissements
directs étrangers (IDE) représentent-ils d’après vous une
alternative valable et définitive pour pallier a ce problème?
Frédéric Gérald Chéry : En général, dans les
économies en développement, l’épargne locale apparait faible.
Celles-ci ont besoin d’un apport de capitaux externes pour
accroître le niveau de l’investissement et accélérer le rythme
de croissance. Si la productivité se relève, l’épargne locale
augmentera et les capitaux étrangers accourront. En Haïti,
les IDE ne viendront pas sans certains changements. Car
l’insuffisance de l’épargne provient surtout de la difficulté
d’améliorer la productivité et d’investir l’épargne disponible.
& OPINIONS Page 13
structurée à une autre de même type …
Ce que j’ai noté d’important et que je tiens à
signaler ici, c’est que les Mexicain-e-s ont tenté de gérer leurs
différences dans le but d’arriver à leur objectif commun de
bien vivre ensemble.
Les Mexicain-e-s semblent avoir réalisé que, pour
atteindre une certaine stabilité et une meilleure qualité de vie,
il était indispensable d’arriver à bien se connaître et de bien
articuler leurs efforts. Car c’est une nécessité, un devoir
même, que chacun et chacune de nous contribue activement
à la construction du lieu de vie commun : quartier, village,
ville, département, pays, continent et monde… si nous voulons
que notre lieu de vie soit un espace agréable pour tous et toutes !
Le livre de Laura Sarvíde invite donc, lecteurs et
lectrices, à participer à la construction d’une nouvelle société,
Pour La Voix du Port
en mettant sur pied et en maintenant active une communauté Indran Amirthanayagam
dynamique, juste et digne ; ceci, grâce aux partages d’idées
et d’échanges d’expériences, pratiqués dans le respect, les
un-e-s pour les autres. L’inspiration peut nous visiter comme un
Comment arriver à un tel exploit ? ami dans sa voiture, ou nous pouvons inventer
En suivant le parcours de l’héroïne du roman, on la visite avec la plume. Respe. Indran (www.
découvre facilement la méthodologie appliquée  : après les indranmx.com, auteur Coconuts On Mars).
rencontres et échanges, des alliances ont été tissées et des
accords établis entre différentes entités ; les tâches ont été
réparties en tenant compte des savoir-faire et compétences
de chacun-e ; les responsabilités acceptées ont été assumées
et les actions coordonnées… Lòt machin
Je n’en dirai pas plus ! Je vous encourage plutôt à
vous procurer le livre et vous souhaite déjà : Lè machin ou te pran pàn
Bonne lecture ! jis avan ou monte lakay 
mwen se pa t premye fwa 
Claudette Werleigh ke pwoblèm transpò elimine
Juillet 2019
posiblite lòt transpò, lòt vi. 
Mwen fatalis. M chita 
pou resevwa vizitè. 
Nan powèm m ka
kontwole tout eleman,
koulè, son, komedyen.
Powèm sa a konplè.
M ap tann ou 
nan yon lòt machin.
Indran Amirthanayagam, 26 Septanm, 2016
3 Azad Belfort : Face à la faiblesse structurelle du
secteur bancaire haïtien, certains économistes n’hésitent pas
à penser qu’il devient nécessaire de créer en Haiti un “stock
market” similaire à celui de la Jamaïque afin de trouver une
Another Car
source de financement alternatif pour le secteur entrepreneurial.
Your car breaks down
Qu’en pensez-vous?
Frédéric Gérald Chéry : La formation d’un marché just before climbing 
financier national dépend d’un paquet de réformes internes qui to my house. Not the first 
touchent à la comptabilité des entreprises, à la démocratisation time a problem of transport 
de la propriété du capital et à l’assainissement du cadre de la
concurrence. Les acteurs haïtiens n’ont pas assez débattus sur eliminates the chance 
les possibilités de mener ces premières réformes. for another sort of trip, 
another life. I am a fatalist. 
4.- Azad Belfort : Le secteur de la sous-traitance I sit waiting for the visit, 
textile représente actuellement environ 8% du PNB d’Haiti
et plus de 80% des exportations haïtiennes. Ce secteur à In the poem I can
travers ses performances peut-elle représenter une voie
control all elements,
d’avenir valable pour la croissance de l’économie d’Haiti si
l’on considère que ce secteur en multipliant le nombre de ses color, sound, actors.
installations de production peut générer à moyen terme plus The poem is complete. 
de 200.000 emplois et porter les exportations haïtiennes à plus
de trois milliards de dollars l’année. I wait for you in another car.
Frédéric Gérald Chéry : Une stratégie de croissance
est viable si elle répond aux diverses aspirations de la main- Indran Amirthanayagam,
d’œuvre. Au-delà de ses 200.000 emplois, la stratégie de la September 10, 2019 (for the translation)
sous-traitance doit permettre aux jeunes diplômés des écoles
de formation et des universités de s’intégrer à l’économie
nationale. Les dirigeants haïtiens ne sauraient se limiter à ce
seul secteur en délaissant les autres secteurs qui auraient pu
faciliter cette intégration. Sinon, il y aura de la contestation
sociale. Le principal obstacle de la sous-traitance est la
capacité du pays de produire des services sociaux et des biens
alimentaires en abondance, à bon marché pour ces ouvriers.
5.- Azad Belfort : On met beaucoup d’espoir
dans le tourisme en Haiti comme vecteur de croissance,
créateur d’emplois et propulseur du “Brand Haiti”.En tant
qu’économiste rattaché à l’école Institutionaliste comment
voyez-vous ce secteur aux très fortes potentialités?
Frédéric Gérald Chéry  : La diversité des produits
culturels haïtiens confèrent un grand avenir au secteur
touristique de ce pays. Toutefois, les acteurs haïtiens tardent
à présenter la déclinaison de la marque “Brand Haiti” en
produits, les étapes de son déploiement sur le territoire et de son
apprentissage national en commençant avec le tourisme local.
(ECONOMIE / P. 15)

