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TOP(O)-, LOC-

Grec topos « lieu ». Latin locus « lieu ».

Dans le vocabulaire savant non médical : topos, nom savant du « lieu commun », utopie, qui signifie
littéralement « fait de n’avoir pas de lieu » et désigne une représentation idéale qui n’existe nulle part
sur terre. La littérature en offre de nombreux exemples (Les voyages de Gulliver, par exemple,
l’Eldorado dans le Candide de Voltaire). Le mot a été forgé par Thomas More au début du XVIe siècle.
Sur le modèle de ce dernier a été forgé le nom du dessin animé Zootopie, « le pays des animaux ». Un
biotope est un « lieu de vie », défini par des caractéristiques homogènes. La topologie est une branche
des mathématiques. Ou encore toponyme, qui signifie « nom de lieu ».

1. BASE GRECQUE TOP(O)-


1.1. Anatomie : composés X-TOP-IE
A-top-ique : litt. « qui n’a pas de lieu », d’où « inhabituel », s’applique à des allergies qui se
manifestent à divers endroits du corps.

A-top-ie : prédisposition génétique à développer des allergies atopiques.

Ec-top-ie : fait pour un organe d’être hors de sa place normale.

Cor-[ec-top-ie] : ec-top-ie de la pupille.

Splén-[ec-top-ie] : ec-top-ie de la rate.

Hétéro-top-ie : litt. « fait d’être à une place différente » de la place normale, présence dans un tissu X
de cellules normales provenant d'un autre tissu Y.

Somato-top-ie : représentation des parties du corps dans différentes zones du cerveau, formant une
carte mentale du corps. L’homoncule « de Penfield » est une représentation imagée de cette carte [cf.
fiche -ULE, -CULE].

Top-ique : se dit d’un médicament administré sur un endroit externe du corps.

1.2. Chimie et biochimie


Iso-tope : litt. « qui a un lieu égal », nucléide appartenant à une série dans laquelle le nombre de
protons est identique pour tous les éléments, mais le nombre de neutrons variable. Ces nucléides
entretiennent un rapport d’iso-top-ie.

Iso-top-ique : qui concerne l’isotopie.

De l’atome à l’humain : à la racine des mots scientifiques


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Claire Le Feuvre, Bertrand Rihn – CC BY SA NC
An-[iso-tope] : élément qui n’a pas d’isotope.

Épi-tope : motif moléculaire situé à la surface d’un antigène et susceptible d’être reconnu par un
anticorps qui va se lier à lui. On l’appelle aussi déterminant antigénique. La molécule de l’anticorps qui
reconnaît l’épi-tope et se lie à lui est appelée para-tope, litt. « situé à côté ».

Topo-[iso-mér-ase] : enzyme isomérase qui change la structure topologique de l’ADN (coupe un brin
d’ADN en un endroit et le ressoude en contrôlant le niveau d’enroulement de la molécule d’ADN).

2. Base latine LOC-


Locus cæruleus : litt. « lieu bleu », noyau sous-cortical du cerveau, situé dans le tronc cérébral, qui doit
sa couleur à la présence de neuromélanine.

Locus niger : litt. « lieu noir », noyau du système nerveux central situé au niveau du mésencéphale.
Son nom provient de la couleur des cellules qui le composent, qui contiennent de la neuromélanine. Il
est aussi appelé Substantia nigra.

Loc-al-isé : qui est circonscrit à un seul endroit.

Loco-mo-teur : qui permet le déplacement. Loco-mo-tion : déplacement, litt. « fait de bouger de


lieu ».

Loc-ule : litt. « petit lieu », compartiment [cf. fiche -ULE, -CULE].

Dis-loc-a-tion : action de déplacer en séparant ; désigne une perte de contact entre deux surfaces
articulaires. L’adjectif correspondant est dis-loqu-é.

Trans-loc-a-tion : litt. « déplacement en traversant ». La translocation chromosomique est un échange


de matériel chromosomique entre des chromosomes non homologues. La translocation protéique est
un déplacement d’un ou plusieurs groupe(s) de protéines, par exemple un récepteur avec son ligand,
ou une hormone avec un facteur de transcription, ou le déplacement de la protéine sur le ribosome
lors de sa synthèse. La translocation protéique est faite par un complexe protéique appelé trans-loc-
on.

3. Base grecque ZON-


Profitons-en pour dire deux mots d’un mot qui a pris aussi le sens de « lieu » dans le vocabulaire usuel,
mais qui ne l’avait pas à l’origine, zone. Ce mot vient du grec zônè « ceinture », il a ensuite été
emprunté par le latin sous la forme zona, et il a fini par s’employer pour désigner une « ceinture »
territoriale, la zone qui entoure une ville, par exemple. En embryologie, le placenta zon-aire est celui
dont les villosités sont disposées à la périphérie, formant comme une ceinture. Puis le mot a perdu le
sens de « région qui entoure » pour ne garder que le sens de « région, endroit ». C’est en ce sens qu’il
s’emploie dans le vocabulaire médical, mais on garde une trace de son sens étymologique dans le nom
d’une maladie virale, le zona, qui se manifeste par une éruption disposée en demi-ceinture autour de

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la poitrine ou de la tête. Comme le vocabulaire savant aime les complications inutiles, ce qui se
rapporte au zona est non pas zonal, mais zostérien, qui vient du grec zôstèr « ceinturon », qui
appartient tout de même à la même racine que zônè « ceinture » : on parle de virus zostérien (le virus
de la varicelle, qui appartient à la même famille que celui du zona), de fièvre zostérienne.

En botanique, le mot zostère est le nom d’une plante aquatique en forme de longue ceinture.

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