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CHAPITRE 7.

UN LOT DE CÉRAMIQUES DU VIIESIÈCLE À HALABIYA

NAIRUSZ HAIDAR VELA


DOCTORANTE PARIS l

Introduction

Les niveaux de transition byzantino-omeyyade demeurent mal connus en Syrie, en dépit


de l'importance qu'ils revêtent pour la compréhension des sites. Longtemps à tort, les chercheurs ont
considéré, en s'appuyant sur le bâti, que la majorité des villes et villages connaissaient leur occupation

,1
interrompue à la fin de l'époque byzantine. Néanmoins, depuis quelques décennies, les fouilles
11
stratigraphiques ont permis d'attester une continuité de l'occupation de la période byzantine à
l'époque islamique sur de nombreux sites en Syrie du Nord 122. L'absence de nouvelles constructions
ne traduit plus nécessaire1nent un abandon et la transition byzantino-omeyyade est mieux appréciée, ce
qui nous a permis de porter un nouveau regard sur cette période.
Dans le domaine de la céramologie nous sommes toutefois, encore aujourd'hui,
confrontés non seulement à un manque de publications issues de sites ayant une occupation continue
de l'époque byzantine à l'époque islamique, mais surtout à un manque de matériel stratifié publié. Il
n'existe à l'heure actuelle aucune classification synthétique permettant d'appréhender l'ensemble du
vaisselier de cette période charnière : outre les articles parus dans les actes du colloque d'Amman en
1991123 et dans La Syrie de Byzance à l'Islam VJJème- VIJJèmesiècles 124 en 1992, les seules
1
informations dont nous disposons pour la région de l'Euphrate proviennent d'études générales portant
sur des sites précis tels que Resafa 125 ou Qusair as-Saila 126, ou de prospections de surface 127.
Le passage de la céramique byzantine à la céramique omeyyade n'est pas toujours facile à
percevoir dans cette région où les productions, tout en restant tributaires des caractéristiques locales,
s'imprègnent d'influences extérieures. En effet, nombreuses sont les zones d'approvisionnement qui
alimentent le marché de la Syrie du Nord. Loin de rompre totalement avec la tradition de l' Antiquité
classique, la céramique du vnes. est empreinte de caractéristiques propres à l'époque protobyzantine
auxquelles se mêlent de nouvelles propriétés qui se développeront tout au long des premiers temps de
l'Islam ; le matériel issu des fouilles de Halabiya constitue un témoignage explicite de ce phénomène.
'1!111,

122 C'
es·tl e cas en part1cu
· 1··
1ere a'D'l'e 1es. A' ce suJet
. voll'
. B AVANT, ORSSAUD, 2001 .

123
VILLENEUVE, WATSON 2001.

124
CANIVET, REY-COQUAIS 1992.

125
KNôTZELE 2006; KONRAD 2001 a.

126
KONRAD 1992 et 2001 c.
1 i
127
GEYER, MONCHAMBERT 2003 ; GSCHWlND, HASAN 2006 et 2008 ; BARTL, HAUSER 1996.

1 ' 185
1

1 ii t
! il'
! Il!
iJ..L'
La céramique provenant des fouilles anciennes de Halabiya, menées par J. Lauffray en
120
1944-1945, avait déjà fait l'objet d'une publication en 1991 128. Néanmoins, le matériel présenté
n'était pas stratifié et n'avait donc pas permis d'étude typo-chronologique. L'étude des céramiques 100
issues des fouilles menées depuis 2006 permet donc une meilleure connaissance des assemblages
céramiques propres à l'Euphrate syrien durant la période de transition byzantino-omeyyade. 80

7.1. La typologie 60

40
7.1.1. La composition du corpus
1

20
·.,,1 Nous avons pris le parti de ne présenter ici qu'un assemblage de céramiques issu des
i
1
fouilles réalisées en 2010 sur le secteur 6. Bien que trois phases architecturales aient été repérées sur
1 I" '11,I 11 0
·. 1i; 1
ce secteur, aucune distinction n'a pu être établie entre le matériel provenant des niveaux inférieurs et Céramiques communes Amphores et jarres Céramiques culinaires Céramiques fines Lampes

/11 ' :! celui des niveaux supérieurs du bâtiment. Il s'agit donc d'un assemblage homogène, correspondant à
la phase d'abandon de l'habitat ; aussi, le matériel a été étudié comme constituant un lot unique. Le
Fig. 164: Répartition des céramiques en Nombre Minimal d'Individus.
corpus se compose d'un total de 4373 tessons se répartissant comme suit 129 :

Il est intéressant de noter la faible proportion de céramique culinaire en pâte rouge dite
Brittle Ware qui ne représente que 6,9% du matériel, ainsi que celle de la céramique fine, qui n'atteint
Catégorie Complets Bords Fonds Anses Panses TT CBFA NMI %TT %CBFA %NMI
que 4% du total des individus. La majorité du corpus est donc composé des céramiques communes
calcaires ; les céramiques de transport et stockage constituent près d'un tiers des individus. Ce fait
Amphores
orientales
5 31 12 49 1865 1962 97 36 44,9 25,7 20,7 confirme les conclusions présentées supra dans le chapitre 4 traitant de ce secteur, qui indiquent que
ce secteur ne saurait constituer un ensemble destiné à l'habitat domestique stricto sensu.
Céramiques de
5 7 5 14 1548 1579 31 12 36,1 8,2 6,9
stockage

:,I' Céramiques
~'!1 7.1.2 Le classement typologique
'111 20 84 80 26 374 584 210 104 13,4 55,6 59,8
conununes
il.l

Céramiques 'Î -La céramique de transport et stockage.


0 12 2 10 194 218 24 12 5 6,3 6,9 .\
11ii1, Brittle Ware
,·,1
'1',
1
i
Céramiques fj a) Les amphores (Fig. 165 et 166)
: 0 7 4 0 13 24 11 7 0,5 2,9 4
fines

i
1

! 1

11 i'
1'
Lampes 2 6 5 3 0,1 1,3 1,7 t,.
Excepté de rares fragments d'amphore de Gaza LRA 4 B, de LRA 1 et d'un fragment de
TOTAL 32 142 104 100 3995 4373 378 174 100 100 100
1 ,. LRA 3, le secteur d'habitat a exclusivement livré des amphores typiques de la région de !'Euphrate
dites North Syrian Amphora 1130 (98,7% des amphores), dont la production est caractéristique de
11
·') 131•
,;' l'époque de transition byzantino-omeyyade Bien que peu nombreuses dans ce secteur, la présence
de LRA 1 n'est pas anecdotique à Halabiya : un dépôt d'amphores découvert dans le secteur 1 (US

128 ÜRSSAUD1991. l30 PIERI2005b.

129 131
La méthode de comptage utilisée a été mise au point par M. Bonifay et D. Pieri. (PIER!2005a, p. 162.) PIERI2005b, p. 584.

