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Int. Marit Health

2018 ; 69, 2 : 110–117
DOI : 10.5603/IMH.2018.0016
www.intmarhealth.pl
Copyright © 2018 PSMTMC
ARTICLE ORIGINAL
ISSN 1641–9251

Sécurité et santé au travail dans le secteur maritime

au Maroc 60 ans après l'indépendance :
état des lieux, contraintes et perspectives
Omar Laraqui1, Nadia Manar2, Salwa Laraqui2, Tarik Ghaïlan3, Frédéric Deschamps1,
Chakib El Houssine Laraqui2

1Institut Universitaire de Santé au Travail et de Médecine Environnementale de Reims, Cedex, France

2Ecole Supérieure d'Ingénierie de la Santé, Casablanca, Maroc
3Société Marocaine de Santé Maritime, Tanger, Maroc

Abstrait
Contexte:L'objectif de cette étude était d'évaluer la situation 60 ans après l'indépendance, de faire le point sur l'état
actuel, de mettre en évidence les contraintes et de proposer des recommandations pour améliorer la santé au travail
dans le secteur maritime.
Matériels et méthodes:Cette étude s'est basée sur la collecte de données sur : 1) les textes législatifs sur la santé et la
sécurité au travail ; 2) Statistiques des administrations (ministère de la santé et ministère de la pêche maritime), conseil
médical général du Maroc, sociétés savantes et associations de médecine du travail et de médecine maritime ; 3)
Analyse d'un auto-questionnaire adressé à 22 médecins travaillant dans les services de santé des pêcheurs et
répertoriés dans l'annuaire 2017 de la Société Marocaine de Médecine Maritime. Il comportait cinq volets :
caractéristiques sociodémographiques et professionnelles, formations, bilan des activités, contraintes à leur exercice et
dix recommandations prioritaires pour améliorer la situation.
Résultats:La santé et la sécurité dans le secteur maritime progressent depuis le code du travail de 2004 et la convention
du 27 décembre 1996 entre le ministère de la santé et le ministère de la pêche maritime. Il s'agit de l'organisation d'une
prévention sanitaire des pêcheurs avec la mise en place du bureau de santé des pêcheurs au niveau central et des
services de santé des pêcheurs dans les principaux ports. Cependant, la couverture médicale est encore insuffisante. La
médecine maritime reste une spécialité peu attractive car les médecins sont mal payés et ont des conditions de travail
difficiles.
Conclusion :L'absence de données synthétiques à jour sur la sécurité et la santé dans les secteurs maritimes nous a
conduit à réaliser cette étude qui a mis en évidence certains dysfonctionnements et lacunes qui entravent la promotion
de la santé des travailleurs dans ce secteur. Les recommandations proposées par les médecins devraient constituer la
colonne vertébrale de toute amélioration liée à la santé et à la sécurité du travail. Ce sont les praticiens eux-mêmes qui,
face à leur pratique, sont les mieux à même de diffuser une réflexion qualifiée d'éthique, indissociable de leurs activités
quotidiennes.

(Int Marit Health 2018 ; 69, 2 : 110-117)

Mots clés : secteur maritime, sécurité, santé, Maroc

Introduction ports de commerce, 19 ports de pêche et 6 marinas. Elle compte également des

Le Maroc possède un important littoral maritime avec deux dizaines de sites de pêche aménagés dans des villages de pêcheurs ou dans des

façades méditerranéenne et atlantique, un littoral qui s'étend sur débarcadères destinés à la pêche artisanale. Le secteur maritime fournit près de

3500 km et un espace maritime d'environ 1,2 million de km2. Il 140 000 emplois directs : 120 000 dans le secteur de la pêche, 10 000 dans la

dispose d'un vaste réseau de 38 ports avec 13 ports internationaux marine marchande et 10 000 dans le port [1].

Dr Chakib El Houssine Laraqui, Ecole Supérieure d'Ingénierie de la Santé, 24 rue Lafontaine, Quartier Racine, 20100 Casablanca, Maroc, e-mail : chlaraqui51@gmail.com

