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Contraintes et enjeux
Collection « Didact Géographie »
7
INTRODUCTION
Un secteur fondamental…
Le secteur des transports est fondamental dans la vie de nos sociétés où
chacun se déplace continuellement, où la plupart des produits consommés
viennent d’ailleurs et où circulent continuellement l’argent, les images et les
informations.
Que les transports s’arrêtent (pour cause d’intempérie ou de grève) et c’est
toute la vie économique qui est mise en léthargie !
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Géographie des transports
Doc. 1
Les recherches en transport
10
Introduction
11
Géographie des transports
Doc. 2
Quelques classements opérés en géographie des transports
12
Introduction
ou, au sein d’un même mode, d’un véhicule à l’autre) marquent le paysage
par l’aménagement d’espaces souvent destinés au transfert d’un mode à un
autre : ces points de contact constituent autant de nœuds de communications
appelés aussi points nodaux. En revanche, la présence et la coordination de
plusieurs modes de transport sur un même territoire constituent un système
de transport tandis qu’un même mode de transport peut proposer des sous-
systèmes composés d’axes d’importance variée.
Les performances techniques sont à l’origine de la mise en circulation de
véhicules de plus en plus spécialisés, de l’augmentation de la capacité et de la
vitesse de ces véhicules en même temps que de la création d’infrastructures
nouvelles destinées à réduire les distances, les ruptures de charge, les temps
de parcours (la distance-temps : le temps mis pour parcourir une distance
donnée), voire le coût de transport (la distance-coût : le coût du parcours sur
une distance donnée). D’autre part, des concepts d’ordre géographique et
économique comme la mondialisation et les flux tendus (système de produc-
tion basé sur la suppression des stocks par l’ajustement strict de l’offre à la
demande) déterminent une évolution centrée également sur l’augmentation
de la mobilité, c’est-à-dire la propension de déplacement des personnes, des
biens, des services, des informations…
Toute étude de géographie portant sur les transports ne peut donc ignorer
tous ces faits ainsi que les nouvelles méthodes de travail (par exemple les
modèles mathématiques et les graphes) mises au point pour affiner les obser-
vations. Par ailleurs, certains travaux peuvent aussi proposer des solutions
adéquates en vue de répondre aux desiderata des décideurs, des investisseurs,
des aménageurs, des gestionnaires, des transporteurs et, bien entendu, des
usagers (doc. 3).
Dès lors, il nous paraît normal de faire débuter l’analyse des transports
par l’établissement du cadre à l’intérieur duquel évoluent réseaux et systèmes
de transport. À côté des contraintes du milieu physique en face desquelles
l’homme est parfois impuissant, il en est d’autres qui changent au cours de
l’histoire et à travers l’espace : les options politiques prises par un pays à une
époque donnée peuvent différer de celles décidées à d’autres moments ou de
celles prises au même moment dans d’autres pays. Par contre, l’évolution des
techniques est telle que les performances vont toutes dans le même sens :
l’adaptation des modes et moyens de transport à une demande de plus en plus
exigeante (première partie).
La répartition spatiale des modes de transport et des réseaux varie forte-
ment d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre et, à l’intérieur d’un pays,
d’une région à l’autre. De plus, l’utilisation des divers modes et moyens de
transport s’opère en fonction de besoins dont la variété est grande ; le tout est
de voir comment adapter les modes et moyens de transport dans les meilleures
conditions en vue de satisfaire les besoins en déplacements de la population
et des biens physiques et immatériels (deuxième partie).
13
Géographie des transports
Doc. 3
Évolution de la géographie des transports
Si la géographie des transports s’est surtout développée au cours de la seconde
moitié du xxe siècle, les prémices de certaines de ses composantes se retrouvent dans
des travaux réalisés au xixe et au début du xxe siècle par les économistes allemands
J. H. von Thünen et A. Wéber. Le premier met en évidence ses résultats d’études
réalisées dans le cadre de son domaine agricole (Der isoliert Staat in Beziehung auf
Landwirschaft und Nationalökonomie, Hambourg, 1826) : l’impact des coûts de la
distance pour une bonne utilisation des terres autour des villes et, par voie de consé-
quence, l’amorce de la théorie de la localisation ; quant au second, il établit (Uber den
Standort der Industrien, Tubingen, 1909) que, pour une industrie lourde cherchant
à s’établir quelque part, le transport ferroviaire permettait des relations entre lieux
de production des matières premières, de l’énergie et des produits finis telles qu’une
entreprise peut s’établir à un endroit où les coûts étaient minimisés.
Plus tard, les modèles de Christaller et de Lösch ont également inspiré les
recherches des géographes. Par exemple, le modèle mis au point par le géographe
allemand W. Christaller (Die zentralen Orte in Süddeutschland, Iena, Fischer, 1933)
est une théorie spatiale cherchant à expliquer la hiérarchie des villes sur base de leur
taille, de leur localisation et de leur fonction. Or, d’après A. Lösch (Die räumliche
Ordnung der Wirtschaft, Iena, Fischer, 1940), il n’est pas possible d’envisager une
théorie à partir d’un modèle géométrique comme celui de Christaller car ne tenant
pas compte de données spatiales peu homogènes.
Au total, l’aspect géographique proprement dit des transports est peu valorisé si
ce n’est par des travaux portant notamment sur des problèmes de circulation devenus
de plus en plus aigus. En effet, l’apparition du rail au xixe siècle et les progrès réalisés
en matière de transport ferroviaire au xxe siècle (augmentation des vitesses et spécia-
lisation des wagons) ainsi que l’essor prodigieux du transport par route ont permis,
à l’échelle des pays et des continents, une spécialisation croissante des régions à
partir de leurs avantages comparatifs en facilitant les contacts entre régions voisines.
D’autre part, le développement des transports maritime et aérien (augmentation des
vitesses et des capacités et spécialisation du matériel), des conduites et des télécom-
munications au cours du xxe siècle ont accentué le processus et ont surtout élargi les
aires de marché de nombreux produits. Résultat global : la complémentarité entre
modes de transport, la réduction du coût et de la durée des transports et, last but not
least, la mondialisation.
Dans ce contexte naît une école américaine de géographie des transports
(E. L. Ullman) à la fin des années 50 ; elle considère le réseau de transport en fonc-
tion de ses propriétés spécifiques, définit des notions comme la connectivité, l’acces-
sibilité et la centralité et introduit la théorie des graphes et des modèles gravitaires
dans la planification des réseaux de transport.
Par contre, du côté des géographes français, le rôle des transports n’apparaît pas
de façon aussi évidente. Par exemple, chez les précurseurs de la discipline comme
P. Vidal de la Blache sont mises en avant la circulation dans la formation et l’évolu-
tion des territoires puis la localisation des activités mais sans analyser leurs intercon-
nexions : Vidal de la Blache traduisait donc simplement la question de la circulation
et non celle des transports eux-mêmes. Jusqu’il y a un demi-siècle, il est donc surtout
question, dans les publications en langue française, de géographie de la circulation
plutôt que de géographie des transports au sens actuel du terme car la plupart des
études traitent avant tout d’un seul mode de transport en insistant sur les circulations
14
Introduction
dans les territoires considérés et sur leurs relations, d’une part, avec les conditions
physiques et humaines et, d’autre part, avec les infrastructures et moyens techniques
mis en œuvre pour effectuer les déplacements. Parmi les ouvrages de cette époque,
citons : M. Blanchard, Géographie des chemins de fer, Paris, librairie Gallimard-NRF,
1942 ; R. Capot-Rey, Géographie de la circulation sur les continents, Paris, librairie
Gallimard-NRF, 1946 ; E. Pépin, Géographie de la circulation aérienne, Paris librairie
Gallimard-NRF, 1956 ; R. Clozier, Géographie de la circulation, T. I. L‘économie des
transports terrestres (rail, route et eau), Paris, éd. M.-Th. Genin, 1963 ; A. Perpillou,
Géographie de la circulation : la navigation et les transports maritimes, 2 T., Paris, CDU,
1964 ; A. Vigarié, Géographie de la circulation, T. II. La circulation maritime, Paris,
librairie Gallimard-NRF, 1968 ; C. Verlaque, Géographie des transports maritimes,
Paris, Doin, 1975 et H. Bakis, Géographie des télécommunications, Paris, PUF, 1984.
En fait, la géographie des transports repose sur une multitude d’éléments dont
ceux en rapport avec la place des transports à chaque niveau territorial (supranatio-
nal, national, régional et même local) ; aussi la société s’est-elle appropriée le système
de transport comme une des solutions aux rapports entre la demande de transport et
l’organisation spatiale compte tenu du milieu naturel, de la dynamique des progrès
techniques, du comportement des individus et du contexte économique politique et
social. C’est ainsi que l’économie spatiale joue un rôle important dans l’approche géo-
graphique des transports mais il faut attendre les années 70 pour voir apparaître les
premiers ouvrages abordant cette problématique (J. Ritter, La Géographie des trans-
ports, Paris, PUF, 1971 et M. Wolkowitsch, Géographie des transports, Paris, A. Colin,
1973).
La particularité de la géographie des transports est donc d’inscrire les transports
dans les territoires et de rechercher les liens entre ceux-ci en termes de contraintes
et d’enjeux dans une articulation de plus en plus complexe entre systèmes de trans-
port et développement durable : la géographie des transports concerne, dès lors, de
multiples domaines comme l’aménagement du territoire, le développement régional,
la protection du cadre de vie, la mise en place de nouveaux modes, moyens et organi-
sations de transport, les déplacements en milieu urbain, les transferts intermodaux…
Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre en considération divers ouvrages relati-
vement récents : P. Merlin, Géographie, économie et planification des transports, Paris,
PUF, 1991 et Géographie des transports, Paris, PUF, 1992 ; M. Wolkowitsch, Géo-
graphie des transports, Paris, A. Colin, 1992 ; E. Mérenne, Géographie des transports,
Paris, Nathan, 1995 et Rennes, PUR, 2008 ; J. Marcadon, E. Auphan, E. Barré et
M. Chesnais, Les transports, Paris, A. Colin, 1997 ; M. Goussot, Les transports dans le
monde, Paris, A. Colin, 1998 et J.-J. Bavoux, F. Beaucire, L. Chapelon et P. Zembri,
Géographie des transports, Paris, A. Colin, 2005.
Sources : d’après P. Claval, 2001 et G. Pini, Géographie des transports, in A. Bailly (sous la dir. de),
2004, p. 175-183.
15
Géographie des transports
Dans des cas de plus en plus nombreux, les gestionnaires et les usagers
orientent les choix ; de toute manière, la décision finale revient au pouvoir
public surtout si la décision est prise en concertation avec les pays voisins ou si
elle s’intègre dans un contexte international ou supranational (troisième partie).
D’autre part, de nombreux secteurs d’activités sont concernés par l’exploi-
tation des transports en plus du secteur des transports lui-même : la produc-
tion de matériel et d’équipements, l’entretien, la réparation de ce matériel et
les activités dont la localisation et l’existence sont liées à la facilité d’accès que
leur procurent les modes et moyens de transport. Dans le monde occidental,
le rôle joué par la population à l’occasion de décisions prises lors de l’implan-
tation de nouvelles infrastructures est manifeste en raison de sa sensibilisation
à divers paramètres comme le coût, la qualité du service offert et du cadre de
vie. (quatrième partie).
16
Première partie
18
Chapitre 1
LE CONTEXTE HISTORIQUE
Les transports bénéficient sans nul doute des plus anciennes techniques
inventées par l’homme ; ils remontent à des temps immémoriaux.
1. L’Antiquité
Au début, pour trouver sa nourriture, l’homme pratique la cueillette et
la chasse en suivant parfois l’animal à la trace, le long des pistes. Pour le
déplacement des charges, le port sur les épaules, sur la tête ou sur le dos
d’animaux représente un effort énorme, d’où le développement de la politique
du traînage, de pistes bien dégagées et des premiers chemins en terre battue.
Les inventions les plus spectaculaires dans le domaine des transports sont
incontestablement celles de la roue (cependant longtemps ignorée dans de
nombreuses régions du globe, notamment de l’hémisphère Sud) et de la voile
(selon les historiens, entre 60 et 30 siècles avant notre ère). Toutes deux ont
révolutionné la vie du monde antique et favorisé les communications à travers le
monde connu de l’époque, c’est-à-dire le Moyen-Orient et les régions voisines
avec toutes les conséquences d’une telle évolution : l’établissement d’échanges
et de pôles commerciaux, les migrations forcées de populations, les déplace-
ments de foules pour des motifs religieux (à Stonehenge en Angleterre où les
cercles de pierres avaient été élevés au début du iiie millénaire avant notre
ère) ou sportifs (à Olympie en Grèce), les grandes expéditions et conquêtes de
l’Antiquité et aussi la création de lieux habités (G. Loy Puddu, 1983, p. 11).
Par la suite, les voies de communication consolident les territoires
conquis ; c’est ainsi que les Romains construisent un réseau de 77 000 km de
routes empierrées (les chaussées romaines) (doc. 1.1) (J. Berthomier, 1959,
p. 7) pour permettre à leurs troupes d’atteindre rapidement les endroits
stratégiques de l’Empire. À la même époque se développe la navigation à
voile, notamment dans la vallée du Nil : le vent y souffle du nord, d’où la
19
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 1.2
Les routes commerciales médiévales en Europe
20
Le contexte historique
facilité pour remonter le fleuve alors qu’il suffit d’enlever la voile pour le
descendre (J. Tuma, 1978, p. 19).
Avant le Moyen Âge et même après, les chaussées romaines demeurent
les grandes voies de communication, en particulier de l’Europe méridionale :
ainsi la via Appia a constitué la véritable épine dorsale de l’Italie péninsulaire
jusqu’à l’époque du chemin de fer.
2. Le Moyen Âge
L’Europe occidentale ressent fortement les effets de la chute de l’Empire
romain d’Occident à la suite des invasions : les échanges avec l’Orient se
tarissent et les grand-routes deviennent des chemins rudimentaires marqués
par des ornières ainsi qu’en témoignent les gravures de l’époque. La nécessité
de communiquer avec les régions éloignées ne se fait guère sentir avant le
développement de l’artisanat et du commerce qui coïncide, dès le début du
deuxième millénaire, avec la constitution des centres urbains. Résultat : les
routes terrestres se raniment et sont ponctuées par des marchés internatio-
naux comme les foires (doc. 1.2).
Sur mer, grâce à leurs bateaux, les Vikings se rendent maîtres des mers
de l’Europe du Nord-Ouest, remontent les fleuves d’Europe occidentale,
envahissent les Iles britanniques et atteignent l’Amérique du Nord.
21
Doc. 1.3
Les progrès techniques dans les transports internationaux : quelques dates
1820 : premier steamer sur 1903 : premier vol des frères Wright 1866 : première ligne télégraphique
l’Atlantique Nord transatlantique
1869 : ouverture du canal de Suez 1919 : premier vol commercial 1876 : naissance du téléphone
France-Angleterre
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1886 : premier navire pétrolier 1958 : première liaison transatlantique 1956 : premier câble téléphonique
par avion à réaction transatlantique
1914 : ouverture du canal de 1969 : Boeing 747 Fin des années 1960 :
Panama - mise en place du réseau Arpanat aux
États-Unis, ancêtre de l’Internet
Les conditions d’implantation des réseaux
1956 : premier navire porte- 2005 : Airbus 380 1988 : premier câble transatlantique à
conteneurs fibres optiques
4. Le xixe siècle
Si, dès 1769, un mécanicien anglais, J. Watt, construit le premier moteur
à piston à vapeur, il faut encore attendre une cinquantaine d’années pour
que le moteur à vapeur soit perfectionné et qu’apparaissent les premiers
engins à vapeur : locomotives et bateaux.
En 1825 est inaugurée la première ligne ferroviaire entre Stockton et
Darlington en Angleterre ; la locomotive de Stephenson y entraîne 38 voitures
à la vitesse moyenne de 7 km/h avec à leur bord 600 passagers (Y. Chenel,
1986, p. 7).
Le premier train continental de marchandises tiré par des chevaux est
mis officiellement en service en 1828 sur la ligne Andrezieux - Saint-Etienne
et les premiers essais de transport de voyageurs par traction à vapeur ont lieu
en 1831 sur la ligne Givors-Grand Croix avec du matériel à marchandises.
D’autre part, la première ligne ferroviaire continentale pour trains de voyageurs
tirés par des locomotives est inaugurée en 1835 en Belgique, entre Bruxelles
et Malines : c’est le début du développement d’un nouveau mode de transport
qui va révolutionner toute l’économie du xixe siècle. En effet, le chemin de fer
va permettre d’acheminer de grosses quantités de charbon et de minerai de fer
des mines européennes à destination des centres sidérurgiques en création ou
en développement ; c’est lui également qui, des régions de fabrication vers les
zones portuaires, va assurer le transport de produits finis et semi-finis destinés
aux régions d’outre-mer et c’est le train également qui va déverser chaque jour
la main-d’œuvre originaire des régions rurales et nécessaire au bon fonctionne-
ment des industries charbonnières, sidérurgiques, métallurgiques, textiles…
Tout au long de la seconde moitié du xixe siècle et cela jusqu’à la Seconde
Guerre mondiale, le rail dispose en Europe d’un quasi-monopole aussi bien
pour le transport des biens que pour le transport des personnes en raison
de sa grande capacité unitaire de chargement et de sa vitesse commerciale
(vitesse moyenne entre un point de départ et un point d’arrivée compte tenu
des temps d’arrêt, des accélérations et des décélérations) élevée par rapport
à la diligence et à la voiture de l’époque. En réalité, la surface de la Terre se
couvre d’un réseau ferroviaire de plus en plus important et il en va de même
pour les liaisons maritimes.
5. Le xxe siècle
Autre fait spectaculaire qui va révolutionner la géographie des transports
au début du xxe siècle : l’automobile qui, en réalité, fait son apparition à
la fin du xixe siècle. Les premières voitures ne vont ni vite ni loin qu’elles
soient actionnées par la vapeur, l’essence de pétrole ou l’électricité. Encore
peu nombreux au début du siècle parce que très coûteux, ces véhicules vont
néanmoins jouer un rôle important au cours de la Première Guerre mondiale
lors de la bataille de la Marne.
23
Les conditions d’implantation des réseaux
Peu de temps après la guerre 14-18 sortent des chaînes de fabrication les
premiers modèles populaires de véhicules automobiles et, année après année,
la route devient ainsi de plus en plus animée, accapare une plus grande part
du trafic et dispose d’un réseau dense et bien adapté à son rôle de mode de
transport privilégié pour les courtes distances et les relations interrégionales,
inter- et intraurbaines dans le monde occidental.
De son côté, le transport maritime ne reste pas en rade : en effet, on assiste
à l’augmentation de la capacité et de la spécialisation des navires ce qui sera
un des paramètres importants à l’origine de la mondialisation (doc. 1.3).
D’autre part, un autre moyen de transport apparaît au début du xxe siècle :
c’est l’avion. En 1890, l’Éole de Cl. Ader s’élève dans les airs par ses propres
moyens et, en 1903, les frères Wright réussissent le premier vol véritable en
Caroline du Nord, aux États-Unis. Toutefois le grand essor du transport aérien
commence après la Seconde Guerre mondiale au moment où l’auto grignote
la suprématie du rail et provoque l’adaptation du réseau routier à la nouvelle
donne du trafic : l’intensification croissante de la mobilité de la population et
l’élargissement de la demande de transport.
De plus en plus – et c’est ce que nous vivons aujourd’hui –, tout concourt
à réduire les distances et les durées de parcours, d’où les récents tunnels
alpestres et pyrénéens, le tunnel sous la Manche, les autoroutes ou des routes
de franchissement d’obstacles naturels (comme les détroits et les estuaires)
et les lignes de trains à grande vitesse (TGV) en site propre (c’est-à-dire des
infrastructures créées spécialement à cet effet), toutes réalisations conçues et
réalisées à la faveur des techniques modernes, sans oublier les aménagements
réalisés sur la voie d’eau en vue de la rendre compétitive face aux autres modes
de transport terrestre : l’objectif est d’élargir l’offre non seulement en multipliant
les itinéraires, les modes et moyens de transport mais aussi en augmentant la
capacité des moyens de transport et des réseaux existants afin de répondre
dans la mesure du possible aux besoins de mobilité des personnes et des biens.
Dans le même temps se sont développées les télécommunications
(doc. 1.3) : elles profitent de l’ensemble des innovations technologiques qui
marquent la fin du xixe siècle et tout le xxe siècle comme la télégraphie sans
fil, le transistor, l’informatique ; elles sont devenues dans la société moderne
l’un des piliers de l’activité économique et elles sont notamment à l’origine
de nouvelles formes d’échanges d’informations (courrier électronique) et de
commerce (e-commerce) (doc. 1.3).
Toutes ces innovations entraînent des restructurations territoriales à
plusieurs niveaux :
– à l’intérieur d’un pays ou d’un continent, la diminution des temps (espaces-
temps) et des coûts de parcours (espaces-coûts) ;
– à l’extérieur, la mondialisation des échanges avec comme conséquence la
tendance à une spécialisation outrancière à la fois au niveau des unités de
production et des modes et moyens de transport.
24
Chapitre 2
Le milieu naturel n’est pas homogène : il est tantôt plat, tantôt accidenté
et, de plus, il est soumis à des conditions météorologiques variant dans le
temps et dans l’espace. Dès lors, il n’est pas étonnant que le cadre physique
joue un rôle important dans la géographie des transports : il détermine le choix
des tracés et des caractéristiques de certaines infrastructures de même que la
préférence donnée à certains modes de transport plutôt qu’à d’autres, compte
tenu des moyens techniques disponibles et des contraintes économiques et
politiques du moment.
1. La topographie
La route et la voie ferrée
25
Doc. 2.1
Quelques caractéristiques techniques des modes de transport
26
nombre de véhicules de 6 m : 4 000 de 7 m : 30 000 à 260 convois
maximum par jour de 7 m : 5 000 50 000
de 10,5 m (3 voies) : 8 000 de 10,5 m :
de 14 m (3 voies) : 13 000 50 000 à 90 000
Les conditions d’implantation des réseaux
Source : d’après M. Wolkowitsch , « Géographie appliquée aux transports », in H. Bernard et alii, 1978, p. 160-165.
Doc. 2.2
Le sillon rhodanien : un axe de grande circulation
27
Les contraintes physiques
Doc. 2.3
Les grands aménagements alpins pour les transports
28
Les conditions d’implantation des réseaux
Les contraintes physiques
La voie d’eau
29
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 2.4
Les plus grands tunnels routiers et ferroviaires du monde
Source : Wikipedia.
30
Les contraintes physiques
Les aéroports
2. Le sol et le sous-sol
La nature du sol et du sous-sol peut, dans certaines circonstances, jouer un
rôle non négligeable ; un sol meuble (sable, argile…) requiert une préparation
appropriée pour asseoir une route ou une voie ferrée sur des bases solides, d’où
une répercussion sur le coût d’établissement des infrastructures ; de même,
dans les régions de dépôts glaciaires comme en Finlande et dans les Polders
néerlandais, l’établissement des réseaux de transport terrestre rencontre
également certaines difficultés (M. Wolkowitsch, 1992, p. 23) alors que la
construction d’ouvrages d’art (ponts, tunnels…) en milieu karstique exige un
renforcement préalable de la roche avant toute réalisation ce qui obère forte-
ment le premier coût d’établissement des infrastructures.
31
Les conditions d’implantation des réseaux
eaux ordinaires, surtout dans les régions dont les cours d’eau connaissent des
régimes excessifs comme dans le sud de l’Europe.
Des pluies abondantes finissent par imbiber le sol et provoquer des glisse-
ments de terrain avec affaissement de routes, voire de voies ferrées.
Le gel constitue un autre fait climatique perturbateur de l’état des voies
d’eau. En milieu froid, la plupart des cours d’eau sont gelés une bonne partie
de l’année (de 80 jours en Ukraine jusqu’à 240 jours sur les rives de l’Arc-
tique) et, si le gel hivernal bloque les cours d’eau en hiver, il est à l’origine
d’un phénomène particulier en Sibérie, la raspoutitsa ou débâcle (période de
dégel qui transforme la surface du sol en boue épaisse) : comme les grands
fleuves sibériens suivent une direction sud-nord, ils sont tout d’abord dégagés
de glace à l’amont, ce qui provoque vers l’aval d’importantes inondations,
allonge la période de non utilisation des voies d’eau pour la navigation et gêne
en même temps l’organisation du trafic. Par ailleurs, en Sibérie, c’est en hiver
que les camions peuvent accéder à de vastes régions marécageuses lorsque le
sol est gelé (pergélisol). De toute façon, le gel occasionne partout des dégâts
considérables aux routes mal drainées et empruntées par des convois lourds.
En cas de brouillard, c’est aussi bien le trafic routier que le trafic fluvial
et surtout le trafic aérien qui sont perturbés : en effet, à l’atterrissage, le
brouillard peut provoquer des détournements d’appareils sur des aéroports
autres que ceux de la destination initialement prévue.
Parfois des conditions atmosphériques exceptionnelles (cyclones, ouragans,
cendres volcaniques (en Islande en 2010)…) compliquent, ralentissent ou
réduisent la circulation maritime ou la circulation aérienne et, dans des cas
extrêmes, provoquent des accidents au niveau des infrastructures (effondre-
ments de ponts, défoncements de routes, déplacements de voies ferroviaires…).
Autre conséquence directe du climat, la végétation : elle constitue un
véritable obstacle à la circulation là où elle est très dense ; c’est ainsi que la
forêt équatoriale est difficilement pénétrée par la route et la voie ferrée et
que des fleuves comme l’Amazone et le Congo n’en sont évidemment que
plus intéressants parce qu’ils constituent pratiquement les seules véritables
voies importantes de pénétration pour la navigation fluviale. À l’inverse, les
grandes étendues forestières en milieu tempéré apparaissent comme des
domaines privilégiés lors de la recherche de tracés pour de nouvelles infra-
structures autoroutières, entre autres en raison de facilités d’expropriation
(P. Merlin, 1991, p. 54) mais, à notre époque, les groupes de défense de la
nature s’opposent fréquemment à la réalisation de nouvelles infrastructures
perturbant leur cadre de vie !