Page 14 HOMO SAPIENS
On peut encore sauver la nature !
(2e partie)
(CLIMAT... suite de la Page 2)
dans les vieilles forêts et pas seulement dans le bois vivant. Même dans le bois mort,
mais surtout dans le sol, le carbone sera stocké pendant de nombreuses années. « Plus les
écosystèmes sont complexes, plus le système contient de carbone et d‘énergie », explique-
t-il. Donc plus la forêt est proche de la nature, plus elle est apte à capter le dioxyde de
carbone. D‘où l‘importance des forêts, dont celle de l‘Amazonie qui contient 50 à 70 % de
la biodiversité mondiale avec ses 390 millions d’arbres de 16.000 espèces différentes. Elle
fixe 1,4 milliard de tonnes deCO2 par an.
« Le faiseur de forêts »
Les reporters ont retenu les travaux de l’écologiste Thomas Crowther et de son
équipe. Selon ces chercheurs, environ 1 200 millions d’hectares de terres sont propices au
reboisement. Mais ils préviennent qu’on doit agir vite, car des décennies sont nécessaires
pour que les forêts mûrissent et exploitent leur potentiel de stockage naturel de CO2. La
superficie, à cause du réchauffement progressif, diminue chaque année. Il est important de
savoir de quel type de forêts. Les experts britanniques dans la revue scientifique « Nature »
analysent qu’une forêt naturellement développée, stocke 42 fois plus de carbone qu’une
forêt de plantation.
Crowther qui mène des recherches à l’École polytechnique fédérale de Zurich, a,
dans une étude, calculé qu’avec 900 millions d’hectares de nouvelles forêts, 205 gigatonnes
de carbone pourraient être soustraites de l’atmosphère terrestre. Et que si on plantait de
nouveaux arbres sur une zone de la taille des États-Unis, il serait possible de filtrer les
deux tiers du carbone total que l’humanité a rejeté dans l’atmosphère depuis la révolution
industrielle. Après une évaluation des zones propices au reboisement, les scientifiques sont
parvenus à un montant total de 300 milliards de dollars, soit 30 cents par plante. Le coût est
trop élevé. À ceci s’ajoutent les inévitables problèmes sociaux.
Même les plus riches parmi les États richissimes ne peuvent pas se permettre un tel
investissement. C’est pour cela que beaucoup d’États du monde ont recours aux projets de
l’agronome australien, Tony Rinaudo (62 ans), de l’organisation humanitaire World Vision.
Ayant reçu le prix Nobel alternatif pour son travail, on l’appelle dans les cercles d’experts
« le faiseur de forêts ».
Ses méthodes en vue de refaire la forêt seraient, confirment les reporters, « simples
et peu coûteuses ». À ce jour, il a planté des dizaines de milliers de kilomètres carrés de terres
dans le monde et transformé des terres désertifiées en des zones où poussent de nouveau des
arbres et où les habitants chassent, cueillent des fruits et pratiquent des cultures.
Comment s’y est-il pris ? Par exemple, il ne reboise pas avec des plants d’arbre,
estimant le fardeau financier trop lourd et le résultat, souvent décevant. Il « régénère » les
arbres à partir des racines qui restent lorsque le tronc a été longtemps abattu, scié ou brûlé.
« Certaines de ces racines survivent plusieurs décennies dans le sol », explique l’expert
arboricole. La « forêt invisible » est le nom qu’il donne à ce système racinaire étendu à
partir duquel d’autres plantes renaissent. Pour cela, Rinaudo identifie les pousses les plus
fortes et coupe tout le reste. Il ne faut pas longtemps, semble-t-il, pour qu’un nouvel arbre
ne sorte de la souche. Il a montré comment couper les pousses pour que de nouveaux arbres
croissent. Là où s’opère son action, cela fonctionne mieux pour l’agriculture parce qu’avec
ces arbres neufs, le microclimat change. « Il pleut davantage, il fait plus frais et le vent n’est
plus aussi fort », dit-il. Des sources asséchées redeviennent vivifiantes. Tout ça pour pas
cher : 40 dollars par hectare.
Il a réalisé ce miracle à Humbo, en Éthiopie. Cette prouesse est maintenant copié
dans tout le pays, indique la revue. Quinze millions d’hectares de forêt doivent être créés
d’ici la fin de la prochaine décennie, à partir des méthodes de Rinaudo.
« Une forêt n’est pas une usine à bois »
Pour revenir à l’Allemagne où le débat sur la protection de la nature fait rage,
voici le bras-de-fer entre une tradition exploiteuse de la nature et une vision écologiste qui
mérite d’être conté. Début août, la ministre de l’Agriculture Julia Klöckner (CDU, Coalition
des chrétiens-démocrates) a présenté un plan directeur pour la forêt, avec les ministres de
l’Agriculture de cinq Länder allemands. Elle a promis une aide forestière de 640 millions
d’euros pour les quatre prochaines années. Le plan préconise le reboisement et la sylviculture
« active ». Cependant, les arbres amenés à pousser devraient continuer à être déterminés par
le forestier, et non par la nature. Si du bois mort repose sur le sol, il sera bientôt déblayé.
Scénario horrible pour les écologistes forestiers.  pourrait avoir besoin d’un statut international si un État riverain adoptait une politique
« La gestion actuelle de la crise de la sylviculture est rétrograde et nuisible pour les
forêts », estiment-ils dans une lettre ouverte. Le groupe exige une « renonciation à l’économie
des plantations » et une « gestion qui traite la forêt comme un écosystème et non plus comme
une usine à bois ». Les écologistes estiment que les politiques doivent apprendre du passé et
ne pas répéter les mêmes erreurs. Selon eux, l’utilisation du potentiel de la forêt pour protéger
le climat exigeant une couverture forestière naturelle, a fait défaut. « Au contraire, même
la forêt domaniale n’a pas été raisonnablement convertie, déplorent-ils. Les sylviculteurs
sont toujours tenus de tirer profit de la vente du bois. »
Les défenseurs de la nature exigent qu’à l’avenir les propriétaires de forêts
écologiques soient rémunérés non seulement pour leurs services en bois, mais surtout
pour les services liés à l’écosystème de leurs forêts. Par exemple, pour le forestier Klaus
Borger, la sylviculture doit aussi viser la protection des forêts, la protection du climat et de
la biodiversité.
Après que l’initiative de Klöckner (accusée d’être trop proche du lobby des grands
propriétaires forestiers) a rencontré de la résistance, la ministre de l’Environnement Svenja
Schulze (SPD) a fait rédiger une contre-proposition. Elle a consigné que « 64 pour cent des
forêts allemandes ne sont pas proches de la nature ». Les responsables de l’environnement
appellent également à la création d’ « écosystèmes forestiers de haute qualité, stables du
point de vue climatique, sous la forme de forêts mixtes de feuillus structurellement riches »
et pas seulement à une « conservation active ».
« Si l’État aide les propriétaires forestiers privés à reconstruire leurs forêts avec
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Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
l’argent des contribuables, la société doit également en bénéficier », a déclaré Schulze à Der
Spiegel. L’argent ne doit pas être distribué n’importe comment : il devrait y avoir des primes
pour ceux qui orientent leur conversion forestière vers la protection proche de la nature et du
climat et non vers la production de bois. Il faut permettre aux arbres de grandir et de vieillir.
La revue révèle une raison à l’actionnisme allemand : les champs, les landes et les
forêts allemands émettront alors plus de dioxyde de carbone qu’ils n’en stockent. Il s’agit de
protéger de vastes zones forestières, importantes pour le climat mondial, d’une part, utilisées
par la population autochtone et qui restent sous le contrôle d’un gouvernement national. Ce
que les économistes appellent « la tragédie des biens communs » auxquels fait partie la forêt.
Un conseil à l’échelle mondiale ?
À cet égard, la revue cite l’économiste américaine de l’environnement Elinor Ostrom
qui aurait découvert une solution pour résoudre le conflit entre la protection de la nature et la
satisfaction des besoins humains. Première et jusqu’à présent la seule à recevoir le prix Nobel
d’économie, elle a étudié comment les gens agissent collectivement face à des ressources
limitées. Dans les années 1980, elle a également visité la communauté de Törbel, un village
de montagne de 500 habitants du Haut-Valais, en Suisse. Dès 1483, les paysans de cet endroit
déterminaient comment entretenir et utiliser les canaux d’irrigation sans qu’aucun législateur
ne le prescrive. En 1517, ils ont rédigé quelque chose de comparable pour les pâturages.
Après s’être entretenue avec la population de Törbel, la scientifique est arrivée à la
conclusion suivante : « Pour gérer avec succès les biens communs, au lieu de les exploiter
sans retenue, il faut des règles pour permettre aux gens de coopérer en toute confiance,
mais aussi des sanctions prévues et de directives claires sur la manière de résoudre les
conflits ». Le règlement des habitants de Törbel de 1517 formulé en latin est écrit sur de la
peau de vélin. Il stipulait, par exemple, que chaque agriculteur n’était autorisé à conduire
dans l’alpage que le nombre d’animaux qu’il pouvait héberger pendant l’hiver. De plus,
un conseil élu détermine les arbres pouvant être abattus dans la région. Un tirage au sort
détermine l’attribution des grumes à abattre.
Comme l’écrivent avec justesse les reporters de Der Spiegel, dans une communauté
villageoise où tout le monde se connaît, cela peut réussir. Mais au niveau mondial, il est
beaucoup plus difficile de s’entendre sur des règles et des sanctions. Une institution supérieure
serait nécessaire pour l’appliquer : une sorte de conseil des anciens du village à l’échelle
mondiale.
Pour eux, l’ONU ou le G7, tels qu’ils sont actuellement, ne peuvent pas faire office
de conseils de sage. Trop de divergences politiques. « Macron et Bolserano ne s’aiment
pas ». En fin de compte, il ne reste plus que l’instrument des sanctions et les Européens
se demandent maintenant s’ils doivent exercer une pression économique sur le Brésil via
l’accord commercial du Mercosur.
Côté allemand, il y a du progrès concernant la question. De plus en plus de membres
du Bundestag allemand adoptent une position critique au sein du gouvernement fédéral. Et
la ministre de l’Environnement, Mme Schulze, a proposé d’appliquer plus efficacement les
règles de durabilité du traité sur le climat. « Il est difficile de supporter que l’UE importe
des concentrés de soja pour l’alimentation animale et de la viande bovine en provenance
de zones où les forêts tropicales humides ont été défrichées ou brûlées », dit-elle, tout en
proposant un système de certification pour la viande. « L’importation de soja et de bœuf ne
devrait être autorisée que s’il est prouvé que la production ne nuit pas à la forêt tropicale. ».
Bonne décision !
Sceptiques, les journalistes se sont demandés à quoi cela sert-il de traiter avec un
président qui ne condamne que timidement la destruction de la plus grande forêt tropicale du
monde et qui fait la promotion active en paroles et en actes de cette destruction ? « Bolsonaro
est si déraisonnable parce qu’il est guidé par une théorie de conspiration de l’époque de la
dictature militaire, rappellent-ils. L’homme politique d’extrême droite pense que les pays
riches veulent annexer l’Amazonie, en vue d’exploiter ses matières premières. Il s’est entouré
dans le palais du gouvernement de militaires qui l’encouragent dans cette conviction. Les
généraux, qui ont régné de 1964 à 1985, ont construit des routes traversant la jungle et ont
attiré des dizaines de milliers de colons du sud et du nord-est dans le bassin amazonien
alléchés par la promesse de terres bon marché. Ils devaient construire un rempart contre
l’invasion redoutée... »
La question de savoir si la forêt amazonienne devrait devenir une sorte de protectorat
international fait en effet l’objet de nombreuses discussions. Macron a également nourri cette
idée lorsqu’il a émis l’hypothèse, en marge du sommet du G7, que la région amazonienne
contraire aux intérêts de la planète.
Jusqu’à l’élection du président brésilien l’année dernière, il semblait encore que la
jungle pouvait être sauvée par des accords internationaux conjoints, pense-t-on. Le « Bonn
Challenge » aurait été créé précisément à cet effet en 2011. Douze millions d’hectares de
nouvelles forêts devaient être replantés sur les terres défrichées. Cet engagement volontaire
aurait également permis de réduire la destruction de la forêt tropicale brésilienne.
Cependant, de moins en moins de pays souhaitent encore participer à la politique
internationale de protection du climat, « même si les premiers succès commencent à apparaître
puisque les instruments de réduction des émissions de dioxyde de carbone commencent
lentement à porter leurs fruits ». Le Traité mondial sur le climat de Paris tente d’obliger les
pays industrialisés à atteindre leurs objectifs de réduction de la déforestation. Mais toutes ces
mesures ne fonctionneront pas sans la région amazonienne. « Si nous perdons finalement cette
forêt, il sera probablement beaucoup plus difficile d’atteindre les objectifs de la politique
climatique internationale », prévient Kirsten Thonicke, chercheuse de l’analyse du système
terrestre à Potsdam.
Beaucoup de temps sera nécessaire avant que n’aboutisse une véritable solution.
D’ici là, des millions d’arbres de l’Amazonie seront abattus et décimés par le feu.
Huguette Hérard
(1) Der Spiegel, 30 août 2019
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36 HAITI QUEL DEVELOPPEMENT ! Page 15