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 Omar Laraqui et al., Sécurité et santé dans le secteur maritime au Maroc
La santé et la sécurité au travail sont un droit fondamental
pour tous les travailleurs au Maroc. L'article 31 de la Constitution
de 2011 [2] garantit à chacun l'accès aux conditions de
jouissance des droits à la santé, à la protection sociale, à la
couverture médicale, à la solidarité et au travail. Le Comité mixte
de l'Organisation internationale du travail et de l'Organisation
mondiale de la santé a défini les objectifs de la santé au travail
[3, 4] :
— promouvoir et maintenir le plus haut degré de bien-être physique,
mental et social des travailleurs dans toutes les professions;
— prévenir toute atteinte à leur santé causée par les conditions
de travail.
De les protéger dans leur utilisation contre les risques
résultant de la présence d'agents préjudiciables à leur santé ;
placer et maintenir le travailleur dans un emploi approprié à ses
capacités physiologiques et psychologiques.
Depuis l'indépendance du Maroc en 1956, les risques
professionnels sont devenus une préoccupation pour les
gouvernements, les employeurs et les syndicats. Marquée par
son héritage de législation française de sécurité et de santé au
travail, elle a conduit au développement de l'inspection du
travail pour le contrôle, du système d'assurance pour la
réparation des risques professionnels et des services de
médecine du travail pour la prévention médicale (pré-embauche,
suivi et visites périodiques) et l'amélioration des conditions de
travail [3–5]. Selon le Code du travail, les travailleurs à terre des
entreprises portuaires sont soumis à la législation sur
l'organisation de la médecine du travail depuis 1957 [6]. La
législation relative à la santé des gens de mer remonte à 1919
avec la loi de commerce maritime, modifiée et complétée par la
loi du 16 juillet 2010 [7]. En 1998, la Direction des Pêches
Maritimes était séparée du Ministère des Transports et rattachée
au Ministère de l'Agriculture. Les médecins, nommés par le
ministère des Transports, ne sont devenus responsables que des
marins marchands.
Parallèlement, le Département de la Pêche a signé une
convention avec le Ministère de la Santé pour mettre en place
des services médicaux pour les pêcheurs dans les ports de
pêche afin de leur permettre de bénéficier d'une couverture
médicale. Néanmoins, le secteur de la pêche ne bénéficie d'une
couverture médicale structurée et systématisée que depuis la
convention conjointe de 1996 entre le ministère de la santé et le
ministère de la pêche [8]. Bien que le métier de pêcheur soit
universellement reconnu comme l'un des métiers les plus
dangereux [9]. En France, en 2007, alors qu'il y avait 40 accidents
du travail pour 1000 salariés à terre, il y avait 121 accidents du
travail pour 1000 marins dans le secteur de la pêche. Les chiffres
étaient encore plus éloquents quand on observait le nombre de
morts par chute en mer ou par naufrage : un pêcheur avait
environ 44 fois plus de risques de mourir au travail que les
travailleurs à terre [10]. Le bilan 2014 des accidents du travail en
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le secteur maritime en France a montré que le taux de létalité
était 5 fois plus élevé que dans le secteur de la construction et
que la majorité des accidents mortels concernaient des
pêcheurs. Le taux de mortalité par accident du travail en mer est
de 1,18‰ contre 0,03‰ à terre ; la fréquence était près de 40
fois supérieure [11]. La situation était plus alarmante dans
certaines régions du monde. Les chiffres communiqués lors du
IIIe Congrès franco-espagnol de médecine maritime, tenu à
Agadir en 2009, parlent d'eux-mêmes : il y a eu entre 90 et 150
accidents du travail mortels pour 100 000 pêcheurs dans le
monde. En Afrique de l'Ouest, ce chiffre serait compris entre 300
et 1000 et en Afrique du Sud il serait d'environ 600 [10]. Dans le
secteur de la pêche côtière au Maroc, les accidents du travail
mortels représentaient 14,2 % des accidents du travail en 2007
et 2008 [12]. Plusieurs études menées auprès de pêcheurs
traditionnels au Maroc suggèrent qu'ils prennent de nombreux
risques évitables [13-16]. L'absence de données synthétiques à
jour sur la sécurité et la santé dans les secteurs maritimes nous
a conduit à réaliser cette étude. Son objectif était de rendre
compte de l'état des lieux, d'évaluer l'état des lieux, de mettre en
évidence les contraintes et de proposer des recommandations
pour améliorer la santé au travail dans le secteur maritime.
Matériels et méthodes
Cette étude s’est basée sur la collecte de données de :
— les textes législatifs sur la santé et la sécurité au travail ;
— statistiques des administrations (ministère de la santé et ministère
de la pêche maritime), conseil médical général, sociétés savantes
de médecine du travail et de médecine maritime ;
— analyse d'un auto-questionnaire adressé à 22 médecins exerçant
dans les services de santé des gens de mer et répertorié dans
l'annuaire 2017 de la Société Marocaine de Médecine Maritime. Il
comportait cinq volets : caractéristiques sociodémographiques
et professionnelles, formation, bilan des activités, contraintes à
leur exercice et dix principales recommandations pour améliorer
la situation.
résultats
SECTEUR DE LA PÊCHE
Données socio-économiques et socio-démographiques
La flotte compte environ 18 000 bateaux : 310 pour la pêche
hauturière, 1 750 pour la pêche côtière et 15 940 pour la pêche
artisanale. Le secteur de la pêche occupe une place importante dans
l'économie du Maroc qui est réputé parmi les zones les plus
poissonneuses du monde avec des captures de plus d'1 million de
tonnes. Il se classe premier parmi les producteurs de poisson en
Afrique et 25edans le monde. C'est aussi le premier exportateur
mondial de sardines. Le secteur contribue de 2% à 3% du produit