186 187
---- -----··----- --··-~ ---·-·---- - --~~-

---
1017) a livré 75% de LRA 1 dont de nombreux exemplaires correspondant à la variante LRA 1 B5, blanche, qui ne doit pas être retenue comme un critère de distinction 137. Le décor est binaire,
dernière génération de cette production 132 . symétrique de part et d'autre des anses ; il a été réalisé sur le tour, après séchage et avant cuisson de
Les North Syrian Amphorae l s'inscrivent dans la continuité des amphores produites l'amphore. La plupart du temps constitué d'une bande horizontale au niveau de la carène, sur laquelle
vraisemblablement aux alentours de Zeugma dès la fin du IVe siècle 133• Elles se caractérisent par un vient se poser une ligne spiralée, surmontée de motifs végétaux stylisés alternant avec des volutes. Le
corps globulaire avec une carène très marquée, un col cylindrique et un fond bombé. Trois variantes de col présente souvent des coups de pinceau obliques, ainsi qu'une bande horizontale au niveau de la
lèvres ont pu être identifiées : la variante A 134 (Fig. 165 et Fig. 166, n° 6-11) possède une lèvre lèvre. Certaines amphores semblent cependant ne comporter qu'une ligne spiralée, mais il est probable
triangulaire simple d'épaisseur variable, à la pointe plus ou moins marquée, tandis que la variante Bl35 que le reste du décor se soit effacé. La présence de dipinti à l'ocre rouge, ainsi que de décors tels que
(Fig. 166, n°1-4) regroupe des amphores à bord droit, la lèvre étant légèrement concave à l'intérieur et des croix gravées 138 ou des monogrammes cruciformes (Fig. 178 en couleur, n°3), permettent de
rainurée sur le dessus. Le type C 136 présente quant à lui une lèvre rentrante, arrondie ou avec un faible rattacher cette production à la tradition protobyzantine 139 .
angle, se démarquant peu du bord (Fig. 166, n°5). La variante A est la plus répandue, néanmoins La pâte, souvent très cuite et cassante, varie des tons beiges à brun clair en passant par le
aucune évolution chronologique n'a pu, pour l'heure, être établie entre ces trois profils et il se pourrait rose. Elle est à matrice calcaire, homogène, et contient des inclusions de quartz, d'oxydes de fer, de
qu'ils aient tous trois été produits simultanément puisqu'ils se trouvent toujours associés à Halabiya. micas (biotite et muscovite), de feldspaths potassiques, de plagioclases et quelques grains de
i 1,

Le haut de la panse et le col accueillent systématiquement un décor peint à l'ocre rouge, pyroxène. Les analyses physico-chimiques 140 réalisées sur les amphores issues des fouilles de
pouvant virer au brun, voire au noir, en fonction de la cuisson et de la concentration des oxydes. La Halabiya mais également de Zeugma, Qal'at Sem'an et de Tell Dgherat ont montré une homogénéité
mauvaise conservation de ces amphores peut entraîner une altération de cette peinture, devenant alors telle que nous pouvons supposer qu'elles proviennent toutes d'une même zone de production. Bien
que les ateliers de production n'aient pas encore été localisés, l'origine euphratéenne est indéniable ;
132
La majeure partie de cette production se situe à Chypre au VIIe siècle (PIERI 2005b, p. 586). dans ce sens, la chôra de Zeugma a été proposée comme lieu de production 141. Il est intéressant de
133 noter que dans les niveaux du vnes. de Zeugma, certaines céramiques communes présentent le même
Les seules différences que celles-ci présentent avec les plus tardives étant leur plus petite dimension (ABADIE-REYNAL,
MARTZ2010, p. 841), l'absence de carène ainsi que le répertoire des motifs peints (ABADIE-REYNALet al. 2007, p. 189). décor peint que les NSA 142, ce qui favoriserait également l'hypothèse d'un lieu de production proche
134 de cette ville 143, puisque cette caractéristique ne se retrouve sur aucun autre site de la région. De plus,
La variante A est attestée en Anatolie sur le site 26 (WILKINSON, 1990, Fig. B.16 11° 4 et 7), Buseire 2 (GEYER,
MONTCHAMBERT,2003, 11° 1232), Déhès (ORSSAUD, 1992, Fig. B/2 11° 14), El Fleif 5 (GEYER, MONTCHAMBERT,2003, 11° deux modules de NSA sont attestés à Zeugma : parallèlement au module standard, variant entre 40 et
1366), Halabiya (ÜRSSAUD, 1991, Fig. 123 11°35), Humeyli 1-Iêiyük(ALGAZE, BREUNINGERet al., 1994, Fig.31, J), à Lidar 55 cm de hauteur, il existe des sousmodules qui se distinguent par leur petite taille, d'une trentaine de
I-Iêiyük cette céramique est attestée sur le site 44 (GERBER, 1996, Fig. 411° 2, 6-8, Fig. 5 11°11), sur le site 76 (GERBER, 1996,
Fig. 6 11°21), sur le site 104 (GERBER, 1996, Fig. 7 11° 15-16), sur le site 122 (GERBER, 1996, Fig. 6 11° 1 et 10) et sur le centimètres. Le premier module est exporté dans l'ensemble de la Syrie du Nord, tandis que le second
site 126 (GERBER, 1996, Fig. 3 11° 10), à Qusair as-Saila (KONRAD,2001b, Fig. 5 11°2; KONRAD, 2001a, Fig. 86 11°9-13), semble n'être présent qu'à Zeugma.
Resafa (KNôTZELE, 2006, Fig. 7 11°7 ; KONRAD 1992, Fig. 11 11°6-8 ), Tall ar-Rum (GSCHW!ND,HASAN, 2006, Fig. 8 11°80
et 82, Fig. 9 11°83), dans la vallée du Balikh (BARTL, 1996, Fig. 2 11°1) et à Zeugma (ABADIE-REYNAL2004, Fig. 2, ABADIE- Le contenu des ces amphores, dont la contenance varie entre 6 et 40 litres 144, n'a pas été
REYNALet al., 2007, Fig. 32; Abadie REYNAL,MARTZ,2010, Fig. 3). identifié avec certitude ; néanmoins, l'hypothèse la plus plausible est qu'il s'agit d'amphqres vinaires.
135
La variante B est attestée sur les sites suivants: Akpinar Koy (WILKINSON, 1990, Fig. B.16 11° 36), Anatolie site 12 Les analogies entre leur décor et celui des amphores vinaires bag-shaped produites dans les environs
j;,I,
(WILKINSON, 1990, Fig. B.15 11° 12 et 4), Apamée (VIVIERS, VOKAER, 2009, p. 117), Buseire (GEYER, MONTCHAMBERT,
', I
j,,, ,1·,'
1 2003, 11°948), Diban 11 (GEYER, MONTCI-IAMBERT, 2003, 11°1601), Dibsi Faraj (HARPER, 1980, Fig. E 69), El Fleif(GEYER,
l
: 11
MONTCHAMBERT, 2003, 11°1307-1308), Halabiya, Harabebezikan (ALP 2009, Fig. 5 11°1-4), Juwal (TAHA, 1991, pl. II 11°15),
! ' 1, vallée du I<habour: le long du fleuve sites 6, 8, 10 et 11 (LYONNET,1996, Fig. 4 11°4), dans le triangle formé par le Khabour
et le Zerkan sites 18, 21, 23 et 25 (LYONNET,2001, Fig. 32). Elle est également attestée dans la région de Lidar Hoyük sur le 137
Il s'agit certainement de la trace en négatif laissée par les pigments.
site 44 (GERBER, 1996, Fig. 4 11°3-5), sur le site 76 (GERBER, 1996, Fig. 6 11°19 et 22), sur le site 118 (GERBER, 1996, Fig. 8
11° 16), sur le site 126 (GERBER, 1996, Fig. 3 n° 7 et 9) et sur le site 136 (GERBER, 1996, Fig. 9 n° 10), Nisibe (LYONNET, 138
ABADIE-REYNALet al. 2007, p. 190.
2001, p. 27), à Qusair as-Saila (KONRAD,2001b' Fig. 5 11° 1 et 3; KONRAD, 2001a, Fig. 85 11°8-11), Resafa (KNÔTZELE,
139
2006, Fig. 7 11° 1-4 ; KONRAD, 1992, Fig. 10 11° 1-2, 4 et 7 ; MACKENSEN,1984, Fig. 13 11° 1, Fig. 14 n° 19), $a~kan PIERI 2005b, p. 583.
Büyüktepe (WILKINSON, 1990, Fig. B.25 n° 27), Taiyani 6 (GEYER, MONTCHAMBERT,2003, n° 1298), Tall ar-Rum 140
Analyses réalisées par G. Schneider, laboratoire de Berlin.
(GSCHWIND,HASAN, 2006, Fig. 8 11°70,73, 75 et 77), Tallas-Sin (MONTEROFENOLLOS,2006, Fig. 9 Ts.05.B2.154.0l et Ts.
05.B2.154.05, Fig. 10 Ts.05.C.106.01 et Ts.05.C.106.04), Tell Sheikh Hasan (BARTL, 1994, Fig. 11 11° 4), Zeugma 'l 141
P!ERI 2005b, p. 584.
(ABADIEREYNALet al., 2007, Fig. 28 n° 14081-47; ABADIE-REYNAL,MARTZ,2010, Fig. 4).
1 142
136 KENRICK2009, Fig. 18.4 - PT 572, PT 573.
La variante C est attestée à: Akpinar Koy (WILKINSON,1990, Fig. B.16 11°36), Buseire (GEYER, MONTCI-IAMBERT,
2003,
1
11° 945), Déhès (BAVANT,ÜRSSAUD : à paraître), El Fleif 5 (GEYER, MONTCHAMBERT,2003, 11° 1367), Lidar Hoyük 143
ABADIE-REYNALet al. 2007, p. 189.
(GERBER, 1996, Fig. 6 11°15, Fig. 1111° 1), 1-Ialabiya, Qusair as-Saila (KONRAD,2001a, Fig. 85 11°25 et 27, Fig. 86 11°2-4),
144
Resafa (KONRAD, 1992, Fig. 1111° 3-4; MACKENSEN,1984, Fig. 13 n° 32), Tall ar-Rum (GSCHWIND,HASAN, 2006, Fig. 8 11° Comme évoqué précédemment, les petits modules ne sont attestés qu'à Zeugma. La contenance des NSA l issues des
81), Zeugma (CADOR, 1999, Fig. 38, Fig. 53). fouilles de I-Ialabiya varie de 25,5 à 40 litres.
188 189
L ·--·~ --
!