32
Chapitre 3
33
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.1 (a et b)
Étudier un réseau grâce à la méthode des graphes
34
Les performances techniques
1. L’omniprésence de la route
À l’exception de la période romaine surtout connue pour la construction
des chaussées romaines, les faits marquants se rapportant à la construction
des routes remontent aux Temps Modernes. Ainsi, au xviiie siècle, le français
Trésaguet met au point un système de revêtement surtout répandu par l’écos-
sais Mac Adam au siècle suivant : sur un fond solide fait de cailloux concassés
ou non et placés couche après couche.
Jusqu’alors, la route était peu utilisée pour le transport de produits lourds ;
elle assurait avant tout un rôle de desserte locale. Mais, dès le début du
xxe siècle, le réseau routier se développe à la suite de l’utilisation des véhicules
automobiles, elle-même liée à l’utilisation du moteur à explosion et aux pneus
avec chambre à air. En effet, le remplacement des voitures à chevaux par les
automobiles équipées de pneus oblige les gouvernements des pays industria-
lisés à construire des routes lisses et praticables par tous les temps.
De leur côté, les infrastructures routières sont également l’objet de diverses
performances techniques, en particulier des ouvrages d’art comme les ponts
routiers enjambant estuaires et détroits ; plusieurs exemples européens
illustrent cette évolution prodigieuse : la digue de fermeture du Zuiderzee
(29 km de longueur terminée en 1932) et les ponts récents enjambant
l’estuaire de la Seine (des ponts localisés de plus en plus près de l’embouchure
et de plus en plus longs comme le pont de Tancarville en 1959 et le pont de
Normandie en 1995) et tout récemment en 2004 le viaduc de Millau (2,5 km
de longueur et 343 m de hauteur au-dessus du Tarn). De nombreux autres
exemples du même type existent à travers le monde : le Golden Gate dans la
baie de San Francisco, le Royal George Bridge (312 m au-dessus de la rivière
35
Les conditions d’implantation des réseaux
36
Les performances techniques
Plus que le rail et beaucoup plus encore que la voie d’eau, la route va
partout ; elle sillonne toutes les régions, elle relie tous les lieux habités et elle
surmonte de nombreux obstacles du relief. Dès lors, rien d’étonnant que le
réseau routier soit largement plus développé que celui de chacun des deux
autres modes habituels de transport terrestre. En fait, il se compose de routes
très différentes les unes des autres ; cela va des pistes aux autoroutes en
passant par les chemins forestiers et les chemins de campagne.
Toutes les routes ne sont donc pas identiques et, dès lors, ne remplissent
pas la même fonction. Sur base de la fonction, un classement peut être établi :
– les chemins, pistes ou routes en terre, c’est-à-dire des pistes améliorées
parfois empierrées et utilisées principalement pour les relations domicile
– lieu de travail surtout en milieu intertropical et en montagne comme les
chemins muletiers ;
37
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.2
Le réseau ferroviaire africain
38
Les performances techniques
39
Doc. 3.3
La densité du réseau routier
40
Les conditions d’implantation des réseaux
Au total, les pays industrialisés sont les mieux dotés en ce qui concerne
le réseau routier ; celui-ci totalise plus de 28 M de km de routes tous types
confondus dont 25 % de ce total pour l’Amérique du Nord et près de 25 %
pour l’Europe dont le réseau est beaucoup plus homogène que le réseau améri-
cain (doc. 3.3).
En Amérique du Nord, le réseau routier relativement récent est fait de
routes de pénétration transcontinentales est-ouest et de routes de liaisons
transversales nord-sud composant un réseau quadrillé particulièrement dense
à l’Est des États-Unis. Par contre, au Brésil, le réseau routier principal est fait
de routes revêtues et de grandes pistes (doc. 3.4).
En Afrique, des routes partiellement revêtues appelées routes bitumées
traversent actuellement le continent de part en part : par exemple la trans-
saharienne du nord au sud et une autre route d’est en ouest au niveau de
l’équateur (doc. 3.5).
Au xixe siècle, de nouveaux engins voient le jour à côté des véhicules tradi-
tionnels (diligences, fiacres, malles-poste…) : ce sont les ancêtres du vélo, de
la moto et de l’auto. L’histoire de ces engins débute fin du xviiie siècle pour se
poursuivre au xixe siècle, notamment avec le tricycle, à la fois ancêtre de la
moto et de l’auto. L’auto du début était un véhicule à moteur à essence réalisé
41
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.4
Le réseau routier brésilien
42
Les performances techniques
en 1885 par les Allemands Benz et Daimler mais c’est au suisse de Rivaz
que revient, déjà en 1807, le mérite d’avoir mis au point la première voiture :
elle fonctionnait au gaz (doc. 3.6). À la vérité, l’automobile voit le jour à la
suite d’un grand nombre d’inventions comme l’allumage électromagnétique de
l’Autrichien Marcus et les pneumatiques des frères Michelin ; cette automo-
bile est, en quelque sorte, l’œuvre collective d’un grand nombre d’inventeurs
parmi lesquels Benz et Daimler en Allemagne, Lenoir (d’origine belge),
Levassor, Panhart et Peugeot en France, puis Duryea et Ford en Amérique
(J. Tuma, 1978, passim).
Petit à petit, la conception de l’automobile se précise et, après la Première
Guerre mondiale, l’intérêt croissant du public provoque la construction
de modèles allant de la petite voiture à la grosse cylindrée et de la voiture
populaire à la voiture de luxe en même temps que l’adaptation de l’automobile
aux contraintes modernes d’ordre énergétique, environnemental et financier
s’affine de plus en plus : utilisation de pots catalytiques et de voitures intel-
ligentes (notamment pour obtenir une conduite sécurisante et économe en
énergie…) ; un grand choix de moteurs : thermiques (à essence (avec ou sans
plomb), diesel, biocarburants…), électriques, hybrides… (voir chap. 16.1)
Parallèlement les véhicules utilitaires et en particulier les camions
subissent, eux aussi, une véritable révolution. Sans être aussi spectaculaire
que celle de la voiture privée, l’évolution enregistrée par les véhicules utili-
taires est néanmoins importante et concerne surtout trois faits :
– l’augmentation de la capacité de charge utile : 55 tonnes aux États-Unis, en
Australie et actuellement 44 tonnes contre 38 tonnes en 1985 dans les pays
de l’Union européenne (UE) pour les trains routiers ou road trains (camions
+ une ou plusieurs remorques) et les ensembles articulés (un ensemble
articulé est composé d’un tracteur et d’une semi-remorque) alors que sont
utilisés sur les chantiers des camions pouvant contenir jusqu’à 120 t. En
vue de diminuer le nombre de véhicules en circulation et, par le fait même,
la congestion du trafic, les chargeurs ou affréteurs (le chargeur est appelé
affréteur lorsqu’il loue tout ou une partie d’un navire, d’un avion… pour
effectuer le transport de marchandises) demandent de pouvoir disposer de
trains routiers plus longs (environ 25 m) capables de transporter 60 tonnes
au lieu des 44 tonnes actuellement ; ces trains routiers appelés écocombis
circulent normalement en Australie, aux Canada et aux États-Unis et sont
testés dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas. Pour leur part, les plus gros
camions américains (ou mieux les trains routiers) sont capables de transpor-
ter jusqu’à 500 t de charge utile (J. Fletcher, 1982, p. 74). En Australie, ce
genre de camions est interdit sur les routes normales de grande communica-
tion car il représente un danger pour la circulation en raison de sa longueur
(J. Fletcher, op. cit., p. 68) ;
– la spécialisation des types de camions, remorques et semi-remorques pour
faciliter le transport de produits très divers : fruits, légumes, céréales,
43
Doc. 3.5
Les communications au Centre-Nord de l’Afrique
44
Les conditions d’implantation des réseaux
Source : J. Champaud, «Du Tibet à l’Oubangi, loin des rivages», R. Brubet (dir.), Géographie Universelle, Les Afriques au
sud du Sahara, (Paris-Montpellier), Belin-Reclus, 1994, p. 219.
Les performances techniques
45
Doc. 3.6
Évolution des aspects techniques des transports
conséquences conséquences
innovations
sur le temps de parcours sur le transport de masse
rail - 1825 : mise en service de la 1re ligne ferroviaire entre variation des vitesses jusqu’à 1200 - transport de masse des personnes
Stockton et Darlington (Angleterre), 15-17 km/h 1600 km/jour face aux voyages à pied et des biens
- 1903 : 1er chemin de fer public électrique (± 40 km/jour) et à cheval (max.
(aujourd’hui vitesse de pointe jusque 300 km/h) et 200 km/jour)
trains lourds
route - construction de la 1re auto par C. Benz et variation, diversité des vitesses transport de masse des
G. Daimler en 1885 jusqu’au-delà de 100 km/h personnes et des biens
- invention du pneumatique par Dunlop en 1888
46
voie d’eau - 1er bateau à vapeur sur l’Hudson (USA) en 1807 variation des vitesses face aux transport de masse des
- depuis 1900 propulsion par turbine à vapeur convois tirés par les hommes et la personnes et des biens dans
- depuis 1910 moteur diesel navigation à voile des navires spécialisés par ex.
- depuis 1954 énergie nucléaire propulsion rapide jusqu’à pour transport de marchandises
- augmentation énorme de la capacité des bateaux 36 noeuds/h spécifiques (par ex. bananiers,
jusqu’à 80 000 t pour le trafic voyageurs, bateaux chargés jusqu’à 22 noeuds/h porte-
> 500 000 t pour le trafic marchandises (pétroliers) conteneurs, minéraliers)
Les conditions d’implantation des réseaux
Les grands réseaux se rencontrent soit dans les grands espaces continen-
taux où les distances se calculent en milliers de km (États-Unis, Canada,
Russie-Sibérie, Chine, Inde…), soit dans les pays fortement industrialisés.
Un quart du réseau se trouve en Amérique du Nord, un autre quart en Europe
occidentale et centrale et un sixième en Russie, où se développe la ligne la
plus longue au monde, le Transsibérien avec ses 9 300 km allant de Moscou
à Vladivostok. Pour leur part, l’Afrique, l’Amérique latine, l’Océanie et l’Asie,
à l’exception de l’Inde, de la Chine et du Japon, disposent de réseaux peu
développés. De toute façon, dans tous les pays industrialisés, aucun point
ne se trouve à plus de 15 ou 20 km de la voie ferrée ; par contre, dans les
macro-États comme l’Australie, la Chine et la Russie, le réseau apparaît très
inégalement réparti, associant des zones à maillages très lâches et des zones
à maillages très serrés (J. Marcadon et alii, 1997, p. 92).
Plus que la longueur (plus d’un million de km au total), la densité d’un
réseau (la longueur exprimée en km par rapport à la superficie exprimée en
100 km2) fournit une bonne indication de l’effort d’équipement d’un pays. La
plupart des pays d’Europe occidentale et centrale bénéficient de la densité
la plus élevée (plus de 5 km/100 km2 : la Belgique 11, le Luxembourg 10,
la Suisse 8, la France 6 et l’Irlande 3). Densité également élevée au Japon
(5 unités) doté d’un réseau moderne. Pour leur part, l’Europe méditerranéenne
et l’Europe de l’Est ont des densités beaucoup plus faibles, de l’ordre de 2 à
3 km/100 km2 et, dans le meilleur des cas, la densité des États d’allure conti-
nentale atteint à peine 2 unités (Inde 1,9) en raison de vastes étendues peu
ou pas valorisées (doc. 3.7).
47
Doc. 3.7
La densité du réseau ferroviaire
48
Les conditions d’implantation des réseaux
Si, dans les pays développés, la densité générale est élevée, elle varie forte-
ment selon les endroits à l’intérieur de ces pays. On y constate une certaine
correspondance avec la densité de la population, sauf là où la voie a été
construite initialement uniquement pour le transport de marchandises, par
exemple dans les zones de culture du blé au Canada et aux États-Unis et
dans les régions minières d’Afrique. À côté de lignes d’intérêt régional, parfois
en cul-de-sac, et réservées au trafic des marchandises, d’autres lignes ont vu
leur importance croître, surtout des lignes internationales sur lesquelles se
concentre une bonne partie du trafic de transit.
En Europe, face à la concurrence de la route et de l’avion, le renouveau du
rail passe par l’augmentation de la vitesse et de la capacité, deux paramètres
à l’origine de performances spectaculaires comme la circulation des trains à
grande vitesse sur site propre. Actuellement un véritable réseau européen de
lignes TGV est en voie d’installation avec Paris comme centre ; ces lignes TGV
sont directement reliées entre elles, contrairement au réseau classique fait
de lignes s’arrêtant aux gares terminus construites initialement à la périphé-
rie des villes ; cette dernière situation persiste encore à Londres et à Paris.
À noter que d’autres pays se dotent également d’un réseau de lignes à grande
vitesse, par exemple l’Allemagne avec le réseau ICE (pour InterCity Express),
l’Espagne avec l’AVE (Alta Velocidad Espanola), la Grande-Bretagne sur la
relation Londres–Leeds, la Russie sur la relation Moscou - Saint-Pétersbourg
et la Chine (avec les relations Peijing – Shanghai et Peijing – Guangzhou
(Canton) ; et d’autres pays comme les États-Unis ont des projets de grande
ampleur.
49
Doc. 3.8
Le schéma des installations d’une gare de triage
50
Les conditions d’implantation des réseaux
Source : Encyclopédie Découverte junior, n° 115, L’évolution des transports, Paris, Larousse Gallimard, 1992, p. 1832.
Les performances techniques
51
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.9
Paris - Lille (225 km) (meilleurs temps de parcours)
1846 7 h 50
1851 5 h 45
1855 5 h 20
1868 4 h 52
1881 4 h 20
1882 4 h 00
1888 3 h 50
1889 3 h 48
1890 3 h 45
1893 3 h 25
1895 3 h 20
1897 3 h 15
1900 3 h 07
1903 3 h 00
1904 2 h 55
1906 2 h 50
1919 4 h 30
1921 3 h 09
1926 2 h 48
1932 2 h 40
1935 2 h 40 (diesel)
1938 2 h 25 (diesel)
1947 2 h 38 (diesel)
1961 2 h 10 (électrique)
1971 1 h 55
1993 (mai) 1 h 20 (TGV site propre sur Paris-Arras)
1993 (septembre) 1 h 00 (TGV site propre sur Paris-Lille)
Source : d’après « Le TGV Nord Europe », La vie du rail et des transports, n° hors série, mai 1993.
52
Les performances techniques
581 km/h en 2003 contre 575 km/h pour le TGV Est en 2007 en vitesse de
pointe et de l’ordre de 300 km/h en vitesse commerciale (doc. 3.9). En 2011,
la Chine a mis en service des trains circulant à plus de 500 km/h sur la ligne
Shanghai-Beijing ; actuellement, elle est en train de réaliser la construction
d’un vaste réseau de trains TGV à travers le pays (8 000 km construits pour
atteindre les 18 000 km dans quelques années).
Par ailleurs, après les fiacres, les omnibus et les trams appelés ancien-
nement tramways tirés par les chevaux au cours de la seconde moitié du
xixe siècle sont arrivés les trams à câbles surtout aux États-Unis et, entre 1870
et 1890, les trams à vapeur, puis les trams électriques mais, la croissance des
villes aidant, les transports publics se sont rapidement trouvés à l’étroit dans
les rues à côté des chevaux et des véhicules privés. Aussi en arrive-t-on à
envisager dans les grandes villes la création de métros souterrains ou aériens
(appelés à l’origine chemins de fer métropolitains) ; actuellement la plupart des
grandes métropoles à travers le monde disposent d’un métro (voir chap. 6.1).
Dans le même temps, des procédés originaux voient le jour, par exemple à
Paris à l’occasion de l’Exposition internationale de 1900 (un trottoir roulant
de 5 km à la vitesse de 15 km/h) et à Wuppertal en Allemagne (un monorail
suspendu réalisé en 1901 sur 14 km) (monorail : dispositif de chemin de fer
n’utilisant qu’un seul rail et dont les voitures sont à cheval sur la voie ou y
sont suspendues). Plus près de nous, l’aérotrain du français Bertin, véhicule
circulant sur un rail unique grâce à un coussin d’air comprimé et expérimenté
de 1966 à 1972 sur une voie d’essai longue de 18 km, au nord d’Orléans, et
l’autre train monorail à sustentation magnétique, le maglev du constructeur
allemand Transrapid, destiné à relier Berlin à Hambourg à une vitesse de
400 km/h et testé sur un parcours expérimental près de la frontière néerlan-
daise mais les deux projets ont été abandonnés depuis. Tout cela sans oublier
le train monorail à sustentation magnétique du même constructeur allemand
inauguré en 2002 sur une ligne de 30 km reliant Shanghai à son aéroport inter-
national à la vitesse de 430 km/h. Entretemps, les Italiens ont mis au point
le pendolino, train pendulaire permettant de circuler à des vitesses normales
dans les courbes.
Des rails plus lourds et plus longs, des essieux à écartement variable en
Europe de l’Est et entre la France et l’Espagne pour faire face au changement
d’écartement des voies (doc. 3.10), des viaducs plus longs et plus résistants,
des tunnels de plus en plus longs et de meilleures installations de sécurité
et de contrôle sont quelques autres applications des techniques modernes
destinées à améliorer les performances du transport par rail.
Ces diverses adaptations d’ordre technique ne doivent pas masquer d’autres
améliorations concernant les voitures pour le transport des voyageurs (mise en
circulation de trains composés de voitures à deux niveaux, utilisation d’auto-
motrices et de rames réversibles et amélioration du confort) et les wagons pour
le transport de marchandises (augmentation de la capacité de charge unitaire
53
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.10
Les principaux écartements ferroviaires
54
Les performances techniques
55
Doc. 3.11
La liaison Rhin - Main - Danube
56
Les conditions d’implantation des réseaux
– les canaux permettant la liaison d’un port avec son avant-pays ; ils se
distinguent des précédents par leur accessibilité aux navires (bâtiments
flottants d’assez fort tonnage et aptes à naviguer en mer) : ce sont les canaux
maritimes (le canal Gand-Terneuzen, le canal Mersey-Manchester…) et
les estuaires des grands fleuves (l’Escaut, le Rhin, la Seine, la Tamise…) ;
– les canaux reliant les bassins hydrographiques entre eux par l’application
de techniques originales comme les plans inclinés, par exemple à Arzviller
(sur le canal de la Marne au Rhin) et à Ronquières (sur le canal Charleroi-
Bruxelles), et les ascenseurs, par exemple à Strépy-Thieu (sur le canal du
Centre dans le Hainaut) (doc. 3.12 et 3.13).
Cette hétérogénéité dans la multiplicité des voies d’eau reflète le rôle
qu’elles sont censées remplir compte tenu de l’importance économique et
stratégique des régions desservies.
Par contre, quelques réseaux seulement sont bien structurés et accessibles
à des bateaux de tonnage moyen, c’est-à-dire d’au moins 1 350 t. À l’échelle
mondiale, les principaux réseaux de voies navigables de ce type sont au
nombre de quatre :
– le réseau de loin le plus important est celui de la Russie : 142 000 km de
cours d’eau et de lacs et 20 500 km de canaux ; autour de la Volga, pièce
maîtresse du réseau, s’organise le système de liaison interfluviale entre les
cinq mers d’Europe orientale : à elle seule, la Russie dispose actuellement
de 102 700 km de voies navigables avec plus de 700 ouvrages hydrauliques
(C. Cabanne et E. Tchistiakova, 2002, p. 220) ;
– le réseau de l’Europe moyenne s’articulant autour du Rhin (navigable sur
850 km) : des liaisons existent avec l’Europe centrale via le Mittellandkanal
et le canal Rhin-Main-Danube et avec le delta Rhin-Meuse-Escaut, voire
avec la Seine (doc. 3.14) ;
– les deux systèmes de l’Amérique du Nord : d’une part, celui des Grands
Lacs et du Saint-Laurent accessible aux océaniques (catégorie de navires
maritimes de 20 000 t) de Québec à Duluth, sur une longueur de 1 600 km,
et, d’autre part, le système du Mississippi et de ses affluents, l’Ohio et le
Tennessee, en liaison avec les Grands Lacs via l’Illinois.
Ailleurs la navigation n’est pratiquée que là où les cours d’eau bénéficient
d’une certaine longueur, d’eaux abondantes et d’une pente faible ; c’est, par
exemple, vrai dans le monde intertropical pour des fleuves comme l’Amazone,
accessible aux navires de haute mer jusqu’à Iquitos (à 3 700 km de l’embou-
chure), le Parana, le Congo, notamment navigable de Kisangani à Kinshasa
(distantes de 1 500 km), le fleuve Jaune, le fleuve Bleu (sur 4 500 km) et le
Si-Kiang. Par ailleurs, en Sibérie, certains fleuves ne sont navigables que sur
une partie de leur cours et pendant quelques mois par an à cause du gel (voir
chap. 2.3).
57
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.12
Nouvelles techniques utilisées pour l’amélioration des voies
navigables
Doc. 3.13
Le plan incliné de Ronquières
58
Les performances techniques
Au même titre que les autres modes de transport, le transport fluvial subit
le contrecoup de la révolution industrielle : les premiers bateaux à vapeur
munis de roues à aubes apparaissent aux États-Unis au début du xixe siècle.
L’essor du chemin de fer, puis l’apparition de l’automobile ont provo-
qué le déclin de la voie d’eau qui, de ce fait, a dû s’adapter aux nouvelles
techniques. Aussi le début des transports fluviaux modernes date-t-il du début
du xixe siècle avec l’augmentation du tonnage des bateaux, la multiplication
des engins à moteur appelés automoteurs et plus récemment le poussage de
barges (technique consistant à former un convoi avec des barges – bateaux à
fond plat non habités et sans moteur – poussées par un bateau-moteur alors
que les chalands et les péniches sont des automoteurs ; une barge est un
bateau non motorisé destiné au transport de marchandises). Parallèlement les
canaux à faible gabarit (dimensions maximales offertes par des ouvrages d’art
pour le passage de moyens de transport) ont été progressivement abandonnés
en Europe occidentale au profit de voies fluviales portées à 1 350 t pour la
navigation courante et au moins à 2 000 t pour les convois poussés (de 2 500 t
sur la Seine entre Paris et Le Havre, de 10 000 à 15 000 t sur le Rhin, en aval
de Duisbourg, et de 50 000 t sur le Mississippi) (doc. 3.15).
Le long des voies navigables et des côtes, on a installé des ports à des
points de contact entre divers modes de transport. Un port est le lieu dans
lequel les navires vont stationner dans l’attente d’un voyage et vont effec-
tuer les opérations de chargement ou de déchargement de passagers et de
marchandises et d’approvisionnement ou encore d’entretien et de réparation :
c’est donc un des maillons importants de la chaîne de transport (ensemble des
différentes phases intervenant lors de la réalisation d’une opération de trans-
port) pour des échanges entre modes et moyens de transport. De plus, un port
est dit fluvial ou maritime selon qu’il est accessible aux bateaux de navigation
intérieure ou aux navires de mer. Peu de choses différencient le port fluvial
du port maritime si ce n’est le fait que la fonction première du port fluvial est
surtout d’assurer la desserte de la localité, voire de la région, où il est localisé
alors que le port maritime sert de plate-forme d’échange entre l’avant-pays
(foreland) et l’arrière-pays (hinterland).
Les installations portuaires vont du simple mur de quai au complexe indus-
triel avec terminaux dédiés, c’est-à-dire destinés exclusivement à des produits
spécifiques comme les conteneurs. Par ailleurs, la construction de bâtiments
de plus en plus puissants et très spécialisés requiert des adaptations appro-
priées dans les zones portuaires alors que le couple antinomique lenteur des
59
Doc. 3.14
Les voies d’intérieures de l’Europe du Nord-Ouest
60
Les conditions d’implantation des réseaux
61
Doc. 3.15
Quelques unités fluviales
62
Les conditions d’implantation des réseaux
Source : « L’Europe fluviale », supplément à la revue Navigation, ports et industries, 15 mars 2000, p. 10 et 11.
Les performances techniques
Petit à petit, les navires à vapeur remplacent les bateaux à voiles mais le
progrès ne s’arrête pas là :
– la taille des cargos (navires transportant des marchandises) a augmenté de
façon spectaculaire à cause de l’expansion économique mondiale au cours
des golden sixties et des fermetures répétées du canal de Suez obligeant,
par exemple des pétroliers ou tankers (navires conçus pour le transport de
pétrole) en provenance du Moyen-Orient à contourner l’Afrique ;
– les flottes se sont spécialisées. Résultat : on a construit des superpétroliers
ou supertankers (navires pétroliers de très grande capacité transportant plus
de 100 000 t de port en lourd) (tonnage de port en lourd, tpl : capacité de
charge maximale d’un navire alors que le tonnage de jauge brute, tjb, est
le volume d’un navire comprenant tous les espaces clos en permanence et
calculé en tonneaux (un tonneau = 100 pieds cubes ou 2,83 m3)) transpor-
tant plus de 500 000 tpl en un seul chargement (le Knock Nevis, Singapour :
565 000 tpl et le Pierre Guillaumat, France : 554 000 tpl), la quantité trans-
portée compensant l’augmentation de la distance parcourue. Le gigantisme
a des limites : à charge, ces navires ne pouvaient pas franchir le pas de Calais
ni certains détroits de l’Asie du Sud-Est en raison de leur tirant d’eau et de
nombreux ports, notamment des pays en développement, ne pouvaient pas
recevoir ces navires ; aussi a-t-on fini par construire des pétroliers plus larges,
à plus faible tirant d’eau et transportant de 250 à 300 000 tpl. La capacité
des autres navires, en particulier les minéraliers (navires conçus pour le
transport de cargaisons de minerais en vrac, c’est-à-dire de marchandises
non emballées ou non conditionnées), a également augmenté : multiplica-
tion par 20 du tonnage unitaire (le Barge Stahl, Corée du Sud, 365 000 tpl)
avec le décalage d’une décennie par rapport aux pétroliers. Dans le même
temps, les autres navires se spécialisent également de plus en plus : céréa-
liers (pour le transport de cargaisons de céréales en vrac), fruitiers (pour
le transport de cargaisons de fruits), grumiers (pour le transport du bois),
méthaniers (pour le transport du gaz naturel liquéfié), navires rouliers, pétro-
liers, porte-barges, porte-conteneurs (pour le transport de produits à haute
valeur ajoutée comme les voitures et les produits de haute technologie),
vraquiers (pour le transport de marchandises en vrac…) (doc. 3.18).