intérieur brut. Les exportations marocaines de produits de la mer ont
enregistré près de 1,59 milliard de dollars (2014), contribuant à 58%
aux exportations agro-alimentaires. Le chiffre d'affaires du secteur
croît à un rythme annuel moyen de 5 % depuis 2001.
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Le secteur fournit près de 565 000 emplois dont
450 000 emplois indirects et 115 000 emplois directs dont 109
000 dans la pêche (7 100 pêcheurs hauturiers, 60 000 côtiers, 41
900 pêcheurs artisanaux) et 6 000 dans l'industrie.
Organismes de contrôle et de gestion
Au niveau central, le secteur de la pêche comprend six
directions : pêche maritime, industries de la pêche maritime, contrôle
des activités de pêche maritime, formation maritime des pêcheurs et
sauvetage, affaires générales et juridiques, stratégies et coopération.
Au niveau périphérique, les 18 délégations exécutent le programme
du ministère sur tout le littoral national.
Quatre chambres des pêches maritimes (Méditerranée,
Atlantique Nord, Atlantique Centre et Atlantique Sud)
représentent les secteurs de la pêche maritime auprès des
pouvoirs publics. Elles sont regroupées au sein de la Fédération
des Chambres de Pêche Maritime, qui donne avis et
informations au gouvernement et présente des propositions sur
toutes les questions concernant la pêche maritime.
Plusieurs associations de pêcheurs et d'armateurs maritimes interviennent
dans le domaine de la santé et de la sécurité.
Organismes de développement et de formation
La formation des pêcheurs se fait soit sur le terrain de manière
traditionnelle avec un porte-parole (généralement un parent) soit
dans des écoles de formation professionnelle. Quatorze
établissements de formation maritime certifient la conduite,
l'exploitation et l'entretien des navires de pêche :
— 1 Institut Supérieur des Pêches Maritimes à Agadir ;
— 5 Instituts de Technologie des Pêches Maritimes à Al
Hoceima, Larache, Safi, Tan-Tan, Laayoune ;
— 8 Centres de Qualification Professionnelle Maritime à
Nador, Tanger, Casablanca, Essaoura, Agadir, Sidi Ifni,
Boujdour et Dakhla.
Organisation de la santé et de la sécurité des pêcheurs
La Convention du 27 décembre 1996 entre le Ministère de la
Santé et le Ministère de la Pêche Maritime porte sur
l'organisation d'une prévention sanitaire des pêcheurs avec la
mise en place du bureau de santé des pêcheurs au niveau
central et des services de santé des pêcheurs au niveau des
principaux ports. Le 1er juin 1999, le premier service est créé à
Tanger. La circulaire conjointe du 21 février 2005 du ministère
des pêches maritimes et du ministère de la santé porte sur la
mise en place d'un programme de prévention sanitaire
maritime.
Le bureau de santé des pêcheurs.Il est placé sous l'autorité d'un
médecin-chef qui travaille en étroite collaboration avec le ministère
de la Pêche maritime (Direction de la formation maritime des gens de
mer et du sauvetage), et le ministère de la Santé (Direction de
l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies). Ses missions
comprennent :
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— la définition des programmes techniques et l'étude des besoins
des services de santé ;
— organisation et contrôle des activités des services de santé ;
— contribution au développement de programmes d'information et
de sensibilisation sur les risques maritimes et d'éducation à la
santé ;
— collecte et exploitation de données statistiques relatives à la
santé des pêcheurs;
— la réalisation d'études épidémiologiques sur les risques maritimes ;
— participation à la formation du personnel médical et paramédical
des services de santé ;
— participation à la formation des pêcheurs aux soins d'urgence et aux
premiers secours sur le lieu de travail ;
— participation à l'élaboration de la législation relative à la santé
et à la sécurité des pêcheurs.
Services de santé des pêcheurs.Chaque service est placé
sous l'autorité d'un médecin-chef désigné par le ministère de la
santé. Leurs missions sont la médecine préventive, les soins
médicaux, l'hygiène générale et l'assainissement.
La médecine préventive comprend :
— la surveillance médicale des pêcheurs ;
— prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles;
— amélioration des conditions de travail des pêcheurs. Les soins de
santé comprennentconsultations médicales et premiers soins
d'urgence pour les pêcheurs blessés ou malades.
Hygiène générale et assainissementconcernent les ports, les
bateaux, les barques et autres dépendances des ports.
Le personnel de chaque service comprend un médecin, deux
infirmières et une secrétaire. L'équipement médical nécessaire doit
permettre au médecin d'effectuer un examen clinique, des mesures
biométriques, un contrôle de la vue, ainsi qu'une analyse d'urine.
Une armoire avec des médicaments et des produits de santé
nécessaires pour les premiers soins et les soins d'urgence.
Les missions du médecin-chef du service de santé comprennent
des actions sur le lieu de travail et une surveillance médicale.
Actions sur le lieu de travail :
— étudier l'organisation, les postes et les méthodes de travail,
en vue d'identifier et d'évaluer les nuisances, les risques
pour la santé au travail, et d'assurer une meilleure
adaptation du travail aux compétences des pêcheurs ;
— évaluer les conditions d'hygiène générale et d'hygiène du travail,
ainsi que les facteurs d'organisation du travail pouvant entraîner
des risques pour la santé des pêcheurs ;
— participer à la surveillance et au contrôle de l'hygiène et
de l'habitabilité des navires, des conditions de vie et de
travail à bord, ainsi que de la sécurité du port et de ses
dépendances ;
— prodiguer des conseils en matière de santé, de sécurité et d'hygiène
(équipements de protection individuelle et collective),
— surveiller et contrôler l'hygiène et l'état sanitaire général des
établissements de formation maritime et enseigner la santé,
