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« Faut-il avoir peur de la technique?

Introduction

(Amorce)Les récits de science-fiction nous ont habitués à considérer comme possible le fait
de ressentir de la peur ou de l’aversion pour la technique. En effet, nombre de dystopies anticipent
un futur chaotique, une Terre et des humains en partie ou intégralement ravagés par la technique.
(Libellé du sujet) Faut-il avoir peur de la technique ?

(Définition et problématisation)De prime abord, l’attitude de peur face à la technique peut


sembler aberrante. En effet, si la technique désigne un ensemble de procédés, d’outils et de
machines permettant de transformer notre milieu pour améliorer les conditions matérielles de notre
existence , la rapprocher du sentiment de peur peut paraitre absurde. Il semble en effet que ce soit à
nos facultés rationnelles et inventives que nous devons la technique, qui semble aux antipodes du
sentiment passionnel de peur synonyme d’incapacité.

Pourtant, qu’il s’agisse de procédés ou de machines, est-on certain par avance de la maîtrise de
l’usage et des conséquences liées à la technique ? il n'est pas certain que le progrès technique profite
bien à l’humanité et à chacun. On pourrait même envisager l'inverse et concevoir que le
développement des techniques contribue à détruire les sociétés. En effet, la technique, qui ne cesse
de se développer et de se perfectionner, semble avoir envahi la totalité de la sphère privée et de la
sphère publique si bien que l'on peut se demander ce qu'il reste de notre liberté et de notre contrôle
face à elle. Ainsi, le « faut-il » prendrait alors tout son sens. Il y aurait un impératif morale à peut-
être, non pas avoir peur de la technique, mais à adopter une attitude inquiète quant a l’avenir du
fonctionnement de nos sociétés. Une attitude inquiète mais réfléchie : il nous faudrait étendre notre
rationalité à la maitrise des conséquences de l’usage des techniques.

(Problématique) D'un côté la technique en tant que savoir-faire propre à l'homme est l'expression
de son intelligence et de sa liberté, signe de son émancipation face à l'empire de la nécessité de la
nature. Ainsi, craindre la technique serait douter et avoir peur de ce qui fait la valeur même de
l'homme. D'un autre côté, la technique elle-même est dangereuse dans la mesure où elle peut
échapper au contrôle de l’homme. Dès lors, il s'agit de comprendre comment ce même instrument
de domination de la nature puisse aliéner l’homme et le rendre dépendant. Entre une attitude
technophile de fascination pour une technique au service du bonheur humain et une attitude
technophobe de diabolisation devant ses dangers, quelle juste posture faut-il adopter vis-à-vis de la
technique ? Pourrait-on étendre notre rationalité à la maitrise des conséquences de l’usage des
techniques. Qui pourrait alors juger de la bonne ou de la mauvaise utilisation des techniques ? Qui
devrait pouvoir en juger ?

(Plan) Dans un premier moment, nous nous attacherons à démontrer pourquoi il peut sembler
absurde d'avoir peur de la technique. En effet, à travers le mythe de Prométhée et l'exposition du
projet cartésien, il s'agira d'éclairer la notion de technique comprise comme produit de notre
intelligence. Cependant, et c'est ce qui fera l'objet de notre seconde partie, nous nous demanderons
dans quelle mesure cette technique loin de bénéficier à l'humanité toute entière peut au contraire
permettre d'accentuer la violence d'une domination sociale. Enfin, nous chercherons une voie de
résolution dans la possibilité d'une maîtrise politique et commune des usages collectifs de la
technique.

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