63
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.16
Quelques caractéristiques de canaux maritimes
Doc. 3.17
Comparaison entre le port maritime et l’aéroport
le port maritime l’aéroport
64
Les performances techniques
65
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.18
Les grands types de navires
Pétroliers
- pétroliers
Vraquiers
- minéraliers et vraquiers, minéraliers-vraquiers-pétroliers
Navires de charge
- navires frigorifiques, navires spécialisés, cargos rouliers, navires de
charge
Navires classiques
- navires classiques (à pont unique et à plusieurs ponts), cargos mixtes
Porte-conteneurs
- porte-conteneurs cellulaires intégraux
Autres navires
- pétroliers/chimiquiers, transporteurs de produits chimiques,
autres,méthaniers, rouliers mixtes, navires à passagers, barges citernes,
barges pour marchandises diverses, navires de pêche, ravitailleurs de
plates-formes de forage et tous autres types de navires
66
Les performances techniques
Dans les aéroports, les seules infrastructures au sol sont les pistes, les
aérogares, les hangars, les tours de contrôle aérien, les installations de l’admi-
nistration aéroportuaire, des agences de compagnies aériennes, de fret aérien,
des voyagistes… : ces diverses composantes font des aéroports des centres de
services les plus complexes que le monde du transport connaisse en raison
du développement du transport des passagers, du fret lourd ou classique et
plus récemment du fret express (courrier et colis de moins de 75 kg) et de la
messagerie (transport rapide de petits lots au moyen de dessertes régulières
reliant entre eux des centres de tris).
Malheureusement les avions modernes, de plus en plus lourds et de plus
en puissants, exigent de nouvelles infrastructures (des pistes plus résistantes
et plus longues) (voir chap. 16.2) alors que les aéroports remplissent un rôle
de catalyseur en raison de l’attraction de diverses activités autres qu’aéropor-
tuaires situées dans leur voisinage immédiat :
– des hôtels et restaurants ;
– des activités industrielles dans des parcs d’activités situés à proximité des
complexes aéroportuaires, des activités de services, des sièges sociaux
d’entreprises et des services aux entreprises. La plupart de ces entreprises
ont, en effet, un réel besoin du transport aérien car certaines sont des relais
de sociétés internationales.
Au total, les espaces occupés par ces complexes aéroportuaires constituent
ce qu’il est convenu d’appeler des aérovilles ou ZALA (zones d’activités liées
aux aéroports : ensembles de bureaux, d’hôtels d’affaires, de salles de congrès,
de centres de services tertiaires aux entreprises…) (doc. 3.17).
Autre conséquence du développement du trafic aérien, les aéroports
augmentent en nombre et en surface : les principaux complexes aéroportuaires
se situent en Amérique du Nord, en Europe occidentale et au Japon. Il s’agit
d’installations répondant à des normes de plus en plus compliquées : vastes
surfaces, pente nulle à très faible et, à la fois, proches des agglomérations à
67
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.19
Évolution des performances techniques des avions
Année du vol Nombre de Vitesse Hauteur Rayon
inaugural passagers km/h de vol km d'action km
Sources diverses.
Doc. 3.20
La classification des avions d’après les performances techniques
court-courriers < 1 000 km < 100 400 - 500 km/h 1 800 – 2 150 m
moyen-courriers 1 000 – 3 000 km 100 - 250 500 - 900 km/h 2 150 – 2 550 m
Sources diverses.
68
Les performances techniques
69
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.21
L’escalier mécanique comme transport public
Le plus grand système d’escaliers mécaniques du monde mesure 860 mètres et
fonctionne depuis quelques mois à Hong Kong. Escaliers mécaniques et trottoirs
roulants relient le quartier des affaires au Mid-Level, le quartier résidentiel à
population dense, situé en hauteur, à mi-pente du mont Victoria. Le construc-
teur est une entreprise française, la CNIM (Constructions industrielles de la
Méditerranée). Le tout a été fabriqué en France et expédié par cargo du port de
Marseille à celui de Hong Kong.
Ce nouveau transport public présente l’avantage d’être électrique, donc non
polluant sur le site, et de pouvoir s’intégrer dans un espace urbain étroit et encom-
bré. Le Hill Side Escalator Link, qui a aujourd’hui atteint sa vitesse de croisière,
se compose de vingt escaliers mécaniques et trois trottoirs, qui transportent, à
la vitesse de 0.65 m par seconde, plus de 43 000 passagers par jour, avec une
capacité de 8 000 personnes par heure.
Une seule salle de contrôle, reliée au poste de police le plus proche, surveille le
fonctionnement du système. Elle est équipée de huit écrans informatiques ainsi
que d’un équipement de pilotage à distance. Pendant qu’elle y était, et pour faire
bon poids bonne mesure, la CNIM a également installé plus de 350 escaliers
mécaniques dans le Hong Kong Mass Transit System, c’est-à-dire le métro de
la ville.
La CNIM a déjà à son actif des escaliers mécaniques dans de nombreuses villes
parmi les plus grandes du monde : Mexico, Paris (et les célèbres trottoirs roulants
de Roissy-Charles-de-Gaulle), Tapei, Bruxelles, Jakarta et Londres, où elle a
équipé la station de métro Angel du plus long escalier mécanique d’Europe.
Source : Science et Vie, n° 923, août 1994, p. 119.
Doc. 3.22
Le réseau de conduites en Europe occidentale
70
Les performances techniques
Dans la plupart des cas, les conduites sont enterrées pour diverses raisons :
pas de gaspillage de place au niveau du sol et sécurité contre tout contact
extérieur. Dans des milieux hostiles comme le Moyen-Orient et l’Alaska, les
conduites sont placées à même le sol dans le premier cas (afin de locali-
ser facilement les endroits où auraient lieu des accidents ou des actes de
sabotage) ou bien surélevées dans le second cas (afin de ne pas provoquer le
dégel du pergélisol ou l’érosion de la toundra jugée très vulnérable) (doc. 3.23).
Toujours est-il que les réseaux de conduites sont très développés mais
leur longueur totale est difficile à évaluer, notamment dans le cas de l’eau ;
en effet, dans nos régions, toute habitation est alimentée en eau potable
via une conduite et est reliée aux eaux d’évacuation par une autre conduite.
Par ailleurs, la longueur totale du réseau des oléoducs serait de l’ordre de
500 000 km et celle des gazoducs de 1,5 M de km (P. Merlin, 1992, p. 13).
À noter également le développement récent des conduites de gaz naturel vers
les nouveaux lieux de consommation que sont les habitations et les projets
71
Doc. 3.23
Les infrastructures (ports et pipe-lines) du Proche-Orient
72
Les conditions d’implantation des réseaux
73
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.24
La métamorphose dans les télécommunications
74
Les performances techniques
7. Les télécommunications
De nos jours, les câbles servent aussi à la circulation de l’information à la
faveur des télécommunications, un domaine en pleine expansion d’autant que,
dans le domaine des télécommunications, des innovations sensationnelles et
performantes voient régulièrement le jour : nous n’en prenons pour preuve que
le télégraphe, le téléphone, la télévision, le téléfax, les visioconférences et,
derniers en date, Internet (celui-ci correspond à l’exploitation d’un ensemble
de réseaux établis sur l’ensemble de la planète et donnant accès à diverses
banques de données et à d’autres activités informatiques comme la messagerie
électronique) et la mobilophonie, appelée aussi téléphonie mobile (doc. 3.24).
75
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.25
Les utilisateurs de l’Internet dans le monde en 2006
76
Les performances techniques
77
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.26
Les téléports réalisés ou en projet en Europe
78
Les performances techniques
avant de choisir entre les divers éléments liés à l’opération elle-même : l’oppor-
tunité de son organisation, l’accessibilité, le choix du ou des modes et moyens
de transport, l’itinéraire à suivre, le matériel et l’équipement à utiliser, la durée
du trajet, le prix à demander pour l’opération… Par ailleurs, en plus du trans-
port proprement dit, l’opération de transport couvre une gamme de services
complémentaires : la gestion des informations nécessaires à l’organisation de
l’opération de transport, l’assurance, la gestion et le conditionnement des
approvisionnements et des stocks, la maintenance du matériel, l’empaque-
tage et l’étiquetage des produits, la manutention, le groupage (regroupement
des marchandises pour le préacheminement, le transport proprement dit et
le postacheminement), voire l’installation et la mise en service des produits
chez le client… D’autre part, notamment en application d’une collaboration
informatisée efficace, les usines multiproduits desservant des entrepôts de
plusieurs pays sont remplacées par des usines spécialisées au niveau paneu-
ropéen, voire mondial, afin de desservir tous les entrepôts de ces usines sur
une vaste échelle internationale à la faveur des flux d’approvisionnement et de
distribution sur de plus longs trajets en application des concepts de mondiali-
sation et de flux tendus ; dans ce cadre, le rôle du choix de modes et moyens de
transport devient de plus en plus délicat et exige le recours à des spécialistes
professionnels afin de satisfaire le mieux possible les exigences de la demande.
La logistique
79
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.27
Le traitement de l’information et l’intégration des opérateurs
sur une plate-forme logistique : les échanges EDI
80
Les performances techniques
81
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.28
Le trransbordement rail-route
Doc. 3.29
Les principales techniques utilisées dans les transports
multimodaux
82
Les performances techniques
83
Les conditions d’implantation des réseaux
84
Les performances techniques
La conteneurisation
85
Les conditions d’implantation des réseaux
86
Les performances techniques
87
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 3.30
Les grands acteurs du fret aérien express et de la messagerie
Sources : J. Marcadon et alii, 1997, passim ; M. Goussot, 1998, passim ; L. Carroué, 2002, passim.
88
Les performances techniques
89
Les conditions d’implantation des réseaux
90
Chapitre 4
91
Les conditions d’implantation des réseaux
4.1.
L’influence des facteurs politiques
Dans le domaine des transports, la politique des États a souvent varié au cours de
l’histoire notamment en rapport avec le contexte économique et surtout politique du
moment. Ce besoin d’adaptation s’est opéré en grande partie grâce aux progrès tech-
niques enregistrés dans les divers modes et moyens de transport consécutivement à la
révolution industrielle :
– dans un premier temps (la seconde moitié du xixe siècle), on assiste à la création
de réseaux ferroviaires dans de nombreux pays. Dans les régions continentales ne dis-
posant pas de modes de transport alternatifs, beaucoup de lignes ferroviaires ont été
construites pour maintenir une cohésion politique ; ainsi le Transsibérien a été réalisé
afin d’étendre le pouvoir russe en Sibérie et, lorsque s’est constitué le Dominion du
Canada, la voie ferrée a permis de relier les côtes est et ouest isolées l’une de l’autre
par la barrière des Rocheuses et l’étendue des prairies. Par ailleurs, les performances
techniques, en particulier la grande capacité de charge, favorisent le rail à écartement
normal face à une route très limitée dans ses possibilités de chargements massaux ;
en effet, le rail apparaît comme le seul mode de transport capable de garantir des
flux massifs de voyageurs, en particulier les navetteurs, et de marchandises, surtout
les matières premières pour la sidérurgie et les produits métallurgiques. Ces réseaux
sont construits à l’origine par des sociétés privées ou par les États avant de passer
progressivement, en Europe en tout cas, sous l’autorité publique pour de multiples
raisons : économiques (répondre aux besoins des diverses composantes régionales évi-
ter toute ingérence étrangère et), politiques (maîtriser l’ensemble du territoire grâce
à des réseaux et systèmes de transport efficaces et éviter toute ingérence étrangère),
sociales (uniformiser les tarifs et favoriser le transport de la main-d’œuvre nécessaire
à l’industrie métallurgique) et stratégiques (garantir la maîtrise et l’interopérabilité des
systèmes de transport) ;
– parallèlement, au cours du dernier quart du xixe siècle, un chemin de fer léger
fait son apparition : le tramway, le tramway urbain dans les villes en vue d’une desserte
facile et massive de la population et le chemin de fer vicinal en milieu rural à la fois
pour desservir des régions non traversées par le rail à écartement normal et pour relier
les lignes ferroviaires entre elles. À cette époque, le rail est considéré comme étant le
seul mode de transport capable de remplir un rôle de service public afin de répondre
aux besoins de l’ensemble de la population vu l’absence d’autres modes de transport
aussi performants ;
– pour sa part, le xxe siècle voit apparaître l’automobile et le camion en même
temps que l’avion. Dans ce contexte, de nombreuses routes ont été construites pour
des raisons politiques : exemple bien connu : la Transaméricaine, concrétisation d’un
projet des années 30 en vue de promouvoir des relations continues par route au départ
des États-Unis vers l’Amérique latine ; quant à l’Amazonienne construite par le gou-
vernement brésilien à travers la forêt amazonienne, elle s’étale sur environ 500 km au
sud de l’Amazone depuis le pied des Andes jusque l’Atlantique. En fait, il faut attendre
la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que l’usage de la voiture se généralise par-
tout dans le monde aussi bien en ville qu’à la campagne. À partir de cette époque, la
route supplante progressivement le rail en raison de la politique appliquée dans le
monde occidental, à savoir “le tout à l’automobile“ ; la production en série de l’auto et
la construction des autoroutes favorisent évidemment l’avantage accordé à l’auto sur
les autres moyens de transport mais priorité est donnée au rail dans les pays ancienne-
ment à économie planifiée pour des raisons économiques, politiques et sociales et dans
92
Les facteurs économiques, politiques et sociaux
les pays en développement pour des raisons économiques (exportation des matières
premières).
D’autre part, depuis la fin du siècle dernier, sont apportées des améliorations dans
les performances techniques des véhicules, en particulier dans des domaines liés à
l’environnement (la diminution du bruit et des autres formes de pollution, la diminu-
tion de la consommation de carburant…) et dans une spécialisation de plus en plus
poussée des divers moyens de transport associée à une augmentation de la charge utile ;
tout cela a donné lieu à une croissance du trafic telle que des problèmes de saturation
du trafic routier surviennent sur certains axes dans certaines régions à des moments
bien précis mais de plus en plus étalés dans le temps (heures de pointe et périodes des
grandes migrations touristiques) et à des endroits de plus en plus nombreux (conver-
gence du trafic sur certains axes) notamment aux abords des grandes agglomérations.
Sources diverses.
93
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 4.2
Les principaux facteurs de l’évolution des transports
94
Les facteurs économiques, politiques et sociaux
Déjà sous l’Empire romain, la construction d’un réseau routier avec Rome
comme centre (voir chap. 1.1) répondait à des impératifs stratégiques et
militaires justifiés par la nécessité de faciliter le déplacement des troupes
et le maintien de l’autorité de Rome et par des besoins économiques liés au
commerce et administratifs liés aux déplacements des fonctionnaires.
Le développement de l’industrie artisanale et du commerce qui a provo-
qué l’éclosion de nombreux centres urbains en Europe occidentale dès le
début du deuxième millénaire accentue la nécessité de communiquer avec des
régions éloignées. Ce vaste mouvement va d’ailleurs entraîner la construction
de nombreuses routes destinées à relier les centres urbains entre eux. Une
telle situation perdure tout au long du Moyen Âge et des Temps Modernes et
c’est, selon les pays, à partir du xviiie ou du xixe siècle que la base du réseau
routier européen va vraiment prendre corps, d’une part, à cause de l’améliora-
tion des techniques de construction des routes (voir chap. 3.1) et, d’autre part,
à cause du développement concomitant de l’industrie et du commerce. Pour
sa part, le xxe siècle voit apparaître l’automobile et le camion en même temps
que l’avion mais il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour
que l’usage de la voiture se généralise partout dans le monde aussi bien en ville
qu’à la campagne. À partir de cette époque, la route supplante progressivement
le rail à la faveur de la politique en vigueur un peu partout dans le monde :
« le tout à l’automobile » ; la production en série de l’auto et la construction
des autoroutes favorisent évidemment cette faveur accordée à l’auto. Deux
exceptions cependant à la règle : les pays anciennement à économie planifiée
qui étaient favorables au rail pour des raisons économiques, politiques et
stratégiques, et les pays en développement pour des raisons purement écono-
miques et sociales.
Quant aux autoroutes (le concept n’est toutefois pas universel et varie
selon les régions du globe en fonction de l’intensité du trafic) (voir chap. 3.1),
elles répondent à des objectifs différents selon les pays et les époques :
– les autoroutes italiennes ont été construites entre 1932 et 1935 : elles
devaient suppléer à la pénurie et à la médiocrité de la grande voirie ;
– en Allemagne, le réseau autoroutier mis en place sous le IIIe Reich répon-
dait, à la fois, à des besoins économiques (relier les principales villes entre
elles et réduire le nombre de chômeurs) et stratégiques (permettre le dépla-
cement rapide des troupes d’une frontière à l’autre) ;
95
Les conditions d’implantation des réseaux
96
Les facteurs économiques, politiques et sociaux
97
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 4.3
La mise en place du réseau ferroviaire français
Dès l’origine du rail, de grandes compagnies se créèrent avec l’aide de l’Etat afin de
réaliser un réseau en étoile centré sur Paris : il y eut jusqu’à 33 compagnies différentes
mais, après des disparitions, des absorptions et des restructurations, seules subsistaient
six grandes compagnies vers 1860 : le Nord (1842), le PO : Paris à Orléans (1852), le
Midi (1852), l’Est (1854), l’Ouest (1855) et le PLM : Paris à Lyon et à la Méditerranée
(1857). Ces grands réseaux ramenés à cinq par la fusion du PO et du Midi en 1934
se maintinrent jusqu’à leur nationalisation en 1938, date de la création de la Société
Nationale des Chemins de fer Français (SNCF). Sauf la Compagnie du Midi, chacun
de ces réseaux possédait sa propre gare terminus à Paris, d’où l’absence de continuité
pour les relations entre provinces via Paris ; néanmoins cette situation n’a pas empêché
une excellente desserte ferroviaire qui a confirmé et renforcé le rôle prééminent de
Paris au sein de l’Hexagone.
mines. D’autre part, les relations internationales entre pays ont, elles aussi,
provoqué la création de lignes ferroviaires, par exemple la ligne Paris-Bruxelles
et ses prolongements, d’une part, vers Amsterdam et, d’autre part, vers Berlin
et Moscou ou encore la malle des Indes reliant Londres aux Indes via la
Belgique, le Luxembourg, la France, la Suisse et l’Italie. À noter toutefois des
situations particulières ainsi qu’en témoigne la différence d’écartement des
rails entre le réseau ferroviaire français et le réseau de la péninsule ibérique,
cette dernière craignant à l’époque l’invasion des Britanniques à la faveur du
rail via la France (doc. 3.10).
En même temps, le chemin de fer a toujours été un concurrent direct de la
voie d’eau pour le transport des pondéreux (marchandises lourdes et de faible
valeur à la tonne) car la plupart des voies navigables ont été doublées par la
voie ferrée en raison du contexte topographique (voir chap. 2.1). Le Rhône, la
Seine, le Rhin et bien d’autres cours d’eau témoignent de cette concurrence
que le rail fait subir à la voie d’eau encore aujourd’hui.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le rail a néanmoins perdu sa supré-
matie au profit de la route, en raison des particularités de cette dernière, à
savoir son omniprésence, son autonomie et la possibilité du porte-à-porte ;
d’où, en Europe occidentale, une double politique : la suppression des lignes
jugées trop peu rentables, c’est-à-dire les lignes desservant surtout des régions
rurales, et le maintien, voire le renforcement, de la desserte sur les grands
axes. Au total, trois types de lignes ferroviaires subsistent :
98
Les facteurs économiques, politiques et sociaux
– les lignes internationales avec en projet des trains à grande vitesse pour
relier les diverses capitales européennes entre elles (voir chap. 3.2 et 12.2) ;
– les liaisons interurbaines et interrégionales ;
– les lignes de banlieue à trafic dense, avec cadence des trains renforcée aux
heures de pointe.
Actuellement le rail est partout présent à la surface du globe là où les
intérêts économiques et stratégiques le justifient. Ainsi les plus hauts massifs
alpins sont franchis par le rail ; ailleurs, où cela s’avère nécessaire et possible,
la voie ferrée enjambe la mer (entre le Danemark et la Suède) ou bien elle
passe sous la mer (l’Eurotunnel) et, dans d’autres cas, la voie ferrée entre dans
le bateau (ferry ou ferry-boat) pour relier des îles au continent, des îles entre
elles ou encore des rives d’estuaires larges ou/et profonds (voir chap. 3.2).
Les déserts ont également leur chemin de fer : ainsi le Sahara peut être
traversé en longeant la vallée du Nil alors qu’à l’ouest les mines de fer de
Mauritanie sont reliées à l’Atlantique par une ligne de 650 km sur laquelle
circulent de véritables trains-cargos de 20 000 t. L’Afrique dispose aussi de
nombreuses autres lignes ferroviaires qui sont des lignes d’évacuation de
ressources minières (par exemple la ligne de Benguela, à travers l’Angola,
pour l’acheminent du minerai de cuivre du Katanga) ou des lignes destinées
à organiser la gestion du territoire (par exemple la ligne reliant les villes de la
côte maghrébine et les lignes de pénétration dans les différents pays du golfe
de Guinée (doc. 3.2)).
En Amérique du Nord, la construction des grands axes est-ouest canadiens
et états-uniens répond également à ces derniers objectifs (lignes d’évacuation
de ressources minières et lignes destinées à organiser la gestion du territoire)
et il en est de même pour certaines lignes en Russie : le Transsibérien, le
Transcaspien et le Transaralien, toutes lignes partant de Moscou, voire en
Chine pour la ligne Beijing-Lhassa inaugurée en 2006.
99
Doc. 4.4
La réglementation du trafic dans la Manche
100
Les conditions d’implantation des réseaux
réponde aux normes européennes. Actuellement les voies d’eau les plus impor-
tantes répondent à ces exigences et certaines comme le Rhin et la plupart
des canaux maritimes disposent même d’un gabarit nettement supérieur (voir
chap. 3.3).
Par contre, malgré le rôle dévolu à la voie d’eau, transporter de grosses
quantités de produits pondéreux et dégorger les modes de transport terrestre, un
manque de continuité du gabarit de 1 350 t apparaît au contact de certains pays
(en France, la Meuse est seulement accessible aux bateaux de 350 t alors qu’en
Belgique, elle peut accueillir des bateaux de 1 350 t) et des projets de grande
envergure conçus depuis de nombreuses années ne se réalisent pas (exemples :
le canal Rhin-Rhône et la liaison Seine-Escaut) à côté d’autres travaux gigan-
tesques qui voient le jour (le canal Rhin-Main-Danube relie la mer du Nord à
la mer Noire en traversant ou longeant huit pays !) (doc. 3. 11) (voir chap. 3.3).
Très souvent cependant, les voies d’eau assument un rôle de transit à
travers un pays (l’Amazone, le Mississippi, le fleuve Jaune ou Huang He…) ou
plusieurs pays (le Nil, le Rhin…) ou bien séparent des pays tout en favorisant
le passage de l’un à l’autre (le fleuve Congo).
101
Les conditions d’implantation des réseaux
Doc. 4.5
L’organisation du trafic dans le Golfe
102
Les facteurs économiques, politiques et sociaux
(9,5 km) a été réduite de moitié en 2002, ce qui était déjà d’application sur
les routes transatlantiques en vue de leur adaptation à l’accroissement du
trafic actuel (réduction des dimensions des couloirs en hauteur et augmen-
tation en largeur). Par ailleurs, il va de soi que, dans les abords et au-dessus
des aéroports, la répartition des couloirs aériens peut différer car la densité y
est parfois très forte.
D’autre part, certains accords signés sur le plan international ont fait
l’objet de négociations bilatérales intergouvernementales : toute demande
de survol d’un territoire et d’établissement de droits d’atterrissage à l’étran-
ger fait toujours l’objet de négociations entre États et non entre compagnies
aériennes concernées, ce qui montre la dépendance du transport aérien
vis-à-vis de l’autorité des États. Par ailleurs, des organismes internatio-
naux régionaux ont été créés en vue d’assurer la sécurité de la navigation
aérienne, par exemple Eurocontrol en l’Europe occidentale (voir chap. 12.1).
103
CONCLUSION
Divers facteurs ont guidé les hommes lors de l’implantation des réseaux
de transport : les besoins de la population et les techniques appliquées aux
transports au cours des diverses périodes de l’histoire, les impératifs dictés par
le milieu physique et les politiques poursuivies par les États dans le secteur
des transports.
Le cadre physique influence le domaine des transports de deux façons : le
relief et la nature du sol et du sous-sol présentent des contraintes permanentes
sans doute mieux maîtrisables que dans le passé avec les moyens techniques
actuels alors que les conditions atmosphériques par leurs excès temporaires
et souvent imprévisibles posent des problèmes parfois insurmontables.
Certains milieux physiques, notamment les plaines des régions tempé-
rées, bénéficient d’infrastructures et de systèmes de transport beaucoup plus
développés que dans d’autres régions à cause du relief, des conditions clima-
tiques, du sol et du sous-sol favorables à l’implantation de voies de commu-
nication. En outre, beaucoup de découvertes techniques ont trouvé dans le
secteur des transports un domaine d’application privilégié ; ainsi la vitesse
est-elle mise à profit pour atteindre les diverses régions du globe dans des
délais relativement courts.
En fait, les infrastructures constituent l’élément essentiel de l’offre de
transport ; elles marquent le paysage de façon permanente et elles permettent
d’atteindre les divers points du globe alors que le cadre physique et des facteurs
démographiques, économiques, politiques et sociaux déterminent l’organisa-
tion des réseaux de transport. Une analyse circonstanciée de la composition et
de la densité des réseaux au niveau mondial devrait déboucher sur des propo-
sitions susceptibles d’apporter des solutions au désenclavement de régions
sous-équipées en voies de communication car, très souvent, le développement
des réseaux reflète l’évolution économique et sociale des territoires.
105
Les conditions d’implantation des réseaux
106
Deuxième partie
LA CIRCULATION
108
Chapitre 5
Si, pendant des millénaires, les déplacements des hommes furent limités,
la mobilité a fortement augmenté depuis la révolution industrielle. Il est
dorénavant devenu techniquement possible, voire aisé :
– de se déplacer régulièrement ou occasionnellement pour ses activités profes-
sionnelles ou autres à des distances très variables ;
– de changer de localité, de région ou de pays de résidence.