la sécurité et l'hygiène dans ces établissements.
 Omar Laraqui et al., Sécurité et santé dans le secteur maritime au Maroc
Suivi médical :
— procéder à un examen d'aptitude physique des pêcheurs
à l'embauche et en cours de carrière selon un
programme annuel;
— effectuer la visite médicale des pêcheurs dans un
établissement de formation maritime;
— procéder à la consultation médicale des
pêcheurs malades dans le cadre de leurs
activités ou victimes d'accidents du travail ;
— donner des avis médicaux par radio aux officiers malades,
blessés ou rapatriés en mer ;
— évaluer l'aptitude des pêcheurs aux accidents du travail ou aux
arrêts maladie.
La gestion des services de santé.L'organisation,
l'animation et la gestion des services de santé sont en
coordination avec les délégués du Ministère de la
Santé et du Ministère de la Pêche Maritime.
Ils conservent tous les dossiers médicaux des services (registre des
consultations médicales, des visites médicales d'aptitude, des activités
quotidiennes, des pêcheurs nécessitant une surveillance particulière, des
accidents du travail et des maladies professionnelles, des observations et
recommandations relatives à l'amélioration de l'hygiène et des conditions
de travail). Un rapport trimestriel est préparé ; des copies sont envoyées
au ministère de la santé et au ministère des pêches maritimes. Ces
rapports trimestriels sont consolidés dans un rapport annuel, qui est
également envoyé aux mêmes destinataires.
Évaluations des activités médicales des
services de santé des pêcheurs
Nous avons analysé tous les auto-questionnaires envoyés à tous les
médecins exerçant dans les services de santé des pêcheurs. Ils ont tous
répondu au questionnaire.
a) Il existe 20 services de santé des pêcheurs avec 22
médecins et 12 infirmiers. Les ports concernés sont
Nador, RasKebdana, Al Houceima, Jebha, M'diq, Fnideq,
Tanger, Larache, Casablanca, Kénitra, El Jadida, Safi,
Agadir, Tan Tan, Tarfaya, Laayoune, Dakhla, Essaouira et
Sidi Ifni, Boujdour.
b) Visites médicales et campagnes de sensibilisation. Les
consultations de soins étaient de 9243 et les soins paramédicaux
de 11 003. La prise en charge en urgence des accidents du travail
a été de 653. Les visites de médecine du travail ont été de 44 267
(16 015 visites de pré-embauche et 28 252 visites de suivi ou
périodiques. Seuls 36,9% des pêcheurs ont bénéficié de visites de
médecine du travail. Selon les médecins, les dix les pathologies
les plus fréquentes étaient les maladies respiratoires pour 95,5%,
les troubles musculo-squelettiques pour 59,1%, les dermatoses
pour 54,5%, l'hypertension artérielle pour 54,5%, les affections
ORL pour 36,4%, le diabète pour 36,4%, les infections
sexuellement transmissibles pour 36,4%, les troubles digestifs.
les troubles du sommeil pour 36,4%, les troubles du sommeil
pour 31,8% et les plaies et blessures pour
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27,3 %. Outre les visites médicales, 67 % des médecins ont mené
des campagnes d'information, d'éducation et de communication
sur le tabac, le sida, les troubles musculo-squelettiques, le
diabète, les hépatites virales, la tuberculose, l'hygiène et/ou les
premiers secours au travail.
c) Caractéristiques socioprofessionnelles et formation des médecins
de mer. Tous les médecins appartiennent au secteur public et
ont choisi de travailler dans les services de santé des gens de
mer. L'âge moyen était de 47,6 ± 9,3 ans et 81 % étaient des
hommes. L'ancienneté moyenne au ministère de la santé était de
14 ± 4,7 ans et au sein des services de santé des pêcheurs de 7,9
± 3,4 ans. De tous les médecins enquêtés, seuls 40,9 % étaient
des services de santé des pêcheurs à plein temps et 38 % étaient
des spécialistes en médecine du travail. 19% avaient un diplôme
en médecine du sport et aucun n'avait un diplôme en médecine
maritime. 67% étaient mécontents ou insatisfaits de leur
formation. La formation ou l'éducation médicale continue était
pour 81% sous forme de participation à des conférences et 57%
avaient des activités associatives.
d) Conditions d'exercice. Les conditions de travail sont jugées
mauvaises ou insatisfaisantes par 62 % des médecins. L'état du
matériel mis à la disposition des médecins est jugé mauvais par
43 %. Le sentiment d'être utile « souvent ou en permanence » est
rapporté par 95 %. Le stress professionnel était ressenti «
souvent ou en permanence » par 72 %. Le salaire n'était pas
convenable pour 62 %. Le temps technique (contrôle de l'hygiène
des bateaux) n'a été effectué que par 19% et seulement 44% ont
collaboré avec les services hygiène, sécurité, environnement.
Principales recommandations proposées par les
médecins des services de santé des pêcheurs
Les recommandations les plus fréquentes sont de :
— améliorer les conditions de travail du personnel (médecins,
infirmiers et personnel) des services de santé des pêcheurs ;
— augmenter les traitements (salaires) des médecins et des infirmières;
— augmenter le nombre de services de santé des gens de mer pour
couvrir tous les pêcheurs;
— assurer et généraliser la surveillance sanitaire de tous les
pêcheurs et l'hygiène sur le lieu de travail ;
— établir un diplôme de médecine marine et de formation
continue pour le personnel médical et paramédical ;
— développer la pluridisciplinarité : coordination entre les
médecins et les autres agents de santé et de sécurité ;
— consacrer exclusivement ce personnel qualifié aux services de
santé des pêcheurs.
SECTEUR DE LA MARINE MARCHANDE
Données socio-économiques
Le transport maritime de marchandises est le pilier du commerce
extérieur et un vecteur stratégique de l'économie marocaine. Plus de 95 %
du commerce extérieur utilise la voie maritime. À l'exclusion
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activités auxiliaires, le secteur contribue de 1% à 1,5% du PIB et les