La réunion du G7 (2)
Après quelques détours dus à l’actualité, je reviens
à cette réunion du G7 que j’avais abordée il y a deux
semaines (voir La réunion du G7 1, HEM Vol. 33 # 34 du
04-10/09/2019). Lors j’avais parlé du premier grand thème
à l’agenda de la rencontre, les incendies dans l’Amazonie,
aujourd’hui je voudrais aborder le second : l’Iran.
«  L’arrivée surprise à Biarritz, dimanche 25 août
dans l’après-midi, du ministre des affaires étrangères iranien,
Mohammad Javad Zarif, a placé encore un peu plus la question
En tout cas il semble que l’affaire aurait été bien
préparée. Une source diplomatique (française ?) aurait expliqué
que « M. Zarif n’a pas été invité au sommet, mais il est venu
rencontrer son homologue français, Jean-Yves Le Drian » ;
signalons qu’ils s’étaient rencontrés une semaine plus tôt à
Paris ! Mais il semble que ce soit ce déjeuner en tête à tête
« improvisé » le samedi avec le président des Etats-Unis, qui
aurait préparé le terrain et évité que le président américain ne
« gaille un escombrit ». En tout cas, le lundi, il expliquait avoir
style G7 ; mais il n’y attache pas trop d’importance. Exemple
les rencontres avec le Coréen.
Que son interlocuteur ne respecte pas les décisions
arrêtées lors de la rencontre ne lui fait ni chaud ni froid  ;
l’essentiel est qu’il a pu faire son « show » ! Il ne faut donc
pas attacher trop d’importance à cette déclaration quelque peu
surprenante ; il peut tout aussi bien repartir dans ses attaques
contre l’Iran et ses dirigeants à la moindre occasion.
Ceci dit, il a un geste avec lequel il a de nouveau

Emmanuel Macron à la réunion du G7 à Biarritz le 25 août Donald Trump au G7 à Biarritz le 26 août

JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR LE MONDE JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

du nucléaire iranien au cœur des travaux du sommet. ». Dans le
Monde, Cédric Pietralunga et Marc Semo parlent « d’un coup
de maître dans le premier G7 présidé par Emmanuel Macron »
(G7 : Emmanuel Macron à la manœuvre sur l’Iran et les
autres dossiers brûlants).
Il faut se rappeler, d’une part, que l’Iran n’est pas
membre du G7, mais aussi que le dossier iranien est un chiffon
rouge pour le président d’un pays membre de ce groupe, en
l’occurrence Donald Trump. On pouvait craindre que celui-ci,
coutumier de réactions imprévisibles, ne claque la porte du
sommet en apprenant l’arrivée du ministre iranien.
dit à Macron : « Allez-y », tout en jugeant qu’il était « trop tôt »
pour qu’il rencontre M. Zarif lui-même.
Voilà donc Trump qui évoque une rencontre
éventuelle avec les dirigeants de l’Iran. On croit rêver, pourtant
il ne faut pas oublier son comportement avec ce leader coréen
dont je n’arrive pas à retenir le nom, d’abord les insultes, puis
les embrassades.
Cela me renvoie à cette analyse d’un invité de
l’émission « 64 minutes » de TV5 du lundi 25 août, dont j’ai
parlé il y a deux semaines. Pour lui, le bilatéraliste Trump
préfère les rencontres de chef à chef aux grandes rencontres
surpris tout le monde : le renvoi de son conseiller le « va-t-en-
guerre » John Bolton. On ne sait pas trop s’il faut interpréter
ce geste comme le signal d’un changement au niveau de
sa politique extérieure  ; en attendant Mike Pompeio s’est
empressé d’accuser l’Iran suite à l’attaque des installations de
l’ARAMCO en Arabie Saoudite.
Bon, nous n’avons plus qu’à dire comme Mgr
Constant : « Il n’est que d’attendre ».
Bernard Ethéart
Dimanche 15 septembre 2019

L’économie haïtienne en question ...

(ECONOMIE... suite de la Page 13) sont confrontés à deux grands handicaps. Ils n’arrivent pas à sociétés. C’est pourquoi certaines économies décollent alors
établir, avec les pouvoirs publics, un cadre de décision et des que d’autres stagnent bien qu’elles adoptent les mêmes
6.- Azad Belfort : La Banque Mondiale estime que liens durables qui facilitent le renforcement des secteurs ou politiques.
pour sortir de son extrême pauvreté Haïti a besoin d’une ils s’activent. En second
croissance économique annuelle de 7.5% sur une période de lieu, leur isolement les
10 ans. Qu’en pensez-Vous? empêche de créer des
Frédéric Gérald Chéry : L’économie haïtienne
dispose des atouts matériels pour atteindre un taux de
ressources communes qui
devraient leur permettre Efektif Dimanch
croissance 7.5% par an, même sur une période plus longue.
Les obstacles à cette performance viennent de la possibilité de
de mieux résister face à la
concurrence externe. Ils 22 Septanm, 2019
faciliter la production et la circulation de l’information sur les devraient s’organiser pour
conditions de la croissance en Haïti. La sphère du savoir et de provoquer la création de
la production intellectuelle devant soutenir cet objectif n’est
pas encore constituée.
ces ressources qui seront
profitables à la croissance
de leurs entreprises.
AMELIORASYON SEVIS LA
7.- Azad Belfort : Faisons maintenant un peu de
benchmarking. Comment voyez-vous l’économie haïtienne par 1 0 . - A z a d
rapport à l’économie dominicaine à court, moyen et long terme? Belfort : Pour terminer
Frédéric Gérald Chéry : La République Dominicaine qu’est-ce qui différencie
est mieux dotée qu’Haïti en ressources naturelles. Cet écart fondamentalement l’école
n’est pas critique. Haïti peut rapidement diminuer son déficit Institutionnaliste des
en matière de production de biens alimentaires, réduire son autres écoles économiques
retard dans la fabrication des biens de consommation courante, comme le keynésianisme et
différencier son industrie touristique et se préparer pour le monétarisme?
Frédéric Gérald
BCT Rout ki konsènen :
8, 12, 55, 62, 88
participer avec le pays voisin à la maîtrise les industries du
futur qui seront profitables aux deux pays. Toutefois, les deux Chéry : Le keynésianisme et
le monétarisme considèrent
US 1 Breeze Rout 101
populations ont une vision différente des enjeux économiques
mondiaux et nationaux. Les acteurs dominicains ont une que tous les individus
capacité d’identifier les avantages à long terme de leur pays, sont rationnels et que la
alors que les Haïtiens aiment tous Haïti, mais sont réticents à politique économique qui
travailler pour le collectif. convient à un pays peut
marcher dans un autre.
* Restorasyon Rout 8 !
8.- Azad Belfort : Vous avez une approche
Institutionnaliste de l’économie. Comment voyez-vous en
L’école de la régulation, à
laquelle j’adhère, souligne
l’importance des compromis
* Amelyorasyon Rout 12,55,62,88
Ak US1 Breeze Rout 101
tant que praticien et théoricien le système économique mondial
actuel? historiques qui amènent
Frédéric Gérald Chéry : L’économie mondiale dans chaque société une
est marquée par la transition de l’hégémonie américaine façon d’organiser l’État,
à l’hégémonie chinoise. Ces moments sont des périodes de financer le secteur Pou plis enfòmasyon vizite Broward.org/BCT
d’accélération du rythme de croissance et sont également productif, d’organiser le
porteurs de crises affectant les pays qui ne parviennent pas à travail salarié et de produire
Oswa rele 954-357-8400
s’adapter au nouveau paradigme de croissance. Haïti est dans les biens de consommation. TTY 954-357-8302, Florida Relay : 711
ce cas-là. En repérant ces variétés
entre les sociétés, la théorie
9 Azad Belfort : Pour terminer quels conseils de la régulation permet de
donneriez-vous aux entrepreneurs haïtiens face à la conjoncture démontrer que la même
économique actuelle et future? politique n’aura pas les
Frédéric Gérald Chéry : Les entrepreneurs haïtiens mêmes effets dans deux
 Mercredi 18 Septembre 2019
Page 16 LES JEUX DE BERNARD Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36

G R O G N E LES JEUX DE BERNARD Solutions de la

semaine passée:

Allez de GROGNE à EPINES, en utilisant des mots du vocabulaire M A R L I S

M A R A I S
français, et ne changeant qu’une lettre par ligne. M U R A I S
D U R A I S
D U R A L S

E P I N E S Mots Croisés D
D
U
U
R
C
A
A
L
L
E
E

E C N E D I V O R P W E N
Solutions de la semaine passée:

S
A U G A N
E
I T A E R G A
E S L G U
HORIZONTAL
1. Pays champion de de la Coupe du monde de basket.
E S P A G N E # S SCRABBLE
A X L O G I R G 2. Déambulai - Article - # E R R A I # L E Arrangez les sept lettres ci-dessous
D S M U E U B R T E A 3. Atome qui a perdu sa neutralité électrique -
N O M A U T I A T A N 4. Ancienne compagnie aérienne de la Caraïbe - K # I O N # I # P pour former un mot français
C A A R N T H M N L T I Vêtement d’homme, court, sans manches - A L M # G I L E T
A L D
T S N
I I A R D
D H A
E N
A
C
A
I D E H E
N B A A L
I A B R T
5. Journaliste marocaine accusée d’« avortement illégal »
et de « débauche » - 6. Ensemble ordonné de huit caractères R A I S S O U N I T K
O C T E T # N # E
E N E
binaires -7. Plante à fleurs jaunes - 8. Insupportable.
S D L A R H Y H A B T
L E S
A K I
O G R E A T A B A C O
S Y A C M U R R M O U L
I VERTICAL
1. Magnat des média tunisien,candidat à la présidence -
U # I V E # G # M
N O G S N
D O N R A G G E D
R O
I L K C A

