Daniela Poveda Triana

Espace, Territoires et Sociétés dans les Mondes Émergents

Analyse d’actualité

Protestations au Costa Rica : crise économique et mécontentement social

Les protestations au Costa Rica ont commencé le 30 septembre après que le président Carlos
Alvarado ait présenté une proposition le 17 septembre pour signer un accord avec le Fonds
monétaire international pour un paquet de soutien de 1,75 milliard de dollars US afin de
surmonter l'impact fiscal de la pandémie de Covid-19. La proposition du gouvernement a été
rejetée par l'opposition politique, car elle comprenait de nouvelles taxes sur les transactions
bancaires, des augmentations d'autres impôts sur le revenu et l'immobilier. En plus de
l'initiative de vouloir fusionner certaines institutions publiques comme la Banque
internationale du Costa Rica.

Le rejet ne s'est pas fait attendre et la population est descendue dans la rue pour exprimer son
mécontentement à l'égard de l'accord, sous l'impulsion du "Mouvement de sauvetage
national" dirigé par l'ancien candidat présidentiel José Miguel Corrales et d'autres
personnalités politiques et sociales. Les syndicats et les secteurs sociaux affirment que la
proposition représente un coup dur pour la classe ouvrière et les secteurs les plus vulnérables
de la population, compte tenu du fait que la pandémie a aggravé les problèmes économiques
et sociaux que le pays connaissait déjà, de sorte que le Costa Rica a atteint à cette époque le
chiffre record d'un taux de chômage de 24,4 %.

Après cinq jours de protestations, de blocages de rues et d'affrontements entre la population

civile et la police. Le président a annoncé la démission du plan et a appelé les chefs de file
des manifestations à engager un dialogue pacifique, à négocier, à mettre les revendications
sur la table et à parvenir à un accord. Cependant, les différents secteurs ont rejeté ce dialogue
parce qu'ils ont exprimé que leurs demandes ne seraient pas respectées et qu'ils n'auraient pas
de garanties lorsqu'il s'agirait de négocier. En conséquence, les blocages se sont intensifiés et
se sont concentrés sur des points stratégiques des routes, évitant le passage aux ports, aux
aéroports, aux frontières et aux zones agricoles et touristiques.

Ainsi, la situation affecte les pays voisins puisque la frontière entre le Panama et le Costa
Rica a été complètement paralysée, pour l'instant elle a une mobilité limitée ainsi que la
frontière avec le Nicaragua. Le secteur des transports a été le plus touché, les marchandises
qui doivent être transportées entre les frontières ont été retardées et les pertes économiques
ont été considérables. En outre, au Salvador, 11 points de passage vitaux ont également été
fermés après que des fonctionnaires soient descendus dans la rue pour protester contre le
manque de fonds et le non-paiement des salaires. Ces événements montrent clairement
l'image de la région et donnent un aperçu des problèmes économiques et sociaux que la
population en général traverse.

L'importance de cette chaîne d'événements qui commence avec les protestations au Costa
Rica nous permet de faire le point sur la situation dans laquelle se trouve l'Amérique latine.
La région était déjà dans une situation économique douteuse avant la pandémie, en plus de
présenter une vague de mécontentement général dans la population. Par conséquent, avec le
confinement et la fermeture totale ou partielle des échanges et des différents secteurs dans les
pays, la pandémie a exacerbé les problèmes qu'elle avait déjà rencontrés.

La réaction des différents gouvernements à la contagion et à l'augmentation des cas de Covid-

19 a été rapide et efficace dans certains pays comme le Pérou et le Chili. Cependant, le plus
grand problème auquel l'Amérique latine est confrontée actuellement est la crise économique
déjà apparente et, par conséquent, l'aggravation des troubles sociaux et du mécontentement
qui, à son tour, accroît la fragmentation et la polarisation politiques. Les manifestations au
Costa Rica sont un instantané de ce qui se passe ou se passera dans les autres pays de la
région, évidemment à des échelles et dans des conditions différentes. Mais le schéma est le
même, après la quarantaine, la population a perdu de vue la peur de la contagion et a
commencé à descendre dans la rue.

Il est donc pertinent de se demander si nous pourrions être confrontés au début d'une
deuxième vague de statut social. La réponse est de savoir si, en fait, elle a déjà commencé. En
Bolivie, avec les barrages routiers pour l'élection présidentielle d'octobre. En Colombie avec
les protestations contre les brutalités policières, au Chili pour un événement similaire et en
Argentine contre les mesures sanitaires prises par le gouvernement et la suspicion de
corruption de la part de la vice-présidente Cristina Fernández Kirchner. Il en va de même en
Équateur, où un soulèvement indigène et social n'a pas été exclu en raison de la gestion
économique du gouvernement national.

En conclusion, nous sommes confrontés à un scénario dans lequel les décisions prises par les
gouvernements respectifs de la région seront fondamentales. La pandémie, la crise
économique imminente, les troubles sociaux et le mécontentement, la fragmentation politique
et la polarisation sont le dénominateur commun des pays en ce moment et deviennent de plus
en plus aigus. Il ne faut pas perdre de vue que les plus touchés seront les plus vulnérables et
ce détail est un élément que les dirigeants ne doivent pas ignorer.

Bibliographie
Cecilia Barria (21 juilliet 2020). Coronavirus en América Latina : los países en que se prevén las
mayores caídas económicas. BBC. Récupéré de : https://www.bbc.com/mundo/noticias-53438543

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Récupéré de : https://www.dw.com/es/costa-rica-carlos-alvarado-desiste-del-fmi-y-llama-a-di
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Manifestantes vuelven a las calles en Chile en ruidosas protestas (10 de octubre 2020). Deutsche
Welle. Récupéré de https://www.dw.com/es/manifestantes-vuelven-a-las-calles-de-chile-en-ruidosa-
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Persisten las protestas en Costa Rica pese al llamado al diálogo del Gobierno (05 octobre 2020). EFE.
Récupéré de : https://www.efe.com/efe/america/economia/el-paso-fronterizo-con-panama-amanece-
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Violencia policial en América Latina está “fuera de control” (09 octobre 2020). Deutsche Welle.
Récupéré de : https://www.dw.com/es/violencia-policial-en-am%C3%A9rica-latina-est%C3%A1-
fuera-de-control/a-55209031

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La pandemia se ensañará con Latinoamérica en 2020, pero la región crecería 4% en 2021 (10 octobre
2020). La Réplica. Récupéré de : https://www.larepublica.co/globoeconomia/la-pandemia-se-
ensanara-con-latinoamerica-este-ano-pero-la-region-creceria-40-en-2021-3072582