compagnies maritimes marocaines fournissent 0,3% du PIB. Le
nombre total d'emplois dans ce secteur représente 10 000
personnes, dont la moitié travaille dans les terminaux portuaires.
Le transport maritime de passagers et de véhicules est de
nature économique et sociale. La plupart des passagers sont des
Marocains résidant à l'étranger. Le transport de passagers le
plus important est situé dans le détroit de Gibraltar entre le
Maroc et l'Espagne. Une combinaison de navires battant pavillon
du Maroc (IMTC, FRS Maroc et Inter Shipping) et de l'étranger
Acciona Trasmediterranea, Euroferrys, FRS Iberia et Balearia
offrent ces services. Environ 4 millions de passagers et 1 million
de véhicules y transitent chaque année.
Formation pour les ressources humaines
L'Institut Supérieur des Etudes Maritimes (Institut supérieurré'
Etudes Maritimes: ISEM), sous la tutelle du Ministère de
l'Equipement, est chargée de former les cadres supérieurs des
différentes branches de l'industrie maritime, de mener des études et
des recherches et de contribuer à la formation tout au long de la vie
et au développement du personnel.
Organisation des services de santé et de
sécurité au travail
Les entreprises opérant dans ce secteur sont soumises aux
lois et règlements relatifs à l'établissement des services de
médecine du travail prévus par le code du travail pour les non-
navigants. Les gens de mer sont soumis au Code de droit du
commerce maritime de 1919 et à ses règlements d'application.
La ratification par le Maroc de la convention du travail maritime,
rédigée en 2006, impose des exigences pour la protection de la
santé et les soins médicaux des gens de mer. Selon cette
convention, tout navire doit se passer d'une pharmacie de bord,
de matériel médical et d'un guide médical. Tout navire
transportant 100 personnes ou plus à bord ou effectuant
normalement des voyages internationaux de plus de 3 jours doit
avoir un médecin qualifié. Les navires sans médecin à bord
doivent avoir au moins un marin chargé des soins médicaux et
de l'administration des médicaments dans le cadre de leurs
fonctions normales ou un marin capable d'administrer les
premiers secours. Des consultations médicales par radio ou par
satellite, y compris des conseils spécialisés, devraient être
disponibles à tout moment pour les navires de mer.
Au Maroc, les médecins embarqués sont des médecins
généralistes conventionnés du secteur libéral ayant suivi le
cursus Normes de Formation, Certification et Code de Veille.
Sur le terrain, pour les gens de mer, la Direction de la Marine
Marchande accorde une autorisation spéciale aux médecins
généralistes aptes à délivrer un certificat d'aptitude
médicale.
Le Centre de Contrôle du Trafic Maritime de Tanger (MTCC)
communément appelé Tanger Vessel Traffic Services (VTS)
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contribue à améliorer l'efficacité et la protection du trafic
maritime, évalue la situation afin de prévenir les accidents,
promeut la sûreté et la sécurité maritimes et protège
l'environnement marin dans le détroit de Gibraltar. La zone dans
l'une des routes les plus fréquentées, en particulier pour les plus
gros pétroliers du monde.
SECTEUR PORTUAIRE (PERSONNEL DE QUAI)
Les ports, qui représentent 95% du commerce extérieur du
Royaume, sont un secteur vital pour l'économie. Le secteur
portuaire national est organisé en trois fonctions principales. La
fonction régalienne comprend la définition et la mise en œuvre
de la politique portuaire, la planification et la réalisation de
nouvelles infrastructures portuaires. La Direction des Ports et du
Domaine Public Maritime relevant du Ministère de l'Equipement
et des Transports en assure la mise à disposition. La fonction de
l'autorité portuaire comprend la police portuaire, la
réglementation, l'octroi et le contrôle des concessions et des
autorisations d'exercice des activités portuaires. Il est assuré par
l'Agence Nationale des Ports à l'exception du port Tanger-Med
géré par l'Autorité Portuaire Tanger Med SA « TMPA ».
Les fonctions commerciales sont confiées à des entités privées ou
publiques en tant qu'opérateurs ou prestataires de services dans le cadre
de concessions ou d'autorisations telles que Marsa Maroc, Somaport, APM
Terminal, Eurogate, etc. Marsa Maroc est la société leader dans
l'exploitation de terminaux portuaires. Elle est présente dans 9 ports où
elle propose des services de manutention, de stockage et de logistique
ainsi que des services aux navires.
Données socio-économiques
Le secteur portuaire connaît un développement et permet de
positionner le Maroc comme pivot incontournable dans l'espace
euro-méditerranéen notamment grâce au port Tanger-Med. Le
volume global de l'activité portuaire a atteint 115,1 millions de
tonnes, dont 20 millions de tonnes concernent le transbordement
(2013). Les sociétés d'exploitation portuaire emploient directement
environ 4000 employés.
Activité portuaire gérée par l'Agence Nationale des Ports (
Agence Nationale des Ports, ANP) :
— 75,8 millions de tonnes : importations 47,8 millions de tonnes et exportations 28
millions de tonnes ;
— 4,1 millions de conteneurs,Vingt-Équivalent piedUnité (EVP);
— produits : céréales (7,6 millions de tonnes), phosphate et dérive (23,8
millions de tonnes), volume de grenaille (228 855 unités), véhicules
(320 986 unités), hydrocarbures et produits énergétiques (16,5
millions de tonnes), charbon et cokes (7,9 millions de tonnes) ;
— trafic de croisiéristes et passagers (4,4 millions).
Organisation des services de santé au travail
Selon le Code du travail, les entreprises portuaires sont soumises
à la législation sur l'organisation de la médecine du travail. Chaque
entreprise dispose d'un service médical indépendant.
 Omar Laraqui et al., Sécurité et santé dans le secteur maritime au Maroc
étau situé dans l'enceinte du port et géré par un ou plusieurs médecins