A N A U G A Y A M
I
O A
S L A N D C
R

A
2. Pronom - Grande nappe d’eau à l’intérieur des terres -
3. Rudimentaire - 4. Peuple en Afrique de l’Ouest,
I N F E R N A L E
Y S
sous-groupe des Ibo - Principe vital - 5. Bandit -
C L S A N S A L V A D O R Y 6. Conjonction - Lune du système solaire -
7. Ancien ministre de la santé congolais arreté ls semaine passée pour avoir détourné des fonds déstinés à Solutions de la semaine passée
ABDOMEN
North Andros - Great Inagua - South Andros - Great Abaco
Grand Bahama - Long Island - Acklins - Eleuthera la lutte contre l’ebola - Préposition - 9. Place occupée par les EU à l’issue de la Coupe du monde de basket
Cat Island - Mayaguana - Crooked Island
New Providence - Exuma - San Salvador - Little Inagua qui vient de prendre fin.
Rum Cay - Little Abaco - Samana Cay - Ragged Island

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

Great Harbour Cay - Bimini
1
2

EN BREF... (... suite de la page 2)

MOIS DU CRÉOLE À MONTRÉAL 2019
été entendus à plusieurs endroits. Les activités scolaires et le petit commerce sont e
18 édition
hypothéqués.  ________________________________________________________________________________________________
Kreyòl ak libète se marasa
A Jacmel (Sud-Est) les élèves étaient peu nombreux à se rendre à l’école. Dans
plusieurs artères, des barricades et de grosses pierres empêchaient la circulation
automobile et piétonne. KOMINIKE POU LAPRÈS
Une situation qui n’est pas différente de celle qui a prévalu aux Cayes (dans le sud) et à Gaye li san pèdi tan
Saint-Marc (dans l’Artibonite). Au Cap-Haïtien (Nord), comme à Port-de-Paix (Nord-
Ouest), les activités commençaient timidement à reprendre même s’il faut souligner
qu’à certains endroits des barricades étaient toujours placées sur la chaussée. e
Monreyal, jou ki 1 septanm 2019. – Se tèm «Kreyòl ak libète se
èm
marasa» mesyedam KEPKAA yo chwazi hise pou sonnen twonpèt 18
 À Port-au-Prince, une importante présence policière est constatée avec notamment edisyon «Mwa Kreyòl Monreyal» la, yon kokenn evènman miltikiltirèl kote
l’augmentation des patrouilles et des points fixes pour mettre la population en literati, la, mizik, dans, penti, mòd ak lodyans kase randevou soti 5 pou rive
confiance. Mais les activités, notamment scolaires, tardaient à démarrer à cause, d’une 30 oktòb.
part de la méfiance des citoyens mais également de la crise du carburant qui paralyse la Ane sa a, youn nan aktivite tout moun dwe gen je yo brake sou li se jounen
circulation automobile. lansman an. Sa pral fèt jou ki ap samdi 5 oktòb, soti 6è pm pou rive 11è pm
Les autorités confirment pour ce lundi, l’arrivée d’une importante quantité de produits
Moïse Benjamin alyas Benzo le conteur
nan «Centre Leonardo Da Vinci» ki chita nan 8370, boulva Lacordaire,
pétroliers, notamment de gazoline. D’autres cargaisons devraient arriver durant la Monreyal. Antre a ak tout estasyonnman an ap gratis. Ap gen nan sware a
(ak kontribisyon Sabine Mompierre) youn nan pi gran odyansè nan peyi
semaine. Le premier ministre démissionnaire Jean Michel Lapin fait état de rencontres Gwadloup ki se Moïse Benjamin alyas «Benzo le conteur», Kebert Bastien
avec les acteurs du secteur pétrolier pour trouver une réponse plus définitive à la crise yon jenn chantè epi konpozitè ayisyen ki chaje ak talan, espozisyon penti k
du carburant. ap òganize nan tèt kole ak atispent Hilaire Leconte, Michel Levy-Préval epi
Gérard Compère, vant liv ak Libreri KEPKAA, gwo «brase lide» sou koze
lang ak kilti kreyòl. Nan wonn selebrasyon an ap gen tou plizyè manm

Commune de Carrefour: un jeune «Sosyete koukouy», an nou site : Michel-Ange Hyppolite (Kaptenn
koukouwouj), manm Akademi Kreyòl Ayisyen, Jean-Robert Placide, manm
Kebert Bastien, otè, konpozitè, chantè

homme tué par balles

Konsèy Konsiltatif Akademi Kreyòl Ayisyen, Manno Eugène, powèt, Jobnel
Pierre, ansyen manm sèvis redaksyon jounal «Le Nouvelliste» nan peyi
Ayiti.
Un jeune homme a été tué le lundi 16 septembre dans la commune de Carrefour. Les
protestataires ont pointé du doigt une patrouille policière dans le meurtre de ce jeune Plis pase kenz lòt aktivite ap tann nou nan pwogram edisyon 2019 sa a.
homme qui manifestait contre la rareté des produits pétroliers sur le marché haïtien. En Chantè Jean Jean Roosevelt ak Charlson Duverné (Poppy) ap nan Balattou
jou ki ap dimanch 6 oktòb (yon envitasyon Barbara Guillaume), sikològ,
marge des échauffourées qui suivaient le meurtre de ce jeune homme, des membres de ekriven epi edikatè Jacques Maurice pral anime yon «chita koze» sou jenn
la population ont lancé des pierres en direction des forces de l’ordre. yo ak plas kreyòl la nan fanmi ayisyen lòtbò dlo, rèn chantrèl gwadoupeyèn
nan zafè dans ak koregrafi Chantal Loïal envite nou nan yon estaj dans

La crise d’essence fait des victimes

afwo-karayib ak yon fim dokimantè sou kreyolizasyon, komedyen ak
komedyèn Bonga epi Pascale Julio pral entèprete Vwazen yon lekti-
espektak dapre tèks powèt ayisyen Georges Castera sou son mizik djaz,
(Haïti Standard) Dikte Mwa Kreyòl la pral taye banda jou ki ap 13 oktòb nan «Bibliothèque de
Une personne est morte carbonisée et une autre grièvement brûlée, tel est le bilan d’un Montréal-nord» (12002, boulevard Rolland), lansman nouvo festival teyat Jean Jean Roosevelt, konpozitè, chantè

accident de la circulation survenu entre une motocyclette, qui transportait plusieurs metè an sèn Ralph Civil la, «les éditions Mots Rose», san pale divès lòt
gwoup ak atis ki pral patisipe nan kokennchenn fèt sa a ki vize byennèt
récipients remplis de gazoline, et une camionnette. L’accident en question s’est produit, moun, konpreyansyon, tolerans, relasyon fratènèl ak zanmitay pèp ak pèp.
le dimanche 15 septembre, à Morne casse, une localité de la commune de Ferrier, dans
le département du Nord’Est. KEPKAA ap fè tout patnè li yo sonje pou yo pa bliye objektif evènman an.
Poutèt sa, li envite yo pou yo toujou fè tout moun konnen se vre «Mwa
Kreyòl Monreyal» la la pou selebre lang ak kilti kreyòl, men tou li enpòtan