109
La circulation
Doc. 5.2
Le diagramme espace-temps d’Hägestrand
Doc. 5.3
Les pointes horaires selon les modes de transport
Distribution des clientèles sur la journée par mode et en % du trafic du mode.
110
La mobilité des personnes
– la topographie ;
– le mode et le moyen de transport utilisés ;
– la morphologie et la qualité des réseaux (profils longitudinaux et
transversaux) ;
– le coût du déplacement (les dépenses de transport représentent 15 % du
budget des ménages français alors que, dans les pays en développement,
d’importantes minorités ne peuvent pas se payer le moindre déplacement
en transports en commun) ;
– le temps disponible : avec ce paradoxe que ce sont les personnes qui
disposent de peu de temps qui se déplacent le plus et le plus rapidement ;
– la longueur et la durée du trajet à l’origine de la fatigue si le déplacement
est long : les conditions dans lesquelles celui-ci a lieu, c’est-à-dire la durée,
le confort et la sécurité, sont d’autres éléments importants de la demande
de mobilité ;
– les caractéristiques des espaces traversés (rural ou urbain) ;
– les réglementations en vigueur (le code de la route, les normes de sécurité,
la législation sociale dans les transports routiers de marchandises) ;
– pour les transports en commun, le motif du déplacement, l’accessibilité
des points d’arrêt, la fréquence, la régularité de la desserte, la rapidité, la
sécurité puis le confort (doc. 5.1) ;
– les flux de circulation (le niveau d’utilisation des voies ou des équipements
nodaux) qui perturbent la fluidité optimale du trafic et font ainsi varier la
qualité du service selon le jour et l’heure du déplacement.
Pour les transports collectifs, il convient d’inclure le schéma de services en
vigueur (les nœuds desservis, les fréquences et horaires de circulation, voire
le confort en relation avec le taux de remplissage des véhicules, lequel peut
en interdire l’accès lorsque la limite de capacité est atteinte) (J.-J. Bavoux et
alii, 2005, p. 43).
La mobilité des personnes et, par le fait même, la demande de transport
des voyageurs dépendent donc de leur situation sociale ; les voyageurs les plus
mobiles sont, le plus souvent, les personnes aisées, occupant des emplois de
responsabilité et appartenant aux couches aisées de la population. De façon
à préciser la répartition des flux auxquels ils donnent naissance, les dépla-
cements sont classés selon les moyens de transport utilisés, la fréquence,
l’espace concerné (origine-destination) et la temporalité. Malheureusement il
s’avère souvent impossible de quantifier les flux de personnes même de façon
approximative en raison de la multiplicité de leur importance, de la longueur et
du moment des parcours, des modes et moyens de transport utilisés et de leur
fréquence ; tout au plus, des sondages ou des enquêtes sont organisés dans
certains pays ou régions à certains moments en vue de déterminer l’impor-
tance de ces flux (J.-P. Hubert, P. Toint, 2002, passim).
111
La circulation
112
La mobilité des personnes
113
La circulation
Doc. 5.4
Les distances idéales de parcours
utilisés pour les déplacements saisonniers à une nuance près, une part plus
importante pour les déplacements en autocar.
114
La mobilité des personnes
115
Chapitre 6
117
La circulation
118
Le déplacement en milieu urbain
119
La circulation
Doc. 6.1
Les transports collectifs à Lille
120
Le déplacement en milieu urbain
Doc. 6.2
Les métros en Europe occidentale : la date de mise en
service
121
La circulation
Doc. 6.3
Les principales stratégies des transports urbains dans les
grandes agglomérations
122
Le déplacement en milieu urbain
2. Les réseaux
Le centre urbain est doté de réseaux de transport très denses dont l’aire se
définit à la faveur d’une auréole d’où partent ou aboutissent quantité d’axes
routiers et ferroviaires dont la largeur varie avec l’importance des relations du
centre avec l’extérieur ou témoigne du rôle de transit de ce centre. D’ailleurs,
au fur et à mesure que se desserre le tissu urbain, la densité de l’habitat et
de la population diminue et, avec elle, l’intensité des relations avec le centre
urbain ; dès lors, la densité des réseaux faiblit.
Dans les pays développés, peu de régions urbaines disposent de tous les
réseaux de transport, notamment en transport aérien et en transport maritime
pour les relations internationales. Aussi les régions portuaires d’un certain
niveau de trafic sont quasi les seules régions à bénéficier de cet atout : c’est,
par exemple, le cas pour les villes de Hong Kong, Londres, New York et
Singapour.
Les progrès techniques dans le secteur des transports ont fortement
influencé la croissance des villes et surtout des grandes métropoles des
pays industriels. Ainsi, au xixe siècle, le train était un facteur déterminant
de l’exode rural vers les villes alors qu’à la fin du xxe siècle, le phénomène
majeur est celui de l’étalement des villes, à la fois cause et conséquence
de la nécessaire fluidité des personnes et des produits : les villes débordent
de leurs limites initiales et les axes de transport les plus fluides (autoroutes
périurbaines, réseaux ferroviaires de banlieue, tramways et lignes de bus) font
naître de nouveaux pôles de résidence et de travail loin des centres et créent
123
Doc. 6.4
Comparaison entre divers moyens de transport urbain
Moyens de transport Avantages Inconvénients
automobiles - transport individuel - vitesse commerciale faible
individuelles - service porte à porte et itinéraire à la - risques dus au conducteur
(ou taxis) demande - vitesse commerciale faible
- pas d’arrêt intermédiaire - nombre réduit de passagers par m2 de surface occupée au sol
- implantation facile en zone urbaine - coût de transport élevé
- moteur polluant et problème de stationnement
autobus - implantation facile en zone urbaine - transport collectif
- nombre élevé de passagers par m2 de surface - existence de trajets terminaux et ruptures possibles de charge
occupée au sol - vitesse commerciale faible
- adaptation à une capacité moyenne - risques dus au conducteur
- itinéraire fixe et parfois un site propre - coût d’exploitation élevé
- taux d’utilisation du parc élevé - moteur polluant
124
- coût de transport faible par rapport au
véhicule individuel
La circulation
125
La circulation
constituent les modes de transports collectifs les plus utilisés mais les services
d’autobus sont souvent très insuffisants et gérés de façon anarchique ; de plus,
les autobus surchargés souffrent beaucoup en roulant sur une voirie souvent
dégradée alors qu’un entretien insuffisant, la vétusté du parc de véhicules
et l’absence de pièces détachées conduisent à l’immobilisation d’une bonne
partie du parc. En réalité, « les plus fortes densités de taxis se rencontrent
dans les métropoles de pays en développement comme Kinshasa, Le Caire et
Mexico ! » (M. Wolkowitsch, 1992, p. 137 et 138 ; M. Goussot, 1998, p. 50)
(dans cette dernière ville, des vélos sont mis en libre-service).
En Asie fleurissent des moyens de transport tout à fait originaux : charrettes
à bras, cyclo-pousse, tricycle, pousse-pousse, taxi-pousse…
3. La gestion
C’est probablement pour les transports urbains que l’application de la
notion de service public des transports est la plus judicieuse. Depuis toujours,
on a admis que les transports urbains méritaient d’être subventionnés par la
puissance publique et qu’il était naturel que leurs usagers n’en supportent pas
seuls le coût d’autant que ceux-ci font souvent partie des classes sociales les
plus défavorisées.
C’est en ville que les liens entre transport et développement spatial
apparaissent le plus nettement et ce dans les deux sens. A un type de dévelop-
pement spatial correspond un système de transport et inversement la modifi-
cation du système de transport influence le cours du développement spatial.
Les outils dont disposent les responsables pour gérer les transports collec-
tifs urbains sont variés et portent sur :
– la mise en place de plans de circulation appelés aussi plans de déplace-
ment ou encore plans de mobilité d’abord centrés sur l’amélioration de
l’écoulement du trafic tout en prenant en compte la circulation des trans-
ports collectifs, l’organisation du stationnement et la sécurité qui intègrent
maintenant de plus en plus des objectifs d’amélioration des conditions de
déplacements des piétons et des deux-roues ;
– l’amélioration de l’accessibilité aux commerces générateurs de l’activité des
centres urbains ;
– la réalisation dans les plus grandes agglomérations d’infrastructures lourdes
de transports collectifs (tram et/ou métro) ;
– l’utilisation d’un matériel de transports collectifs performant et confortable ;
– une politique de marketing (information, publicité et politique tarifaire)
indispensable pour promouvoir l’utilisation des transports collectifs.
126
Le déplacement en milieu urbain
127
Doc. 6.5
L’accroissement de la mobilité voiture et les mutations urbaines
128
La circulation
129
La circulation
D’autre part, dans le centre des villes, les résidents veulent garer leur
voiture à proximité de leur domicile et les migrants à proximité de leur lieu de
travail alors que le nombre de places est généralement inférieur à la demande.
Résultat : le stationnement est devenu un problème de plus en plus aigu. Au
début, le stationnement s’opérait en enfilade le long d’un trottoir ou des deux
trottoirs si la largeur de la chaussée le permettait ; aussi, lorsque les véhicules
en mouvement ne disposent que de la largeur d’une file, tout arrêt de véhicule
au milieu de la chaussée bloque la circulation.
Cependant des situations particulières concernent certains secteurs d’acti-
vités en milieu urbain : par exemple, on ne peut obliger les commerçants à
recevoir leurs livraisons de nuit bien que cette forme de desserte offre des
avantages indéniables ; tout au plus peut-on limiter en matinée les livraisons
effectuées par des camionnettes et des petits camions, les poids lourds étant
interdits dans les rues des centres-villes, où leur présence n’est pas tolérée en
raison de l’intensité de la circulation et/ou de l’étroitesse des rues. Par contre,
dans les zones périphériques, les poids lourds peuvent assurer la desserte sans
difficulté, aussi bien de jour que de nuit, des entreprises industrielles, commer-
ciales et de services et des plates-formes multimodales où s’opère la rupture
de charge entre véhicules de gabarits différents. En France, des fourgonnettes
électriques et des cargocycles (vélos transportant des marchandises) à assis-
tance électrique assurent dorénavant la distribution de colis dans des villes
comme Bordeaux, Dijon, Paris et Rouen car leur maniabilité les avantage dans
les trajets terminaux par rapport aux camionnettes et aux camions.
De toute façon, en milieu urbain, la vitesse des véhicules est relativement
faible et le temps perdu dans les embouteillages augmente la consomma-
tion de carburants et la pollution en même temps qu’elle réduit les heures
de repos, de loisirs et de travail de leurs conducteurs et de leurs passagers :
cela représente donc des coûts croissants pour la collectivité d’autant que les
bouchons s’allongent en temps et en distance ; une limitation raisonnable de la
vitesse par exemple à 50 km/h dans les centres-villes améliorerait la situation,
à condition que celle-ci ne soit pas trop faible (30 km/h) sauf dans les abords
des établissements hospitaliers, scolaires…
En fait, les facteurs de recul du trafic des transports publics tiennent surtout
à la médiocrité de leur offre dans les déplacements urbains et à la banalisation
de l’usage de l’automobile consécutive à l’étalement de l’espace urbain et de la
multiplication des équipements de tous types en zones périphériques, réduisant
d’autant les habitudes de déplacements dans les centres urbains.
À l’exception de Hong Kong où toutes les sociétés privées exploitant bacs,
tunnels, autobus et trams de même que la société publique de métro sont
bénéficiaires sur le plan financier, les systèmes de transport urbains de la
plupart des villes des pays industriels et des pays en développement connaissent
des difficultés financières car les recettes tirées de la vente des billets et des
abonnements sont insuffisantes pour couvrir les frais de fonctionnement.
130
Le déplacement en milieu urbain
Très souvent, le choix des modes de transport n’est pas établi en fonction
de l’évolution des flux à transporter sur un parcours donné, notamment lors
des pointes horaires, entrées et sorties des lieux de travail et des établisse-
ments scolaires. À proprement parler, l’automobile n’est pas en cause mais son
utilisation est abusive car les véhicules des migrants pendulaires travaillant
en milieu urbain immobilisent des mètres carrés de voirie dans la circulation
du centre-ville pendant la journée, la voiture occupant une surface au sol
unitaire par personne nettement supérieure à celle des transports collectifs
(voir chap. 16.2 et doc. 16.5). Par ailleurs, si une grande partie des migrants
des zones périphériques tributaires des transports collectifs pour des raisons
financières, d’âge, de santé… est généralement mal desservie ou pas du tout
par ces mêmes transports collectifs lorsqu’ils existent, l’utilisation de l’automo-
bile paraît s’imposer d’autant que l’automobile permet d’accompagner femme
ou enfants sur le chemin de l’entreprise ou de l’école et de faire des courses
au retour du travail.
Résultat : « l’avenir est inquiétant dans le centre des villes si la progres-
sion du trafic doit se poursuivre au rythme actuel » (M. Wolkowitsch, 1992,
p. 128).
5. À la recherche de solutions
La réduction de la pollution due à la circulation
131
La circulation
132
Le déplacement en milieu urbain
envisagée mais encore très peu répandue si ce n’est dans quelques pays
comme l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.
« L’apposition d’une vignette antipollution » sur le pare-brise de la voiture
pour pouvoir pénétrer dans les villes allemandes : cette vignette concerne
toutes les voitures roulant au diesel, à l’essence ou au gaz.
Le recours au « taxistop » consiste en un partenariat entre travailleurs et
entreprises en vue de partager les frais de route.
D’autres politiques ont également été menées pour mieux maîtriser les flux
intraurbains ; elles s’articulent autour de plusieurs axes :
– « la dissuasion douce » pratiquée en Suisse dans des villes comme Berne
et Zurich consiste à pratiquer une politique très restrictive à l’encontre de
la voiture individuelle par la raréfaction de l’offre de stationnement sur
voirie, privilégiant ainsi les transports collectifs au détriment de la voiture
particulière ;
– « l’interdiction de circuler dans le centre-ville » adoptée dans des villes
italiennes comme Bologne, Florence, Milan et Orvieto alors qu’à Rome le
stationnement dans le centre historique est interdit à tout véhicule à l’excep-
tion de ceux des résidents et, à Varsovie, le trafic de transit est banni du
centre-ville depuis 2006 : ces politiques visent à protéger le centre historique
en l’interdisant à tout véhicule pendant la journée ; en Allemagne, les centres
urbains de Berlin, Cologne et Hanovre sont interdits aux véhicules les plus
polluants ;
– « le recours au péage » ou road-pricing (paiement pour l’utilisation des
infrastructures routières : taxe kilométrique, eurovignette…) comme droit
d’entrée en ville est également une mesure qui se développe, notamment
en Asie du Sud-Est, à Hong Kong et Singapour, en Norvège (à Bergen, Oslo
et Trondheim), à Londres depuis 2003 et aux Pays-Bas (où il est au stade
expérimental dans la Randstad Holland). Pour nous, le « système de péage
électronique sélectif » (beaucoup plus coûteux aux heures de pointe qu’aux
heures creuses) est le seul procédé à même de faire la distinction entre les
heures de pointe et les heures creuses en vue de réduire les files aux heures
de pointe ! (doc. 6.6) ;
– « la modulation du système de péage » : en région parisienne, sur l’autoroute
du sud-ouest, lorsque la circulation est fluide, le péage de sortie est réduit
de 25 % entre 14 h 30 et 16 h 30 ou entre 20 h 30 et 23 h 30 alors qu’il est
augmenté de 25 % lorsque le trafic est dense ;
– « la réglementation du stationnement » constitue une autre façon de réguler
le trafic en milieu urbain : elle est appliquée fréquemment dans les parties
centrales des grandes villes, parfois dans les quartiers éloignés des centres
urbains et touche même des petites villes. La règle est le stationnement
payant avec des tarifs dissuasifs très élevés (un taux nul ou relativement bas
pour la première période et des taux horaires de plus en plus élevés avec
133
La circulation
Doc. 6.6
Le péage urbain de zone :
une hypothèse controversée mais à prendre en considération
Le péage urbain de zone est souvent contesté parce qu’il serait un nouvel octroi.
Outre que l’octroi concernait autrefois les transports de marchandises et les trans-
ports de personnes, il faut souligner que le péage urbain fournit théoriquement
une réponse aux deux crises qui menacent les déplacements urbains : la crise de
l’encombrement et la crise du financement des transports publics. En effet, par son
caractère dissuasif, il limite les entrées dans la zone encombrée et, par ses recettes,
il constitue une source de financement pour le système de transport. En effet,
les transports en milieu urbain constituent un système au sens propre du terme :
chaque élément agit sur les tous les autres et tous les éléments agissent sur chacun.
Toute utilisation et toute amélioration des transports en commun se font ainsi, et
souvent d’abord, au bénéfice des transports en voiture particulière.
Actuellement, des péages de zone sont à l’étude aux Pays-Bas (dans la Randstad
pour 2001) alors qu’en France, on n’a jusqu’à présent guère expérimenté que les
péages d’ouvrages urbains (autoroute A14 vers La Défense à Paris, tunnel du
Prado-Carénage à Marseille, boulevard périphérique au nord de Lyon… et la route
d’accès à l’île de Ré) qui ne témoignent pas vraiment d’une appréhension globale
des problèmes de circulation dans les agglomérations concernées. En effet, le péage
vise seulement à couvrir le coût de l’ouvrage et la rémunération du concessionnaire
et il n’a pas de justification environnementale évidente. Les recettes ne sont pas
non plus affectées à la construction de parcs-relais, de nœuds intermodaux facili-
tant le transfert modal, d’amélioration des fréquences ou de nouvelles lignes en
site propre. Le péage de zone qui, lui, pourrait le faire et qui satisfait aux règles
de l’internalisation des coûts est donc une hypothèse à prendre en considération.
Il peut susciter d’abord des objections d’ordre juridique, en rapport avec le
principe de la liberté d’aller et venir, mais le péage urbain ne s’applique pas néces-
sairement à toute heure et en tout lieu. Les objections d’ordre technique sont,
elles, susceptibles de recevoir des réponses avec les progrès de l’électronique. Il
reste surtout des objections d’ordre social auxquelles il est possible de répondre
par des mesures redistributives appropriées.
On doit remarquer que ces objections négligent le fait que l’absence d’interna-
lisation correcte des coûts de la congestion est payée en partie par ceux qui n’en
sont pas responsables, au premier chef les plus modestes. Néanmoins, il ne faudrait
pas méconnaître l’intérêt social d’une meilleure organisation des déplacements
pouvant profiter à tous, notamment en permettant le financement de meilleures
dessertes par le transport collectif, en qualité et en quantité, singulièrement dans
les quartiers les plus défavorisés. Le bénéfice pour l’environnement est, quant à lui,
indéniable. Enfin, on pourrait en attendre une diminution de taxes.
134
Le déplacement en milieu urbain
135
La circulation
Doc. 6.7
Colruyt, une mobilité sur mesure
Toute politique conduisant à orienter les citadins et une partie des migrants
pendulaires vers le train, le métro, le tram (voir chap. 6.1), l’autobus et la
bicyclette ou la marche dans le cadre de la politique du stationnement, s’ins-
crit dans cette perspective, au même titre que les mesures arrêtées pour élimi-
ner des centres-villes le plus grand nombre possible de véhicules automobiles.
Dans cette même optique s’inscrit l’application du principe de péage dans le
centre-ville pour les véhicules en transit et celui de l’attribution d’un abonne-
ment gratuit pour l’utilisation des transports publics lorsqu’il y a renoncement
à l’utilisation de l’auto (c’est le cas en Belgique).
Il existe encore d’autres solutions alternatives favorables aux transports
en commun pour remplacer l’utilisation de la voiture personnelle dans les
centres urbains :
– « les parcs de délestage, parcs de dissuasion » ou parks and ride (P + R) en
périphérie ou à l’entrée des villes par l’aménagement de points de connexion
entre réseau routier et transports collectifs urbains à haut débit ; il s’agit de
parcs-relais (par exemple, un automobiliste gare sa voiture dans ce type de
136
Le déplacement en milieu urbain
137
La circulation
138
Le déplacement en milieu urbain
139
La circulation
Doc. 6.8
Singapour, un exemple de restriction à l’usage de l’automobile
Le candidat à l’achat d’un véhicule doit d’abord se procurer une autorisation (le
COE, Certificate of Entitlement), vendue en nombre limité par l’État.
La taxe de la 1re immatriculation vaut 25 % du prix de la voiture.
Le stationnement payant est systématique sur la voirie et dans les parcs publics,
mais la durée du stationnement n’est pas limitée.
Singapour a mis au point une méthode originale, économique dont les auteurs
jugent qu’elle pourrait s’appliquer dans les villes à problème du tiers monde. L’accès
au centre entre 7 heures et demi et 10 un quart est soumis à la possession d’un
permis valable un jour ou un mois. Des avantages sont accordés au regroupement
des passagers de 3 à 4 voitures dans un seul véhicule : ce regroupement dispense
du permis de circuler le matin.
Parallèlement des parcs périphériques et des services d’autobus ont été
multipliés.
Les transports collectifs reposent sur des autobus et le métro ; la multimodalité
est encouragée par le rabattement de certaines lignes d’autobus sur les stations de
métro.
Tout le système vise à rendre l’utilisation de la voiture très onéreuse pour un
migrant pendulaire.
140
Le déplacement en milieu urbain
6. La politique à suivre
Toute politique de transports urbains poursuit actuellement des objectifs
très larges : des objectifs sociaux en faveur des sans voiture, des objectifs
écologiques par l’amélioration de la qualité du cadre de vie (accessibilité,
lieux et temps d’attente, fréquence, régularité, confort, réduction des diverses
formes de pollution…) puis des objectifs économiques par l’utilisation ration-
nelle du matériel et de l’espace et par la réalisation d’économies d’énergie. Si
les réalisations concrètes dans ce domaine sont encore rares, elles témoignent
néanmoins d’une nouvelle manière d’appréhender l’avenir.
Les centres urbains sont de plus en plus occupés par des fonctions tertiaires
et l’habitat a essaimé dans des zones urbaines de plus en plus vastes et diluées,
entraînant l’allongement des distances pour atteindre les centres. Dans les
zones périphériques, la voiture particulière présente des avantages certains
mais, de toute façon, une partie de la population reste néanmoins captive des
transports collectifs car ne disposant pas de moyens de transport personnel
pour diverses raisons. Aussi, dans le cas de faibles densités de la population en
zones périphériques, les transports publics urbains doivent assurer un rôle de
rabattement ou de transfert avec des véhicules légers (minibus par exemple) ou
non et une liaison rapide avec les lignes de métro ou de métro léger, voire de
trams et de bus pénétrant à l’intérieur des agglomérations alors que la création
d’installations de parks and ride s’avère indispensable aux points de rupture de
charge. De toute façon subsiste un problème de fond au sujet de la répartition
141
La circulation
Doc. 6.9
Le cas de la ville de Zürich : un exemple réussi
La politique des transports de la ville de Zürich est caractérisée par sa conti-
nuité, son pragmatisme et ses interconnexions. Selon la priorité donnée au
développement durable qui a été ancrée dans la stratégie de la mobilité en 2011,
la demande actuelle et future en matière de mobilité doit être compatible avec la
ville et l’environnement.
Contexte et Objectifs
Depuis des dizaines d’années, la ville de Zürich s’efforce d’obtenir une large
diversification de la mobilité basée sur la réduction des transports motorisés privés
ainsi que sur la promotion des transports en commun (TC) et de la mobilité écolo-
gique active. En 2011, l’initiative des habitants pour promouvoir les TC, la marche
à pied et l’utilisation du vélo à Zürich a souligné l’importance de cette politique,
tout en fixant de nouveaux objectifs pour la répartition modale des transports
jusqu’en 2022.
En outre, la stratégie de mobilité qui a été décidée en 2001 par le conseil
municipal, vise à proposer une perspective globale tenant compte des relations
mutuelles entre les différents moyens de transports, les aspects du développement
urbain et la conception d’espaces publics car seule une combinaison judicieuse de
tous les moyens de transports avec leurs différentes forces et leur zone optimale
d’utilisation pourra satisfaire la future demande de mobilité tout en respectant la
ville et l’environnement.
Mise en œuvre
Les principes de la mise en œuvre de la stratégie de mobilité sont les suivants :
– Orientation du programme de mobilité selon l’offre plutôt que la demande ;
– Évaluation de la capacité du transport de passagers ;
– Coexistence plutôt que séparation des différents modes de transport ;
– Coordination conséquente entre le développement de la mobilité et de
l’urbanisation ;
– Création d’une ville avec des trajets courts ;
– Gestion de la mobilité en tant que complément de la planification de
l’infrastructure ;
– Optimisation du maniement du système de transport dans son ensemble ;
– Promotion d’un système d’interconnexion global des différents moyens de trans-
port dans toute la ville.
Exemples de mesures
– Un des éléments les plus importants dans le secteur de l’infrastructure des
transports est l’expansion continuelle du système des TC. Le système régional
des trams et des bus vient compléter le système de transports ferroviaires de la
banlieue de Zürich.
– La priorité accordée aux TC est un élément important dans la gestion du trans-
port. L’objectif est d’obtenir un « temps d’attente zéro » pour les transports en
commun dans le cas de 250 feux de signalisation sur un total de 380.
– La réglementation du nombre de véhicules autorisés pour les transports motorisés
privés est surtout appliquée dans les nœuds routiers périphériques.
142
Le déplacement en milieu urbain
Conclusion
La qualité de vie dans la ville de Zürich est devenue une des plus élevées
du monde et une grande partie de cette réussite peut être attribuée à l’excellent
système de transports. Les succès obtenus jusqu’ici dans la mobilité compa-
tible avec la ville se reflètent dans le pourcentage élevé des TC (36 %) et le haut
pourcentage de la circulation piétonne et cycliste (30 %) dans les zones urbaines,
soit 34 % pour les voitures.
143
La circulation
144
Chapitre 7
145
Doc. 7.1
Les caractéristiques économiques des principaux modes de transport
rail - investissement initial élevé 1.0 - croissance de - minéraux - grosses quantités de - coûts et délais
- bénéfices liés à l'intensité du trafic l'efficacité avec la - pdts agricoles marchandises en vrac
- charges terminales élevées distance - mat. constr.