de Césarée Maritime et Beisan ont par ailleurs été soulignées 145. Le fait que ce type d'amphore soit produisant le vin, produit de consommation courante des troupes, aux armées d'Héraclius 154. Les
présent à Nisibe, à une époque où la ville ne faisait plus partie de l'empire byzantin, laisse également retrouver sur des sites semiurbains du Massif Calcaire démontre enfin que la diffusion de ce vin aux
présumer qu'il s'agit de conteneurs destinés à l'importation de produits tels que le vin dans la villel46. civils se poursuit même au vnesiècle 155.
Enfin, la présence de poix sur la surface interne de nombreux exemplaires de Halabiya, procédé utilisé
pour étanchéifier les amphores destinées au vin, vient conforter cette hypothèse. b) Les jarres de stockage (Fig. 167)
La diffusion de ces amphores semble se limiter à la Syrie du Nord, dans ses frontières
antiques (Fig. 177). Elles se répartissent régulièrement tout au long des rives de l 'Euphrate par lequel Les jarres de stockages du corpus (Fig. 167) ont un profil qui présente plusieurs
elles étaient acheminées et, bien que les données actuelles ne permettent pas de l'affirmer, il est fort similitudes avec celui des North Syrian Amphorae : le corps globulaire, le fond bombé et la carène, qui
probable que si des prospections aussi systématiques que celles réalisées dans le Bas-Euphratel47 les placent dans une tradition commune. Il faut néanmoins noter que la carène, moins marquée, est
1 1

avaient été menées dans la haute et moyenne vallée du fleuve, leur densité serait tout aussi importante. située plus bas sur le corps et que celui-ci est toujours étranglé dans sa partie inférieure. Enfin, le col
Il est également possible que la diffusion de cette amphore se soit poursuivie jusqu'à l'Euphrate n'est plus droit mais rentrant, sa ligne interne au lieu d'être continue présente un décrochement au
irakien, puisque des exemplaires sont attestés jusque sur le site de Es-Susa à la frontière syro- niveau du bord et il possède deux larges rainures à sa base.
irakienne, mais le manque de données ne permet pas de répondre à la question. Outre le fleuve, les Deux variantes de lèvre ont pu être identifiées, la variante A 1 possède une lèvre de
routes terrestres internes à la région de l'Euphrate devaient être employées pour acheminer ces section quadrangulaire crée par un épaississement, formant un bandeau légèrement concave ; la
amphores sur des sites plus en retrait de la vallée. Les sources relèvent la connexion entre nord et sud variante A2 présente quant à elle un bord plus évasé, avec une lèvre de section triangulaire. L'un des
'
de Zeugma à Sura, par une série de villes étapes longeant la rive droite du fleuve 148 et c'est sans doute exemplaires appartient vraisemblablement à cette même production mais diffère néanmoins par
à partir de cette voie que SergiopolisResafa et Qusair as-Saila étaient approvisionnées, par la strata quelques éléments : il s'agit du type B (Fig. 167, 11°4).Ce type est pourvu de lèvre, rainures à la base
diocletiana. Les amphores devaient alors être acheminées par voie fluviale jusqu'à la hauteur de du col, carène, et décor peigné identiques à ceux du type A mais se distingue par la présence d'une
Callinicum-Raqqa, qui était un grand centre de commerce, puis être distribuées par voie de terre vers anse unique, d'un col droit et non évasé et d'un fond annulaire au lieu d'être bombé.
les sites du sud. L'acheminement vers le Massif Calcaire devait quant à lui se faire en suivant la voie Les décors peints des North Syrian Amphorae disparaissent ici au profit d'un décor
de Zeugma à Antioche. Le manque de données provenant des fouilles d'Antioche ne nous permet pas peigné situé sur l'épaulement, juste sous les deux anses, qui se compose d'une bande horizontale
d'affirmer que cette amphore y était présente, mais cela devait certainement être le cas. Antioche surmontée d'une ligne ondée. Des traces de cordage sont également visibles sur plusieurs registres,
devait alors être le lieu où les amphores étaient achetées pour être acheminées vers le Massif Calcaire, dans la partie inférieure du vase à partir de la carène, mais il est impossible de déterminer s'il s'agit
leur présence étant attestée à Qal'at Sem'an 149, Qal'at Kalota 150, Déhès1s1, Sergilla1s2 etApaméels3. d'éléments de décor ou simplement de façonnage. La pâte varie des tons beiges à verts en passant par
Le fait de retrouver ces amphores sur des sites militaires tels que Halabiya, Resafa, le gris et contient des inclusions identiques à la pâte utilisée pour les NSA puisque l'argile est assez
Zeugma et Dibsi Faraj, laisse supposer que leur production était liée à l' annona militaris instaurée sur homogène tout au long du fleuve. En dépit des nombreuses ressemblances avec les NSA dites de
le limes oriental de l'Empire. La Syrie du Nord aurait alors participé activement à l'effort de guerre en Zeugma, les analyses physico-chimiques ont révélé que la composition des pâtes des deux formes
diffère : les jarres de Halabiya sont donc issues d'un centre de production différent. Il se pourrait que
,1