Journée de tension à Port-au-Prince pou fè moun bò isit ak moun lòt kote dekouvri gen yon gwo mòso nan kilti ak
idantite popilasyon Kebèk la ki envizib nan sosyete a jouk jounnen jodi a
P-au-P., 15 sept. 2019 [AlterPresse] --- Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, a connu une men k ap goumen san pran souf pou pran plas li epi kreye yon pon
zanmitay ant Kebèk ak Karayib la e Oseyan Endyen an.
journée tendue le dimanche 15 septembre, à la veille d’un mouvement appelé par les
syndicats et les mouvements sociaux pour exprimer leur ras-le-bol face à la crise du KEPKAA, ki se fondatè «Mwa Kreyòl» la jou ki te 5 oktòb 2002 nan Charlson Duverné alyas Poppy, chantè

carburant qui dure depuis trois semaines, observe AlterPresse. Inivèsite Monreyal, swete pou chak patnè, kit li isit, kit li lòt dlo, k ap selebre
gwo evènman sa a pou li bay lang kreyòl la tout onè ak respè li merite san li
Des barricades de pneus enflammés ont été érigées dans plusieurs quartiers de la pa voye jete lòt lang yo nan «brase lide» li pral gen pou li antreprann.
capitale et des manifestations ont également été signalées à AlterPresse par des KEPKAA swete tou pou chak aktivite kiltirèl k ap fèt gen ladan li jan moun
témoins. viv epitou eritaj pèp kreyòl yo. Li enpòtan pou nou fè nou sonje sa, paske
depi lontan rive jis jodi a, se lespri sa a nou vle ki rete nan tèt chak moun k
Les principaux endroits touchés par les protestations sont Kenscoff, Montagne Noire, ap patisipe nan kèlkeswa fèt «Mwa kreyòl» la.
La Boule, Pétion-Ville, Juvénat (périphérie est), l’artère de Delmas et la route de
Bourdon qui lient Port-au-Prince à Pétion-Ville. Anvan nou fè ou jwenn tout pwogram nan, nou swete tout moun bon «Mwa
Kreyòl», edisyon 2019.
La route nationale #1 menant vers le nord du pays a également été bloquée, selon les
informations qui ont été communiquées à AklterPresse.
Les ambassades et institutions internationales conseillent la prudence aux ressortissants Source : Sèvis kominikasyon KEPKAA (Vèsyon franse a disponib)
Bonga ak Pascale Julio, komedyen
étrangers.
En fin de journée, les activités étaient au ralenti, le transport en commun rare et les rues
étaient très peu fréquentées dans plusieurs quartiers de la capitale. _
Des syndicats de transport en commun et des mouvements sociaux appellent à BUREAU: 2000, BOUL. SAINT-JOSEPH-E, MONTRÉAL (QUÉBEC) H2H 1E4, TÉL. 514 750-8800 ou 514 962-8640 / moisducreolemontreal@kepkaa.com

poursuivre le mouvement de protestation. Ils demandent un arrêt complet des activités

pour protester contre la pénurie jugée « organisée » du carburant, et préparer la Ecoutez Mélodie Matin sur
population à une augmentation des prix des produits pétroliers. w w w. r a d i o m e l o d i e h a i t i .
Sur le marché parallèle, les prix ont augmenté vertigineusement, ainsi que les tarifs de com
divers circuits de transport en commun.
Le gouvernement avait annonce pour ce lundi l’arrivée d’une cargaison de plus de Sur votre cellulaire
500.000 barils de carburant pour tenter de résoudre une crise récurrente depuis 9 mois. 605 475 6924
ou 832 999 1705