- pdts chimiques
voie - investissement faible surtout si voie 0.29 - croissance de mer - tarifs faibles - vitesse faible
d'eau d'eau naturelle l'efficacité avec la - pdts bruts, finis et semi-finis - vitesse faible
- coûts terminaux et de manut. valant distance voie navigable - surtout transport de
plusieurs fois le prix du parcours - pdts bruts : charbons... marchandises
- pdts pétroliers
- céréales
146
- trafic voy. faible
route - frais fixes négligeables 4.5 - distances faibles - pdts périssables - charges légères - faibles capacités
La circulation
- marges bénéficiaires faibles - moins coûteuse encombrants - distances faibles - coûts élevés pour
que le rail sur - trafic voy. important - souplesse et commodité longs parcours
courtes distances - coûts de distribution
- large surface de réduits
couverture
avion - frais fixes faibles 16.3 - longues distances - trafic voy. élevé - vitesse élevée - coûts des appareils
- invest. de stockage faible - économie avec la - pdts périssables, haute très élevés
- coûts de décollage et d'atterrissage distance valeur, urgence
élevés
conduite - frais fixes élevés 0.21 - longues distances - grosses quantités - grosses quantités - usage limité à
- fortes économies en liaison avec - pdts pétroliers - fluides, certains pdts
l'importance du diamètre minéraux en suspension dans - nécessité de flux
l'eau réguliers
147
Doc. 7.2
Évolution de la répartition du trafic marchandises par mode de transport entre 2000 et 2009 (% des tkm)
2000 2009
Voie Voies Voie Voies
Route ferrée navigables Route ferrée navigables
Allemagne 65,3 19,2 15,5 67,0 20,9 12,1
Autriche 64,8 30,6 4,6 59,5 36,4 4,1
Espagne 92,8 7,2 - 96,6 3,4 -
France 76,0 20,6 3,4 80,5 15,4 4,1
148
Italie 91,0 9,0 - 88,9 11,0 0,1
La circulation
149
Doc. 7.3
Évolution du trafic maritime entre 1970 et 2010 (M t et %)
Mt % Mt % Mt % Mt % Mt %
Pétrole brut 996 40 1 365 41,9 1 190 29,9 1 608 29,6 1800 21,4
Pdts pétroliers 245 10 264 8,1 336 8,4 419 7,7 952 11,3
Minerai de fer 247 10 329 10,1 347 8,7 454 8,4 980 11,7
150
La circulation
Charbon 101 4 119 3,7 342 8,7 523 9,6 904 10,8
Grains 89 3,5 130 4,1 196 4,9 230 4,2 1794 21 ,3
Autres (1) 804 32,5 1 045 32,1 1 570 39,4 2 200 40,5 1978 23,5
Total 2 482 100 3 252 100 3 981 100 5 434 100 8408 100
Sources diverses.
Les flux de marchandises
2. Le transport maritime
En raison de ses atouts (grandes capacités transportées sur de longues
distances, souplesses de gestion, faible coût relatif, économies d’échelle…),
le transport maritime mondial effectue plus des trois quarts du transport
transcontinental des produits en volume et 60 % du transport international
de marchandises en valeur : ce trafic porte sur 8,5 Md de tonnes et sur près
de 100 000 Md tkm, soit les trois quarts du tonnage kilométrique total des
marchandises (IEM 2013, p. 72) ; en fait, il ne représente qu’une faible partie
de la production mondiale des divers produits concernés, une partie impor-
tante de la production transformée ou consommée sur place étant impossible
à quantifier (doc. 7.3).
Le trafic maritime se répartit en trois grandes catégories de produits sur
base de leur nature ou des manutentions nécessaires : les vracs liquides
(pétrole brut et produits pétroliers), les vracs secs (charbon, minerais,
produits de carrières, produits forestiers, céréales, sucre…) et les marchan-
dises générales ou diverses généralement expédiées sous emballage (biens
d’équipement, produits manufacturés, produits textiles, produits alimentaires,
produits chimiques, conteneurs…).
En fait, la structure actuelle du trafic maritime se caractérise par un certain
équilibre entre les trois grandes catégories de produits, représentant chacune à
peu près un tiers du trafic total avec un léger avantage pour les marchandises
générales grâce à une croissance continue de la conteneurisation au détriment
des vracs liquides.
De l’ordre de 500 M t en 1950, le trafic maritime a plus que décuplé en
un demi-siècle (environ 8,5 Md tonnes en 2010) (J.-M. Rubiato, p. 9) ; cette
évolution comporte plusieurs phases :
– le boom économique des années soixante (plus de 2,5 Md t de trafic) en
liaison avec les besoins de l’industrie lourde et la consommation de produits
pétroliers ;
– la crise énergétique des années 70 qui a provoqué un ralentissement de la
demande de produits pétroliers (l’ensemble des produits pétroliers représen-
tait alors 50 % du fret maritime) ;
– la crise que subit la sidérurgie depuis la fin des années 70 ;
– la poursuite de la croissance du trafic des marchandises conteneurisées
notamment en provenance de l’Asie et plus spécialement de la Chine.
151
Doc. 7.4
Évolution du trafic des 10 premiers ports maritimes
Rang
mondial 2011 Mt 2000 Mt 1990 Mt
1 Shangai (Ch) 727 Singapour 326 Rotterdam 288
2 Ningbo (Ch) 691 Rotterdam 315 Singapour 188
3 Singapour 521 Shanghai 186 Kobe 171
4 Tianjin (Ch) 451 Hong Kong 175 Chiba 170
152
5 Rotterdam 434 Chiba (J) 169 New York (84) 152
La circulation
6 Guangzhou (Ch) 429 Nagoya (J) 153 Nlle Orléans (85) 143
7 Qingdao (Ch) 375 Ulsan (Co) 151 Shangai 140
8 Dalian (Ch) 338 Kwangyang (Co) 139 Nagoya 129
9 Tangshan (Ch) 308 Anvers 130 Yohohama 124
10 Qinhuandao (Ch) 287 Long Beach 125 Kawasaki 105
153
Doc. 7.5
Évolution du trafic des 10 premiers ports à conteneurs
Rang
mondial 2011 M EVP 2000 M EVP
1 Shangai (Ch) 31,5 Hong Kong 18,1
2 Singapour 29,9 Singapour 17,1
3 Hong Kong (Ch) 24,4 Pusan 7,5
4 Shenzen (Ch) 22,5 Kaohsiung 7,4
154
5 Busan (Ch) 16,1 Rotterdam 6,3
La circulation
155
Doc. 7.6
Les aires et façades portuaires
156
japonaise Nord-Est asiatique 30,5 1 692,8
La circulation
3. Le transport aérien
Le transport du courrier a constitué dès l’origine (cf. l’Aéropostale) et avant
même le transport de passagers, la raison d’être de l’aviation civile ; néanmoins
le fret aérien demeure très marginal dans l’ensemble des échanges mondiaux
de marchandises de l’ordre de 50 M t de fret en 2010 (IEM 2013, p. 72), soit
moins de 1 % du tonnage mondial, à peine 1 % en tonnage kilométrique et un
peu moins de 10 % en valeur.
Malgré l’essor du fret aérien, peu d’avions-cargos traversent l’Atlantique en
raison du nombre élevé de services réguliers de passagers qui absorbent le fret.
Jusqu’aux années 80, le fret aérien (fret traditionnel, messagerie et courrier
postal) était considéré comme un dépannage par les chargeurs et comme
des recettes annexes par les transporteurs, en raison du fait que le fret était
embarqué dans les fuselages d’avions de ligne aménagés pour les passa-
gers. Ainsi, à la fin des années 60, un avion long-courrier pouvait emporter
entre 15 et 40 tonnes de fret en plus de ses passagers. Cependant, avec
le Lockheed L-500, premier avion-cargo (issu d’une adaptation civile d’un
appareil militaire), l’avion est désormais capable de transporter jusqu’à 150 t
de fret par appareil (J. Marcadon et alii, 1997, p. 76).
Toujours est-il qu’après une période de développement régulier mais lent,
le transport aérien de fret enregistre un développement très important depuis
le début des années 1970, date de l’apparition des avions gros-porteurs avec
des flux concentrés sur quelques relations privilégiées.
D’autre part, les aéroports importants, en d’autres termes ceux dont le fret
enregistré dépasse 1 M t/an en 2010 (21 au total), se localisent tous de part
et d’autre de l’Atlantique Nord et du Pacifique Nord (à l’exception de Dubaï),
avec comme caractéristiques principales :
– une prédominance de l’Asie, avec 10 plates-formes aéroportuaires impor-
tantes dont la première du monde (Hong Kong : 4,0 M t), la 3e (Shangaï),
la 5e (Inchon), la 6e (Dubaï) et la 10e (Tokyo), toutes en bordure du Pacifique
sauf Dubaï ; l’importance des États-Unis (7 aéroports avec plus de 1 M
t dont Memphis 2e rang mondial avec 3,9 M t, Anchorage 4e, Louisville
8e, Miami 12e et Los Angeles 13e) et de l’Europe (4 aéroports de plus de
1 M t : Francfort, 1er aéroport européen pour le fret et 7e rang mondial,
Paris 9e rang mondial, Londres 16e et Amsterdam 17e) (doc. 7.7) : la Triade
assure les 3/4 du fret aérien mondial, 5 plates-formes assurant 1/3 des flux
et les 15 premières 70 % avec comme conséquence la saturation des espaces
aériens de ces plates-formes aéroportuaires, des retards parfois importants
et de fortes nuisances pour les riverains qui tentent de s’opposer à toute
extension ;
157
Doc. 7.7
Le classement des aéroports
Les 15 premiers aéroports pour le transport de voyageurs Les 15 premiers aéroports pour le transport de fret
(2011) (2011)
Atlanta (EU) 92,3M Hong Kong (Ch) 3 968 M t
Pékin (Chine) 77,4 M Memphis (EU) 3 916 M t
Londres (R U) 69,4 M Shangaï (Ch) 3 103 M t
Chicago (EU) 66,5 M Anchorage (EU) 2 625 M t
Tokyo (Japon) 66,2 M Incheon (Corée Sud) 2 539 M t
Los Angeles (EU) 61,8 M Dubaï (EAU) 2 269 M t
158
Paris (France) 60,9 M Francfort (All) 2 215 M t
Dallas (EU) 57,8 M Louisville (EU) 2 187 M t
La circulation
159
Doc. 8.1
Les réactions de l’offre à la demande
160
La circulation
161
La circulation
Doc. 8.2
Les étapes de la chaîne de transport de fret aérien
et les prestations assurées dans un aéroport
1 Exportation Intégrateur
Destinataire
162
L’organisation des marchés
163
La circulation
Doc. 8.3
Le réseau mondial des trois grandes alliances du transport
aérien
Star Alliance Skyteam One World
Nombre de 15 6 8
compagnies
Compagnies principales
compagnies européennes Lufthansa Air France /KLM British Airways
Scand. Airlines Alitalia Air Lingus
CSA Czech Finnair
Iberia
compagnies américaines United Airlines Delta Airlines American Airlines
US Airways Northwest Airlines Lan Chile
Air Canada Continental Airl.
Varig Aeromexicano
164
L’organisation des marchés
routier mais aussi dans les transports aérien et maritime. En France, quelques
entreprises dominent le marché :
– tout d’abord, Géodis dont le siège social se trouve à Clichy (région
parisienne) est une société (contrôlée par la SNCF à hauteur de 98,40 %
via SNCF Participations ; elle est spécialisée dans la logistique et tous les
types de transport (notamment la messagerie, l’express), emploie plus de
30 000 collaborateurs et est présente dans 120 pays ;
– le groupe Dentressangle (Essonne) le premier parc européen avec
8 300 véhicules moteurs et 11 500 remorques et qui dispose d’une cinquan-
taine de bureaux répartis dans 12 pays ;
– le groupe Transalliance (région de Nancy) avec un parc de 3 500 camions : il
est présent dans plus de 20 pays en Europe et est actif dans trois continents.
L’ouverture des frontières, l’élargissement de l’UE de même que la mondia-
lisation sont autant de facteurs d’explication d’une telle évolution.
165
Doc. 8.4
La politique comparée du transport international
Secteur Économies Économies libérales États interventionnistes Émanations d’Asie
socialistes États-Unis Royaume-Uni France Allemagne Japon et NPI
entreprises maritime - publiques publiques et privées
et aérien - flottes de privées avec tendance à la
complaisance privatisation
166
La circulation
167
La circulation
Doc. 8.5
L’organisation du transport maritime
Les Conférences maritimes regroupent les exploitants de lignes régulières : les navires
de lignes ou liners assurent la desserte régulière de ports déterminés selon des itiné-
raires et des horaires programmés et leur exploitation dépend des Conférences qui
fixent unilatéralement les tarifs et répartissent le trafic et les escales entre les membres
adhérents. Opèrent également sur le marché de lignes des outsiders qui refusent les
contraintes dictées par les Conférences : ce sont notamment les armements (sociétés
commerciales qui exploitent des navires) des pays d’Europe de l’Est, des pays en voie de
développement (qui exigent de plus en plus qu’une part du trafic leur soit réservée)1 et
des Etats-Unis au nom de la libre concurrence. Un type original d’outsider est apparu
avec les services autour du monde lancés par les US Lines et un armement taïwanais,
Evergreen : ceux-ci effectuent avec des porte-conteneurs des rotations circulaires à des
dates régulières et desservent des escales fixes. Au total, deux types de cargos (navires
transportant des marchandises diverses) de ligne assurent ce trafic : les cargos classiques
non spécialisés et les navires unitisés comme les porte-conteneurs et les porte-barges
mais il n’est pas étonnant qu’une grande partie du trafic échappe ainsi aux Conférences.
En plus des navires de lignes existent les navires de tramping ; ils sont affrétés au voyage
ou à temps en fonction de la demande et des coûts. Certains de ces navires effectuent
des transports pour le compte de sociétés industrielles minières, pétrolières ou agricoles.
Troisième catégorie, le cabotage : il concerne les navires qui assurent le transport le long
des côtes, en particulier entre les ports d’un même pays ou entre des ports européens.
Sous l’influence de l‘UE, le transport maritime se libéralise, c’est-à-dire que l’application
du principe de la libre-concurrence pousse à l’abandon de la pratique des Conférences.
D’autre part, les navires font l’objet d’une immatriculation qui leur confère une natio-
nalité et leur exploitation est soumise à la législation du pays dont ils battent pavillon.
__________________
1 Depuis 1983, en vertu d’une Conférence organisée à Genève en 1974 par la CNUCED
préconisant un nouveau code de conduite des Conférences maritimes, 80 % du trafic
devraient être assurés à parts égales par les compagnies des Etats aux deux bouts de ligne et
230 % par les armements des pays tiers, c’est le principe des 40-40-20.
Doc. 8.6
Les principaux armateurs de porte-conteneurs (au 1.01.2011)
Rang Entreprise Pays Total EVP Nombre de
navires
1 Maersk Line Danemark 1 746 639 427
2 MSC Suisse-Italie 1 507 843 394
3 CMA-CGM France 944 690 289
4 Evergreen Marine Taïwan 592 732 167
5 APL Singapour 524 710 129
6 Coscon Singapour 495 936 143
7 Hapag-Lloyd Allemagne 470 171 116
8 CSCL Chine 457 126 120
9 Hanijn Corée 400 033 89
10 NYK Japon 359 608 77
168
L’organisation des marchés
2. Le transport maritime
Depuis la fin du xixe siècle, les compagnies maritimes exploitant des lignes
régulières ont passé entre elles des accords appelés conférences maritimes ou
rings et destinés à organiser la concurrence. Ces accords portent sur l’élabora-
tion de tarifs communs et sur la réglementation des ristournes accordées aux
chargeurs (doc. 8.4 et 8.5).
Les conférences ont été officiellement reconnues par le Code de conduite
des conférences maritimes de la CNUCED entré en vigueur en 1983. Ce code
de conduite préconise des accords 40/40/20 (40 % du trafic pour chacun des
pavillons des deux pays entre lesquels est organisé le trafic et 20 % pour les
pavillons tiers) (doc. 8.5). Au départ, la plupart des pays de l’UE ont ratifié
ces accords peu à peu abandonnés aujourd’hui car incompatibles avec la légis-
lation de l’UE sur la libre concurrence entre compagnies communautaires.
169
La circulation
Doc. 8.7
Les flottes de commerce par pavillon d’immatriculation
(au 1.01.2011)
Grèce 1 400 71 5
Doc. 8.8
La montée en puissance des pavillons de complaisance
(PVC) (1000 tjb de 1939 à 1985 puis tpl de 1985 à 2011)
1939 1955 1965 1970 1985 1985 1990 1998 2004 2011
Total 68 509 100 569 160 391 227 490 416 269 673 692 666 827 742 611 840 400 1 196 195
flotte
mondiale
Total 2 497 9 165 29 141 51 993 138 082 250 474 271 685 420 329 546 300 817 450
PVC
en % 3,6 9,1 18,2 22,9 33,2 37,2 40,7 56,6 65 68
Sources diverses.
170
L’organisation des marchés
171
La circulation
Doc. 8.9
La dérégulation aérienne
172
L’organisation des marchés
des mesures contraignantes envers les navires séjournant dans leurs eaux terri-
toriales et réservent le cabotage à leurs flottes nationales (L. Carroué et alii,
2006, p. 88).
La répartition des flottes commerciales par nationalité des propriétaires
traduit la présence de deux types de nations : la première catégorie, de loin
la plus importante, regroupe principalement des pays industriels (Chine,
Japon, Allemagne, États-Unis…) alors que la seconde catégorie concerne des
pays traditionnellement réputés pour leur activité maritime (Grèce, Norvège,
Singapour…). Au sein de tous ces pays, les pays émergents se singularisent
par le fait qu’ils sont propriétaires de l’essentiel de la flotte portant le pavillon
du pays (doc. 8.8).
3. Le transport aérien
Deux organismes internationaux gèrent l’organisation et l’évolution du
marché du trafic aérien : l‘OACI (Organisation de l’aviation civile interna-
tionale) et l’IATA (International Air Transport Association) (voir chap. 12.1).
Le premier organisme, l‘OACI, est un organisme dont l’objet est de proposer
des recommandations en vue du développement harmonieux du transport
aérien civil. Pour sa part, l’IATA est une conférence regroupant la plupart des
compagnies aériennes qui s’engagent à respecter un certain nombre de normes
de sécurité et de qualité et à appliquer une tarification de base élaborée par
l’IATA.
Actuellement sous l’impulsion des États-Unis puis de l’UE, les compagnies
aériennes se dégagent des tarifs proposés par l’IATA, ceux-ci étant considérés
comme des entraves à la concurrence (doc. 8.9).
De très nombreux accords bilatéraux de trafic entre États déterminent les
dessertes autorisées, les procédures de désignation du ou des transporteurs et
les modalités de soumission aux gouvernements de la répartition et de l’utilisa-
tion des couloirs aériens. Il existe également de très nombreux accords bi- ou
multilatéraux entre compagnies de navigation aérienne : ils portent sur l’assis-
tance en escale, l’entretien du matériel… Par ailleurs, en ce qui concerne le
fret aérien, la capacité des avions-cargos est parfois partagée entre plusieurs
affréteurs.
En même temps, initiée aux États-Unis en octobre 1978, la déréglemen-
tation du transport aérien favorise la concurrence et affecte la rentabilité des
entreprises. Il en résulte des alliances de toutes sortes d’autant que les effets
de la déréglementation associés à la crise du golfe Persique, à la récession
économique, à la libéralisation du ciel (ciel ouvert ou open sky : accord bilatéral
entre deux États déréglementant leurs relations aériennes) de part et d’autre
de l’Atlantique et à la surcapacité du transport aérien provoquent actuellement
une véritable crise dans ce type de transport, en particulier sur et de part et
d’autre de l’Atlantique Nord (voir chap. 12.1).
173
La circulation
Doc. 8.10
Le marché des transports
Monopole Oligopole Concurrence
Chemin de fer
- transport voyageurs (train, tram…) x -> x
- transport de marchandises x -> x
Transport fluvial :
- convois poussés x
- batellerie x
Transport maritime :
- lignes régulières x
- tramping x
Transport aérien :
- lignes régulières x
- lignes charters x
174
L’organisation des marchés
En plus des relations assurées par les compagnies régulières sont de plus
en plus proposés les services de compagnies charter (vols à la demande),
vers des destinations touristiques peu ou pas desservies par des compagnies
régulières. Dans cette catégorie se rangent entre autres les compagnies à bas
prix (compagnies low cost) comme Easyjet et Ryanair dont l’essor a été favorisé
par la libéralisation du transport aérien dans les années 80 et 90 : ces compa-
175
La circulation
gnies utilisent des appareils plus petits que ceux des compagnies régulières
et des aéroports régionaux (où les diverses taxes sont moins élevées que dans
les grands aéroports) et peuvent proposer des services à la demande sur des
relations relativement courtes et très ciblées dans le temps et dans l’espace,
notamment les régions touristiques : autant d’éléments qui leur permettent de
limiter les coûts d’exploitation.
D’autre part, l’affrètement d’appareils tout entiers ou des parties d’appareils
avec parfois partage entre plusieurs clients apparaît comme une pratique assez
répandue aussi bien pour le transport de passagers que pour celui de fret.
Le niveau des coûts externes engendrés par chaque mode transport (coûts
environnementaux, coûts des accidents, contrôle des réglementations sociales
et de la sécurité…) constitue l’une des distorsions les plus manifestes sur
le marché des transports : un laxisme très élevé pour la route et, dans une
moindre mesure, pour le transport aérien par comparaison avec le rail et la
voie d’eau. Pour sa part, le transport routier ne supporte pas ou supporte peu
les coûts externes qu’il génère (infrastructures, accidents, contrôles divers…) ;
il profite largement de l’insuffisance de contrôle pour l’application des régle-
mentations sociales, de sécurité… et le coût de l’utilisation des infrastructures
ne s’applique généralement qu’aux autoroutes ; de son côté, si des systèmes
de prix et de tarification transparents sont appliqués au transport ferroviaire
sur l‘ensemble des réseaux, le rail bénéficie d’aides considérables du secteur
public en contrepartie de son rôle de service public et des services demandés
par les autorités de tutelle.
176
L’organisation des marchés
177
Doc. 9.1
Les caractéristiques de l’offre de transport pour le trafic voyageurs
vitesse distance capacité degré d’autonomie relief mauvaises conditions consommation pollution
climatiques énergétique
Route
milieu urbain - - = + = = + +
milieu interurbain + + + + = - + =
Rail
milieu urbain + - + - = + = =
178
milieu interurbain + + + - = + = =
La circulation
Voie d’eau - + + - - - - -
Avion + + + = = = + +
CONCURRENCE OU COMPLÉMENTARITÉ ?
179
La circulation
Doc. 9.2
L’intermodalité aéroportuaire
Ainsi les sociétés ferroviaires ont d’abord affrété des autocars et des
autobus, notamment pour continuer à assurer des liaisons dont la desserte
ferroviaire avait été supprimée ; notons dans le même esprit de complémen-
tarité la présence d’aires de stationnement pour voitures automobiles, voire
de parkings aménagés dans les abords des gares.
En transport aérien, situation identique : aménagement d’aires de station-
nement à proximité des aéroports et possibilité de disposer de voitures de
location à l’atterrissage et souvent de liaisons directes par route (autobus) et
par rail entre centre urbain et aéroport de desserte par exemple à Brussels
Airport et à Roissy-Charles de Gaulle (doc. 9.2).
180
Concurrence ou complémentarité ?
Par contre, le transport par voie d’eau est très limité dans l’espace entre
autres pour des raisons climatiques et topographiques.
Dès lors, la complémentarité des modes et moyens de transport est
fréquemment intégrée afin de faire face à la compétition entre opérateurs de
transport (doc. 9.1) (J. Marcadon et alii, 1997, p. 26).
181
La circulation
Doc. 9.3
Les flux touristiques
Chaque année, plusieurs millions de touristes traversent ainsi l’Europe en auto via
les couloirs rhodanien, rhénan, danubien et les Alpes, provoquant régulièrement
des engorgements de circulation par exemple dans la vallée du Rhône en aval de
Lyon, au col du Pertus, au Saint-Gothard, entre Francfort et Bâle ou encore entre
Munich et Salzbourg.
De leur côté, les agences de voyages organisent des circuits avec visites de sites
touristiques en autocars sur toutes les routes d’Europe; chaque année ; ces véhicules
transportent des centaines de milliers de personnes de tous les âges, surtout du
troisième âge, alors que le train est fort prisé par les jeunes sur les grandes lignes à
travers l’Europe et principalement vers les Alpes en hiver. Les sociétés ferroviaires
ont d’ailleurs cherché à promouvoir ces déplacements par :
- une tarification appropriée pour les familles, les personnes âgées, les jeunes et
les groupes ;
- la mise en service de rames de trains rapides en prolongement de lignes TGV
(par exemple en Savoie) et de trains auto-couchettes vers le Midi (à destination
de l’Espagne, du Sud de la France et de l’Italie) de manière à faire glisser vers le
train une partie du trafic routier là où justement il est pléthorique aux périodes
de grande affluence.
182
Concurrence ou complémentarité ?
183
La circulation
Doc. 9.4
Évolution du taux de motorisation
2010 1980 1969
Pays Taux Pays Taux Pays Taux
pas une desserte viable ; en outre, les itinéraires ferroviaires sont contrai-
gnants. Néanmoins, face à la route, le rail n’est pas condamné : il conserve
de nombreux avantages comme le côté écologique, la sécurité, la régularité
(toutefois actuellement décriée), voire le confort ; aux heures de pointe, il
favorise l’évacuation rapide d’un grand nombre de banlieusards et de navet-
teurs et, en haute saison touristique, celle de nombreux touristes (par exemple
sur de grands axes de circulation comme le couloir rhodanien et la traversée
des Alpes).
Quant à la voie d’eau, son intérêt demeure très limité dans le domaine
du transport de personnes du fait de sa lenteur et de son absence sur une
grande partie de la surface des masses continentales. Elle offre néanmoins
des services réguliers notamment en saison touristique sur quelques fleuves
(la Seine, la Meuse, le Rhin, le Danube, la Volga, le Nil, le Gange, le Mékong
le Mississippi…) et canaux de même que sur les lacs (en Suisse, en Afrique
et en Amérique du Nord). Dans cette optique, à noter la sous-utilisation de
la voie d’eau qui, dans pas mal de cas, pourrait avantageusement soulager la
circulation routière en milieu urbain à condition évidemment de disposer
d’infrastructures adéquates.