spécialistes en médecine du travail qui assurent la médecine préventive.
Ces services emploient des infirmières et des travailleurs sociaux. Les
infirmières assurent un service de garde 24h/24.
Certaines entreprises mettent à la disposition de ses salariés un
réseau de centres de santé et de centres dentaires dédiés aux soins.
MEDECINE MARINE D'URGENCE
L'aide médicale en mer repose sur la téléconsultation médicale
et l'assistance aux navires en mer pour faire face à toute situation de
détresse humaine survenant parmi les membres d'équipage, les
passagers ou les occupants. un navire marchand, de pêche ou de
plaisance. En attendant de développer sa propre télémédecine, le
Maroc travaille avec ses voisins, notamment l'Espagne et la France,
pour sauver des vies en mer. Ces opérations sont opérées par :
— le service médical radio espagnol : «El Servicio Radio-
Médico(MRS) » ;
— le service de Consultation Médicale Française Maritime à
Toulouse : «Service d'assistance médicale à distance(TMAS) » ;
— la coordination médicale maritime française à Brest, Le Havre,
Bayonne et Toulon assure l'aide médicale d'urgence en mer :
«Samu de coordination médicale maritime (SCMM) » ;
— les liaisons radio maritimes entre le navire et le centre de
consultation ;
— le dispositif opérationnel d'assistance médicale;
— la mission de recherche et de sauvetage (SAR) de la vie en
mer est une obligation des États côtiers. Cette mission
est confiée à la Direction des Pêches Maritimes et
s'appuie sur un dispositif national qui s'appuie sur un
Centre de Coordination et des moyens d'intervention
dont une flotte de sauvetage dédiée. Le Département
des pêches maritimes est responsable de la création, du
développement et du maintien des organisations de
recherche et de sauvetage maritimes au Maroc. Le
ministre dirige la politique SAR maritime, les accords
internationaux, les conventions et les questions
opérationnelles relatives à la SAR maritime. Le
Département des pêches maritimes est l'autorité SAR
pour les incidents maritimes et est responsable de la
fourniture du service SAR maritime dans la Région
marocaine de recherche et de sauvetage maritime. En
outre, il coordonne, assure la liaison, forme, équipe,
personnel, entretient, prépare les finances,
TRAVAUX HYPERBARE ET ACTIVITÉS DE PLONGÉE
La loi sur l'aptitude médicale à plonger date de 1962
[18]. Il permet l'examen médical d'aptitude à la plongée
à tout médecin sans préciser de qualification particulière
pour le praticien. L'examen comprend un examen
clinique et une radiographie pulmonaire avec un avis de
spécialiste en cas de doute sur l'aptitude.
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ÉVÉNEMENTS POUR PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LA
SÉCURITÉ AU TRAVAIL DES GENS DE MER
Le Maroc organisait de nombreux événements :
— les journées marocaines de la santé marine, organisées par le
Département des pêches du Maroc, se sont déroulées à
Agadir en 2004, 2005, 2006, 2007, 2008 et 2010 ;
— Congrès Nationaux de Médecine Maritime organisés par
la Société Marocaine de Médecine Maritime : Le premier
congrès se déroulait à Agadir en 2014, le deuxième et le
troisième à Tanger (2015 et 2016) et le quatrième à
Dakhla en 2017, le cinquième aura lieu lieu à Assilah en
novembre 2018 avec le 12ème Congrès International
Hispano Francophone ;
— Le Maroc a également organisé trois sessions du Congrès
international hispano-francophone : la troisième à
Agadir en 2009, la sixième à Tanger en 2012 et la
neuvième à Agadir en 2015.
Depuis sa création en 2013, la Société Marocaine de
Médecine Maritime promeut la formation des médecins des
gens de mer et des autres partenaires dans le domaine de la
santé et de la sécurité maritime. Il bénéficie du soutien des
Sociétés espagnole et française de médecine maritime et de
l'International Maritime Health Association (IMHA).
De nombreuses conférences traitant de la sécurité et du
développement durable dans les activités maritimes :
— Conférence sur la Sûreté et la Sécurité Maritime et Aérienne
organisée par l'Association Marocaine de Droit Maritime et
Aérien (Association Marocaine de Droit Maritime et Aérien,
AMDMA) le 14 avril 2015. Les sujets suivants ont été abordés :
Sûreté internationale des navires et des installations portuaires
(ISPS), Sûreté et sûreté des ports, Responsabilités en matière de
sûreté et de sécurité maritimes ;
— Port Efficiency Forum Maroc 2015 organisé par Port Finance
International (PFI) à Casablanca les 25 et 26 février 2015.Parmi
les sujets abordés, on retrouve la sécurité des équipements
portuaires et la gestion des risques de prévention des pertes.
DISCUSSION
Le Maroc a ratifié de nombreuses conventions internationales [19, 20] :
— convention pour l'unification de certaines règles d'assistance
et de sauvetage maritimes du 23 septembre 1910 ;
— convention d'assistance et de sauvetage du 1er janvierst,
1972 modifié le 1er janvierst, 1975 de Boulogne ;
— convention internationale d'assistance du 28 avril 1989 ;
— réglementation sanitaire internationale adoptée par les Vingt-
- deuxième Assemblée Mondiale de la Santé le 25 juillet 1969 à Boston ;
— Convention du travail maritime 2006 du 10 septembre 2012 ;
— Convention sur le travail dans la pêche 2007 no. 188 du 16
mai 2013. La législation marocaine d'hygiène et de sécurité
du secteur maritime est nombreuse mais dispersée et difficile à
récupérer et à consulter. L'élaboration et la publication d'un
Code du travail des gens de mer regroupant l'ensemble des lois,
115
 Int Marit Health 2018 ; 69, 2 : 110–117
règlements et conventions, les rendront accessibles à tous.
Plusieurs textes législatifs sont anciens et doivent être mis à
jour, notamment celui sur les travaux hyperbares.
Les recommandations les plus importantes sont l'application de
la législation de la santé pour tous les travailleurs des ports et des
gens de mer et l'amélioration des conditions de travail des