Suivez tous les matins à 8:00 sur MELODIE FM 103.3 l’Editorial de Marcus
Mercredi 18 Septembre 2019
Haïti en Marche • Vol XXXIII • N° 36
SOSYETE KOUKOUY AN AKSYON: Literati ak Sosyete
Rezolisyon Oktòb 2019
pou santenè Maurice Sixto   vyolèt… Li gen bèl otè, vant li plat, dèyè l sòti, Woy” (paj 21).
Lane 2019 la fè 100 tan depi kontè e lodyansè,
Maurice A. Sixto  te fèt nan vil Gonayiv.  Yon ekip inivèsitè,
lodyansè, kontè, ekriven, militan kiltirèl te travay depi mwa
me (mwa nesans ak mwa lanmò Sixto) nan yon kolòk sou
Sixto, rive nan mwa Oktòb ki selebre lang kreyòl li te itilize
nan travay li, pou fè soti yon rezolisyon pou selebre santenè li.
Rezolisyon sa a, se pou lanse nan memwa li yon apèl solanèl
pou zèv li, ansanm avèk travay lòt lodyansè, jwenn yon plas
espesyal nan sistèm edikasyon peyi a. Se yon fason pou ede
jenès peyi nou an ak sosyete a chanje mantalite, grandi
sivikman epi mentalman, sou baz plizyè aspè nan zèv Sixto.
Tankou parekzanp:
• Travay Sixto, ak kèk lòt otè, kapab rive konsyantize plizyè
jenerasyon,  granmoun, jèn moun,  pou yo kapab  rive
apresye pwofondè sosyal, imanitè, moral ak istorik kont ak
lodyans li yo, ki denonse diskriminasyon sosyal, kiltirèl
ak lengistik, koripsyon, abi sou fanm, abi sou timoun,
enkonpetans, tirani, restavèk, eksetera.
• Travay Sixto demontre,  fason li metrize lang ak kilti peyi
nou, kapab pèmèt mesaj li pase nan tout kouch popilasyon
an si  zèv  li rantre  nan sistèm ansèyman an yon fason
sistematik.
• Travay Sixto kapab fasilite devlopman materyèl didaktik
ki kapab rive touche plizyè domèn enpòtan nan ledikasyon,
tankou syans sosyal, sosyoloji ak sivis, pou nou senpman
site kèk nan yo.
• Travay Sixto kòm lodyansè, ansanm ak travay lòt lodyansè
ki travay nan domèn oraliti a, dwe jwenn plas yo menm
jan ak travay tout otè tan lontan yo ak otè kontanporen pou
yo anrichi ledikasyon jèn yo an jeneral sitou nan domèn
literati, oraliti, istwa, kesyon etik ak sivis nan peyi a.
Apati konsiderasyon sa yo, siyatè rezolisyon sa a mande pou :
• M i n i s t è E d i k a s y o n N a s y o n a l a k F ò m a s y o n
Pwofesyonèl  pran tout dispozisyon pou  li  dekrete
yon Jounen Anyèl Refleksyon sou Sixto nan lekòl ak tout
kalite medya. Jounen sa a, ki ta dwe tonbe depreferans 23
me, jou fèt Sixto, ta sèvi kòm kanal pou sèvi ak zèv li nan
klas yo pou ede tout elèv reflechi sou pwoblèm sosyal ak
responsablite sivik yo nan peyi a.
• Leta entegre zèv Sixto nan curriculum syans sosyal, oraliti
ak literati, oubyen pou ranfòse yo, kote sa deja kòmanse
fèt.
• Tout lekòl piblik, prive ak tout antite ki angaje nan
kesyon edikasyon ak lakilti kontribye nan jefò sa a, epi
kòmanse chèche resous, zouti pou yo rive kouvri  objektif
sa yo.
Siyatè rezolisyon sa a rekonèt enstitisyon yo kapab
gen limitasyon oswa manke resous ak kapasite lojistik. Se
poutètsa, yo rete dispoze, nan mezi mwayen yo, pou yo ede
reyalize objektif sa a apati 2020, epitou pou yo onore santenè
Maurice Sixto.
Kèk manm komite a dispoze rankontre ak
reprezantan  Ministè Edikasyon Nasyonal ak Fòmasyon
Pwofesyonèl  ansanm ak lòt patenè konsène e enterese sou
reyalizasyon objektif sa a.
An nou fè Sixto tounen non sèlman yon zouti pou
moun pran konsyans, men sitou  yon  zouti edikasyon pou
transfòmasyon mantal ak sosyal konkrè nan ane santenè li.
Kontak kowòdinasyon: Email/Telefòn xxxx-xxxx (sa
ap detèmine anvan sòti petisyon an, an Oktòb).
10 Pòtre Fanm nan Woman
Kreyòl Ayisyen : Konferans
Mwa Kreyòl : Ayiti 2016
Ak Akademisyen Pierre-Michel Chéry *
Kèkèt ak Janmari
Nan Kèkèt ak Janmari, Rhoddy Attilus kanpe pou
nou istwa yon jèn koup k ap viv ak dout nan relasyon yo.
Janmari sispèk madanm li, Kèkèt. Li twouve li twò alèz ak
yon zanmi gason. Men, nan rapò anndan koup la, se Kèkèt ki
dominan an, akoz aisirans li genyen sou santiman l, mete sou
imaj bèl fanm k ap fè tèt nèg vire. Nan woman an, Kèkèt se
yon bèl fanm ki pa t dwe renmen Janmari, “Mesye, kòman nou
fè kite peyizan sa vin pwan bèl fanm sa nan men nou la?”(paj
20) Men, se pa sèl sitiyasyon k ap fè Janmari dominen. Anvan
yo te marye, renmen an te manke gate akoz yon lòt nèg ki t ap
file Kèkèt. Kèkèt sou bò pa li pa ka fè Janmari konfyans tou,
akoz yon kliche ki di “fanm renmen gason ki gen bèl fanm”
(paj…). Menm si pa gen danje reyèl pou koup la, Kèkèt twouve
Janmari twò serye pou li. Lavi a mande yon ti fantezi ki pa gen
plas li nan detay pwenti ki nan liv lavi Janmari a.
Men ki jan otè a prezante Kèkèt : “Kèkèt, se yon
chedèv lanati. Timoun ki leve Okap, ki te lekòl kay mè, ki etidye
administrasyon” (paj 19). “Kèkèt bèl vre. Li pa gen anpil cheve,
TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou
li renmen penyen afwo, li gen yon ti koulè kafe ole, men w ta
di gen plis kafe pase lèt. Dan l blan kou koton, li gen jansiv
Tou de pèsonaj yo anbake nan yon kous kont
tantasyon chanèl. Kiyès k ap ka kenbe ? Kiyès k ap sede? Si
Janmari jwenn fi k ap pote tèt yo ba li, Kèkèt sou bò pa li tou
pa alabri avèk sè, zanmi k ap ba li presyon pou li leve pye l.
“Mwen pran plezi nan wòl m ap jwe a, paske m ap sèvi pitit
mwen ak yon nonm mwen damou” (paj 58). Moun k ap bay
Kèkèt pwoblèm nan istwa a se yon grann k ap fè moun pale
moun ki konvèti mal. Etan Grann ap mache legliz, l ap boule
lansan, l ap bat kat pou moun. Lafwa levanjil Grann pa anpeche
l travay pou Ayisyen ki Ayisyen. Malgre endiferans vivan yo ak
jouman pou lwa yo, mistè yo toujou la ap kondi lavi vivan…
Sa ki enteresan nan woman sa a, se fason otè a dejwe
lektè a sou atant ak tansyon ki gen nan istwa a. Etan tout moun
ap tann ki jan istwa fidelite koup la pral fini, otè a anbake
pèsonaj yo ak tout lektè yo nan yon vwayaj mistik k ap kondi
yo ale san yo pa konnen, malgre levanjil, malgre lakominyon,
malgre jouman. Lwa ap danse nan tèt moun san yo pa konnen,
lwa ap mete sekrè moun deyò, lwa ap trase wout pou moun,
y ap pwoteje pitit yo san yo pa fè wè yo la, desten vivan yo
nan men yo.
Kèkèt ak Janmari se yon woman kote otè a prezante
kilti ayisyen an avèk yon rega pozitif, agreyab. Li sènen kilti
nan otonomi li ak bonte li. Sa vle di kilti a egziste pou moun k
ap benyen nan kilti a. Li pa ka egziste pou moun ki pa ka viv li.
Rhoddy Attilus ekri woman an nan yon melanj kreyòl,
varyete Pòtoprens ak varyete Nò. Otè pase egzamen an, paske
estil la ale dous san fòse, ni rechèch metafò sofistike. Nou ta
gendwa di, genyen elegans nan sèten sèn ewotik. Men gen
anpil kote otè a repran kliche k ap sikile sou fanm nan sosyete
a san li pa reyaji, egzanp : “fanm rizèz twòp” (paj 15), nan jwèt
bòlèt, “kaka se revè a fanm”(paj 23), “ou kwè se aza k ta fè
yo tonbe konsa” (paj 24). Otè a chwazi pa mennen deba a sou
teren koreksyon estereyotip yo. Lè otè a pa fè sa, li asepte yo...