Le transport maritime
184
Concurrence ou complémentarité ?
Le transport aérien
185
Doc. 9.5
Les flux aériens mondiaux : polarisation sur la Triade et marginalisation
186
La circulation
Que dire des transports dans les pays en développement ? Sauf dans les
grandes villes, la motorisation y est peu développée, en raison de facteurs tels
que le niveau de vie, faible à moyen, le prix élevé des véhicules automobiles à
l’achat et à l’entretien, le coût et souvent la rareté du carburant, la déficience
et l’insuffisance des infrastructures routières dignes de ce nom et, dans
certains pays anciennement à économie planifiée, la préférence donnée jadis
aux transports collectifs, notamment l’autobus et le train (voir chap. 10.2).
À noter que le vélo est un moyen de transport idéal dans les pays où l’auto
est rare et le relief pas trop accidenté. Dans des continents comme l’Afrique
où le train est quasi absent, les déplacements en milieu urbain s’effectuent
en vélo, en autobus et le plus souvent à pied (voir chap. 6.2).
Dans d’autres régions, comme en Asie du Sud-Est, d’autres moyens de
transport répondent à des demandes spécifiques, par exemple le pousse-
pousse, le cyclo-pousse et le tricycle.
187
Doc. 9.6
Les caractéristiques techniques, économiques et environnementales du transport des produits pondéreux
188
infrastructures de
La circulation
utilisés pour le transport des personnes. À cet égard, il suffit de se rappeler les
premiers trains mis en circulation au milieu du xixe siècle : des trains mixtes
composés de voitures et de wagons. Un autre exemple est celui de l’automo-
bile : tout d’abord aménagée pour recevoir les passagers avec leurs bagages, elle
a évolué en véhicule mixte, dit utilitaire comme le break ou la fourgonnette
avant d’en arriver au camion.
Si une partie du fret aérien est transportée à bord des avions transportant
des passagers, le fret express et la messagerie font l’objet de l’intermodalité
route-air et même fer à la faveur d’avions-cargos alors que les navires, qui
relient les rives des mers bordières et des détroits, ont été conçus pour accueil-
lir passagers et véhicules routiers. Quant aux car-ferries, ils sont nés d’une
adaptation des ferry-boats, spécialisés à l’origine pour le transport de wagons
(J. Marcadon et alii, 1997, p. 26).
189
La circulation
Doc. 9.7
Le coût des transports intérieurs de marchandises selon
la distance
dans les pays industrialisés car elle peut favoriser le développement du trans-
port combiné rail-route, voire route-eau, notamment pour le transport des
conteneurs et des caisses mobiles.
Près de 200 M de véhicules utilitaires circulent dans le monde : la moitié
du parc en Amérique du Nord avec 100 M de véhicules dont les 9/10es aux
EU, près du quart en Europe et en Russie et près de 20 % en Asie, essentiel-
lement au Japon et en Chine.
190
Concurrence ou complémentarité ?
Si la voie d’eau est d’un intérêt spatial plus limité que la route et le rail, il
n’en demeure pas moins vrai qu’il s’agit d’un mode de transport sûr et écono-
mique pour les produits pondéreux non périssables, en particulier les vracs
solides et liquides, au départ des grands ports ; son gros handicap est sa lenteur
(la vitesse est d’environ 15 km/h sans tenir compte des arrêts aux écluses).
Par ailleurs, la voie d’eau reste sous-utilisée malgré les gros investissements
consentis pour son adaptation au transport moderne. Cette nécessaire adapta-
tion entraîne des conséquences à la fois positives et négatives :
– l’uniformisation des gabarits à 1 350 t au moins ;
191
Doc. 9.8
Les principales caractéristiques des modes et moyens de transport
Route partout autos véhicules avec - porte à porte - partage de - porte à porte
autobus moteur à essence, à - souplesse d'itinéraire l'infrastructure entre - souplesse d'itinéraire
autocars gaz ou diesel - convient pour faibles véhicules - transport individuel et
camions peu de véhicules distances et pour -> congestion familial
électriques desserte en milieu urbain - faible capacité
- pollution
Voie ferrée presque partout voitures trains diesel ou - distances moyennes à - coûts fixes élevés - nbre élevé de passagers
(voy.) trains électriques longues - contrainte de la voie - pdts pondéreux
wagons - nbre élevé de voyageurs
192
(march.) - transport de navetteurs
- pdts pondéreux
La circulation
Voie d'eau surtout en plaine bateau bateaux à moteur ou - prix du transport - lenteur - pdts pondéreux
intérieure diesel relativement faible - investissement
- capacité moyenne à important
élevée
Transport seulement des paquebot bateaux à moteur - nbre élevé de passagers - lenteur - croisières
maritime installations cargo diesel ou bateaux - grand confort - gros investissement - gros tonnages
terminales avec turbine à vapeur - gros tonnages de départ
- moyennes et longues
distances
Transport seulement des avion appareils avec - vitesse élevée - coût d'un appareil - rapidité et autonomie
aérien installations moteurs à piston, - grande autonomie très élevé relative
terminales moteurs à propulsion - grosse consommation - pratiquement pas d'obstacle
ou moteurs à réaction de carburant - capacité limitée à moyenne
Concurrence ou complémentarité ?
Le transport maritime
193
La circulation
Doc. 9.9
Les tracés de routes roulantes à travers la Suisse en 2001
194
Concurrence ou complémentarité ?
Le transport aérien
195
La circulation
196
CONCLUSION
197
La circulation
198
Troisième partie
LES ACTEURS
En plus des interventions générales des pouvoirs publics sur la vie écono-
mique et sociale et, en particulier, sur les secteurs d’activités (par exemple la
réglementation du travail hebdomadaire et des congés payés et la fixation de
la sécurité sociale), le rôle des pouvoirs publics est déterminant dans divers
secteurs du domaine des transports comme les infrastructures, l’organisation
du marché des transports et la gestion des entreprises de transport.
La répartition des infrastructures, la hiérarchisation et la structuration des
réseaux et des systèmes de transport, voire l’intensité des flux de circulation,
peuvent être autant de choix opérés par les responsables politiques afin de
promouvoir ou de maîtriser la demande (chap. 10).
Par ailleurs, la population est actuellement amenée, elle aussi, à assumer
directement et indirectement un rôle sans cesse croissant dans les choix à
opérer lors de la construction de nouvelles infrastructures (chap. 11).
De plus en plus, les décisions importantes sont prises en concertation
entre pays voisins via des organismes internationaux. Cela signifie, dans le cas
de l’UE, la recherche de l’orientation à donner aux transports pour l’avenir et
la recherche de l’harmonisation entre politiques nationales (chap. 12).
Doc. 10.1
Le modèle de développement à moyen terme de la demande du transport du commerce extérieur
200
Source : P. Bauchet, 1991, p. 108.
Chapitre 10
Le rôle des transports dans la vie d’une région ou d’un pays justifie pleine-
ment l’intérêt que leur portent les pouvoirs publics.
Sur les plans local, régional et national, les pouvoirs publics sont respon-
sables de la liberté de circulation à chances égales pour l’ensemble de la
population (doc. 10.1).
Dans ce but, ils gèrent le domaine des transports en vue de réaliser
plusieurs objectifs :
– favoriser le déroulement des opérations de transport au bénéfice des usagers
et des transporteurs ;
– veiller au développement harmonieux des régions et des pays par la création
ou le renforcement des systèmes de transport ;
– garantir une saine concurrence par le contrôle des monopoles, là où ils
existent, et la suppression des doubles emplois ruineux ;
– assurer une juste distribution des avantages liés aux transports de telle sorte
qu’aucun groupe ne soit démesurément privilégié ni ne subisse aucun préju-
dice à cause des activités de transport ;
– garantir l’état de la qualité de la vie contre les conséquences négatives des
activités de transport (d’après D. Stewart-David, 1980, p. 79).
201
Les acteurs
Doc. 10.2
Les relations transport-utilisation du sol
202
Les pouvoirs publics
203
Les acteurs
204
Les pouvoirs publics
205
Les acteurs
206
Les pouvoirs publics
Dans les pays d’Europe centrale, il n’y a pas de doute que la route va s’arro-
ger la plus grande partie du trafic à court et à moyen termes car les entreprises
ferroviaires sont déficitaires et n’ont pas les moyens d’investir.
Quant au transport aérien, c’est l’éclatement : plus de deux cents compagnies
régionales en plus de l’Aeroflot, jadis l’unique compagnie aérienne (294 compa-
gnies début 2001 contre 393 en 1994) (C. Cabanne et E. Tchistiakova, 2002,
p. 213) ; d’autre part, de véritables efforts sont réalisés en vue de rendre ce type
de transport compétitif par rapport à celui du monde occidental.
207
Les acteurs
Doc. 10.3
Les déficiences des réseaux de transport en Europe de l’Est
Source : J.-J. Bavoux, « Les bouleversements à l’Est et la mise en place d’une nouvelle Europe des
transports », L’Information Géographique, n° 3, 1993, p. 75.
208
Les pouvoirs publics
Doc. 10.4
Les transports en Chine
209
Les acteurs
210
Les pouvoirs publics
Il est évident que, pour les pays en développement, le secteur des trans-
ports est un secteur prioritaire pour le développement des régions ; malheureu-
sement les fonds alloués ou les prêts accordés par les pays développés ou les
organismes internationaux pour des programmes de construction d’infrastruc-
tures ne sont pas toujours utilisés pour la réalisation des objectifs annoncés.
Comme ailleurs, la tendance est partout à la libéralisation : privatisations
et libre concurrence mais la législation en vigueur varie parfois fortement d’un
pays à l’autre : cela pose d’ailleurs problème dans le cas du transport interna-
tional, notamment pour le transport routier.
211
Chapitre 11
Les normes de bonne qualité d’un système de transport ne sont pas déter-
minées une fois pour toutes ; il s’agit d’un secteur en évolution constante et
dominé par beaucoup d’éléments subjectifs.
En règle générale, l’utilisation des infrastructures existantes et la création
de nouvelles infrastructures concernent au moins quatre autres groupes
d’acteurs que les pouvoirs publics : les utilisateurs, les riverains, les investis-
seurs et les exploitants ou gestionnaires. En d’autres termes, pratiquement la
totalité de la population est impliquée d’une manière ou d’une autre dans les
décisions à prendre en matière de transport.
1. Les utilisateurs
Si les transporteurs apparaissent comme les premiers intéressés parmi les
utilisateurs des infrastructures, il n’en demeure pas moins vrai que chacun de
nous est un utilisateur des infrastructures au cours de ses divers déplacements
aussi bien lorsqu’il est seul que lorsqu’il est accompagné. Néanmoins la réali-
sation et les caractéristiques des infrastructures doivent répondre à l’attente
de tous sinon à celle du plus grand nombre.
À une époque où la notion de temps conditionne de nombreux aspects de
la vie quotidienne, l’itinéraire le plus court (en distance et en durée) consti-
tue, en principe, le choix privilégié lorsqu’il existe une possibilité de choisir :
cela revient à dire que les nouvelles infrastructures ne se justifient souvent
que lorsqu’elles répondent à des objectifs liés aux nouvelles exigences de la
demande.
Un des objectifs essentiels à remplir par les transports est celui de
fournir une bonne desserte. Dans le cas des transports en commun, la zone
d’influence des points d’arrêt constitue une caractéristique essentielle en plus
de l’accessibilité et de la fréquence : plus grande est la distance aux points
213
Les acteurs
de desserte, plus faible devient l’intérêt de l’utilisation de ces points par les
usagers. En d’autres termes, l’intérêt à retirer par les usagers des transports
publics est inversement proportionnel à la distance aux points de desserte et,
au-delà d’une distance-limite, cet intérêt devient nul.
Dans le cas du transport de marchandises, entre le moment où la décision
de procéder à une opération de transport est enregistrée et celui où les
marchandises arrivent à destination, tout un ensemble de services a été solli-
cité : cela va de la gestion du système de transport aux transporteurs en passant
par les auxiliaires de transport. Autrement dit sont concernés non seulement
les diverses catégories de transporteurs (aériens, ferroviaires, maritimes et
routiers) et les auxiliaires de transport (aériens, maritimes et routiers) mais
aussi d’autres catégories de personnes comme les chargeurs, les armateurs,
les assureurs, les agents en douane… (voir chap. 13.2).
Confrontées à des pratiques comme les flux tendus et à une concurrence
agressive liée à la mondialisation des échanges, les entreprises de transport
doivent dorénavant assurer la maîtrise totale des opérations de transport
depuis la prise de décision de l’opération jusqu’à la destination finale (remise
des marchandises au destinataire y compris le recouvrement des créances ou
l’arrivée à destination des voyageurs) (voir chap. 3.7).
La prise en compte de leur intervention se situe à deux niveaux :
– dans le cadre des flux tendus, il va de soi que le délai d‘acheminement, les
conditions de transport, l’itinéraire à suivre, la sécurité, le prix de revient…
constituent autant de paramètres que l’offre doit gérer dans les meilleures
conditions. Dès lors, quoi de plus naturel que le tout soit aux mains d’une
seule entreprise même si celle-ci s’adjoint les services de sous-traitants pour
des transports spécialisés comme la livraison de gazole chez les particuliers ;
– par ailleurs, dans le cadre de la mondialisation des échanges, le dépassement
des frontières nationales suppose tout naturellement des alliances au niveau
international en vue de disposer de points d’appui pour l’obtention de parts
de marché dans des pays autres que le pays d’origine, notamment dans le
but de disposer de fret de retour afin de ne pas effectuer le déplacement du
retour à vide (voir chap. 8.2 et 8.3).
Pour les transporteurs routiers professionnels en particulier (chauffeurs
de taxis, chauffeurs d’autocars et conducteurs de camions), le critère espace-
temps s’avère très important en raison des concepts de rentabilité et de flux
tendus. Par contre, pour les autobus, existe la contrainte d’une desserte
fixe alors que les automobilistes et les autres catégories de conducteurs de
véhicules privés y compris les deux-roues sont sensibles à d’autres paramètres
lorsqu’il y a choix entre plusieurs itinéraires : la distance, les limitations de
vitesse, l’état des routes, la fluidité du trafic, le coût de l’utilisation (péage,
taxe…).
214
Les autres acteurs
2. Les riverains
Pour les riverains, toute création de nouvelle ligne de transport ne peut
que renforcer le degré de pollution de l’environnement, sauf si la nouvelle
implantation est réalisée en souterrain ou est électrifiée (dans le cas d’une
ligne de chemin de fer) et encore ! En plus de la pollution atmosphérique dont
l’intensité est proportionnelle à la densité du trafic et des points d’arrêt et de
ralentissement, retenons encore la gêne et l’intrusion visuelles (l’occupation
de l’espace visuel dont bénéficie le riverain), la dégradation du site, le bruit,
l’effet de coupure du paysage sans parler des problèmes posés pendant la
période des travaux et, dans certains cas, de la dépréciation de la valeur des
biens immobiliers en raison de l’intensité du trafic (voir chap. 16).
De plus, la construction ou l’aménagement d’axes de circulation occasionne
parfois des préjudices directs à la population :
– l’expulsion de celle-ci des endroits où est prévu le tracé et la nécessité de
trouver de nouveaux logements avec tous les ennuis inhérents à une telle
situation ;
– l’expropriation et le démembrement des terres agricoles (voir chap. 16.2).
215
Les acteurs
3. Les investisseurs
La population, empruntant ou non des transports publics, est également
préoccupée par les répercussions financières pour lesquelles elle est ou sera
sollicitée via l’impôt. Aussi les ouvrages importants sont-ils dorénavant souvent
bannis des nouvelles infrastructures lorsque leur absolue nécessité n’est pas
établie ; on cherche, dès lors, à utiliser au mieux la voirie existante. D’un autre
côté, en matière de transports publics, il s’avère impensable de faire supporter
la totalité des dépenses par les seuls usagers pour des raisons principalement
sociales, les plus démunis composant une part importante des utilisateurs
potentiels de ces transports publics.
216
Les autres acteurs
Par ailleurs, la difficile situation financière des États pousse ces derniers
à impliquer davantage les collectivités et le secteur privé dans les montages
financiers destinés à la construction de grandes infrastructures : pour la
construction de l’Eurotunnel, les promoteurs ont d’ailleurs largement fait
appel aux capitaux privés et, au siècle dernier, la construction de nombreuses
lignes ferroviaires s’est déjà faite grâce à des capitaux privés. Or, dans le cas
des investisseurs privés, la rentabilité à court terme constitue une priorité
incontestable, d’où la nécessité de construire des infrastructures répondant
à une demande tout à fait justifiée faisant suite à des études de faisabilité,
d’impact socio-économique et de prévision de trafic dont les conclusions sont
positives (voir chap. 16.3).
À noter que l’UE intervient directement elle-même financièrement lors
de la réalisation de travaux d’intérêt communautaire comme le TGV (voir
chap. 12.2).
4. Les gestionnaires
À côté de l’État dont le patrimoine porte, entre autres, sur certaines infras-
tructures (voies ferrées, voies d’eau, ports, aéroports…), les Cantons (Suisse),
les Départements (France), les Provinces et les Régions (Belgique) et même
les Communes possèdent en propre certaines voies de communication,
notamment des routes.
Pour ces dernières, si la décision de construire des infrastructures et la
réalisation de leur construction incombent à l’autorité publique, l’entretien,
les réparations et les aménagements inhérents à l’utilisation et les modalités
d’utilisation (la circulation, la sécurité, le stationnement…) de même que le
paiement de l’utilisation relèvent directement de cette même autorité publique
ou bien, dans quelques rares cas, de la gestion organisée par des sociétés mises
en place par l’autorité publique comme les sociétés d’autoroutes françaises.
Par sa présence dans les organes de gestion, l’autorité publique veille à mainte-
nir les infrastructures en bon état d’utilisation et conserve aussi la propriété de
ces infrastructures en même temps qu’elle en garantit le rôle de service public
pour l’ensemble de toute la population.
Prenons l’exemple du rail. Deux situations extrêmes existent :
– des réseaux privés comme aux États-Unis et au Canada, voire en partie en
Suisse, exploités par des compagnies privées mais sous le contrôle de l’État ;
– les réseaux appartenant à l’État et confiés jusqu’à présent à des Sociétés
dépendant de l’État : c’est le régime d’exploitation qui était le plus répandu
en Europe occidentale (voir chap. 4.2 et 8.1).
217
Les acteurs
tale (voir chap. 12.2) car les États ayant adhéré au principe de la libre circu-
lation des personnes et des biens sur leur territoire ne sont plus libres d’inter-
venir financièrement comme ils l’entendent en faveur de modes de transport
dont le manque de rentabilité est parfois lié à leur éventuelle obligation de
service public. Aussi, dans ces pays, la tendance actuelle serait de privatiser
les sociétés de transport gérées directement ou indirectement par les pouvoirs
publics, en particulier les compagnies ferroviaires et même les compagnies
aériennes par la prise de participation du secteur privé dans l’actionnariat (voir
chap. 8.1 et 12.2).
218
Chapitre 12
LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
1. Les conventions
Les transports terrestres
219
Les acteurs
220
La coopération internationale
D’autres accords internationaux ont suivi : ils couvrent tous les domaines
du transport ferroviaire via des sociétés privées, filiales communes ou groupe-
ments auxquels les compagnies participent : par exemple, le financement du
matériel (Eurofima), les transports frigorifiques (Interfrigo), le transport de
conteneurs (Intercontainer)… Dans le même ordre d’idées, il convient de
mentionner le PED, fruit d’une collaboration étroite entre trois États contigus
pour gérer en commun une plate-forme rail-route pour le trafic de conteneurs
(voir chap. 3.8).
Le cas du transport ferroviaire illustre donc bien toutes les difficultés
rencontrées pour aboutir à une coopération efficace entre réseaux européens.
221
Les acteurs
Doc. 12.1
Les huit libertés de la navigation aérienne
Les deux premières libertés qui sont essentiellement à caractère technique peuvent
être admises, à première vue, par les États sans difficultés excessives.
L’acceptation des libertés 3 et 4 pose davantage de problèmes, surtout si les États
concernés sont de poids économique différent.
Mais il est certain, a fortiori, que l’octroi généralisé de la cinquième liberté équivaut
à la liberté totale du transport aérien et à la renonciation, de la part de l’État, à toute
forme de souveraineté sur son propre espace ; sur le plan pratique, cela revient, en
fait, à confier à la puissance économique dominante, les États-Unis en l’occurrence,
la prise en charge du transport aérien civil dans la plus grande partie du monde.
C’est d’ailleurs pour cette raison que, depuis la conférence de Chicago, aucun
accord multilatéral n’a pu être établi en ce qui concerne la 5e liberté, les accords
effectivement signés au plan international se situant dans le cadre de négociations
bilatérales.
Toute demande d’établissement d’une nouvelle liaison entre deux États différents
doit obligatoirement faire l’objet de négociations entre les deux États au niveau
gouvernemental et non entre les compagnies aériennes concernées.
222
La coopération internationale
Le transport maritime
223
Les acteurs
Le transport aérien
224
La coopération internationale
non régulier, il est loisible de fixer ses prix comme il l’entend et même, à l’occa-
sion, de pratiquer des prix non économiques, il n’en va pas de même pour
les compagnies régulières. Conséquences : primo une guerre exacerbée des
tarifs, guerre non terminée à l’heure actuelle entre compagnies assurant des
services réguliers et compagnies charter, et secundo une confusion générale qui
a amené les États à intervenir directement à la place des compagnies. Ainsi,
en 1978, les États-Unis envisagèrent par l’Airline Deregulation Act un assou-
plissement progressif de la réglementation des tarifs aériens, ceux-ci devant
cependant être justifiés par les coûts : c’est le point de départ de la dérégle-
mentation du transport aérien, dans le domaine des prix et des quantités. En
mars 2008, un accord open sky a été conclu entre l’Union européenne et les
États-Unis en vue de permettre aux compagnies américaines et européennes
d’effectuer des vols transatlantiques directs entre les villes de leur choix. Cet
accord prévoit ainsi l’annulation de 21 accords bilatéraux dont certains très
restrictifs jugés illégaux par l’UE (voir chap. 8.3).
D’autres organismes internationaux ont également vu le jour pour mieux
répondre aux problèmes régionaux surtout en Europe, par exemple, en 1954,
la Commission européenne de l’aviation civile (CEAC), filiale de l’OACI,
créée à l’initiative du Conseil de l’Europe : son objectif est l’étude du dévelop-
pement des services réguliers en Europe, des problèmes particuliers se situant
au niveau des vols non réguliers en même temps que des problèmes spéci-
fiques comme les nuisances, l’atterrissage par tous les temps…
Autre groupement important : Eurocontrol datant de 1960 et résultant de
l’association de 7 pays européens, les trois du Benelux, l’Allemagne, la France,
l’Irlande et le Royaume-Uni, puis élargi à l’ensemble de l’Europe (voir plus bas
12.2) ; son objet est la coopération entre pays en vue de sécuriser la navigation
aérienne.
225
Les acteurs
Doc. 12.2
La chronologie des principales directives et publications
européennes
2001 Publication d’un second livre blanc sur la politique européenne des
transports à l’horizon 2010
2011 Publication d’un troisième libre blanc sur la politique européenne des
transports à l’horizon 2020
226
La coopération internationale
227
Les acteurs
Doc. 12.3
Les mesures normatives préconisées par l’Union européenne
228
La coopération internationale
229
Les acteurs
Doc. 12.4
Le contenu des principales dispositions communautaires sur le
plan social
Règlement 3820/85
La situation actuelle
Des progrès très sensibles ont été enregistrés dans de nombreux domaines
touchant les transports, par exemple :
– l’instauration de systèmes identiques pour l’accès à la profession et la régle-
mentation des temps de travail et de repos pour tous les modes et moyens
de transport de tous les pays de l’UE (doc. 12.4) ;
– l’intervention financière de la Commission européenne dans la mise en
place d’un vaste réseau transeuropéen de transport dans le but d’intégrer
les réseaux nationaux dans un système de transport opérationnel en Europe
par l’achèvement, la construction et la combinaison des réseaux routiers en
supprimant des chaînons manquants dans les réseaux routiers (par exemple
aux frontières Allemagne-Belgique, le tronçon Prüm-Verviers sur la E42, aux
frontières Espagne-France, le Pertus sur la E15 et Biriatou sur la E70-E80 ;
sous le mont Cenis dans les Alpes : un tunnel de base), par la construc-
tion d’un vaste réseau ferroviaire (la multiplication des lignes TGV pour
230
La coopération internationale
231
Les acteurs
Doc. 12.5
Les freightways et les freeways
232
La coopération internationale
Les principes et les objectifs des mesures prises sont multiples et certains
méritent d’être épinglés, par exemple :
– l’indépendance des compagnies ferroviaires vis-à-vis de l’État ;
– une gestion indépendante et dynamique des infrastructures et des super-
structures (voir chap. 8.1) ;
– l’ouverture de lignes à la concurrence moyennant un droit de péage, c’est-
à-dire la liberté d’accès d’une série de sillons prioritaires de fret transeu-
ropéens aux compagnies ferroviaires nationales d’un autre État membre
(freightways) ou à de nouveaux opérateurs privés qui possèdent une
expérience ferroviaire (freeways ou Trans European Rail Freight Freeways
(TERFF)) (voir chap. 3.8 et 9.2)(doc. 12.5) ;
– la création par chaque État d’un organisme indépendant chargé d’attribuer
les sillons ;
– le développement de l’interopérabilité des réseaux et de la coopération entre
opérateurs dans les installations terminales ;
– le recours au Fonds social européen pour financer la restructuration des
réseaux (M.-M. Damien, 1999, p. 53-54).
En outre, avec l’adoption des « paquets ferroviaires », la Commission
européenne demande aux entreprises ferroviaires de favoriser la concurrence
entre opérateurs ferroviaires sur le réseau commercial avec, pour commencer,
la libéralisation du fret ferroviaire et ensuite celle du trafic voyageurs :
– en 2001, adoption du premier paquet ferroviaire : précision des conditions
d’ouverture des marchés au fret international en 2008 ;
233
Les acteurs
234
La coopération internationale
leurs émissions de gaz à effet de serre et les amener à remplacer leurs avions
pollueurs par des appareils plus respectueux de l’environnement).