",I, les NSA, importées à Halabiya, aient influencé la forme de ces jarres qui, elles, pourraient être des
145PIERI2005b, p. 585. productions locales. En effet, d'après les analyses, les jarres de stockage et la céramique commune
146LYONNET2001, p. 27. forment un groupe de production homogène, dont la composition coïncide avec des cruches du début
147GEYER,MONCHAMBERT de l'époque protobyzantine à Tell Dgherat et il est donc possible que lieu de production de ces
2003.
céramiques se trouve entre l'Euphrate et le Khabour. À Tell Dgherat ces cruches semblent être
148Ces étapes sont visibles sur la table de Peutinger.
importées 156et, si tel est le cas, il serait plausible que l'atelier se situe plus près de l'Euphrate que du
149Matériel non publié,
l<habour. De plus, un échantillon de brique cuite prélevé dans le bâti du secteur 6 a été analysé et, le
ISO ROUSSET1998.

!Si BAVANT,
ÜRSSAUD
2002, Fig. 5 11°25. 154Prnru 2005b, p. 586.
152Matériel en cours de publication, étudié par D. Pieri.
lSS PIERI2005b, p. 587.

lSJ NAPOLEONE-LEMAIRE,
BALTY1969, Fig. 29. 156Communication personnelle, G. Schneider.

190 191

......1.
1 11,
-i 1.
1'
i
1

fait que sa composition coïncide également avec ce groupe de production appuie cette hypothèse, l'objet, certains profils étant identiques qu'il s'agisse de couvercles ou de coupelles. En l'absence !11

i1,.1
puisque l'argile employée dans le bâti est souvent recueillie près du lieu d'utilisation. Ces résultats d'indices concrets tels que des traces noires de feu ou la présence d'un tenon de préhension, qui 1

demeurent toutefois préliminaires et sont donc à prendre avec précaution ; d'autres analyses devraient pourraient nous orienter vers l'usage de couvercle, il nous est parfois impossible de déterminer le rôle 1,11

1!11
être réalisées sur un échantillonnage plus large, issu de divers sites de la région afin de pouvoir de l'objet avec certitude. Les dimensions similaires ainsi que le profil autorisent le double usage de ces ',11
l:i1
1
confirmer ou infirmer ces hypothèses.
deux objets et il est donc possible que certains exemplaires aient pu servir à la fois de couvercle et de 11111·

Les jarres sont de faible dimension et la panse présente toujours un étranglement plus ou coupelle. Les couvercles-coupelles sont tournés sur une motte d'argile avant d'être détachées au fil, ce :11
: 1

moins marqué dans sa partie inférieure, laissant supposer que ces vases pouvaient se poser sur un
, 1

qui présente l'avantage d'augmenter le rendement du potier, et les traces de ce découpage sont :
1

support où être fichés dans le sol. Par ailleurs, de plus petits modules de forme identique ont été systématiquement visibles sur le fond des exemplaires étudiés. Ces objets sont très standardisés : le
trouvés dans d'autres pièces du secteur 6, se rapprochant de la dimension de cruches de table. Ces profil général des couvercles-coupelles ne présente en effet aucune diversité, le diamètre ne varie
caractéristiques suggèrent qu'il s'agit de vases à fonction domestique, utilisés pour le stockage et qu'entre 13 et 16 cm et seuls les bords permettent de créer des distinctions.
n'étant pas destinés à voyager sur de longues distances. La question du contenu se pose alors : de L'assemblage étudié a livré deux types de bords différents. Le type A est le plus
nombreux fragments sont enduits de poix, écartant l'hypothèse de l'huile comme contenu. Il est représenté, il se décline en deux variantes. La variante Al possède un marli horizontal ou légèrement
probable que le poissage ait été fait sur place puisqu'un bloc de poix a été trouvé dans ce secteur , ce rentrant, avec une concavité sommitale plus ou moins marquée 161, pouvant être décoré (Fig. 168, n

1. '
qui indiquerait une origine locale des denrées contenues. L'exemplaire le plus intéressant est un vase 01-9). Des exemplaires complets sans décor montrent la présence d'un tenon central162 ; néanmoins
1 ,,

,I! complet de Type B puisqu'il est poissé et qu'il a livré des arêtes de plusieurs espèces de poissons. Il celui-ci n'est pas systématique puisque deux exemplaires complets trouvés à Hadir 163ainsi qu'à Tell as
s'agit d'une salaison dont les restes appartiennent à la famille des mulets ; les poissons ayant été Sin164n'en possèdent pas. Cette variante est produite de l'époque romaine 165à l'époque islamique en
vraisemblablement capturés localement dans l'Euphrate, ils doivent appartenir à l'espèce Liza abuI57. Syrie et ne fournit donc pas d'indication chronologique précise. La variante A2 (Fig. 168, n° 10-11) ne
Nous ne pouvons toutefois pas affirmer avec certitude que ce contenu s'applique à toutes les jarres du diffère de la Al que par la présence de rainures internes et par l'inclinaison de la lèvre : celle-ci est
corpus, il se pourrait en effet qu'il s'agisse d'une réutilisation de la céramique. Néanmoins, dans le prolongement direct de la panse, la ligne externe étant alors continue, et ne se démarque que ,:

l'hypothèse ne doit pas être écartée puisque le site est situé sur les rives de !'Euphrate et les salaisons par une légère concavité. Cette variante pourrait avoir servi uniquement de couvercle : tous les ;1
i