Gen anpil pasaj an franse nan woman an ki jennen
kadans lekti a. Li te ka pi enteresan si otè a te ekri liv la an
kreyòl sèlman, konsa lektè a pa t ap pèdi tenmpo lekti a. Nou
remake otè a deside ekri moso fraz franse yo dirèkteman an
franse, lè se yon pawòl kote kreyòl melanje ak franse, “kèkèt
te sou galri a ap gade les passants”, “comme à l’ordinaire”,
“à travers l’infidélité”. Nou prefere l konsa pase pou otè a ta
jis ekri bout fraz franse a nan òtograf kreyòl la.
Kolangèt Madan Bwadòm
Edgard Gousse prezante nou peripesi yon manman
Rayisa ak 2 pitit fi li, Mandala ak Sofi. Istwa twa medam yo
kòmanse nan yon moman kote grann Rayisa mennen li lakay
fanmi Saliba, nan vil Gonayiv, pou li vin travay kòm bòn,
dekwa pou li ka fè ti kòb pou li achte sa li bezwen. Tanzantan
ti pitit gason Saliba vin nan kò Rayisa pou yo fè bagay ansanm.
Lè sa a, Rayisa te sèlman gen 14 an. Etan Rayisa te nan kay la
avèk Ti Saliba, li te gen yon lòt anmore tou, Bouk Baka, moun
menm kondisyon sosyal avèk li. Rayisa vin ansent, li deside l ap
lage gwosès la sou do Bouk Baka, nèg ki ta pi ka sanble papa
pitit li, “Ou fin gwòs mwen, epi se kesyon sa a ou poze mwen ?
Ki kote ou pral mete m viv atò?” (paj 50). Rayisa vin ansent yon
dezyèm fwa, li fè Sofi, li bat jouk li jwenn Bouk Baka plis yon
lòt anmore (Jolikè) ki pou rekonèt pitit la ansanm. Malerezman
pou Rayisa tou de mouche yo pral mouri. Lanmò sa yo ouvè
yon vàn tribilasyon ki parèt tankou yon madichon Rayisa ap
peye pou 2 rezon. Bwa dife Rayisa ap bay lafimen, lafimen
gason k ap toupizi fanm, lafimen lenjistis (paj 92). Malgre l
ap woule anba gason pou li ba yo kout pitit, l ap trennen dèyè
l erè li fè depi nan ansent pou Ti Saliba, dezyèm rezon an se
koze “dous pou dous” la sosyete ayisyen an pa admèt la. Men
pou otè a esplikasyon an sòti nan bal pèpè k ap sòti Nouyòk
ak Miyami ki vin detwi metye kòdonye ak metye koutiryèz
nan peyi Ayiti a (paj 94)
Mandala, sou bò pa li, se yon fanm k ap viv pou
lanmou. L ap chache lanmou pou lanmou. Mandala pa konn
ki sa li ta bay pou ti moso jwisans lanmou. L ap rate jou lekòl
pou li ka ansanm ak mennaj li. Rayisa deja ap poze tèt li kesyon
pou Mandala, “… pou l konnen si se pa tout kont mal taye li te
konn fè nan lavi ti demwazèl li ki tounen pichon vin tounen sou
premye pitit fi li jodi
a” (paj 92). Se li
menm ki mache sou
gason yo, epi istwa
li yo pa janm fini jan
li ta swete yo. Sou
plan sa a, Mandala
se pitit manman
l ak sèl diferans,
lavi a fòse Rayisa
aprann woule anba
gason kote Mandala
ap pèsiste chache
lanmou jis pou
lanmou.
Epi Sofi ki
pi piti a, se li ki rive
jwenn chans yon
nèg ki renmen l tout
bon…
E d g a r
Gousse chwazi ekri
woman nan yon
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estil ki cho, sa vle di pawòl yo malouk, “Se etidyan, ki poko
fin doktè, ki t ap fè estaj yo sou kadav Bouk Baka ki te vivan
toujou” (paj 62). Pawòl yo sale lè yo pa plen fyèl nan sèten
dyalòg nan mitan pèsonaj yo, “Kolangèt Madan Bwadòm! gade
ki jan krab bouyi mòde m” (paj 56), “Ey…! Bègwè, ou pa tande
m ap pale avèk ou, pou ou leve tèt ou gade mwen? “ (paj 49),
“Bon, ou monte sou vant mwen Fizeme, ou fin fè sa pou ou
te fè a, epi ou kraze rak… ou fout gwòs mwen, tande. Mwen
te vle fè w konn sa”(paj 57), “Fizeme, mwen vle fè w konnen
yo pa chatre chen de fwa” (paj 68). Men tou, chak sitiyasyon
mache ak yon pwovèb “Anvan chwal te gen maling, mouch te
viv” (paj 71), oswa yon pawòl an daki. Daki a tradui filozofi
lavi pèsonaj k ap pwononse yo, lè se pa otè a li menm ki sènen
sitiyasyon an avèk daki a, men filozofi lavi Rayisa “Yo toujou
di kote bourik mare, se la yo ba l manje”(paj 48), epi men limit
sekrè Bouk Baka “Bòkò toujou di li retire moun nan twou men
se Bondye ki bay gerizon” (paj 51).
Nou pa note enfliyans lang franse nan fason Edgar
Gousse ekri. Okontrè, sa ki atire atansyon nou se chwa otè a
fè pou li swiv kontrent fonolojik lang nan sitou lè yon “l” ta
twouve li nan vwazinaj yon son nazal, egzanp : [tann li] ap
bay [tann ni] anba plim Edgar Gousse paske se konsa pawòl
la sòti nan bouch anpil moun nan lwès ak Sid k ap pale kreyòl.
Agasya Pèsonaj Agasya se yon pèsonaj tipik, yon
pitit peyi a ki se yon fanm ki sòti nan milye tiboujwazi a, ki al
pantan sou fon kiltirèl peyi a epi ki deside anbrase kilti peyi
a san preparasyon.
Istwa Agasya kòmanse ak yon envitasyon ki vin
jwenn yon ekip zanmi pou y al asiste yon seremoni lwa ki
t ap fèt nan yon seksyon kominal tou pre vil Marigo. Etan
Agasya nan seremoni an, yon lespri monte nan tèt li san li pa
ka konprann. Apre esperyans sa a, Agasya pral pran desizyon
pou li monte yon sèk etid nan vil la ak yon gwoup notab pou
yo ka konnen ki sa vodou a ye. Sa pral kreye eskonbrit nan
mitan moun nan vil la, pifò moun nan vil la pa dakò pou y ap
vin fè reyinyon satanik nan vil la. Anpil vwazen ak zanmi pral
vin lènmi akoz demach sa a.
Pwoblèm sa yo pa briding Agasya ki deside avanse
pou kont li. Agasya deside fòk li al inisye (kouche). Inisyasyon
an pral mennen tout kalite malè pou Agasya. Ki sa chwa Agasya
fè a pral pote pou li ? Se la tout enterè liv la ye ?
Lè nou li woman ak yon kout je sou po, nou wè malè
Agasya soti nan desizyon li pran pou li al inisye a. Men leson
nou tire nan liv la montre nou, yon kilti se pa yon fenomèn
endividyèl, yon kilti se yon fenomèn sosyal ki bezwen yon
gwoup moun pou li manifeste. Inisyativ mete sèk etid sou
vodou nan vil la deja mete pikan kwenna pou kilti sa a ta
epanouyi nan milye sosyal Agasaya a. Mete sou sa, l al fè
yon inisyasyon an kachèt, san preparasyon. Desten Agasya
te tou trase…
Èske nou jwenn sa nou t ap chache a ?
Nou li 6 woman kote nou pran 10 pèsonaj ki senbolize
fanmm anndan woman yo. Gen 2 gwo tèm ki domine nan
woman yo.
De gwo tèm yo, se relasyon fanm ak gason nan
renmen. Dezyèm lide ki prezan nan woman yo se rapò medam
yo ak kilti popilè a pou nou pa di vodou a.
Anndan tèm relasyon fanm ak gason an, nou ka jwenn
titèm tankou: kout pitit, vijinite, komès lanmou, pwostitisyon
degize.
Nan rapò pèsonaj yo avèk kilti popilè a, nou jwenn
majorite nan pèsonaj yo rejte kilti popilè a. Lè yo pa rejte l,
tankou nan ka Agasya a, yo peye konsekans la tou. Men tou,
fòk nou di youn nan woman ki trete kesyon kilti popilè a avèk
yon kout plim pozitif se woman Kèkèt ak Janmari a.
Men tou, nou te vle wè kouman kliche ak estereyotip
kont fanm nan sosyte a travèse woman yo. Malerezman, nou
jwenn yo anpil. Kit se nan imaj sèten otè konprann ki se yon
imaj pozitif pou fanm (Adelina), kit se nan fason gason konstwi
imaj fanm nan tèt yo (Kèkèt ak Janmari, lanmou Bredjenn,
Kolangèt Madan Bwadòm).
*Pou kòmansman atik sa a wè Haïti En Marche
11 septembre 2019
 Mercredi 18 Septembre 2019
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