Par ailleurs, la Commission européenne et l’Agence spatiale européenne
(ESA) ont lancé le programme Galileo, système de positionnement et de
navigaton par satellite destiné à pourvoir l’Europe de son propre système de
navigation à côté du GPS (Global positioning system) américain.
235
Les acteurs
Le futur
La CEE avait compris, dès le début des années 60, l’enjeu du transport
ferroviaire et elle avait aussi mesuré les difficultés qu’il posait. Très vite, elle
se montra discrète car, à l’époque, chaque État souhaitait, pour des raisons
stratégiques et politiques, conserver une certaine souveraineté sur un mode
de transport indispensable à la desserte de son territoire national.
Dans cette perspective, les freightways, sillons pourvus de hautes perfor-
mances techniques et caractérisés par la réduction des arrêts aux frontières,
devraient devenir plus nombreux sur des corridors ferroviaires où le cabotage
devient réalité. Ce système préfigure une Europe ferroviaire tout à fait libéra-
lisée qui sera probablement l’Europe de demain avec la libéralisation du fret
236
La coopération internationale
Pour l’avenir, la voie d’eau, fluviale et maritime est une solution à retenir
pour faire face aux goulots d’étranglement dus au trafic routier. En effet, ce
mode d’acheminement ne concerne pas que les relations intercontinentales
car on peut également utiliser le cabotage maritime pour les transports en
vrac, système déjà en vigueur pour la desserte des ports secondaires par les
navires paragraphes (voir chap. 3.3).
Existera-t-il un jour un véritable statut du marin, un espace maritime et un
pavillon européens ? C’est en tout cas le souhait de beaucoup de spécialistes
car le transport maritime joue un rôle essentiel dans le commerce extérieur
de l’UE.
237
Les acteurs
Doc.12.6
Le schéma du réseau routier transeuropéen à l’horizon 2004
nouveau
238
Doc. 12.7
Le schéma directeur du réseau européen des trains à grande vitesse (2010)
239
La coopération internationale
240
La coopération internationale
241
CONCLUSION
243
Les acteurs
244
Quatrième partie
LES IMPACTS
En fait, la seconde moitié du xxe siècle peut, à certains égards, être consi-
dérée comme l’époque de l’explosion urbaine, un phénomène dont l’origine
(l’exode rural) (chap. 13), les faits (la structuration de l’espace) (chap. 14) et
les conséquences (la périurbanisation et la rurbanisation avec la relocalisation
des activités) sont en relation directe avec les transports de même que l’acti-
vité touristique qui ne se conçoit pas non plus sans l’organisation de réseaux
de transport structurés (chap. 15).
LA POPULATION
247
Les impacts
Doc. 13.1
Le système de transport et l’environnement
248
La population
cale, où des flux de personnes quittent le milieu rural pour se réfugier dans
des villes en croissance continue, à la recherche de travail et de conditions de
vie meilleures que dans les villages !
Les divers modes et moyens de transport participent aux déplacements
massifs de la population en particulier dans le monde occidental et parfois à
l’occasion de trajets en boucle dans le cadre de chaînes de déplacements (voir
chap. 5.1 et 9.1) :
– la route pour les déplacements de proximité (travail, école, achats, famille,
loisirs…) et les déplacements de week-ends ;
– la route et le rail pour les navettes journalières de travailleurs, d’écoliers
et d’étudiants du domicile au lieu de travail et retour ; ces migrations
déterminent des flux de circulation intenses et continus dans les pays
occidentaux ;
– la route et le rail également pour les migrations touristiques de courtes et
moyennes distances ;
– le rail et l’avion, voire le bateau, pour les migrations touristiques lointaines
et de longue durée ;
– la route, le rail et le bateau pour les réfugiés en provenance d’Afrique et
d’Asie, voire d’Europe centrale et orientale, à la recherche de cieux plus
cléments que ceux de leur pays d’origine, c’est-à-dire l’Amérique, l’Australie
et l’Europe occidentale.
2. L’emploi
Le marché des transports constitue un secteur d’activités particulièrement
important et diversifié ; il englobe notamment :
– les secteurs industriels producteurs de matériel de transport (secteurs
automobile et ferroviaire, aéronautique, construction navale…) ;
– les entreprises de commercialisation et de distribution du matériel mobile
des différents modes et moyens de transport ;
– les entreprises de travaux publics et tous les corps de métiers concernés
par la construction des infrastructures, des ouvrages d’art, des éléments de
signalisation… ;
– les gestionnaires des diverses infrastructures de transport (route, rail, voie
d’eau, aéroports…) ;
– le personnel des entreprises de transport, de télécommunications et de
logistique ;
– l’emploi lié directement ou indirectement à l’activité de transport dans les
entreprises non spécialisées dans le secteur mais dont le transport constitue
un créneau au sein de leurs activités (bâtiment-travaux-publics, gestion des
aires de stockage, relations intra-entreprises…) ;
– le personnel de services liés directement au secteur des transports (banques,
compagnies d’assurances, services administratifs) (doc. 13.1 et 13.2).
249
Les impacts
Doc. 13.2
Les relations principales du système régional
250
La population
251
Les impacts
spécialisées dans la vente de matériel lié aux transports, les services adminis-
tratifs organisant les transports (services d’immatriculation des véhicules, de
brevets d’accès à la profession et de régulation de la circulation…), les entre-
prises de location de véhicules, le personnel d’entretien des infrastructures, les
services chargés du contrôle technique des véhicules, la police de la route, les
secteurs financiers et des assurances en rapport avec le transport, les services
de dépannage, les services d’urgence pour blessés de la route et plusieurs
autres services en particulier les bureaux de fret avec les affréteurs routiers et
les télécommunications : en résumé, tous ces secteurs s’avèrent indispensables
pour la bonne marche des opérations de transport.
Comme pour les autres modes de transport, deux catégories d’emploi dans
le transport aérien : le personnel navigant et le personnel au sol.
À l’intérieur des aérogares, de multiples fonctions secondaires de services :
administration aéroportuaire, services et agences de compagnies aériennes,
sociétés de fret, agences en douane, agences de location de voitures, agences
de voyages… En bordure des pistes s’élèvent des bâtiments dans lesquels
évoluent divers services de l’aéroport notamment le personnel technique pour
252
La population
Si l’on intègre au secteur des transports l’emploi des secteurs annexes liés
au transport comme les agents des postes de péage, de la circulation et de
la sécurité, le personnel chargé du travail de la conception, de la réalisation,
de la maintenance des infrastructures…, les divers secteurs d’activités liés
de près ou de loin aux transports représentent une part non négligeable de
la population active. Dans l’UE, le secteur des transports et communications
concerne un pourcentage du volume de l’emploi total de l’ordre d’environ 10 %
et, si la part du secteur transports et communications dans le domaine de
l’emploi peut varier de manière sensible d’un pays à l’autre, elle est, de toute
façon, en corrélation directe avec le niveau de développement économique
et social des pays.
De plus, cette part du secteur transports et communications dans le
volume de l’emploi direct pourrait peut-être presque doubler si l’on englobe
l’emploi induit par les secteurs liés au transport comme le personnel occupé
dans les opérations de transport dans les entreprises non spécialisées dans le
secteur lui-même.
253
Chapitre 14
LA STRUCTURATION DE L’ESPACE
Les voies de communication ont été créées en vue de faciliter les dépla-
cements des hommes et les échanges commerciaux car la nécessité de se
déplacer s’est manifestée de tout temps et, l’évolution aidant, la population a
augmenté en même temps que les besoins de mobilité se sont accrus ; les voies
de communication sont donc devenues un des facteurs essentiels à la fois de
la vie en société, de la localisation de tous les types d’établissements humains
et, par voie de conséquence, de l’organisation de l’occupation de l’espace.
Les systèmes de transport entraînent la concentration ou la dispersion
des hommes et des activités dans l’espace en fonction de leur spécificité. Par
exemple, le recours à des moyens de transport utilisant un équipement lourd
et une infrastructure accessible seulement en des lieux précis et distants les
uns des autres favorise la concentration : c’est notamment le cas des ports
maritimes et des aéroports.
255
Les impacts
fluviale de l’époque), souvent aux points de rupture de charge entre voie d’eau
et route ; ces villes-étapes sont Stenay, Sedan, Charleville-Mézières, Revin,
Givet, Dinant, Namur, Huy, Liège, Maastricht, Maaseik, Ruremonde et Venlo.
Par contre, en Afrique centrale, plusieurs villes importantes doivent leur
origine à des points de contact entre voie d’eau et rail ; c’est notamment le cas
le long du fleuve Congo.
Par ailleurs, au cours du xixe siècle, l’explosion démographique, l’apparition
du rail et la révolution industrielle ont favorisé, d’une part, le développement de
régions industrielles et, d’autre part, le développement de lieux habités le long
des voies de communication installées en vue de la desserte des centres indus-
triels. À la même époque, le rail a largement renforcé les courants d’émigration
à l’origine du peuplement de vastes territoires comme l’Amérique du Nord, la
Sibérie et la Chine avec, à la base, des points de contact entre le rail et la route.
À l’époque moderne, on assiste à un nouveau phénomène à cause du
développement de la circulation automobile : le centre-ville est déserté
au profit de la périphérie vers où émigre une population motorisée. Aussi
l’urbanisation progresse-t-elle spontanément, en prenant appui sur les points
caractéristiques des réseaux, le long des voies rapides ou dans le voisinage
des bretelles autoroutières. De cette façon, les infrastructures de transport
structurent l’espace suivant des formes d’organisation ponctuelle ou linéaire
le long des grands axes (M. Wolkowitsch, 1992, p. 141-142). Actuellement la
tendance serait plutôt à la densification de l’habitat en milieu urbain
Aujourd’hui les télécommunications interviennent également dans les
politiques d’aménagement du territoire notamment via les téléports et les
call centers car la plupart des grandes agglomérations urbaines disposent de
ce type d’infrastructures. De ce fait, les télécommunications peuvent tout
naturellement entraîner une dispersion des résidences et des activités car
elles facilitent les relations interentreprises et, au-delà, les relations entre les
entreprises, les fournisseurs et la clientèle.
256
La structuration de l’espace
257
Les impacts
Doc. 14.1
Les transports et la production d’espaces urbains
258
La structuration de l’espace
Doc. 14.2
Les relations entre le marché du travail, les transports et la
périurbanisation
259
Les impacts
depuis les années 1950, les villes ont pratiquement éclaté ; les transports ont
permis de dissocier le lieu de résidence du lieu de travail : la banlieue tradi-
tionnelle est devenue le lieu de résidence des personnes les moins aisées et
utilisant les transports publics alors que la zone périurbaine devenait le lot
des classes sociales disposant de véhicules particuliers, cela d’autant plus que
les nouvelles zones d’activités économiques (entreprises industrielles, grandes
surfaces commerciales, centres d’équipements collectifs, parcs de bureaux…)
se situent dorénavant en périphérie urbaine en bordure de voies rapides et
près des bretelles d’autoroutes en raison d’un accès facile par route (doc. 14.1
et 14.2).
Résultat : au cours de la seconde moitié du xxe siècle, la population s’est
installée aux confins de la ville et de la campagne voisine ce qui a entraîné le
desserrement du tissu urbain et de la vieille industrie en même temps que
le déploiement des activités à la périphérie des villes. Au total, la périurba-
nisation correspond à un mode de vie associant la campagne comme lieu de
domicile et le milieu urbain comme lieu de travail et centre de services grâce
à la voiture ; les infrastructures routières sont ainsi devenues de véritables
outils de structuration de l’espace dans nos régions en favorisant un double
mouvement :
– des déplacements d’actifs de la périphérie vers les centres urbains ;
– des déplacements de citadins vers la périphérie pour divers motifs :
résidence, achats, loisirs, services divers… (doc. 5.1 et 5.2).
260
La structuration de l’espace
Par ailleurs, l’espace rural est soumis au passage des nouvelles infras-
tructures lourdes dont les agriculteurs sont les victimes. Bien des villages se
trouvaient à quelques kilomètres de la gare la plus proche ; la distance qui
les en sépare aujourd’hui a augmenté en raison de la suppression du trafic
ferroviaire sur les lignes secondaires car le transport routier apparaît beaucoup
plus apte à desservir le milieu rural que le train. De plus, le principe même de
l’utilité collective d’une nouvelle infrastructure est d’ailleurs souvent mis en
cause d’autant que généralement le milieu rural subit les désavantages de la
présence des nouvelles infrastructures lourdes sans en retirer aucun avantage
(M. Wolkowitsch, 1992, p. 156-157).
Aussi convient-il d’adapter le système de transport aux options prises par
le pouvoir afin de faire en sorte que les nœuds et les axes de transport soient
choisis avec beaucoup de circonspection en vue de devenir des lieux privi-
légiés où les hommes vont installer leurs résidences, leurs activités et leurs
loisirs (M. Wolkowitsch, 1992, p. 141).
261
Chapitre 15
LES ACTIVITÉS
263
Les impacts
Doc. 15.1
Les transports et l’implantation des activités
Sur le plan théorique, les travaux des économistes spatiaux (von Thünen, Weber,
Lösch) ont montré le rôle majeur des réseaux de transport dans l’organisation de
l’espace productif, guidant la répartition des cultures (J.H. von Thünen), les locali-
sations industrielles (A. Weber), la constitution des centres, des réseaux urbains
et des régions (A. Lösch).
Tout d’abord, J.-H. von Thünen… Les coûts de transport des produits agricoles
conduisent à une organisation de l’espace en couronnes concentriques autour de
la ville : ces couronnes peuvent être déformées par l’existence d’axes de transport
(voie d’eau, plus tard voie ferrée).
Weber introduit… un concept, très avancé pour l’époque – les économies attri-
buées par la production de masse (économies d’échelle) – qui conduit à attirer
les points de production vers les agglomérations. Le processus d’agglomération se
produira aux lieux contenus à l’intérieur des isodapanes critiques de nombreuses
productions.
Après Weber, ses successeurs, et en particulier Palander, ont précisé les effets
de la tarification des transports, de l’irrégularité de la topographie, des frontières.
A. Lösch posa, sans le résoudre, le système d’équations de l’équilibre général.
Surtout, il établit une théorie de l’implantation des producteurs dans l’espace :
ceux-ci se regroupent, selon l’étendue de leur aire de marché, aux sommets
d’hexagones de dimension croissante. Certains de ces points, regroupant plusieurs
productions, deviendront des villes, formant elles-mêmes des réseaux hiérarchisés,
reliées par des axes de transport…
Plus tard la science régionale fondée par W. Isard à partir des prémisses posés
par Lösch, a rencontré les théories économiques de la rente foncière pour bâtir
des théories mathématiques de la rente urbaine (L. Wingo, W. Alonso, R. Mayer)
qui accordent toutes une place prédominante au rôle des transports. L’économie
classique, dans la ligne des théories de F. Perroux et J. Boudeville, a théorisé la
notion de pôles de développement, puis s’est orientée (S. Wickham, W. Garrison)
vers la mesure des impacts des nouvelles infrastructures des transports…
Si le rôle des transports dans l’organisation de l’économie est attesté par l’histoire,
s’il est justifié par les théories des économistes spatiaux, il ne faudrait pas cepen-
dant l’exagérer. Les coûts de transport ont, en longue période, fortement diminué,
en particulier ceux du transport maritime ; donc des échanges à longue distance,
intercontinentaux. Les coûts de transport directs ne représentent que de 1 à 10 %
du prix de revient des produits industriels. S. Wickham a distingué, sur ces bases,
trois groupes d’activités…
Même si cette analyse est déjà ancienne, elle montre bien que les coûts de trans-
port ne peuvent être, pour toutes les entreprises, le facteur décisif de localisation.
Par ailleurs, lorsque les coûts de transport évoluent, les entreprises ne peuvent
adapter instantanément leurs localisations, ne serait-ce qu’en raison des capitaux
investis…
On ne peut donc parler indifféremment des transports en général. Leur rôle quant
aux implantations d’activités, et surtout industrielles, est différent. Il a, en outre,
beaucoup évolué.
– Le chemin de fer n’est plus le mode directeur des implantations : dans les new
towns britanniques, on avait pris soin de localiser les zones industrielles près des
264
Les activités
voies ferrées pour permettre des embranchements individuels, mais un tout petit
nombre d’industriels (moins de 1 %) ont utilisé cette possibilité… ; en revanche,
une bonne desserte ferroviaire est considérée comme un atout pour le recrute-
ment de la main-d’œuvre, surtout dans les grandes agglomérations où sont mis en
place des services de banlieue, voire dans des régions où le chemin de fer assure
un ramassage de la main-d’œuvre…
– Les voies d’eau et les canaux ne sont plus un facteur important de localisa-
tion que pour des activités bien précises, soit qu’elles favorisent un emploi
massif de produits pondéreux transportés par la navigation intérieure (matériaux
de construction), soit que ces activités utilisent l’eau pour le refroidissement
(centrales thermiques et nucléaires)…
– Les ports ont toujours été des lieux privilégiés pour les implantations industrielles.
La métallurgie, l’industrie chimique, les raffineries de pétrole et la pétrochi-
mie, etc., y trouvent une implantation d’autant plus favorable que les voies de
pénétration vers l’intérieur sont plus aisées (les ports britanniques et surtout,
aujourd’hui, Rotterdam). L’abaissement du coût du transport maritime, grâce
aux navires géants (pétroliers, minéraliers) et à l’automatisation a aussi renforcé
ce privilège des sites portuaires pour les industries lourdes…
– La route a un effet tout différent, on l’a dit : elle constitue le moyen de transport
le plus favorable à la diffusion spatiale, sauf dans les pays en développement où,
les réseaux routiers étant limités, son rôle s’apparente un peu à celui du chemin
de fer. Les industries légères… peuvent s’organiser indépendamment d’un moyen
de transport lourd (chemin de fer ou voie d’eau) et faire reposer leur approvision-
nement et leur distribution sur le camion…
– L’avion enfin, même si les volumes du fret transporté restent encore réduits, bien
qu’en croissance rapide, joue d’ores et déjà un rôle non négligeable. Certes, ce ne
sont que des activités particulières, concernées par des produits à haute valeur
par rapport à leur poids (informatique) ou périssables, pour lesquelles la proximité
d’un aéroport constitue un facteur objectivement important de localisation. Mais
l’aéroport est surtout important pour les relations d’affaires (certains dirigeants
d’entreprises multinationales se déplacent d’aéroport en aéroport, souvent en
avion privé, et y louent des bureaux où ils reçoivent collaborateurs locaux et
interlocuteurs du pays). On assiste à un essor des activités implantées sur les
aéroports même… ou au voisinage immédiat…
De fait, les transports ont longtemps joué un rôle prépondérant dans le développe-
ment de l’économie et dans les compétitions entre places commerciales…
L’importance des transports dans les coûts de production a cependant diminué.
Rares sont les activités pour lesquelles ils dépassent 5 % du coût des produits et
peuvent donc être déterminants dans un choix de localisation…
265
Les impacts
Doc. 15.2
Le rôle du chemin de fer dans la prairie canadienne
Dans son ouvrage de Géographie urbaine, Griffith Taylor met en évidence
l’influence des transports sur la localisation des activités humaines et des mouve-
ments de groupes sociaux dans l’espace en établissant une classification des villes
en fonction de leur emplacement. Quoique le critère semble être la caractéristique
topographique, cette classification est implicitement liée au problème des facilités
de communication, donc des transports.
Il est intéressant de citer un paragraphe de cet ouvrage relatif au développement
dû au chemin de fer dans la région située entre Winnipeg et Wainright, au Canada.
« Les stations, posées dans l’immensité de la prairie, sont désignées par ordre alpha-
bétique et distantes de 10 à 11 km bien que, dans certains cas, on puisse compter
un km de plus ou en moins ». L’auteur ignore les raisons qui ont déterminé la
localisation exacte des stations ; « celles-ci consistaient en un simple quai au bord
duquel s’arrêtait le train, comme cela se produit encore maintenant dans les zones
récemment mises en exploitation. Le premier progrès fut d’ajouter une voie de
garage pour charger plus commodément le blé dans les wagons qui étaient ensuite
accrochés au train. Quelques granges commencèrent à se construire aux alentours
et, plus tard, des villages se formèrent ».
Doc. 15.3
L’agriculture de l’Amérique anglo-saxonne et le chemin de fer
L’agriculture de l’Amérique anglo-saxonne a progressé avec le développement des
chemins de fer ; la limite de l’occupation agricole permanente aux États-Unis en
1860 était calquée sur la carte ferroviaire ; le déplacement de la frontière vers l’Ouest
correspondait à la marche en avant des transcontinentaux. Tout l’Ouest ne connaissait
qu’une mise en valeur fragmentaire, œuvre de tribus indiennes ou d’héritiers de la
pénétration espagnole, limitée à quelques foyers sur le littoral (San Diego, 1769) ou
à de grandes vallées (Rio Grande). Le chemin de fer ouvrait à l’Ouest les marchés de
consommation du Nord-Est et de la région des Grands Lacs. Les récoltes, notam-
ment les céréales, devaient être produites dans un rayon peu éloigné des gares faute
de moyens de transport efficaces entre la ferme et la station. L’ouverture d’une voie
provoquait immédiatement la mise en valeur des zones nouvellement desservies :
encore au lendemain de la première guerre mondiale, l’inauguration de la liaison
Edmonton-Peace River entraînait un rush foncier dans les régions du Petit Lac des
Esclaves et de la vallée de la Peace River, ceci dans une situation géographique peu
favorable, aux extrêmes limites septentrionales de la Prairie. L’adoption du camion
permettait aux exploitations céréalières de s’éloigner davantage du chemin de fer ;
l’aire de rayonnement de chaque gare était accrue et vers elle les récoltes conver-
geaient : les silos alignés le long de la voie ferrée, jaillissant sur la plaine monotone,
font partie des paysages classiques de l’Amérique du Nord. La mobilité du bétail
rendait l’élevage moins tributaire de la proximité immédiate de la voie ferrée ; le
troupeau pouvait parcourir plusieurs dizaines de kilomètres avant de s’embarquer
dans un wagon. L’orientation initiale de maintes régions vers l’élevage a ainsi pour
origine l’éloignement des gares. L’utilisation courante du camion évite aujourd’hui
aux animaux des parcours où ils se déprécient ; certains ranchs n’ont cependant pas
abandonné la conduite des bestiaux, encadrés de cow-boys, jusqu’aux wagons qui les
amènent vers les lieux d’engraissement ou vers les marchés de consommation.
266
Les activités
1. L’agriculture
2. L’industrie
Au même titre et plus encore que les activités agricoles, les activités indus-
trielles ont toujours eu besoin de voies de communication pour l’approvision-
nement en matières premières et en eau, pour l’acheminement des produits
finis et de la main-d’œuvre, d’où l’importance du choix de la localisation, en
théorie au centre de gravité d’un binôme ou d’un trinôme, composé par les
matières premières et les marchés même si la localisation était aussi régie par
le lieu d’origine des inventeurs : Englebert à Liège, Ford à Détroit, Michelin à
Clermont-Ferrand, Peugeot à Sochaux, Renault à Paris… (doc. 15.4 et 15.5).
Toutefois c’est sans doute l’évolution différentielle des modes de transport
des marchandises qui a eu la plus grande influence.
Ainsi, en milieu urbain, la présence d’activités industrielles ne s’y justifie
plus comme il y a encore un demi-siècle pour plusieurs raisons :
– les difficultés d’accès pour l’approvisionnement et la distribution, même si
une partie du marché se trouve sur place ;
– les difficultés sinon l’impossibilité d’extension à cause du manque d’espace
disponible ;
– le coût prohibitif du terrain ;
– les nuisances auxquelles la population est de plus en plus sensibilisée (voir
chap. 16.1).
267
Les impacts
Doc. 15.4
Le chemin de fer, la route et les localisations industrielles
Le chemin de fer, avec les ports et les canaux, localisait l’essentiel de l’industrie et
des entrepôts, jusque vers 1940 ; aujourd’hui son rôle est devenu plus secondaire
sauf pour l’industrie lourde et les dessertes minières. Les emprises ferroviaires,
devenues parfois excédentaires, peuvent être, avec leurs abords, des lieux privilégiés
de la rénovation urbaine.
Autour de la gare de Lyon à Paris, de celle de la Part-Dieu à Lyon, vers les gares
TGV de Lille ou du Mans, surgissent des quartiers de bureaux. Dans le XIIIe
arrondissement de Paris, le quartier Austerlitz-Tolbiac-Masséna est en cours de
rénovation sur 134 ha, dont plus de la moitié appartient à la SNCF ; une grande
avenue devrait y être construite au-dessus des voies ferrées, sur le modèle de Park
Avenue à New York, laquelle court aussi au-dessus des lignes enterrées.
Mais c’est sans doute en Grande-Bretagne, et surtout à Londres, que la rénova-
tion urbaine prend le plus appui sur les gares. Dès avant 1980 avaient été
rénovés, surtout en bureaux, les abords de gares comme Euston ; sous le règne
de Mme Thatcher, où British Rail était sommé de parvenir à l’équilibre financier,
d’importantes opérations ont été engagées, aux abords de King’s Cross, sur 55 ha,
puis autour de Paddington. La province anglaise a aussi connu des opérations de
rénovation en relation avec les gares, comme à Liverpool-Sud.
Cependant le rôle essentiel dans la localisation des activités est celui des routes et
de l’automobile, dont on a déjà montré l’influence sur les délocalisations commer-
ciales (essor des hypermarchés dans les périphéries urbaines), industrielles ou
des services, entraînant une tendance à l’éclatement des villes, même si c’est en
Europe avec un temps de retard par rapport aux États-Unis. L’hôtellerie en fournit
un bon exemple : les hôtels et restaurants, naguère regroupés dans les grand-rues
traversières des centres, se sont ensuite agglomérés dans les quartiers des gares et
se dispersent maintenant le long des grand-routes ou à proximité des échangeurs
autoroutiers. L’accessibilité demeure un élément fondamental pour la localisation
des activités tertiaires de haut niveau, grands magasins et commerces de prestige,
lieux de spectacle, bureaux.
Le rôle de la route est tel qu’une déviation peut suffire à tuer le commerce (sans
parler des stations-services !) au moins dans une petite ville.