de poisson devaient donc être répandues. 1


exemplaires connus166 sont plus hauts que les autres types, permettant une adaptabilité à des 1::
!Il
Aucun parallèle direct n'a, pour l'heure, été trouvé pour ces jarres ; quelques sites ont embouchures de divers diamètres et possèdent systématiquement un tenon central. Le second type de lii
livré des fragments de panses peignées mais il est impossible de déterminer s'ils appartenaient ou non coupelle-couvercle possède un listel courbe dont le bord, arrondi, dépasse peu 167(Fig. 168, n°12-13).
à des jarres de même type. Les exemplaires publiés les plus c~mplets diffèrent toujours de ceux de
Halabiya notamment au niveau du bord 158et de l'inclinaison du col159 et, la lèvre étant très simple, il
est difficile d'affirmer que les parallèles 160étaient de même forme. Il est donc probable que nous nous
161Ce type est attesté à Ain Sinu (OATES 1968, Fig. 21 11° 10-13), Apamée (NAPOLEONE-LEMAJRE,
BALTY 1969, p. 133),
trouvions en présence d'une variante locale n'ayant pas connu une très large diffusion.
Buseire (GEYER, MONCHAMBERT2003, p. 62), Déhès (ORSSAUD 1980, Fig. 148 11°6), Dibsi Faraj (HARPER 1980, Fig. E 11°
72), El Fleif2 (GEYER, MONCHAMBERT2003, p.8211°1313), Hadir (ROUSSET2009, p.359, Fig.5 11°6;ROUSSET2012 Fig.13 11
0
-La céramique commune 2), Lidar Hoyük (GERBER 1996, Fig. 3 11° 1-2 et Fig. 6 11°7), Karababa Basin site 8 (WILKINSON1990, Fig. B.25 11°29),
Qal'at Sem'an (étude en cours), Resafa (KONRAD 1992, Fig. 19 : 16 ; KNôTZELE 2006, pl. 15 11° 6, 9-13), Safat ez-Zerr
(WILKINSON1990, Fig. B.25 11°29), Tallas-Sin (MONTEROFENOLLOS2006, p. 238), Tell Aswad (MIGLUS 1999, pl. 58 a et
a) Les couvercles-coupelles (Fig. 168) g), Tell Barri (RICCIARDIVENCO 1982, Fig. 11°27).

162 0RSSAUD 1980 Fig. 309 type 2, NAPOLEONE-LEMAIRE,


BALTY 1969 Fig. 32 11°12,GERBER 1996, Fig.3 11°1-2.

Les couvercles et les coupelles n'ont pas été distingués dans le 163ROUSSET2009, Fig. 5 11°6.

classement typologique ; la difficulté d'identification de ces deux formes provient de la polyvalence de 164Al-SI-IBIB2008, Fig.2 11°3.

165VENCO RrccrARDI 1982 11°27 daté de la première moitié du mes.; OATES 1968, Fig. 2111°10-13 datés du premier tiers du
157Je ti , .· . t .,d , . .
ens a expumer oute ma gratttu e a Wnn Van Neer qm a accepté d'étudier ces restes. me siècle.
158KONRAD2001b, Fig. 7 11°4. !66 Ils sont attestés à Apamée (VIVERS, VOKAER 2009, pl. VIII 11°10), à Déhès (BAVANT,ORSSAUD2001, Fig. 8 11°36), à
159MANGO2002, Fig. 19, 11°7.
Halabiya (ORSSAUD1991 Fig.12411° 63) ainsi qu'à TellAswad (MIGLUS 1999, pl. 59 a).

160'( .. 20 . l67 Ce type est présent à Qal'at Sem'an ainsi qu'à Qusair as-Saila (KONRAD2001a, pl. 98 11°18-21 ; KONRAD2001 b, Fig. 11
'NOTZELE 06, Fig.411°21; GSCHWJND,HASAN2006, Fig.7 11°57-58.
11°2-3).
192 193
'l""'r. '

Selon R.P. Harper, ces couvercles auraient une utilisation polyvalente présentent la particularité d'être toujours de mauvaise facture 171, les exemplaires dont nous disposons
en servant d'opercules pour les North Syrian Amphorae mais également pour les godets de noria 168.La semblent même être des ratés de cuisson, l'un ayant la surface éclatée à la cuisson (Fig. 178 en
présence de traces noires de brûlé sur certains exemplaires de notre corpus nous permet cependant couleur, n°2) et l'autre présentant une instabilité du fond. D'autres pots sont présents dans le corpus,
d'affirmer que ceux-ci pouvaient également servir à couvrir les pots à cuire pendant la cuisson. mais exclusivement en exemplaires uniques (Fig. 176, n° 3-4).

b) Les cruches (Fig. 169-107) d) Les jattes et les bassins (Fig. 171-174)

Le corpus de cruches se limite à deux formes générales : le type A (Fig. 169 11°1-4) se Les jattes et bassins sont les formes de céramique commune les plus répandues dans le
caractérise par un corps piriforme, un petit pied annulaire et un bord à lèvre simple arrondie et évasée. corpus (ils représentent 42% des formes). Il s'agit également de la forme qui présente le plus de
Il est pourvu d'un bec verseur crée par déformation de la lèvre, sous laquelle est collée l'anse, droite et variétés au niveau de la lèvre, multipliant les exemplaires uniques. Cette diversité accentue la
verticale, qui court jusqu'à l'épaulement. Le type B (Fig. 169, 11°6et Fig. 170) présente quant à lui un difficulté de cerner les évolutions et les limites chronologiques des productions car les parallèles sont
corps plus trapu avec une carène bien marquée portant une profonde rainure. Le fond n'a plus de pied en nombre très limité. De plus, certaines formes n'ont pas évolué depuis l'époque protobyzantine.
mais est ombiliqué et le bord possède toujours le bec verseur mais l'anse s'attache directement sur la Nous pouvons néanmoins constater que les décors des jattes et bassins se multiplient au vues. et
1,,
lèvre, jusque la carène. Les cruches de type A sont toujours de petite dimension (1,7 litres en peuvent même être combinés. Décors imprimés digités, de cercles en relief crées par ajout de pâte 172,
li''::" moyenne) tandis que celles de type B se trouvent en deux modules, les petits exemplaires ont une lignes ondées et décors cordés ornent les bords et les corps.
contenance moyenne de 4,1 litres et le grand 10,5 litres. La surface extérieure du fond est toujours sableuse. Il se pourrait vraisemblablement que
La surface extérieure de ces cruches est toujours très lisse, le décor n'est pas systématique le potier ait répandu du sable sur le tour avant de tourner les pièces, afin d'en faciliter le détachement
et lorsqu'il est présent, il se compose uniquement de bandes horizontales et ondées peignées ainsi que sans les déformer, puisqu'il s'agit de grandes pièces difficiles à manipuler. Compte tenue de la grande
de larges rainures. L'une d'entre elles comporte une petite inscription en noir, constituée d'une croix et taille de certains exemplaires nous pourrions envisager une technique de façonnage mixte : le corps a
de la lettre grecque Kappa (Fig. 170, n°2). De par leur dimension, ces cruches devaient être utilisées pu être monté aux colombins lissés rapidement au tour, ce qui expliquerait que nous n'en voyons pas
pour le service à table. Il est particulièrement intéressant de noter que toutes les cruches de Type B la trace en section.
sont poissées, tandis que les cruches de Type A ne le sont jamais ; cette différence pourrait être due à Le bord à bourrelet simple présentant un étranglement à la jonction avec la panse et une
un usage distinct. rainure sommitale (Fig. 171, n°1-4) est le profil le mieux représenté dans cet assemblage. Il est associé
La simplicité des bords ainsi que le manque d'exemplaires complets publiés rendent à des variantes plus simples telles que les bords à bourrelet avec rainure créant un petit ressaut (Fig.
difficiles les comparaisons. Les cruches de Type B trouvent des parallèles à Zeugma t69, dans un 171, 11°5et Fig. 173, n°2) 173ou ceux à lèvre simplement épaissie (Fig. 172, n°3-4). Une forme bien
contexte daté du début du vues. ; elles portent sur l'épaulement un décor peint analQgue à celui des répandue dans toute la région est également présente ; il s'agit du bord quadrangulaire légèrement
North Syrian Amphorae mais ont un profil identique aux cruches de notre corpus. concave sur le dessus et l'extérieur (Fig. 172, n°5). Elle est présente dans les contextes de transition
byzantino-omeyyade du Massif Calcaire à !'Euphrate et très répandues au début de l'époque
c) Les pots de réserve islamique174.Certaines de ces variantes peuvent posséder des anses verticales (Fig. 172, n°4-5), et sont
alors dès lors plus profondes.
Les pots de réserve sont peu nombreux à Halabiya. Deux d'entre eux sont identiques (Fig.
176, n°1-2) et trouvent un parallèle direct à Zeugma, où ils apparaissent au début du vuesièclel7o. Ces
i 1

