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Sujet n=01

Texte :
Parmi les causes qui travaillent, de nos jours, à un fâcheux abaissement du niveau de la culture, on voit
l’étonnante et exorbitante primauté de l’information sur la connaissance. Les hommes d’aujourd’hui, quels qu’ils
soient, s’ils trouvent chaque jour, tout compte fait, une demi-heure pour la lecture donneront ces trente pauvres
minutes à l’information, et non pas à la connaissance. S’ils ont vraiment trop de soucis, trop de taches fatigantes, ils
fuiront peut-être toute occasion de lire quoi que ce soit et feront marcher la radio ou regarderont la télévision
pendant l’heure du repas.

Or l’information, dont il faut bien convenir qu’elle n’est pas dénuée de valeur et dont on s’accommode
d’ailleurs assez volontiers, quoiqu’elle nous permette de prévoir, de comprendre, parfois de ressusciter le
déroulement de l’histoire vivante, tout habile qu’on la suppose, n’est pas la connaissance.

La plupart des journaux oublient, semble-t-il, que la presse d’autrefois s’était donné pour mission d’aider au
développement du sens critique, du jugement ou du gout du public. Trop nombreux, en tout cas, sont ceux qui
abusent des gros titres, abusent des images, aguichent le lecteur par l’étalage impudent du vice et du crime, bref ne
songent qu’à flatter le public au lieu de le renseigner utilement ou de le cultiver un peu.

D’après G. DUHAMEL, Problème de l’heure, Mercure de France, édit.

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