268
Les activités
269
Les impacts
Doc. 15.5
Le coût de transport et la localisation des activités
270
Les activités
271
Les impacts
Doc. 15.6
Le rôle fondamental des transports dans le développement du
tourisme
3. Le tertiaire
272
Les activités
l’industrie automobile comme les garages, les pompes à essence, les services
à l’auto… ; de plus, en périphérie urbaine à proximité des voies rapides, elle
a favorisé la présence de grandes surfaces commerciales, de parcs d’activités,
de grands équipements collectifs, des services aux entreprises, voire des zones
résidentielles (voir chap. 14.2) parce que, comme dit plus haut, ces mêmes
infrastructures facilitent les relations entre, d’une part, les banlieues et les
zones périurbaines et, d’autre part, les centres urbains.
Par ailleurs, au cours de la seconde moitié du xxe siècle, l’évolution des
techniques de transport, le développement de l’informatique et du trafic en
parallèle avec la mondialisation du commerce ont provoqué la mise en place
de plates-formes logistiques multimodales à des endroits stratégiques vers où
convergent des flux multiples, cela est le cas pour les carrefours autoroutiers
à la périphérie des grandes agglomérations ou des régions industrielles et aux
abords des centres de fret comme Garonor à Aulnay-sous-Bois et Sogaris à
Rungis. Ces plates-formes sont plus que de simples aires de groupage, d’entre-
posage de fret et de redistribution ; elles comptent des unités de manuten-
tion, de gestion de stocks, de conditionnement, d’étiquetage et une grande
variété d’activités de services liées directement ou indirectement au transport :
accueil, entretien, réparation, restauration, services aux chauffeurs, douanes…
Parallèlement l’importance du volume des flux engendrés par les grands
aéroports, la saturation de leurs voies d’accès de même que la distance les
séparant des centres-villes desservis induisent la présence, sur les aéroports
même, d’aérovilles de manière à ce que « la clientèle d’affaires ne perde pas
de temps à se rendre dans les agglomérations où elle n’a dès lors plus rien à
faire » (J. Marcadon et alii, 1997, p. 79).
273
Les impacts
274
Chapitre 16
L’ENVIRONNEMENT
1. Les nuisances
Le développement des transports conditionne l’évolution de l’état de
l’atmosphère ; peu importe le mode de transport concerné mis à part le vélo
et, bien entendu, la marche, la circulation est responsable du bruit, du rejet
de gaz dans l’atmosphère, de vibrations du sol… en plus des embouteillages
responsables de la perte d’efficacité des systèmes de transport.
La pollution sonore
275
Les impacts
Doc. 16.1
Les niveaux sonores selon les véhicules
65 automobile appartement
sur route bruyant
276
L’environnement
excessive des motos lorsque les moteurs sont poussés à fond, bruit plus
sourd dans la gamme des graves par les poids lourds et bruit peu bruyant
des voitures sauf en côte au démarrage. Au total, le long d’une voie rapide
ou d’une autoroute, la nuisance est occasionnée par un bruit de fond ininter-
rompu. Pour réduire cette gêne acoustique, beaucoup d’espoirs sont mis dans
le placement de nouveaux revêtements pour l’amélioration du contact des
pneus et dans celui des moteurs, voire dans celui d’écrans antibruit le long des
autoroutes : des écrans antibruit de 5 m de hauteur font réduire de 10 décibels
le bruit pour les cinq premiers étages des habitations riveraines mais, au-delà
de cette limite, plus aucun bruit n’est amorti (P. Escourrou, 1993, p. 166).
277
Les impacts
Doc. 16.2
Les émissions de polluants par les différents modes de transport
(en équivalent CO, en g/voy-km et pondérés par les facteurs de toxicité)
appareils moins bruyants. Dès lors, on peut penser que les appareils les plus
bruyants vont progressivement disparaître et que les constructeurs s’efforce-
ront de réduire le bruit des nouveaux appareils alors que le nombre de vols
continue d’augmenter !
Des moyens de lutte contre le bruit existent et certains sont déjà appliqués :
– des règlements limitant le bruit des véhicules routiers en circulation (à noter
que le niveau sonore maximal toléré par la population est de l’ordre de 65
décibels) ;
– des protections antibruit et des doubles vitrages principalement aux abords
des autoroutes ;
– l’interdiction de vol des avions les plus bruyants comme les B727 et la mise
en mouvement d’appareils de moins en moins bruyants ;
– les mesures urbanistiques interdisant dorénavant de construire des habita-
tions le long des voies rapides, des voies ferrées et aux abords des aéroports.
278
L’environnement
La pollution chimique
La route intervient pour une bonne part dans cette forme de pollution
surtout en milieu urbain, aux carrefours et aux feux rouges, alors que des
efforts louables sont faits pour réduire la pollution atmosphérique par le chauf-
fage urbain (le charbon, le plus polluant des combustibles, est remplacé par
le gazole, voire par le gaz naturel).
Les rejets gazeux des divers types de véhicules routiers (motos, autos,
autocars et camions) sont d’origine pétrolière : par ordre décroissant, les oxydes
de carbone rejetés surtout aux démarrages, accélérations et décélérations lors
d’une combustion incomplète et occasionnant des difficultés respiratoires,
les hydrocarbures dont certains irritent les yeux et les muqueuses, les oxydes
d’azote dans les lieux encombrés agissant sur les poumons, les métaux lourds
surtout le plomb… (dans l’Union européenne, le plomb n’est plus une source
de pollution en soi depuis une dizaine d’années en raison de l’interdiction
de son intégration dans l’essence). Ces diverses émissions de polluants à
effet de serre seraient en partie responsables du réchauffement de la planète
(doc. 16.2, 16.3 et 16.4).
279
Les impacts
Doc. 16.3
Les polluants liés aux transports urbains
280
L’environnement
281
Les impacts
Doc. 16.4
Les carburants d’aujourd’hui et de demain
Les problèmes posés, d’une part, par la croissance du trafic routier en particulier et des
conséquences que pareille évolution entraîne et, d’autre part, par l’épuisement progressif
des sources d’énergie non renouvelables principalement utilisées pour la production des
carburants, il convient de recourir à de nouvelles sources de carburants pour l’avenir.
282
L’environnement
de qualité environnementale, que ses applications ont commencé à être développées car le
diester est non toxique, il n’émet pas de soufre, ni de résidus tels que ceux liés à l’utilisation
des hydrocarbures et, de plus, son utilisation ne nécessite aucune modification des véhicules.
Les expériences d’utilisation de biodiesel se multiplient dans le monde et des applications
pour les véhicules particuliers pourraient voir le jour assez rapidement.
Le gaz naturel
Le gaz naturel est un carburant moins polluant que les dérivés d’hydrocarbures, essence,
diesel, LPG. Un handicap de taille : les installations permettant d’approvisionner ces
véhicules avec des stations de compression sont très coûteuses. Aussi actuellement, leur
présence ne peut se concevoir que pour de très grosses entreprises ou des parcs de véhicules
destinés aux transports en commun.
L’électricité
Si l’intérêt de l’utilisation de l’électricité est de ne pas engendrer de pollution comme énergie
pour certains moyens de transport (voitures, trains…), elle présente cependant des problèmes
environnementaux car elle est produite à partir de ressources naturelles non renouvelables
(pétrole, gaz, charbon) ou par des centrales nucléaires dont la gestion des déchets pose
problème.
Il faudra donc attendre encore longtemps avant de voir se généraliser l’utilisation de carbu-
rants alternatifs à moins que le mouvement ne s’accélère en raison de l’explosion des prix et
de l’épuisement rapide des ressources énergétiques non renouvelables.
283
Les impacts
En plus de la pollution en mer due aux marées noires, la qualité des eaux
continentales pose également problème en raison des gaz rejetés lors de la
conduite des véhicules et concentrés ensuite dans les eaux de ruissellement
et d’infiltration, d’où la nécessité impérieuse de bien réguler la carburation
des moteurs. De même, les infrastructures de transports génèrent de grandes
quantités de déchets lors de leur construction ou destruction et provoquent
également la pollution des cours d’eau et des sols lors de leur entretien (dénei-
gement, nettoyage…).
2. Le paysage
Aux nuisances liées à la circulation s’ajoutent des faits qui marquent le
paysage, par exemple les coupures de paysages, les ouvrages d’art et la consom-
mation de l’espace.
Les coupures
284
L’environnement
285
Doc. 16.5
La consommation d’espace dans une très grande agglomération (Paris) selon les moyens de transport
(à l’arrêt et en mouvement)
286
Automobile Autres motifs 1,5 20 6,7 26,7
Les impacts
Dans la même catégorie que les ouvrages d’art, on pourrait ranger des
constructions dont l’objet est le transport des ondes, de l’électricité et même
des personnes et des biens ; ce sont les lampadaires le long des voies rapides
et des autoroutes, les antennes pour la mobilophonie qui surgissent un peu
partout aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, sur des terrasses
d’immeubles, les pylônes pour téléphériques, télésièges… en région d’altitude
puis les poteaux et les pylônes électriques qui sillonnent les milieux rural et
forestier (dans lequel ont été aménagés des coupe-feu) (voir chap. 3.5).
L’emprise au sol
287
Les impacts
Pour leur part, les entreprises de transport ont des besoins croissants
d’espace pour de multiples raisons : présence de bureaux, entreposage de
marchandises, stationnement de véhicules, traitement de conteneurs… ; dès
lors, elles se retrouvent à la périphérie des villes dans des espaces spécifiques
ou à côté de grandes surfaces commerciales et de diverses entreprises de
services mais de préférence le long de grands axes routiers.
La voie ferrée consomme moins d’espace car l’emprise au sol du rail est
proportionnellement plus faible que celle de la route (à longueur égale, 5 fois
plus économe en espace que la route et que la voie d’eau) (P. Merlin, 1991,
p. 292). À cet égard, en vue de limiter autant que faire se peut l’emprise au
sol des nouvelles infrastructures, la construction de tronçons de lignes TGV
est juxtaposée à l’autoroute (doc. 16.5).
Dans le cas des installations fixes, les besoins sont élevés : faisceaux de
voies pour le triage et la formation des convois, installations de lavage, voies de
remise et abris pour les locomotives et les automotrices, citernes pour le fuel,
sous-stations électriques, parfois ateliers d’entretien, de réparation… Pour
s’en convaincre, il suffit d’observer l’ampleur des installations de la gare de
triage de Villeneuve-Saint-Georges, au sud de Paris. En fait, pour le transport
marchandises par voie ferrée, il fallait jadis disposer de nombreux faisceaux
de voies pour le triage et ce qui en subsiste est loin d’être occupé comme
autrefois : dorénavant les dessertes sont organisées de bout en bout par des
trains-blocs et les gares de triage abritent de plus en plus de convois à charge
homogène, d’où un besoin beaucoup plus réduit d’espaces.
Pour leur part, les grandes gares modernes, en particulier celles construites
pour les trains rapides comme le TGV, requièrent également la présence de
vastes espaces disponibles à proximité pour les relations train – bus, train-auto
et train – tram afin de faciliter l’accessibilité de la clientèle locale, régionale,
voire internationale.
288
L’environnement
289
Doc. 16.6
Les effets sélectionnés des principaux modes de transport sur l’environnement
290
Les impacts
291
Les impacts
Doc. 16.7
Écomobilité ou mobilité durable
Dans les faits, l’écomobilité s’inscrit dans le développement durable par ses impacts
sur les plans économiques, environnementaux et sociaux :
– sur le plan économique par la réduction de la consommation énergétique,
en particulier celle des énergies fossiles et par l’utilisation des transports en
commun ;
– sur le plan environnemental par la diminution du trafic et de la pollution, grâce
à l’utilisation massive de sources d’énergie renouvelables et de véhicules moins
polluants ;
– sur le plan social par l’emploi de modes et de moyens de transport répondant aux
besoins actuels de déplacement de la population sans compromettre les besoins
des générations futures.
292
L’environnement
293
Les impacts
ment et socialement. Si, pour l’essentiel, les besoins sont satisfaisants pour
certains réseaux (par exemple le réseau autoroutier et le réseau TGV), des
besoins nouveaux tendent à se développer (plates-formes multimodales,
voies cyclables dans les agglomérations…) : heureusement ces besoins vont
dans le sens de la protection de l’environnement dans la mesure où les
nouveaux équipements évitent la congestion et favorisent les transports en
commun ; de toute façon, les nouvelles constructions doivent évidemment
être conçues et réalisées dans le respect de l’environnement ;
– en ne réalisant pas un projet ou en le différant ou encore en réutilisant
partiellement ou totalement des infrastructures existantes parfois au prix
d’aménagements relativement mineurs (élargissement de la voirie existante,
adaptation de panneaux à messages variables sur les autoroutes concernant
l’état de la circulation, systèmes de guidage et de régulation…) et d’un entre-
tien satisfaisant ou de modulations tarifaires comme les péages dissuasifs
(voir chap. 6.5) : cette formule permet évidemment de garantir plus facile-
ment la protection de l’environnement.
Dans ce contexte, il est des priorités dont il convient dorénavant de tenir
compte, notamment celles de leur impact sur l’emploi et sur l’environnement
en plus des conséquences d’ordre économique. Afin de répondre à ce type de
situation, une technique d’évaluation pour la prise de décision à un niveau
général s’est développée au cours des dernières années en Europe occidentale :
il s’agit de l’évaluation stratégique de l’impact sur l’environnement (ESIE)
(G. Brun et J.-P. Nicolas, 1999, p. 131). Dans ce type d’évaluation des projets
d’infrastructures, quelques priorités sont à prendre en considération en plus
de leur coût (analyse coût-avantages) et de la faisabilité des projets en regard
des questions juridiques, réglementaires, techniques et de gestion :
– l’impact des projets sur l’emploi ;
– l’estimation des effets sur l’environnement ;
– les prévisions d’ordre économique et social (trafic, activités induites comme
le tourisme…) ;
– les conditions d’application dans les divers types de milieu (urbain, agricole,
forestier…).
294
L’environnement
peraient à un traitement au cas par cas. L’ESIE envisage donc tous les effets
cumulés d’un programme, positifs et négatifs, directs et indirects, à court et
à long termes.
À l’heure actuelle, diverses initiatives ont déjà été prises pour intégrer
l’ESIE à la prise de décision politique concernant les réseaux transeuropéens,
une ESIE ayant été notamment réalisée pour le réseau des trains à grande
vitesse (G. Brun et J.-P. Nicolas, op. cit., p. 132).
Une autre ESIE a été menée aux Pays-Bas, l’un des pays les plus avancés
dans ce domaine avec les États-Unis : elle porte sur les infrastructures souter-
raines, comme la liaison entre l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol et le marché
floral d’Aalsmeer tout en respectant à la fois le Plan structurel des trans-
ports et le Plan national d’environnement néerlandais. D’autres exemples de
l’application de l’ESIE ont aussi été réalisés en Belgique (aéroport de Liège-
Bierset), en Norvège, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse… (G. Brun et
J.-P. Nicolas, op. cit., p. 131-132).
295
CONCLUSION
297
CONCLUSION GÉNÉRALE
299
Géographie des transports
300
Conclusion générale
D’un autre côté se pose une autre question : celle de savoir qui doit suppor-
ter le coût des infrastructures et des nuisances occasionnées par le trafic. Pour
nous, la réponse est simple ! Il est tout à fait logique que l’utilisateur, c’est-à-
dire, en premier lieu, le transporteur, supporte financièrement ce coût, quitte
à le faire répercuter sur la clientèle.
301
BIBLIOGRAPHIE
303
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Bibliographie
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Géographie des transports
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309
INDEX
La plupart des termes repris dans l’index font l’objet de quelques mots d’explication dans
le texte lors de leur première apparition.
L’index ne reprend pas les termes contenus dans les documents.
A boîte, conteneur : 45
accessibilité : 9 bourse de fret : 176
aérodrome : 31 bretelle d’autoroute : 39
aérogare : 31 bus, autobus : 45
aéroglisseur, hovercraft : 65
aéroport : 31 C
aérotrain : 53 câble : 69
aéroville, ZALA : 67 cabotage, feedering : 169
affréteur, chargeur : 43 caisse mobile : 81
altiport : 31 call center, centre d’appel : 77
aquazole : 131 canal : 29
armateur : 223 car, autocar : 45
armement : 86 carénage : 21
arrière-pays, hinterland : 59 car-ferry : 113
autobus, bus : 45 cargo : 63
autocar, car : 45 cargocycle : 130
automoteur : 59 cariste : 251
autoroute : 39 carpool, covoiturage : 132
auto-train : 113 carsharing, voiture partagée : 133
avant-pays, foreland : 59 catamaran : 65
avion à la demande, avion charter : 65 CEMT : 96
avion-cargo : 65 centre d’appel, call center : 77
centre de redistribution locale, hub : 61
B centre routier, gare routière : 84
bande transporteuse : 69 céréalier : 63
barge : 59 chaîne de déplacements : 112
batellerie : 169 chaîne de transport : 59
bike and ride : 137 chaland : 59
biocarburants : 43
311
Géographie des transports
312
Index
groupage : 79 minéralier : 63
groupeur : 89 mobilité : 13
grumier : 63 mobilophonie, téléphonie mobile : 75
mode de transport : 11
H monorail : 53
hélicoptère : 67 moyen de transport : 11
hinterland, arrière-pays : 59 moyen-courrier : 67
hovercraft, aéroglisseur : 65 multimodalité : 81
hub, centre de redistribution locale : 61
hub and spokes : 85 N
hydravion : 63 navetteur : 97
hydrofoil, hydroptère : 65 navire collecteur, navire paragraphe, feeder :
hydroglisseur, jetfoil : 65 61
hydroptère, hydrofoil : 65 navire roulier : 63
nœud de communications, point nodal : 13
I
IATA : 173 O
igloo : 89 OACI : 173
infrastructures : 11 océanique : 57
installations terminales : 11 oléoduc : 69
intégrateur : 89 OMI : 171
Internet : 75 open regestry flag, pavillon de complaisance,
IRU : 219 pavillon de libre immatriculation : 171
open sky, ciel ouvert : 173
J OTIF : 177
jauge brute (tonnage de -) (tjb) : 63 outsider : 169
jetfoil, hydroglisseur : 65 ouvrage d’art : 31
overpanamax : 86
K
kiss and ride, dépose-minute : 137 P
palette : 81
L paquebot : 63
lift on-lift off, Lo-Lo : 85 paquet aérien : 234
logistique : 79 paquet ferroviaire : 167
long-courrier : 67 parc de délestage, parc de dissuasion, parc-
low cost (compagnie -), compagnie à bas relais, park and ride, P + R : 136
coût : 175 pavillon de complaisance, pavillon de libre
immatriculation, open regestry flag : 171
M PCT politique commune des transports :
mach : 65 227
maglev : 51 péage, road-pricing : 133
main port, megahub : 87 pendolino : 53
marchandises diverses, marchandises géné- péniche : 21
rales : 145 pétrolier, tanker : 63
maritimisation : 61 pipe-line, conduite : 69
megahub, main port : 87 plan de circulation, plan de déplacement,
messagerie : 67 pan de mobilité : 126
messagerie électronique : 75 plate-forme (aéroportuaire, multimo-
méthanier : 63 dale…) : 59
métro : 53 point de rupture de charge : 11
métro léger : 114 point nodal, nœud de communications : 13
313
Géographie des transports
314
Index
vraquier : 63
W
wagon : 53
wagon isolé : 190
wagons diffus : 190
Z
ZALA, aéroville : 67
315
LISTE DES DOCUMENTS
INTRODUCTION
1. Les recherches en transport 10
2. Quelques classements opérés en géographie des transports 12
3. Évolution de la géographie des transports 14
LE CONTEXTE HISTORIQUE
1.1. Les routes à l’époque romaine 18
1.2. Les routes commerciales médiévales en Europe 20
1.3. Les progrès techniques dans les transports internationaux :
quelques dates 22
317
Géographie des transports
318
Liste des documents
CONCURRENCE OU COMPLÉMENTARITÉ ?
9.1. Les caractéristiques de l’offre de transport pour le trafic voyageurs 178
9.2. L’intermodalité aéroportuaire 180
9.3. Les flux touristiques 182
9.4. Évolution du taux de motorisation 184
9.5. Les flux aériens mondiaux : polarisation sur la Triade
et marginalisation 186
9.6. Les caractéristiques techniques, économiques
et environnementales du transport des produits pondéreux 188
319
Géographie des transports
LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
12.1. Les huit libertés de la navigation aérienne 222
12.2. La chronologie des principales directives et publications
européennes 226
12.3. Les mesures normatives préconisées par l’Union européenne 228
12.4. Le contenu des principales dispositions communautaires
sur le plan social 230
12.5. Les freightways et les freeways 232
12.6. Le schéma du réseau routier transeuropéen à l’horizon 2004 238
12.7. Le schéma directeur du réseau européen des trains à
grande vitesse (2010) 239
LA POPULATION
13.1. Le système de transport et l’environnement 248
13.2. Les relations principales du système régional 250
LA STRUCTURATION DE L’ESPACE
14.1. Les transports et la production d’espaces urbains 258
14.2. Les relations entre le marché du travail, les transports
et la périurbanisation 259
LES ACTIVITÉS
15.1. Les transports et l’implantation des activités 264
15.2. Le rôle du chemin de fer dans la prairie canadienne 266
15.3. L’agriculture de l’Amérique anglo-saxonne et
le chemin de fer 266
15.4. Le chemin de fer, la route et les localisations industrielles 268
15.5. Le coût de transport et la localisation des activités 270
15.6. Le rôle fondamental des transports dans le développement
du tourisme 272
320
Liste des documents
L’ENVIRONNEMENT
16.1. Les niveaux sonores selon les véhicules 276
16.2. Les émissions de polluants par les différents modes de transport 278
16.3. Les polluants liés aux transports urbains 280
16.4. Les carburants d’aujourd’hui et de demain 282
16.5. La consommation d’espace dans une grande agglomération
(Paris) selon les moyens de transport 286
16.6. Les effets sélectionnés des principaux modes de transport
sur l’environnement 290
16.7. Écomobilité ou mobilité durable 292
Certains documents sont repris plusieurs fois dans le texte mais leur numéro
d’ordre correspond à celui de l’ordre dans lequel ils illustrent le texte.
321
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Un secteur fondamental dont les progrès rythment l’histoire de l’humanité . 9
Une matière interdisciplinaire mais avec une forte dimension
géographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Quelques notions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
L’intérêt des géographes pour les transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Première partie
LES CONDITIONS D’IMPLANTATION DES RÉSEAUX
Intro. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Chapitre 1
LE CONTEXTE HISTORIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1. L’Antiquité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2. Le Moyen Âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3. Les Temps Modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4. Le xixe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5. Le xxe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Chapitre 2
LES CONTRAINTES PHYSIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1. La topographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
La route et la voie ferrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
La voie d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Les aéroports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2. Le sol et le sous-sol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
323
Géographie des transports
Chapitre 3
LES PERFORMANCES TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES . . . . . . . . . . 33
1. L’omniprésence de la route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2. Les grandes vitesses ferroviaires et l’évolution différenciée des réseaux . 45
3. L’hétérogénéité des voies navigables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
4. La modernisation des installations portuaires et des navires . . . . . . . . . . . . 59
5. Le raccourcissement des distances par avion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
6. La voie sans véhicule porteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Les bandes transporteuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Les conduites, des réseaux discrets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Les câbles, des réseaux diversifiés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
7. Les télécommunications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
8. Les nouveaux processus utilisés dans les transports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
La logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Les transports multimodaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Les plates-formes multimodales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
La conteneurisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
L’intégration du fret express et de la messagerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Chapitre 4
LES FACTEURS ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET SOCIAUX . . . . . . . . . . 91
1. La route, élément de cohésion des pouvoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2. Le rail, facteur d’expansion économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3. L’internationalisation de la voie d’eau et des mers et océans . . . . . . . . . . . . 99
4. Le transport aérien et le pouvoir politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Deuxième partie
LA CIRCULATION
Chapitre 5
LA MOBILITÉ DES PERSONNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
1. Les déplacements quotidiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
2. Les déplacements hebdomadaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3. Les déplacements saisonniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
4. Les déplacements exceptionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Chapitre 6
324
Table des matières
Chapitre 7
LES FLUX DE MARCHANDISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
1. Les transports terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
2. Le transport maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
3. Le transport aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
Chapitre 8
L’ORGANISATION DES MARCHÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
1. Les transports terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
2. Le transport maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
3. Le transport aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Chapitre 9
CONCURRENCE OU COMPLÉMENTARITÉ ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
1. Le transport des voyageurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Les transports terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Le transport maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
Le transport aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
2. Le transport des marchandises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
Les transports terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Le transport maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Le transport aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
325
Géographie des transports
Troisième partie
LES ACTEURS
Chapitre 10
LES POUVOIRS PUBLICS ................................................. 201
1. Dans les pays à économie de marché. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
2. Dans les pays anciennement à économie planifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
3. Dans les pays en développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
Chapitre 11
LES AUTRES ACTEURS ................................................... 213
1. Les utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
2. Les riverains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
3. Les investisseurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
4. Les gestionnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
Chapitre 12
LA COOPÉRATION INTERNATIONALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
1. Les conventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
Les transports terrestres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
Le transport maritime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
Le transport aérien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
2. L’Europe des transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
La difficile mise en place d’une politique commune des transports . . . . . . . . . . . . 225
La situation actuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
Le futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
Quatrième partie
LES IMPACTS
Chapitre 13
LA POPULATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
1. Les migrations de la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
2. L’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
Chapitre 14
LA STRUCTURATION DE L’ESPACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
1. L’implantation des lieux habités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
2. La croissance des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
3. Le déclin de la desserte du milieu rural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
326
Table des matières
Chapitre 15
LES ACTIVITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
1. L’agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
2. L’industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
3. Le tertiaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Chapitre 16
L’ENVIRONNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
1. Les nuisances ......................................................... 275
La pollution sonore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
La pollution chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
2. Le paysage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
Les coupures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
Les ouvrages d’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
L’emprise au sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
3. La nécessité d’une politique des transports en matière
d’environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
La régulation des transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
Les nouveaux projets d’infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
BIBLIOGRAPHIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
LISTE DES DOCUMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317
TABLE DES MATIÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
327