pots sont de petite taille, aussi larges que hauts, avec une lèvre simplement arrondie légèrement
déversée vers l'extérieur. Le corps est entièrement rainuré et le fond semble être détaché au fil. Ils 171Un troisième exemplaire complet avait été trouvé lors des fouilles de 2008, présentant cette même caractéristique.

172 Ce décor se retrouve aussi bien dans la région de !'Euphrate, comme cela est le cas à Resafa (MACKENSEN1984, pl. 29 n
0
1) et dans le Massif Calcaire, à Déhès en particulier (matériel non publié, étudié par D. Orssaud).
168HARPER1980, p. 340 et Fig. E n°72. 173Cette forme trouve des comparaisons, entre autres, à Bmj Baqirha (ROUSSET1999, Fig. 24).
169KENRICK2009, p. 269, PT 572 et PT 573. 174Sa présence est attestée, entre autres, à Déhès (BAVANT,ÜRSSAUD2001, Fig. 8 11°35), Qal'at Sem'an (HAIDARVELA,
P!ERl 2013, Fig. 5 11°6),Raqqa (MIGLUS 1999, pl. 13) et à Qusair as-Saila (KONRAD2001b, Fig. 8) ainsi que Qasr al-I-Iayr al-
°
17 KENRICK2009, p. 270.
Sharqi (GENEQUANDet al. 2006, Fig. 27).
194 195
/,,1
1,1
ill
li:
1,,
1:
,!
1:
Il,,
e) Les godets de noria (Fig. 175) à lèvre triangulaire biseautée (Fig. 176, 11°5-6), le pot à cuire à col strié dont la lèvre triangulaire
I'
il
possède le dessus plat (Fig. 176, n°7) et le pot à cuire à lèvre moulurée, repliée en trois bourrelets (Fig.
Les godets de noria, aussi appelés gaddous et saqiyya (Fig. 175), sont des céramiques 176, n°8). La production de ces derniers perdure jusqu'au VIIIe s., des exemplaires complets ayant été
destinées en premier lieu à puiser l'eau, en les accrochant aux norias, et à la transporter. Elles se trouvés à Qasr al-Hayr al-Sharqi, 179mais ils présentent alors un col plus haut. L'assemblage de ces
retrouvent essentiellement dans des contextes balnéaires, où elles servaient à approvisionner les bassins trois formes est typique de la fin de l'époque byzantine (fin du VIe s. - première moitié du vrre s.), et
en eau 175mais il semblerait qu'à Halabiya, les godets de noria aient également servi pour stocker l'eau se retrouve en particulier à Déhès 180,Qal'at Sem'an 181et Zeugma 182.
dans les maisons 176
. En effet, les contextes étudiés ont livré un grand nombre de fragments de ces vases, Certaines anses des vases en Brittle Ware présentent une caractéristique qui n'apparaît
dont des exemplaires complets. Un objet en gypse trouvé à proximité de l'un d'entre eux pourrait vraisemblablement pas avant le vne s. : l'attache inférieure, collée au corps de la céramique, est
vraisemblablement être un support destiné à faire tenir le vase verticalement (Fig. 178 en couleur, n° 1). triangulaire et les doigts du potier ont laissé, de part et d'autre de l'anse, deux petites dépressions
Les godets de noria ont une allure générale ellipsoïdale : plus hauts que larges, ils rondes lors du collage. Cette caractéristique se poursuit tout au long de la période omeyyade et est
s'élargissent du bord jusqu'à mi-hauteur du corps, qui est entièrement strié, puis s'affinent jusqu'au observable sur de nombreux sites de consommation de la région, sans être toutefois systématique. Elle
''I'
'' ,, ,, fond. Les bords de godets trouvés à Halabiya sont tous du même type : légèrement évasés, ils ont une
I
'1
Il
s'illustre en particulier sur la majeure partie des céramiques Brittle Ware de Hadir, où aucune
lèvre en bourrelet surmontée d'un ressaut, dont la saillie est assez importante pour permettre occupation antérieure à l'époque omeyyade n'est attestée 183.
l'enroulement de la corde nécessaire pour accrocher le vase à la noria. Les fonds quant à eux sont Une étude des pâtes à la loupe binoculaire 184a permis de déterminer qu'au vne s.
toujours étranglés, de faible diamètre, formant le second point d'attache de la corde. De par leur forme Halabiya était approvisionnée par des ateliers des zones de production 1 et 4 définies par G. Schneider
et leur dimension, il est possible d'affirmer que les godets sont tournés en une seule fois, en et A. Vokaer185,Repérée de Tell Jinderes au nord-ouest jusqu'au Khabur à l'est, la production de la
commençant par le bord et terminant par le fond. Ils se trouvent en pâte rose et pâte beige-vert mais la zone 1 débute à l'époque romaine devient la plus diffusée de l'époque byzantine aux débuts de
couleur n'est liée qu'au mode de cuisson puisqu'aucune différence n'a été relevée par les analyses l'époque islamique.
physico-chimiques. Le profil des godets n'a guère évolué de l' Antiquité à nos jours, des petites
variations sont observables entre les différents sites de la région mais il n'est pas possible de -La céramique fine
déterminer d'évolution chronologique.
Les exemplaires étudiés portent toujours des traces de corde à divers endroits de la panse La céramique fine est attestée, dans cet assemblage, par des sigillées tardives d'Afrique
mais il semblerait qu'il ne s'agisse pas de décor à proprement parler étant donné que ces traces, du Nord, des Late Roman C Ware (de forme HA 3 et HA 10) et des imitations d'African Red Slip
ténues, ne sont perceptibles que de près. Elles seraient alors liées au façonnage de la céramique, les Ware. La totalité des ARS est de forme HA 104-105, qui est la variante la plus récente importée en
cordes servant à monter et maintenir les pièces avant cuisson pour éviter qu'elles ne s'affaissent ou ne Syrie du Nord. L'un des fonds (Fig. 176, n°9) possède un décor estampillé malheureusement mal