professionnels de la santé. Le premier améliorera le taux de
couverture en médecine du travail et le second la qualité des
prestations. L'évolution et le développement du système de santé et
la prévention des risques professionnels chez les pêcheurs
nécessitent la prise en compte et l'application des propositions des
médecins enquêtés. Dans notre enquête, la couverture médicale des
pêcheurs reste partielle car seuls 42,5% ont bénéficié d'une visite
médicale. 59,1% pratiquaient la médecine des gens de mer à temps
partiel parallèlement à la santé publique. La médecine maritime était
peu attractive : les salaires étaient « inadaptés » pour 62 %, les
conditions de travail « inadaptées » pour 43 %. Le stress au travail
était ressenti souvent ou en permanence chez 72%.
La sensibilisation aux questions liées à la sécurité et à la
santé au travail s'améliore grâce aux nombreux événements et
colloques et à une certaine sensibilisation des autorités
compétentes (ministère de la pêche, ministère de la santé,
chambres de la pêche, etc.). Cependant, il y a un manque
d'engagement de certains représentants des salariés, et de
certains employeurs malgré leur responsabilité légale pour la
protection de la santé des salariés : articles 749 et 750 du code
civil (code des obligations et des contrats) et article 281 du code
du travail [3].
Les structures de prévention restent fragilisées par la logique de
prévention secondaire. Cela s'explique par l'absence fréquente
d'autres spécialistes de la prévention (ergonomes, psychologues du
travail ou ingénieurs de sécurité) dans ce secteur. Le fonctionnement
de la majorité des services de santé des pêcheurs était défectueux
parce qu'il y avait peu ou pas d'activités d'hygiène à bord. Dans notre
étude, seuls 19 % les réalisaient et 44 % collaboraient avec les
services de santé-sécurité-environnement. Il y avait une différence et
un écart entre les textes législatifs-conventions et la pratique sur le
terrain. Nous rapportons ci-dessous les points forts et les points
faibles de la sécurité et de la santé dans le secteur maritime et
quelques recommandations prioritaires pour les améliorer.
QUELQUES POINTS FORTS DE SANTÉ ET DE SÉCURITÉ
DANS LE SECTEUR MARITIME
— Ratification par le Maroc de la convention du travail
maritime ;
— Des plans pour le développement durable d'une nouvelle dynamique
du secteur portuaire et maritime avec des investissements, de
nouveaux ports et infrastructures ;
Ibharprogramme comprend la modernisation des flottes
côtières et artisanales avec des actions pour améliorer les
conditions de vie, de travail et de sécurité à bord [21].
116 www.intmarhealth.pl
"Plan Halieutis"consiste dans le développement d'une nouvelle
dynamique dans le secteur de la pêche [22]. Ce plan repose sur trois
axes stratégiques, à savoir :
— durabilité : la durabilité du secteur pour les
générations futures ;
— la performance : une gestion efficace des équipements et des
infrastructures ainsi que du débarquement et la mise en place
d'un mécanisme de contrôle de la qualité qui garantit l'accès aux
produits avec un haut niveau de plans de sécurité, d'hygiène et
de santé pour les consommateurs ;
— compétitivité : proposer des produits à des prix attractifs et compétitifs,
en facilitant l'accès aux matières premières industrielles et en se
concentrant sur les marchés les plus porteurs ;
• la coordination entre le Ministère de la Santé et la Direction
des Pêches Maritimes pour organiser la médecine
préventive des pêcheurs ;
• répartition équitable des services de santé des pêcheurs ;
• assurer des services de santé chez la plupart des opérateurs portuaires
(programmes de prévention et de promotion de la santé) ;
• existence de structures dédiées à la sécurité et à
l'environnement dans les ports ;
• existence d'un système régional de recherche et de sauvetage ;
• recherches scientifiques dans le domaine de la sûreté et de la
sécurité des gens de mer et des pêcheurs ;
• encadrement et formation des médecins des gens de mer par
la Société Marocaine de Médecine Maritime.
QUELQUES POINTS FAIBLES DE LA SANTÉ ET DE LA
SÉCURITÉ DANS LE SECTEUR MARITIME
— Absence d'orientations ou de recommandations sur la gestion de la
santé et de la sécurité à bord des navires ;
— Difficulté d'assurer les visites sur les lieux de travail (ports et
bateaux) par les médecins des services de santé ;
— Coordination insuffisante entre les inspecteurs
maritimes et les médecins des services de santé ;
— Turnover important du personnel de santé, qui
perturbe le bon suivi des services de santé ;
— Insuffisance des premiers secours et de la formation aux premiers secours
des gens de mer conformément aux exigences de l'Organisation maritime
internationale (OMI) ;
— Absence de formation spécialisée en médecine du travail pour les gens de mer;
— Convention du travail maritime 2006, convention de l'Organisation
internationale du travail (MLC 2006, OIT) non étendue au secteur
de la pêche ;
— Persistance d'une ancienne législation des travaux hyperbares et des
activités de plongée ;
— Absence de formation spécialisée dans le domaine de la médecine
marine pour les médecins des gens de mer ;
— Absence de système marocain de télémédecine dédié aux
gens de mer ;
— Insuffisance du nombre de chambres hyperbares sur
l'ensemble des ports.
 Omar Laraqui et al., Sécurité et santé dans le secteur maritime au Maroc
QUELQUES RECOMMANDATIONS PRIORITAIRES
POUR AMÉLIORER LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DANS
LE SECTEUR MARITIME
a) Au niveau normatif :
— renforcer la circulaire commune par un texte réglementaire
spécifique à la santé et à la sécurité des gens de mer intégrant
les exigences de la convention maritime internationale ;
— publier des lignes directrices pour la gestion de la santé et de la sécurité
au travail à bord des navires.
b) Médecine préventive pour les pêcheurs :
