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Troisièmement : Une nouvelle opportunité pour Haïti et le signal d’un malheur qui nous invite à un
avenir meilleur.
En effet, les menaces du président Abinader sont excessives et illégitimes. Le Conseil de sécurité nationale a
décidé de suspendre définitivement l'entrée de toutes les personnes impliquées dans le conflit ; cesser de délivrer
des visas aux citoyens haïtiens jusqu'à nouvel ordre; maintenir la fermeture totale de la frontière à Dajabón et,
si le conflit n'est pas résolu d'ici jeudi, fermer complètement la frontière pour le commerce terrestre, maritime
et aérien.
Évidemment, cette précipitation nous laisse entrevoir la radiographie de la précarité d’Haïti vis-à-vis de la
République Dominicaine. Si elles sont appliquées, ce qui est improbable, elles auront enseigné au peuple haïtien
l’économie d’un pays souverain. En conséquence, le peuple haïtien doit s’indigner et transformer ces présages
en opportunités. Nous savons tous que la dépendance économique d’Haïti vis-à-vis de la République
Dominicaine est sans équivoque. De même, leur richesse dépend significativement des consommateurs haïtiens
auxquels ils délivrent trop facilement leurs bonnes et mauvaises marchandises, dans la foulée de violation des
droits humains assortie de déportation massive, l’une des entreprises les plus rentables en République
Dominicaine (déporter les Haïtiens le matin et les faire pénétrer clandestinement dans le pays le soir, sous le
regard consenti des autorités dominicaines). Ce qui en retour, leur rend également vulnérable et dépendant
d’Haïti, à un autre niveau. Donc, il revient au peuple haïtien de changer le paradigme, d’ouvrir
conditionnellement ses frontières à d’autres peuples en attendant un sursaut économique national axé sur la
promotion de la production nationale en général et la promotion de l’agriculture en particulier.
Quatrièmement : La voie ouverte est l’arbitrage et non des sanctions diplomatiques expéditives
Du reste, l’on se souviendra des dispositions de l’article 3 du Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage, signé à
Santo Domingo, par les deux pays, le 20 février 1929 : « Les Hautes Parties Contractantes s’engagent à
soumettre à l’arbitrage tous les différends de caractère international qui pourraient surgir entre elles en raison
de la réclamation d’un droit formulé par 1’une contre 1’autre en vertu d’un traité ou autrement, réclamation
qu’ il n’ a pas été possible de régler par la voie diplomatique et qui est de nature juridique parce que susceptible
de décision par 1’application des principes du droit ».
Il en ressort que le président Abinader refuse de prendre la voie de la raison qui est l’Arbitrage. Ce n’est pas au
peuple dominicain, dans l’hypothèse qu’il se croit victime, de se donner raison ou d’infliger des sanctions
diplomatiques expéditives au peuple haïtien. C’est la voie de l’arbitrage internationale qui en est ouverte. Donc,
tous azimuts, la volonté arbitraire du président Abinader est le vecteur directeur de toute une saga dont l’arbre
cache la forêt.
Somme toute, le moment est venu pour renverser les effets négatifs d’une attaque diplomatique et commerciale
injustifiée initiée par le président Abinader, au nom du peuple dominicain. Tout en évitant les défenseurs du
canal à la vigilance, de veiller aux infiltrations, aux scènes de violence et actes illégaux, et aux coups bas, nous
portons la conviction que le président Abinader perdra la face dans ses envolées diplomatiques à forte
connotation électoraliste et certainement inspirées des intérêts géopolitiques dissimulés. Si l’actuel
Gouvernement Haïtien, incapable à répondre aux besoins du peuple et attentionné quant aux arrêts des travaux,
trahit les intérêts du peuple, ce problème resurgira aussi longtemps que les inégalités sociales et agricoles
prévalent. Le peuple haïtien a besoin de créer la vie. Et l’ouverture du canal vers la rivière Massacre en est le
signe microscopique d’un avenir qui s’annonce, d’un réveil qui résonne. De l’eau + des parcelles clôturées +
des techniques + de l’orgueil, voilà les ingrédients d’une nouvelle alimentation nationale dont la souveraineté
en est le résultat. Le président Abinader défend les intérêts de son peuple, c’est à nous de défendre les nôtres.
Construire dans l’intérêt collectif et dans le respect des normes n’est pas une infraction. Cela n’entrave
nullement l’ordre public. Alors, qui saurait s’opposer à une action légale et légitime ? Or, les dés sont jetés. Si
le président Abinader fléchit dans l’exécution des mesures annoncées, il n’est pas digne de rester au pouvoir.