1
se déforment pendant le séchage. Bien que les godets de noria de notre corpus soient exempts de conservé mais représentant vraisemblablement un Bacchus de type Hayes 224 186. Plusieurs imitations
11!::,i
, , 1·,
;, 1, 11,
·1, décors, certains exemples sont attestés dans la région puisque des fonds provenant de Dibsi Faraj 177 et de cette forme, plus nombreuses que les authentiques, ont été repérées ; elles présentent une pâte
!,l11
Tall ar-Rum 178présentent un décor gravé, représentant des monogrammes, croix et étoiles.
"Il•
grossière poreuse et friable de couleur brun-gris, avec des inclusions végétales. Un engobe épais
'' 1 .' 1

11'::i1 1

,, 1

Il orange de mauvaise facture, adhérant mal à la surface recouvre ces imitations et un décor cordé
'11:
1
11,,
-La céramique culinaire Brittle Ware

179GENEQUAND,
ALI et al. 2009, Fig.38, p. 204.
La céramique culinaire (Fig. 176, n°5-8) est très peu représentée au sein des conlexles
180 BAVANT,
ÜRSSAUD
2001.
étudiés et se compose exclusivement de pots à cuire. Trois formes de bords ont été identifiés : le bord
181Matériel en cours d'étude.
175À Andarin, la moitié des fragments de céramique issus des fouilles des thermes en 1998 appartient à des godets de noria
182KENRICK2009, Fig. 18.4.
(MANGO2002, p. 313).
183ROUSSET2010 e, p. 154.
176Le fait que R.P. Harper identifie certains couvercles comme étant destinés aux godets de noria abonde en ce sens
(HARPER1980, p. 340). 184Cette étude a été réalisée par A. Vokaer que je remercie chaleureusement.

l77 HARPER1980, Fig. 6 11°74-77. 185SCI-TNEIDER,


VOKAERet al. 2007, p. 716.
178 186HAYES1972, Fig. 50.
GSCHWIND,
HASAN2006, Fig.7 11°54-55.

196 197
parcourt. systématiquement l'extérieur de la lèvre, se démarquant ainsi de la forme originelle. Des
qu'elles sont présentes dans les régions du Nord-Ouest 192.Cette différence dans le schéma de diffusion
p~os~ec.tlons~nenées à Qinnasrin (Al-Is) ont permis d'identifier des fours ayant servi à la production
des importations est aussi remarquable en ce qui concerne les amphores : si les bag-shaped sont
d 11mtat10nsd ARS de forme HA 105 187.La provenance de ces imitations demeure inconnue mais d
présentes en quantité dans les niveaux byzantino-omeyyades du Liban, Palestine et Jordanie, elles sont
par 1a pate, 1'l est certain qu'il ne s'agit pas de productions euphratéennes.
A ' e
quasi-absentes dans la région de l'Euphrate 193. Seules les amphores LRA 1, LRA 4 et les amphores de

Synthèse
Sinope accompagnent, en très faible quantité, les NSA dans les contextes du vnes. à Halabiya. Les
amphores de Sinope, produites sur la frange méridionale de la mer Noire, connaissent leur majeure
diffusion essentiellement vers le dernier quart du vresiècle. Peu présentes au Proche-Orient, excepté
Cette étude n'a pas la vocation de dresser un panorama exhaustif de toutes les en Syrie du Nord et dans la région de !'Euphrate, il semblerait que leur exportation soit liée à un
productions de la région au VIIe siècle. Elle nous permet néanmoins de mieux cerner les besoin d'approvisionnement des établissements de défense des frontières orientales 194.Cette rareté des
caractéristiques propres à la région du Moyen-Euphrate syrien et de les replacer dans un contexte importations tend à prouver que la région de Halabiya remplissait localement tous ses besoins en
régional plus large. À travers cet assemblage, il apparaît que les céramiques du vnes. s'inscrivent céramiques et que le commerce était essentiellement dominé par !'Euphrate.
dans la continuité des productions précédentes. Ainsi, nous assistons à une permanence des formes . De même que pour les sigillées et amphores, le corpus de Brittle Ware est très limité à
11.
I''
aux sigillées typiquement protobyzantines et céramiques communes qui persistent, viennent se mêle; Halabiya et se distingue ainsi des assemblages issus des sites de la région. Contrairement au Massif
de nouvelles caractéristiques qui perdureront tout au long des premiers temps de l'Islam. Calcaire où les cruches en Brittle Ware peuvent être aussi nombreuses que celles en pâte calcaire dans
!
les niveaux byzantino-omeyyades 195
1 1'

