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La rationalité limitée

La notion de satisfaction est introduite par la théorie de la rationalité limitée proposée par
Herbert Simon. Au cours des années 1960, sa proposition a conduit à un changement de
paradigme dans l'approche de l'organisation bureaucratique proposée par Max Weber. Il tente
de démontrer comment certaines incohérences du modèle bureaucratique wébérien ont été
une raison de sa crise en tant que modèle organisationnel. Selon Simon, la base pyramidale
de la gouvernance d'entreprise wébérienne lutte contre les changements structurels opérés à
partir de réalisations horizontales d'accords entre employeurs et travailleurs. En même temps,
il met en garde contre les défauts de cette conception, dont les plus notables sont le manque
d'incitations et le substrat émotionnel des décisions. Simon fait appel à la biologie pour
identifier les progrès des organisations en matière d'adaptation par essais et erreurs. En effet,
on n'a jamais de réponses concluantes aux crises de l'organisation puisque dans chaque cas,
il faut développer de nouvelles compétences et prendre des décisions dans des domaines
d'information limités.

Herbert A. Simon conçoit la tâche de gestion comme une tâche nécessaire dans l'organisation
lorsqu'elle assume de manière pratique la rationalité dans la prise de décision. Le critère de
rationalité a souligné les résultats sur les processus. Mais Simon considère que l'une des plus
grandes forces pour la croissance des entreprises est leur capacité à exposer ouvertement les
possibilités de prendre des décisions raisonnables qui affecteraient positivement les intérêts
des agents de l'organisation, en délibérant et en examinant les moyens. Par conséquent, les
décisions organisationnelles doivent être des actions collectives raisonnablement identifiées
par chaque travailleur, dans un environnement de travail délibératif.

L'auteur parle d'une rationalité limitée qui s'explique par deux aspects. D'une part, il établit
que l'individu est rationnel, puisqu'il peut expliquer la plupart des décisions qu'il prend.
D'autre part, elle est limitée parce que les individus font des erreurs de jugement et
n'atteignent pas toujours les objectifs qu'ils se sont fixés. Avec cette rationalité limitée, les
individus prennent leurs décisions, quelles qu'elles soient, en fonction des objectifs et de
l'analyse de l'environnement liés à cette décision. Par conséquent, elle conçoit la dynamique
de l'organisation en matière d'évolution constante entre des décisions qui sont le résultat d'un
processus de raisonnement des agents impliqués.

La rationalité limitée provient de l'incapacité des gens à traiter toutes les informations
provenant de leur environnement. Il faut donc se demander quelles sont les représentations
que l'individu en a. En effet, à partir de cette représentation, l'agent déterminera, en partie, le
contenu d'une décision et la forme sous laquelle elle est prise. Par conséquent, il est important
de tenir compte du fait que la connaissance en tant que pouvoir compétitif d'un agent de
décision est limité, il est donc nécessaire de distinguer entre le monde réel et la perception
que les acteurs en ont.

La représentation dépend du contexte dans lequel l'agent individuel opère, c'est-à-dire que
l'agent est influencé par l'environnement organisationnel et social, ainsi que par l'émotion.
C'est pourquoi l'agent détermine qui déterminera les conséquences attendues, les options
possibles, ce qui sera pris en compte et ce qui ne le sera pas. En outre, les personnes
disposeront la plupart du temps d'informations incomplètes ou erronées sur la situation et les
éventuels changements.

La notion de rationalité limitée, conçue par Simon, propose d'opposer l'hypothèse de la


rationalité de l'homo economicus. Alors que l'homme économique maximise en choisissant
la meilleure ligne de conduite parmi toutes les options possibles, l'individu à la rationalité
limitée cherche une décision basée sur la satisfaction. En d'autres termes, l'individu cherche
quotidiennement à prendre et à adopter des décisions dans le cadre d'un éventail de solutions
satisfaisantes qui ne sont pas nécessairement les plus optimales, ce qui a des conséquences
qui dépasse les individus, ce qui signifie en pratique que les organisations ne parviennent à
satisfaire leurs objectifs qu'à des niveaux de rationalité sous optimaux.

Par conséquent, la théorie de la rationalité suppose que les êtres humains n'ont pas comme
objectif personnel la maximisation du bénéfice de l'organisation, mais certains niveaux de
conformité qui obéissent à des objectifs personnels et subjectifs. En matière d'organisation,
on peut dire que le processus de gestion au sein des entreprises ne cherche pas à maximiser
le profit, mais à avoir un profit raisonnable. Au lieu de payer un prix optimal, on parle d'un
prix juste, et au lieu de vendre au meilleur prix, on vend à un prix qui complète le produit.
Cependant, ce type de comportement de l'individu diminue les critères d'efficacité et
d'efficience.

En résumé, l'individu a pour but la satisfaction de ses apparences et non la maximalité, il


assume des schémas récursifs et des règles de procédure simples pour éviter la surcharge
d'informations. De ce fait, il a tendance à percevoir des éléments qui reflètent une situation
analogique déjà reconnue. De même, elle initie un processus de recherche d'alternatives face
à des conditions d'insatisfaction ou de résultats non atteints et au moment de sélectionner les
informations pour agir, les décisions ne sont pas toujours les meilleures, car les mécanismes
pour choisir échouent, donc l'erreur constitue une partie nécessaire du processus
d'apprentissage.

Par conséquent, le fonctionnement des organisations dans le processus décisionnel sera basé
sur la recherche de résultats satisfaisants. Toutefois, cela ne garantit pas le succès, car il y a
différentes modalités d'incitation, d'information et de motivation des agents impliqués.
D'autre part, les résultats attendus d'un comportement peuvent être erronés et c'est là que
l'organisation doit engager un processus de révision et de changement de perspective dans la
logique de l'essai, de l'erreur.

En conclusion, l'approche de Simon introduit des variables qui n'étaient pas envisagées
auparavant dans la rationalité économique, des changements dans les préférences des
consommateurs qui dépendent de la psychologie personnelle, le rôle de l'intuition, les
humeurs et une motivation croissante qui varie dans le temps. Le mérite de Simon est d'avoir
identifié les composantes informelles du comportement humain et de les avoir intégrées dans
une conception plus dynamique des organisations. Les contributions de Simon permettent de
préciser le fonctionnement d'une organisation dans une relation qui est cohérente avec les
comportements individuels des agents qui la composent. La rationalité limitée de l'individu
agit selon des degrés de comparaison relatifs de manière similaire à la rationalité des
organisations.

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