— augmenter le nombre de services de santé des pêcheurs pour couvrir
tous les ports et tous les pêcheurs ;
— mettre en place une formation initiale diplômante et une formation continue
en médecine marine pour le personnel médical et paramédical ;
— dédier ce personnel qualifié spécifiquement et exclusivement aux
centres de santé des gens de mer pour assurer une surveillance
stable de la santé des gens de mer et participer aux actions sur
le lieu de travail;
— coordonner l'action des médecins des services de santé avec les
autres agents de santé et de sécurité (pluridisciplinaire).
c) Médecine du travail dans les ports :
— le port est une zone d'activité propice à la création d'un
service médical interentreprises qui couvre les salariés de
toutes les entreprises opérant dans le port. Ce service sera
doté d'une cellule de gestion des urgences médicales plus
performante grâce à la mutualisation des moyens.
d) Médecine maritime d'urgence :
— mettre en place un centre de télémédecine pour l'assistance aux personnes à bord
des navires.
e) Travaux hyperbares et activités de plongée :
— mise à jour de la législation sur l'aptitude médicale à la plongée ;
— établissement d'une liste de médecins agréés pour la
délivrance d'un certificat médical d'aptitude à la plongée ;
— augmentation du nombre de salles hyperbares pour couvrir l'ensemble
du royaume.
CONCLUSION
L'absence de données synthétiques à jour sur la sécurité et
la santé dans les secteurs maritimes nous a conduit à réaliser
cette étude qui a mis en évidence certains dysfonctionnements
et lacunes qui entravent la promotion de la santé des travailleurs
dans ce secteur. Les recommandations proposées par les
médecins devraient constituer la colonne vertébrale de toute
amélioration liée à la santé et à la sécurité du travail. Ce sont les
praticiens eux-mêmes qui, face à leur pratique, sont les mieux à
même de diffuser une réflexion qualifiée d'éthique, indissociable
de leurs activités quotidiennes [23].
les références
1. Département de la pêche maritime — Ministèreère de l'agriculture et
de la pêmaritime.http://www.mpm.gov.ma/.
2. Constitution marocaine 2011. Dahir n° 1-11-91 du 29 juillet 2011
portant promulgation du texte de la constitution publié au bulletin
officiel du Royaume du Maroc n° 5964 bis du 30 juillet 2011.http://
www.intmarhealth.pl
www.amb-maroc.fr/constitution/Nouvelle_Constitution_%20Maroc
2011.pdf.
3. Laraqui CH. Du droit de la santé des travailleurs au droitunela santé des
travailleurs marocains : contraintes et perspectives. Eèse de Doctorat
en Droit — Spécialité : droit de la santé (Faculté de droit, Université
Lyon 3, 2005 ; p. 403.
4. Laraqui CH, Laraqui O, Manar N. Guide pratique du droit de la santé et
de la sécurité au travail au Maroc. Casablanca : Dar Al Karaouiine,
2016 ; p. 469.
5. Laraqui O, Laraqui S, Manar N, et al. Santé et sécurité au travail au
Maroc 60 ans avrèL'indépendance : état actuel, contraintes et
perspectives. Archives des Maladies Professionnelles et de
l'Environnement. 2018 ; 79(1) : 1–9, doi :10.1016/j.admp.2017.07.004.
6. Loi n°65-99 relative au code du travail.http://adala.justice.gov.ma/
production/legalization/fr/Nouvelles/code%20du%20travail.pdf.
7. Loi du 31 mars 1919 relative au code de commerce maritime modifiée
et complétée par la loi du 16 juillet 2010.file:///C:/Users/
Administrateur/Téléchargements/CodedeCommerce Maritime.pdf.
8. Convention de coopération entre le ministèreère de la Santé et le
ministèreère de la Pêle Maritime.www.mpm.gov.ma/wps/.../L2dBI-
SEvZ0FBIS9nQSEh/.
9. Laraqui O, Laraqui S, Manar N, et al. Comportements à risque chez
les pêcheurs au Maroc par l'évaluation du fonctionnement
ordalique. Int. Marit Health. 2017 ; 68(2) : 83–89, dai :10.5603/
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10. Kowalski JM. Les marins et la mort. Actualité d'un mythe. La Revue
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Bilan 2014.http://www.developpement-durable.gouv.fr/ Accidents-
du-travail-et-maladies,46659.html.
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travail dans le secteur de la pêche côtière au Maroc. Actes des 26è
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travail. Rennes. 2011.
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14. Laraqui S, Laraqui O, Manar N, et al. L'évaluation des connaissances,
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nord du Maroc. Int. Marit Health. 2017 ; 68(1) : 26–30, dai :10.5603/
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Health. 2018 ; 69(1) : 13-21, dai :10.5603/IMH.2018.0003, indexé dans
Pubmed :29611609.
16. Laraqui O, Manar N, Laraqui S, et al. Prévalence des maladies de peau
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dai :10.5603/IMH.2018.0004, indexé dans Pubmed :29611610.
17. Focus sur les membres : L'organisation SAR maritime marocaine.https://
international-maritime-rescue.org/98-lifeline-february-2015-english/1122-
member-focus-the-moroccan-maritime-sar-organisation.
18. Arrêté conjoint du ministre du commerce, de l'industrie, des mines, de
l'artisanat et de la marine marchande et du ministre de la santé publique
n° 212-61 du 25 juillet 1962 relatif aux conditions d'aptitude physique à
remplir pour la pratique du sous-marin pêche (BO n° 2604 du 21
septembre 1962).
19. OIT. Conventions ratifiées par le Maroc.http://www.ilo.org/dyn/normlex/ fr/
f?p=NORMLEXPUB:11110:0::NO::P11110_COUNTRY_ID:102993.
20. Assemblée mondiale de la santé.https://treaties.un.org/doc/Publication/
UNTS/ Volume%201286/volume-1286-I-10921-English.pdf.
21. Programme Ibhar.http://www.mpm.gov.ma/wps/wcm/connect/
e7b2cb74-3668-4c95-b470-b6166085af9b/Programme+Ibhar.
pdf?MOD=AJPERES.
22. Programme Halieutis.http://www.maroc.ma/en/content/halieutis.
23. Hervé C. Fondements d'une réflexion éthique managériale de santé.
Paris : L'Harmattan. 1996 : p. 204.
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