11 1,

Quelques tendances générales peuvent se dessiner à partir de notre corpus. Tout d'abord , aucune cruche n'a été trouvé façonnée en Brittle Ware dans le
il semblerait que, tout comme à Zeugma 188 , très peu de céramiques non euphratéennes soien; matériel étudié. Il semblerait donc que la ville n'ait importé que des pots à cuire dans cette production.
i:or.tées à Halabiya. Seules quelques céramiques fines, amphores et marmites ne trouvant pas Ce schéma ne semble pas être spécifique à Halabiya: si l'on se fie aux publications, très peu de sites
d equ1valent dans les productions de proximité sont importées, mais en très faibles quantités et ont livré des cruches en Brittle Ware dans la région de l'Euphrate 196et, leur proportion n'étant pas
variétés. Aussi, une préférence pour la céramique locale se distingue pour toutes les formes de précisée, il nous est impossible de cerner la place qu'occupaient ces importations. La variété de pots à
céramique commune. Cela pourrait être dû non seulement à l'emplacement du site, puisque l'accès à cuire est également très restreinte et se limite aux trois types les plus répandus aux vreet VIIe siècles.
Halabiya demeure restreint, mais également à une régionalisation des productions. Leur forme évolue peu au cours du temps : excepté le développement du col qui s'allonge
En ce qui concerne la céramique fine, force est de constater que seules les formes les progressivement jusqu'à l'époque omeyyade, ainsi que la forme des anses devenant légèrement
mieux diffusées de LRC et ARS atteignent Halabiya 189.Les formes d'ARS sont peu diversifiées dans la pointues, rien ne différencie les exemplaires du vnes. de ceux qui leur sont antérieurs. Les casseroles
190
région de l'Euphrate durant la transition byzantino-omeyyade et, en cela, le vnes. se démarque des et coquelles, pourtant bien présentes en Syrie du Nord de la fin de l'époque protobyzantine aux débuts
siècles précédents où une plus large variété de sigillées constituait le vaisselier19I. Cela pourrait de l'époque islamique, du Massif Calcaire à l'Euphrate 197sont totalement absentes à Halabiya. Il
traduite un changement dans les réseaux d'approvisionnement, ce qui expliquerait également que les
imitations d'ARS 104 soient plus nombreuses que les authentiques à Halabiya. Les Late Roman D
192Leurprésenceest attestéeà Antioche(WAAGÉ
1948,p. 51-58),Ibn I-Iani(TouMA1984,vol. I p. 138),Ras el Bassit
Ware semblent quant à elles être totalement absentes sur les sites de !'Euphrate au vne s., alors
(SODINI,
VILLENEUVE 1992,p. 207),Apamée(NAPOLEONE-LEMAlRE, BALTY 1969,Fig. 32, 13)et Qal'atSem'an(matériel
nonpublié).
,,'' I,, 187L' · , .. d ,
', 1 1 m est1c1onneederemercierM.-0.Rousset,pourm'avoirsignaléleurexistence.
occas1011 193Seulsles sites de Resafaet de Zeugmaen ont livré des exemplaires(Resafa: MACKENSEN
11','
I 1984,p. 52, elles y
188KENRICK 2009,p. 272. apparaissentsous le nom d'amphorede Césaréetype 1 et 3, ,selonla typologiede J. Riley et pl. 14 n°11 ; Zeugma:
189 REYNOLDS 2013,p. 8 et pl. 62).
tt Stt~r
l'ensembledessecteursfouillésseulesles formesde HA3 et HA 10deLRC, ainsiquela formeHA 104 d'ARS sont 194PIERI
a ·esees. 2005b,p. 586.
190 195C'estle casdansle bâtimentVS02à Qal'atSem'an(matérielnonpublié,en coursd'étude).
?utre les ARS de formeHA 104-105qui sont les plus répandues,nousavonsrelevéla présencede HA 106à Resafa
~K~OT~ELE ~006,p. 171), de HA107à Resafaet DibsiFaraj(KNôTZELE 2006,p. 171; HARPER 1980p. 333) et d HA 109 196Leurprésenceest attestéeuniquementà Qusairas-Saila(KONRAD
2001c,Fig. 84 11°33-35)
et Qasral-Hayral-Sharqi
a D1bs1FaraJ(HARPER 1980p 333) L t t' t' ., ]' , , , ' ' e
.. , . , ·. ·. es s a 1s1ques1ea1seesa Resafamontrentneanmoinsquecesformesse trouventdans (GRABARet al. 1978,pl. B, 11°15).
despropo1t10ns quatrea cmqfoismomsnombreuses quela formeHA104(KNôTZELE 2006,Fig.3).
1 1 197Par exemplela coquelleBI d'A. Vokaer(VOKAER 2003,p. 44) est attestéeà Apamée(VoKAER 2003,p. 45), Déhès
~ ?atant des sièclesantérieurs,
le site de Resafaa livrédesARS de typeHA59, HA67 et HA91 (Konrad1992 . 326)
1 (ÜRSSAUD 1980,Fig.307type9), Qusairas-Saila(KONRAD 2001c,pl. 8411°14), TellAswad(MIGLUS
1999,pl. 32 t et v); la
amsiquede typeHA94,HA99,HA103B(KNôTZELE 2006,p. 170),celuide Tallar-RumdesARS de typeI-IA67e~PI-IA91
(GSCIIWIND HASAN 2006 Fig 4 °6 11) t 1 . d Q · · coquelleB2 d'A. Vokaer(VoKAER 2003,p. 46)estattestéedansla régionde la rivièreQoueiq(NORTHEDGE
1981,Fig.245n
, , · n - e ce lll e usairas-SaiiadesARS de formeHA 67 I-IA73A I-IA90 t I-IA91 0
5-6),à Hadir(WHITCOMB 2001,Fig.Q, Déhès(BAVANT, ÜRSSAUD 2001,Fig.9 11°42),Resafa(KONRAD
1992,Fig.9 11°7),
(KONRAD 2001a,p. 69et 87). ' ' e
Qusairas-Saila(KONRAD 2001c,pl. 8411°16-17).
198
199
semblerait néanmoins que ces formes n'apparaissent dans la région de l'Euphrate que dans des
contextes datés du début de l'époque islamique 198, ce qui expliquerait leur absence dans le matériel
étudié. La véritable rupture n'est visible dans la région qu'à l'époque omeyyade avec la multiplication
des pots à cuire sans col199 et l'apparition de tenons horizontaux 200 sur des vases à parois pouvant être
presque verticales 201 .

-r '
6211.15
6211.22
Le catalogue des céramiques communes est le plus difficile à appréhender à cause de
l'importante variété de profils. En effet, la céramique cmmnune voyage peu et les centres de production
sont multiples, ce qui entraîne une singularisation des formes pour chaque atelier qui rend rares les
parallèles. Nous pouvons néanmoins noter une prédominance des pâtes claires sur les pâtes rouges dans
la région de l'Euphrate. En ce qui concerne les décors il est intéressant de noter que les seuls attestés sur
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les cruches de Halabiya, durant la transition byzantino-omeyyade, sont les décors peignés, tandis qu'ils
sont beaucoup plus variés ailleurs. Les décors, qui font leur apparition essentiellement au vues., se
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propagent dans toute la Syrie du Nord et se complexifient, certains vases pouvant même combiner
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plusieurs techniques 202 : décor à la molette, au peigne à bascule, impressions, incisions et excisions. Pour
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ce qui est des formes, il est intéressant de noter que la cruche de type A a un profil très répandu en Syrie
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du Nord, la forme piriforme étant la plus simple, tandis que le type B ne trouve pas, pour l'heure, de
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parallèle en dehors de la région de l'Euphrate. Le fait de les retrouver associées a permis d'en préciser la 2
datation qui auparavant demeurait très incertaine 203 , par manque de contexte.
Excepté la cruche de type B, les North Syrian Amphorae, et vraisemblablement la jarre de
stockage, rares sont les formes qui peuvent être attribuées exclusivement à la région de l'Euphrate 204 .

La céramique de Halabiya s'inscrit ainsi dans une tradition potière commune à toute la Syrie du Nord
6211.46
et ne diffère des autres sites de la région que par la quantité et variété des importations. Il reste
néanmoins très difficile de définir des zones de productions précises dans la région de l'Euphrate et de
cerner les spécificités de chacune d'entre elles. Des analyses physico-chimiques systématiques des
céramiques et de prélèvements de matière première permettraient sans aucun doute de répondre à
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certaines interrogations et d'améliorer nos connaissances des échanges dans la région.

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(KONRAD2001, pl. 84 n°14), à Resafa (KONRAD1992, p. 333 ainsi qu'à TellAswad (MIGLUS 1999, pl. 32 t et v).
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Ils sont attestés à Resafa (KONRAD 1992, Fig. 9 11°1-3.), Qusair as-Saila (KONRAD2001b, Fig. 4 n°7-8) et Tell Aswad
3 4
(MIGLUS 1999, pl. 31 et 32, a-k).

2
00 KONRAD1992, Fig. 9 11°4,WILKINSON2004, Fig. 6.27 11°6et 11-15.
20cm

2
et al. 2008, Fig. 7.1.
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2 Figure 165. North Syrian Amphoras Type A.


20 ÜRSSAUD,SODINI2003, p. 500.

203
ÜRSSAUD1991, p. 263.

204
Les exemplaires uniques ne permettent pas de répondre à cette question mais il n'est pas exclu que certaines de ces
formes soient des productions proprement euphratéennes.

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Figure 166. North Syrian Amphoras, 1-4: Type B ; 5 : Type C ; 6-11: Type A. Figure 167. Jarres de stockage, 1-3: Type A ; 4: Type B.

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Figure 177. Carte de distribution des North Syrian Amphorae 1. (fond de carte H David)

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Figure 176. 1-4: Pots de réseive; 5-8: Brittle Ware; 9: ARS HA 104.

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